Chapitre IV Les héros et les morts
269. Voir Ōuchi Tsutomu, Fashizumu e no michi, Nihon no rekishi, vol. 24, Tōkyō, Chūō kōron-sha, 1971, p. 480-485 ; Peter Wetzler, Hirohito and War: imperial tradition and military decision making in prewar Japan, Honolulu, University of Hawai’i Press, 1998, p. 199-202.
270. Cf. Stefen Large, Emperor Hirohito and Showa Japan, London, Routledge, coll. « Nissan Institute », 2003 (1992), p. 76-131.
271. Awaya Kentarō, Tōkyō saiban e no michi, t. 1, op. cit., p. 177.
272. Cf. Herbert P. Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, op. cit., p. 387-392 et 439-486. Edward J. Drea, In the Service of the Emperor: Essays on the Imperial Japanese Army, Lincoln, University of Nebraska Press, 1998, p. 168-215.
273. Dès 1879, le texte de la « Volonté impériale sur l’éducation » (Kyōgaku seishi) explique : « Ainsi, dans les écoles élémentaires d’aujourd’hui, on accrochera, dès que les images auront été fournies, des portraits et des photographies de guerriers fidèles à l’empereur, d’enfants respectueux de leurs parents et de femmes vertueuses, d’hier et d’aujourd’hui, et on les montrera avant toute chose aux jeunes écoliers dès le début de leur scolarité » (nota bene : le terme traduit ici par « photographie » (shashin) peut désigner à l’époque tout portrait réaliste). Texte original disponible en ligne sur le site du ministère japonais de l’Éducation (www.mext.go.jp).
274. Kita Renzō (1876-1949), peintre de style occidental, reste connu pour ses paysages et ses décors de théâtre. Il réalisa entre 1937 et 1945 plusieurs tableaux de guerre.
275. Kawamura Kunimitsu, Seisen no ikonogurafi : tennō to heishi, senshisha no zuzō, hyōshō, Tōkyō, Seikyūsha, 2007, p. 37.
276. Cf. Michael Lucken, Grenades et amertume, op. cit., p. 106-115.
277. En japonais Arahitogami ou Akitsumikami. L’idée que l’empereur est une divinité, présente dans le Kojiki, fut réactivée à partir de 1937 avec la publication par le ministère de l’Éducation d’un texte important intitulé Kokutai no hongi, Les Principes fondamentaux du corps national.
278. Jean-Jacques Wunenburger, « L’image, le double, le dédoublement : l’impossible mystification de l’idole politique », in Ralph Dekoninck et al. (éd.), L’Idole dans l’imaginaire occidental, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 274.
279. Minobe Tatsukichi (1873-1948) est un juriste et homme politique qui défendait l’idée, dominante au cours de l’ère Taishō, selon laquelle la Constitution japonaise de 1889 considère que le pouvoir appartient à l’État et que l’empereur est le chef de l’État. Il fut ouvertement accusé à partir de 1934-1935 de lèse-majesté par les partisans d’une interprétation absolutiste pour qui le pouvoir était aux mains de l’empereur en vertu de son origine sacrée. Ses livres furent interdits et il abandonna en septembre 1935 son siège à la Chambre haute.
280. Cf. Hashikawa Bunzō, Nihon roman-ha hihan josetsu, op. cit., p. 64.
281. Sur cette chanson, voir Kindaichi Haruhiko et Anzai Aiko (éd.), Nihon no shōka, tome 3, Tōkyō, Kōdansha, 1982, p. 253.
282. En août 1871, juste après la Restauration de Meiji, le ministère des Affaires militaires adopta le premier projet national pour les funérailles et la commémoration des soldats. L’idée était de mettre sur pied un système cohérent et centralisé autour du shintō. Ce projet reposait sur trois piliers : la construction d’un réseau de sanctuaires à travers tout le territoire ; l’adoption de pratiques de célébration communes à l’échelle de la nation ; l’aménagement de cimetières rattachés aux sanctuaires. Il posait donc l’hypothèse de la généralisation des funérailles shintō, ce qui était une révolution. Pourtant, dans les faits, aucun cimetière ne fut construit à l’intérieur d’un sanctuaire, sauf à Ōsaka. Cf. Harada Keiichi, « Rikukaigun bochi seido-shi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), Irei to haka, Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan kenkyū hōkoku, n° 102, Sakura, Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan, 2003, p. 100 et suiv. Voir aussi dans le même volume l’étude très détaillée de Yokoyama Atsuo, « Kyū-Sanadayama rikugun bochi hensen shi », p. 11-93.
283. Les principaux desservants du Yasukuni étaient nommés par les armées – Suzuki Takao (1869-1964), qui fut le supérieur du Yasukuni de 1938 à 1946, était un général à la retraite. Le nom des défunts à sanctifier était lui aussi proposé par les armées. Enfin, le budget du sanctuaire dépendait des militaires.
284. Imai Akihiko, « Kyūhan ni okeru gokoku jinja no sōken », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 567-568.
285. À Harbin, en Mandchourie, on note la présence d’un sanctuaire pour la sauvegarde du pays construit en 1921. Plus généralement, il y avait en 1945 environ soixante-dix sanctuaires shintō hors du Japon, parmi lesquels une vingtaine en Mandchourie, idem à Taiwan, une douzaine en Corée, huit à Sakhaline et cinq en Chine.
286. Cf. Helen Hardacre, Shintō and the State, 1968-1988, Princeton, Princeton University Press, 1989, p. 91.
287. On sait d’après des cartes postales qu’il existait à Lüshun (Port-Arthur), sur le mont Baiyushan, un « sanctuaire-ossuaire », nom qui laisse entendre la présence de restes humains dans l’enceinte sacrée, tout comme à Ōsaka jusqu’en 1918. Il fut construit entre 1905 et 1908, et vraisemblablement détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
288. Voir par exemple Emmanuel Kattan, Penser le devoir de mémoire, Paris, PUF, coll. « Questions d’éthique », 2002, p. 29.
289. Cf. Imai Akihiko, Kindai Nihon to senshisha saishi, Tōkyō, Tōyō shorin, 2005, p. 259.
290. « Règlement sur le contrôle des cimetières et des inhumations » (Bochi oyobi maisō torishimari kisoku), 18 novembre 1884, art. 7 ; cf. Hōrei zensho, 1884, vol. 19, p. 507.
291. Voir Murakami Shigeyoshi, Irei to shōkon, Tōkyō, Iwanami shoten, 1974, p. 178.
292. Fujii Tadatoshi, « Mura hasshin no tokui na zaigō gunjin bunkai-shi », in Fujii Tadashi et Sekizawa Mayumi (éd.), Mura to senjō, Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan kenkyū hōkoku, n° 101, Sakura, Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan, 2003, p. 173. Parmi les autres activités dévolues aux associations d’anciens combattants figurent l’organisation des cérémonies funéraires, militaires et nationales, la préparation militaire des jeunes, le suivi des réservistes, le soutien aux blessés de guerre et aux familles de victimes, l’entretien de correspondances avec les soldats ou encore la publication de feuilles d’information.
293. Une première stèle fut édifiée en mai 1923, mais elle fut détruite en septembre par le tremblement de terre. Elle fut reconstruite en 1925.
294. Tama shishi, n° 4, Tama, Tama-shi, 1990, p. 440-442 ; Tama chōshi, Tama, Tama-chō, 1970, p. 317.
295. Kawano Chūji, Gakuseihei no shuki, Tōkyō, Sanseidō, 1942, p. 92.
296. Cf. Ichinose Toshiya, Furusato wa naze heishi wo koroshita ka, Tōkyō, Kadokawa shoten, 2010, p. 93-102.
297. NHKA, Nippon nyūsu, n° 238, 21 décembre 1944.
298. Kim Nan-gu, « Senzen senchūki ni okeru shōi gunjin engo seisaku ni kan suru kenkyū : shokugyō hogo taisaku no nikkan hikaku », Kyūshū kango fukushi daigaku kiyō, vol. 7-1, 2005, p. 45-57.
299. Cf. Ichinose Toshiya, Furusato wa naze heishi wo koroshita ka, op. cit., p. 93.
300. En japonais « Gunjin engo kyōiku yōkō ». Cette circulaire du ministère de l’Éducation, datée du 27 février 1940, insistait sur la nécessité : 1) d’inculquer un esprit de gratitude à l’égard des militaires ; 2) d’aider et soutenir les blessés de guerre ; 3) d’être solidaire avec les familles de militaires et les familles de victimes.
