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J’AURAI ASSASSINÉ
Il était une fois, il y a bien longtemps, trois petites filles, la première Mi, la seconde Do, la troisième La. Elles avaient une marraine qui sentait bon, qui ne les grondait jamais lorsqu’elles n’étaient pas sages, et qu’on nommait marraine Midola.
J’ASSASSINAI
Il y a tout à coup un grand éclat de lumière blanche qui me crève les yeux. Quelqu’un se penche au-dessus de moi, une voix me traverse la tête, j’entends des cris qui se répondent dans de lointains corridors, mais je sais que ce sont les miens. J’aspire du noir par la bouche, un noir peuplé de visages inconnus, de murmures, et je meurs à nouveau, heureuse.
J’AURAIS ASSASSINÉ
Le taxi me laissa, boulevard Suchet, devant un immeuble aux larges baies, qui semblait récent. Je vis le nom de celui que je cherchais sur une plaque de l’entrée. Je montai au troisième, à pied, par je ne sais quelle crainte de l’ascenseur, et sonnai à la porte sans réfléchir. Ami, amant, amoureux, vautour, qu’est-ce que ça faisait ?
J’ASSASSINERAI
Tout commença un après-midi de février, à la banque où travaillait Do, par ce que Mi appela plus tard (et bien sûr, on était censé rire) : « un coup de chance ». Le chèque ressemblait à tous les chèques qui passaient entre les mains de Domenica de neuf heures du matin à cinq heures du soir, sans autre interruption que les quarante-cinq minutes du déjeuner. Il portait la signature du titulaire du compte, François Chance, et c’est après avoir effectué l’opération de débit que Domenica lut l’endos : Michèle Isola.
J’AI ASSASSINÉ
Ma main gantée de blanc lui ferma la bouche. Elle l’écarta doucement et se leva, longue silhouette sur le rectangle de lumière de la pièce voisine. Un soir, nous avions déjà été ainsi, dans la pénombre, elle et moi. Elle me tenait par les épaules. Elle m’avait proposé d’assassiner une princesse aux longs cheveux.
J’ASSASSINE
Le garçon surgit dans le soleil de juin alors que Micky venait de refermer son magazine, allongée sur la petite plage de galets au pied du promontoire. D’abord, il lui parut immense, parce qu’il était debout au-dessus d’elle, en chemise blanche et pantalon de toile délavé, mais elle devait s’apercevoir par la suite qu’il était d’une taille moyenne, et même plutôt petit. Par contre, il était très joli, avec de larges yeux noirs, un nez droit, des lèvres de fille, et une curieuse façon de se tenir raide, les épaules hautes, les mains dans les poches.
J’AVAIS ASSASSINÉ
Il me dit qu’il se nommait Serge Reppo. D’abord, quand j’avais tenté d’appeler, il m’avait plaqué une main sur la bouche et m’avait poussée à l’intérieur du garage. Puis il avait compris que je n’avais plus l’intention de crier, que je l’écoutais, et il s’était contenté de me tenir contre lui, coincée entre ma voiture et un mur, mon bras droit retourné derrière le dos. Il avait parlé une demi-heure au moins sans me lâcher, d’une voix basse et inquiète, me serrant plus fort chaque fois que j’essayais de me dégager. J’étais penchée à la renverse sur l’avant de la Fiat, je ne sentais plus mes jambes.
La détenue retrouva ses souvenirs un après-midi de janvier, quatorze jours après son retour de Florence, devant un verre d’eau qu’elle allait boire. Le verre tomba sur le sol mais, Dieu seul sait pourquoi, ne se brisa pas.
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