Chapitre 13 La véritable acupuncture traditionnelle

DANS CE CHAPITRE :

» Les huit méthodes thérapeutiques

» Les neuf aiguilles selon le Nei Jing

» La méthode « juste » selon le Nei Jing

» Le trajet des méridiens pour les Nuls

» Les points d’acupuncture

Si nous nous référons à ce qui a été dit dans la première partie, plutôt que de se perdre dans le dédale des « 10 000 techniques » propres à notre civilisation, où l’explosion du Yang l’emporte sur l’intériorisation du Yin, le présent cours sur l’acupuncture va être en quelque sorte un retour à l’unicité. Certes, cela peut-être dérangeant pour certains qui ont suivi certains types de cursus. Mais je préfère faire confiance au Pr Leung Kok Yuen qui a été considéré comme l’un des meilleurs acupuncteurs par ses pairs de notre époque « moderne » (voir chapitre 1).

L’acupuncture est donc un système thérapeutique qui remonte à la nuit des temps et qui consiste en la stimulation de zones précises du corps, encore nommées « point d’acupuncture ». Ces points se trouvent le plus souvent sur des trajets de méridiens bien définis.

Les huit méthodes thérapeutiques

Nous verrons dans l’étude de la pharmacopée (voir chapitre 16) qu’il existe « Huit méthodes thérapeutiques », les Ba Fa que sont :

» La sudation ou la transpiration, Han Fa ;

» Les vomissements, Tu Fa ;

» La purgation, Xia Fa ;

» L’harmonisation, He Fa ;

» Le réchauffement ou la calorification, Wen Fa ;

» La clarification ou rafraîchissement, Qing Fa ;

» La dispersion ou réduction, Xiao Fa ;

» Et la tonification, Bu Fa.

Parmi ces huit effets thérapeutiques, l’acupuncture permet d’en obtenir quatre à savoir chauffer, régulariser, tonifier et disperser.

Les choses sont simples :

» Chauffer est mis en œuvre dans les affections de type froid.

» Réguler est utilisé dans les cas de maladie de nature chaude.

» La tonification est utilisée dans les cas de faiblesse, Xu, de manque.

» La sédation, dans les cas de plénitude, Shi.

Nous savons que lorsqu’on se trouve devant un déséquilibre, une maladie, nous devons l’identifier en nous servant des Ba Gang, des huit classifications (voir chapitre 3). Ceci est très important pour comprendre la fonction des points.

Nous verrons ainsi que certains points sont en relation directe avec les organes, les Zang-Fu, alors que d’autres concernent les méridiens, les Jing Luo. À l’évidence, « les cinq organes pleins (Fu) et les six organes creux (Zang) » étant logés dans la profondeur, à l’intérieur même du corps, ils relèvent de la rubrique interne, alors que les méridiens plus à la périphérie du corps relèvent de la rubrique externe.

La technique

Pour réaliser un traitement par acuponcture, il est donc nécessaire :

» Premièrement, de savoir si la maladie est interne ou externe.

» Deuxièmement, de choisir des points plutôt en relation avec l’interne ou l’externe et le Yin et le Yang.

» Troisièmement, selon que la maladie est chaude ou froide, on mettra en œuvre une des quatre méthodes. Si la maladie est de nature froide, on chauffera, si elle est de nature chaude, on régularisera.

Il faut ensuite voir si une maladie est Xu ou Shi, en faiblesse ou en plénitude. On utilisera la tonification pour un état Xu et la sédation pour un état Shi.

On considère que, par l’acuponcture, la tonification a un effet chauffant. Lorsque l’on tonifie, on stimule, on augmente la force du corps. À ce titre, on considère que la tonification et le réchauffement sont deux méthodes proches l’une de l’autre. On la met principalement en œuvre donc dans les cas Xu, de faiblesse.

De même, pour la sédation et la régularisation. La sédation s’applique au cas Shi, de plénitude, et la régularisation au cas chaud. Les deux cas, Shi et chaud, relèvent de la rubrique Yang.

En acuponcture, chauffer nécessite la mise en œuvre de la moxibustion (voir chapitre 15), alors que la régularisation s’obtient strictement avec les aiguilles.

Donc, nous le répétons, les actions de tonifier ou chauffer sont équivalentes. De même que disperser ou régulariser. Voilà pourquoi les méthodes mises en œuvre en acuponcture peuvent se ramener, dans un souci de simplification, dans une première approche, à la tonification et à la dispersion.

Notre maître s’est avant tout préoccupé dans ses cours à enseigner des méthodes simples et qui assurent un maximum de sécurité. Nous allons donc voir la méthode standard de base. Elle est issue directement des enseignements donnés par le Nei Jing.

Quand un problème est difficile et que nous devons revenir aux connaissances les plus anciennes, ce sont les méthodes qui vont être exposées plus loin qui offriront le plus de garanties. Et si on connaît bien les théories de base des anciens, les applications seront aisées et on verra que l’acuponcture n’est pas si compliquée que cela.

NE PAS SE PERDRE DANS LE DÉDALE DES « 10 000 TECHNIQUES »

Certains se sont servis, pour discerner les méthodes de tonification et de sédation, du sens de la circulation du flot d’énergie dans les Jing Luo, les méridiens. D’autres se sont concentrés sur la vitesse d’insertion d’une aiguille. D’autres, sur la façon dont on va la faire tourner. On peut insérer l’aiguille lentement ou bien la retirer rapidement, ou lui donner des chiquenaudes, la faire osciller, la faire tourner dans un sens ou dans l’autre. On peut aussi la faire tourner comme pour élargir un trou. On peut faire intervenir la respiration. Par exemple, coordonner l’insertion et le retrait avec l’inspire et l’expire. On peut aussi insérer l’aiguille en trois étapes ou l’insérer directement en profondeur. De même, l’effet peut varier, si on retire cette aiguille en trois étapes. On peut aussi utiliser les rythmes que l’on met en relation avec le Yin et le Yang. Un rythme fondé sur le chiffre 9 est plutôt Yang, alors qu’un autre rythme fondé sur un cycle de six est plutôt Yin. Par exemple, si on fait tourner l’aiguille neuf fois, on a un effet Yang, six fois, un effet Yin.

Donc, déjà dans les temps anciens, nous avions pléthore de techniques de poncture. Et, bien sûr, ces techniques n’ont fait que se compliquer à notre époque dite moderne. Certains ont pensé que le côté droit et gauche inverse ses effets selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Le problème se complique alors énormément. Donc, plus on se penche dans l’étude des textes, même anciens, traitant de l’acuponcture, plus les notions que l’on trouvera seront complexes. À tel point que le problème risque de devenir insoluble. Et si quelqu’un voulait vraiment s’attacher à résumer toutes les croyances, toutes les études des anciens temps pour élaborer une méthode pratique standard, cela s’avérerait une tâche impossible. Le retour à l’unicité s’impose.

Les neuf aiguilles selon le Nei Jing

Dans le Nei Jing, on considère qu’il y a neuf types d’aiguilles. Chacune d’elles a une utilisation particulière. Chaque aiguille, en fonction de sa forme, permet d’obtenir certains effets particuliers.

Aiguille no 1, aiguille Chan

Sa longueur d’après le Nei Jing est de 1,6 pouce. Sa tête est enflée alors que l’extrémité est acérée. La pointe à l’extrémité est très courte.

Dans ces neuf aiguilles, le chiffre 1 est en relation avec le ciel qui est donc lui-même rattaché au Yuan Yang, au Yang originel, à ce que nous appelons en MTC « le ciel antérieur ». La position la plus haute des organes est le Poumon qui correspond au ciel. La peau appartient au logiciel Poumon. La superficie de la peau est également la partie la plus externe. L’externe est Yang. Voilà pourquoi on l’appelle « l’aiguille no 1 ».

Cette aiguille ne doit en aucun cas être insérée profondément. Elle permet de disperser le Yang, d’obtenir une sédation du Biao, de l’externe.

Comme cette aiguille ne peut être utilisée que sous la peau, de nos jours et par extension, on qualifie ce type d’aiguille de « sous-cutanée ». Ces aiguilles peuvent avoir différentes formes et peuvent être laissées en place.

C’est à partir de cette aiguille no 1 que les Japonais ont conçu le « marteau à fleurs de prunier ». Il s’agit d’un long manche accompagné d’un nombre variable d’aiguilles. Ici aussi, les aiguilles sont conçues pour ne pas entrer profondément dans la peau. S’il y a pénétration, elle ne peut être que superficielle.

Il en existe principalement de deux sortes. Soit avec une aiguille centrale et quatre autres aiguilles autour, ou alors une aiguille centrale et six autres autour. On l’appelle alors dans ce cas « marteau à sept étoiles ». On tapote la peau avec ce marteau, ou sur des points spécifiques, ou bien sur le trajet d’un méridien. Toutes les aiguilles pénètrent simultanément, mais de façon très superficielle.

La différence entre l’aiguille chan et le marteau à fleurs de prunier est que la première ne pénètre qu’en un seul point alors que la fleur de prunier touche plusieurs points d’une même zone en une seule fois.

Aiguille no 2, aiguille Yuan

Il faut savoir que le chiffre 2 était à mettre en relation avec la terre. La terre correspond à la Rate qui contrôle dans le corps, les muscles.

Cette aiguille a une forme arrondie. Elle est épaisse. La forme de l’aiguille est assez semblable à un œuf.

L’essentiel à retenir est que son objectif unique est la sédation.

Avec cette aiguille, on frotte la surface de la peau. Contrairement à la précédente aiguille, il n’y a ici aucune insertion cutanée. En frottant, on provoque un relâchement entre les vallées musculaires. On peut ainsi lever les tensions.

C’est à partir de cette aiguille qu’a été créé le « grattoir », ou encore « couteau à racler ». Il provient d’une pierre qui a été usée contre une autre pierre pour en éliminer les petites irrégularités. On l’utilise pour « racler » les méridiens de la Vessie dans le dos. On peut aussi utiliser la tranche d’une pièce de monnaie.

