Réussir un entretien, et donc décrocher le poste de vos rêves, nécessite d’être performant sur la forme mais aussi et surtout sur le fond. Autant la première peut se travailler la veille ou presque (avec l’aide de ce livre, je l’espère), autant le fond nécessite un travail quotidien sur vous-même. Celui-ci commence dès l’enfance et se peaufine tout au long de votre carrière. Ce chapitre a pour but de vous donner des pistes permettant d’améliorer votre « produit » : c’est-à-dire vous. À la lecture des pages suivantes, vous réaliserez que votre personnalité et votre comportement comptent beaucoup plus que vos compétences dans votre réussite professionnelle.
Les ouvrages sur la réussite professionnelle – ils sont légion – contribuent à entretenir depuis vingt ans des mythes qui ont la vie dure. Pour réussir, travaillez le plus possible. L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, vous y penserez plus tard !
Si vous ne souhaitez pas travailler 70 heures par semaine, quelqu’un le fera à votre place. Beaucoup de personnes pensent qu’il faut sacrifier l’équilibre de leur vie pour qu’eux et leur famille puissent bénéficier plus tard des récompenses dues à leur ascension :
Où vous situez-vous dans la quête d’équilibre ?
Pour connaître votre positionnement personnel, il vous suffit de cocher la case correspondant le mieux aux différentes affirmations ci-dessous :
Ma carrière connaît le succès. | |
Je me sens bien dans ma peau. | |
J’aime ce que je fais. | |
J’ai de bonnes relations avec mon conjoint/ma conjointe. | |
Mes relations familiales sont bonnes. | |
Mes relations amicales sont bonnes. | |
J’ai une indépendance financière. | |
J’ai du temps libre. | |
Je peux exercer ma créativité. | |
Je peux exercer ma spiritualité. | |
J’ai des hobbies. | |
J’ai des passions. | |
Je donne mon temps aux autres. |
Si vous n’avez coché que des cases « bonnes », je n’ai rien à vous apprendre. Votre équilibre semble parfait. Continuez simplement dans cette direction. Toutefois, ce cas de figure est rare. En effet, la plupart des personnes entre 45 et 50 ans que je rencontre donneraient cher pour remonter le temps et pouvoir répondre bon à tous les critères du test. Eux-mêmes disent régulièrement combien les mythes décrits précédemment sont faux, combien ils se sont fourvoyés sur les fausses pistes de la réussite.
Vous seul pouvez vous révéler à vous-même. Prenez le temps de passer une soirée avec vous-même. Si, seul avec vous-même, vous vous trouvez en mauvaise compagnie, ne vous affligez pas trop, c’est que vous avez du travail à accomplir pour devenir ce que vous pouvez et devez devenir.
Posez-vous les questions suivantes :
Pourquoi ? Tout simplement parce que ceux qui vivent au-dessus de leurs moyens et dépensent sans compter se sortent toujours moins bien d’un accident de carrière. En effet, mobilisés par le seul critère financier, certains candidats font les mauvais choix professionnels.
C’est ainsi que je rencontre régulièrement des managers qui ont des emplois dans lesquels ils ne peuvent manifestement pas s’épanouir et réussir. Ils les ont acceptés car ils avaient besoin de « cash ».
L’indépendance financière confère une grande liberté et une grande force. Elle permet de quitter un travail pour le principe. Elle permet aussi de changer de travail plus facilement. Enfin, elle permet de rendre votre vie plus équilibrée et d’amortir les à-coups de votre carrière. Le seul désavantage, c’est que vous n’allez pas montrer aux autres votre réussite. Parmi tous les gens que j’ai rencontrés, la plupart de ceux qui réussissent aiment ce qu’ils font. Ils ne le font d’ailleurs pas vraiment pour l’argent. Au début peut-être, ils commencent pour l’ambition mais finissent toujours par la passion. Ce n’est plus vraiment ce qui compte pour eux.
