par Ghaleb Bencheikh
Les fêtes islamiques majeures observées dans la tradition religieuse sont au nombre de deux : l’aïd el-fitr, littéralement « la fête de la rupture », sous-entendu, la rupture du jeûne, et l’aïd al-adha, en arabe « la fête du sacrifice », appelée aussi « la grande fête » principalement dans certaines contrées du Maghreb. Le vocable arabe aïd, désigne la fête dans son acception agréée par tous les philologues. Son étymologie rappelle, par construction sur la racine trilitère (‘- voyelle-d), ce qui revient, le retour, la répétition et la visite renouvelée voire le rendez-vous attendu. La fête véritable ne serait donc pas un évènement ponctuel où l’on manifeste des réjouissances débridées dans l’anonymat du fait unique, mais un « anniversaire » toujours espéré.
La façon d’intégrer ces deux fêtes religieuses dans le calendrier civil dépend des régions, des coutumes locales et cultures en contexte islamique, des courants de la longue tradition religieuse ainsi que les grandes obédiences et ses ramifications : sunnisme selon les quatre écoles juridiques, chiisme et kharijisme.
Qui dit fête canonique n’implique pas manifestation austère et ne signifie nullement que la joie et l’amusement n’y ont pas leur place. Bien au contraire, les fêtes islamiques sont caractérisées par des chants et de la musique et sont tournées vers la communion et le partage, l’union de prière et l’effusion de bonté. Festoyer seul, réunir sur la table toutes sortes de nourritures pour se les accaparer, porter les plus beaux vêtements en étant infatué de soi, alors que tout près se trouve un proche, un voisin, un pauvre qui n’a pas de quoi subvenir à ses besoins, ne font pas partie des valeurs islamiques ni d’aucune éthique religieuse. Le prophète Muhammad a bien alerté : « Ne croit pas en ma prédication, quiconque passe la nuit rassasié alors qu’il est au courant que son voisin la passe affamé. »
Ces deux fêtes font partie intégrante de la vie socioreligieuse et spirituelle de l’umma, la communauté des croyants dans son intégralité.
La religion islamique fait de ces fêtes des temps forts d’entraide, de solidarité, de partage et de compassion pour que les musulmans fassent de ces valeurs et de ces qualités des traits de caractère. Le Prophète a toujours enseigné : « Les hommes sont enfants de Dieu. Et la personne la plus aimée de Dieu est la plus utile à ses enfants. Et l’action la plus aimée de Dieu est une joie que tu apportes à un semblable, le soulager d’une affliction, lui payer sa dette ou le rassasier. Et quiconque retient sa colère, Dieu lui préserve sa dignité, et quiconque contient son courroux, en étant capable de l’exprimer, Dieu lui remplira son cœur d’espoir le Jour de la Résurrection. Et quiconque accompagne son frère pour un besoin jusqu’à le lui réaliser, Dieu lui raffermira ses pas le jour où les pieds glisseront. »
Le calendrier islamique est organisé selon les lunaisons de l’année lunaire. Le premier mois de ce calendrier est muharram. Suite à la décision du calife Omar Ier (634-644), les musulmans considèrent que la nouvelle année commence le premier du mois de muharram, et l’an I est en correspondance avec l’année 622 (date de l’hégire) du calendrier grégorien.
« Le temps a repris son cours tel qu’il était quand Dieu créa les cieux et la terre : l’année compte douze mois dont quatre mois sacrés ; les trois se succèdent et ont pour nom Dhu al Qa’da, Dhu al Hijja et Muharram et le quatrième Rajib intercalé entre Djûmada et Chaabane. »
Hadith
Lorsque la vie devint impossible à La Mecque pour le prophète Muhammad, celui-ci dut se résoudre à l’exil. Ce départ était devenu nécessaire car les qurayshites mecquois conspiraient pour l’assassiner. Accompagné de son fidèle ami Abû Bakr, Muhammad partit dans un premier temps se cacher dans une grotte dans les faubourgs au sud de La Mecque afin de brouiller les pistes. L’entrée de la grotte semblait obstruée par une citrouille, un nid où une colombe couvait ses œufs et une toile d’araignée. Cette configuration dissuada les qurayshites qui avaient suivi leurs traces de poursuivre leur recherche. Le Prophète et Abû Bakr purent continuer leur route et arrivèrent à l’entrée de l’oasis de Yathrib, au nord, qui sera baptisée Médine (de Medina al-nabi), un 24 septembre 622, date qui correspondra au 12 rabi Ier de l’an 1 de l’ère islamique.
Il n’y a pas de rituel de type canonique pour célébrer le nouvel an hégirien. Un repas en famille et avec des amis marque ce temps de passage d’une année à une autre. Et comme il ne faut pas oublier les plus démunis de la société, une sollicitude particulière leur est témoignée.
