Traduisibilité

2607.

La traduction est l’art du possible. (Joseph Brodsky, dans Graf, 1998 : 122. Traduction : Ursulla Gaillard)

2608.

Une traduction poétique à la fois belle et fidèle n’est pas si rare qu’on le pense. Il est possible de réaliser ce tour de force. Notre tâche est de tenter d’y arriver et non pas de baisser les bras avant même d’avoir commencé. (Guy Daniels, 1970 : 173-174. Traduction)

2609.

Il n’y a pas d’œuvres intraduisibles. Il n’y a que des œuvres non encore traduites pour des raisons objectives ou subjectives. Ce qui nous paraît impossible aujourd’hui peut devenir possible demain. (Pavel Toper, 1979 : 8)

2610.

Ce qui n’est pas traduisible à un moment de l’évolution, le devient ensuite. (Léon Robel, 1973 : 9)

2611.

La traduisibilité est la pierre de touche de la qualité. (Ezra Pound, dans Traduire, 1979, 98 : 1)

2612.

Il n’y a pas de traduction impossible. Il y en a de très difficiles, ce qui n’est pas du tout la même chose. (Francis de Miomandre, 1955 : 7)

2613.

Que la littérature soit intraduisible, et la littérature d’un auteur d’une certaine façon incommunicable, je ne le crois pas : s’il n’y a pas de communication, il n’y a pas de littérature. (Mario Vargas Llosa, dans Actes des quatrièmes Assises…, 1988 : 53)

2614.

Tout ne va pas de soi en traduction, tous les textes ne se laissent pas traduire n’importe quand. Chaque texte a un temps pour être traduit. (Inês Oseki-Dépré, 1999 : 16)

2615.

Quels que soient les obstacles, les difficultés, les souffrances qui s’y rattachent, traduire est toujours possible. (Michel Orcel, 2001 : 161)

2616.

Tout ce qui peut être dit dans une langue peut l’être dans une autre, à moins que la forme soit un élément essentiel du message. (Eugene A. Nida, 1969 : 4. Traduction)

2617.

Nous ne devons jamais conclure, du fait qu’une tournure est ignorée par notre langue, à l’impossibilité de la traduire. (Georges Mounin, 1994 [c1955] : 37)

2618.

La poésie est ce qu’il y a de plus traduisible. (Henri Meschonnic, 1999 : 127)

2619.

Les grandes œuvres peuvent être traduites, car elles sont déjà étranges. (François Vaucluse, 2001 : n. p.)

2620.

Que traduire soit possible, c’est l’évidence même pour qui prête attention au fait, apparemment simple, que parler est « naturel ». (Claude Roy, 1974 : 156-157)

2621.

On peut traduire parce que, en toute langue, potentiellement, toute autre langue est contenue ; on a le droit de traduire quand on peut réaliser cette potentialité moyennant défrichage de ces jachères de la langue. (Franz Rosenzweig, « Jehuda Halévi » [c1924], 1998 : 157. Traduction : Jean-Luc Évard)

2622.

C’est l’obstination du traducteur à produire le même par-delà le différent qui fait que l’intraduisible rend souvent les armes et que ses frontières sont constamment repoussées. (Maurice Pergnier, « Le quadrilatère conceptuel », dans Awaiss, 2002 : 318)

2623.

Rien n’arrête la traduction dans son patient grignotage des terres de l’intraduisible. Malgré les apparences, le combat n’est pas inégal ni perdu d’avance. (Maurice Pergnier, « Le quadrilatère conceptuel », dans Awaiss, 2002 : 319)

2624.

Si l’on croit devoir fustiger les mauvais traducteurs, c’est qu’il y en a de bons, ergo la traduction est possible. (Jean-René Ladmiral, 1979 : 93)

2625.

C’est peu à peu et par degrés que le modelé des traductions finit par s’ajuster sur les originaux. (Victor Hugo, 1973 [c1864] : 436)

2626.

Il vient pour les traductions comme pour les religions un moment où le vrai absolu est possible. (Victor Hugo, 1973 [c1864] : 428)

2627.

Je n’hésite pas à lire les bons livres en traduction. Tout ce qui fait la valeur d’un bon ouvrage est traduisible, qu’il s’agisse d’idées nouvelles ou de grands sentiments humains. (Ralph Waldo, 1877. Traduction)

2628.

Toutes les grandes écritures, mais au plus haut point l’Écriture sainte, contiennent entre les lignes leur traduction virtuelle. (Walter Benjamin, 1971 [c1923] : 275. Traduction : Maurice de Gandillac)

2629.

Plus une formule, plus une expression singulière apparaît originale, irréductible, plus elle est traduisible – moins elle sera trahie par une traduction libre. Je reviens à cette affirmation qui n’est pas une provocation : rien ne se traduit mieux que la poésie. (Étienne Barilier, 1990 : 32)

2630.

Un texte est traduisible à proportion même de sa richesse et de sa « littérarité », pour cette raison lumineuse qu’il est alors plus chargé du silence originel ou ultime. Le comble du traduisible, c’est la poésie. (Étienne Barilier, 1990 : 25)