301. Pour une étude de cas, voir Aoki Shōji, « Nōsonbu ni okeru gunjin engo kyōiku no seiritsu to tenkai », Yamagata kenritsu hakubutsukan kenkyū hōkoku, n° 26, janvier 2008, p. 1-25.
302. Cf. Ichinose Toshiya, « Kami no chūkonhi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 604 et suiv.
303. Sur les cérémonies de départ à l’armée, parfois appelées fêtes des Papiers rouges (Akagami no matsuri) en référence à la couleur de l’ordre de conscription, voir Kira Yoshie, « Shōwa-ki no chōhei, heiji shiryō kara mita heishi no miokuri to kikan », in Fujii Tadatoshi et Sekizawa Mayumi (éd.), op. cit., p. 285-304.
304. La gestion des cimetières fut déléguée en 1939 par le gouvernement à la Société à la gloire des âmes fidèles du Grand Japon (Dai-Nippon chūrei kenshō-kai), elle-même divisée en autant de sections qu’il y avait de zones militaires ; voir Inoue Shōichi, Senjika Nihon no kenchikuka, Tōkyō, Asahi shibunsha, coll. « Asahi shosen », 1995, p. 138.
305. Yamabe Masahiko, « Zenkoku rikukaigun bochi ichiran », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 696-611 (pagination inversée).
306. Cette disposition est régulièrement répétée dans les textes administratifs, ce qui suggère une difficulté à la faire appliquer. Parmi les premières occurrences, voir le décret du ministère de l’Armée de terre du 24 juillet 1886, reproduit dans Harada Keiichi, in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 118.
307. Tsuchi to heitai (La terre et les soldats) fut mis en scène par Tasaka Tomotaka (Nikkatsu Tamagawa eiga, 1939), d’après le roman populaire de Hino Ashihei.
308. Voir par exemple le témoignage d’Isaac Titsingh, Cérémonies usitées au Japon pour les mariages et les funérailles, Paris, A. Nepveu, 1819, p. 178.
309. Cf. Namihira Emiko, « Heishi no itai to heishi no irei », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 496 (article repris dans Namihira Emiko, Nihonjin no shi no katachi, Tōkyō, Asahi shinbunsha, 2004, 122-206).
310. Harada Keiichi, « Rikukaigun bochi seido-shi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 119.
311. Cf. Arakawa Shōji, « Heishi ga shinda toki : senshisha kōsō no keisei », Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan hōkokusho, n° 147, 2008, p. 35-63.
312. Bernard Faure, L’Imaginaire du Zen, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Japon », 2011, p. 40 et 133.
313. Harada Keiichi, « Rikukaigun bochi seido-shi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 141.
314. Ibid., p. 125.
315. Ibid., p. 143-144.
316. Les ossuaires étaient généralement inaugurés suivant les deux rites shintō et bouddhique. Il semble que la fin des années 1930 soit marquée par un regain de signes religieux, avec l’apparition notamment de vasques (mizubachi) et de fleurs devant les tombes, comme dans les cimetières bouddhiques.
317. Trois catégories d’ossuaires furent envisagées en 1939. La première correspondait aux besoins outre-mer. La deuxième catégorie concernait les monuments pour les grandes villes de l’archipel, qui furent, en premier lieu, édifiés dans l’enceinte des cimetières militaires. La troisième, enfin, pour les villes et les villages qui n’avaient pas de cimetières militaires propres. Dans ces derniers cas, les monuments devaient être érigés « en terrain public », mais, dans les faits, on en trouve plusieurs au sein de sanctuaires shintō (qu’ils soient militaires ou non), dans lesquels ils jouxtent des stèles commémoratives ; cf. Harada Keiichi, « Rikukaigun bochi seido-shi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 144 ; Murakami Shigeyoshi, Irei to shōkon, op. cit., p. 182.
318. La taille réglementaire des urnes était de 10 cm de diamètre pour 20 cm de hauteur environ (art. 10 du décret du 5 mai 1938).
319. Yokoyama Atsuo et Morishita Tōru, « Ōsaka-funai no Takatsuki to Shinodayama no rikugun bochi », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 176.
320. La tour funéraire fut à la mode tout au long de la guerre sino-japonaise : tous les grands architectes (Kishida Hideto, Sakakura Junzō, Maekawa Kunio), ainsi que plusieurs jeunes qui deviendront célèbres par la suite (Tange Kenzō), furent sollicités pour travailler sur ce thème. Si, dans la conception de fond, ils ne diffèrent pas fondamentalement des monuments réalisés en Europe après la Première Guerre mondiale, ils s’en distinguent par un parti pris résolument épuré, synthèse entre le modernisme d’un Le Corbusier et une tradition japonaise réinventée sur le modèle du Palais retiré de Katsura.
321. « Picture of the week », Life, 22 mai 1944, p. 34-35.
322. La première image montrant des soldats américains morts a été publiée dans Life en septembre 1943 (20 septembre 1943, p. 34-35). Même après cette date, les représentations jugées violentes restent interdites ; cf. Andrew J. Huebner, The Warrior Image: soldiers in American culture from the Second World War to the Vietnam Era, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2008, p. 104-105.
323. Voir John Dower, War Without Mercy, op. cit., p. 15-146.
324. Tes os dans mes bras, camarade (Sen.yū no ikotsu wo daite, 1942) est une chanson militaire écrite par Tsujihara Minoru. Promue par l’armée, elle fut diffusée dans plusieurs interprétations par quatre maisons de disques.
325. NHKA, Shōgen, témoignage de Satō Haruo, 2007.
326. Namihira Emiko, « Heishi no itai to heishi no irei », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 500.
327. Kageyama Masao, Kamera senki, Tōkyō, Arusu, 1943, p. 252-253.
328. NHKA, Shōgen, témoignages de Miyazaki Yoshishige (24 juin 2007), Takahira Saburō (1er juin 2007), Sasajima Shigekatsu (mars 2008), Satō Tomoharu (11 juin 2008).
329. Ibid., témoignage de Sekiguchi Sakae (3 juin 2008).
330. Namihira Emiko, « Heishi no itai to heishi no irei », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 501.
331. Cf. Sensō taiken no kiroku to katari ni kan suru shiryō chōsa, 2 vol., Sakura, Kokuritsu rekishi minzoku hakubutsukan, 2004, 1410 p.
332. Ibid., vol. 2, p. 775.
333. Ibid., vol. 2, p. 988 et 1312.
334. Cité par Namihira Emiko dans « Heishi no itai to heishi no irei », in Arai Katsuhiro, Ichinose Toshiya (éd.), op. cit., p. 509.
335. Nakamura Tokurō, dans Ces voix qui nous viennent de la mer, op. cit., p. 156.
336. Lettre signée Kentarō du 27 avril 1945, reproduite en ligne sur le site http://www.warbirds.jp/senri/12-3/02tubasa/12inudoo/index.html (dernière consultation : septembre 2012).
337. Voir le journal de Maeda Shōko, in Muranaga Kaoru (éd.), Chiran tokubetsu kōgekitai, Kagoshima, Japuran, 1989, p. 78.
338. Cf. http://www.warbirds.jp/senri/jasdf/16kuri/03toko.html (dernière consultation : septembre 2012).
339. Cf. Ces voix qui nous viennent de la mer, op. cit., p. 205-206.
340. NHKA, Nippon nyūsu, n° 235, 30 novembre 1944.
Chapitre V Peur et destruction
341. « Tekki wa kanarazu kuru », Shashin shūhō, n° 252, 23 décembre 1942, p. 12.
342. Unno Jūza, Bakugeki-ka no teito. Kūshū sōsōkyoku, in Unno Jūza zenshū, vol. 1, Tōkyō, San.ichi shobō, 1990, p. 325. Unno Jūza (1897-1949) est un romancier populaire. Il compte parmi les pères du roman de science-fiction au Japon. Pendant la guerre, il travailla ponctuellement pour la marine. En 1947, il fit l’objet d’une enquête dans le cadre de la procédure d’exclusion des services publics mise en place sur demande du SCAP (commandement suprême des forces alliées), mais aucune charge ne fut retenue contre lui.