En outre, le récit du voyage du prophète Muhammad accompagné d’Abû Bakr avec l’épisode de la colombe, de la citrouille et de l’araignée est raconté aux enfants pour leur plus grand bonheur. Il est même scénarisé voire monté en scène tant pour le cinéma que pour le théâtre.
L’hégire sépare deux temps : celui de l’impiété et de la fermeture à l’enseignement révélé et celui de la lumière de la foi ayant pu émaner de la prédication mohammadienne sans être entravée.
En outre, le mois de muharram fait partie des quatre mois sacrés pendant lesquels on ne doit pas faire ce qui est répréhensible.
Achoura est le nom du 10e (achoura) jour du mois de muharram, le premier mois lunaire du calendrier islamique hégirien. C’est le jour où l’on doit s’acquitter de l’aumône, le troisième pilier de l’islam. Jour de joie et d’actions de grâces, c’est également un jour de jeûne, rappelant le Yom Kippour des juifs (voir p. 146), qui doit être mis en relation directe avec le salut de Moïse lors de sa sortie d’Égypte, affranchissant ainsi son peuple de l’esclavage imposé par Pharaon.
Ce jour n’a pas la même signification pour les différentes branches de l’islam. Mineure pour les sunnites, elle revêt un caractère éminemment important chez les chiites. Ceux-ci se remémorent en ce jour la bataille de Karbala qui eut lieu en l’an 680. Lors de cette bataille, Hussein ibn Ali, petit-fils du Prophète, fut tué par l’armée de l’omeyyade Yazid Ier, conduite par Ubayd Allah Ibn Ziyad.
« Je n’ai pas vu le Prophète jeûner un jour en y recherchant plus son mérite si ce n’est ce jour-ci, c’est-à-dire ‘Achoura. »
Ibn Abbas
Cette fête trouve son origine dans la fête juive du jour du pardon. Le grand prêtre offrait un sacrifice d’expiation pour la remise des péchés, pendant que le peuple lui-même observait le jeûne. Le prophète Muhammad adopta ce jeûne total de la journée pour sa communauté et le rendit obligatoire. Mais, plus tard, lorsque le jeûne du mois de ramadan fut institué comme l’obligation d’observer le jeûne, le jeûne d’achoura fut délaissé et devint simplement facultatif.
À La Mecque, la Kaaba, la demeure de Dieu, habituellement fermée, est ouverte le jour de l’achoura et les fidèles peuvent y entrer et fouler son sol.
Le rituel de l’achoura est fait de récits, de processions de lamentation en vêtements de deuil déchirés – certains, gagnés par l’émotion, se flagellent –, ainsi que de jeux scéniques représentant le martyre de Hussein aux sons du tambour.
Pour les musulmans chiites, un pèlerinage à Karbala est organisé pour se recueillir sur le lieu du martyre de Hussein, le petit-fils du Prophète.
Certaines traditions considèrent l’achoura comme l’anniversaire du jour de la première rencontre d’Adam et Ève après leur éviction du Paradis, d’autres comme le jour où Noé quitta l’Arche.
Le 12e jour du mois de rabi Ier, le troisième mois du calendrier lunaire sur lequel est fondée l’année hégirienne, est célébrée la naissance de Muhammad, le prophète de l’islam.
Al mawlid – mouloud, milad ou miloud selon les prononciations au gré de la corruption du mot – signifie « naissance, nativité ». Cette célébration nous fait mesurer la place prépondérante que tient la dévotion à l’égard du Prophète dans le cœur des musulmans.
« Nul ne peut prétendre être croyant tant que je ne suis pas encore pour lui le plus aimé de tous. »
Hadith
Le prophète Muhammad, fils d’Abdallah et d’Amina, est reconnu par les musulmans comme l’envoyé de Dieu à l’humanité pour annoncer la bonne nouvelle de Dieu qui aime les hommes et les avertit du jour du Jugement dernier.
Tout comme pour les fêtes de la nativité du Christ (voir p. 210), il n’y a pas de sources scripturaires bibliques, il n’y a pas d’homologues coraniques ni dans la sunna prophétique pour instituer la fête du mawlid. Toujours en établissant le parallèle – un peu abusif – avec la fête de Noël qui fut instaurée tardivement, celle du mouloud sous sa forme actuelle remonterait à l’époque ottomane. Dans certaines contrées islamiques, la date est encore relativement plus récente. Ce qui est sûr c’est que l’anniversaire de Muhammad n’a jamais été célébré de son vivant ni à son époque, ni par ses compagnons, ni par les primo-musulmans sunnites, ni par les chiites des premiers siècles, et aucune information fiable ne permet d’en établir la date réelle. Le premier à avoir célébré la naissance de Muhammad est le quatrième calife fatimide al-Muizz li-dîne-Allah quand il vint s’installer en 973 au Caire. Il paraît qu’il voulait, justement, imiter les chrétiens dans leur célébration des fêtes de la nativité du Christ.
