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Le Kremlin, pour découvrir 500 ans de génie artistique, de pouvoir politique et de ferveur spirituelle ; un détour par les trésors de la Couronne au palais des Armures.
La fascinante cathédrale Basile-le-Bienheureux, aux multiples bulbes colorés, emblème de la Russie.
Un salut à la mémoire de Vladimir Ilitch Oulianov au mausolée de Lénine et d’autres grandes figures du communisme.
Les vieilles églises au détour des petites rues de Kitaï-Gorod, quartier datant du XIIIe siècle.
La tombe du Soldat inconnu et la relève de la garde au jardin Aleksandrovsky.
Si vous n’avez qu’une journée pour visiter Moscou, c’est probablement ici que vous la passerez. N’hésitez pas à vous y attarder pour explorer les églises, les musées et les édifices emblématiques du pouvoir.
Les principaux sites du quartier se concentrent autour de la place Rouge et dans l’enceinte du Kremlin. Veillez à consacrer suffisamment de temps aux deux. La visite du Kremlin s’organise autour du palais des Armures. Pour ce site majeur, achetez à l’avance vos billets. L’heure de la visite y figure.
La place Rouge est rarement vide. Outre sa dimension touristique, elle accueille quantité de concerts, festivals, défilés et d’événements en tous genres. De ce fait, elle est parfois fermée au public, et presque toujours noire de monde. Pour éviter la foule, venez admirer ce vaste et majestueux espace tôt le matin ou tard le soir.
Si le temps ne vous est pas compté, arpentez les rues médiévales de Kitaï-Gorod, découvrez d’antiques églises cachées au détour d’une ruelle, et flânez dans les magasins ou à la terrasse des cafés. Après le tumulte qui entoure le Kremlin et la place Rouge, ce quartier est un authentique havre de paix.
Parcs Si les Moscovites ne viennent que rarement sur la place Rouge, ils apprécient le jardin Aleksandrovsky, où ils aiment se promener, prendre quelques photos et profiter des pelouses.
Mariages La tombe du Soldat inconnu est la première destination des cortèges de mariage. On s’y prend en photo, on y sabre le champagne, tandis que les jeunes époux déposent des fleurs au pied de la tombe.
Galeries marchandes Les boutiques du GOuM sont peut-être trop chères pour les Moscovites, mais pas le restaurant Stolovaya no57, à en juger par la file d’attente devant la porte à l’heure du déjeuner.
Place Rouge Trois lignes de métro convergent à la place Rouge. Okhotny Ryad sur la ligne 1 (rouge) ; Teatralnaya sur la ligne 2 (vert foncé) ; et Ploshtchad Revolyutsii sur la ligne 3 (bleu marine).
Kitaï-Gorod Les lignes 6 et 7 (orange et mauve) se croisent à Kitaï-Gorod, où les deux stations portent le nom du quartier. La ligne 1 (rouge) a également une station à Lubyanka, pratique pour accéder à Kitaï-Gorod.
Si vous trouvez la place Rouge impressionnante de jour, revenez le soir quand la foule s’est dispersée et que les monuments historiques baignent dans une lumière féerique.
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BATURINA YULIYA / SHUTTERSTOCK ©
Incarnation du pouvoir politique russe et ancien siège de l’Église orthodoxe, le Kremlin est le cœur de Moscou et celui du pays. C’est de cette citadelle que les tsars, les dictateurs communistes, puis les présidents successifs ont dirigé la Russie, et continuent de le faire. Huit siècles de vie artistique, religieuse et politique vous attendent derrière ces murs de brique rouge.
La cathédrale de l’Assomption
La cathédrale de l’Archange
La cathédrale de l’Annonciation
Le palais des Armures
Кремль
Plan, C3
495-695 4146
500
10h-17h ven-mer, billetterie 9h30-16h30 ven-mer
Aleksandrovsky Sad
La tour Koutafia (Кутафья башня), l’entrée principale aujourd’hui, se dresse devant le mur ouest du Kremlin, au bout d’une rampe surplombant le jardin Aleksandrovsky, qui était jadis un pont sur la Neglinnaya servant à la défense du Kremlin. La rivière coule sous le jardin Aleksandrovsky depuis le début du XIXe siècle. Des tours qui gardaient les ponts de ce côté du Kremlin, seule la tour Koutafia a subsisté.
La rampe conduit à la tour de la Trinité (Троицкая башня), qui domine le Kremlin de ses 80 m depuis 1495. En dessous se trouvaient les cellules des prisonniers au XVIe siècle.
Une fois dans la tour de la Trinité, sur la droite (au sud), un chemin mène au palais Poteshny (Потешный дворец), autrefois résidence de Staline. Cet édifice construit par le tsar Alexis Mikhaïlovich abritait le premier théâtre russe. Le tsar assistait régulièrement à des spectacles comiques mais, conformément à la tradition orthodoxe russe, se rendait aussitôt après à la bania (bains russes) puis à la messe afin de se laver de ses péchés.
Le grandiloquent palais d’État du Kremlin (Государственный Кремлёвский дворец ; plan ; 495-620 7846 ), bâti à grand renfort de marbre, de verre et de béton de 1960 à 1961 pour accueillir les congrès du Parti communiste, abrite aujourd’hui le ballet du Kremlin.
Au nord se dresse l’Arsenal (Арсенал), commandé par Pierre le Grand au XVIIIe siècle pour accueillir ateliers et dépôts d’armes. Au XIXe siècle, il fut question d’y installer un musée des guerres napoléoniennes, mais le projet n’aboutit pas. Désormais résidence de la garde du Kremlin, l’Arsenal est entouré de 800 canons pris aux troupes napoléoniennes.
À l’est de l’Arsenal, l’ancien Sénat (Сенат) abrite les bureaux du président russe, siège suprême du pouvoir dans le Kremlin moderne. Ce magnifique édifice jaune, de style néoclassique et de forme triangulaire, date du XVIIIe siècle. Construit en 1785 par l’architecte Matveï Kazakov, il se distingue par son immense coupole. Aux XVIe et XVIIe siècles, les boyards (aristocrates russes) résidaient dans ce quartier. À côté du Sénat se trouve l’ancien Soviet suprême (Верховный Совет), construit dans les années 1930.
Le palais des Patriarches (Патриарший дворец) fut en partie bâti au milieu du XVIIe siècle pour le patriarche Nikon. Ses réformes, contestées par les vieux-croyants, consommèrent le schisme dans l’Église orthodoxe. À sa grande époque, le palais était loin de sa quiétude actuelle. Outre les appartements du patriarche, il y avait d’énormes cuisines, des entrepôts et des caves débordant de victuailles, des ateliers, une école pour les enfants des aristocrates, des bureaux pour les scribes, des dortoirs accueillant les futurs baptisés, des étables et des maisons cochères.
Le palais présente une exposition d’objets du XVIIe siècle comprenant des bijoux, des équipements de chasse et des meubles. Il accueille des expositions temporaires, que l’on peut visiter indépendamment des autres sites de la place Sobornaya.
De l’intérieur du palais des Patriarches, on accède à l’église des Douze-Apôtres (Церковь двенадцати апостолов), une chapelle coiffée de cinq coupoles qui recèle une iconostase en bois doré et des icônes créées par les meilleurs artistes du XVIIe siècle.
Le Kremlin est le seul endroit où l’on peut s’immerger dans 800 ans d’histoire et d’art russes en une seule journée. Pénétrez dans l’ancienne forteresse par la tour de la Trinité et longez l’impressionnant Arsenal, bordé de canons. Quand vous aurez passé le palais des Patriarches, vous vous retrouverez entouré par des murs blanchis à la chaux et des dômes dorés. Première étape, la cathédrale de l’Assomption vous accueillera avec sa fresque majestueuse surmontant le portail. Principal lieu de culte de la Russie prérévolutionnaire, cette merveille du XVe siècle servait de sepulture aux patriarches. Le clocher d’Ivan-le-Grand abrite aujourd’hui une exposition multimédia très bien pensée sur l’histoire architecturale du Kremlin. À elle seule, la vue depuis le sommet vaut largement le prix de l’entrée. Le clocher est flanqué des Canon-Roi (Tsar Pouchka) et Cloche-Reine (Tsar Kolokol).
Dans l’angle sud-est de la place se dresse la majestueuse cathédrale de l’Archange, où furent enterrés grands-princes, tsars et tsarines pendant trois siècles. Dernière étape sur la place Sobornaya : la cathédrale de l’Annonciation et sa profusion de fresques et d’icônes.
Longez le Grand Palais du Kremlin et pénétrez dans le palais des Armures à l’heure indiquée sur votre billet. Votre visite achevée, quittez le Kremlin par la tour Borovitskaya et flânez dans le jardin Alexandrovsky (Alexandre) jusqu’à la tombe du Soldat inconnu.