343. Ibid., p. 421.
344. Ibid., p. 407.
345. Ibid., p. 353.
346. Ibid., p. 418.
347. Ōba Yahei, « Kūshū to Nihon », Kaizō, Tōkyō, septembre 1933, p. 156.
348. Ibid., p. 160-161.
349. Cf. Kuroda Yasuhiro, Teikoku Nihon no bōkū taisaku, Tōkyō, Shinjinbutsu ōraisha, 2010, p. 93 et suiv.
350. Cf. Kenneth P. Werrell, Blankets of Fire: U.S. bombers over Japan during World War II, Washington, Smithsonian Institution Press, 1996, p. 38-40.
351. Cf. Foreign Affairs, vol. 12, New York, Council on Foreign Relations, juillet 1934, p. 596.
352. Kiryū Yūyū (1873-1941) était éditorialiste au Shinano Mainichi shinbun. Dans son article, il ajoute : « On a beau dire “Vous garderez votre calme !”, “Vous resterez tranquille !”, et faire tous les jours des exercices, le moment venu, non seulement on verra l’instinct de peur dans les yeux affolés des citoyens fuyant en désordre sans savoir quoi faire, mais on peut imaginer que les bombes larguées provoqueront des incendies, que le feu se propagera partout et transformera le monde en scène des plus terribles enfers, à l’image de la catastrophe que l’on a connue lors du grand tremblement de terre du Kantō. Il est possible de plus que de telles attaques se reproduisent. Par conséquent, combattre les avions ennemis au-dessus du Kantō, au-dessus de la capitale, implique inéluctablement la défaite de nos armées. » Bien que le point de vue exprimé dans cet article connût un large écho, sa tonalité fut jugée défaitiste, et, sous la pression de l’Association des anciens combattants, qui lança un mouvement de boycott contre le journal, Kiryū fut poussé à la démission. Kiryū Yūyū, « Kantō bōkū dai-enshū wo warau », Shinano Mainichi shinbun, 11 août 1933 ; consultable en ligne sur Aozora.gr.jp.
353. Les décrets d’application rendaient la loi sur la défense aérienne valable en Corée et à Taiwan.
354. Ishikawa Shōji, « Daiikkai Kitakyūshū bōkū enshū (1931.7) », Hōsei kenkyū, n° 55, Kyūshū daigaku hōsei gakkai, 1989, p. 352.
355. Ibid., p. 351.
356. Kiyosawa Kiyoshi, Ankoku nikki, SSBZ, vol. 14, p. 42. Kiyosawa Kiyoshi (1890-1945), journaliste spécialiste des États-Unis. Il rédigea pendant la guerre un journal personnel dans lequel il se montre très lucide sur la situation militaire et très critique vis-à-vis du pouvoir.
357. Miyamoto Yuriko, « Tabata no kisha sono hoka », Fujin, n° 1, juillet 1947 ; MYZ, vol. 17, p. 714.
358. Cf. Tanabe Heigaku, « Sokai to funen toshi no kensetsu », Kaizō, mars 1943, p. 41-48. Tanabe Heigaku (1898-1954) était professeur d’architecture et spécialiste des mesures anti-incendie.
359. Ibid., notamment p. 45.
360. « Dokugun, sōretsu no funsen », Asahi shinbun, 27 juin 1944, p. 1.
361. NHKA, Nippon nyūsu, n° 228, 12 octobre 1944.
362. « Tekigun no raishū hinpan », Asahi shinbun, 26 juin 1944, p. 1.
363. NHKA, Nippon nyūsu, n° 141, 16 février 1942, et n° 230, 26 octobre 1944.
364. Cf. John David Chappell, Before the Bomb: how America approached the end of Pacific war, Lexington, University Press of Kentucky, 1997, p. 76-77, 177.
365. Sur l’ensemble de l’année 1944, on ne recense pas moins de 315 millions d’entrées dans les salles de cinéma au Japon ; cf. Furukawa Takahisa, Senjika no Nihon eiga, op. cit., p. 209.
366. Cf. Ōnuki Ken.ichirō, Tokkōtai shinburyō : shōgen kikanhei wa jigoku wo mita, Tōkyō, Kōdansha, 2009.
367. Umi yukaba (Si je vais en mer) est un poème extrait du Man.yōshū (Recueil des dix mille feuilles, viiie siècle) et attribué à Ōtomo no Yakamochi. Il fut mis en musique en 1880, puis de nouveau en 1937. C’est cette dernière version qui fut utilisée à la fois comme hymne patriotique et hymne funèbre pendant la guerre.
368. Engelbert Kaempfer, Histoire naturelle, civile et ecclésiastique de l’empire du Japon, tome 2, traduit de l’anglais par Scheuchzer, La Haye, P. Gosse et J. Neaulme, 1729, p. 57.
369. « Kokunai tokkōtai sono ta kore ni rui suru minkan undō no shidō torishimari ni kan suru ken », 25 (?) avril 1945, in Jūgonen sensō gokuhi shiryōshū, vol. 23, Tōkyō, Fuji shuppan, 1990, p. 6.
370. Les bataillons de volontaires citoyens (Kokumin giyū tai) furent constitués en juin 1945 en remplacement de l’Association de soutien au Trône. Ils concernaient aussi bien les hommes que les femmes. Dans la foulée, le 23 juin 1945, fut promulguée la loi sur le service militaire des volontaires (Giyūhei ekihō), permettant la mobilisation des hommes de 15 à 60 ans et des femmes de 17 à 40 ans. Elle ne fut quasiment pas mise en œuvre. Il faut donc bien distinguer les bataillons civils, qui furent très actifs dans les dernières semaines du conflit, et les bataillons combattants, dont seulement trois ont été constitués dans les secteurs des chemins de fer et du transport maritime. La confusion est d’autant plus facile qu’une des activités des bataillons civils était l’entraînement militaire.
371. NHKA, Nippon nyūsu, n° 237, 15 décembre 1944.
372. John Hersey, « Kamikaze », Life, n° 19-5, 30 juillet 1945, p. 75.
373. « Kaishū de ageyo. Jūgo no daisenka », Taisei yokusankai Hiroshima-ken shibu, circa décembre 1944. Collection du Mémorial pour la paix de Hiroshima.
374. Voir Hirase Reita, « Sensō to bijutsu korekushon », in Kinoshita Naoyuki (éd.), Kōza Nihon bijutsu-shi, vol. 6, Tōkyō daigaku shuppan-kai, 2005, p. 144-145. Voir aussi « Tōkyō no dōzō (14) : Mubō na sensō no gisei », Tōkyō shinbun, 16 novembre 1959.
375. Cf. Okugai chōkoku chōsa hozon kenkyūkai kaihō, n° 3, op. cit., p. 59, 69, 232, 285.
376. Ibid., p. 265.
377. Ibid., p. 105, 237, 249.
378. Ibid., p. 326.
379. Cf. Tadayoshi Sakurai, Niku-dan : mitraille humaine. Récit du siège de Port-Arthur, Paris, A. Challamel, 1913. En anglais, cet ouvrage fut traduit dès 1907 par Honda Masujirō sous le titre Human Bullets: a soldier’s story of Port-Arthur (Boston, Houghton, Mifflin & Co).
380. Nakazato Kaizan, Hyakushō Yanosuke no hanashi, in Nakazato Kaizan zenshū, vol. 19, Tōkyō, Chikuma shobō, 1972, p. 18. Nakazato Kaizan (1885-1944) est, entre autres, l’auteur de Daibosatsu tōge (Le col du grand bodhisattva), roman-fleuve en 41 volumes, publié entre 1913 et 1941.
381. La lecture shinpū était surtout utilisée dans l’armée. La lecture kamikaze, plus naturelle, fut utilisée dans les médias japonais dès novembre 1944 ; cf. NHKA, Nippon nyūsu, n° 232, 16 novembre 1944.
382. Yasuoka Masahiro, « Mainichi shi wo narau kokoro », Asahi shinbun, 21 août 1944, p. 2. Yasuoka Masahiro (1898-1983) est un penseur néoconfucianiste et conseiller politique. On lui prête un rôle dans la rédaction de la déclaration impériale du 15 août 1945.
383. Takamura Kōtarō, Kamishio tokubetsu kōgekitai, in Shūkan shōkokumin, avril 1945 ; cf. Takamura Kōtarō zenshikō, vol. 2, Tōkyō, Nigensha, 1967, p. 634.