Cependant, quelques traces de cette célébration existent dans la tradition chiite deux siècles plus tôt. La dynastie des Fatimides avait en effet pour habitude de célébrer les anniversaires de la famille du Prophète, tout d’abord naturellement celui de Muhammad, puis celui de Fatima, sa fille, et enfin l’anniversaire d’Ali, son gendre, l’époux de Fatima. Il arrivait qu’on dût adjoindre à ces festivités la célébration de l’anniversaire du calife au pouvoir.
Le mawlid an-nabaoui est une de ces belles occasions que l’on célèbre en famille. Les plus âgés parlent aux plus jeunes de l’évènement. L’hagiographie du Prophète est passée en revue, méditée et étudiée. Les mères de famille allument dans chaque pièce les candélabres, dès la tombée du crépuscule, et on déclame de la belle poésie, notamment le panégyrique composé par le poète al Bûsîri (m. 1296). Tout en chantant l’éloge du Prophète, Bûsîri souligne : « Les circonstances même de sa naissance témoignent de sa haute ascendance / Quel glorieux début et quelle glorieuse fin furent les siens ».
Les enfants s’adonnent alors à des jeux nocturnes. À l’époque des Fatimides, il n’y avait pas encore de pétards ni de feux d’artifice comme dans certaines contrées islamiques qui versent dans les spectacles pyrotechniques.
Entre la prière du crépuscule et celle du soir, l’imam prononce un prône de circonstance et revient sur la vie de Muhammad depuis sa naissance, en passant par son allaitement par sa nourrice Halima et le célèbre épisode de l’ange qui vint lui « purifier le cœur », la mort de sa mère Amina, sa protection par son oncle Abû Taleb, ses voyages avec la caravane lorsqu’il était employé par Khadîdja qu’il épousa par la suite, la révélation dans la grotte de Hira, et tous les autres évènements jusqu’à l’hégire puis le retour à La Mecque victorieux. Tous ces événements sont racontés avec force détails. L’imam rappelle ensuite une partie du sermon de l’adieu que le Prophète prononça sur le mont de la miséricorde, le mont Arafat, et conclut sur la manière dont Muhammad rejoignit le Compagnon suprême, Dieu, avec calme et sérénité.
Fête de la naissance, des enfants et de la lumière, cette célébration fait allusion à la lumière mohammadienne qui éclaire depuis la niche de la prophétie chère à l’initiation mystique qu’on trouve dans l’enseignement gnostique.
De nombreux musulmans fêtent la chevauchée nocturne et l’ascension céleste de Muhammad le 27e jour du mois de rajib, le septième de l’année désormais hégirienne. Ce voyage miraculeux inspira toute la mystique islamique et la gnose soufie. Il s’agit d’abord d’un voyage de nuit (Isra’ signifie « voyager de nuit ») depuis La Mecque jusqu’à Jérusalem, puis d’une ascension céleste (Miraj) à partir de l’actuelle esplanade des Mosquées dans la Ville sainte. Lors de cette chevauchée nocturne, Muhammad fut porté par un concours divin comme l’indiquent les premiers versets de la sourate dix-septième.
« Gloire à celui qui fit voyager de nuit son serviteur-adorateur de la mosquée sacrée à la Mosquée éloignée dont nous avons béni les alentours, afin de lui montrer certains de nos signes. Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement. »
Coran, sourate 17, le voyage nocturne, verset premier
« … Alors qu’il se trouvait à l’horizon supérieur. Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas, et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore. [Dieu] révéla à Son serviteur ce qu’Il révéla. Le cœur n’a pas menti en ce qu’il a vu. Lui contestez-vous donc ce qu’il voit ? Il l’a pourtant vu, lors d’une autre descente, près du lotus de la limite, et près [de ce lotus] se trouve le jardin de l’asile paradisiaque. Au moment où le lotus était couvert de ce qui le couvrait, la vue n’a nullement dévié ni soutenu [outrepassé la mesure]. Il a bien vu certaines des grandes merveilles de son Seigneur. »
Coran, sourate 53, l’étoile, versets 7 à 18
La chevauchée nocturne et l’ascension céleste font référence à un événement central dans la vie du prophète Muhammad qui eut lieu en 619 du calendrier du comput des nations, soit un peu plus de deux années avant l’hégire. C’est une période particulière, et l’année est connue des biographes du Prophète comme étant celle de la tristesse. En effet, Muhammad était désespéré. Sa prédication semblait subir de sérieux revers, son ministère apostolique marquait le pas et n’entrait pas en résonance avec les aspirations des Mecquois qurayshites. Mis au ban à La Mecque par des membres de sa famille et des contribules, il se réfugia à Taif. Mal accueilli (il fut lapidé par des enfants), il dut à nouveau quitter la ville. Blessé, il pria Dieu en disant : « Ô seigneur ! Ne les punis pas, ils ne savent pas que je suis ton prophète. Seigneur ! Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », reprenant les paroles de Jésus lors de sa passion. Outre cela, il perdit coup sur coup sa tendre épouse Khadîdja et son oncle et protecteur Abû Taleb. Mais ce qui l’avait affecté le plus, c’était l’interruption de la révélation. Pour autant, n’ayant pas renoncé à son invincible espérance en Dieu, Muhammad reçut un fabuleux voyage comme récompense pour sa patience devant l’adversité.
