Histoire de la traduction

826.

La notion de traduction est une notion historique. (Henri Meschonnic, 1973 : 321)

827.

Quand il y a un texte, il y a un tout, traduisible comme tout. La pratique et l’histoire de la traduction le montrent. (Henri Meschonnic, 1973 : 349)

828.

L’histoire de la traduction chez un peuple est l’histoire même de son goût. L’art de traduire et l’art d’écrire traversent les mêmes phases et subissent les mêmes influences. (Abraham-Henri Becker, 1969 [c1896] : 78)

829.

On ne déambule pas dans l’histoire de la traduction comme dans un cimetière. L’histoire concerne la vie, non la mort. Elle n’est pas un embaumement, mais « une résurrection de la vie intégrale » (Michelet). Elle rend présent en nous ce qui est révolu, revivifie ce qui n’est plus. (Jean Delisle, 1999 : 1)

830.

La constitution d’une histoire de la traduction est la première tâche d’une théorie moderne de la traduction. (Antoine Berman, 1984 : 12)

831.

L’histoire mérite d’occuper une place importante en traductologie et la traductologie, une place importante en histoire. (Peter Burke, 2005 : 3. Traduction)

832.

Écrire l’histoire de la traduction, c’est suivre l’évolution de l’humanité. (Jean Delisle)

833.

C’est par la traduction que passent les idées et leur histoire. (Georges-Arthur Goldschmidt, 2013 : 12)

834.

L’histoire de la traduction serait parallèle à l’histoire de la sensibilité et de la réceptivité intellectuelle, parallèle à l’histoire de la langue qui est sa maîtresse-servante, parallèle à l’histoire du style et de ses hardiesses d’accueil. (Pierre Leyris, 2007 : 31)

835.

L’histoire, en tant qu’étude des transformations dans le temps, représente la meilleure voie pour comprendre, de façon générale, ce qu’est la traduction. (Charles Le Blanc, 2013 : 280, n. 15)

836.

Nous n’aimons ni traduire ni être traduits. Et nous n’avons pas toujours et pas tout à fait tort. Les clefs de la traduction appartiennent aux puissants. (Jacques Brault, 1975 : 16)

837.

Toute introduction à la traductologie serait incomplète sans une présentation de la discipline d’un point de vue historique. (Susan Bassnett, 2002 : 45. Traduction)

838.

Plus que jamais nous avons besoin d’historiens de la traduction. (José Lambert, 1993b : 22. Traduction)

839.

Faire l’histoire de la traduction, c’est tracer le portrait de ceux qui ont travaillé à ces opérations d’import-export et tenter de percer les motifs profonds qui les ont poussés à traduire telle œuvre plutôt que telle autre. (Jean-François Joly, 2014 : XXI)

840.

L’histoire est à la traductologie ce que la perspective est à l’art pictural : elle ajoute une troisième dimension, essentielle à la compréhension du phénomène de la traduction. Elle met les concepts théoriques en perspective en les replaçant dans un contexte plus large que celui de telle ou telle approche théorique. (Jean Delisle)

841.

Étudier l’histoire de la traduction équivaut à reprendre l’histoire du monde, l’histoire des civilisations, mais par le biais de la traduction. (Henri Van Hoof, 1991 : 7)

842.

Vouloir écrire une histoire de la traduction, c’est essayer de répondre à toute une série de questions. Depuis quand traduit-on ? Pourquoi traduit-on ? A-t-on toujours traduit de la même façon ? Et la liste pourrait s’allonger. (Henri Van Hoof, 1991 : 7)

843.

Une approche historique à la traduction permet que la traduction s’ouvre sur sa vérité. (Paul St-Pierre, 1990 : 122)

844.

Dans sa transformation du texte original, le traducteur se sert de critères, et ces critères lui sont dictés non par le texte à traduire mais par son époque. (Paul St-Pierre, 1990 : 122)

845.

La traduction est presque aussi ancienne que l’écriture originale et son histoire est tout aussi digne d’intérêt et complexe que celle de tout autre domaine littéraire. (Theodore Savory, 1968 [c1957] : 37. Traduction)

846.

On peut difficilement écrire l’histoire de la traduction à partir de l’anlayse de traductions isolées. (Elizabeth S. Rasmussen, 2002 : 17)

847.

L’histoire de la traduction place à la fois le traducteur et l’historien de la traduction à la croisée de deux cultures, là où les connaissances et l’information circulent entre les disciplines. (Elizabeth S. Rasmussen, 2002 : 17)

848.

L’histoire de la traduction est indissociable des écrits sur la traduction. (Michaël Oustinoff, 2003 : 6)

849.

L’histoire de la traduction nous montre pourquoi on traduit d’une certaine façon à une certaine époque (pourquoi certaines choses sont plus significatives que d’autres), comment on traduit, qui traduit et pour qui, et non pas en dernier lieu ce qu’on traduit. (Iulia Mihalache, 2002 : 360)

850.

