A
Dans le travail sophrologique, alors que le sophrologue peut paraître en position haute puisqu'il connaît les techniques, il permet en fait au sophronisant* de se considérer comme sujet* à part entière, et ce par sa manière d'être, sa posture*. Cela implique que le praticien ait conquis sa réalité objective (voir « Principe de réalité objective »), qu'il soit le plus au clair possible avec lui-même afin de ne pas avoir besoin du sophronisant pour exister pleinement. Il peut ainsi laisser toute sa place à ce dernier, qui conquiert alors plus facilement sa réalité existentielle. L'alliance est une relation sujet-sujet.
Il ne s'agit pas non plus d'un autre nom du transfert, dont on fait état dans la cure psychanalytique où la relation mise en place s'appuie sur les représentations, les fantasmes. En sophrologie, l'accent est mis sur la réalité de ce que vit le sophronisant. Là encore, la posture du sophrologue est déterminante, pour que le sophronisant s'autorise à se placer dans sa réalité, y compris dans sa relation avec le praticien.
AUTHENTIQUE, INAUTHENTIQUE
Étym. : du gr. authentikos, « qui agit de sa propre autorité ».
Heidegger (1889-1976) s'intéresse dans Être et temps (1927) à la déchéance du Dasein et à son inauthenticité. Il appelle la « chute » ce mouvement interne qui affecte le Dasein (l'être-là, l'être-existant). Le Dasein peut tomber dans le vide et l'inanité de la vie quotidienne sans avoir conscience de ce processus. L'inauthenticité est ce qui se vit dans la superficialité, voire les apparences : « Ainsi se découvre un monde fondamental de la quotidienneté, mode que nous nommons déchéance du Dasein, avec un mouvement de chute dans l'inanité de l'être inauthentique et ce mouvement de la déchéance est un tourbillon. » Le Dasein finit par vivre à l'extérieur de lui-même : il est destitué de lui-même, tout en croyant se prendre en charge et conduire son existence, alors qu'il est sous la domination subreptice d'un « on » anonyme qui parle à sa place (voir « On (dictature du) »). La sophrologie, comme expérience d'ouverture à l'être, comme arrachement à l'inauthenticité du « on », favorise ce retour vers soi, vers sa propre essence, vers l'originaire, l'essentiel, l'authentique. Elle possède le caractère d'une véritable conversion (métanoïa) et constitue un nouveau point de départ, une naissance constamment renouvelée, nourrie par un accès vers sa liberté intérieure, vers une autre perception du monde et de soi, vers l'authenticité de son existence.
Corrélats : conscience sophronique – Dasein – être et étant – existence Heidegger – intégration dynamique de l'être – on (dictature du) – présence responsabilité – temps – valeurs ontologiques.
AUTONOMIE
Étym. : du gr. autonomos, de autos qui signifie « lui-même » et de nomos, « loi ». L'autonomie renvoie étymologiquement au pouvoir de se gouverner par sa propre loi. Sens ordinaire : capacité d'un sujet à s'autodéterminer, à se choisir librement.
Le sophrologue joue, à l'égard du sophronisant, un rôle de médiateur, de passeur, ayant pour objectif de transmettre un ensemble de techniques de manière active. Le sophronisant intègre, au fur et à mesure des séances, ces différentes techniques et s'achemine en toute autonomie vers sa propre pratique. Il apprend donc à se passer progressivement du sophrologue : de sa présence*, de son terpnos logos (voix, rythme de ses phrases, silences).