384. Maurice Pinguet, La Mort volontaire au Japon, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1984, p. 257. Nous mettons en italiques.
385. Emiko Ohnuki-Tierney, Kamikaze Diaries: Reflections of Japanese Student Soldiers, Chicago, The University of Chicago Press, 2006, p. 2.
386. Ibid., notamment p. 69, 101, 133.
387. Satō Shinpei, in Chiran tokubetsu kōgekitai, op. cit., p. 21.
388. Sasaki Hachirō, cité dans Emiko Ohnuki-Tierney, Kamikaze Diaries: Reflections of Japanese Student Soldiers, op. cit., p. 62.
389. La fleur de cerisier est un symbole associé à la vaillance masculine. Les premiers kamikazes, en octobre 1944, furent qualifiés de wakazakura, de « jeunes fleurs de cerisiers ». Le chrysanthème est le symbole de la famille impériale ; cf. Emiko Ohnuki-Tierney, Kamikaze, Cherry Blossoms, and Nationalisms: the militarization of Aesthetics in Japanese history, Chicago, University of Chicago Press, 2002, p. 10. Voir aussi NHKA, Nippon nyūsu, n° 232, 9 novembre 1944 ; n° 237, 15 décembre 1944 ; n° 252, 9 juin 1945.
390. Il n’y eut en revanche, à cause des délais de fabrication, que très peu de films réalisés avant août 1945 sur les kamikazes. Le plus célèbre est Ai to chikai (L’amour et le serment, 1945, 74 min), un film d’Imai Tadashi et Choi In-kyu, avec Shimura Takashi, prenant pour thème l’enrôlement d’un Coréen dans les forces d’assaut spéciales. Ayant reçu l’autorisation de diffusion au début de l’été 1945, il ne fut quasiment pas montré. Longtemps supposé perdu, une copie en a été retrouvée récemment.
391. Cf. Inoue Shōichi, Senjika Nihon no kenchikuka, op. cit., p. 180 et suiv.
392. Cf. Kenneth P. Werrell, Blankets of Fire: U.S. bombers over Japan during World War II, op. cit., p. 150 et suiv.
393. Ibid., p. 163.
394. Unno Jūza, Kūshū miyako nikki, in Unno Jūza zenshū, vol. hors série 2, Tōkyō, San.ichi shobō, 1993, p. 34.
395. Cf. Rapport récapitulatif de la Commission d’étude des États-Unis sur les bombardements stratégiques, in Michael Lucken et al. (éd.), Le Japon après la guerre, Arles, Picquier, 1997, p. 358.
396. Les archives du journal Asahi ont conservé l’exemple d’un article censuré pour avoir précisé les lieux détruits ; cf. Asahi shinbun shusai han (éd.), Sengo 50 nen : Media no kenshō, Tōkyō, San.ichi shobō, 1996, p. 62.
397. Cette photographie fut reprise dans la plupart des journaux et magazines ; voir par exemple Shashin shūhō, n° 364-365, 28 mars 1945, non paginé ; Asahi gurafu, n° 167, 28 mars 1945, p. 3.
398. NHKA, Nippon nyūsu, n° 248, 22 mars 1945.
399. Cf. Tadama Eikichi (éd.), Kokubō to shashin no satsuei, Tōkyō, Hakubunkan, 1941, p. 1, reproduit en fac-similé dans Okudaira Yasuhiro (éd.), Gunki hogo hō, Genron tōsei bunken shiryō shūsei, vol. 18, Tōkyō, Nihon tosho sentā, 1992.
400. Ibid., p. 15.
401. Kiyosawa Kiyoshi, SSBZ, vol. 14, p. 77.
402. Tadama Eikichi (éd.), Kokubō to shashin no satsuei, op. cit., p. 17, 18 + illustrations.
403. « Kūshū-ji ni okeru bōchō sochi ni kan suru ken », 7 mai 1942, cité dans Nakazawa Akira, Tōkyō ga senjō ni natta hi, Tōkyō, Kindai shōbōsha, 2001, p. 29.
404. Kaigunshō, « Shinbun keisai jikō kyohi hantei yōryō » ; cité dans « Shashin ga kataru sensō », Asahi shinbun, 14 septembre 2006, p. 20.
405. Cf. Ishikawa Kōyō, Tōkyō daikūshū no zenkiroku, Tōkyō, Iwanami shoten, 1992, p. 5.
406. Elias Canetti, « Journal du docteur Hachiya d’Hiroshima », La Conscience des mots, Paris, Albin Michel, 1984, p. 254.
407. Takamura Kōtarō, « Shigoto wa kore kara », Takamura Kōtarō zenshū, vol. 9, Tōkyō, Chikuma shobō, 1957, p. 365 ; voir aussi dans le même volume « Risai no ki », p. 362, 363.
408. Takamura Kōtarō, Shō konouchi ni ari, Takamura Kōtarō zen-shikō, vol. 2, Tōkyō, Nigen-sha, 1967, p. 640 (poème daté du 18 juillet 1945). Dans le même volume, voir aussi « Kunpū no gotoku », p. 639.
409. Voir par exemple « Rittai wa itsuka naishi hangetsu », Asahi shinbun, 22 mars 1945, p. 4.
410. Sakaguchi Ango, Nihon bunka shikan, Tōkyō, Buntaisha, 1943, rééd. Hyōronsha, Tōkyō, 1978, p. 38. Sakaguchi Ango (1906-1955), romancier, auteur de La Chute et de L’Idiote (Éd. Philippe Picquier).
411. Kikuchi Kan et al., « Kessen goraku dangi », Kaizō, juin 1944, p. 51. Kikuchi Kan (1888-1948), romancier et critique littéraire. Fondateur de la revue Bungei shunjū et initiateur des prix Akutagawa et Naoki, il est pendant la guerre président du conseil d’administration de l’Association patriotique de la littérature du Japon.
412. Kaneko Mitsuharu, Sabishisa no uta, Kaneko Mitsuharu shishū, Tōkyō, Iwanami shoten, 1991, p. 190. Sabishisa no uta (Le chant de la tristesse) est daté du 5 mai 1945. Il fut publié pour la première fois dans Rakkasan (Parachutes) en 1948.
413. Cf. « Risai shitai shori yōkō », in Tōkyō daikūshū sensaishi, vol. 5, Tōkyō, Tōkyō daikūshū wo kiroku suru kai, 1974, p. 576-578, 584, 593.
414. Theodor Adorno, Minima moralia, Paris, Payot, 1991 (1980), p. 54.
415. « Risai shitai shori yōkō », in Tōkyō daikūshū sensaishi, vol. 5, op. cit., p. 576.
416. Ibid., p. 580.
417. Cf. Lisa Yoneyama, Hiroshima Traces, Berkeley, University of California Press, 1999, p. 152 et suiv.
418. Cf. Hiroshima genbaku sensai shi (plus loin HGSS), vol. 2, Hiroshima, Hiroshima-shi, 1971, p. 13-14, 61 et 68 (nous reprenons la pagination de la version électronique diffusée sur le site du musée mémorial pour la Paix de Hiroshima, qui est différente de celle de la version papier).
419. Ibid. Compte tenu des nombreuses incertitudes liées à la débâcle militaire, les spécialistes travaillent souvent sur la base 340 000 personnes présentes le 6 août 1945 à Hiroshima, nombre qui correspond au recensement de février 1944.
420. Nagai Takashi, Nagasaki no kane, Tōkyō, Hibiya shuppansha, 1949 ; SSBZ, vol. 13, p. 140. En français, Paul Nagai, Les Cloches de Nagasaki, Paris, Casterman, 1958, p. 52.
421. RERF (éd.), A Brief Description, Hiroshima, RERF, 2008, p. 44.
422. Hiroshima Nagasaki : genshi bakudan no kiroku, Tōkyō, Heiwa no atorie, 2000 (1978). Il existe de ce livre des versions en anglais, français, espagnol, allemand et espéranto.
423. Sur Yamahata Yōsuke (1917-1966), voir, de l’auteur, « Hiroshima, Nagasaki, des photographies pour abscisse et ordonnée », Études photographiques, n° 18, Paris, SFP, mai 2006 ; 1945-Hiroshima : les images sources, Paris, Hermann, 2008, p. 128-143.
424. Yamahata Yōsuke, « Nagasaki satsuei memo », in Kitajima Muneto (éd.), Genbaku no Nagasaki, Tōkyō, Daiichi shuppan, 1952, p. 24.