Le Coran s’en fait l’écho dans le premier verset de la sourate 17. Malgré la concision elliptique de la révélation, la littérature autour du thème de la chevauchée nocturne et de l’ascension céleste proliféra de façon prodigieuse. La sîra du Prophète – une sorte de curriculum vitae magnifié par la pensée magique et la légende dorée – reprend avec moult détails un voyage considéré comme un déplacement physique in corpore, alors que dans l’approche rationaliste de l’évènement, il n’est qu’un songe mystique et un voyage par l’esprit.
Cette fête donne lieu à des veillées commémoratives dans les mosquées, mais sans grand éclat. Les fidèles passent en revue la sîra du Prophète en méditant l’événement.
Les adeptes de l’islam y voient tous les signes de Dieu qu’il faut savoir méditer, déchiffrer et dont il faut s’inspirer.
La littérature persane a également développé le thème de la symbolique derrière l’ascension céleste, dans sa poésie mystique, par exemple dans le Khamseh, le quintette du poète Nezami.
La nuit du destin a lieu nécessairement durant le dernier tiers du mois de ramadan. D’aucuns, en affinant cette date, précisent que c’est la nuit du 26e au 27e jour de la lunaison ramadan.
Le vocable arabe qadar est très polysémique, selon qu’on prononce qadar ou qadr. Il signifie mesure, capacité, destin, destinée, jauge, valeur, décret. Il s’agit de la nuit durant laquelle la révélation coranique a fait une irruption fulgurante dans le monde sensible des humains.
« Nous avons révélé ce Livre dans la nuit du destin. Et qui te donnera une idée de la nuit du destin ? La nuit du destin est meilleure que mille mois. Cette nuit-là, avec la permission de Dieu, les anges descendent sur terre avec l’Esprit qui vivifie toute chose. Cette nuit est plongée dans la paix qui règne jusqu’à l’aurore. »
Coran, sourate 97
« Par le Livre explicite. Nous l’avons révélé en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit toujours. »
Coran, sourate 44, la fumée, versets 2-3
Le Coran, descendu en une nuit particulièrement sacrée, fut révélé par l’ange Gabriel à Muhammad.
Neuvième mois lunaire du calendrier islamique hégirien, ramadan est un temps pour le jeûne diurne avec tout ce que cela implique maîtrise de soi pour juguler les passions, réguler les désirs et se retenir devant les tentations. L’entraide et la solidarité y sont de mise. Il y a toujours le couvert de « l’enfant de la route » sur la table. Il attend toute personne qui viendra partager le repas de rupture du jeûne, le soir, le fameux repas d’iftar. La fin de la journée de jeûne, après le crépuscule, donne lieu à une intense ferveur spirituelle mais aussi à des activités festives. Les nuits de ramadan sont marquées par des manifestations d’allégresse et d’animation culturelle populaire. C’est aussi un temps particulier d’entente où, en principe, plus personne ne cherche noise à quiconque. La nuit du destin se singularise entre toutes ces nuits par son caractère consacré. Elle est paix jusqu’au lever de l’aube.
Lors de cette nuit, les musulmans observant une pratique orthodoxe veillent et prient jusqu’à l’aube, dans les mosquées et même chez eux en famille. Ils récitent de longues sourates du Coran et élèvent des invocations ferventes à Dieu. Cette nuit du destin est considérée comme une période particulièrement bénie de Dieu par les musulmans. Ils saisissent cette heureuse occasion pour implorer la mansuétude divine et demander le pardon sincère pour les péchés commis. Les fidèles sont assurés de la rémission de leurs péchés par une promesse prophétique : « Celui qui veille la nuit sacrée de laylat al qadr avec dévotion et sincérité connaîtra l’absolution et la félicité. »
Cette nuit pendant laquelle les tout premiers fragments furent révélés a la valeur symbolique de mille mois. De ce point de vue, une prière accomplie cette nuit-là a pour équivalent mille prières, à supposer que l’approche « comptable » soit pertinente et spirituellement recevable.
C’est une nuit sacrée de paix et de sérénité durant laquelle rien de fâcheux ne doit se produire, les décrets divins seront exécutés et l’Esprit ainsi que les anges descendent sur terre.