Ne prenez pas un job parce que c’est uniquement une bonne opportunité de gagner plus d’argent et d’avoir plus de responsabilités. Prenez la décision de changer de travail en vous demandant si vous pouvez le réussir, si vous avez le niveau pour ce poste.
Avant d’accéder à un poste, pesez bien le pour et le contre. Faites des recherches : quels sont les challenges du poste ? Quels sont les moyens dont vous allez disposer pour résoudre les problèmes ? Essayez de vous renseigner sur votre futur patron, la culture, les valeurs de l’entreprise. Essayez de rencontrer des gens qui ont quitté la société récemment. Car attention, les mauvais choix de carrière en entraînent d’autres. Vous avez changé, vous avez gagné plus d’argent, vous changez de train de vie. À partir de ce moment-là, vous allez surtout vous battre pour survivre, pour ne pas vous faire licencier. N’acceptez des postes aux responsabilités plus importantes que si vous êtes sûr d’aimer ce que vous faites et de pouvoir réussir.
Une bonne façon de savoir si vous aimez votre métier est de vous poser la question suivante : « Si demain je me retrouvais avec 2 millions d’euros sur mon compte en banque, continuerais-je à faire ce que je fais ? »
Si vous répondez tout de suite : « Je quitte mon job illico », c’est que vous n’avez pas besoin de ce travail dans votre équilibre de vie, vous en avez besoin pour survivre et ne l’aimez pas.
Ce conseil s’adresse surtout aux personnes qui ont ou souhaitent exercer un rôle de management. Il est évident que tous ceux qui sont des experts et désirent le rester ont tout intérêt à optimiser régulièrement leurs compétences et leurs qualités. Ils n’ont pas forcément besoin d’élargir le champ de leurs aptitudes.
A contrario, si vous vous destinez à un poste de manager, vous devez travailler régulièrement sur vos faiblesses car elles pourront à terme freiner votre progression de carrière. À quoi cela vous servirait-il d’être un bon commercial si vous ne savez pas travailler en équipe ?
Travailler sur ses faiblesses est un exercice difficile. Ne le repoussez surtout pas. Fuir devant un obstacle est une erreur. Chaque difficulté permet à l’homme de développer un aspect de sa personnalité, de corriger un défaut, en un mot, de forger son caractère.
La plupart des candidats en phase de rupture professionnelle le sont souvent parce qu’ils n’ont pas su apprécier le rythme de développement de la société et les conséquences que cela impliquait pour eux et leur emploi. Si votre société se développe vite, vous devez vous développer avec elle et au même rythme. Attention à ne pas vous laisser dépasser.
De même, si vous souhaitez changer de poste, formez-vous avant car quand vous l’exercerez, il sera souvent trop tard, vous serez trop absorbé par le quotidien.
Si par exemple, dans votre société l’international occupe une place importante, inscrivez-vous à des conférences sur le business à l’international, essayez de participer à un projet international, prenez vos vacances à l’étranger et ensuite faites savoir à votre hiérarchie que vous êtes prêt pour votre prochain poste.
Vous devez toujours rechercher un job où vous serez ou pourrez devenir le meilleur. Cela ne sert à rien de vous montrer sous un faux jour : au cours de l’entretien, mettez en avant vos forces et vos faiblesses. Les faiblesses, cela se travaille.
Si vous êtes dans le mauvais poste, vous serez malheureux. Que reste-t-il de la vie lorsque l’on passe huit heures par jour à faire quelque chose que l’on n’aime pas et huit autres à dormir ? Il est toujours dommage à 65 ans de se retourner sur sa vie pour se dire que finalement on s’est usé à travailler à contrecœur.
Muni de ces quelques réflexions, à vous de jouer maintenant pour une introspection efficace.
« Connais-toi toi-même »
PLATON, Le Charmide, dialogue Sur la sagesse.
