[Gutenberg 35019] • Le diable boiteux, tome I

[Gutenberg 35019] • Le diable boiteux, tome I
Authors
Sage, Alain René Le
Publisher
BZ editores
Tags
french fiction , devil -- fiction , good and evil -- fiction , madrid (spain) -- fiction , classics
Date
1707-01-01T00:00:00+00:00
Size
0.15 MB
Lang
fr
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Le diable boiteux, tome I il a fait une création toute nouvelle en lui donnant, suivant la remarque de Villemain, « une nature fine et déliée, malicieuse plutôt que méchante. »

Dans cette œuvre où le merveilleux n’est là que pour la forme, toute une diversité d’aventures et de portraits défilent rapidement devant le lecteur, en soumettant à une critique railleuse et pleine de finesse une foule de types, tous frappants de naturel et de vérité.

Je n'entrerai pas dans de grands détails sur la vie de Le Sage. Ce qu'on en sait a été dit tant de fois et si bien, que je ne puis mieux faire, dans l'intérêt du lecteur, que de le renvoyer aux travaux de mes devanciers, en me bornant à rappeler ici quelques faits et quelques dates. Alain-René Le Sage naquit à Sarzeau, petite ville de la presqu'île de Rhuys, près de Vannes, le 8 mai 1668. Il était fils unique de Claude Le Sage, notaire royal, et de Jeanne Brenugat. Resté de bonne heure orphelin, il se trouva placé sous la tutelle d'un oncle par qui sa fortune fut dissipée. Il fit ses études chez les Jésuites de Vannes, vint les terminer à Paris et se fit recevoir avocat. En 1694, il épouse une femme sans fortune, fille d'un menuisier de la rue de la Mortellerie. A vingt-sept ans il était père de famille, et la profession qu'il exerçait n'était pas lucrative. Il demanda des ressources à la littérature. Sur les conseils de Danchet, son ancien condisciple au collége de Vannes, il fit une traduction des Lettres d'Aristenète, qui parut en 1695 et n'eut aucun succès. Heureusement l'abbé de Lyonne s'intéressa à Le Sage. Il lui procura quelques ressources et sut lui faire partager le goût très-vif qu'il avait pour la littérature espagnole. Cette littérature, après avoir été en grande faveur chez nous, y était alors fort négligée. Elle devint bientôt familière à Le Sage, qui trouva là le champ où devait se développer et mûrir son talent. Il commença par traduire quelques pièces de théâtre: Le Traître puni, de Roxas, imprimé en 1700; Don Félix de Mendoce, de Lope de Vega; Le Point d'honneur, de Rojas, qui fut joué en 1702. Puis il fit une traduction ou plutôt une imitation des Nouvelles Aventures de Don Quichote, d'Avellaneda, qui parut en 1704, et une comédie en cinq actes et en prose, tirée de Calderon, Don César Ursin, qui réussit à la cour et fut sifflée à la ville.