2716. |
Si traduire la prose est souvent un pieux devoir, traduire la poésie est toujours un acte d’amour. (Benito Pelegrin, dans Actes des deuxièmes Assises…, 1986 : 126) |
2717. |
Les poëtes traduits en vers cessent d’estre poëtes. (Anne Dacier, « Préface », L’Illiade [c1699], 1719, I : XL) |
2718. |
La fidélité d’une traduction de vers en prose est toujours très infidèle. (Jacques Delille, Les Géorgiques, « Discours préliminaire » [c1770], 1997 : 328) |
2719. |
Une Traduction en vers faite par équivalents, est un monstre, & non pas une Traduction. (Anne Dacier, 1970 [c1714] : 346) |
2720. |
Il est certain qu’une prose soustenue & composée avec art approchera plus de la poësie qu’une traduction en vers. (Anne Dacier, « Préface », L’Illiade [c1699], 1719, I : XLII) |
2721. |
La permission d’abréger se donne davantage au traducteur en vers qu’au traducteur en prose. (Marguerite Yourcenar, 1979 : 39) |
2722. |
Qui, de nos jours, traduit en vers risque chez nous de passer pour un retardataire ou un fantaisiste. (Marguerite Yourcenar, 1979 : 37) |
2723. |
Il est certain qu’on ne devrait traduire les poëtes qu’en vers. Le contraire n’a été soutenu que par ceux qui, n’ayant pas le talent, tâchaient de le décrier ; vain et malheureux artifice d’un orgueil impuissant. J’avoue qu’il n’y a qu’un grand poëte qui soit capable d’un tel travail. (Voltaire, « Traductions » [c1749], 1879 : XXIII : 420) |
2724. |
Les traductions en vers ont mauvaise réputation : ou bien elles conservent la forme et altèrent complètement le sens ; ou bien elles conservent le sens et envoient au diable la forme. Les deux méthodes sont également défectueuses. (Marcel Schwob, 1927, I : 85) |
2725. |
Toutes ces traductions de Vers en Prose, qu’on nomme fidèles, sont au contraire très-infidèles, puisque l’Auteur qu’on y cherche y est défiguré. (Antoine de La Fosse, dans Yourcenar, 1979 : 35) |
2726. |
Un Poète, à qui l’on se contente, en le traduisant, de laisser ses pensées toutes seules destituées de l’harmonie ou du Feu des Vers, n’est plus un poète, c’est le cadavre d’un Poète. (Antoine de La Fosse, dans Yourcenar, 1979 : 35) |
2727. |
Le souci de l’exactitude est et doit rester majeur, et il ne peut s’exercer suffisamment quand le traducteur se lie les mains de la chaîne d’or de la rime. (Louis Cazamian, 1947 : XXI) |
2728. |
On ne peut jamais, quelque soin et quelque habileté qu’on y apporte, redonner aux livres en vers l’aspect qu’ils ont dans l’original. (Miguel de Cervantès, 1962 [c1605-1615], I : 49. Traduction : Francis de Miomandre) |