203. |
Je croy que c’est faire un chef-d’œuvre que de faire une bonne traduction. (Pierre Du Ryer, « Préface », Les guerres de Flandre [c1644], dans Zuber, 1968 : 75) |
204. |
La bonne traduction doit faire autant que dire. Elle doit, comme le texte, être porteuse et portée. (Jean-Pierre Attal, 2000 : 23) |
205. |
La meilleure traduction est, à mon avis, celle qui ressemble le moins à une traduction. (Roland Desmarests, Epistolae philologicae [c1651], dans Zuber, 1968 : 104. Traduction : Roger Zuber) |
206. |
Une bonne traduction est aussi littérale et aussi libre que possible. (Peter Schwaar, « Traduire, c’est aussi se documenter », dans Graf, 1998 : 97) |
207. |
De nos jours, les traductions « belles » sont aussi généralement « fidèles ». (Roger Zuber, 1968 : 17) |
208. |
Les belles traductions sont encore plus rares que les grands livres. – Mais les belles femmes restent malgré tout plus nombreuses que les hommes capables d’en juger. (François Vaucluse, 2001 : n. p.) |
209. |
Une bonne Traduccion vaut trop mieus qu’une mauvese invancion. (Jacques Peletier du Mans, Art poëtique [c1555], 1930 : 106) |
210. |
Qu’il soit possible de réussir une traduction ne signifie pas pour autant que toute traduction possible soit réussie. (Dell H. Hymes, 1960 : 82. Traduction) |
211. |
Une bonne traduction suppose tout ensemble l’entente la plus cordiale et la lutte la plus acharnée. (Victor Hugo, 1973 [c1864] : 441) |
212. |
De vraies traductions ne se font qu’une fois tous les deux ou trois siècles. (Frances Vernor Guille, 1950 : 180) |
213. |
Si jamais un traducteur peut se flatter d’égaler son modèle, c’est quand sa propre langue a quelque avantage sur celle de l’auteur qu’il traduit. (Étienne-Augustin de Wailly, « Mercure de France, 1803 », dans D’hulst, 1990 : 189) |
214. |
Il est parfaitement possible d’avoir plusieurs bonnes traductions d’un même poème, l’une mettant plus ou moins bien que l’autre certains aspects du texte en évidence. (Mathilde Vischer, 2003 : 106) |
215. |
Il n’y a pas au monde une seule bonne traduction pour celui qui sait la langue originale. (Alfred de Vigny, « Lettre à Lord*** » [c1830], dans D’hulst, 1990 : 94) |
216. |
Une traduction est une véritable création… La traduction la plus parfaite, tout en « rendant » pour ainsi dire son modèle, accède elle-même au rang d’œuvre originale, comme l’ont déjà soutenu tant de grands écrivains qui n’ont pas cru se dégrader en se livrant à ce difficile exercice. (JaimeTorres, dans Le Bidois, 1961 : 5) |
217. |
Une bonne traduction n’est jamais littérale ; la notion de mot à mot est d’ailleurs une grossière absurdité. Du noyau qu’est le mot original rayonnent une multitude d’équivalents. (Philip Stratford, 1993 : 124. Traduction : François Bilodeau) |
218. |
Il est des traductions qui sont des chefs-d’œuvre d’exégèse critique. (George Steiner, 1978 [c1975] : 376. Traduction : Lucienne Lotringer et Pierre-Emmanuel Dauzat) |
219. |
La bonne traduction est celle qui donne l’illusion d’un texte original. (Léon Lorrain, 1936 : 9) |
220. |
Un bon texte-traduction n’est pas une traduction car, par sa visée d’identification, il devient lui-même l’œuvre originale. (Arno Renken, 2002 : 17-18) |
221. |
Une bonne traduction littéraire a comme qualités, entre autres, d’être fidèle et élégante, mais on ne peut exiger qu’elle se lise comme un original. (Venkatarama Raghavan, dans « Enquête de la FIT… », 1959 : 79. Traduction) |
222. |
Toute traduction, pour être équilibrée, doit posséder les trois qualités d’une balance : précision, sensibilité, fidélité. (Pi-Er-Song, philosophe chinois du Xe siècle, dans Traduire, 1976, 88 : 1) |
223. |
Une grande traduction est une traduction qui marque, et qui dure. Par quoi elle neutralise la différence de valeur banalement admise avec l’original. Différence fondée empiriquement, parce que la plupart des traductions ne durent pas. (Henri Meschonnic, 1999 : 38) |
224. |
Les traductions heureuses ont l’élégance souple, l’étrange beauté des métisses. (François Vaucluse, 2001 : n. p.) |
225. |
J’ay remarqué que ceux qui ont bien traduit les mémes mots & les mémes phrases, ont tous pris un méme tour, & se sont tous servis d’une méme façon de traduire. (Gaspard de Tende, 1660 : II) |
