De L’indigénat
- Authors
- Grandmaison, Olivier Le Cour
- Publisher
- Zones
- ISBN
- 9782355220050
- Date
- 2010-01-01T00:00:00+00:00
- Size
- 0.32 MB
- Lang
- fr
L'auteurOlivier Le Cour Grandmaison enseigne à l’université d’Évry-Val-d’Essonne
les sciences politiques et la philosophie politique. Il a dirigé et animé
plusieurs séminaires au Collège international de philosophie. Il a notamment
publié Les Citoyennetés en Révolution 1789-1794 (PUF, 1992), Les
Étrangers dans la Cité. Expériences européennes (avec C. Wihtol de Wenden,
préface de M. Rebérioux, La Découverte, 1993), Le 17 octobre 1961 : un crime
d’État à Paris (collectif, La Dispute, 2001), Passions et sciences
humaines (avec C. Gautier, PUF, 2002). Ses derniers ouvrages parus sont
Haine(s). Philosophie et politique (avant-propos d’É. Balibar, PUF,
2002), Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial (Fayard,
2005, traduit en arabe en 2007), Le Retour des camps ? Sangatte, Lampedusa,
Guantanamo (avec G. Lhuilier et J. Valluy, Autrement, 2007), La
République impériale. Politique et racisme d’État (Fayard, 2009, traduction
en Arabe en cours), Douce France. Rafles, rétentions, expulsions
(collectif, Le Seuil/Resf, 2009). Le livreInternement administratif pour une durée indéterminée, responsabilité collective
appliquée à des tribus et des villages entiers, séquestre des propriétés «
indigènes » et transfert de celles-ci aux colons, Code de l’indigénat enfin,
adopté en 1875 puis régulièrement reconduit par les députés de la
IIIe République : telles sont les principales dispositions
répressives appliquées dans l’Algérie coloniale, jusqu’en 1945. Citant
largement les textes ? dont le fameux « code de l’Indigénat » est enfin publié
dans son intégralité ? et les commentaires dont ils firent l’objet, Olivier Le
Cour Grandmaison les analyse de façon précise, et met ainsi en évidence
l’existence d’un racisme d’État longtemps théorisé et pratiqué par la
République. Qualifiées de « monstres » juridiques par plusieurs juristes de
l’époque, ces différentes mesures furent exportées dans les autres territoires
de l’Empire au fur et à mesure de l’extraordinaire expansion coloniale de la
France entre 1871 et 1913. L’exception politique et juridique est ainsi
devenue la règle pour les « indigènes ». À cela s’ajoutent le travail forcé et
l’esclavage domestique, lequel a continué de prospérer au vu et au su des
autorités françaises. Hier essentielle à la pérennité de la République
impériale, cette législation coloniale est aujourd’hui trop souvent ignorée.
Exhumer ses principes, étudier ses mécanismes et leurs conséquences pour les
autochtones privés des droits et libertés démocratiques élémentaires, tels sont
les objets de ce livre. Sommes-nous complètement affranchis de ce passé ? Hélas
non. L’internement des étrangers sans-papiers et le « délit de solidarité » le
prouvent. L’un et l’autre ont des origines coloniales