En hiver 1840, Fallmerayer livre à son journal :
« [Nous sommes] dans l’attente pour entreprendre sans délai avec le vieux comte le voyage à St. Pétersbourg et Moscou, comme cela avait été projeté durant l’été. Retards. Prétextes. Berti venu de Florence est aussi déjà là, et les voitures sont prêtes. Pour finir le comte s’explique : il ne part pas, la saison est trop mauvaise ; l’oberst Ghika, après bien des discussions, fait seul un aller et retour en Russie, et nous autres restons assis de mauvaise humeur – coincés – tout l’hiver à Genève quasi désœuvrés ».310
Effectivement, cet hiver 1840, le comte le passera avec ses Osterfeld, Fallmerayer, Berti, le père Galaktion originaire de Poros et le comte Repnin, vieux compagnon d’aventures militaires311, qui va et vient dans la maison du Calabri et raconte maintes anecdotes sur la campagne de 1812.
Le général Ostermann-Tolstoï est irritable. Il s’emporte devant les fautes d’Agrippine en langue allemande ou les mauvais résultats scolaires de Nicolas. Apprenant que ce dernier allait être puni pour désordre et indiscipline au Collège des Etudes préparatoires et qu’avec d’autres jeunes il verrait ses examens ajournés, le comte fait preuve d’une noire colère312. Pourtant, jamais il n’élève la voix contre l’aînée de ses filles dont la douceur, la fragilité et la sensibilité l’émeuvent. Il s’inquiète pour elle lorsqu’elle est enrhumée. Fait venir le docteur Gosse pour ausculter la jeune fille, plusieurs fois dans la même journée. Il l’oblige à porter des châles qu’il fait venir des plus luxueux établissements de la rue de la Corraterie.
Malgré une santé délicate, à quinze ans, Catherine Osterfeld est proche de la plénitude de sa beauté. Ses traits fins et réguliers, le parfait ovale de son visage, ses immenses yeux noirs d’une limpidité admirable, la pureté de son teint font l’admiration de ceux qui l’approchent :
« Quand ils [ses yeux] s’animaient d’une subite flamme il semblait qu’un rayon de soleil éclairait tout son beau visage, mais le plus souvent son expression avait quelque chose d’un peu grave et son regard s’abaissait alors, voilé sous de longs cils. Une grande réserve, de la dignité, une raison précoce eussent fait illusion sur son âge, si parfois des traits enfantins n’avaient trahi son extrême jeunesse […] la tournure, le pied, la main, tout dans sa personne était empreint d’un cachet de distinction très particulier ».313
Catherine a la démarche légère, les gestes empreints de grâce. Elle a fort à cœur de ne créer aucun mécontentement autour d’elle. Ayant grandi avec l’impression que sa venue au monde, comme celle de son frère et de sa sœur, devait être rachetée, qu’il fallait se faire pardonner quelque chose d’inavouable, qu’il y avait une faute quelque part, elle évitait d’en être blâmée. Pendant ses tendres années, elle n’avait pas compris. C’était juste une impression, un secret qu’il fallait taire mais qui lui serait dévoilé plus tard. Et maintenant, au sortir de l’enfance, elle commençait à comprendre certains signes. Elle surprenait des allusions, des bribes de conversation, des regards chargés de mystère, des clins d’œil entendus.
De Mademoiselle Anne Ferrière et de sa sœur Suzanne, Catherine avait reçu beaucoup d’affection et de bonté. Elle avait aimé la pension de la rue des Chanoines, avec ses journées remplies par l’instruction, les promenades, la culture physique et les leçons de musique. Et puis le comte était arrivé à Genève. Il avait exigé de reprendre ses enfants et, une fois de plus, il avait fallu changer d’habitation et d’institutrice. Sûrement qu’il pensait faire au mieux. N’était-ce pas la marque d’un tendre amour pour ses enfants ? N’avait-il pas demandé à Mademoiselle Pinguely, la chère « Pinzly », de revenir auprès de ses filles ? Catherine a une douce envie de faire plaisir à son père. De lui obéir en tous points. D’ailleurs, il y a entre eux une entente particulière. Elle pense comprendre son caractère parfois irascible qui n’est autre qu’une demande de tendresse. Et puis, il a confiance en elle. Souvent elle écrit sous sa dictée les lettres qu’il adresse au tuteur. En janvier 1840, il avait envoyé ces lignes émouvantes à Lamporecchi :
« Monsieur le Cavalier
Tel est l’intérêt que je porte à Votre Epouse, que je sens le devoir de Vous faire part de mon sentiment de douleur en apprenant par Madame Maria que depuis quelques jours Luigia est malade. Mais j’aime espérer que la maladie dont Elle est affligée sera brève et je nourris le désir que d’ores et déjà Elle ait retrouvé sa santé : toutefois, si mon désir n’était pas entièrement exaucé, je Vous serais très reconnaissant de bien vouloir Vous donner la peine de me tenir au courant par la suite, de l’état de santé de votre Epouse, que j’estime tant et à laquelle je dois mille remerciements pour l’amitié qu’elle a toujours montrée et qu’elle montre toujours envers Madame Maria ».