La perspective d’un entretien d’embauche peut être une excellente occasion de faire un point d’étape sur votre parcours professionnel. Faire un bilan de votre carrière jusqu’à aujourd’hui vous permettra de mieux vous connaître et, sur cette base solide, de mieux vous « vendre » pendant l’entretien.
Axes pour réussir son auto-évaluation
Le point de départ idéal pour un bilan de carrière est de se dire : « Où en suis-je aujourd’hui ? » Les résultats d’hier et les compétences d’aujourd’hui sont les meilleures indications d’une performance future. De même qu’en identifiant vos faiblesses et vos échecs, vous pourrez en isoler la cause et tenter d’y remédier.
Trois axes de recherche
Interrogez-vous donc sur :
Faire appel à la mémoire
« J’ai six loyaux serviteurs. Ils m’ont appris
tout ce que je sais, ils s’appellent :
quoi, pourquoi, quand, comment, où et qui ? »
Rudyard KIPLING
Pour aller plus avant dans ces trois domaines, prenez le temps de vous remémorer, dans leur diversité, les événements qui ont ponctué votre vie et votre carrière. Les questions suivantes faciliteront ce processus de réflexion :
Analysez votre métier, dressez la liste des tâches à accomplir, par jour, par semaine, par mois.
Définissez, pour chacune de vos réalisations professionnelles ainsi que pour vos diverses attributions, les qualités personnelles que vous avez eu à mettre en œuvre.
Essayez de vous rappeler quelles évaluations vous ont valu vos précédents emplois.
Par exemple, en tant que directeur financier, vous avez piloté l’acquisition d’un concurrent de votre société. Vous avez montré à cette occasion que vous étiez homme de dossier aussi bien qu’homme d’action. Vous savez convaincre grâce à un sens accru de la rigueur et de l’organisation.
Illustrer chaque qualité d’exemples
« Je suis précis » : « en tant que comptable je suis chargé d’envoyer le reporting tous les mois. J’ai toujours respecté les délais ».
Illustrer chaque réalisation d’exemples
« J’ai lancé une nouvelle gamme de produits cosmétiques pour la peau : après deux ans, elle réalise 15 % du chiffre d’affaires de la société et elle a obtenu le prix du meilleur produit des consommatrices du journal Z. »
Évoquer ses projets
Quels sont vos projets personnels et professionnels ?
Définissez vos attentes. Qu’espérez-vous de votre prochain poste (lieu, taille de société, fonction, salaire, responsabilités, personnalité du patron…) ?
Précisez votre projet professionnel : votre parcours est-il logique ?
Votre projet est-il cohérent avec votre parcours ?
Pourquoi postulez-vous au poste proposé, votre candidature coïncide-t-elle avec la fonction recherchée ?
Votre objectif est de démontrer qu’au travers de ce que vous avez réalisé, vous vous êtes forgé une série de compétences qui entrent dans le cadre des exigences du poste à pourvoir.
Cet exercice est difficile car il peut souvent conduire à des remises en question douloureuses. Il est donc préférable de le faire chez soi, au calme, plutôt que devant la personne chargée de vous recruter. Le jugement critique que vous porterez sur votre passé professionnel vous servira pour parer la plupart des objections qui vous seront faites. N’hésitez pas, pour plus d’objectivité, à vous faire aider par une personne étrangère ou par l’un de vos proches. Enfin, cette mise au point ne vous servira pas seulement à réussir votre entretien, mais aussi, à rédiger une lettre de candidature et un CV performants.
Liste des aptitudes qui aident à mieux cerner ses propres aptitudes
Pour chacune de ces aptitudes, il faut vous poser les questions suivantes : Quand, Où, Comment ? N’hésitez pas à illustrer chaque critère par des exemples concrets.
Enfin, faites toujours coïncider vos capacités et vos réussites avec les exigences de votre futur employeur.