425. Cf. Hiroshima wa dō kiroku sareta ka, Tōkyō, NHK shuppan, 2003, p. 200.
426. Michael Lucken, 1945-Hiroshima : les images sources, op. cit., p. 45.
427. Cf. Hayashi Hirofumi, « Shinten suru Amerika no sensō kankei shiryō no kōkai. Bei kokuritsu kōbunshokan shiryō chōsa hōkoku 2 », Kikan sensō sekinin kenkyū, n° 37, septembre 2002, p. 93. Cette information était connue à travers de nombreux témoignages, mais aucun texte d’époque ne l’attestait avant la découverte en 2002 par Hayashi de documents dans les archives américaines.
428. Michael Lucken, 1945-Hiroshima : les images sources, op. cit., p. 43-44.
429. Hachiya Michihiko, Hiroshima nikki, in Nihon no genbaku kiroku, vol. 6, Tōkyō, Nihon tosho sentā, 1991, p. 197-198. En français, voir Hachiya Michihiko, Journal de Hiroshima, Paris, Albin Michel, 1956, p. 213-214. Ici, notre traduction.
430. « Press code for Japan », in Takemae Eiji (éd.), GHQ shirei sōshūsei, vol. 2, Tōkyō, Emuti shuppan, 1993, p. 61. Cet article est repris dans le Code de la radio (Radio code) du 22 septembre 1945 (ibid., p. 72).
431. Monica Braw, The Atomic Bomb Suppressed: American censorship in occupied Japan, London, M.E. Sharpe, 1991, p. 41 et suiv.
432. Cf. Ann Sheriff, Japan’s Cold War: media, literature, and the law, New York, Columbia University Press, 2009. Voir aussi Kenji Ito, « Robots, A-bomb and War: cultural meanings of science and technology in Japan around World War II », in Robert Jacobs (éd.), Filling the Hole in the Nuclear Future: art and popular culture respond to the bomb, Plymouth, Lexington Books, 2010, p. 87-89.
433. Monica Braw, op. cit., p. 12.
434. « Rescrit impérial sur la fin de la guerre de la Grande Asie orientale », traduit par Jacques Joly, in Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 349.
435. Ōta Yōko (1906-1963), écrivain née à Hiroshima qui commença une carrière littéraire dans les années 1930. Présente à Hiroshima le 6 août 1945, elle publia le 30 août dans l’Asahi « Une lumière comme celle des abysses » (Kaitei no yō na hikari), qu’on peut considérer comme le premier récit littéraire de la catastrophe. Elle publia par la suite La Ville des cadavres (Shikabane no machi, 1948) et Lambeaux humains (Ningen boro, 1951).
436. Cf. NHKA, Nippon nyūsu, n° 257, 22 septembre 1945 ; Takei Takeo, Genshi bakudan, Tōkyō, Dōmei tsūshinsha, 1945, 31 p. ; Sagane Ryōkichi, Genshi bakudan, Tōkyō, Asahi shinbunsha, 1945, 57 p.
437. Cf. Monica Braw, op. cit., p. 19-20.
438. D’après Herbert Bix, « The Shōwa’s Emperor Monologue and the Problem of War Responsability », Journal of Japanese Studies, n° 18-2, 1999, p. 302.
439. NHKA, Nippon nyūsu, n° 257, 22 septembre 1945.
440. Cf. « Hiroshima ni toritsuita akurei », Asahi shinbun, 25 août 1945, p. 2.
441. Cf. Michael Lucken, 1945-Hiroshima : les images sources, op. cit., p. 152-154.
442. NHKA, Nippon nyūsu, n° 257, 22 septembre 1945.
443. John Dower, Embrassing Defeat, Japan in the wake of world war II, New York, Norton, 1999, p. 291.
Chapitre VI Les coordonnées complexes de l’après-guerre
444. Hara Hiroko, « Sōuru de no 1945 nen 8 gatsu 15 nichi », in Kodomo tachi no 8 gatsu 15 nichi, Tōkyō, Iwanami shoten, 2005, p. 186. Hara Hiroko (née en 1934) est une anthropologue qui a contribué au développement des gender studies au Japon.
445. La première cérémonie nationale de deuil pour les morts à la guerre fut organisée le 15 août 1963 dans le Hall métropolitain de Hibiya (Hibiya kōkaidō). En 1964, elle fut transférée au sanctuaire du Yasukuni. Depuis 1965, elle se tient chaque année au Nippon budōkan (palais des Arts martiaux du Japon), construit symboliquement en 1964 à l’emplacement de l’ancienne caserne du régiment de la Garde impériale.
446. « Kyū-kokkakan no maisō hi », « Tensei jingo », Asahi shinbun, 15 août 1946, p. 1 ; « Heiwa kinen dē », Yomiuri shinbun, 15 août 1946, p. 1.
447. Voir par exemple le texte d’Oda Sakunosuke, « Shūsen zengo », Shinsei Nippon, Ōsaka, novembre 1945. Cet article, qui ne figure pas dans les œuvres complètes de l’auteur, est consultable en ligne sur Aozora.gr.jp.
448. On notera qu’un groupe d’officiers partisans de la résistance armée tenta dans la nuit du 14 au 15 août 1945 de récupérer l’enregistrement du message impérial, au motif affiché de préserver le système impérial. Une des plus anciennes descriptions de cette affaire se trouve dans Masuo Kato, The Lost War, New York, A. A. Knopf, 1946, p. 237-245.
449. Hachiya Michihiko, Hiroshima nikki, SSBZ, vol. 13, p. 73.
450. Oda Sakunosuke, « Shūsen zengo », op. cit.
451. NHKA, Nippon nyūsu, n° 255, 6 septembre 1945.
452. Pour une approche juridique, voir Lazar Focsaneanu, « Les traités de paix du Japon », Annuaire français de droit international, vol. 6-6, 1960, p. 256-290. La version française du traité de San Francisco a été publiée au Journal officiel, n° 135, 5 juin 1952, p. 5631-5638.
453. Voir les tableaux proposés par Satō Takumi, dans Hachi gatsu jūgo nichi no shinwa, Tōkyō, Chikuma shobō, 2005, p. 264-270.
454. Cf. Komori Yōichi, Tennō no gyokuon hōsō, Tōkyō, Asahi shinbun shuppan, 2008, p. 32-42 et 48-49.
455. Cf. Satō Takumi, Hachi gatsu jūgo nichi no shinwa, op. cit., p. 21-67.
456. Le texte a pour titre exact « Rescrit impérial sur la fin de la guerre de la Grande Asie orientale ». Voir la présentation et la traduction de Jacques Joly dans Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 347-351.
457. Voir Avner Ben Amos, « La commémoration sous le régime de Vichy », in Christophe Charle et al. (éd.), La France démocratique, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, p. 398.
458. Cf. Chaen Yoshio, Misshitsu no shūsen shōchoku, Tōkyō, Yūshōdō shuppan, 1989 ; Takeyama Akiko, Gyokuon hōsō, Tōkyō, Bansei-sha, 1989 ; Satō Takumi, Hachi gatsu jūgo nichi no shinwa, op. cit. ; Komori Yōichi, Tennō no gyokuon hōsō, op. cit.
459. NHKA, Nippon nyūsu, n° 257, 22 septembre 1945.
460. On notera toutefois que l’offensive soviétique se poursuivit au nord du Japon jusque début septembre 1945.
461. Toyoshima Yoshio, « Aratana sekai shugi », in Toyoshima Yoshio chosaku shū, vol. 6, Tōkyō, Miraisha, 1967, p. 393. Toyoshima Yoshio (1890-1955) est un romancier et universitaire spécialiste de littérature française. Il a traduit en japonais Les Misérables de Victor Hugo et Jean-Christophe de Romain Rolland.
462. Cf. Eiji Takemae, The Allied Occupation of Japan, New York, The Continuum International Publishing Group, 2003 (2002), p. 60-73.
463. Ibid., p. 67-68.
464. Supreme Commander for the Allied Powers (commandant suprême des forces alliées). Il s’agit du titre spécifique du général MacArthur, puis de son successeur, le général Ridgway. Toutefois, par extension, il désigne aussi toute l’administration placée sous son commandement.