Le général va être rassuré par le chevalier avocat et par Maria qui écrit souvent au père de ses aînés à Genève : Luigia Lamporecchi est sur le chemin de la guérison. Elle a retrouvé sa malice, ses traits d’humour, ses espiègleries et ses jeux de mots. La Signora Cresci a pu lui rendre visite.
Pendant ce temps, dans la cité de Calvin, il semble que des changements se préparent au sein de la petite famille du comte. Durant l’année 1840, il y a beaucoup de passage au Calabri. On y croise la princesse Sophie Grigorievna Volkonski, épouse du prince Pierre Mikhaïlovitch Volkonski, général des armées russes, ami d’enfance de l’empereur Alexandre 1er 314 puis ministre de la Cour impériale sous Nicolas. Très active, connue de tout Saint-Pétersbourg pour son excentricité et sa fortune, Sophie Volkonski ne reste guère longtemps au même endroit. Sur elle, comme sur Ostermann, circulent maintes anecdotes. La princesse a l’habitude de se déplacer en Europe avec son bois de chauffage. Au bord des routes elle ramasse volontiers une bûche abandonnée. Invitée par le comte à passer quelque temps chez lui, elle avait accepté l’offre, à la condition de s’occuper elle-même de son poêle. Un jour, après s’être baladée seule en ville, elle revint au Calabri où le général, dans un geste de politesse, voulu l’aider de son bras valide à se débarrasser de sa cape mais elle l’en empêcha, courut jusqu’à sa chambre et, ce faisant, laissa échapper de sous son manteau un gros morceau de bois qui tomba aux pieds d’Ostermann ébahi315.
On raconte aussi que Sophie Volkonski porte volontiers tous ses bijoux sur elle pour éviter de se les faire voler. Comme elle s’habille de manière fort simple et loge dans de modestes auberges, on s’imagina, dans un de ces lieux, que cette « pauvresse » s’était emparée de joyaux de valeur et on la fit emprisonner. Par chance, le consul de Russie du lieu réussit à la faire libérer.
Sophie Volkonski accorde une grande importance à l’endurcissement de son corps. Elle a l’habitude de courir nue dans ses appartements tandis que son personnel, pour des raisons de décence, est obligé de se bander les yeux. Sœur du décembriste Sergeï Volkonski, la princesse déteste le tsar Nicolas Ier, tout comme Ostermann. Rien d’étonnant à ce qu’elle-même et le comte, qui avaient autrefois appartenu à l’entourage immédiat d’Alexandre 1er, se soient liés d’amitié.
Lors de son séjour à Genève en 1840, la princesse se prend d’un amour maternel pour Catherine et Agrippine. Souvent elle les invite dans son salon où se font des rencontres et s’organisent des bals de jeunes316. Heureusement, les trois Osterfeld ont appris à danser durant leurs séjours dans les pensions Sordet et Ferrière.
Voici qu’en été 1840, Sophie Volkonski décide d’organiser un voyage dans l’Oberland. Elle obtient d’Ostermann la permission d’emmener avec elle Catherine et Agrippine, accompagnées de leur gouvernante. Invité à se joindre à cette excursion se trouve François d’Ochando de la Banda, deuxième secrétaire de la Légation russe à Berne. Neveu, du côté de sa mère, de Paul de Krüdener, ministre de Russie à Berne, François d’Ochando est le fils de Francisco Sanchez d’Ochando de la Banda, officier espagnol317, et de la baronne Sophie de Krüdener, originaire d’une noble famille de Livonie318. Lors du périple dans l’Oberland, le jeune diplomate, dont les sentiments sont observés de tout son entourage, n’a d’yeux que pour l’aînée du général.
