FABLES CHOISIES MISES EN VERS


(1694)

Le douzième livre des Fables paraît en 1694. Il contient les dix fables publiées dans les Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de Maucroix et de La Fontaine en 1685, ainsi que trois poèmes lyriques, Daphnis et Alcimadure, Philémon et Baucis et Les Filles de Minée, repris du même ouvrage (voir supra). La Fontaine y a également inséré deux contes, La Matrone d’Éphèse et Belphégor, qu’il avait précédemment publiés dans le Poème du Quinquina en 1682 (voir supra).

Ce volume est dédié au duc de Bourgogne qui est le fils du Dauphin auquel La Fontaine avait offert vingt-cinq ans plus tôt son premier recueil d’apologues (voir supra).

Moins un épanouissement qu’une synthèse des Fables, le livre s’ouvre et se referme sur deux œuvres que l’on pourrait considérer comme testamentaires : la première présente en un saisissant raccourci une allégorie de l’homme socialisé : en métamorphosant les compagnons d’Ulysse en bêtes, Circé ne fait en réalité que dévoiler leur vraie nature à laquelle ils refuseront de renoncer. Le Juge arbitre, l’Hospitalier et le Solitaire referme le livre – et l’œuvre tout entière de La Fontaine – sur la nécessité du retour sur soi, car

… on s’oublie en ces communs besoins

et

Apprendre à se connaître est le premier des soins

Qu’impose à tous mortels la Majesté suprême.

La Fontaine tire sa révérence :

Cette leçon sera la fin de ces Ouvrages :

Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !

Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages ;

   Par où saurais-je mieux finir ?

Ce seront les derniers vers qu’il publiera…