Réservation en ligne Il est possible de réserver en ligne les billets plein tarif pour la visite des églises du Kremlin et du palais des Armures sur le site Internet du Kremlin (www.kreml.ru).
Déjeuner Pas de restaurants sur place. Prévoyez de manger avant de venir ou emportez des en-cas.
La perle du palais des Patriarches est probablement la salle de la Croix (Крестовая палата), où des réceptions se tenaient en l’honneur des tsars et des ambassadeurs. À compter du XVIIIe siècle, cette salle servit à la production de l’huile sainte utilisée durant la messe. Le four et les gigantesques poêles nécessaires au processus de fabrication sont d’ailleurs exposés.
G215 / SHUTTERSTOCK ©
Coiffée de cinq coupoles dorées et de quatre arcades semi-circulaires, la cathédrale de l’Assomption (Успенский собор) se dresse au nord de la place Sobornaya. Principal lieu de culte de la Russie prérévolutionnaire, elle abrite les tombeaux de la plupart des responsables de l’Église orthodoxe russe des années 1320 à 1700. Au-dessus du portail jadis emprunté pour les processions royales, en face de la place Sobornaya, une remarquable fresque des années 1660 représente la Vierge Marie. Si vous manquez de temps au Kremlin, c’est ici qu’il faut venir en premier. L’entrée des visiteurs se trouve à l’extrémité ouest.
En 1470, les architectes russes Krivtsov et Mychkine furent chargés par Ivan le Grand de remplacer la vieille cathédrale délabrée, qui datait de 1326. Hélas, à peine le toit édifié, l’un des murs s’effondra. À l’époque soviétique, les livres d’histoire imputèrent la responsabilité de l’accident à la piètre qualité des artisans, mais certains affirment qu’un tremblement de terre en fut la seule cause. Quelle que soit la vérité, Krivtsov et Mychkine furent remplacés par Aristote Fioravanti. Une fois les fondations établies, l’architecte italien visita Novgorod, Souzdal et Vladimir pour se familiariser avec l’architecture russe. Sa conception de l’édifice s’inspire de la cathédrale de l’Assomption de Vladimir. Sa version plus imposante, était marquée d’une touche Renaissance.
L’église fut fermée en 1918. Selon certains récits, en 1941, tandis que les Allemands se rapprochaient de Moscou, Staline y fit secrètement célébrer une messe pour protéger la ville de l’ennemi. Officiellement rétrocédée à l’Église en 1989, elle est aujourd’hui un musée.
Un kremlin (ville fortifiée) se dressait à l’origine sur le site de Moscou. En 1147, le prince Iouri Dolgorouki de Rostov (1090-1157) y rassembla ses alliés dans un fort en bois. Lorsque la ville devint capitale de la Rous médiévale dans les années 1320, le Kremlin abritait à la fois le siège de l’Église orthodoxe russe et la résidence du prince.
Ivan III (dit le Grand), qui épousa la princesse byzantine Sophie Paléologue en 1469, voulait bâtir une capitale à même de rivaliser en architecture, en majesté, et en puissance politique avec Constantinople, la “Deuxième Rome”. Pour construire la “Troisième Rome”, il fit venir d’Italie des tailleurs de pierre et des architectes qui bâtirent, entre autres, de nouvelles murailles et trois grandes cathédrales. La majorité des bâtiments encore debout aujourd’hui datent de cette époque.
En dépit du choix de Pierre Ier (dit le Grand) de transférer la capitale à Saint-Pétersbourg, les tsars continuèrent de venir pour les couronnements et autres célébrations. Après s’être emparé de la forteresse, Napoléon aurait envisagé de la détruire avant de battre en retraite en 1812. Personne ne franchit plus les portes de la citadelle avant la prise de pouvoir des bolcheviks en novembre 1917.
Le Kremlin est ouvert aux touristes depuis 1955.
L’intérieur de la cathédrale de l’Assomption, vaste et lumineux, est couvert de fresques aux tons dorés, rouges et bleus. Le mur ouest arbore une scène de l’Apocalypse, l’un des thèmes favoris de l’Église russe au Moyen Âge, tandis que des tableaux de martyrs décorent symboliquement les piliers. Au-dessus des portes sud, on remarque des fresques représentant Hélène et Constantin, qui importèrent le christianisme en Grèce et dans le sud de la Russie. L’espace dominant les portes nord représente Olga et Vladimir, qui firent de même dans le nord du pays.
La plupart des œuvres ont été peintes sur fond d’or dans les années 1640. Seules trois d’entre elles, regroupées sur le mur sud – L’Apocalypse (Апокалипсис), La Vie du métropolite Piotr (Житие Митрополита Петра) et Tous se réjouissent en Toi (О тебе радуется) –, sont attribuées à Dionysius et à ses élèves, les premiers à avoir travaillé dans la cathédrale au XVe siècle.
Les tombeaux de nombreux dirigeants de l’Église russe (métropolites jusqu’en 1590, patriarches de 1590 à 1700) sont adossés aux murs nord, ouest et sud de la cathédrale de l’Assomption. Près du mur ouest, un autel contient les saintes reliques du patriarche Hermogène, qui fut à l’origine d’un soulèvement durant le temps des Troubles en 1612. Également partisan de la révolte de Minine et Pojarski contre l’occupation polonaise, il fut arrêté, battu, et mourut de faim en prison.
Près du mur sud, un trône en bois surmonté d’un toit pentu, communément appelé le trône de Monomaque, fut réalisé en 1551 pour Ivan le Terrible. Les scènes sculptées retracent la vie de Vladimir II Monomaque, grand-prince de Kiev au XIIe siècle, tenu pour ascendant direct d’Ivan le Terrible.
L’iconostase, qui sépare l’abside de la nef, date de 1652, mais elle comprend dans son registre inférieur des icônes plus anciennes, parmi lesquelles le Sauveur aux yeux courroucés (Спас Ярое око), deuxième à partir de la droite, exécutée dans les années 1340. À gauche de la porte centrale, la Vierge de Vladimir (Владимирская Богоматерь) est une copie de la vénérée Mère de Dieu de Vladimir (Владимирская икона Богоматери), réalisée au début du XVe siècle dans l’atelier de Roublev. L’original, qui date du XIIe siècle, fut conservé dans la cathédrale de 1480 à 1930, avant de rejoindre la galerie Tretiakov. Près du mur nord, un Saint Georges (Святой Георгий) vêtu de rouge, peint à Novgorod, compte parmi les icônes les plus anciennes du pays.
Les icônes originales figurant dans le registre inférieur sont des symboles de victoire importés de Vladimir, de Smolensk, de Veliki Oustioug et d’autres lieux. La porte sud provient de la cathédrale de la Nativité-de-la-Vierge de Souzdal.
À côté de la porte ouest de la cathédrale de l’Assomption, cette charmante église (Церковь Ризоположения) à coupole unique fut bâtie entre 1484 et 1486 dans un style typiquement russe. Elle tenait de chapelle privée aux responsables de l’église, ceux-ci tendant à se méfier des architectes italiens.
À l’origine, l’église était entourée d’une galerie ouverte (ou d’un porche). Par la suite, celle-ci fut retirée et l’édifice relié au palais pour la commodité des tsars. Ses murs intérieurs, ses plafonds et ses piliers arborent des fresques du XVIIe siècle. L’église a également une collection de sculptures en bois réalisées entre le XVe et le XIXe siècle.
Avec ses deux dômes dorés qui dominent le côté est de la place Sobornaya, le clocher d’Ivan-le-Grand (Колокольня Ивана Великого ; plan ; 250 ; 10h-17h avr-oct) constitue le plus haut édifice du Kremlin, visible à 30 km à la ronde. Jusqu’au XXe siècle, il était interdit de construire des bâtiments plus élevés à Moscou. Pour gravir les 137 marches menant au sommet et profiter d’une vue imprenable, achetez un billet pour un créneau horaire spécifique.
Son histoire remonte à l’église de Jean-Lestvichnik-sous-les-Cloches, bâtie sur ce site en 1329 par Ivan Ier (et ultérieurement détruite). En 1505, l’Italien Marco Bono dessina un nouveau beffroi, avec deux étages de forme octogonale, couronnés par un tambour et un dôme. En 1600, Boris Godounov le fit surélever jusqu’à 81 m.
La section centrale, avec son dôme doré et sa cloche de 65 tonnes, fut construite entre 1532 et 1542. À côté, l’annexe coiffée d’un toit pentu porte le nom du patriarche Philarète qui la fit édifier en 1642, quelque 100 ans plus tard.