Après leur retour, et grâce à la princesse qui voit avec plaisir croître cet amour, François rencontre à plusieurs reprises Catherine, à laquelle il donne son prénom russe : Cathinka. Dès lors, autorisé à faire sa cour à la jeune fille, il s’attache à elle avec passion. La famille d’Ochando se déplace à Genève pour faire la connaissance du comte et, quelques semaines plus tard, Madame d’Ochando mère demande pour son fils la main de Catherine, qui lui est accordée.
« Mon frère l’aimait éperdument ! Les difficultés de la vie se mettent souvent au travers du chemin de l’amour, cependant la persévérance couronna ses vœux », écrit Pauline d’Ochando, sœur de François.319
Ostermann-Tolstoï est profondément heureux : sa fille aînée entre dans une famille pour qui il ressent une grande sympathie. Cet événement, ainsi qu’il l’écrira à l’avocat Lamporecchi, remplit de joie son âme320 :
« Vous participerez à ma joie plus que quiconque, en tant que mon ami intime et ami de ma maison et tuteur plein de prévenances pour mes chers pupilles. Sachez donc que les jours précédents ont été arrangées les Noces entre ma Caterina et Monsieur D’Ochando de la Banda, Noble Seigneur Espagnol et deuxième Secrétaire de la Légation Russe en Suisse. Ce jeune homme, outre la noblesse de sa naissance, est extrêmement estimable pour ses précieuses qualités, fruit en partie de l’excellente éducation qu’il a reçue et des attentions spéciales de sa remarquable Mère, qui est femme d’âme noble, sœur du Ministre Russe en Suisse321 et appartenant à une famille très distinguée de Livonie, bien connue de moi et très chère à ma défunte épouse. Tout ça j’ai voulu vous le dire pour vous montrer combien nous tous devons nous réjouir du sort heureux qui déjà semble favoriser la condition future de ma bien-aimée fille aînée. […] J’ai attribué en dot à Caterina la somme de 300 m [ille] francs, en plus desquels je donne aussi 25 m [ille] francs pour les dépenses de la première installation de la nouvelle famille, les deux sommes comprenant les dépenses pour le trousseau, qui s’élèveront elles aussi à une somme non mince. En plus, pour montrer mon entière satisfaction pour ce mariage bien assorti, j’ai promis de donner à ma Caterina 18 m [ille] francs de rente annuelle, ma « vita naturale durante », somme qui ne diminuera point du tout le capital, ni ses profits annuels constituant sa dot. Mais ce que je fais pour rendre heureuse ma fille aînée n’aura pas d’incidence sur le sort d’Agrippine, à laquelle, le temps venu, rien ne manquera et qui aura la même dot que sa sœur ».
Au mois de février 1841 on célèbre les fiançailles de Catherine et de François et, dès le mois de mai 1841, on se prépare au mariage. Du Jardin Botanique monte l’odeur des lilas qui se mélange à celle de la glycine. Cette année-là, jamais il n’y a eu autant d’hirondelles au-dessus du Calabri.
Informé en bonne et due forme du prochain mariage de sa pupille, Ranieri Lamporecchi se réjouit de la nouvelle :
« Je prends note de l’excellent caractère que V.E. décrit à propos de l’Epoux. J’approuve donc, comme tuteur de Caterina, un mariage si bien assorti, qui fera le bonheur des Epoux, la consolation de V.E. et aussi celle du Tuteur de l’Epouse ».
Catherine écrit également à son tuteur :
« Illustre Monsieur,
Je croirais manquer à mon devoir de reconnaissance en ne vous faisant point part d’une nouvelle importante pour moi, et heureuse, je l’espère, pour ceux qui comme vous, m’ont honorée de leur affection.
Sachez donc que bientôt je me marie avec Monsieur d’Ochando, lequel réunit en lui les plus rares qualités d’esprit et de cœur.
Non seulement j’ai la certitude de décider de mon bonheur, mais encore j’ai la consolation d’obéir à mon cher père, dont j’ai voulu suivre les conseils à cause de la confiance que j’ai dans sa prudence et son affection. Je trouverai dans la famille de mon époux, des parents aimants, instruits et très appréciés de ceux qui les connaissent.
En vous faisant part de cet événement, permettez-moi de vous témoigner ma reconnaissance : pour votre bonté à mon égard, et vous assurer de mon sincère et affectueux respect.
Présentez mes compliments à tous les membres de votre famille.