Ce type de massage est particulièrement efficace chez les personnes ayant une nature trop chaude, chez qui les muscles sont très tendus, douloureux. C’est un excellent moyen de sédation de l’énergie entre les muscles.

Aiguille no 3, aiguille Ti

D’après le Nei Jing, la forme de cette aiguille, ainsi que son extrémité sont arrondies. Elle n’est donc pas pointue comme dans certaines représentations. Elle présente à peu près le même diamètre sur toute la longueur. Elle ne peut donc pas traverser la peau.

Elle s’utilise quand la maladie affecte les vaisseaux sanguins, les Xue Mai. On l’utilise, entre autres, quand la personne a une énergie faible qui doit être tonifiée.

Elle permet donc d’exercer une pression sur les points ou d’appuyer sur la surface de la peau. Donc, on peut soit frotter, soit appuyer, soit exercer une pression. C’est une forme de traitement très efficace.

On peut comparer ce procédé à ce que l’on appelle aujourd’hui « digitoponcture », ou acupressure. Dans les temps anciens, on n’utilisait pas les doigts pour exercer ces pressions.

Aiguille no 4, aiguille Feng

L’aiguille Feng ou aiguille triangulaire a la forme d’un petit sabre. La forme de cette aiguille a évolué selon les époques, jusqu’à atteindre une certaine grandeur. Toutefois, il faut veiller à ce que la profondeur d’insertion soit néanmoins limitée.

Le chiffre 4 se rapporte aux saisons que sont le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. À cause de ces saisons, l’individu est exposé aux Xie Qi, aux perversités qui agressent les méridiens, les vaisseaux sanguins. Ils sont alors atteints et peuvent se resserrer, se contracter, entraînant alors une obstruction, une stagnation. La circulation sanguine et énergétique se trouve alors perturbée. Dans ce cas, on utilise cette aiguille pour obtenir une sédation grâce à la saignée. Les Xie Qi stagnant dans les vaisseaux sont éliminés, surtout si cette stagnation dure depuis longtemps. Le sang et l’énergie vont alors se remettre à circuler harmonieusement.

Aiguille no 5, aiguille Pi

Elle est semblable à un couteau. Comme un scalpel, elle sert à couper, à lacérer la surface de la peau.

Cette aiguille permet donc d’inciser les abcès quand il y a formation de pus. On insère l’aiguille dans l’abcès pour lui permettre de se vider.

Aiguille no 6, aiguille Yuan Li

C’est une aiguille qui est assez épaisse et son extrémité est relativement affûtée.

Elle permet donc d’harmoniser, d’intervenir sur les six couples de méridiens, afin de les traiter, de les ajuster.

Donc l’aiguille no 6, parmi les 9 aiguilles, est celle qui permet de rééquilibrer le Yin et le Yang à travers les 12 Jing Luo, les 12 méridiens circulant dans le corps humain.

Son action principale est d’obtenir une sédation. En particulier quand il y a une pénétration de Xie Qi importante, liée entre autres à la pénétration des énergies perverses d’une des quatre saisons.

Elle permet de rétablir l’équilibre Yin et Yang et, par là même, d’évacuer le Xie Qi, l’énergie perverse.

Aiguille no 7, aiguille Hao

Le mot Hao signifie fin, fin comme un cheveu. Le chiffre 7, lui, est à mettre en relation avec les étoiles.

En acuponcture courante, cette aiguille no 7 est, aux yeux du Pr Leung, la plus importante des aiguilles.

Dans le ciel, il y a 7 groupes de constellations qui sont à mettre en relation avec les 7 orifices qui sont : les yeux, les narines, la bouche, les deux oreilles. Il est dit « qu’ il y a 7 groupes de constellations dans le ciel et 7 orifices sur la terre ».

Nous savons que lorsqu’une énergie perverse entre dans les Jing Luo, dans les méridiens, un conflit se déclare. Si un Xie Qi séjourne trop longtemps, il peut provoquer des douleurs et des engourdissements. À partir de là, les anciens chinois créèrent une aiguille très pointue, très fine et acérée, relativement courte, comparable à l’aiguillon d’un moustique.

Cette aiguille doit être particulièrement acérée pour pouvoir pénétrer très facilement la barrière de la peau. Elle permet d’entretenir et de nourrir le Zheng Qi, l’énergie droite, celle qui nous protège et, contrairement à la plupart des autres aiguilles, elle permet d’extirper uniquement les Xie Qi, les agents « pervers », en préservant l’intégrité du Zheng Qi et même en le tonifiant.

Aiguille no 8, aiguille Chang

C’est une aiguille plus longue que la précédente. Elle ressemble au nos 6 et 7. Généralement, ces aiguilles font entre 1 et 1,5 cun (le cun = 35,8 mm).

Les aiguilles longues font entre 3 et 4 cun de long. Certaines peuvent même atteindre 7 cun. Il est rarissime aujourd’hui d’utiliser de telles longueurs.

Symboliquement, cette aiguille est liée aux 8 vents. On peut alors être en présence d’arthrite au niveau des articulations quand la perversité pénètre très en profondeur. Ces aiguilles permettent de rejoindre les grandes profondeurs, de pénétrer même dans les articulations.

Elles permettent de piquer des points comme le 30VB au niveau de la fesse pour atteindre l’articulation coxo-fémorale.

Aujourd’hui, on utilise surtout des aiguilles longues, courtes, épaisses ou fines. L’épaisseur de l’aiguille peut varier. Généralement, on trouve des aiguilles qui varient de 26 à 36, 26 étant les plus épaisses, et 36 les plus fines.

MÊME PAS MAL !

Autrefois, on utilisait des aiguilles bien plus grosses. Il y a une explication à cela. Autrefois, vivant beaucoup plus en plein air, on était exposé de façon constante aux intempéries, que ce soit le vent, le froid, la chaleur, le soleil, la pluie, etc. La peau pour s’adapter était beaucoup plus épaisse et possédait une couche de protection bien meilleure. À l’heure actuelle, du fait de notre nouveau mode de vie, il en est tout autrement. Vivant beaucoup plus à l’intérieur, étant de plus en plus sédentaire, portant des vêtements de plus en plus couvrants, la peau est beaucoup plus fragile. Si l’on utilisait les mêmes aiguilles que dans l’ancien temps, du fait de cette fragilisation de la peau, il y aurait persistance de cicatrices et d’orifices qui d’ailleurs auraient sûrement du mal à guérir. Et les assurances des praticiens augmenteraient en flèche ! Ainsi plus la résistance des gens diminuait, plus il devenait nécessaire d’utiliser des aiguilles de plus en plus fines. Notre maître, dans son cabinet, n’utilisait exclusivement que des aiguilles de 36. De nos jours, on considère que les aiguilles 28, 30, 32, étant assez épaisses, peuvent être considérées comme des aiguilles no 6. Les aiguilles 34, 36, elles, sont considérées comme des aiguilles no 7.

Aiguille no 9, aiguille Da

Cette aiguille est plus grande et plus épaisse que l’aiguille no 6.

Après insertion, on crée un orifice par lequel des liquides pourront s’écouler. Ainsi, quand il y a accumulation de liquides, par exemple en cas d’humidité perverse, avec de telles aiguilles, on va pouvoir permettre à ces liquides de s’écouler et la situation pourra alors s’améliorer plus rapidement. L’aiguille permet ainsi une sorte de drainage.

Dans les temps anciens, on utilisait aussi des aiguilles chaudes. D’après le Nei Jing, on chauffait l’aiguille avant de l’insérer. Cette technique était utilisée en cas d’atteinte de froid pervers. Il s’agissait alors de procéder à une insertion très rapide. De même, le retrait doit être aussi très rapide. Si on utilisait alors une aiguille trop fine, elle se serait tordue ou cassée.

La méthode « juste » selon le Nei Jing

Selon la tradition chinoise, l’être vivant, et ici plus particulièrement l’Homme, est une organisation résultant de la combinaison de matière (le corps matériel ou physique) de nature Yin, et d’énergie (qui anime la matière) de nature Yang. L’équilibre harmonieux entre ces deux composants conditionne l’état de santé. Les perturbations de cet équilibre sont responsables de la maladie. Toute perturbation de nature à rompre cet équilibre affecte d’abord préférentiellement l’énergie.

Par exemple, un excès de Yang pourra générer une douleur soudaine, une inflammation, des spasmes, un mal de tête ou encore une augmentation de la tension. Un excès de Yin pourra se traduire par des douleurs diffuses, une sensation de froid, de la rétention d’eau ou une grande fatigue.

L’énergie, le Qi est mouvement et toute perturbation entravera ce mouvement : le blocage en est la conséquence. L’énergie bloquée en une région du corps matériel s’accumule en amont du blocage, alors que les régions en aval du blocage vont se trouver en déficit énergétique.

En présence d’un état de pathologie ainsi décrit, l’acupuncteur va établir son diagnostic en recherchant les niveaux auxquels l’énergie est bloquée, et qu’elle est la raison du blocage. Il va ensuite appliquer son traitement en levant le blocage et en corrigeant, si cela se peut, la raison de ce blocage. L’aiguille, entre autres, va lui permettre de diriger le cours des énergies.

Le Nei Jing cite quatre points fondamentaux quant à l’acte de puncture.

Premier point : la bonne position du patient

Après avoir bien déterminé les points que l’on va piquer, il conviendra d’installer le patient en fonction de ce choix, et ce, dans la position la plus confortable possible.

Dans la pratique, certains points requièrent davantage une position assise pour leur puncture, d’autres une position allongée. Mais, dans tous les cas, il conviendra de préférer la position allongée. En effet, dans la position assise, le patient finira par bouger.

Il faut savoir que le relâchement musculaire est une condition indispensable au bon déroulement d’une séance. Si le relâchement n’est pas suffisant, si les quatre membres ou le tronc ne sont pas dans une position naturelle de détente, cette situation inconfortable va perturber le travail du praticien, la manipulation de l’aiguille.

