Trattenbach, près de Kirchberg am Wechsel,
Basse-Autriche
28.03.1922
Cher Ogden,
Grand merci pour votre lettre et pour la traduction que je vous renverrai dès que je l’aurai corrigée, ce qui, je l’espère, ne prendra pas plus d’une ou deux semaines. Elle pourrait être corrigée plus rapidement, mais je n’ai, ici, aucune copie de l’original allemand, et je dois attendre qu’une copie de mon manuscrit me soit envoyée de Vienne, ce qui prendra quelques jours. Mais je bute sur une difficulté considérable : je ne dispose d’aucune copie CORRIGÉE de mon livre ! — J’ai donné la seule qui existait à Russell. Que diable a-t-elle pu devenir ? Votre lettre me porte à penser qu’elle n’est pas en votre possession. Ostwald l’aurait-il donc ? Mais il n’envisage manifestement pas d’imprimer mon travail, sinon il y a longtemps qu’il aurait paru ! Je n’ai jamais reçu la moindre ligne de lui à ce sujet. (Je crois qu’il n’a pas mon adresse, et je ne sais pas si j’ai la sienne.) Dans l’hypothèse où Ostwald aurait mon M.S., la seule chose à faire pour imprimer le texte allemand serait de l’obtenir de lui. Il n’y a aucune raison valable de lui laisser conserver un M.S. qu’il ne publiera pas1. Vous vous demanderez peut-être pourquoi je ne corrige pas tout simplement la copie dont je dispose. C’est parce que je n’en suis probablement pas capable. Certes, je peux corriger l’orthographe et les erreurs les plus manifestes, mais je serai maintenant incapable de corriger les points plus subtils de ponctuation, etc., que j’ai corrigés dans le manuscrit d’Ostwald, à une époque où les questions de l’ouvrage étaient encore vivantes en moi. En outre, j’avais noté sur ce manuscrit certains compléments dont je n’ai plus souvenir et dont je ne pense pas avoir de copie. Pour corriger la traduction, la copie dont je dispose suffira, car, dans une traduction, les points les plus subtils sont de toute façon perdus. — Je l’ai déjà relu une fois et je me suis rendu compte qu’il devait y avoir un certain nombre de fautes graves dans le texte allemand utilisé par les traducteurs. Car il arrive qu’un sens contraire à celui que je leur ai donné ait été attribué à certaines propositions et que celui de certaines autres ait été entièrement détruit. Mais on peut aisément remédier à cela ! Je ne sais vraiment que faire pour le texte allemand. Dites-moi, s’il vous plaît, dès que vous recevrez ma lettre, s’il vous est possible de récupérer le manuscrit d’Ostwald (QU’IL SOIT DAM — !). Si cela ne vous est pas possible, je ferai de mon mieux pour corriger la copie dont je dispose et pour vous la faire parvenir. Car je regretterais évidemment BEAUCOUP que le texte allemand ne puisse pas être incorporé à l’édition anglaise. — Et maintenant que j’ai fait retomber ma colère en écrivant en capitales le blasphème que je viens de proférer, je suis en mesure de vous adresser mes remerciements les plus sincères, à vous et aux traducteurs qui ont pris une peine que la chose — je le crains — ne mérite pas. Je suis vraiment désolé de vous donner plus de peine encore pour les raisons que je viens de mentionner. Quant à la traduction, je vous la réexpédierai accompagnée de suffisamment de notes pour vous permettre de trouver l’expression juste dans les cas douteux, je veux dire ceux dans lesquels j’estime l’expression retenue erronée ou gênante, mais où je ne suis pas certain de l’expression anglaise correcte ; dans les autres cas, ceux où je sais comment corriger la traduction, je l’ai fait directement sur la copie dactylographiée. Puis-je vous demander de bien vouloir examiner l’intégralité de mes corrections dans tous les cas, car je ne suis jamais tout à fait sûr de l’orthographe anglaise — etc., et je n’ai même pas un dictionnaire à ma disposition.
Ludwig Wittgenstein
P. S. Johnson, le logicien, est-il toujours de ce monde ? Si c’est le cas, rappelez-lui mon bon souvenir.
— Johnson : W. E. Johnson (1858-1931), fellow de King’s College et Sidgwick Lecturer de sciences morales à Cambridge. Wittgenstein le connut lors de son premier séjour à Cambridge et il l’appréciait beaucoup, bien qu’il soit en désaccord total avec sa conception de la logique.