En réalité, c’est comme si les musulmans et musulmanes de par le monde se préparaient à vivre ce point culminant de la spiritualité propre au jeûne du mois sacré de ramadan. Ce mois commémore les dimensions personnelle, sociale et spirituelle inhérentes au jeûne. L’enseignement religieux et les prières spéciales, le soir, à la mosquée, y sont particulièrement importants. Cette nuit fondatrice du ministère apostolique de Muhammad est un moment très fort dans la vie des croyants musulmans au sein de la communauté.
Appelée aussi « petite fête » en comparaison avec l’autre aïd considéré comme la « grande fête », l’aïd al-fitr marque la fin du jeûne du mois de ramadan.
La fête de la rupture du jeûne est célébrée le 1er jour du mois de shawwâl. La date de l’aïd al-fitr est arrêtée vingt-neuf ou trente jours après le début du mois de ramadan, selon les années. Toutefois, comme certaines lunaisons courtes peuvent se produire de temps à autre, il n’est pas impossible d’avoir des périodes de jeûne ne dépassant pas les vingt-huit jours. À ce titre, tous les ans, la date de l’aïd al-fitr est avancée de dix à douze jours par rapport au calendrier grégorien.
Le jour de l’aïd est fixé après l’observation du ciel et dépend de la position géographique de ceux qui scrutent la naissance du croissant de lune. Cela explique des différences selon les contrées. Les ulémas – théologiens et savants jurisconsultes – sont unanimes sur le fait que deux témoins musulmans dignes de confiance peuvent suffire pour décréter la fin du jeûne. Et avec tout le sexisme qui sous-tend en creux la phrase qui suit, il y eut des cas à travers l’histoire où le témoignage d’une seule femme musulmane a été jugé recevable.
« Le Messager de Dieu vint à Médine et les habitants de cette cité avaient deux fêtes. Durant ces deux jours, des carnavals et des festivités avaient lieu. Le Prophète les interrogea à ce propos. Ils lui répondirent qu’avant l’islam ils avaient l’habitude d’organiser des carnavals durant ces deux jours de fête. Le Prophète leur dit : “À la place de ces deux jours, Dieu a choisi deux autres jours qui sont meilleurs pour vous, ceux de l’aïd al-fitr et de l’aïd al-adhâ.” »
Hadith rapporté par Abû Dawûd, 1134
L’origine de l’aïd al-fitr est arrimée à celle du jeûne du mois de ramadan. Ce dernier fut institué par le prophète Muhammad en l’an II de l’hégire à la suite d’une révélation. Les hagiographes du Prophète rapportent qu’il a célébré neuf aïd al-fitr, avant de rejoindre le Compagnon suprême, selon la formule consacrée en 632, c’est-à-dire dix ans après l’hégire.
Le rituel comporte avant tout une grande prière publique. Elle est célébrée au tout début de la matinée en plein air et peut avoir lieu parfois sur un grand terrain en dehors des agglomérations afin de rassembler le plus grand nombre de fidèles lorsque les mosquées de la ville s’avèrent exiguës. La prière de l’aïd est suivie d’un prône prononcé par l’imam invitant les fidèles à l’amour, à la bonté et à la miséricorde tout en soulignant les bienfaits du jeûne et en mettant en exergue ses vertus.
La tradition musulmane, ou sunna, veut que les musulmans prennent leur petit déjeuner, de préférence composé de dattes si cela est possible, avant de se rendre à la prière. L’idée est de marquer, en ce jour, la fin du jeûne, relativement tôt.
Après la prière, et selon les pays, les fidèles visitent leurs proches et leurs amis afin de leur présenter leurs vœux de l’aïd. Ils goûtent aux mets exquis et aux gâteaux mielleux. Les enfants reçoivent des cadeaux, exultent et s’amusent. Ils se comportent comme de vrais petits princes. Grands et petits doivent porter leurs plus beaux habits. Ils sont même tenus de se vêtir de neuf, lorsqu’ils ont les moyens d’en acheter pour cette occasion. Les femmes sont drapées dans de belles étoffes et les hommes portent des costumes gracieux et seyants.
Il est recommandé aux fidèles de faire les grandes ablutions pour la prière de l’aïd et de se parfume. Un hadith du Prophète enseigne que la propreté est une marque de foi. En outre, les fidèles qui se rendent à la mosquée ou dans un lieu de prière aménagé spécialement pour l’aïd ne doivent en aucun cas et d’aucune manière incommoder leurs coreligionnaires ou quiconque, car ils vont rencontrer d’autres personnes et s’adonneront à l’accolade en s’embrassant et en se demandant mutuellement pardon.