Deuxième point : la bonne attitude du praticien

Le praticien au moment de son geste doit être très prudent. Il doit prendre beaucoup de précautions afin d’éviter toute erreur.

L’aiguille doit être maintenue avec maîtrise, sinon elle pourrait lui échapper des mains, ou tout au moins, il risquerait de faire une erreur de manipulation. En même temps, l’autre main s’occupe de la localisation du point. Elle sert à effectuer des massages ou des pressions. Les deux mains sont donc mises à contribution.

Le praticien doit, bien sûr, ne penser qu’à son patient et ne doit pas être perturbé ou distrait par autre chose. Quand il place une aiguille, il n’y a plus que cela qui compte. Il ne faut regarder ni à droite ni à gauche, et il doit n’être que respiration. L’esprit est totalement impliqué, concentré sur l’action qui est en cours.

Il faut également se tenir droit, avec dignité et même une certaine solennité et surtout ne pas quitter des yeux le patient. Les yeux, nous le savons maintenant, sont la partie du corps où se manifeste le mieux le Shen, l’esprit. En surveillant les yeux du patient, on capte également son attention.

La concentration du praticien appelle en quelque sorte celle du patient. C’est uniquement dans ces conditions que l’on obtiendra rapidement le Qi, l’énergie au bout de l’aiguille.

Troisième point : l’insertion de l’aiguille

L’insertion de l’aiguille va se faire en trois étapes.

» La première étape est superficielle. Cette première étape sert à éliminer l’énergie perverse, Xie Qi, afin de permettre au sang et à l’énergie, au Xue et au Qi, de réoccuper ainsi l’espace, pour laisser la place au sang et au Yuan Qi qui peuvent alors remonter sous la peau.

» La deuxième étape consiste à insérer plus profondément l’aiguille afin de déloger, de disperser l’énergie perverse qui a pu pénétrer plus profondément dans la partie Yin. Il faut donc pour la déloger aller la chercher plus en profondeur, sous la peau, dans la région Yin.

» Enfin, dans la troisième étape, on enfonce l’aiguille plus profondément, jusqu’à atteindre le niveau de l’énergie véritable de l’organisme, le Zhen Qi. Je vous rappelle que Zhen Qi est une substance très subtile qui est produite à partir de Zhong Qi qui représente l’ensemble des fonctions du Foyer moyen et par Fei Qi, l’énergie du Poumon. Zhen Qi est la substance subtile qui circule dans tous les méridiens et qui, avec le sang, contribue à l’apport substantiel nécessaire à l’ensemble des dynamiques fonctionnelles qui est sous l’emblème des « cinq Zang, six Fu », des cinq logiciels organes.

Il est donc défini trois étapes et l’aiguille n’est pas enfoncée d’un seul coup jusqu’à la profondeur normale. Il faut donc passer par une étape superficielle, puis moyenne, avant de rejoindre la profondeur que l’on doit normalement atteindre à ce point. Et c’est seulement à ce niveau que l’on atteint l’énergie véritable du corps. Dès que l’on atteint cette zone, il faut arrêter la progression. Il ne faut pas enfoncer davantage l’aiguille. Cette insertion ne peut pas être faite d’un seul coup jusqu’à la bonne profondeur et cette bonne profondeur varie en fonction du point que l’on pique.

Quatrième point : L’obtention du Qi

Obtenir le Qi veut dire que l’énergie vient à la rencontre de l’extrémité de l’aiguille. La pointe de l’aiguille touche réellement l’énergie du corps et c’est la condition indispensable pour que le traitement ait un effet.

L’effet du traitement par acuponcture, c’est la disparition de la maladie exactement comme le vent chasse les nuages dans le ciel et laisse derrière lui un ciel clair. L’éclaircissement du ciel sous l’effet du vent s’observe d’une façon immédiate et très distincte. Il en est de même ici pour le traitement par acuponcture.

Si on n’obtient pas le Qi, le traitement ne produit aucun résultat. Au contraire, si le Qi a été obtenu, le patient en sent immédiatement l’effet, il éprouve immédiatement un état de soulagement et de relaxation.

L’OBTENTION DU QI OU LE PASSAGE DU « GROSSIER » AU « SUBTIL »

Il faut savoir que cette notion a totalement été déformée, voire dénaturée dans notre monde contemporain. Lorsqu’un praticien agit sur un point, il recherche avant tout à atteindre le Qi, l’énergie qui circule le long du méridien. Il ne faut pas oublier que cette énergie est issue d’un mélange très subtil entre la quintessence de l’énergie de l’air et la quintessence de la digestion du bol alimentaire. Et que cette énergie va bien au-delà de toute matérialité. Notre maître insistait sur le fait suivant : « Cette énergie ne pourra jamais être quantifiée, mesurée et aucun appareil ne sera à même de la visualiser ». Ce ne peut être qu’un ressenti de la part du praticien. Et ce ressenti se fera, non pas avec nos facultés cognitives, notre Shen, comme on ressent un point chaud ou froid. Ce ressenti procédera de ce qu’on appelle « l’intuition », l’intuition du point. Et c’est ce qui nous différencie totalement de l’acupuncture et de la digitoponcture moderne. Ce n’est pas le patient qui doit éprouver une sensation, ou si peu. C’est le praticien qui par l’intermédiaire d’un transmetteur, ici l’aiguille doit « ressentir » que le Qi est là, présent. Le Pr Leung comparait cela à la pêche. Un pêcheur averti, une fois sa ligne jetée dans le courant d’une rivière et qui tient d’une main experte sa canne à pêche, sera à même de distinguer, de ressentir ce qui se passe au bout de sa ligne. En effet, les secousses qu’il va ressentir peuvent être dues à un poisson en train de manger l’appât sans toucher à l’hameçon. Il aura un ressenti différent si sa ligne est poussée par le sens du courant et encore plus important si l’hameçon s’accroche au fond de la rivière. À un moment, les yeux fermés, il pourra même « voir », ressentir, avoir l’intuition, la vision profonde du poisson en train de mordre à l’hameçon. Il en est de même lorsque le praticien enfonce une aiguille dans le flux énergétique d’un méridien, ou lorsque nous appuyons avec la pulpe de notre pouce sur un point d’acupuncture. C’est une sensation qui doit être éprouvée par le praticien et non pas par le patient. Et c’est ce même praticien qui doit être capable de contrôler ce flux d’énergie pendant toute la durée de la stimulation. Or, les traitements modernes ne comportent plus du tout cette notion très subtile, que les textes anciens appelaient « l’obtention du Qi ». Ils ne retiennent plus que la sensation de fourmillement qui doit à ce moment-là être ressentie par le patient. « Le fourmillement est une sensation propre au patient, alors que l’obtention du Qi est propre au médecin. »

Quel que soit le nombre d’insertions dans une même séance, ou le nombre de traitements effectués, ou le temps que dure la mise en place de l’aiguille, vous ne pouvez obtenir des résultats que si vous arrivez à obtenir le Qi à la pointe de l’aiguille.

Si vous n’avez pas atteint le Qi, il faut répéter le traitement ou en allonger la durée.

Dès que le Qi est obtenu, il faut retirer l’aiguille. Il ne faut surtout pas l’enfoncer davantage.

L’obtention du Qi est plus rapide chez certains sujets, un peu plus lente chez d’autres. Tout dépend de la prépondérance du Yin et du Yang dans le corps.

Si la méthode est juste, il n’y aura pas d’effets secondaires à l’acupuncture.

Les cinq défauts et les quatre manquements du praticien selon le Nei Jing

Les cinq défauts

» Le premier défaut : ne pas rechercher les causes, l’origine de la maladie. Le doute et l’incertitude peuvent s’installer dans l’esprit du praticien et, s’il entame le traitement dans cet état d’esprit, en passant outre une investigation plus approfondie qui vise à lever cette incertitude, le résultat du traitement ne pourra être que médiocre.

» Le deuxième défaut : ne pas prendre en compte ce que peut révéler le mode de vie, l’hygiène de vie du patient et, à partir de là, effectuer un traitement à mauvais escient.

» Le troisième défaut : déterminer la nature de la maladie par la seule palpation des pouls. En réalité, la palpation des pouls doit être confrontée à d’autres observations, elle doit être relativisée. En dehors des problèmes liés aux variations climatiques, donc aux causes externes, il faut bien connaître la physiologie des organes internes. En effet, certains organes peuvent contenir beaucoup de Qi et beaucoup de sang, ou alors peu de Qi ou peu de sang. Donc, avant de se prononcer sur le caractère Xu ou Shi d’une affection, il faut bien savoir quel est l’organe qui est atteint, et quelles sont ses proportions de Qi et de Xue, d’énergie et de sang.

» Le quatrième défaut est à mettre en relation avec l’attitude du praticien vis-à-vis du patient. En effet, dans certains cas, le patient a besoin d’instructions précises et strictes qu’il devra mettre en œuvre sur l’avis de son praticien.

» Si le praticien ne se sent pas assez sûr de lui, qu’il n’a pas assez confiance en lui, le patient perdra à son tour confiance en son médecin et cela nuira au traitement de la maladie. S’il manque de fermeté, par exemple s’il a tendance à céder quand un patient n’aime pas le traitement, qu’il préfère suivre les inclinations du patient, il ne pourra pas vaincre la maladie.

» Le cinquième défaut : ne pas reconnaître la cause première de la maladie. Il faut savoir que certaines maladies sont avant tout d’origine psychologique et non somatique. Les stress émotionnels peuvent affecter le corps physiquement et il peut apparaître des signes pathologiques observables. En effet, nous savons que les désordres psychologiques perturbent grandement l’équilibre Yin-Yang dans le corps. On peut ainsi se retrouver devant des stagnations de Qi, de Yang qui peuvent favoriser l’apparition en surface du corps d’abcès, et même de tumeurs, bénignes ou malignes. La cinquième erreur consiste donc à ignorer la cause première et à poncturer dans le seul but de rétablir l’équilibre Yin-Yang au niveau du symptôme.