Pour toujours votre très affectionnée pupille
Catherine Osterfeld »322
Peut-on parler d’un mariage d’amour pour Catherine Osterfeld ? Qu’éprouve-t-elle pour ce fiancé, il est vrai joli garçon mais qu’elle n’a guère eu le temps et l’occasion d’élire parmi différents prétendants puisqu’elle n’a que seize ans ? Certes, le comte ne saurait encourager sa fille à prendre époux contre son inclination, mais, docile, Catherine croit percevoir chez son père une volonté ou tout au moins un encouragement à unir sa vie à celle de François d’Ochando323.
Reste à obtenir du tsar Nicolas Ier la permission de marier Catherine et François, ce dernier étant sujet russe. C’est par le comte Nesselrode, ministre russe des Affaires étrangères, qu’on sollicite l’accord de l’empereur, accord qui tarde à venir. Alors le baron Paul de Krüdener, ministre de Russie à Berne et oncle maternel du jeune homme, demande au prince Alexandre Galitzine, récemment nommé ministre de l’Instruction et des cultes324, d’intercéder auprès du comte Nesselrode en faveur de son neveu. Voici la réponse du prince Galitzine325 :
« Votre neveu, Mr. d’Ochando doit être bien impatient de conclure son mariage il attend la permission de Sa Majesté. S’il tarde de la recevoir la faute n’en est pas au Comte Nesselrode qui a reçu la demande de votre neveu presque à la veille du départ de l’Empereur pour Moscou avec les nouveaux mariés326. Nous l’attendons ici un de ces jours ; à son retour le Comte ne manquera pas d’intercéder auprès de Sa Majesté en faveur de Mr. d’Ochando ».
Entre le comte et la Signora Cresci, un grand nombre de lettres s’échangent à propos du mariage de Catherine. Maria est incertaine : le futur époux est-il un homme de confiance ? Vient-il d’une famille à l’aise financièrement ? Sait-il que sa fiancée possède une génitrice qui vit à Florence ? Sera-t-il bon avec sa délicate jeune femme ? Catherine n’est-elle pas trop jeune pour convoler ? Encouragée par Ostermann à venir au Calabri afin de rencontrer son futur gendre, Maria se rend à Genève en juin 1841, un mois avant les noces.
Depuis la venue des mineurs à Genève, six ans plus tôt, la Signora Cresci ne leur avait point rendu visite plus de deux fois et les Osterfeld n’étaient pas davantage retournés en Toscane. Maria est émue de revoir ses enfants et le comte. Toutefois, après avoir fait la connaissance de François, la voici rassurée : les yeux qu’il pose sur Catherine sont pleins de tendresse et d’amour. Il a des manières. Il sait se vêtir. Le général semble apprécier le jeune homme. Maria profite de ce séjour au Calabri pour aborder avec sa fille aînée certaines questions touchant au mariage. Personne n’avait cru bon de le faire avec elle lorsqu’elle s’était unie au chevalier Lepri.
Hélas ! Déjà Maria doit quitter Genève. Pourquoi ne peut-elle rester davantage auprès de sa fille ? Pourquoi ne sera-t-elle point présente aux bénédictions nuptiales prévues à la mi-juillet ? En fait, les Osterfeld ont été déclarés orphelins et pris en charge par le comte Ostermann-Tolstoï, leur bienfaiteur. Peu de gens connaissent la vérité. Sur le contrat de mariage, Catherine sera déclarée « de parents inconnus ». Si Maria assistait aux noces de son aînée, on pourrait être frappé par sa ressemblance avec Nicolas et avec Catherine. Quel trouble cela ferait naître dans les esprits !
Or, plusieurs obstacles surgissent déjà pour empêcher cette union. Voici ce qu’en dit Madame Sophie d’Ochando mère en séjour auprès du comte, dans un pli adressé le 14 juillet 1841 à son frère, le ministre Paul de Krüdener, à Berne :
Quand tu recevras ces lignes, que ton cœur se joigne aux nôtres pour demander une bénédiction pour le nouveau couple, car c’est probablement le moment où on les unit. C’est jeudi 15, qu’ils seront à Nyon ; si toutefois cette grande œuvre s’achève ; il y a eu tant de grandes, il y a tant de petites difficultés, que parfois, il me semble ne pouvoir croire au mariage, que lorsque je verrai la cérémonie achevée ! La santé du Prince Repnin, et celle du Comte Ostermann suffisent à elles seules, pour former des empêchements ; toutes deux souffrent de ce temps, et le Prince a mauvaise mine ; il est pourtant venu hier dire et faire signer le contrat ; et j’espère que demain, il pourra se trouver à l’église. Tu y seras représenté par ta famille qui y a consenti de très bonne grâce et qui a pris le thé ici avant-hier ».327
Finalement, le tsar ayant donné son assentiment à l’union de Catherine et de François, leur mariage est béni le 15 juillet, en premier lieu dans la chapelle catholique de Nyon, on ne sait par quel prêtre, puis dans le temple de Céligny par le pasteur Jean-Jacques Caton-Chenevière328. Les cérémonies religieuses sont suivies d’un repas de famille, à l’issue duquel les jeunes époux prennent congé de leurs proches et amis pour se rendre en voyage de noces… au bout du lac !