Le clocher d’Ivan-le-Grand héberge une présentation multimédia de l’histoire architecturale du Kremlin. À travers des projections et fragments d’architecture, l’exposition illustre son évolution depuis le XIIe siècle. Une attention particulière est accordée aux églises faisant partie de l’ensemble, dont certaines n’existent plus. La visite de 45 minutes s’achève par les 137 marches qui conduisent au sommet de la tour, offrant un panorama unique sur la place Sobornaya, avec vue sur la cathédrale du Christ-Sauveur et les gratte-ciel du quartier des affaires de Moskva-City.
Le clocher est uniquement ouvert lorsque le temps le permet. Achetez votre billet (avec heure de visite spécifique) à la billetterie, dans le jardin Aleksandrovsky, avant d’entrer dans l’enceinte du Kremlin. Le nombre de visiteurs admis pour chaque créneau horaire étant extrêmement limité, il se peut que vous deviez faire preuve d’une certaine souplesse.
Au nord du clocher se trouve le Canon-roi (Царь-пушка), fabriqué en 1586 par le forgeron Ivan Tchokhov pour Fédor Ier. Le colosse, à l’effigie du souverain, pèse 40 tonnes. D’un diamètre de 89 cm, il n’a jamais craché le moindre boulet.
Près du clocher se trouve la cloche (Царь-колокол) la plus grosse du monde, monstre de 202 tonnes qui n’a jamais sonné. La précédente, d’un poids de 130 tonnes, tomba du beffroi et se brisa lors d’un incendie en 1701. On en utilisa le bronze pour fondre l’actuelle Cloche-reine dans les années 1730, en l’honneur de l’impératrice Anna Ivanovna. En 1737, tandis qu’elle refroidissait en fonderie, la cloche entra accidentellement en contact avec de l’eau, ce qui provoqua la chute d’un morceau de 11 tonnes. Un siècle plus tard, l’architecte Auguste Ricard de Montferrand fit poser le fragment maudit sur un piédestal, avec les effigies de l’impératrice Anna et du tsar Alexis gravées à l’eau-forte.
Située à l’angle sud-est de la place Sobornaya, la cathédrale de l’Archange (Архангельский собор) fut des siècles durant le lieu de couronnement, de mariage et de sépulture des tsars. Dédiée à l’archange Michel, protecteur des princes moscovites, elle fut construite par Ivan Ier Kalita en 1333 pour commémorer la fin de la grande famine. Tombée en décrépitude, elle fut reconstruite entre 1505 et 1508 par l’architecte italien Alevisio Novi. Elle se distingue par ses cinq dômes et son style essentiellement russo-byzantin, même si la façade présente de nombreux éléments de la Renaissance vénitienne, notamment les gâbles et portiques en forme de coquille.
La billetterie principale (Кассы музеев Кремля ; plan ; 9h-17h ven-mer mai-sept, 9h30-16h30 ven-mer oct-avr ; Aleksandrovsky Sad) se trouve dans le jardin Aleksandrovsky, près du mur du Kremlin. Le billet pour “l’ensemble architectural de la place Sobornaya” donne accès aux cinq églises-musées ainsi qu’au palais des Patriarches, mais n’inclut pas le palais des Armures, ni le Fonds des diamants, ni le clocher d’Ivan-le-Grand. On peut toutefois acheter les billets pour ces sites ici même ; c’est d’ailleurs recommandé. Des billets plein tarif (pas de tarif enfant) pour les églises du Kremlin et le palais des Armures peuvent être réservés sur le site Internet, mais il vous faudra quand même venir les chercher ici.
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Le lieu abrite les tombeaux des souverains moscovites depuis les années 1320 jusqu’aux années 1690, sauf celui de Boris Godounov, enterré à Serguïev Possad en 1606. Leurs dépouilles reposent sous les sarcophages du XVIIe siècle et les revêtements de cuivre du XIXe siècle. Le tsarévitch Dimitri, fils d’Ivan le Terrible mort mystérieusement en 1591, repose sous un dais de pierre peint. La mort de Dimitri provoqua l’avènement de plusieurs imposteurs, connus sous le nom de faux Dimitri, durant le temps des Troubles (1598-1613). Le tombeau d’Ivan est dissimulé derrière l’iconostase, avec ceux de ses autres fils, Ivan (qu’il tua de ses mains) et Fédor Ier (qui lui succéda). À partir de Pierre le Grand, les empereurs et impératrices furent inhumés à Saint-Pétersbourg, à l’exception de Pierre II, mort à Moscou et enterré ici.
Dans les années 1950, des restaurations mirent au jour des fresques du XVIIe siècle. Celles du mur sud représentent des souverains enterrés dans la cathédrale, et sur les piliers figurent certains de leurs prédécesseurs, comme le prince Andreï Bogolioubski, le prince Daniel, ainsi que son père, Alexandre Nevski.
Bureau des excursions du Kremlin (plan ; 495-697 0349 ; jardin Aleksandrovsky ; visite 1 heure 30 4 000 ; Aleksandrovsky Sad)
Moscow Free Tour (plan ; 495-222 3466 ; www.moscowfreetour.com; Nikolskaya ul 4/5 ; promenade guidée gratuite, circuits payants à partir de 31 €)
Kremlin Tour avec Diana (8-965-150 0071 ; www.kremlintour.com)
Rappelant les édifices de la Renaissance italienne, le palais à Facettes (Грановитая палата) fut conçu et construit par Marco Ruffo et Pietro Solario entre 1487 et 1491, sous le règne d’Ivan le Grand. L’étage supérieur renfermait la salle du Trône, théâtre des banquets et des cérémonies. La salle du Trône s’étend sur 500 mètres carrés et s’appuie sur un pilier central. Les murs sont ornés de sublimes fresques bibliques et historiques, bien qu’aucune ne soit d’origine. Hélas, l’édifice est fermé au public.
L’accès au palais se faisait par un escalier extérieur depuis la place en contrebas. Durant la révolte des régiments de streltsy en 1682, plusieurs parents de Pierre le Grand furent précipités du haut de cet escalier rouge, ainsi nommé en raison du sang de ses victimes qui l’imprégna (on ne s’étonnera guère que Pierre eÛt décidé de fonder une nouvelle capitale à Saint-Pétersbourg). L’escalier fut détruit sous Staline puis reconstruit en 1994.
Bâti aux XVIe et XVIIe siècles par Basile III, le palais des Terems (Теремной дворец) est le plus beau de tous ceux du Kremlin. Ses 11 dômes dorés et son toit à damier se découpent derrière l’église de la Déposition-de-la-Robe. Le palais n’est pas ouvert au public.
Les murs du Kremlin actuels furent érigés entre 1485 et 1495, à la place de ceux en pierre calcaire du XIVe siècle. Ils courent sur 2 235 m et mesurent entre 6 et 17 m de haut, pour une épaisseur de 2 à 5 m. À l’origine, une douve large de 32 m encerclait l’extrémité nord du Kremlin, reliant ainsi la Moskova et la Neglinnaya.
Les 20 tours furent construites entre 1485 et 1500, tandis que les toits pentus furent ajoutés au XVIIe siècle. Au départ, les tours disposaient de postes de guet et d’équipements pour les combats lourds. La plupart d’entre elles furent conçues par des architectes italiens.
La plus importante est la tour du Sauveur, le clocher qui domine la place Rouge. Juste à côté, la tour du Tsar (Царская башня), ajoutée ultérieurement (1680), est juchée au sommet du mur du Kremlin. La légende raconte qu’Ivan le Terrible assistait à des exécutions depuis la vieille tour en bois préexistante. Ensuite vient la tour du Tocsin (Набатная башня), laquelle abritait autrefois un tocsin qui avertissait des attaques ennemies et des mouvements d’insurgés. De rage, Catherine II fit ôter le marteau de la cloche après avoir réprimé une révolte. Muette pendant 30 ans, la cloche fut finalement retirée.
Les deux tours qui ponctuent les extrémités nord et sud du mur ont joué un rôle important dans la défense du Kremlin. À l’angle du jardin Aleksandrovsky, la tour Saint-Nicolas (Никольская башня) était à l’origine un ouvrage défensif construit sur le flanc nord-est de la ville fortifiée. Dmitri Pojarski et Kouzma Minine (tels qu’ils sont représentés devant la cathédrale Basile-le-Bienheureux) passèrent cette porte à la tête d’une armée de civils et chassèrent les occupants polonais.
À l’extrémité sud de la place Rouge, la tour de Constantin et Hélène (Константино-Еленинская башня), construite pour protéger les villages à l’extérieur de la ville, comprend une plate-forme de tir et un pont-levis jeté au-dessus de la douve.
La cathédrale de l’Annonciation (Благовещенский собор), à l’angle sud-ouest de la place Sobornaya, abrite d’impressionnantes fresques dans la galerie et une exposition archéologique au sous-sol. La chapelle centrale conserve les célèbres icônes des grands peintres Théophane le Grec et Andreï Roublev.