226. |
Une traduction réussie est celle qui manifeste l’intraductibilité de la langue-source et bouleverse la vie de la langue-cible. (Jean-Luc Évard, « Préface » dans Rosenzweig, 1998 : 14) |
227. |
Au sujet de deux écrivains-traducteurs : « Leur travail est si parfait qu’on se demande quelle est la traduction, quel est l’original. » (Miguel de Cervantès, 1962 [c1605-1615], II : 443. Traduction : Francis de Miomandre) |
228. |
Il ne faut pas comparer les traductions. Il faut les accepter toutes dans la mesure où elles ne sont pas infidèles, où il n’y a pas de trahison, où chacune va dans sa ligne et dans son sens… (François Xavier Jaujard, dans Actes des quatrièmes Assises…, 1988 : 32) |
229. |
Une bonne traduction est celle qui remplit dans la langue d’arrivée la même fonction que l’original dans la langue de départ. (Leonard Foster, dans Miremadi, 2003 : 113. Traduction) |
230. |
Il n’est de traduction réussie que par une double trahison : celle de la langue prétendument maternelle du traducteur et celle de l’autre, prétendument étrangère. (Sylvie Durastanti, 2002 : 9) |
231. |
J’ai jugé qu’il valait mieux naviguer entre les deux extrêmes de la paraphrase et de la traduction littérale, et suivre mon auteur le plus près possible sans le priver de son charme ni surtout de la beauté de ses expressions. (John Dryden, « Dedication of the Aeneis » [c1697], 1961, II : 228. Traduction) |
232. |
Critère d’une traduction excellente : elle rend toujours visibles quelques qualités du texte, qui, dans la langue originale, ne sont que latentes. (Heimito von Doderer, dans « Enquête de la FIT… », 1959 : 64) |
233. |
Loin de moi l’idée qu’une traduction serait mauvaise parce qu’elle est ancienne, et bonne parce qu’elle est nouvelle. Les exemples contraires abondent. Sans doute peut-on dire qu’on traduit mieux plus souvent qu’autrefois, parce que la réflexion sur la traduction a avancé. (Claire Cayron, s. d. n. p. En ligne) |
234. |
Une bonne traduction n’est pas une traduction littérale ni une traduction littéraire (mais infidèle). C’est « inventer » le texte (vocabulaire, syntaxe et style) qu’aurait écrit l’auteur traduit, si sa langue maternelle avait été celle du traducteur et non la sienne. (Roger Caillois, « Enquête de la FIT… », 1959 : 62) |
235. |
Je n’ai jamais pensé qu’on pût faire une bonne traduction en corrigeant celles des autres. Du moins n’obtiendra-t-on jamais par ce moyen cette unité de ton et cette harmonie d’ensemble nécessaires dans toute œuvre de l’esprit. (Jean-Louis Burnouf, 1933 : XIX) |
236. |
Les grandes traductions ne sont jamais de simples équivalences mais des réponses au défi de l’écriture et de la lecture d’un texte dans l’univers d’une autre langue. (Frédéric Boyer, 2001 : 25) |
237. |
Une traduction peut-elle valoir l’original, ou même lui être supérieure, oui, bien sûr, et il n’est pas nécessaire pour cela d’avoir trahi celui-ci, il aura suffi de porter à maturité quelques-uns de ses fruits encore verts sur les branches. (Yves Bonnefoy, 2000 : 65) |
238. |
Qu’une traduction soit exemplaire ne signifie pas qu’elle soit un modèle. (Antoine Berman, 1995 : 97) |
239. |
Rien de plus difficile, & rien de plus rare qu’une excellente traduction, parce que rien n’est ni plus difficile ni plus rare, que de garder un juste milieu entre la licence du commentaire & la servitude de la lettre. (Nicolas Beauzée, 1765 : 512) |
240. |
La traduction heureuse est un divertissement de bal masqué. Qui se cache derrière chaque mot : l’auteur ou son traducteur ? (Carlos Batista, 2003 : 64) |
241. |
Le meilleur commentaire d’un texte étranger, c’est encore une bonne traduction. (Paul Antin, dans Traduire, 1983, 117 : 1) |
242. |
L’unité de traduction, c’est l’œuvre, et, plus lointainement tous les enjeux au sein desquels elle s’est élaborée. […] La traduction d’un livre isolé se fait toujours trop tôt, puisque pour être pleinement réussie il faudrait que toute l’œuvre soit déjà traduite. (Marc de Launay, 2004 : 15) |
243. |
On ne peut bien traduire que vers sa langue maternelle. (Bernard Lortholary, 2001 : 5) |