Ce qu’il ne faut pas dire : « J’ai passé dix-huit mois dans le cadre d’un VIE [volontariat international en entreprise] aux États-Unis. »
Ce que vous pouvez dire : « J’ai passé dix-huit mois dans le cadre d’un VIE aux États-Unis, ce qui a développé chez moi des qualités d’adaptation. Cette expérience m’a également permis de perfectionner mon niveau d’anglais. » Cet argument comptera si la société qui vous intéresse est bien implantée aux États-Unis.
Afin d’approfondir et de préciser votre bilan de carrière livrez-vous au « test de la voiture » : votre carrière peut être comparée à la conduite d’une voiture.
Cas 1 : votre carrière va de l’avant
Vous trouvez votre job challenging – stimulant et épanouissant – et vous êtes heureux. Ne manquez pas cependant de vérifier que votre carrière va bien de l’avant. Posez-vous les questions suivantes :
Si vous répondez par NON à la plupart de ces questions, c’est que vous êtes au point mort ou en marche arrière.
Cas 2 : votre carrière est au point mort
Vous devez remédier rapidement à cette situation ou bien vous avancerez vite à reculons. Il se peut que vous soyez consciemment au point mort à cause de la crise du marché de l’emploi ou parce que la croissance a déserté votre entreprise.
Si vous l’êtes inconsciemment, vous vous installez dans une routine qui vous conduit droit à l’échec. Il y a danger car vous avez perdu de vue vos objectifs.
Cas 3 : votre carrière est en marche arrière
Vous êtes frustré et avez perdu toute illusion sur votre travail : vous êtes démotivé. Attention ! Votre employeur risque fort de s’en rendre compte.
Les causes d’une marche arrière sont multiples et il faut y consacrer quelques lignes ici afin de vous aider dans votre introspection.
Vous êtes en train de perdre votre emploi
Cette situation est traumatisante. Elle générera sans doute du stress, de l’anxiété et mettra à mal votre confiance en vous. Vous trouverez ci-dessous quelques conseils pour surmonter ce passage difficile :
Vous êtes stressé et usé
Une pression trop soutenue associée à un très haut degré d’exigence aboutit fréquemment à cette situation qui se manifeste par plusieurs indices :
L’ennui dans votre travail
Votre travail ne vous motive plus. Il ne vous donne plus la possibilité de montrer vos compétences ni de mettre en avant vos qualités. Essayez de le rendre plus attractif en recherchant les responsabilités et en mettant à jour de nouveaux objectifs. Surtout, analysez cette perte de motivation.
La crise de la quarantaine
Ces crises d’identité peuvent survenir n’importe quand. Elles sont toutefois fréquentes à cet âge : vous regrettez de n’avoir pas réalisé vos rêves de jeunesse et pensez que l’herbe est plus verte de l’autre côté de la barrière. Voyez rapidement quelle est la cause de cette désillusion : vous-même, votre poste ou votre entreprise ?
Vous vous êtes trompé(e) de direction de carrière
Bien souvent, on choisit un métier par hasard, ou encore, sous la pression des parents et des professeurs. Cela s’explique du fait du manque d’information sur les métiers. D’autre part, les carrières évoluent toujours plus rapidement, l’obsolescence de certaines compétences techniques ne cessant de s’accélérer. Enfin, il est souvent difficile de se défaire des étiquettes.
Les symptômes en sont les suivants :
Il faut donc envisager un changement de secteur, de fonction ou les deux à la fois (attention à ne pas cumuler changement de fonction et changement d’entreprise). Préparez soigneusement cette mutation.
Ce travail d’introspection doit vous conduire à répondre à la question « Qui suis-je ? »
Vous devez être capable, désormais, de présenter une synthèse équilibrée des deux sphères de votre existence, privée et professionnelle, d’expliquer la cohérence de votre carrière et d’exposer le fil conducteur de votre expérience tout en valorisant les points forts de votre parcours.
Au terme de cet examen de conscience sérieux et efficace, vous serez en mesure de répondre plus facilement à certaines des questions qui vous seront posées. Ainsi, lorsque votre interlocuteur vous demandera : « Je recherche quelqu’un qui puisse nous aider à mettre en place de nouveaux tableaux de bord de gestion, pouvez-vous me dire quel sera votre apport dans ce domaine ? », vous ne serez pas pris au dépourvu et ferez rapidement la différence avec les autres candidats.