Vassili Ier fit bâtir la première église en bois sur ce site en 1397. Entre 1484 et 1489, Ivan le Grand fit reconstruire la cathédrale de l’Annonciation pour en faire la chapelle privée de la famille. À l’origine, la cathédrale ne possédait que trois dômes et une galerie ouverte courant sur trois côtés. Ivan le Terrible, dont les goÛts étaient plus sophistiqués, fit fermer la galerie, dorer le toit et ajouter six autres coupoles et des chapelles à chaque angle.
Nombre des fresques de la galerie remontent aux années 1560, telles La Capture de Jéricho dans le porche nord, Jonas et la baleine dans la partie nord et L’Arbre de Jessé sur le plafond. D’autres fresques représentent des philosophes de l’Antiquité comme Aristote, Plutarque, Platon et Socrate. Les fresques du XVIe siècle représentent des princes russes sur le pilier nord et des empereurs byzantins sur le pilier sud, surmontés de scènes de l’Apocalypse.
Joyau de l’édifice, l’iconostase arbore des icônes réalisées au début du XVe siècle par trois des plus grands artistes russes du Moyen Âge, découvertes lors d’une restauration dans les années 1920. Théophane a probablement peint les six icônes à l’extrême droite de la déisis, de la gauche vers la droite, la Vierge, le Christ Rédempteur, saint Jean-Baptiste, l’archange Gabriel, l’apôtre Paul et saint Jean-Chrysostome. Les œuvres de Théophane se caractérisent par l’expression pathétique des visages.
L’archange Michel, troisième icône depuis la gauche, est attribué à Andreï Roublev, de même que le saint Pierre voisin. Roublev est aussi considéré comme l’auteur des première, deuxième, sixième et septième icônes (probablement aussi des troisième et cinquième) à partir de la gauche dans la rangée solennelle, au-dessus de la déisis. Les sept icônes du côté droit sont attribuées à Prokhor de Gorodets.
Le sous-sol, vestige d’une ancienne cathédrale du XIVe siècle, abrite une exposition permanente sur l’archéologie du Kremlin, avec des centaines de pièces – objets en verre ou en bois, céramiques, outils – découverts lors des fouilles effectuées sur la colline Borovitski dans les années 1960 et 1970. Les archéologues ont exhumé environ trente trésors contenant des bijoux en argent et des pièces de monnaie datant du Moyen Âge.
Le Grand Palais du Kremlin (Большой Кремлёвский дворец) fut construit entre 1838 et 1849 par l’architecte Constantin Thon pour Nicolas Ier. Il accueille les visites d’État et les réceptions, mais contrairement aux tsars de l’époque, le président n’y habite pas.
Ce gigantesque palais de 700 pièces englobe certains édifices plus anciens comme le palais des Armures, le palais à Facettes, le palais des Terems et plusieurs chapelles. En dépit de ses dimensions impressionnantes, le bâtiment n’a jamais attiré les louanges, se voyant taxer de pompeux. Plusieurs salles de cérémonie portent le nom de saints, comme la belle salle Saint-Georges, les salles Saint-Vladimir (où sont signés les grands traités internationaux), Saint-André, Sainte-Catherine ou Saint-Alexandre.
Construit en 1511 sous Basile III, le palais des Armures (Оружейная палата ; plan ; adulte/enfant 700 /gratuit ; visites 10h, 12h, 14h30 et 16h30 ven-mer ; Aleksandrovsky Sad) avait pour vocation initiale de fabriquer mais aussi d’entreposer des armes, des armoiries impériales et des insignes royaux. Par la suite, on y produisit des bijoux, des cadres d’icônes et des broderies. Durant le règne de Pierre le Grand, tous les artisans et orfèvres furent envoyés à Saint-Pétersbourg, et le palais des Armures devint un musée pour les trésors royaux. Aujourd’hui encore, le palais conserve quantité de trésors et demeure une étape obligée de toute visite au Kremlin.
Si possible, achetez votre billet d’entrée en même temps que celui qui donne accès au Kremlin. L’heure de la visite figure sur le billet. Un audioguide d’une heure présente les plus belles pièces de la collection.
La création du Fonds des diamants (Алмазный фонд России ; plan ; 495-629 2036 ; www.gokhran.ru; 500 ; 10h-13h et 14h-17h ven-mer) remonte à 1719, date à laquelle Pierre fonda le trésor de la Couronne de Russie. Regroupant essentiellement des pierres précieuses et des bijoux portés par les tsars et les tsarines, cette collection comprend notamment le diamant de 190 carats offert à Catherine la Grande par son amant Grigori Orlov. Sertie de 4 936 diamants, la grande couronne impériale servit au couronnement de Catherine II et de plusieurs souverains par la suite. La sécurité est extrêmement stricte, et il est interdit d’entrer avec un appareil photo, un téléphone ou un sac.
Premier parc public de Moscou, le jardin Aleksandrovsky (Александровский сад ; plan) longe le mur ouest du Kremlin. Ses parterres de fleurs et la vue imprenable sur le Kremlin en font un lieu de promenade apprécié des Moscovites et des touristes. Au XVIIe siècle, la rivière Neglinnaya y courait, avant d’être détournée sous terre. Le jardin fut alors créé par l’architecte Ossip Bové, en 1821.
À l’extrémité nord du jardin Aleksandrovsky, la tombe du Soldat inconnu (Могила неизвестного солдата) renferme la dépouille d’un soldat tombé en décembre 1941 au km 41 de la Leningradskoe schosse, le point le plus proche de Moscou atteint par les Allemands. Elle est prisée des jeunes mariés qui viennent y déposer des fleurs et se faire photographier.
DÉPART PALAIS DES ARMURES
DURÉE 1 HEURE
À l’étage, les deux premières salles abritent des objets en or et argent du XIIe au XXe siècle, dont beaucoup furent réalisés dans les ateliers du Kremlin. La salle 2 contient les fameux œufs de Fabergé, créés par le joaillier de Saint-Pétersbourg. Sous Alexandre III et Nicolas II, le tsar et la tsarine s’en offraient rituellement chaque année. Le plus célèbre, avec son train en or, sa locomotive en platine et ses phares en rubis, fut créé pour célébrer l’achèvement de la ligne de chemin de fer Moscou-Vladivostok.
Les salles suivantes présentent armes et armures, telles que le casque du prince Iaroslav, la cotte de mailles de Boris Godounov, tsar de 1598 à 1605, et les sabres des libérateurs Minine et Pojarski.
Au rez-de-chaussée, entrez dans la salle 6 pour voir les robes de couronnement des impératrices du XVIIIe siècle (Élisabeth aurait possédé environ 15 000 autres robes). La robe de mariée de Catherine II est couverte de brocart d’argent (le tour de taille fait 43 cm !). On y voit aussi une impressionnante paire de bottes ayant appartenu à Pierre le Grand.
Dans la salle suivante, on découvre du somptueux mobilier, notamment le trône aux 800 diamants du tsar Alexis et le trône du double couronnement des jeunes Pierre le Grand et Ivan V (avec un compartiment secret d’où la régente Sophie leur soufflait leur texte), ainsi que les couronnes scintillantes et doublées de fourrure portées par les empereurs au fil des siècles. Sertie d’or et de diamants, la couronne de Monomaque fut utilisée pour les couronnements deux siècles durant.
Terminez la visite dans la salle 9, où carrosses royaux et traîneaux encombrent les allées. Ne manquez pas le traîneau tiré alors par 23 chevaux dans lequel Élisabeth se rendit de Saint-Pétersbourg à Moscou pour son couronnement.
HELEN FILATOVA / SHUTTERSTOCK ©
Théâtre de tant de grands événements de l’histoire russe, la place Rouge, vaste rectangle pavé entouré de merveilles architecturales, dont la cathédrale Basile-le-Bienheureux, ne manquera pas de vous couper le souffle. Le spectacle est particulièrement impressionnant de nuit.
Le mausolée de Lénine
La tour du Sauveur
La porte de la Résurrection
Красная площадь
Plan, D3
Krasnaya pl
Ploshtchad Revolyutsii
Depuis la place du Manège (Manejnaya pl, Okhotny Ryad), on pénètre sur la place Rouge par la porte de la Résurrection (Воскресенские ворота) avec ses deux tours rouges surmontées de flèches vertes. La porte d’origine, bâtie en 1680, fut détruite par Staline pour faciliter défilés et parades et reconstruite à l’identique en 1995. Dans cette porte, la lumineuse chapelle de la Vierge-d’Iveria, édifiée à la fin du XVIIIe siècle abrite l’icône du même nom.
