[I am a Cat 01] • Je Suis Un Chat
- Authors
- Natsume, Sôseki
- Publisher
- Gallimard
- Tags
- classics
- ISBN
- 9782070706341
- Date
- 1905-01-01T00:00:00+00:00
- Size
- 0.53 MB
- Lang
- fr
Vingt ans après _Le Pauvre coeur des hommes_ , l'un des derniers romans de
Natsume Sôseki, paraît enfin, dans une excellente version due au japonologue
Jean Cholley, l'ouvrage qui d'emblée lui valut la célébrité : _Je suis un
chat_.
Mort en 1916 à quarante-neuf ans, il vécut aux confins de la psychose la
déchirure dont pâtirent tous les intellectuels nés avec la révolution
industrielle, politique et culturelle du Meiji.
Formé aux lettres classiques chinoises, au haïku, mais envoyé en Angleterre de
1900 à 1903 pour pouvoir enseigner ensuite la littérature anglaise, il
s'imprégna si profondément du ton de Swift, de Sterne et de De Foe que, sans
nuire à tout ce qu'il y a de japonais dans Je suis un chat, cette influence
nous impose de penser au voyage de Gulliver chez les Houyhnhnms ; sans doute
aussi d'évoquer _Le chat Murr_ d'Hoffmann. C'est pourquoi le traducteur peut
conclure sa préface en affirmant que Je suis un chat "suffit amplement à
démentir l'opinion si répandue selon laquelle les Japonais manquent d'humour".
Ni Hegel, ni Marx, ni Darwin, qu'il a lus, ne lui ont fait avaler son
parapluie.
La gouaille, voire la désinvolture apparente, n'empêchent pas les chapitres de
s'organiser, cependant que tous les styles (jargon des savants ou du zen, ou
argot d'Edo, ancien nom de Tokyo) se mêlent pour présenter la satire
désopilante d'une société en transition, et même en danger de perdition.
Kushami-Sôseki se demande parfois s'il n'est pas fou, mais c'est la société
d'alors qui devient folle, elle qui déjà enferme en asile ceux qui la jugent.
Le chat ne s'y trompe jamais, lui : aucun ridicule n'échappe à ce nyctalope.
Alors que peut-être on en devrait pleurer, on rit follement. Si vous voulez
comprendre le Japon, identifiez-vous au chat de Soseki. Sur un autre registre,
vous retrouverez le Meiji de _La Sumida_ , le chef-d'œuvre de Nagaï Kafû.