Les questions qui aident à formuler ses idées sur sa prochaine étape de carrière
Voilà, c’est fait, vous avez analysé la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui. À charge pour vous à présent, avec toute votre énergie, de déterminer où vous souhaitez aller. Efforcez-vous de penser et de planifier votre carrière en établissant vos objectifs à court, moyen et long terme.
Un plan de carrière n’est, en fin de compte, qu’un ensemble d’objectifs et de buts à atteindre. Le plan de carrière n’est destiné qu’à mettre en place la structure nécessaire pour choisir un travail et développer des aptitudes. Il vous aide aussi à repérer le poste adéquat.
Ayez des projets personnels et professionnels, ils démontreront une nature active et positive. Ils doivent répondre à quatre nécessités :
Vous souhaitez changer de poste, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
Vous avez désormais une idée claire de vos expériences passées, de vos atouts, de vos faiblesses, de vos compétences techniques et de vos regrets. Vous savez aussi, avec plus de précision, ce à quoi vous aspirez dans votre prochain job. Mettez ces deux listes en parallèle afin de vérifier qu’aucune incohérence n’y figure. Vous en avez fini avec l’un des exercices les plus importants pour réussir l’entretien d’embauche : se connaître et savoir ce que l’on veut.
Il faut à présent entamer les recherches sur votre futur employeur et comprendre ce qu’il recherche.
Liste d’objectifs à atteindre dans son prochain poste
Répondez à chacune des questions aussi complètement que possible. Si certaines questions n’ont pas d’intérêt pour votre futur emploi, rayez-les et remplacez-les par d’autres plus appropriées.
Souvent, lorsque je recrute un futur consultant, je lui demande, au bout de vingt minutes d’entretien, s’il a des questions à poser sur le poste et notre société.
Un premier candidat qui donne une réponse négative ou vague à cette question perd instantanément l’avantage sur celui qui me dit : « J’ai lu récemment dans Le Figaro que le marché de l’emploi repartait à la hausse. Comment réagit le cabinet d’outplacement à cette hausse du marché ? » Le second candidat me montre l’importance qu’il accorde à l’opportunité qui lui est donnée d’intégrer ce cabinet d’outplacement.
Autrement dit, ce candidat semble réellement intéressé par le poste. Essayez donc toujours de vous mettre à la place de l’interviewer : qu’est-ce qui va l’intéresser ?
Adoptez le schéma suivant dans les recherches que vous ferez sur vos futurs employeurs.
Quels sont les leaders sur le marché ?
Est-ce un marché en croissance ou en récession ?
Cette industrie subit-elle les conséquences des avancées technologiques et du développement du commerce des pays du Sud-Est asiatique ?
Une décote ou une baisse importante affecte-t-elle actuellement ses produits ou des services ?
Quelles sont les organisations qui prévalent dans cette industrie ?
Quels en sont les produits, les services ?
Quelle est la structure de la société ?
Quelle est la répartition de l’actionnariat ?
A-t-elle une activité internationale ?
Y a-t-il eu des changements récents (management, actionnariat, etc.) dans la société ?
Quelle est la culture de l’entreprise ?
Comment faire pour obtenir des informations sur l’entreprise :
Il est essentiel de bien comprendre à la fois les implications économiques de la fonction et ce que recherchent les employeurs. La création d’un emploi est un investissement lourd pour une entreprise. Votre futur patron a des besoins qu’il cherche à satisfaire. Si vous n’identifiez pas ces besoins, votre discours, lors de l’entretien, ne sonnera pas juste. Il faut vous efforcer, dans un second temps, de faire correspondre vos compétences et vos atouts avec ces besoins. Trop de candidats mettent en avant leurs envies sans tenir compte de celles de leur interlocuteur.