465. Cf. Ara Takashi, « Senryōki ni okeru higunjika to busō kaijo : toku ni senryōgun no katanagari wo chūshin to shite », Shien, n° 51, mars 1993, p. 15-40.
466. Miyamoto Yuriko, « Sensō wa watashitachi kara subete wo ubau », Gendai josei jūni kō, Tōkyō, Nauka-sha, 1950 ; MYZ, vol. 15, p. 322.
467. Le bâtiment du Gouvernement général de Corée (Chōsen sōtokufu) fut construit entre 1916 et 1926 d’après des plans de l’architecte allemand George de Lalande (1872-1914).
468. De 1986 à 1995, le bâtiment abrita le musée national de Corée.
469. Sejong (1397-1450), quatrième monarque de la dynastie Joseon, régna de 1418 à 1450. Yi Sunshin (1545-1598). La galerie d’exposition qui leur est consacrée se trouve à l’intérieur du Centre culturel Sejong (Sejong munhwa hoegwan), à Gwanghwamun.
470. Le 25 août 2011, la République démocratique de Corée et la République de Corée ont émis à Pyongyang une déclaration commune affirmant : « Les Japonais impérialistes ont manigancé le traité [d’annexion de 1910] à partir du traité d’Ulsa en cinq points [de 1905], apportant aux Coréens le malheur d’une nation sans État et leur imposant une misère et une souffrance indescriptibles, ainsi que d’énormes sacrifices. Bien que ces faits soient solidement établis, le Japon, depuis sa défaite, ne s’est jamais excusé, et n’a apporté aucune réparation à ces crimes terribles. Au contraire, son hostilité à la nation coréenne est devenue frénétique » ; cf. http://www.kcna.co.jp/item/2011/201108/news25/20110825-20ee.html (dernière consultation : septembre 2012).
471. Nitchūkan sankoku kyōtsū rekishi kyōzai iinkai (éd.), Mirai wo hiraku rekishi : Higashi Ajia sankoku no kingendaishi, Tōkyō, Kōbunken, 2005, p. 67-84 et 136-145.
472. Ibid., p. 88-91.
473. Ibid., p. 221. Le manuel nationaliste en question a été rédigé par l’Association pour la rédaction de nouveaux manuels d’histoire (Atarashii rekishi kyōkasho wo tsukuru-kai) : Atarashii rekishi kyōkasho - shihanbon, Tōkyō, Fusōsha, 2001.
Chapitre VII L’occupation américaine, ou le présent contre le passé
474. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 2, 24 janvier 1946 ; n° 5, 14 février 1946 ; n° 24, 27 juin 1946.
475. Cf. Richard Finn, Winners in Peace: MacArthur, Yoshida, and Postwar Japan, Berkeley, University of California Press, 1992, p. 157.
476. Sodei Rinjirō (éd.), Haikei Makkāsā gensui sama : senryōka no Nihonjin no tegami, Tōkyō, Iwanami shoten, 2002 (Ōtsuki shoten, 1985), p. 5. Traduit en anglais sous le titre Dear General MacArthur: Letters from the Japanese during the American Occupation, Lanham, Rowman & Littlefield Publishers, 2001.
477. Tsuruoka Masao (1907-1979), Mains lourdes (Omoi te), 1949, coll. musée d’Art contemporain de la ville de Tōkyō.
478. La Civil Information and Education section, ou CIE, a été formée en septembre 1945. Les archives de la CIE et du SCAP en général sont consultables dans les archives fédérales américaines (NARA) et au Japon à la bibliothèque de la Diète.
479. Cf. William P. Woodard, The Allied Occupation of Japan 1945-1952 and Japanese Religions, Leiden, Brill, 1972, p. 54-74 ; voir aussi Mark R. Mullins et al. (dir.), Religion & Society in Modern Japan, Berkeley, Asian Humanities Press, 1993, p. 49-72.
480. Voir la traduction de la Constitution du Japon dans Michael Lucken et al. (éd.), Le Japon après la guerre, op. cit., p. 375.
481. Shidehara heiwa zaidan (éd.), Shidehara Kijūrō, Tōkyō, Shidehara heiwa zaidan, 1955, p. 668. Shidehara Kijūrō (1872-1951), diplomate anglicisant et homme politique, fut Premier ministre entre décembre 1945 et mai 1946.
482. Voir la traduction française du rescrit par Pascal Griolet dans Michael Lucken et al. (éd.), Le Japon après la guerre, op. cit., p. 354-355.
483. Asahi shinbun, 1er janvier 1946, p. 1.
484. Yomiuri hōchi, 1er janvier 1946, p. 1.
485. Elle fut par exemple lue le 11 février 1946 par Nanbara Shigeru (1889-1974) lors de la grande conférence qu’il donna lorsqu’il fut nommé président de l’université de Tōkyō ; cf. Karube Tadashi, Maruyama Masao and the fate of liberalism in twentieth-century Japan, Tōkyō, International House of Japan, 2008, p. 109.
486. Cf. « Shūkyō hōjin rei », loi n° 719 du 28 décembre 1945, in Awaya Kentarō (dir.), Shiryō : Nihon gendai-shi, vol. 1, Tōkyō, Ōtsuki shoten, 1980, p. 33-38.
487. Voir CIE Conference Report, notes n° 10975 du 29/11/1946 ; n° 11284 du 11/12/1945 ; n° 14231 du 6/2/1947 ; n° 27387 du 29/11/1946, etc.
488. On distinguera ces deux dates, propres au Yasukuni, de la journée de l’Armée de terre (Rikugun kinenbi, 10 mars) et de la journée de la Marine (Kaigun kinenbi, 27 mai).
489. Yasukuni jinja hyakunen-shi : jireki nenpyō, Tōkyō, Yasukuni jinja, 1987, p. 485.
490. Voir par exemple le témoignage de Jacob Van Staaveren dans son récit autobiographique, An American in Japan, 1945-1948: a civilian view of the occupation, Seattle, University of Washington Press, 1994, p. 236-253.
491. Cf. « Kōsō-tō ni kan suru tsūchō », 1er novembre 1946, in Yasukuni hyakunen-shi : shiryō hen (gekan), op. cit., p. 88.
492. La signature du traité en juillet 1929 par le représentant japonais ne fut pas ratifiée par la Diète.
493. Cf. Soejima Jirō, Sensō to hanzai no kankei ni kan suru kenkyū, Tōkyō, Shihōshō chōsabu, 1940, p. 108-126 ; Yoneda Yukio, Shina jihen to gunji hanzai : toku ni bōchō hanzai ni tsuite, Tōkyō, Shihōshō chōsabu, 1941.
494. Sur l’élaboration des chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et de crimes contre la paix, voir Arieh Kochavi, Prelude to Nuremberg: Allied war crimes policy and the question of punishment, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1998, et Hayashi Hirofumi, « Rengōkoku sensō hanzai seisaku : rengōkoku sensō hanzai iinkai to Eibei », Shizen ningen shakai, n° 36 / 37, Kantō gakuin daigaku, janvier 2004 / juillet 2004, p. 1-42 / p. 51-77.
495. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 16, 28 mars 1946.
496. Cf. Cour permanente de justice internationale, Procès-verbaux des séances du comité, La Haye, Van Langenhuysen frères, 1920, p. 497 et suiv.
497. Sur les débats récents, voir Bernard Thomann, « Le procès de Tokyo et la mémoire nationale », La Vie des idées, www.laviedesidees.fr, 14 décembre 2007.
498. Pour la bibliographie en anglais, voir Jeanie M. Welch, The Tokyo Trial: a bibliographic guide to English-language sources, Westport (CT), Greenwood Press, 2002.
499. Tōjō Hideki, Doihara Kenji, Itagaki Seishirō, Hirota Kōki, Matsui Iwane, Kimura Heitarō et Mutō Akira.
500. « Jap War Criminals », Life, 27 mai 1946, p. 47.
501. Ce bâtiment a été déplacé en 1998 et seule une partie en a été conservée, à l’intérieur de laquelle a été installé un petit musée peu fréquenté présentant quelques documents liés aux procès d’après guerre.
502. Unno Jūza, Kūshū miyako nikki, op. cit., p. 68.
503. Voir, entre autres, Asahi shinbun, 2 et 5 décembre 1945, p. 1.
504. Cf. Arieh Kochavi, Prelude to Nuremberg, op. cit., p. 29, 102 ; Hayashi Hirofumi, « Rengōkoku sensō hanzai seisaku : rengōkoku sensō hanzai iinkai to Eibei », op. cit. (n° 36), p. 12-16.