La petite église actuelle est une réplique du joyau architectural construit à l’extrémité nord de la place Rouge en 1636 en remerciement de l’expulsion des envahisseurs polonais en 1612. La cathédrale de Kazan (Казанский собор ; plan ; Nikolskaya ul 3 ; 8h-19h ; Okhotny Ryad) abrita pendant deux siècles l’icône de la Vierge de Kazan, qui aurait contribué à la déroute des Polonais. Trois siècles plus tard, les communistes rasèrent la cathédrale, sous prétexte qu’elle gênait les défilés populaires.
Derrière sa façade ouvragée de 240 m au nord-ouest de la place Rouge, le GOuM (ГУМ ; plan ; www.gum.ru; 10h-22h) est un centre commercial animé. Avec son puits de lumière et ses galeries sur trois niveaux, une architecture révolutionnaire pour les années 1890, le magasin a remplacé les galeries marchandes supérieures qui occupaient jadis le site.
Prononcé goum, cet acronyme correspondait initialement aux mots russes signifiant “magasin d’État universel”. Lorsque l’enseigne fut privatisée en 2005, le nom devint officiellement “magasin principal universel”. Heureusement, les mots russes “État” et “principal” commencent tous deux par un G.
En dépit de son vœu d’être enterré au côté de sa mère à Saint-Pétersbourg, Vladimir Ilitch Oulianov repose au pied du mur du Kremlin. Faites la queue à l’angle ouest de la place (près de l’entrée du jardin Aleksandrovsky) pour voir la dépouille embaumée (Мавзолей Ленина ; plan ; www.lenin.ru; 10h-13h mar-jeu et sam-dim) du fondateur de l’Union soviétique, exposée ici depuis 1924. Les photos sont interdites, et des gardiens s’assurent que les visiteurs restent silencieux et respectueux.
En sortant du mausolée, vous longerez la muraille du Kremlin, où sont enterrés entre autres :
Joseph Staline deuxième Secrétaire général et successeur de Lénine.
Leonid Brejnev quatrième Secrétaire général, successeur de Khrouchtchev.
Félix Dzerjinski fondateur de la Tchéka (ancêtre du KGB).
Iakov Sverdlov l’un des artisans de la Révolution et de la future Union soviétique.
Andreï Jdanov responsable de la culture sous Staline, deuxième personnalité la plus influente de l’URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Mikhaïl Frounze chef de l’Armée rouge, responsable de l’intégration des républiques d’Asie centrale dans l’Union soviétique dans les années 1920.
Inès Armand maîtresse présumée de Lénine, et directrice du Jenotdel, une association de lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes au sein du parti communiste.
John Reed témoin américain de la Révolution et auteur de Dix jours qui ébranlèrent le monde.
La tour du Sauveur (Спасская башня ; plan), en brique rouge, constitue l’entrée “officielle” du Kremlin sur la place Rouge. Considérée comme sacrée, cette porte était utilisée pour les processions à l’époque des tsars. Les deux plaques de pierre blanche commémorent sa construction en 1491. L’horloge, qui carillonne tous les quarts d’heure, fut installée dans les années 1850. Avec ses aiguilles de 3 m et son poids de 25 tonnes, elle occupe 3 des 10 étages. .
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À l’extrémité sud de la place Rouge, entre les imposantes façades du Kremlin et le fameux GOuM, se dresse la cathédrale Basile-le-Bienheureux, mosaïque de couleurs et de formes. Son architecture marque l’apogée d’un style russe, développé dans la construction d’églises en bois. Cet emblème de la Russie fut édifié entre 1555 et 1561 par les architectes Postnik et Barma pour célébrer la prise du fief tatar de Kazan par Ivan le Terrible en 1552.
L’église Basile-le-Bienheureux
Les portails entre la sacristie et l’église centrale
L’icône de la Trinité de l’Ancien Testament
L’icône de la vie de saint Alexandre Nevski
Покровский собор, Храм Василия Блаженного
Plan, D3
Tarif plein/étudiant 350/150
billetterie 11h-17h nov-avr, 11h-18h jeu-mar mai-oct
Ploshtchad Revolyutsii
L’anarchie apparente cache un plan rigoureux qui comporte neuf chapelles principales. La haute tour centrale abrite l’église de l’Intercession-de-la-Vierge. Les quatre dômes les plus imposants coiffent quatre chapelles de forme octogonale, chacune consacrée à un événement ou une bataille de la lutte contre Kazan.
Verts à l’origine, les dômes ont sans doute acquis leurs couleurs et leurs motifs caractéristiques au XVIIIe siècle lors de travaux de restauration. La cathédrale a cependant toujours offert un spectacle saisissant. Des tuiles et des arcs dorés couvrent les toits pentus, quelque 300 pignons multicolores semi-circulaires ornent les niveaux supérieurs des églises, tandis que les niveaux inférieurs s’agrémentent de colonnes et de caissons roses et blancs.
L’église Basile-le-Bienheureux est la chapelle située au rez-de-chaussée, sur le côté nord-est de la cathédrale. Elle recèle la tombe couverte d’un dais de Vassili (Basile), l’un des saints les plus aimés de Moscou, un original qui se promenait nu et s’humiliait pour rendre gloire à Dieu. Considéré comme un faiseur de miracles, il était craint et respecté de tous. Cette dixième chapelle – la seule située au rez-de-chaussée – fut ajoutée en 1588, après la mort du saint. Notez l’icône qui le représente, avec la place Rouge et le Kremlin à l’arrière-plan.
La haute tour au toit pentu au centre de la cathédrale abrite l’église de l’Intercession-de-la-Vierge. Le plafond s’élève à près de 47 m de haut. Certains murs, restaurés, ont retrouvé leur apparence originelle (des briques rouges peintes) ; d’autres portent des fragments de fresques réalisées ultérieurement. De la sacristie, les portes donnant sur cette chapelle centrale figurent parmi les éléments les plus travaillés de la cathédrale, avec leurs superbes décorations en céramique et en brique.
Avec ses murs blanchis à la chaux et son symbole de l’éternité qui se déploie en spirale sur la voÛte, cette église est fort appréciée des visiteurs. Notez le splendide lustre du XVIe siècle. La pièce maîtresse est l’iconostase inhabituelle avec, au troisième niveau, l’une des œuvres les plus anciennes et les plus estimées de la cathédrale : l’icône de la Trinité de l’Ancien Testament.
Colorée, cette église est ornée de fresques retraçant la vie de ces deux saints du IVe siècle ainsi que plusieurs épisodes bibliques. À 20 m de hauteur, la voÛte du dôme représente La Mère de Dieu du Buisson ardent. Les peintures et l’iconostase datent de la fin du XVIIIe siècle.
Cette chapelle est dédiée à l’entrée du Seigneur dans Jérusalem, également appelée dimanche des Rameaux dans la religion orthodoxe. C’est l’une des plus hautes de la cathédrale (23 m). La blancheur d’origine de ses murs met en valeur ses détails architecturaux. Au-dessus de l’entrée nord, un pan de mur porte les traces d’un obus tiré en octobre 1917. L’iconostase a été transférée ici en 1770 depuis la cathédrale Alexandre-Nevski, au Kremlin. L’icône, qui décrit 33 scènes de la vie de saint Alexandre Nevski (XVIIe siècle), est l’une des plus sacrées et révérées.
Sur à peine 1 km2, le quartier de la place Rouge et de Kitaï-Gorod concentre un nombre impressionnant de sites et monuments, regroupés pour la plupart autour de la place elle-même (et dans le Kremlin). À l’est de la place, les rues du plus vieux quartier de Moscou sont bordées d’églises et autres bâtiments intéressants, et le parc Zaryadye est en cours d’aménagement au bord de la rivière.
KREMLIN SITE HISTORIQUE
Voir (Cliquez ici).
PLACE ROUGE SITE HISTORIQUE
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CATHÉDRALE BASILE-LE-BIENHEUREUX ÉGLISE
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STATUE DE VLADIMIR Ier MONUMENT
Plan (Памятник Владимиру Великому ; Borovitskaya pl). En 2016, Vladimir Poutine a inauguré un nouveau monument dédié à son homonyme Vladimir Ier, souverain de la Rous kiévienne de 980 à 1015, considéré comme l’unificateur du premier État russe et le fondateur de l’Église orthodoxe. Du haut de ses 17 m, l’imposante statue domine la place Borovitskaya.
Dans le contexte actuel de tensions entre la Russie et l’Ukraine, ce monument à la gloire de celui qui est aussi considéré comme le fondateur de la nation ukrainienne fait l’objet de controverses.
CENTRE D’EXPOSITION DU MANÈGE MUSÉE
Plan (Выставочный центр Манеж ; moscowmanege.ru ; Manejnaya pl ; expositions 200-300 ; 11h-20h mar-dim ; Biblioteka im Lenina). Ce long bâtiment bas de style néoclassique accueille des expositions artistiques et autres manifestations telles que concerts, lectures de poèmes et projections de films. Une exposition permanente consacrée à l’emblématique sculpture soviétique L’Ouvrier et la Kolkhozienne, exposée au VDNKh, est en préparation.