« La pauvre Agrippine avait le cœur tout gonflé en rentrant dans la chambre vide de sa sœur, je pris sa place pour cette nuit et fut touchée en la voyant embrasser toute en larmes l’oreiller sur lequel avait reposé jusque là, la tête de sa sœur chérie […] ainsi se termina cette journée remplie d’émotions et d’espérances. Qui aurait pressenti alors en voyant cette fraîche et jeune vie que le soir serait si rapproché du matin ? » 329
310 Tagebücher, 1er septembre-31 décembre, 1839.
311 Repnin-Volkonski, frère de la princesse Sophie Volkonski et de Serge Volkonski, le décembriste.
312 Un certain François-Albert Turrettini voit ses examens ajournés mais en plus il est exclu des cours académiques durant la fin de l’année scolaire.
313 Tiré des Mémoires de Pauline d’Ochando de la Banda sur la famille de Krüdener (1760-1850). Fonds Francis Ley, série H : Famille Krüdener. Archives de la Ville de Genève.
314 Le prince Pierre Mikhaïlovitch Volkonski avait accompagné le tsar Alexandre à Taganrog, lieu de sa mort. C’est lui qui avait ramené sa dépouille dans la capitale.
315 Rapporté par Jozef Emanuel Przeclawski, un publiciste polonais vivant à Saint-Pétersbourg.
316 Seul moyen pour les jeunes gens de la bourgeoisie genevoise de se croiser.
317 Secrétaire de la Légation russe, gentilhomme de la Chambre du grand-duc de Mecklenbourg-Schwerin.
318 En 1839, François d’Ochando avait été chargé d’une délicate mission diplomatique de la part de la Légation de Russie à Berne. A la mort de Mademoiselle Maria Margaretha von Wildermeth, originaire de Bienne, protestante, autrefois préceptrice de la princesse Charlotte de Prusse, future épouse du tsar Nicolas Ier sous le nom d’Alexandra Fedorovna, le jeune d’Ochando fut envoyé auprès de l’impératrice de Russie afin de lui porter une caisse contenant toutes ses lettres adressées à Mademoiselle von Wildermeth. Cette dernière, après avoir suivi la tsarine en Russie et joui d’un grand prestige, était rentrée en Suisse et s’était retirée dans le domaine de Beaumont à Berne. Elle fut très proche de la famille d’Ochando.
319 Pauline d’Ochando, Mémoires.
320 Lettre du 6 juin 1841, dictée en italien.
321 Paul de Krüdener.
322 Lettre du 11 juin 1841.
323 Même pour les enfants des familles bourgeoises de Genève, la liberté de décision n’existe guère, tant sont rares les lieux de rencontre entre jeunes gens de sexes différents.
324 Le prince Alexandre Nikolaevich, autrefois président de la Société Biblique et récemment nommé ministre de l’Instruction et des cultes, servit les deux tsars Alexandre et Nicolas. Demi-frère du Prince Mikhaïl N. Galitzine qui est l’époux de Natalia, sœur d’Ostermann-Tolstoï, il fit partie de la commission chargée de questionner les décembristes. Envers ses neveux il ne montra ni pitié, ni partialité.
325 Datant du 3 juin 1841.
326 Il s’agit du mariage du futur Alexandre II avec Marie de Hesse-Darmstadt, mariage célébré en avril 1841. La mariée est de naissance illégitime, fille de la grande duchesse Wilhemine de Hesse-Darmstadt et d’un Suisse, le grand maréchal et baron de Grancy.
327 Fonds Francis Ley, C.2.1.2.
328 Personnage haut en couleurs, professeur de dogmatique et de morale à l’Académie de Genève, défenseur du libéralisme religieux et du radicalisme politique.
329 Pauline d’Ochando, Mémoires.