505. Sur l’organisation des purges des nationalistes par les Américains, cf. Richard Finn, op. cit., p. 82-88.
506. Ibid., p. 83.
507. Voir Awaya Kentarō et al., Sensō sekinin, sengo sekinin : Nihon to Doitsu wa dō chigau ka, Tōkyō, Asahi shinbunsha, 1994.
508. Cf. Odagiri Hideo, « Bungaku ni okeru sensō sekinin no tsuikyū », in Hidaka Rokurō (éd.), Sengo shisō no shuppatsu, Sengo Nihon shisō taikei, vol. 1, Tōkyō, Chikuma shobō, 1968, p. 224 ; Chōki Seiji, « Ongaku ni okeru “sensō hanzai” ron no shatei », in E. Kuroppenshutain et Suzuki Sadami (éd.), Nihon bunka no renzokusei to hirenzokusei 1920-1970, Tōkyō, Bensei shuppan, 2005, p. 421 et suiv. ; Michael Lucken, Grenades et amertume, op. cit., p. 207-215.
509. Michael Lucken, Grenades et amertume, op. cit., p. 218-223.
510. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 13, 11 avril 1946.
511. Cf. Inoue Masao, Bunka to tōsō, Tōkyō, Shin.yōsha, 2007. En anglais, voir Kyoko Hirano, Mr Smith Goes to Tokyo: Japanese cinema under the American occupation, 1945-1952, Washington DC, Smithsonian Institution Press, 1992, p. 234 et suiv.
512. Cf. Sodei Rinjirō (éd.), Haikei Makkāsā gensui sama : senryōka no Nihonjin no tegami, op. cit., p. 75-136.
513. NHKA, Nippon nyūsu, n° 262, 30 novembre 1945. Tokuda Kyūichi (1894-1953) fut le premier secrétaire général du Parti communiste japonais après guerre. Incarcéré en 1928, il fut libéré en octobre 1945. Il prit officiellement ses fonctions le 3 décembre 1945.
514. Cf. John Dower, Embracing Defeat, op. cit., p. 326.
515. Ibid., p. 321, 329.
516. Cf. Sheldon Glueck, War Criminals: their prosecution and punishment, New York, A.A. Knopf, 1944, p. 11, 77, 129.
517. Sur les débats aux États-Unis concernant la culpabilité de l’empereur, voir Dale M. Hellegers, We the Japanese People : World War II and the Origins of the Japanese Constitution, vol. 1, Stanford, Stanford University Press, 2002, p. 223-233.
518. Cf. Hayashi Hirofumi, « Rengōkoku sensō hanzai seisaku : rengōkoku sensō hanzai iinkai to Eibei », op. cit. (n° 37), p. 67.
519. « Incoming classified message from CINCAFPAC Adv Tokyo, Japan, to War Department », n°SDDF (B)00065, microfiche, bibliothèque de la Diète, Tōkyō. Voir aussi le commentaire de Bix dans Hirohito and the Making of Modern Japan, op. cit., p. 567-568.
520. John Dower, Embracing Defeat, op. cit., p. 328.
521. Ibid., p. 325.
522. Ibid., p. 326-327.
523. Cf. Dale M. Hellegers, op. cit., p. 231.
524. Cf. Awaya Kentarō, Tōkyō saiban e no michi, t. 1, op. cit., p. 140 et suiv.
525. En japonais « shōsha no saiban » ; cf. Asahi shinbun, 12 septembre 1945, p. 1.
526. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 1, c. 10 janvier 1946.
527. Cf. Senpan kisojō : Kyokutō kokusai gunji saibansho jōrei, Tōkyō, Nihon taimusu sha, 1946 ; Asahi shinbunsha hōtei kisha dan, Tōkyō saiban, 8 vol., Tōkyō, Nyūsu sha, 1946-1949 ; Yagishita Sōichi et al., Tōkyō saiban hōkoku, 4 vol., Tōkyō, Yuijin sha, 1946-1948 (le vol. n° 4 porte en partie sur l’empereur) ; Tōkyō saiban hanketsu : Kyokutō kokusai gunji saibansho hanketsubun, Tōkyō, Mainichi shinbun sha, 1949.
528. Cf. Seishirō Sugihara, Between Incompetence and Culpability 1: Assessing the diplomacy of Japan’s Foreign Ministry from Pearl Harbor to Potsdam, Lanham, University Press of America, 1997, p. 145. Sugihara Seishirō est le vice-président de l’Association pour la rédaction de nouveaux manuels d’histoire, ou Tsukuru-kai.
529. Miyamoto Yuriko, « Binjō no zue », Hikari, septembre 1948 ; MYZ, vol. 16, p. 173.
530. Voir Etō Jun, Tozasareta gengo kūkan : senryōgun no ken.etsu to sengo Nihon, Tōkyō, Bungei shunjū, 1994 (1989), p. 221-223.
531. Cf. Matsumura Takao, in Matsumura Takao et Yano Hisashi (éd.), Saiban to rekishigaku – 731 saikinsen butai wo hōtei kara miru, Tōkyō, Gendai shokan, 2007, p. 75-76.
532. Oguma Eiji, « Minshu » to « aikoku » : sengo Nihon no nashonarizumu to kōkyōsei, Tōkyō, Shin.yōsha, 2002, p. 111.
533. Watanabe Kiyoshi, Kudakareta kami, Tōkyō, Hyōronsha, 1977, p. 7. Ouvrage cité dans Oguma Eiji, « Minshu » to « aikoku », op. cit., p. 109 et suiv.
534. Miyamoto Yuriko, « Fashizumu wa ikite iru », Warera no nakama, n° 6, février 1949 ; MYZ, vol. 16, p. 318-319.
535. Cf. Tsurumi Shunsuke, Satō Tadao et al. (éd.), Sengo manga shi 1, Gendai manga, vol. 14, Tōkyō, Chikuma shobō, 1970, p. 21.
536. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 136, 17 août 1948.
537. Cf. Thomas W. Burkman (ed), The Occupation of Japan: Arts and Culture, Norfolk (Va.), General Douglas MacArthur Foundation, 1988, p. 203.
538. Ibid., p. 177.
539. Voir Michael Lucken, « Le sort des statues et monuments commémoratifs durant l’occupation américaine », Cipango, n° 14, p. 136, note 15.
540. Cf. CIE Conference Report, n° 01208 du 10 mai 1948 et n° 03174 du 20 mai 1948.
541. William P. Woodard, op. cit., p. 154.
542. Cf. Takemae Eiji, Nakamura Takafusa (éd.), GHQ Nihon senryō-shi : Shūkyō, vol. 21, Tōkyō, Nihon tosho sentā, 2000, p. 22. Cité aussi dans William P. Woodard, op. cit., p. 153.
543. « Kōsō-tō ni kan suru tsūchō », 1er nov. 1946, in Yasukuni hyakunen-shi : shiryō hen (gekan), op. cit., p. 88.
544. « Chūreitō, chūkonhi-tō no sochi ni kan suru tsūchō », 27 nov. 1946, in Yasukuni hyakunen-shi : shiryō hen (gekan), op. cit., p. 89-90.
545. La première traduction de « ultra-nationalism » dans les textes administratifs semble avoir été « kageki kokkashugi » ou « nationalisme à outrance ». On trouve aussi régulièrement « kyokutan na kokkashugi » (nationalisme extrême). Il fallut donc plus d’un an pour parvenir à la solution « chō-kokkashugi » (ultranationalisme) finalement adoptée.
546. Ninomiya Sontoku (1787-1856), alias Kinjirō, était un économiste et penseur. Bien qu’issu d’une famille paysanne, il fut annobli par son suzerain.
547. Précisons que les pavillons (hōanden) et les photographies du couple impérial avaient fait l’objet de mesures dès janvier 1946. En français, voir Éric Seizelet, « Les portraits impériaux : contribution à l’étude du culte impérial », Cipango, Hors-série : mélanges offerts à René Sieffert, juin 1994, p. 448.
548. La liste fut publiée dans les journaux du 6 mai 1947. Voir aussi « Tōkyō no dōzō (14) : Mubō na sensō no gisei », Tōkyō shinbun, 16 novembre 1959 ; Hirase Reita, « Sensō to bijutsu korekushon », in Kinoshita Naoyuki (éd.), Kōza Nihon bijutsu-shi, vol. 6, Tōkyō daigaku shuppan-kai, 2005, p. 153.