La prière de l’aïd paraît comme une obligation individuelle qu’aucun fidèle, homme ou femme, ne doit délaisser, sauf cas de force majeure. Lorsque la prière canonique du vendredi succède à celle de l’aïd le même jour, les deux prières doivent être maintenues comme l’indique le sens apparent du hadith rapporté par an-Nu’man Ibn Bachir et consigné par Muslim dans son recueil authentifié. Le hadith annonce que « ceux qui assistent à la prière de l’aïd conduite par l’imam peuvent aussi accomplir celle, communautaire, du milieu de journée, le vendredi, derrière l’imam, s’ils le souhaitent, ou bien ils peuvent accomplir seuls la prière ordinaire du zénith ».
Donner l’aumône figure parmi les règles incontournables du jour de l’aïd al-fitr. Avant la prière de l’aïd, tous les fidèles doivent impérativement s’acquitter d’une aumône qualifiée d’aumône de la rupture du jeûne, zakat al-fitr. Il est cependant permis de la sortir un ou deux jours avant cela, sur la base du hadith de Ibn Umar rapporté par al-Bokhari : « Il la donnait un ou deux jours avant la fête de la rupture du jeûne. » Elle est prescrite comme une purification pour le jeûneur de toute parole futile et de tout propos obscène durant la période de l’observance du jeûne. Elle est aussi une nourriture pour les nécessiteux. Donnée avant la fête, l’aumône permet aux indigents de participer à l’allégresse générale. S’il advenait que cette aumône fût sortie après la prière de l’aïd, elle ne serait pas considérée comme une zakat al-fitr, sur la base d’un autre hadith rapporté cette fois par Ibn Abbas : « Quiconque la donne avant la prière, c’est une zakat al-fitr, et quiconque s’en acquitte après la prière, c’est une aumône parmi d’autres aumônes. »
Les musulmans ont à cœur, le jour de l’aïd, de se congratuler les uns les autres. Certaines personnes ont pris comme habitude d’aller au cimetière afin d’y passer un moment de recueillement et de présenter leurs « vœux » aux êtres chers défunts. C’est une occasion de se rappeler le caractère fragile de la vie ici-bas. Un aphorisme prophétique, rapporté par Muslim dans son recueil authentifié, enseigne bien : « Visitez les tombes car elles vous rappelleront l’Au-delà. »
Il est prescrit pour celui qui sort pour la prière de l’aïd d’aller par un chemin et de revenir par un autre, en suivant l’exemple du Messager de Dieu. Cette tradition vise à privilégier la rencontre du plus grand nombre de personnes et s’applique spécifiquement à l’aïd.
La fête dure trois jours, plus ou moins marqués par les réjouissances du premier élan et il est de tradition de jeûner six jours supplémentaires au choix pendant le mois de chawâl.
La symbolique de l’aïd al-fitr est une césure entre deux univers bien qu’ils constituent le même continuum de la vie. On sort d’un temps consacré, celui de l’adoration dévotionnelle, de la ferveur de la prière, de l’ascèse voulue comme telle, ainsi que d’un temps d’entraide et de solidarité, en faisant preuve d’abnégation et d’altruisme, pour entrer dans un temps un peu plus ordinaire. La joie de l’aïd est double : d’abord, la satisfaction d’avoir réussi à mener à bien une observance exigeante et d’en être « délié » ; puis la communion dans une confraternité de croyants entre les hommes et les femmes ici-bas et la transcendance divine avec des marques d’allégresse et de gaieté. La célébration de l’aïd al-fitr vient couronner et récompenser un mois d’effort, de jeûne, de surpassement de soi et d’anéantissement de l’ego narcissique.
L’aïd al-adha a lieu le 10e jour du dernier mois, dhû al hijja, littéralement le mois du pèlerinage, soit soixante-dix jours après l’aïd al-fitr.
L’aïd al-adha est aussi appelée aïd al-kébir, notamment en Afrique du Nord, ce qui fait allusion à son importance (kébir évoque la grandeur), ou encore rarement aïd an-nahr, signifiant étymologiquement la fête du sacrifice ou de l’immolation. Cette fête donne lieu au sacrifice d’une tête de bétail.
L’aïd al-adha ne doit en aucun cas et d’aucune manière être appelé la fête du mouton pour la simple raison que le mouton n’est pas « à la fête » et qu’il ne s’agit pas nécessairement pour les musulmans de fêter un mouton. Cet abus de langage dénote une méconnaissance du sens profond et spirituel de cette fête. Elle commémore, en réalité, le sacrifice du bélier – qui n’a jamais été spécifié par la référence scripturaire coranique – réalisé par le patriarche Abraham en substitution et comme rançon du sacrifice de son propre fils. Pour certains, c’est la grande fête religieuse de l’année liturgique, en tant que symbole accompli de la foi, de la fidélité à Dieu et de sa confiance en Lui ainsi que de l’obéissance à la seigneurie divine.
Elle dure trois – parfois quatre – jours et est célébrée dans le monde entier où toute la umma, en communion avec les pèlerins de La Mecque, se réjouit des bienfaits de Dieu et médite la geste abrahamique.