Les quatre manquements

» Le premier manquement : ne pas discerner les variations relatives du Yin et du Yang. On peut connaître sur le plan théorique la théorie du Yin et du Yang sans pour autant être capable d’apprécier leur variation relative. Il existe en effet un flux d’évolution, une variation mutuelle entre le Yin et le Yang, et ce flux peut être dans le sens du courant, dans la bonne direction ou alors à contre-courant. Si l’équilibre relatif du Yin et du Yang de l’homme suit celui de la nature, ce qui doit être l’état normal, on est alors en présence d’un flux qui va dans le sens du courant. Si, au contraire, le flux, la variation du Yin et du Yang dans l’homme ne sont pas adaptés à ceux de l’environnement, on est dans ce cas dans un flux à contre-courant. Un exemple : en automne, le pouls est superficiel. L’automne est la saison qui correspond au métal dans le corps humain. L’élément métal est le Poumon. Le Poumon correspond à la descente. Cette descente se prolonge jusqu’à l’élément eau qui correspond à l’hiver et au pouls profond. En effet, nous savons, au travers du cycle des cinq éléments, que le Yang commence à descendre à partir du Poumon. Ce sont des variations saisonnières du pouls qui sont en accord avec le flux et le reflux du Yin-Yang. Cependant, si on observe que le pouls est profond en été, c’est-à-dire que si le pouls de l’hiver se manifeste en été, c’est un pouls pathologique. Il indique la présence d’une maladie. De même, si le pouls superficiel se rencontre en hiver, c’est aussi un pouls pathologique. Dans ces cas, la dynamique normale du Yin et du Yang est contrariée et on parle de contre-courant. Donc, un même pouls peut être interprété de façon différente en fonction du Yin et du Yang de l’univers. Ignorer ces phénomènes par insuffisance d’apprentissage est la première erreur.

» Le deuxième manquement : arrêter ses études avant d’avoir terminé son apprentissage de médecine chinoise. Si, par exemple, on ne se borne qu’à l’acuponcture, qu’on décide d’en arrêter l’apprentissage et qu’on se contente d’apprendre des formules de points indiquées pour certains troubles ou certains symptômes par exemple les maux de tête : par manque d’étude, on ne cherche pas à savoir s’il s’agit d’un état Xu ou Shi, ce qui aurait pu orienter notre traitement vers une tonification ou une sédation. Si on se contente donc de quelques éléments de la théorie médicale et que l’on considère avoir tout appris déjà, cette attitude conduit à la seconde erreur décrite ici par le Nei Jing.

» Le troisième manquement : ne pas tenir compte du mode de vie du patient et tout particulièrement de sa place dans l’échelle sociale, de son niveau de vie. Par exemple, les personnes les plus défavorisées ne sont généralement pas suralimentées comme le sont les gens les plus fortunés. Ceux-ci ont en général une alimentation plus abondante, riche en viande et manquent d’exercices. À l’inverse, les personnes plus pauvres ont tendance à être physiquement plus actives, surmenées, alors que leur alimentation a tendance à être plutôt insuffisante, ou tout au moins pas assez variée. Pour cette troisième erreur, il est aussi mentionné que le praticien peut ne pas faire suffisamment de différences, de distinctions dans l’analyse des signes. Il peut manquer de nuances, interpréter d’une seule manière les signes qu’il observe au lieu d’affiner son analyse. Un même signe peut en effet conduire à différentes conclusions. Ne pas nuancer son interprétation, ne pas la pondérer, mènent à poser de faux diagnostics.

» Le quatrième manquement : ne pas interroger suffisamment en profondeur le patient, pour trouver la véritable cause de la maladie. Il faut que le champ d’investigation soit le plus large possible. Il convient donc de s’enquérir sur l’état psychologique, émotionnel, de notre patient, mais également voir certaines habitudes morbides comme le tabagisme, l’alcool, les irrégularités, les aberrations alimentaires, les irrégularités touchant au mode de vie, ou à son rythme. Voir s’il n’y a pas d’éventuelles causes d’intoxications.

Le trajet des méridiens pour les Nuls

Avant d’étudier plus avant les points d’acupuncture sur lesquels l’acupuncteur doit agir, partons du principe que vous n’avez aucune notion du trajet des 14 méridiens principaux. Dans les paragraphes qui vont suivre, je vais vous donner un moyen mnémotechnique imparable, pour que vous puissiez non seulement localiser ces méridiens sur votre corps, mais aussi que vous ayez très rapidement la possibilité de situer les points dans l’espace.

Par exemple, avec cette méthode, si dans une formule, on vous parle du point no 3 sur le méridien du Foie, vous saurez qu’il ne peut être qu’au niveau du pied, qui plus est, sur la colonne du gros orteil et proche de l’extrémité.

Je vous rappelle ce qui a été dit dans la partie 1 :

» Au niveau de chacun des membres, vous avez six méridiens, trois méridiens Yin qui sont à mettre en relation avec les organes vitaux, « pleins » et trois méridiens Yang, à mettre en relation avec les organes « creux », réceptacles, qui ont entre autres comme action de protéger les organes vitaux.

» Les méridiens Yin commencent au niveau du pied, car ils captent l’énergie de la terre. Inversement les méridiens Yang se terminent au niveau de ce même pied. En revanche, au niveau de la main, c’est le contraire. Les méridiens Yin se terminent au niveau de la main. En effet, grâce à la main, on donne son énergie au travers des méridiens du Cœur et du Péricarde. Et donc les méridiens Yang commencent au niveau de la main.

» Les méridiens partant et revenant au niveau du pied comporteront de nombreux points, car ils sont loin des organes vitaux (par exemple 64 points pour le méridien de la Vessie). En revanche, les méridiens de la main comporteront peu de points, car ils sont proches des organes vitaux (par exemple, 9 points pour les méridiens du Péricarde et du Cœur).

» Les méridiens Yin seront sur les faces Yin des membres supérieurs et inférieurs (côté peau « blanche »). L’inverse pour les méridiens Yang. Je vous rappelle la position à quatre pattes pour connaître les zones Yin et Yang du corps.

Méthode de visualisation des six méridiens du pied

Et pour commencer cette visualisation mentale des méridiens, servons-nous d’un de nos hommes politiques actuels qui est M. Raffarin ! Il se trouve que lorsque vous prenez votre pied dans vos mains, au niveau de la colonne du gros orteil, sous la voûte plantaire, dans un creux proche du métatarsien du gros orteil commence le méridien du Rein, le 1Rn. Ensuite, quand vous regardez votre gros orteil, du côté unguéal interne, on trouve le 1Rt, le premier point du méridien de la Rate. Et côté unguéal externe, sur ce même orteil, commence le 1F, le premier point du méridien Yin du Foie. Rate, Foie, Rein, cela nous donne Ra (rate) ffa (foie) rin (rein), Raffarin.

Si vous vous souvenez de ces trois méridiens, par déduction, vous retrouverez le trajet des neuf autres méridiens. En effet, si on se réfère aux différents couples d’organes contenus dans chaque logiciel organe.

» Le méridien Yang correspondant au Rein est la Vessie. Celui-ci sera situé, et se terminera sur le côté le plus externe du pied.

» Le méridien Yang correspondant au Foie est celui de la Vésicule biliaire. Il sera situé et se terminera du côté externe du quatrième orteil.

» Le méridien Yang correspondant à la Rate est celui de l’Estomac. Il sera situé et se terminera au niveau du côté externe du deuxième orteil. Il parcourt donc le centre du pied, comme l’Estomac qui est au centre du Foyer moyen.

Rappelez-vous juste que le troisième orteil n’a pas de méridiens qui le parcourent.

SYMBOLIQUE DE LA DISPOSITION DES SIX MÉRIDIENS DU PIED

Il faut partir du principe de base en MTC qui est : « Le Yang protège le Yin. » Ce n’est pas le fruit du hasard si les trois méridiens Yin du pied sont situés sur l’interne, côté gros orteil. Au contraire, les trois méridiens Yang sont sur le côté externe, celui de la Vessie et de la Vésicule biliaire étant le plus externe. En art martial, un coup de pied est porté avec le côté externe du pied. Si un pratiquant expérimenté arrive à vous prendre l’interne, et si la frappe est très puissante, cela peut devenir un coup mortel.

Méthode de visualisation des six méridiens de la main

Si vous connaissez les trois méridiens Yin des pieds, par déduction, vous trouverez les trois méridiens Yin de la main. Ce sont :

» Le méridien Yin du Poumon qui se situe sur le côté externe du pouce et se termine sur son angle unguéal externe.

» Le méridien du Péricarde qui parcourt le centre de la face palmaire de la main pour se terminer « au bout du bout » du majeur.

» Le méridien du Cœur qui se termine sur l’angle unguéal externe de l’auriculaire, côté annulaire.

SYMBOLIQUE DE LA DISPOSITION DES SIX MÉRIDIENS DE LA MAIN

Elle est un peu différente de la précédente.

Commençons par la pince pouce-index, là où se trouvent les deux méridiens d’un même logiciel organe, Poumon-Gros Intestin. En Inde, il s’agit du Mudra Jnana. Le pouce (le Poumon, le ciel, le Yang pure, le Je) recouvre l’index (le Gros Intestin, le cloaque, les déchets, le Moi, l’ego). L’ego doit se mettre en retrait vis-à-vis du spirituel. En MTC, ce logiciel organe est à mettre en relation avec le métal. Le métal est conducteur. Quand les pulpes du pouce et de l’index sont réunies, cela forme un anneau conducteur d’énergie des deux organes !

Ensuite, si on se réfère au point 9C. Il est situé au niveau unguéal de l’auriculaire, côté annulaire. C’est le point du croque-mort. Dans les temps anciens, on croquait ce point pour voir si le cœur pouvait repartir. En MTC, c’est un grand point de réanimation. Or le méridien du Cœur, qui est l’Empereur de tous les organes, doit être super protégé (le cœur s’arrête de battre, tu meurs !). Deux méridiens Yang vont s’en charger sur la main : le méridien de l’Intestin grêle qui est le plus interne (paume des mains face à soi) sur le même doigt et celui du Trois Foyers sur le côté externe de l’auriculaire. Quand, en art martial, on porte un coup avec le tranchant de la main, c’est le méridien Yang qui frappe, le méridien Yin est protégé.