549. « Chūreitō, chūkonhi-tō no sochi ni kan suru tsūchō », 27 nov. 1946, Yasukuni hyakunen-shi : shiryō hen (gekan), op. cit., p. 89-90.
550. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 69, 6 mai 1947 ; voir aussi n° 81 du 29 juillet 1947.
551. Pour Hirase, les statues et monuments relatifs aux guerres de Meiji ont été détruits sur pression des Américains, soucieux de leurs relations avec leurs alliés soviétique et chinois. Cette hypothèse est à prendre en compte, car on sait qu’il y a eu des discussions ponctuelles autour de la question des monuments entre le SCAP et l’ambassade de Chine ; cf. Hirase Reita, op. cit., p. 154-155.
552. Cf. « Tōkyō no dōzō (15) : Sengo no junan », Tōkyō shinbun, 17 novembre 1959.
553. Cf. Ebine Isao (dir.), Gunma-ken no chūreitō-tō, Takasaki, Gunma-ken gōkoku jinja, 2002, p. 394-395.
554. Cf. Tan.o Yasunori, Kawata Akihisa, Imēji no naka no sensō, Tōkyō, Iwanami shoten, 1996, p. 34.
Chapitre VIII L’histoire au pluriel
555. Cf. Christian Galan, « The new image of childhood in Japan during the years 1945-49 », in Sven Saaler et Wolfgang Schwentker (éd.), The Power of Memory in Postwar Japan, Folkestone, Global Oriental, 2008, p. 194.
556. NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 7, 28 février 1946, et n° 42, 29 octobre 1946.
557. Cf. Kubo Yoshizō, Tainichi senryō seisaku to sengo kyōiku kaikaku, Tōkyō, Sanseidō, 1984, p. 97, 161.
558. « Taiheiyō sensō shi », Asahi shinbun, 10 décembre 1945, p. 2.
559. Nakaya Ken.ichi (trad.), Taiheiyō sensō shi : Hōten jiken yori mujōken kōfuku made, Tōkyō, Takayama shoin, 1946.
560. « Daitōasen no jin.in sonmō », Asahi shinbun, 6 septembre 1945, p. 2.
561. « Gunbatsu dokusai no higeki », Asahi shinbun, 8 décembre 1945, p. 2.
562. Miyamoto Yuriko, « Ashita no chisei », Josei kaizō, février 1947 ; MYZ, vol. 13, p. 132.
563. Citons par exemple la tentative de meurtre sur Shimanaka Hōji (1923-1997) et son épouse, en février 1961. Shimanaka était directeur de la revue Le Débat central (Chūō kōron) et fut agressé pour avoir publié une fiction mettant en scène une révolution populaire touchant la famille impériale.
564. Cf. Takemae Eiji, The Allied Occupation of Japan, op. cit., p. 196.
565. Civil Historical section, GHQ/SCAP, History of the Non-Military Activities of the Occupation of Japan, 1945 through December 1951, vol. 7, p. 19 (microfiches, HNA-1 roll n° 2, bibliothèque de la Diète).
566. Ibid., p. 16.
567. Ibid.
568. Ibid., p. 29.
569. Sur le rôle du SCAP/CIE dans la rédaction des premiers manuels d’histoire sous l’occupation, voir Umeno Masanobu, Shakaika rekishi kyōkasho seiritsu shi : senryōki wo chūshin ni, Tōkyō, Tosho sentā, 2004, p. 19-32.
570. Edwin O. Reischauer (1910-1990). Pour une biographie, voir George R. Packard, Edwin O. Reischauer and the American Discovery of Japan, New York, Columbia University Press, 2010, 351 p.
571. Cf. Dale M. Hellegers, op. cit., p. 231-233.
572. Cf. Edwin O. Reischauer, Japan, Past and Present, Tokyo, Tuttle, 1953 (1946), p. 229 et suiv. ; The Japanese, Cambridge (Mass.), Belknap, 1981 (1977), p. 245 et suiv.
573. Leonard Mosley, Hirohito: Emperor of Japan, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1966 (trad. jap. Mainichi shinbun sha, 1966) ; David Bergamini, Japan’s Imperial Conspiracy, New York, Morrow, 1971 (trad. jap. Reopōru shobō, 1973 ; trad fr. Fayard, 1973).
574. Tanaka Masaaki (éd.), Nihon muzai ron : shinri no sabaki, Tōkyō, Taiheiyō shuppansha, 1952. Tanaka Masaaki (1911-2006) était le secrétaire particulier du général Matsui Iwane.
575. Hattori Takushirō, Daitōa sensō zenshi, 4 vol., Tōkyō, Masu shobō, 1953. Hattori Takushirō (1901-1960) était pendant la guerre officier de l’armée de terre. Il fut secrétaire particulier de Tōjō Hideki et dirigea le bureau des opérations. Au cours de l’occupation, de 1947 à 1952, il collabora à la Section d’histoire militaire (MHS) du SCAP.
576. Kanki Haruo (éd.), Sankō : Nihonjin no Chūgoku ni okeru sensō hanzai no kokuhaku, Tōkyō, Kōbunsha, 1957. Sur les expérimentations médicales de l’« unité Ishii » (on ne parle pas encore à l’époque d’unité 731), voir le témoignage de Watanabe Yasunaga, p. 38-54.
577. Ienaga Saburō, Taiheiyō sensō, Tōkyō, Iwanami shoten, 1968, p. 23. Ienaga Saburō (1913-2002), professeur d’histoire à l’Université de l’éducation de Tōkyō (aujourd’hui université de Tsukuba) jusqu’en 1978. Il publia sa Nouvelle Histoire du Japon (Shin Nihon shi) en 1947. En 1952, il entreprit avec son éditeur d’en faire un manuel scolaire et demanda pour cela le visa du ministère de l’Éducation, mais celui-ci multiplia les obstacles et les demandes de révisions. En 1965, Ienaga se lança dans une longue bataille judiciaire contre le ministère afin d’obtenir réparation du préjudice subi, procédure au terme de laquelle l’État fut condamné à lui verser 400 000 yens pour abus d’autorité ; cf. Yoshiko Nozaki, War Memory, Nationalism, and Education in Postwar Japan, 1945-2007 : the Japanese history textbook controversy and Ienaga Saburo’s court challenges, Oxon, Routledge, 2008.
578. Hayashi Fusao, Daitōa sensō kōtei ron, 2 tomes, Tōkyō, Banchō shuppan, 1964-1965. Le texte de Hayashi Fusao (1903-1975) fut publié dans la revue Le Débat central (Chūō kōron) à partir de septembre 1963.
579. Ibid., tome 2, p. 9.
580. Ibid., tome 1, p. 23-25.
581. Hiroshima genbaku sensai shi, 5 vol., Hiroshima, Hiroshima-shi, 1971 ; Tōkyō daikūshū sensai shi, 5 vol., Tōkyō, Tōkyō kūshū wo kiroku suru kai, 1974 ; Nagasaki genbaku sensai shi, 5 vol., Nagasaki, Nagasaki kokusai bunka kaikan, 1977-1984.
582. Honda Katsuichi, Chūgoku no tabi, Tōkyō, Asahi shinbunsha, 1972. Senda Kakō, Jūgun ianfu, 2 vol., Tōkyō, Futabasha, 1973-1974. Morimura Seiichi, Akuma no hōshoku : Kantōgun saikinsen butai kyōfu no zenbō, Tōkyō, Kōbunsha, 1981 (trad. fr. sous le titre Section 731 en Mandchourie, Éd. du Rocher, 1985).
583. Suzuki Akira, Nankin daigyakusatsu no maboroshi, Tōkyō, Bungei shunjū, 1973.
584. Pour une présentation approfondie de l’historiographie en japonais de la guerre du Pacifique, voir Narita Ryūichi, ‘Sensō keiken’ no sengo shi, Tōkyō, Iwanami shoten, 2010.
585. Philip A. Seaton, op. cit., p. 3.
586. Cf. « Shūdanteki jieiken kōshi mitomeru. Jimin ga kenpō kaisei sōan : Tennō wa kokka genshu ni », Yomiuri shinbun, 28 février 2012, p. 2.