« Et [Abraham] dit : “Moi, je pars vers mon Seigneur et Il me guidera. Seigneur ! Fais-moi don [d’une progéniture] d’entre les vertueux.” Nous lui fîmes donc la bonne annonce d’un garçon longanime. Puis, quand celui-ci eut atteint l’âge de courir et de l’accompagner, [Abraham] dit : “Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses. – Ô mon père, fais ce dont tu as été ordonné. Tu me trouveras, s’il plaît à Dieu, du nombre des patients.” Puis, quand tous deux se furent conformés [à l’ordre divin] et qu’il l’eut jeté sur le front, Nous l’appelâmes : Abraham ! Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants.
C’était là, certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la prospérité : “Paix sur Abraham.” Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants, Car il était du nombre de nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d’Isaac comme prophète d’entre les gens vertueux. »
Coran, sourate 37, les bien rangés, versets 99 à 112
Cette fête exalte chaque année l’acte d’obéissance à Dieu du prophète Abraham qui consentit à offrir son fils en holocauste à Dieu, comme en témoignent le livre de la Genèse et le Coran. Abraham fut mis à l’épreuve par Dieu qui lui demanda de sacrifier son fils. La révélation coranique n’ayant pas « identifié » le nom du fils, c’est la tradition qui le précisera : il s’agit du premier fils d’Abraham, Ismaël, né de son union avec sa seconde épouse Hager. Et c’est parce qu’Abraham se conforma à l’ordre de Dieu avec confiance et dans un acte d’islam qu’il fut récompensé par la naissance de son second fils, Isaac, comme bénédiction et grâce. Abraham est ainsi désigné comme le premier musulman dans son sens spirituel et étymologique : celui qui se remet dans une déprise de soi à Dieu dans la confiance et dans la paix.
La fête fut instituée au mois de mars 632 de l’ère commune, correspondant au dixième jour de dhu al hijja de l’an 10 de l’hégire, lors du pèlerinage dit de l’adieu accompli par le prophète de l’islam lui-même. Il y eut d’autres formes de pèlerinages avant, avec des sacrifices, mais n’ayant pas pris le rituel définitif pratiqué de nos jours.
Tout comme la fête de la rupture du jeûne, ce grand jour de fête et de partage commence par une grande prière célébrée après le lever du jour dans des lieux où le plus grand nombre de fidèles peut se rassembler. Si les « mosquées-cathédrales » ne suffisent pas, la prière pourra se tenir dans des espaces plus vastes aménagés à cette fin. La prière de l’aïd est toujours bien suivie, c’est un temps fort et solennel. Les fidèles écoutent pieusement le sermon de l’imam qui prône la confiance en Dieu, à l’exemple de l’observance d’Abraham des directives divines, fussent-elles éprouvantes voire scandaleuses. L’imam demande à tous les fidèles de fraterniser, leur enjoignant de se donner l’accolade, de s’embrasser et de se demander mutuellement pardon.
Ce jour de fête se vit en famille et en communauté, les liens d’amour et d’affection s’y consolident, chaque fidèle bien habillé est, en principe, en état de grâce et de joie visible. Il doit le faire savoir et rayonner autour de soi. Il doit souhaiter bonne fête à toute personne qu’il croise. Les enfants, dans leurs habits neufs, sont heureux et reçoivent toutes sortes de cadeaux.
Après la prière, et lorsque les moyens financiers le permettent, un animal est acheté et réservé dans les boucheries. Auparavant, il revenait au chef de famille d’accomplir la tâche sacrificielle ou de la déléguer à un sacrificateur reconnu. La bête à sacrifier ne doit pas être tuée, ni même assommée, avant la saignée, qui se fait avec un couteau parfaitement effilé, bien affûté et sans exercer la moindre pression, en coupant la trachée-artère. Veiller à épargner les souffrances à l’animal est une obligation morale et spirituelle absolue.
Plusieurs recommandations religieuses raffermissent la dimension sociale de l’aïd, entre autres, la viande de l’animal sacrifié se doit d’être partagée en donnant aux proches, aux voisins, aux nécessiteux et aux invités quels qu’ils soient. Plus la part des pauvres est grande, plus cela est méritoire. L’écrit coranique rappelle : « Mangez-en vous-même et faites-en manger le besogneux misérable » (sourate 22, le pèlerinage, verset 28). Cette générosité n’est pas restreinte qu’aux pauvres musulmans mais englobe l’ensemble des personnes indigentes parmi les non-musulmans. En effet, Abou Daoud rapporte qu’on sacrifia une bête pour Abdullah ibn ‘Amr ibn al ‘As. Lorsque celui-ci rentra chez-lui, il dit : « En avez-vous offert à notre voisin juif ? J’ai entendu le Prophète préconiser : “L’ange Gabriel ne cessa de me recommander la bonté à l’égard du voisin au point où je pensai qu’il allait l’instituer en héritier.” »
Sans que cela soit une prescription religieuse, chaque famille qui en a les moyens immole un agneau afin de distribuer la viande aux pauvres et aux nécessiteux.
