Fond/forme

795.

Il faut récuser le couple maudit avec lequel on pense la traduction : l’opposition entre la traduction littérale ou littéraliste et la traduction selon l’esprit, qui est le report du vieux dualisme de la forme et du sens. (Henri Meschonnic, dans Actes des deuxièmes Assises…, 1986 : 36)

796.

À propos de la possiblilité de dissocier le fond de la forme : « À mon sens, c’est une aberration parce qu’une forme, c’est-à-dire un poème, est avant tout de l’art, donc une forme, et le traduire, c’est accepter de l’écorcher vif, de lui enlever cette peau et de lui en mettre une autre. » (Françoise Wuilmart, dans Actes des troisièmes Assises…, 1987 : 88-89)

797.

La forme n’est pas qu’une simple enveloppe. Elle est au contraire génératrice de sens. (Ilma Rakusa, « Six lettres sur la traduction », dans Graf, 1998 : 132. Traduction : Ursula Gaillard)

798.

La beauté naît de la merveilleuse harmonie entre la forme et le fond et, comme on veut rendre le fond de manière adéquate, mais qu’on modifie la forme, il faut inévitablement que la beauté de l’original se perde. (Toon Weijnen, De Kunst van het Vertalen (c1946), dans Van Hoof, 1957 : 3. Traduction : Henri Van Hoof)

799.

Il faut d’abord rendre fidèlement le sens d’un auteur, puis s’attacher à reproduire son style d’écriture. (Alexander Fraser Tytler, 1907 [c1791] : 63. Traduction)

800.

La traduction doit être bannie au profit de l’interprétation, la forme originale rejetée au bénéfice d’une forme qui ne s’inspire que du fond. (Danica Seleskovitch et Marianne Lederer, 1989 : 208)

801.

Moins on comprend, plus on traduit. (Alexis Nouss, 1996 : 23)

802.

En général, la lisibilité de la traduction est fonction de la bonne compréhension du texte. (Jean-Pierre Lefebvre, 2007 : 8)

803.

Puisque toutes les langues sont différentes du point de vue de la forme (sans quoi elles ne seraient pas distinctes les unes des autres), il faut donc modifier cette forme pour préserver le fond. (Eugene A. Nida, 1969 : 5. Traduction)

804.

On ne peut transmettre le contenu sans transmettre simultanément la forme. (Franz Rosenzweig, « L’Écriture et Luther » [c1926], 1998 : 71. Traduction : Jean-Luc Évard)

805.

Dans l’histoire de la traduction, l’effarouchement des pionniers devant la forme poétique du texte original est un cas de figure presque caractéristique. (Franz Rosenzweig, « Jehuda Halévi » [c1924], 1998 : 159. Traduction : Jean-Luc Évard)

806.

Forme et fond adhèrent au point que dans beaucoup de cas, le fond se dissout si la forme change. (Victor Hugo, 1973 [c1864] : 440)

807.

La ressemblance externe qui peut exister entre une traduction et son original n’est aucunement l’indice de la qualité de cette traduction. (Korneï Tchoukovski, 1984 : 72. Traduction)