[Trattenbach] 23.04.1922
Cher Ogden,
Je pense être maintenant venu à bout de la correction des textes allemand et anglais. Je me suis donné beaucoup de mal, surtout avec l’anglais. Je ne sais pas si j’ai réussi. C’est une tâche difficile ! Je joins à cette lettre quatre feuilles volantes comportant des remarques sur des points particuliers. Pourriez-vous, s’il vous plaît, avoir la gentillesse de les lire toutes soigneusement, car il y a, en elles, certains points que j’estime plutôt importants (pour autant qu’il puisse y avoir quoi que ce soit d’important en cette affaire).
Je commencerai par un certain nombre de remarques d’ordre général.
(1) Comme vous le dites vous-même, sur bien des points, la traduction est beaucoup trop littérale. Je l’ai fréquemment modifiée de façon qu’elle ne donne pas l’impression d’être un texte traduit de l’allemand. J’ai écarté certains mots apparaissant dans le texte allemand, j’en ai aussi introduit d’autres qui étaient absents de l’original, etc., etc. Mais je l’ai toujours fait en vue de traduire le sens (et non les mots).
(2) Chaque fois que j’ai fait des modifications, je l’ai indiqué en notant le signe ∨, dans la marge, sur les lignes où elles sont à reporter. J’ai également noté un ∨ là où je suggère des modifications dans mes remarques. Mais il y a aussi des ∨ qui ne correspondent à aucune modification ni suggestion. Je les ai notés parce que j’ai d’abord pensé que la traduction pourrait requérir une modification et que je me suis rendu compte ensuite que ce n’était pas le cas. — Sur toutes les lignes où mes remarques proposent une modification ou une suggestion, un ∨ apparaît donc, mais l’inverse n’est pas vrai.
(3) À plusieurs reprises, il m’est arrivé de corriger d’abord la traduction, puis de me rendre compte qu’elle était correcte. J’ai alors raturé mes corrections et ai souligné en pointillés la traduction originale (……), pour dire en quelque sorte : « Excusez-moi, c’était correct. »
(4) Tous les symboles que je n’ai pas moi-même inventés sont de Russell. Si j’en ai employé d’autres dans la dactylographie, c’est simplement parce qu’il était très souvent impossible de les dactylographier et que j’ai été trop paresseux pour les reporter ensuite. Là où j’ai employé « / » pour « ne … pas », il faut donc écrire le « ~ » de Russell ; là où j’ai employé « C » pour « implique », il faut écrire le « ⊃ » russellien. Quand apparaissent des signes comme « fa » ou « fx », j’ai très souvent écrit, dans l’original, « f(a) » ou « f(x) », mais j’omets désormais ces parenthèses. À chaque occurrence de « f(x) », j’ai donc raturé ainsi les parenthèses : « » — ce qui veut dire qu’il faut simplement imprimer « fx ».
(5) J’ai souvent écrit les signes „ — ” (je ne sais comment vous les appelez) à la façon dont j’ai l’habitude de les écrire en allemand, c’est-à-dire ainsi „ — ”, et non ainsi “—”. Lorsque je les ai notés de la mauvaise manière, il convient donc de rectifier.
(6) Là où apparaissent des expressions latines, je n’ai pas employé d’italique précisément pour la raison que vous mentionnez. Dans les autres cas, l’emploi de l’italique et des marques de citation (tel est en effet le mot qui convient) est correct, sauf si je l’ai modifié.
(7) J’ai lu soigneusement vos remarques, et j’ai incorporé mes réponses dans mes propres remarques. Si je ne vous réponds pas, c’est que la traduction proposée convient.
(8) Pour ce qui est de : , ma correction et l’original allemand vous montreront qu’il y a une erreur. La figure doit être dessinée comme ceci : , et non comme cela : , car c’est ainsi que les gens se représentent très souvent la forme du champ visuel. En tout cas, elle n’a rien à voir avec la propagation en ligne droite d’un rayon lumineux.
Je suis désolé de vous donner tellement de peine avec ces stupides figures, symboles, etc., mais je ne sais comment l’éviter ! — Si ce n’est en omettant certaines propositions et en indiquant, en note, que quelque chose a été omis.