MUSÉE D’HISTOIRE MUSÉE
Plan (Государственный исторический музей ; www.shm.ru; Krasnaya pl 1 ; tarif plein/étudiant 350/100 , audioguide 300 ; billetterie 10h-17h mer, jeu, dim et lun, 10h-21h ven et sam ; Okhotny Ryad). À l’extrémité nord de la place, le musée d’Histoire a une immense collection consacrée à l’histoire du pays depuis l’âge de pierre. L’édifice lui-même, qui remonte à la fin du XIXe siècle, est intéressant, chaque pièce dévoilant le style d’une période ou d’une région différente. Les murs de certaines sont richement décorés, évoquant les églises russes anciennes.
Les expositions consacrées à la Rous médiévale sont d’excellente qualité, avec deux salles relatant les invasions mongoles et la consolidation de l’État russe. Le deuxième niveau s’intéresse à la période impériale, avec des collections présentant les effets personnels de plusieurs tsars, le mobilier et la décoration intérieure du palais, ainsi que plusieurs œuvres et documents de l’époque. Certaines salles sont dédiées au règne de différents tsars. Une exposition se concentre sur la guerre de 1812 et ses conséquences tandis qu’une autre, inattendue, étudie l’expansion de l’Empire russe à travers l’observation du réseau routier et des modes de déplacement.
DÉPART PLACE LUBYANSKAYA
ARRIVÉE PLACE STARAYA
LONGUEUR 3 KM ; 3 HEURES
Partez de la place Lubyanskaya, que domine la façade sévère de la tristement célèbre prison de la Loubianka. Non loin, le modeste mémorial des Victimes du totalitarisme rend hommage à ceux qui ont souffert derrière ces murs.
Laissez les édifices institutionnels et la circulation automobile derrière vous pour pénétrer dans Kitaï-Gorod par la rue Nikolskaya. Cette agréable voie piétonne bordée de boutiques, d’églises et de cafés était autrefois la principale route menant à Vladimir et le centre d’un commerce des icônes dynamique. Notez l’entrée ouvragée du passage Tretyakovski, qui regroupe les plus élégantes boutiques de mode de la capitale. Admirez aussi la façade gothique décorée de l’imprimerie du Synode, reconnaissable à son lion et à sa licorne, ainsi que les dômes dorés et les flèches du monastère Zaïkonospassky.
À Kitaï-Gorod, le moindre coin de rue semble abriter une église ou un monastère. Faites un détour par la rue Bogoyavlenski pour voir le monastère de l’Épiphanie du XIIIe siècle. Il s’agit du deuxième plus vieux monastère de Moscou (l’église actuelle a été bâtie plus tard).
Coupez par la cour pour déboucher sur la place Revolyutsii, un lieu animé aux édifices impressionnants. L’hôtel Metropol est un bel exemple du style Art nouveau, avec une superbe mosaïque due au peintre Mikhaïl Vroubel.
Plus à l’ouest, l’insolite Four Seasons Hotel Moscow présente deux styles architecturaux différents. L’histoire raconte qu’on présenta à Staline deux projets distincts pour la construction de cet hôtel, alors baptisé Moskva, sur la place Manejnaya. Ne comprenant pas qu’il devait en choisir un, il approuva les deux. Les architectes élevèrent donc un hôtel de style moitié constructiviste, moitié stalinien. Sur le côté sud de la place se dressent les façades de brique rouge du musée de la Guerre de 1812 et du musée d’Histoire (p. page ci-contre), toutes deux de style Renaissance russe et néo-Renaissance. Devant, une statue de Gueorgui Joukov, héros de la Seconde Guerre mondiale, monte stoïquement la garde.
Tournez au sud en passant entre les deux musées par la porte de la Résurrection et contemplez la superbe place Rouge. Côté sud, de hautes tours, dont la tour du Sauveur, ponctuent le puissant mur du Kremlin au pied duquel le mausolée de Lénine continue d’attirer les visiteurs. Côté nord, la jolie petite cathédrale de Kazan fait pendant à la façade ornementée du GOuM. Et, tout au bout, dans une explosion de formes, de couleurs et de textures, se tient le plus célèbre monument du pays, la cathédrale Basile-le-Bienheureux. Traversez cette vaste esplanade pavée en admirant ses bâtiments spectaculaires.
À l’extrémité sud de la place Rouge, tournez à gauche dans la petite rue Varvarka, qui rassemble un grand nombre d’édifices anciens. En marchant d’ouest en est, vous longerez l’église Sainte-Varvara rose et blanche (1804), l’ancien hôtel des Anglais au toit pentu datant du XVIe siècle, l’église Saint-Maxime-le-Bienheureux du XVIIe siècle et la cathédrale à coupole dorée du monastère Notre-Dame-du-Signe, l’ancienne résidence des boyards Romanov et l’église Saint-Georges de 1658. De l’autre côté de la rue s’étendent les galeries marchandes de Gostiny Dvor.
Zaryadye, quartier datant du XIVe siècle s’étendant au sud de la rue Varvarka jusqu’à la rivière, abritait autrefois l’industrie du vêtement de Moscou, ainsi qu’une vaste communauté juive. Rasé dans les années 1940 pour accueillir un hôtel gigantesque, il est aujourd’hui en cours de réaménagement, notamment avec le vaste parc Zaryadye.
Continuez vers l’est pour rejoindre la place Staraya. À l’angle, les vestiges des anciens remparts de la ville vous attendent dans le passage souterrain (perekhod), qui est aussi l’entrée de la station de métro Kitaï-Gorod.
Plan (Музей археологии Москвы ; www.mosmuseum.ru; Manejnaya pl 1 ; adulte/enfant 300/150 ; 10h-20h mar, mer et ven-dim, 11h-21h jeu ; Okhotny Ryad). Lors des fouilles du pont Voskresensky (qui franchissait la Neglinnaya au pied de la rue Tverskaya), on découvrit une série de pièces de monnaie, d’habits et d’objets de l’ancien Moscou. Le musée réunissant ces collections est situé dans un pavillon souterrain établi durant les fouilles. Son entrée se trouve au pied du Four Seasons Hotel Moscow.
STATUE DE GUEORGUI JOUKOV STATUE
Plan (Manejnaya pl). Chef d’état-major de l’Armée rouge lors de la Seconde Guerre mondiale, Gueorgui Joukov dirigea la défense de Leningrad et de Stalingrad, ainsi que la bataille de Moscou. Sa statue équestre garde aujourd’hui la place Manejnaya.
MUSÉE DE LA GUERRE DE 1812 MUSÉE
Plan (Музей отечественной войны 1812 года ; www.shm.ru; pl Revolyutsii 2 ; adulte/enfant 350/150 ; 10h-18h dim-jeu, 10h-21h ven et sam, fermé lun sept-mai ; Ploshtchad Revolyutsii). Entre “Renaissance” russe et néo-Renaissance, ce superbe bâtiment de brique rouge fut construit dans les années 1890 pour abriter la mairie de Moscou et devint plus tard le musée Lénine. Converti en musée de la Guerre de 1812 à l’occasion du bicentenaire de ce conflit, il en présente en détail le déroulement et les conséquences au moyen d’œuvres d’art, de documents, d’armes, d’uniformes, de films et de cartes interactives, accompagnés de bonnes légendes en anglais. La série de peintures intitulée 1812 de Vassili Verechtchaguine, les images d’époque de Nicolas II à Borodino et le traîneau utilisé par Napoléon dans sa fuite sont particulièrement intéressants.
STATUE DE KARL MARX STATUE
Plan (Памятник Карлу Марксу ; pl Revolyutsii). Depuis 1961, Karl Marx occupe une position dominante sur la place de la Révolution.
KITAÏ-GOROD QUARTIER
Plan. Datant du XIIIe siècle, Kitaï-Gorod fut le premier quartier de Moscou à se développer au-delà de l’enceinte du Kremlin. Si son nom se traduit par “quartier chinois” en russe moderne, il n’a en réalité rien de chinois : kitaï provient d’un vieux mot russe signifiant “clayonnage”, en référence aux matériaux de soutien des murs qui protégeaient le faubourg, dont certaines parties restent visibles. Kitaï-Gorod est le cœur du Moscou médiéval. Les églises, notamment le long de la rue Varvarka, et le nouveau parc Zaryadye(Cliquez ici) sont les principaux attraits du quartier.