Enfin, au centre de la main, nous avons le point 8CC, Lao Gong, un chakra mineur que vous allez apprendre à ouvrir plus loin. Il se termine au bout du majeur. C’est par ce méridien et ce point que nous donnons notre énergie (massage, imposition des mains…). Ce méridien se termine au niveau de la pulpe du majeur, « au bout du bout », comme un flux d’énergie qui partirait de la main.

Il ne reste plus que trois méridiens Yang correspondants aux trois méridiens Yin de la main. Ce sont :

» Le méridien Yang correspondant au Poumon qui est celui du Gros intestin. Il commence sur l’angle unguéal externe de l’index et longe le côté latéral de ce doigt côté dorsal.

» Le méridien Yang correspondant au Péricarde qui est celui du Trois Foyers. Il commence sur l’angle unguéal interne de l’annulaire, côté auriculaire. Il longe ce doigt, côté dorsal de la main.

» Le méridien Yang correspondant au Cœur qui est celui de l’Intestin grêle. Il commence sur l’angle unguéal interne de l’auriculaire, et longe le côté interne (main face à vous) de ce doigt, côté Yang, dorsal de la main.

Les deux méridiens antérieurs et postérieurs

Dans notre visualisation, il nous reste deux méridiens fondamentaux à voir. Vous vous tenez debout, les jambes écartées et les bras levés, eux-mêmes écartés : l’Homme de Vitruve.

De chaque côté, 12 méridiens qui circulent en continu, donc 24 méridiens. Dans l’axe médian, deux méridiens, un antérieur et l’autre postérieur qui forment une boucle. Ces deux méridiens mettent en relation les méridiens des deux côtés du corps et ont un relationnel direct avec les 12 organes internes.

» Un méridien antérieur, le « vaisseau conception », ou Ren Mai, qui commence au niveau du périnée pour monter sur la partie antérieure et médiane de l’abdomen et du thorax. Il se termine sous la lèvre inférieure. Ren voulant dire « prendre en charge », il contrôle tous les méridiens Yin, et par là a une action sur tous les organes Yin internes. Il a 24 points.

» Un méridien postérieur, le « vaisseau gouverneur », ou Du mai, qui commence aussi au niveau du périnée. Il remonte sur la ligne médiane du dos, le long des apophyses épineuses, pour se terminer au niveau de la lèvre supérieure. Il est dit que ce vaisseau « gouverne » tous les méridiens Yang (le dos est Yang), et donc tous les viscères « creux », Yang du corps. Il a 28 points.

Pour faire court, sous le contrôle de l’énergie du Rein, ces méridiens absorbent l’énergie des méridiens principaux et le leur restituent quand ils en ont besoin, à la manière d’un vase d’expansion. Ils font circuler l’énergie protectrice dans le thorax, l’abdomen et le dos.

Les points d’acupuncture

Un point d’acupuncture est un point qui est situé le long du trajet d’un méridien. En regard d’un méridien énergétique qui, je vous le rappelle, est une canalisation située en profondeur, « entre l’os et le muscle », nous avons en surface, des creux, des différences de textures de la peau, de petites dépressions où se situent généralement ces fameux points.

La palpation d’un point nous permet de savoir ce qui se passe dans le flux énergétique sous-jacent, un peu comme un regard sur une canalisation d’eau. Et quand on agit sur le point, on agit sur ce flux. On peut ainsi faire circuler, ouvrir un robinet quand il y a un excès ou rajouter de l’énergie quand il n’y en a pas assez.

Traditionnellement, on en comptait 360 sur les 14 méridiens principaux. Ensuite sont apparus à l’usage les points hors méridiens. On en compte plus de 2 000 à l’heure actuelle !

Dans les pages qui vont suivre, vous allez voir qu’en réalité très peu de points, environ une soixantaine, suffisent pour prévenir ou traiter des pathologies. Pour le reste, il s’agit de points locaux qui peuvent servir sur certaines stagnations, douleurs ou tuméfactions. Nous allons y revenir.

Il faut avant tout apprendre le trajet des méridiens, et ensuite les points. En effet, dans de nombreux ouvrages classiques, entre autres dans le Nei Jing, seul le nom des méridiens était indiqué, sans mention des points, lorsqu’il s’agissait de traiter et de réguler certains problèmes. Autrement dit, il faut d’abord choisir les méridiens avant de choisir les points.

Traditionnellement les médecins chinois disent : « Il vaut mieux se tromper sur les points, mais non sur les méridiens. »

À propos des mesures corporelles de référence

Pour localiser un point d’acuponcture, trois méthodes sont à notre disposition :

» Le cun, ou « mesure d’unité proportionnelle ». C’est une méthode qui consiste à subdiviser les parties du corps à savoir tête, tronc, membres en parties égales entre elles. Chaque unité est appelée cun, pouce.

» Le cun peut aussi être mesuré en fonction des doigts du patient. Par exemple, la distance entre les deux plis de flexion du médius équivaut à 1 cun, une distance. La largeur du pouce équivaut à 1 cun. La largeur entre index et médius tendus à 1,5 cun. La largeur comprise entre les phalanges des quatre derniers doigts tendus équivaut à 3 cun, 3 distances.

» Enfin, on peut choisir des repaires naturels comme les reliefs anatomiques, les saillies osseuses, etc. Cela peut être la ligne d’implantation des cheveux, la pomme d’Adam, l’apophyse épineuse d’une vertèbre, l’ombilic, etc.

Figure 13-1 Méthodes de localisation d’un point d’acupuncture.

Dans la pratique, on utilise simultanément les trois méthodes. On se sert des reliefs anatomiques pour situer la zone du point, puis on recherche le point en subdivisant la zone en unités proportionnelles ou en comptant avec les mesures prises à partir des doigts du patient.

Il faut bien savoir que ces mesures sont nécessaires au départ pour le profane, pour apprendre à situer le point. Mais petit à petit, le praticien saura très rapidement où se situe le point. Il aura en quelque sorte « l’intuition du point ». D’ailleurs, selon les saisons, ou d’autres facteurs, le point peut chez un même individu varier de quelques millimètres. N’oubliez pas : ce qui compte, c’est d’être sur le bon méridien. Si on se trompe un peu en amont ou en aval, cela n’a pas trop d’importance.

Les différentes catégories de points

Les principes de prescription des points, ou comment élaborer une formule vont faire appel à plusieurs catégorisations de points. En premier lieu, nous allons différencier les points dits proches, distants et médians. Nous verrons ensuite les points spécifiques.

CHERCHER L’ERREUR !

Une particularité : prenons cinq maîtres en MTC face à un même patient. Ils vont évidemment faire un même diagnostic. Mais ils seront sûrement amenés à élaborer cinq formules de points différents selon leur ressenti. Et tous les cinq obtiendront la guérison du patient.

Cette catégorisation des points est directement issue des enseignements du Pr Leung Kok Yuen.

Les points principaux
Les points proches

Ce sont des points qui sont situés sur le foyer de l’affection ou à proximité. Nous verrons que dans ce choix, on tient compte des effets proximaux des points, c’est-à-dire :

» Éliminer localement les perversités ;

» Désobstruer les méridiens et les vaisseaux, les Jing Mai du siège de l’affection ;

» Dissiper la stase de sang ;

» Arrêter les douleurs.

Le choix de ces points proches s’effectue entre autres en cas d’affections aiguës ou chroniques bien localisées, touchant une structure précise, que ce soit un organe, un méridien, un vaisseau, un tendino-musculaire, un membre ou une articulation. Les points proches tonifient et font circuler.

Les points distaux

Comme leur nom l’indique, ce sont des points éloignés du foyer de l’affection et choisis selon la physiopathologie des organes, des viscères et des méridiens. Ces points se trouvent principalement au niveau des pieds et des mains. On dit aussi qu’ils se situent le plus souvent au-dessous du coude ou du genou. Ces points ont une action locale comme tout point d’acupuncture. Mais en outre, ils peuvent traiter à distance les affections qui se trouvent sur le trajet du méridien. Mais certains de ces points peuvent aussi traiter des symptômes généraux tels que la fièvre, la transpiration, etc.

Si nous prenons l’exemple de He Gu, le 4GI situé au niveau de la main, ce point traite non seulement les affections du membre supérieur, mais également celles du cou, de la bouche, de la tête. Par ailleurs, il peut traiter la fièvre causée par les atteintes externes.

En tant que points distaux, ces points ont comme action de :

» Désobstruer l’énergie et le sang des méridiens ;

» Régulariser le fonctionnement des Zang Fu ;

» Rééquilibrer le Yin et le Yang.

Les points médians

La plupart, comme nous allons le voir, sont situés le long de la colonne côté Yang sur le dos, mais aussi au-dessus des coudes et des genoux. Ils ont un rôle d’harmonisation, au sein d’une formule.

Les points spécifiques

Ils comprennent :

» Les points Shu dits « points antiques », Wu Shu Xue ;

» Les points Yuan dits « points-sources », Yuan Xue ;

» Les points Luo, de liaison Luo Xue ;

» Les points Shu du dos, Bei Shu Xue ;

» Les points Mu de la face antérieure, ou Mu Xue ;

» Les huit points de confluence, Ba Mai Jiao Hui (Ba Xue) ;

» Les huit points de réunion ou stratégiques ou Ba Hui Xue ;

» Les points de fissure, ou point d’urgence, Xi Xue ;

» Les points Xia He, ou Liu Fu Xia He Xue.

Les 60 points Shu, antiques

Ce sont les cinq points spécifiques que l’on retrouve sur chacun des 12 méridiens principaux, répartis entre le coude ou le genou et l’extrémité des membres. Ces cinq points sont appelés, Jing, Yong, Shu, Jing, He.