L’historien de la traduction décèle par son travail les traces du non-dit d’une société, son ordre des choses possibles et pensables, en s’élevant par son analyse critique au-dessus des représentations stéréotypées et des idéologies de la culture traduisante. (Iulia Mihalache, 2002 : 360)

851.

L’histoire du traduire et sa théorie sont aussi une histoire et une théorie de la transformation des textes et de la notion de texte. (Henri Meschonnic, 1987 : 30)

852.

Traduire, même ce qui n’a encore jamais été traduit, c’est toujours déjà retraduire. Parce que traduire est précédé par l’histoire du traduire. (Henri Meschonnic, 1999 : 436)

853.

L’histoire du traduire montre qu’il n’y a pas d’un côté la théorie, de l’autre les traducteurs. Leur pensée a toujours été d’expérience, et souvent polémique, parce qu’ils se défendaient, comme Jérôme et Luther. (Henri Meschonnic, 1999 : 56-57)

854.

L’histoire de la littérature ne saurait se faire sans l’histoire de la traduction. (Henri Meschonnic, 1999 : 32)

855.

Dans la mesure où la traduction a, de par sa nature même, un caractère indéniablement interdisciplinaire, les recherches dans ce domaine nous font découvrir les racines profondes de la société et de la culture. (José Lambert, 1993b : 23. Traduction)

856.

C’est précisément parce qu’il n’y a pas de théories idéales que l’histoire de la traduction est beaucoup plus qu’une activité de dilettante ; elle est absolument nécessaire en raison même de son utilité théorique. (José Lambert, 1993b : 21. Traduction)

857.

Il ne semble pas encore possible de produire une histoire mondiale de la traduction, mais il est temps que les historiens commencent à en cartographier le territoire le mieux possible en précisant ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire. (José Lambert, 1993b : 21. Traduction)

858.

L’histoire de la traduction est faite de la coexistence de contraires qui semblent s’alimenter réciproquement. (Michel Ballard, 1995 [c1992] : 262)

859.

Faire l’histoire de la traduction, c’est mettre au jour le réseau complexe des échanges culturels intervenus entre les êtres humains, les cultures, les civilisations au cours des âges. (Jean-François Joly, 2014 : XXI)

860.

On peut écrire une histoire des théories de la traduction, une histoire de la relation entre auteur et traducteur, entre auteur et lecteur, en fait, en écrivant une histoire des préfaces en tant que genre. (Barbara Godard, 1986 : 7)

861.

Les historiens non traducteurs ne s’intéressent guère, en général, à la traduction, dont ils sont pourtant largement tributaires à leur tour, tant sur le plan national qu’international et jusque dans la publication des textes historiques. (Christel Gallant, 1985 : 72)

862.

La réflexion sur la traduction a toujours épousé de près la vie des traductions elles-mêmes. (Lieven D’hulst, 1990 : 7)

863.

La traduction est, à travers les âges, un document-clef sur la façon dont l’étranger – ou l’étrange – est défini, assimilé ou repoussé. (Lieven D’hulst, 1990 : 7)

864.

L’historien de la traduction n’est ni porte-drapeau, ni juge, ni philosophe, ni moraliste. (Jean Delisle, 1997-1998 : 33)

865.

Tout comme la traduction, l’histoire demeure un art qui repose sur une technique. Ne pratiquant pas une science exacte, l’historien procède inévitablement à une réappropriation critique du passé. (Jean Delisle, 1990a : XXIV)

866.

La métalittérature de l’histoire des traductions ne consiste guère qu’en listes fragmentaires […] Une substantielle « Histoire générale des traductions », ou en tout cas les amples synthèses qui la constitueront peu à peu, restent à écrire. (Paul Chavy, 1984 : 113)

867.

En histoire de la traduction, il n’y a pas de loi. (Antoine Berman, 1995 : 55)

868.

À chaque époque, ou dans chaque espace historique donné, la pratique de la traduction s’articule à celle de la littérature, des langues, des divers échanges interculturelles et interlinguistiques. (Antoine Berman, 1984 : 12-13)

869.

Faire l’histoire de la traduction, c’est redécouvrir patiemment ce réseau culturel infiniment complexe et déroutant dans lequel, à chaque époque, ou dans des espaces différents, elle se trouve prise. Et faire du savoir historique ainsi obtenu une ouverture de notre présent. (Antoine Berman, 1984 : 14)

870.

L’histoire de la traduction de la Bible est l’histoire de la culture occidentale dans un microcosme. (Susan Bassnett, 2002 : 51. Traduction)

871.

L’histoire de la traduction, comme l’histoire littéraire, n’évolue pas de manière progressive. (Mirella Agorni, 1998 : 195. Traduction)