Votre futur employeur achète vos services. Pour cela, il va tenter de définir votre « employabilité ». Or, dans chaque acte d’achat, il y a une part d’émotion qu’il faut déceler. Pensez comme lui : il veut quelqu’un qui arrivera à l’heure à l’entretien, avec qui il aura un bon contact et qui sera à l’écoute de ses exigences.
De plus, celui qui sera peut-être votre patron cherche à découvrir, chez chaque individu, les facteurs de succès, quels que soient le secteur et la fonction – sans oublier que, selon la fonction, l’accent sera mis sur telle ou telle qualité. Enfin, ayez conscience que celui qui recrute est un peu nerveux. Il a autant à perdre que vous (sinon plus) en engageant un candidat inadapté au poste.
Les employeurs qui font de mauvais recrutements risquent aussi leur place. Ils espèrent généralement que le premier candidat interviewé sera le bon. Pourtant, la plupart des candidats arrivent à l’entretien en disant : « Aidez-moi, j’ai besoin d’un travail ! » Ils devraient au contraire dire : « Quels sont vos besoins, Monsieur ? En quoi puis-je vous aider ? »
Les qualités recherchées par les employeurs
L’employeur cherche à :
Dites-vous enfin que le futur employeur est de votre côté et qu’il souhaite voir aboutir sa recherche au plus vite.
Bien sûr le candidat a aussi un but à atteindre :
Quelles sont les raisons qui vont conduire l’interviewer à vous recruter ou à vous présenter à son client ?
Allez à l’essentiel lors de l’entretien
Le temps de celui qui recrute est précieux, il est submergé de CV. Faites-lui en gagner : allez à l’essentiel.
Avant tout, le recruteur doit faire un choix : il a en face de lui 10 % de candidats parfaitement adaptés, 20 % de mauvais, 70 % qui sont moyens. Donnez-lui des arguments pour faciliter sa décision.
Les questions que le recruteur va vous poser n’ont qu’un seul but : le conforter. Il a lu votre CV, il veut en savoir davantage sur votre personnalité, vos compétences techniques, votre motivation.
Le meilleur candidat n’est pas celui qui a la plus longue expérience ou les meilleurs diplômes mais celui qui saura faire passer ce message : « J’ai un savoir-faire et une expérience qui correspondent à votre demande. J’ai aussi la volonté de travailler avec vous car je sais que je pourrai vous apporter… »
Soyons réalistes. La plupart des firmes se battent âprement pour rester compétitives ; le marché est dur et dangereux. Vous devez par conséquent évaluer le coût de votre emploi avant même d’être engagé.
Il ne s’agit pas de vous demander si vous allez plaire, mais plutôt si votre profil professionnel répond bien au profil recherché. Votre interlocuteur n’a aucune raison de vous solliciter sur des qualifications et des intérêts d’ordre personnel.
Pour finir, ne craignez pas la concurrence, c’est un facteur stimulant. Celui qui est en face de vous ne pourra vous évaluer qu’en vous comparant à d’autres.
Dix règles pour mener une carrière dans le monde des affaires
De nombreuses entreprises font passer des tests aux candidats. C’est un moyen pour elles d’avoir un éclairage supplémentaire sur telle ou telle candidature et de sélectionner plus ou moins efficacement un nombre important de candidats.
Il faut se mettre à la place du futur employeur : recruter est un processus long et coûteux, en général le retour sur investissement d’un candidat n’est pas garanti. Les tests constituent donc, pour beaucoup d’entreprises, une garantie supplémentaire de fiabilité.
En résumé, il y a cinq grands types de tests :
Voici, ci-dessous, cinq cas de figure très différents. Vous vous reconnaîtrez sans doute dans l’un d’entre eux et trouverez matière à réflexion pour vos futurs entretiens.
Anne, la jeune diplômée
Anne vient juste de terminer son master option Finance dans une université française. Elle cherche son premier emploi depuis trois mois après avoir fait quelques stages dans un service comptable.