Les anciens médecins comparaient la circulation des méridiens aux cours d’eau naturels. Ils affirmaient ainsi que la circulation de l’énergie dans les méridiens était comparable aux mouvements de l’eau. Au départ, les cours d’eau sont étroits et peu profonds. Ils vont ensuite en s’élargissant et en devenant de plus en plus profonds, au fur et à mesure qu’ils progressent. En d’autres termes, on peut dire que la profondeur des méridiens varie le long de leurs trajets, et leurs différents points ont de ce fait des propriétés spécifiques.

Nous allons avoir 60 points antiques, soit cinq fois 12 méridiens.

» Les points Jing : ils sont donc situés aux extrémités distales des membres, doigts et orteils, près des ongles. L’énergie y est très superficielle et très mobile. Ils sont considérés comme les points d’émergence de l’énergie, comparables à une source, Jing signifiant puit. L’action de ces points est très puissante, ce qui en fait une catégorie de points dits points d’urgence ou de réanimation. Ils sont très utiles pour chasser l’énergie perverse, Xie Qi, en phase aiguë, ou tenter de restaurer l’équilibre Yin-Yang dans les cas extrêmes comme les fortes fièvres, les convulsions, les hémorragies, les états de choc, ou les pertes de connaissance.

» Les points Rong (ou Yong, ou Ying) : après le point d’émergence de l’énergie, le premier endroit où passe l’énergie ressemble au début d’un cours d’eau où le débit est encore faible. Qui dit « points de jaillissement » dit points où l’énergie du méridien est très puissante, où son potentiel est prêt à se manifester et se développer, comme l’eau d’un torrent qui ruisselle. Ce sont des points très efficaces et puissants pour rapidement modifier l’état du patient lorsqu’il lutte contre une énergie perverse, qu’elle soit interne ou externe, surtout quand il y a de la chaleur.

» Les points Shu : ce sont ceux où l’énergie se déverse comme l’eau dont le cours devient plus profond, Shu signifiant « déverser », « transporter ». Placés soit au niveau des articulations des doigts pour la main et des orteils pour les pieds, ou encore dans l’articulation du poignet pour les méridiens Yin, les points Shu sont très puissants. On dit que l’énergie défensive s’y rassemble. Les points Shu-transport traitent donc prioritairement les affections de la Rate. On les utilise en cas de syndrome d’obstruction douloureuse (Bi), surtout quand il est lié à l’humidité. Ceci s’applique davantage aux méridiens Yang qu’aux méridiens Yin. Les points Shu des méridiens Yin sont de nature terre, donc harmonisant et ceux des méridiens Yang sont de nature bois, donc dynamisants.

» Les points Jing : ce sont les points où l’énergie des méridiens s’écoule rapidement comme l’eau d’une rivière. À partir de ce point, le méridien a toute sa force. Si malheureusement l’énergie perverse stagne à cet endroit, si elle y a fait son lit, elle est en mesure de gagner les tissus plus profonds, tendons, os, articulations. Les points Jing des méridiens Yin sont de nature métal. Les points Jing des méridiens Yang sont de nature feu.

» Les points He : ce sont les points où l’énergie des méridiens converge et s’enfonce. Ils sont comparables aux fleuves qui vont tous se jeter dans la mer. Le terme He signifiant aussi « rassembler ». Le parcours devient plus profond et il est possible d’agir sur les viscères en profondeur. Les points He traitent principalement les affections du Rein. Ils traitent la montée à contre-courant de l’énergie, ce que l’on appelle « le Qi rebelle » et les phénomènes de fuite de Qi. Les points He des méridiens Yin sont de nature eau et des méridiens Yang de nature terre.

L’action énergétique des points situés sur cette partie des méridiens est bien plus dynamique que celle des autres points et c’est ce qui explique qu’ils sont très fréquemment utilisés en pratique clinique.

Tableau 13-1 Les points shu antiques.

 JING, bois Yong, feu Shu, terre Jing, métal He, terre

POUMON

11P, Shao

Shang

10P, Hu Ji

9P, Tai Yuan

8P, Jing Qu

5P, Chi Ze

PÉRICARDE

9CC, Zhong

Chong

8CC, Lao

Gong

7CC, Da Ling

5CC, Jian Shi

3CC, Qu Ze

CŒUR

9C, Shao Chong

8C, Shao Fu

7C, Shen

Men

4C, Ling Dao

3C, Shai Hai

RATE

1Rt, Yin Bai

2Rt, Da Du

3Rt, Tai Bai

5Rt, Shang Qiu

9Rt, Ying Ling Quan

FOIE

1F, Da Dun

2F, Xing Jian

3F, Tai Chong

4F, Zhong

Feng

8F, Qu Quan

REIN

1Rn, Yong

Quan

2Rn, Ran Gu

3Rn, Tai Xi

7Rn, Fu Liu

10Rn, Yin Gu

GROS INTESTIN

1GI, Shang

Yang

2GI, Er Jian

2GI, San Jian

5GI, Yang Xi

11GI, Qu Chi

TROIS FOYERS

1TF, Guan

Chong

2TF, Ye Men

3TF, Zhong

Zhu

6TF, Zhi Gou

10TF, Tian Jing

INTESTIN GRÊLE

1IG, Shao Ze

2IG, Qian Gu

3IG, Hou Xi

5IG, Yang Gu

8IG, Xiao Hai

ESTOMAC

45E, Li Dui

44E, Nei Ting

43E, Xiang Gu

41E, Jie Xie

36E, Zu San Li

VÉSICULE

BILIAIRE

44VB, Zu Qiao

Yin

43VB, Xia Xi

41VB, Zu

Lin Qi

38VB, Yang Fu

34VB, Yang Ling

Quan

VESSIE

67V, Zhi Yin

66V, Tong Gu

65V, Shu Gu

60V, Kun Lun

54V, Wei Zhong

Les 12 points Yuan, ou « points-sources »

Les points Yuan se trouvent à proximité des articulations du poignet et de la cheville.

Il y a une similitude entre le terme Yuan et le Yuan Qi. L’énergie Yuan également appelée « énergie authentique », « énergie véritable », Zhen Qi, est l’énergie fondamentale du corps.

Dans la partie supérieure du corps, ces points poussent le Cœur et le Poumon à faire circuler le Qi et le sang. Dans la partie centrale, ils stimulent la Rate et l’Estomac à digérer les aliments. Dans la partie inférieure, ils incitent le Foie et le Rein à drainer les liquides.

La théorie sur le San Jiao, les Trois Foyers, sert donc de référence dans l’application des points Yuan. Ces points peuvent :

» Régulariser et tonifier le Yuan Qi ;

» Soutenir l’énergie correcte, le Zheng Qi ;

» Aider à l’élimination des Xie Qi, les perversités.

Par ailleurs, ces points Yuan ont une relation directe avec les viscères Yin. Il est dit que « si on connaît bien la correspondance entre les points Yuan et les viscères qui leur sont associés, on peut diagnostiquer une pathologie de viscères Yin ».

Ce sont :

Tableau 13-2 Les 12 points yuan.

Côté Yang de la main

4TF, Yang Qi

4IG, Wan Gu

4GI, He Gu

Côté Yin de la main

7C, Shen Men

7CC, Da Ling

9P, Tai Yuan

Côté Yang du Pied

40VB, Qiu Xu

42E, Chong Yang

64V, Jing Gu

Côté Yin du Pied

3Rt, Tai Bai

3F, Tai Chong

3Rn, Tai Xi

Les 15 points Luo, ou points de communication

Ce sont des points à partir desquels les vaisseaux Luo quittent leur méridien d’origine. Comme les méridiens Luo et leurs ramifications sont plus superficiels que les méridiens principaux, on utilise souvent les points Luo pour les problèmes superficiels de méridiens plutôt que les problèmes internes.

Tableau 13-3 Les 15 points luo.

Poumon

7P, Lie Que

Gros Intestin

6IG, Pian Li

Estomac

40E, Fen Long

Rate

4Rt, Gong Sun

Cœur

5C, Tong Li

Intestin grêle

7IG, Zhi Zheng

Vessie

58V, Fei Yang

Rein

4Rn, Da Zhong

Péricarde

6CC, Nei Guan

Trois Foyers

5TF, Wai Guan

Vésicule biliaire

37VB, Guang Ming

Foie

5F, Li Gou

Du Mai

1 DM, Chang Qiang

Ren Mai

15RM, Jiu Wei

Grand Luo de la Rate

21Rt, Da Bao

Chaque méridien Luo rejoint le méridien qui lui est associé dans une relation interne-externe. Le point Luo peut non seulement traiter la pathologie du méridien sur lequel il se trouve, mais aussi le méridien qui lui est associé.

Par ailleurs, l’utilisation d’un point Yuan peut être conjointe à celle d’un point Luo du méridien qui lui est associé dans la relation interne-externe. On parle de point hôte et de point invité. Exemple : en cas de vide du Poumon, on peut prendre le 9P Tai Yuan, point Yuan et renforcer son action avec le 6GI, Pian Li.

Tableau 13-4 Association point luo-point yuan.

Hôte

Yuan

9P

4GI

42E

3Rt

7C

4IG

7CC

4TF

40VB

3F

3Rn

64V

Invité

Luo

6GI

7P

4Rt

40E

7IG

5C

5TF

6CC

5F

37VB

58V

4Rn

Les 13 points Shu du dos, ou points de communication

Les points Shu sont des points situés sur le dos. C’est l’endroit où l’énergie des organes et des viscères se « déverse ». Ce sont donc des points en relation directe avec les Zang Fu.

Shu veut dire transporter : ces points transportent le Qi, l’énergie au Poumon.

Ces points sont fondamentaux à connaître, en particulier dans le traitement des maladies chroniques.

En réalité, il faut, pour les localiser, bien sûr tenir compte de la localisation standardisée, mais surtout se référer à la sensibilité à la pression du point. Le Pr Leung insistait sur le fait qu’il ne fallait pas obligatoirement se focaliser sur les mesures en distances pour localiser le point. En réalité, il est fondamental, grâce à la palpation, d’apprendre à « toucher » ce point qui se trouvera toujours dans un creux.