PAVILLON DU PARC ZARYADYE MUSÉE
Plan (Павильон парка “Зарядье” ; Moskvoretskaya ul). Ce dôme vitré dessiné par Sergueï Kouznetsov fut le premier élément du parc Zaryadye ouvert au public. L’intérieur de la salle centrale est couvert de codes QR – ce qui lui donne un style étonnamment attrayant – donnant accès à des cartes, dessins, photos et autres données sur le nouveau parc (des tablettes numériques sont fournies aux visiteurs à l’entrée).
Kouznetsov présenta son projet pour la première fois à la Biennale d’architecture de Venise de 2012, où il suscita de nombreux éloges. Le bâtiment qui devait à l’origine être temporaire a finalement été conservé comme centre d’information du parc.
ANCIEN HÔTEL DES ANGLAIS MUSÉE
Plan (Палаты старого Английского двора ; www.mosmuseum.ru; ul Varvarka 4a ; adulte/enfant 200/100 ; 10h-18h mar, mer et ven-dim, 11h-21h jeu ; Kitaï-Gorod). Restauré en 1994, cet édifice blanc, qui date du XVIe siècle, était jadis la résidence des premiers émissaires anglais en Russie, mandatés par Élisabeth Ire à Ivan le Terrible.
Il accueillait aussi des marchands britanniques qui, en échange de fournitures militaires, pouvaient commercer sans payer de taxes. Aujourd’hui, il abrite un petit musée consacré à ces échanges commerciaux internationaux.
RÉSIDENCE DES BOYARDS ROMANOV MUSÉE
Plan (Палаты бояр Романовых ; www.shm.ru; ul Varvarka 10 ; Kitaï-Gorod). Ce petit musée fort intéressant retrace l’histoire de la famille Romanov, simples boyards devenus tsars. Il fut construit par Nikita Romanov, dont le petit-fils Mikhaïl devient le premier tsar de la dynastie qui régna sur la Russie pendant 300 ans. Des expositions présentent la demeure telle qu’elle était à l’époque où les Romanov l’habitaient. L’entrée se trouve à l’arrière du bâtiment.
ÉGLISE DE LA SAINTE-TRINItÉ-DE-NIKITNIKI ÉGLISE
Plan (Церковь Троицы в Никитниках ; Ipatyevsky per ; Kitaï-Gorod). Cachée entre de grands immeubles gouvernementaux, cette petite église est une superbe illustration du style baroque russe. Construite dans les années 1630, elle possède une tour carrée aux splendides gâbles rouges et blancs et des dômes en forme de bulbe. Des fresques inspirées de l’Évangile réalisées par Simon Ouchakov et d’autres artistes ornent ses murs. Un portail sculpté conduit à la chapelle Saint-Nikita-le-Martyr, au-dessus du caveau de la famille de marchands Nikitnikov, les mécènes qui financèrent partiellement la construction de l’église.
MONASTÈRE ZAÏKONOSPASSKY MONASTÈRE
Plan (Заиконоспасский монастырь ; Nikolskaya ul 7-9 ; Ploshtchad Revolyutsii). Ce monastère fut fondé par Boris Godounov en 1600, même si l’église ne date que de 1660. Son nom signifie “Derrière le comptoir des icônes”, en référence au commerce d’icônes qui jadis allait bon train ici. L’église du Sauveur, désormais en activité, est blottie dans une cour en retrait de la rue.
Sur l’ordre du tsar Alexis, les frères Likhoud y fondèrent l’Académie des langues slaves, grecques et latines en 1687. Devenue une école de théologie, l’académie fut transférée au monastère de la Trinité-Saint-Serge en 1814.
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MONASTÈRE DE L’ÉPIPHANIE MONASTÈRE
Plan (Богоявленский монастырь ; Bogoyavlensky per 2 ; Ploshtchad Revolyutsii). Ce monastère, le deuxième plus ancien de Moscou, fut fondé en 1296 par le prince Daniel, fils d’Alexandre Nevski. De style baroque moscovite, l’actuelle cathédrale de l’Épiphanie, coiffée d’un grand dôme rose et doré, date des années 1690. Si vous avez de la chance, peut-être entendrez-vous les cloches sonner dans le vieux beffroi en bois voisin.
IMPRIMERIE DU SYNODE SITE HISTORIQUE
Plan (Печатный двор Синод ; Nikolskaya ul 15 ; Ploshtchad Revolyutsii). C’est dans cet édifice richement décoré, aujourd’hui occupé par la faculté de lettres de Russie, qu’Ivan Fiodorov aurait mis sous presse le premier ouvrage imprimé du pays, L’Apôtre, en 1563 (on peut voir une statue du grand homme à proximité). Au milieu de la façade trônent un lion et une licorne, entourés de colonnes salomoniques et de fenêtres gothiques.
Jusqu’au début du XIXe siècle, Kitaï-Gorod était en quelque sorte le quartier du livre, avec 26 des 31 librairies que comptait Moscou.
TRETYAKOVSKY PROEZD RUE
Plan (Третьяковский проезд ; Teatralnaya). Le passage couvert Tretyakovsky (bâti dans les années 1870) conduit du passage Teatralny à Kitaï-Gorod. Le long du passage Teatralny, des archéologues ont exhumé des fortifications du XVIe siècle qui entouraient jadis Kitaï-Gorod, ainsi que les fondations de l’église de la Trinité datant de 1493. Près des vestiges du mur et de l’église se dresse une statue de l’imprimeur Ivan Fiodorov.
La construction de son arche de style médiéval fut financée par les frères Tretiakov, fondateurs de la galerie du même nom. Ce passage aurait servi à désengorger la rue Nikolskaya. Depuis sa réouverture en 2000, y sont installés plusieurs magasins de luxe.
Pour la première fois en 50 ans, Moscou se dote d’un nouveau grand parc, et ce, au cœur du centre historique, à quelques pas de la place Rouge.
Inauguré en septembre 2017, le parc Zaryadye occupe un site important entre la Moskova et le quartier historique de Kitaï-Gorod. Il a été dessiné par le cabinet new-yorkais Diller Scofidio & Renfro (DS&R), connu pour son “urbanisme naturel”, technique intégrant les rues de la ville historique dans des habitats naturels. Le site de 13 ha abrite quatre espaces différents représentant les zones géographiques de la Russie : toundra, steppe, forêt et marais. L’élément sans doute le plus attendu, le “pont vers nulle part”, franchit le quai Moskvoretskaya pour s’avancer au-dessus de la Moskova, avant de faire une boucle pour regagner Zaryadye.
Outre des espaces verts, Zaryadye comprend un vaste amphithéâtre en plein air et plusieurs nouveaux musées, construits à flanc de colline, présentant les ressources et richesses naturelles de la Russie.
La pièce maîtresse du projet est le Media Centre, où les visiteurs peuvent regarder des films aériens comme “S’élever au-dessus de la Russie” sur un écran de cinéma de 39 m. Dans la “Salle de la machine à voyager dans le temps”, l’histoire de la Russie est racontée sur un écran entourant les spectateurs à 360°. D’autres espaces et vidéos présentent divers parcs nationaux et font la promotion de la Russie comme destination de voyage.
Le Zapavednaya Posolstvo (“ambassade de la préservation”) est un musée ultramoderne, doté d’un grand espace terrarium et laboratoire, où sont proposés de nombreux programmes pédagogiques. Une grotte de glace séparée – conservée au-dessous de zéro degré toute l’année – met à l’honneur les créations de glace de l’Arctique de l’artiste Alexander Ponomarev.
Dans le petit musée archéologique Podzemniy Museum (“musée souterrain”), on peut admirer un morceau de l’ancien mur de Kitaï-Gorod découvert lors des fouilles.
Enfin, le pavillon du parc Zaryadye de l’architecte Sergueï Kouznetsov, présenté à la Biennale d’architecture de Venise de 2012, fait office de musée du parc, donnant des informations sur son développement.
MÉMORIAL DES VICTIMES DU TOTALITARISME MÉMORIAL
Plan (Мемориал жертвам тоталитаризма ; Lubyanskaya pl). Modeste mémorial installé dans le petit jardin au sud de la fameuse prison de la Loubianka, cette simple dalle de pierre provient d’un camp de travail tristement célèbre des années 1930 situé sur les îles Solovki, dans la mer Blanche.
Les touristes affluent chaque jour sur la place Rouge et pourtant, les bonnes adresses où manger sont extrêmement rares par ici. Dans les centres commerciaux GOuM et Okhotny Ryad, vous trouverez cependant quelques perles au milieu des chaînes et fast-foods sans intérêt. Sinon, marchez jusqu’à l’extrémité nord de la rue Nikolskaya, où vous trouverez d’excellentes tables.