Il est difficile pour Anne de répondre à la question « Où en suis-je actuellement ? » En effet, sans expérience probante, il n’est pas facile pour elle d’identifier ses forces, ses faiblesses, ses aptitudes.
En fait, il faut qu’elle sache que ses options de carrière sont très larges : elle peut faire du commercial, du marketing, de la finance et même, pourquoi pas, monter une entreprise.
Or la plupart des jeunes que je rencontre pensent au contraire qu’ils ont très peu de choix, que les stages et une éventuelle spécialisation du diplôme conditionnent toute leur carrière future. Rien n’est plus faux. Anne peut attendre 28 ans ou 30 ans et quelques expériences pour choisir sa voie avec plus de précision.
Bien sûr, certains responsables des ressources humaines, employeurs ou confrères ne seront pas de mon avis : ils ont encore trop tendance à mettre rapidement des étiquettes sur les gens. Que notre jeune diplômée se rassure, cette tendance change. Ce qui compte aujourd’hui de plus en plus, c’est la personnalité, le charisme et ensuite les compétences techniques, car ces dernières s’acquièrent tout au long d’une carrière, rarement les qualités personnelles.
Anne, pour faire son bilan, va partir de ses stages, ses « boulots » d’été, les responsabilités qu’elle a pu avoir durant sa scolarité ou à l’université.
Jean, le jeune avocat
Jean a 28 ans. Il travaille pour un cabinet d’avocats anglo-saxon. Aujourd’hui, son activité professionnelle empiète de plus en plus sur les autres dimensions de sa vie. Cela lui procure du stress et une certaine culpabilité : il joue moins au tennis et certains week-ends sont consacrés à son bureau plutôt qu’à sa fiancée…
Ce déséquilibre est normal, la plupart des gens laissent les choses glisser avant de se décider à agir.
Il est essentiel pour Jean de trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Jean peut aussi choisir de tout sacrifier à sa carrière. Mon conseil serait de lui dire qu’il est très dangereux à notre époque « de mettre tous ses œufs dans le même panier ». Il doit se fixer des règles de vie, par exemple : « Je travaille dix-douze heures par jour sauf le jeudi où je fais deux heures de sport et je ne travaille pas plus d’un week-end sur cinq », d’autant plus qu’il aura une vie encore plus stressante s’il devient père de famille. À la suite de son bilan, Jean a la confirmation que son objectif à long terme est de devenir associé dans son cabinet d’avocats.
À partir de ce bilan, je lui conseille deux choses :
– faire évaluer régulièrement sa performance par ses supérieurs hiérarchiques ;
– avoir un plan de remplacement dans le cas où il ne deviendrait pas associé.
Anticiper, tel est le secret de la réussite d’une bonne gestion de carrière. Une alternative possible serait de devenir directeur juridique dans une société de produits de grande consommation car Jean connaît bien le droit des marques.
Paul, directeur général
Paul, 44 ans, ingénieur de formation, + MBA, dirige une PME performante du secteur de la mécanique dans laquelle il est actionnaire. Il est devenu président de la société il y a cinq ans.
Bien que la société soit saine financièrement, la crise réduit la croissance de la société et les responsabilités de Paul. Ce dernier est conscient qu’il a un bon job par rapport à la situation du marché de l’emploi actuellement. Toutefois, il s’ennuie et n’apprend plus rien dans sa fonction.
Il doit donc faire un bilan de façon urgente avec deux objectifs :
– soit retrouver dans son travail actuel de nouveaux challenges, de nouvelles responsabilités, un nouvel enthousiasme ;
– soit chercher une situation dans une autre société et donc améliorer ses techniques d’entretien afin d’y arriver parfaitement préparé.
En effet, à ce niveau de poste les opportunités sont rares et Paul passera certainement de nombreux entretiens avant de trouver le poste idéal.