Le point Shu prend le nom de l’organe auquel il appartient, ce qui facilite la mémorisation. Et l’ordre de disposition de ces points correspond à celui des viscères.

À l’origine, ces points n’étaient pas piqués, mais seulement chauffés au moxa pour un cas Xu ou « ventousés » pour des maladies Shi.

D’une manière générale, les points Shu du dos sont de nature Yang et s’utilisent surtout pour tonifier le Yang. Malgré cela, on peut les utiliser en cas de Yin Xu.

Par ailleurs, on peut utiliser ces points pour agir sur l’organe des sens correspondant aux viscères concernés.

Quand un patient est très fatigué, épuisé ou déprimé, les points Shu du dos sont beaucoup plus efficaces que les points Mu antérieurs.

Ces points Shu peuvent devenir un élément très important de diagnostic. En effet, ils peuvent devenir très sensibles à la pression, voire douloureux en dehors de toute pression lorsque le viscère correspondant est affecté. Par exemple, quand le 23V est douloureux à la pression, il aide à confirmer le diagnostic des affections des organes génitaux et du système urinaire.

Tableau 13-5 Les 13 points shu du dos.

Branche interne méridien Vessie Organes cibles Sous l’apophyse épineuse de

13V, Fei Shu

Poumon

D3

14V, Jue Yin Shu

Péricarde

D4

15V, Xin Shu

Cœur

D5

17V, Ge Shu

Diaphragme

D7

18V, Gan Shu

Foie

D9

19V, Dan Shu

Vésicule biliaire

D10

20V, Pi Shu

Rate

D11

21V, Wei Shu

Estomac

D12

22V, San Jiao Shu

Trois Foyers

L1

23V, Shen Shu

Rein

L2

25V, Da Shang Shu

Gros Instestin

L4

27V, Xia Chang Shu

Intestin grêle

S1

28V, Pang Guang Shu

Vessie

S2

Les 12 points Mu antérieurs, ou points de rassemblement

Les points Mu sont les points antérieurs, situés sur la poitrine ou l’abdomen en relation avec les organes et entrailles.

Mu signifie « rassembler, collectionner ». Ce sont les points où le Qi des organes se rassemble et se concentre à la face antérieure du corps.

Ces points sont situés selon la localisation anatomique du viscère, le plus souvent sur un autre méridien que celui du viscère. En effet, il n’y a que le point Mu du Poumon, Zhong Fu, 1P, celui du Foie 14F, Shi Men, et celui de la VB, 24VB, Ri Yue, qui correspondent à leur méridien respectif.

Lorsque les points Mu se trouvent sur le Ren Mai, ils sont médians et uniques. Lorsque les points Mu sont sur les méridiens des mains et des pieds, ils sont bilatéraux et doubles.

Dans la littérature, ces points sont aussi connus sous la dénomination de « points Hérauts ». Ces points servent à la fois au traitement et au diagnostic.

Nous avons vu que les points Shu dorsaux servaient surtout à traiter les affections de type Yin alors qu’ici, les points Mu abdominaux servent surtout à traiter les affections de type Yang. Cependant il faut savoir que les points Mu abdominaux situés au-dessous du nombril peuvent également traiter les affections de type déficience, de type Yin.

Ces points s’utilisent le plus souvent dans les pathologies aiguës. Cependant on peut aussi les utiliser dans les pathologies chroniques.

Quand on associe les points Mu antérieurs et les points Shu du dos, on renforce les effets du traitement. Cette association est très efficace et produit des effets plus durables. Donc, dans la pratique, on peut utiliser soit le point Shu dorsal ou le point Mu pour traiter les affections du viscère correspondant, mais on peut aussi les combiner. On appelle cela une « combinaison avant-arrière ».

Tableau 13-6 Les 12 points mu antérieurs.

1P, Zhong Fu

Point Mu du Poumon

14RM, Ju Que

Point Mu du Cœur

17RM, Dan Zhong

Point Mu du Péricarde

13F, Zhang Men

Point Mu de la Rate

25VB, Jing Men

Point Mu du Rein

14F, Qi Men

Point Mu du Foie

25E, Tian Shu

Point Mu du Gros Intestin

4RM, Guan Yuan

Point Mu de l’Intestin grêle

5RM, Shi Men

Point Mu du Trois Foyers

12RM, Zhong Wan

Point Mu de l’Estomac

3RM, Zhong Ji

Point Mu de la Vessie

24VB, Ri Yue

Point Mu de la Vésicule biliaire

Les 8 points de confluence des 8 merveilleux vaisseaux

Il s’agit là de huit points spécifiques situés au-dessous des coudes et des genoux.

Ce sont les points de communication entre les huit vaisseaux extraordinaires et les 12 méridiens.

Bien que les huit vaisseaux particuliers ne passent pas tous par les quatre membres, ils croisent néanmoins certains méridiens principaux.

Les anciens avaient l’habitude de comparer les huit vaisseaux extraordinaires à des lacs et les méridiens à des rivières. Les premiers servent à régulariser la circulation de l’énergie et du sang dans les méridiens.

Dans ces huit points, seul Shen Mai, 62V, et Zao Hai, 6Rn, sont en relation directe avec Yang Qiao Mai et Yin Qiao Mai, deux méridiens curieux, car ils se trouvent sur le trajet de ces derniers. Les autres points sont en relation indirecte avec les autres vaisseaux extraordinaires, car leurs méridiens respectifs se joignent à ces derniers au niveau de la tête et du tronc.

Il faut savoir avant tout que de par leur liaison avec les 12 méridiens et les huit vaisseaux merveilleux, ces points permettent d’agir très efficacement sur les 12 méridiens principaux, le Ren Mai et le Du Mai.

De nos jours, leur utilisation est très répandue. Ils sont aussi bien employés dans les maladies internes, externes, gynécologiques, pédiatriques, en traumatologie, dans les cas d’urgence, etc.

Il est dit : « L’essentiel des 365 points du corps se trouve dans les 66 points (sous-entendu l’ensemble des 5 points Shu des 12 méridiens et les 6 points Yuan des méridiens Yang). Et l’essentiel des 66 points se trouve dans les 8 points. »

Les 8 points de confluence peuvent être employés seuls (ex. : 7P Lieque point clef du Ren Mai), par couple selon la méthode Shang (haut) / Xia (bas) (ex. : 7P Lieque + 6Rn Zhaohai).

Tableau 13-7 Les 8 points de confluence.

Points de réunion Communique avec Relation avec

4Rt, Gong Sun

Chong Mai

Cœur, thorax, estomac

6CC, Nei Guan

Yin Wei Mai

Cœur, thorax, estomac

3IG, Hou Xi

Du Mai

Coin de l’œil, oreille, épaule

62V Shen Mai

Yang Qiao Mai

Coin de l’œil, oreille, épaule

41VB, Zu Lin Qi

Da Mai

Coin de l’œil, derrière oreille, joue, cou, épaule

5TF, Wai Guan

Yang Wei Mai

Coin de l’œil, derrière oreille, joue, cou, épaule

7P, Lie Que

Ren Mai

Poumon, gorge, thorax

6Rn, Zhao Hai

Yin Jia Mai

Poumon, gorge, thorax

Les 8 points de réunion

Nous savons que le chiffre 8, dans la pensée chinoise est lié au mouvement du bois, donc au Foie/VB. Mais c’est aussi un chiffre qui permet la régulation et l’équilibre du Yin-Yang.

Il y a huit merveilleux vaisseaux pour assurer la régulation des méridiens. Il existe huit points pour réguler les organes, les substances et les tissus.

Tableau 13-8 Les 8 points de réunion.

Point Point de réunion de Traite

13F, Zhang Men

Point de réunion des organes

– Le blocage du Foie qui entraîne entre autres une sensation de distension et de gêne au thorax et à l’abdomen.

 

Zang Hui

– La déficience de la Rate et de l’estomac avec, entre autres, des symptômes de distension abdominale, de diarrhée, d’œdème.

  

– La déficience du Rein entraînant des douleurs dorsolombaires, de l’œdème, de la diarrhée.

  

– La déficience du Cœur et de la Rate.

  

– L’accumulation de Tan dans le Poumon.

12RM, Zhong Wan

Point de réunion des Fu (organes « creux »)

– Les affections aiguës ou dans les états de Re Fu, de chaleur des entrailles.

 

Fu Hui

– La distension abdominale intense.

  

– Les douleurs gastriques fulgurantes pouvant entraîner une perte de connaissance.

  

– Les vomissements avec diarrhée grave.

17V, Ge Shu

Point de réunion du sang

– Les saignements de nez.

– Les vomissements de sang.

 

Xue Hui

– Les hématuries.

  

– Les rectorragies.

  

– Les métrorragies importantes.

  

– Toutes sortes de pertes de sang anormales ou bénignes, mais incessantes.

17RM, Dan Zhong

Point de réunion de l’énergie

– Régularise l’énergie du Poumon, du Cœur, du Foie et de l’Estomac.

 

Qi Hui

– Active la circulation sanguine.

  

– Soutient l’énergie pour désobstruer les vaisseaux.

39VB, Xuan Zhong

Point de réunion des moelles

Dans la pratique, puisque ce point peut reconstituer le Rein en fortifiant le cerveau, on l’utilise souvent dans : les attaques de vent, les apoplexies, les AVC.

 

ShuiHui

Non seulement il les traite, mais il permet aussi d’en éviter les rechutes.

9P, Tai Yuan

Point de réunion des vaisseaux

Régularise l’énergie, active le sang.

 

– Stases de sang.

 

Mai Hui

– Pertes de sang (hémoptysie, hématémèse).

  

– Faiblesse du pouls.

11V, Da Zhu

Point de réunion des os

Traite les affections osseuses comme :

 

Gu Shui

– Les raideurs de nuque et du cou.

  

– Les douleurs des vertèbres lombaires.

