13. |
La traduction se paie aussi par l’anonymat, l’indifférence générale, la souffrance cachée, parfois la mort sans trace. (Anthony Pym, 1997 : 12) |
14. |
Le traducteur glisse à mots feutrés entre un auteur et un lecteur. (Michel Buttiens, 1989 : 40) |
15. |
S’il est faux de prétendre que l’on naît traducteur, il est vrai, en revanche, qu’un traducteur meurt généralement oublié. (Jean Delisle) |
16. |
De même que le traducteur est prié de rester « invisible », de même une traduction est considérée comme « bonne » si elle se fait oublier comme traduction. (Pascale Casanova, 2015 : 125) |
17. |
Règle générale, on ne parle pas des traducteurs. Ou si on le fait, c’est plutôt comme on parle en passant des trains s’ils déraillent, des bateaux s’ils coulent, des avions s’ils explosent en plein ciel. (Hector Carbonneau, 1987 [c1962] : 79) |
18. |
Un traducteur doit avoir le courage du patriotisme, en renonçant à ses récompenses. Il ressemble à ces soldats qui se sacrifient pour leur pays, sans que leurs noms obscurs en recueillent l’honneur, et qui ont le dévouement des héros, mais n’en ont point la gloire. (Goethe, 1823 : 38. Traduction : Léonce de Saint-Geniès et Joseph-Henri de Saur) |
19. |
C’est parce que le nom du traducteur n’est pas nécessaire à la circulation ni à la classification des livres qu’il a tendance à se faire oublier. (Sherry Simon, 1989a : 201) |
20. |
Il devient de plus en plus impensable que le traducteur reste ce parfait inconnu qu’il est encore la plupart du temps. (Antoine Berman, 1995 : 73) |
21. |
Le nom du traducteur est historiquement le lieu d’une insignifiance radicale. (Sherry Simon, 1989a : 195) |
22. |
Le traducteur porte les stigmates de l’oubli. (Jean Delisle, 1983 : 150) |
23. |
Par son existence et par son intervention à la jonction des langues et des cultures, le traducteur – agent double et homme invisible – ne laisse rien ni personne en repos. (Patricia Godbout, 2004b : 103) |
24. |
Tant que le traducteur ne transcrit que les textes des autres, c’est que lui n’a rien à dire. Le voilà donc remis à sa place, étroite et inconfortable, mais surtout, invisible. Il doit se résoudre à œuvrer dans la clandestinité. Il se fait donc discrète doublure, vouée à d’éternelles coulisses, tapie dans l’ombre de l’auteur. (Sylvie Durastanti, 2002 : 18) |
25. |
La traduction anonyme est éphémère comme, du reste, la littérature qu’elle concerne : nouvelles, discours, etc. (Pierre Baillargeon, 1951a : 50) |
26. |
Si la couverture d’un livre traduit porte le nom de l’auteur et le nom de l’éditeur, il faut chercher à la page de titre intérieure, et plus encore face à cette page, tout en haut ou tout en bas, dans le plus petit caractère possible, le mieux dissimulé possible, le misérable nom du traducteur. (Dominique Aury, « Préface », dans Mounin, 1963 : VII) |
27. |
Si, comme beaucoup l’affirment, le traducteur pâtit d’une position d’invisibilité relative, il ne faudrait pas non plus minimiser le risque de son excès de visibilité. (Sathya Rao, 2005 : n. p. En ligne) |