Paul semble clairement être en « marche arrière », il doit repenser ses objectifs professionnels et personnels. Au début de sa carrière, il avait un plan à court terme, trouver un poste commercial, et un à long terme, devenir directeur général avec, si possible, le statut d’actionnaire minoritaire.
Aujourd’hui, c’est chose faite et il se retrouve sans objectif à long terme, il n’a plus de vision de ce que doit ou pourrait être sa carrière. Il n’a pas su réactualiser ses objectifs.
Il doit rapidement se fixer des buts à court terme et à long terme et définir les moyens qu’il va engager pour les réaliser et ceci quelle que soit sa décision de rester ou de quitter son entreprise actuelle.
Sophie, la femme au foyer
Sophie a 35 ans, un diplôme dans le domaine informatique et une expérience de sept ans dans une SSII en tant que chef de projet informatique. Sa carrière progressait de façon satisfaisante jusqu’à ce qu’elle l’interrompe pour avoir ses deux enfants.
Aujourd’hui, ceux-ci vont tous les deux à l’école et Sophie projette de retravailler à plein-temps : plutôt pour s’épanouir, avoir des contacts et une certaine stimulation intellectuelle que par nécessité financière.
Ce changement de vie est vécu comme une épreuve. Elle ne sait pas ou plus vendre ses compétences techniques et ses aptitudes dans un marché de l’emploi qui a beaucoup changé.
L’objectif de Sophie est de faire un bilan où elle va lister tout ce qu’elle peut apporter à une entreprise. Ensuite, elle choisira, parmi ses compétences et aptitudes, celles qu’elle préfère. À partir de là, elle va dresser un profil type du travail idéal et se mettre en recherche. Si elle s’aperçoit que ses compétences ne sont plus au goût du jour, elle doit rapidement se former en conséquence avant de rechercher un travail. Enfin, elle ne doit surtout pas dévaloriser, lors de son bilan, son rôle de mère. Sophie doit mettre en avant les qualités qu’elle a pu développer à cette fonction : gestion financière de la maison (budgéter les dépenses, règlement des factures, gestion du compte bancaire), organisation, management, éthique, tolérance et adaptabilité.
Sophie a certainement perdu quelques compétences techniques mais celles-ci sont compensées largement par des qualités humaines qui peuvent faire défaut à une célibataire complètement investie dans son travail et ayant une vie un peu déséquilibrée.
Après avoir mené à bien son bilan, Sophie est arrivée à la conclusion suivante : elle recherche un emploi qui lui permette d’acquérir des compétences nouvelles où il n’y ait pas trop de stress. À long terme, elle souhaite pouvoir devenir consultante indépendante et ce plan « secret » lui donne une confiance redoublée dans sa recherche d’un nouvel emploi.
John, directeur financier
John a 51 ans, il vient d’être licencié par sa société qui a fait l’objet d’une OPA d’une multinationale américaine. Son poste a été supprimé car il faisait double emploi.
Il a travaillé quatorze ans dans la même société, dont six ans dans son dernier poste. Il s’est beaucoup investi dans cette société qui avait des difficultés économiques importantes, avec pour toutes récompenses des horaires pénibles, pas de vacances, pas d’augmentation et finalement un licenciement.
John, à l’heure du bilan, est amer car sa loyauté n’a compté pour rien dans la décision de la multinationale. Il n’arrive pas à retrouver un emploi, il est désorienté, il l’est d’autant plus qu’il n’est pas sûr de vouloir continuer dans la finance.
John doit faire trois choses :
– faire le bilan de ses compétences et aptitudes ;
– décider où il veut aller dans trois ans, dans six ans ;
– comprendre les nouvelles règles du marché de l’emploi.
Et il doit faire cela de façon urgente car il n’a pas respecté les règles décrites dans l'encadré p. 282, il ne s’est pas adapté.
Il doit donc laisser de côté son amertume – elle ne le mènera nulle part si ce n’est au chômage de longue durée – et travailler à s’adapter et rêver sa nouvelle carrière.