  

– Les raideurs du genou.

  

Renforce les tendons et les os.

  

Ce point peut rafraîchir la chaleur et disperser le vent comme dans les cas d’atteinte externe avec fièvre, maux de tête et toux.

34VB, Yang Ling

Quan

Point de réunion des tendons

– Les affections des tendons et des muscles, que ce soit des problèmes d’hypotonie des membres inférieurs, des douleurs lombaires, des contractures, etc.

 

Jin Hui

  

– Débloque les articulations.

  

– Rafraîchit le Foie et la Vésicule biliaire. Il peut donc être utilisé dans les cas de raideur du genou, des douleurs dans les hypochondres, s’il y a de l’amertume dans la bouche et des vomissements.

  

Régularise l’énergie, active le sang.

Les 16 points Xi, de désobstruction

Dans le terme Xi, il y a l’idée de « creux », de fente. En effet, les points Xi se trouvent dans les creux profonds entre les os et les tendons, là où l’énergie et le sang se rassemblent.

Ils se situent tous entre les doigts et les coudes, ou entre les orteils et les genoux, à l’exception de Liang Qiu, E34.

Les 12 méridiens et les 4 méridiens curieux Yin et Yang Wei et Yin et Yang Qiao ont chacun leur point Xi, soit 16 points. Ils sont essentiellement utilisés dans les pathologies aiguës, surtout lorsqu’elles s’accompagnent de douleurs.

Il faut savoir que ces points peuvent aussi être très utiles au niveau du diagnostic. En effet, dans de très nombreuses maladies, les points Xi sont très sensibles à la palpation.

Tableau 13-9 Les 16 points xi.

Méridiens Points Utilisé en cas :

Poumon

6P, Kong Zhui

De toux avec crachat de sang, de gonflement très important de la gorge, dans les crises d’asthme aiguës, les quintes de toux incessantes.

Péricarde

4CC, Xi Men

D’angine de poitrine, de vomissement de sang et de saignement de nez.

Cœur

6C, Yin Xi

D’angine de poitrine, de vomissement de sang, ou de transpiration, de suée très importante, de saignement de nez.

Gros Intestin

7GI, Wen Liu

De maux de tête très importants, de gonflement de la joue, de gonflement et de douleurs de la langue, de douleurs de la gorge et d’anthrax, de furoncles, de cou très douloureux, de douleurs du bras, du coude et de l’avant-bras, d’odontalgies, de borborygmes avec douleurs abdominales.

Trois Foyers

7TF, Hui Zhong

De douleurs et d’engourdissement de la main et de l’avant-bras, de douleurs dans les hypocondres, de douleurs musculaires et de la peau.

Intestin grêle

6IG, Yang Lao

De douleurs aiguës de l’épaule comparables à une fracture et de douleurs du dos, de gonflement et de douleurs de la main et de l’avant-bras, de baisse de l’acuité visuelle.

Rate

8Rt, Di Ji

De douleurs avec distension au niveau abdominal et hypocondriaque, de blocage urinaire et de rectorragies. Très utile en cas de dysménorrhées.

Foie

6F, Zhong Du

De métrorragie, de douleurs et gonflements des testicules ou de douleurs vives du bas-ventre. Très utile en cas de cystite aiguë, de métrorragies importantes ou bénignes incessantes, de stase de sang dans l’utérus.

Rein

5Rn, Shui Quan

De douleurs et de sensation de gêne au niveau thoracique, et de douleurs ou de gonflement au niveau du talon. Mais aussi en cas d’aménorrhée suivie par des règles provoquant des douleurs importantes.

Estomac

34E, Liang Qiu

De gastralgie aiguë, de douleurs ou de gonflement du sein surtout après une grosse frayeur, de douleurs ou de gonflement du genou, de douleurs rhumatismales du tibia, de douleurs lombaires avec engourdissement et sensation de froid.

Vessie

63V, Jing Men

De céphalées rebelles et récidivantes, de douleurs abdominales vives, de syncope, de cystites aiguës.

Vésicule biliaire

36VB, Wai Qiu

De céphalées avec douleurs et raideur de la nuque, avec aversion pour le froid et le vent, de douleurs et de sensation de distension au niveau thoracique et hypocondriaque, de colique biliaire.

Yin Qiao Mai

8Rn, Jiao Xin

De règles irrégulières, de métrorragies mêlées de mucus blanc, de prolapsus de l’utérus, de gonflements et de douleurs testiculaires, de contracture du sexe.

Yang Qiao Mai

59V, Fu Yang

De lourdeur de tête, de céphalées, de lombalgie avec impossibilité de rester longtemps debout ou de se redresser après être longtemps resté assis, de gonflement et de rougeur de la malléole externe. Mais aussi de douleurs à la racine du nez.

Yin Wei Mai

9Rn, Zu Bin

De psychose maniaco-dépressive, de gonflement et de douleurs testiculaires, ou de vomissement de bave. Mais aussi dans les cas d’absence de lait chez la femme, avec douleurs importantes des seins.

Yang Wei Mai

35VB, Yang Jiao

De sensation de gêne et de distension au niveau thoracique et hypocondriaque, de douleurs aux genoux ou d’hypotonie, de rhumatismes de type froid ou de type chaleur avec impossibilité de mouvoir la cuisse et la jambe.

Les 6 points He inférieurs

On appelle aussi ces points, les « points de correspondance », Xia He.

Ce sont les points où s’accumule l’énergie des Fu, des entrailles, d’où la signification du terme He, qui veut dire accumulation ou réunion.

La particularité des Fu, des organes creux, est qu’ils ne font que transmettre l’essence alimentaire sans la conserver. Et c’est l’évacuation vers le bas qui conditionne leur bon fonctionnement. Dès qu’il y a une perturbation de cette fonction, nous avons l’apparition d’une pathologie de type plénitude.

Les points He inférieurs sont particulièrement efficaces dans ce cas de figure, car ils permettent de dégager et d’abaisser l’énergie des Fu.

Tableau 13-10 Les 6 points He inférieurs.

Organe Point Utilisé dans les cas :

Estomac

36E, Zu San Li

De ballonnements gastriques, de régurgitations acides. Il traite les douleurs abdominales de la « zone de l’estomac ».

Gros Intestin

37E, Shang Ju Xu

De dysenterie, d’abcès intestinal comme l’appendicite aiguë, de borborygmes, de diarrhées. Il traite les douleurs abdominales dans la zone du gros intestin.

Intestin grêle

39E, Xia Ju Xu

De dysuries ou d’oliguries avec des urines foncées. Il traite les douleurs abdominales de la zone de l’intestin grêle.

Trois Foyers

39V, Wei Yang

Très utile dans les cas de rétention urinaire.

Vessie

40V, Wei Zhong

Sert en cas de rétention d’urine. Il traite les douleurs abdominales de la zone de la Vessie.

Vésicule biliaire

34VB, Yang Ling

Quan

De vomissements, de douleurs cholédociennes ou de vésicule biliaire. Il traite donc les douleurs abdominales de la « zone de la vésicule biliaire ».

Les 12 étoiles de Ma Dan Yang

Ma Dan Yang est un Taoïste très célèbre. Il est né aux alentours de l’année 1123 dans la province de Shan Dong, sous la dynastie des Jing. Auteur de livres très importants sur le taoïsme, il a laissé en héritage une sélection de 11 points appelés « étoiles célestes ».

Ces points étaient considérés comme les points les plus importants du corps.

Plus tard, Xu Feng, médecin de la dynastie des Ming, publia cette liste dans le classique du Dragon de jade en y ajoutant une douzième étoile, Tai Chong, le 3F.

Ces 12 étoiles sont :

» 36E, Zu San Li ;

» 44E, Nei Ting ;

» 11GI, Qu Chi ;

» 4GI, He Gu ;

» 40V, Tong Li ;

» 57V, Chen Shan ;

» 3F, Tai Chong ;

» 60V, Kun Lun ;

» 30VB, Huan Tiao ;

» 34VB, Yang Ling Quan ;

» 7P, Lie Que ;

» 5C, Tong Li.

Les 13 points fantômes de Sun Si Miao

Les « 13 points du démon » sont les principaux points que les anciens utilisaient pour traiter les maladies mentales et émotionnelles.

On les doit entre autres à Sun Si Miao qui les a intégrées dans le chapitre 14 de son ouvrage « formules importantes valant mille pièces d’or », le Qian Jin Yao Fang.

Normalement, ces points doivent tous être piqués dans l’ordre ci-dessous et sans laisser les aiguilles en place.

» Le 26DM doit être piqué selon la méthode dite du « picotage du moineau » ou du « tremblement jusqu’à une profondeur de 1 cm ». Cette méthode consiste à tenir les aiguilles de la main droite et à faire des va-et-vient, Ti Cha, de petite amplitude et à une vitesse assez rapide.

» Le 11P, à 0,5 cm de profondeur.

» Le 1Rt à 0,7 cm.

» Le 7CC à 1 cm.

» Le 62V à poncturer avec une aiguille chauffée.

» Le 16DM à 0,7 cm.

» Le 6E à 0,7 cm avec une aiguille au moxa.

» Le 24RM à 1 cm.

» Le 5CC à 2 cm.

» Le 23Dm à 0,7 cm.

» Le 1RM à 0,7 cm.

» Hai Quan, frein de la langue, en saignée avec une aiguille triangulaire.

Selon les principes de la médecine chinoise, les maladies mentales sont provoquées par une perturbation des mouvements normaux du Qi et des fonctions des 5 Zang 6 Fu, des 5 organes et des 6 viscères. Elles comprennent des maladies comme :

» La psychose maniaco-dépressive, Dian Kuan ;

» Les syndromes de blocage affectif, ou dépression, Yu Zheng ;

» L’insomnie, Shi Mian ;

» La mémoire déficiente, Jian Wang.

Les points du démon peuvent réguler le Yin et le Yang de l’ensemble du corps. Ils peuvent aussi réguler le sang et l’énergie, Xue et Qi.