Cette fête symbolise la confraternité abrahamique, avec un socle éthique commun aux trois religions monothéistes fondé sur l’accueil, la générosité, l’amour et la bonté. Elle enseigne le sacrifice des égoïsmes et l’apprentissage du détachement.
La fête du sacrifice rappelle l’acte de foi parfait, du père et du fils, tous deux modèles d’obéissance à la volonté de Dieu. Malgré les conditions très difficiles et les épreuves, le père et le fils avaient un cœur orienté vers le Seigneur et avaient à cœur de se conformer à sa volonté, car leur passage dans le monde d’ici-bas n’était qu’éphémère... et c’est cet acte compris dans sa profondeur spirituelle qui inaugure l’islam comme une déprise de soi pour une remise de soi confiante et dans la paix à Dieu. Cette fête est l’occasion pour chaque musulman de renouveler sa foi et son adhésion confiante et paisible à Dieu. Le musulman réalise son propre besoin de renforcer ses liens d’affection entre les membres de sa famille, ses proches, ses voisins, ses amis, ses semblables en l’humanité, en oubliant les divergences et en leur pardonnant leurs offenses, tout en demandant le pardon pour ses propres offenses conscientes ou inconscientes qui ont pu froisser ou blesser une âme humaine.
Le vendredi n’est pas à proprement parler un jour de fête, mais c’est le jour le plus important de la semaine en raison de la prière du milieu de la journée, appelée parfois la prière médiane ou la prière du zénith, qui, le vendredi, revêt un caractère plus solennel et est accompagnée de deux sermons prononcés par un imam prédicateur.
Sixième jour de la semaine, le vendredi est pour les musulmans un jour aussi important que le dimanche pour les chrétiens et que chabbat (voir p. 167) pour les juifs par exemple. Toutefois, il ne s’agit pas d’un jour de repos. Dans la tradition religieuse islamique, c’est le jour de la congrégation ou jour du rassemblement. C’est l’étymologie même du mot qui désigne le vendredi en langue arabe, alors que, curieusement, les autres jours de la semaine n’ont de nom que leur rang : un, deux, trois, quatre, cinq, jour du rassemblement, sept. La sourate éponyme consacre l’importance de la prière en ce jour.
« Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la prière le jour du vendredi, accourez à l’invocation de Dieu et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez.
Puis quand la prière est achevée, dispersez-vous sur terre et recherchez quelque effet de la grâce de Dieu. Et invoquez beaucoup Dieu, afin que vous réussissiez.
Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s’y dispersent et te laissent debout. Dis : “Ce qui est auprès de Dieu est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Dieu est le meilleur des pourvoyeurs.”»
Coran, sourate 62, le vendredi, versets 9, 10 et 11
« Le vendredi est un jour excellent ; il est le plus distingué parmi les autres jours de la semaine aux yeux de Dieu, si bien qu’il surpasse l’aïd al-fitr et l’aïd al-adha. »
Hadith cité par Ibn Maja
La tradition rapporte que la sourate du vendredi a été révélée au prophète Muhammad à la suite d’un détournement d’attention de la part des fidèles. En effet, au moment de l’office, on a annoncé l’arrivée d’une importante caravane de marchandises et les fidèles ont presque tous accouru pour aller faire quelques affaires, sauf une douzaine d’entre eux restés poursuivre la prière jusqu’à son terme.
La prière du vendredi, jour de la congrégation, est une prière collective, se tenant au début de l’après-midi dans les grandes mosquées. Elle se caractérise par un prône composé de deux sermons, prononcé par l’imam prédicateur qui est le plus souvent l’imam de la mosquée où elle se déroule. Puis, l’imam descend de la chaire pour conduire la prière canonique réduite à deux unités au lieu de quatre.
Un hadith rapporté par al-Bokhari résume, en gros, ce que le fidèle doit accomplir pour cette prière : « Il n’y a pas un homme qui prend un bain le jour du vendredi, se purifie autant qu’il peut, se parfume ensuite et part à la mosquée, et une fois arrivé là-bas, ne saute pas les rangs entre deux personnes, fait ensuite ce qu’il doit faire comme prières surérogatoires et écoute attentivement lorsque l’imam parle sans que Dieu ne lui pardonne ces péchés entre ce vendredi et le suivant. »
Ce jour est le plus important de la semaine car il permet de se poser un moment et de fuir le vacarme tumultueux de la vie trépidante. En écoutant le sermon de l’imam et en méditant la prière, les fidèles approfondissent leur foi et leur confiance en Dieu.