STOLOVAYA No57 CAFÉTÉRIA €
Plan (Столовая 57 ; 495-620 3129 ; gumrussia.comïa-57 ; 3e ét., GOuM, Krasnaya pl 3 ; plats 200-300 ; 10h-22h ; ; Okhotny Ryad). Cette cafétéria à l’ancienne recrée pour vous l’atmosphère de la Russie poststalinienne. La nourriture y est excellente et abordable pour un endroit aussi coté. L’endroit parfait pour goÛter au “hareng en manteau de fourrure” – hareng, betterave, carotte et pomme de terre, et déguster des boulettes et salades froides.
FARSH HAMBURGERS €
Plan (Farш ; 495-258 4205 ; www.farshburger.ru; Nikolskaya ul 12 ; hamburgers 250-580 ; 10h-minuit ; Lubyanka). Chef de file de la burgermania qui a déferlé sur la capitale, le Farsh est la version fast-food – quoique pas toujours si rapide aux heures d’affluence – du tout aussi excellent Ryby Net voisin. Au menu, hamburgers gastronomiques accompagnés de frites exceptionnelles, mais aussi ailes de poulet, côtes de bœuf et steaks grillés.
GRAND COFFEE MANIA CAFÉ €€
Plan (Кофе мания ; 495-960 2295 ; www.coffeemania.ru; Mal Tcherkassy per 2 ; petit-déj 300-500 , plats 500-1 200 ; 8h-minuit lun-jeu, 8h-2h ven, 10h-2h sam, 10h-minuit dim ; ; Lubyanka). Cuisine appétissante mais surfacturée, comme dans les autres établissements de cette chaîne omniprésente. L’intérieur grandiose vaut toutefois le détour : sols en marbre, lustres Art déco et entrelacs ouvragés rappelant une époque révolue. Service efficace et atmosphère délicieuse.
BON APP CAFÉ EUROPÉEN €€
Plan (bonappcafe.ru ; 1er ét., Nikolskaya ul 25 ; pizzas et pâtes 420-480 , plats 480-840 ; 9h-minuit lun-ven, 11h-minuit sam-dim ; ; Lubyanka). Établissement à la fois branché et confortable au 1er étage du Nautilus, prisé à l’heure du déjeuner des clients du centre commercial, des travailleurs et des touristes, qui trouvent toujours leur bonheur sur la carte variée, comprenant pizzas, pâtes et autres plats russes et européens.
RYBY NET STEAKS €€€
Plan (Рыбы Нет ; 495-258 4206 ; www.novikovgroup.ru; Nikolskaya ul 12 ; plats 800-2 000 ; midi-minuit ; Lubyanka). L’endroit s’adresse aux carnivores, comme le suggèrent le nom – “pas de poisson” – et les pièces de bœuf suspendues dans la vitrine. Les steaks, préparés avec de la viande persillée de premier choix, sont servis avec une baguette fraîche. Bonne carte des vins et cocktails sur mesure.
Si votre budget est serré, optez plutôt pour un hamburger au Farsh voisin.
BOSCO CAFÉ ITALIEN €€€
Plan (495-620 3182 ; gumrussia.com/cafe/bosco-cafe ; GOuM, Krasnaya pl 3 ; pâtes 500-1 000 , plats 1 200-2 000 ; 10h-22h ; ; Ploshtchad Revolyutsii). Le service laisse à désirer et les prix sont excessifs, mais c’est le seul endroit où s’asseoir pour déjeuner, déguster un cappuccino ou siroter un apéritif en contemplant le Kremlin, le mausolée de Lénine, les dômes de la cathédrale Basile-le-Bienheureux et les autres merveilles de la place Rouge. Au 1er étage du centre commercial GOuM.
La carte, très variée, propose des plats à tous les prix. Réservations recommandées pour le dîner.
L’hôtel Metropol compte parmi les plus beaux exemples moscovites de l’Art nouveau. En face du passage Teatralny, le panneau décoratif de la façade s’inspire d’un croquis de l’artiste Mikhaïl Vroubel. Il décrit la légende de la princesse des Rêves : un troubadour part à la recherche de la douce et belle princesse dont il s’est amouraché. Tombé malade au cours de son périple, il la retrouve mais s’éteint dans ses bras au moment où il l’embrasse. La princesse renonce alors à sa vie de luxe. Les panneaux de céramique sont sortis des ateliers de poterie de la propriété de Savva Mamontov à Abramtsevo.
L’œuvre en céramique décorant le mur qui fait face à la place Teatralnaya est celle d’Alexandre Golovine. Le texte d’origine : “C’est toujours la même histoire : lorsqu’on bâtit une maison, on s’aperçoit que l’on a encore appris quelque chose”, était de Nietzsche. Durant l’ère soviétique, ces sages paroles furent remplacées par un texte plus adapté à l’époque : “Seule la dictature du prolétariat pourra libérer l’humanité de l’oppression du capitalisme.” Signé Lénine.
Kitaï-Gorod, généralement calme le soir, ne compte que quelques adresses où prendre un verre, regroupées autour de l’extrémité nord de la rue Nikolskaya.
MANDARIN COMBUSTIBLE BAR LOUNGE
Plan (495-745 0700 ; Mal Tcherkassy per 2 ; midi-6h ; ; Lubyanka). Ici, on peut à la fois manger, prendre un verre et danser. Vaste choix de plats asiatiques, mais aussi sushis, pâtes, tapas et autres, servis toute la nuit pour le bonheur des fêtards moscovites. Les boissons et le service n’ont rien d’extraordinaire mais le cadre est agréable et la clientèle cordiale.
CIDERELLA BAR
Plan (www.facebook.com/ciderellatapas; Nikolskaya ul 11 ; 9h-23h ; ; Ploshtchad Revolyutsii). Du cidre (90 sortes différentes !) et des tapas, pour changer de la bière artisanale et des hamburgers gastronomiques. Les tabourets hauts, les murs en briques apparentes et la clientèle branchée confèrent au lieu son ambiance conviviale.
JAWSSPOT MSK BIÈRE ARTISANALE
Plan (tinyurl.com/yc9wcakx ; 6e ét., Nautilus, Nikolskaya ul 25 ; midi-minuit dim-jeu, midi-2h ven-sam ; ; Lubyanka). Avant de servir leurs délicieuses bières aux noms bien trouvés dans ce petit bar au dernier étage du Nautilus, l’équipe du Jawsspot brassait de la bière dans une ancienne blanchisserie de l’Oural depuis 2008. La minuscule terrasse offre une vue fabuleuse sur la place Lubyanskaya.
KOLKOVNA BAR
Plan (Колковна ; www.kolkovna.su; Lubyansky proezd 15 ; 11h-minuit ; ; Kitaï-Gorod). Les briques apparentes et les voÛtes de ce bar en sous-sol composent un cadre cool et cosy où se rafraîchir avec une ale ou une lager tchèque fraîchement tirée, accompagnée de saucisses et autres spécialités tchèques traditionnelles.
BALLET DU KREMLIN DANSE
Plan (Кремлевский балет ; 495-620 7846 ; www.kremlinpalace.org; billetterie midi-20h ; Aleksandrovsky Sad). Le Bolchoï n’a pas le monopole de la danse à Moscou : le ballet du Kremlin compte aussi d’excellents danseurs, qui se produisent dans le palais du même nom (Cliquez ici). Si le théâtre Bolchoï est un lieu magique, le Kremlin n’en est pas moins mémorable. La billetterie se situe près de l’entrée de la station de métro Biblioteka im Lenina.
Avec ses centaines de boutiques chics et de restaurants, le centre commercial GOuM, lumineux et fort animé, mérite d’être visité en même temps que la place Rouge. Quelques autres boutiques et magasins de souvenirs bordent la rue Nikolskaya.
LNYANAYA LAVKA MODE
Plan (8-925-597 8167 ; Nikolskaya ul 8/1 ; 11h-18h ; Ploshtchad Revolyutsii). Des stylistes russes qui transforment de la toile de lin brut en merveilleux vêtements modernes, audacieux, attrayants et, pour certains, subtilement sexy. Prix raisonnables.
BOUTIQUE ALENA AKHMADULLINA MODE ET ACCESSOIRES
Plan (Бутик Алёны Ахмадуллиной ; www.alenaakhmadullina.ru; Nikolskaya ul 25 ; 11h-22h ; Lubyanka). Avec leur coupe subtile et leur clin d’œil aux thèmes typiquement russes, les modèles fluides et romantiques d’Alena Akhmadullina plaisent. Depuis 2005, son succès est total même à l’international (elle a signé une tenue pour Angelina Jolie pour le film Wanted).
OKHOTNY RYAD CENTRE COMMERCIAL
Plan (ТЦ Охотный ряд ; www.ox-r.ru; Manejnaya pl ; 10h-22h ; Okhotny Ryad). Le clou de cette galerie marchande est l’amusante fontaine en forme de troïka qui éclabousse les passants lorsqu’ils sortent du jardin Aleksandrovsky. Outre les magasins de vêtements et d’électronique, elle propose une riche gamme de restaurants.