(9) À mon sens, le titre latin est meilleur que le titre actuel. Certes, Tractatus logico-philosophicus n’est pas un titre idéal, mais il est proche de la signification juste, alors que « Philosophical Logic » est erroné. En fait, je ne sais pas ce que cela veut dire ! Il n’existe rien de tel qu’une logique philosophique. (À moins qu’on ne soutienne qu’étant donné que l’ensemble du livre est non-sens, le titre doit aussi être un non-sens.)
(10) Chaque fois que je souhaite qu’un paragraphe soit introduit là où il n’y en a pas dans la dactylographie, j’ai noté un crochet : [. Et lorsque je souhaite qu’une ligne commence en retrait, je l’ai indiqué par : [→.
(11) Il est inutile, je crois, de préciser que ma préface doit être imprimée immédiatement avant le texte principal et que, contrairement à ce qui est le cas dans l’édition Ostwald, l’introduction de Russell ne doit pas apparaître entre la préface et le texte !
(12) Étant donné qu’il n’y a pas de numéros dans la préface, j’ai noté 1, 2, 3, 4, 5, 6, sur les lignes pour lesquelles j’avais des remarques à faire. La première remarque renvoie à 3. (Cette numérotation ne doit évidemment pas être imprimée.)
(13) Le terme « Sachlage » a été traduit par « state of affairs [état de choses] ». Je n’aime pas cette traduction, mais je ne sais pas trop quoi suggérer à la place. J’ai pensé au latin « status rerum » (?). Serait-ce meilleur ? —
Pour l’instant, je n’ai pas d’autres remarques en tête. J’espère avoir réussi à me faire comprendre. Excusez la longueur de mes explications. Mais peu importe qu’elles soient fastidieuses, si toutefois elles sont CLAIRES !
Je me rends compte que les traducteurs ont dû être confrontés à une tâche épouvantable. Pouvez-vous, s’il vous plaît, les remercier vivement de ma part, car ils s’en sont excellemment acquittés. J’espère m’être acquitté à demi aussi correctement de ma propre tâche.
J’espère, moi aussi, que nous aurons l’occasion de nous rencontrer à nouveau un jour.
Ludwig Wittgenstein
P. S. Pouvez-vous, s’il vous plaît, commencer chaque entrée à la façon dont on commence généralement un paragraphe, ainsi que vous l’avez fait dans la dactylographie, et non comme l’a fait Ostwald ?
— Quatre feuilles volantes comportant des remarques : En fait, 5 feuillets de 4 pages chacun, soit 20 pages foliotées. Il se peut que « 4 » soit une erreur, et qu’il faille lire : « 5 ». Ogden a biffé les signes ∨, après avoir vérifié les corrections à reporter, si bien que dans la dactylographie dont nous disposons, ils apparaissent ainsi : .
— Symboles que l’on doit à Russell : Ostwald s’était contenté d’imprimer ces symboles sous la forme où ils apparaissaient dans la dactylographie, ce qui donne au texte de son édition un apparence étrange.
— Les signes „ — ” : En allemand, l’usage est de noter les guillemets ainsi.
— L’occasion de nous rencontrer à nouveau un jour : Wittgenstein et Ogden s’étaient rencontrés à Cambridge, avant la guerre. Une note non datée qui pourrait avoir été écrite à la fin des années 1920 indique que les deux hommes se rencontrèrent aussi après le retour de Wittgenstein à Cambridge en 1929. (Voir aussi la lettre 524.)
— P.S. : Ici, Wittgenstein veut dire qu’il faut un retrait à la première ligne de chaque remarque — ce que Ostwald n’a pas fait.
3 — Au lieu de « établir (to be set) une limite », je propose : « tracer (to draw) une limite »3.
4 — Au lieu de « être établi dans (be set in) », je propose : « être tracé dans (be drawn in) »4.
5 — Omettez le « quel que soit ».
6 — « D’autre part, la vérité de la pensée ici communiquée me paraît inattaquable… »
Supprimer le titre sur la première page où je l’ai biffé.
1.11 — « … par les faits, par ceci qu’ils sont tous les faits », ou « … [par les faits], et en ceci qu’ils sont… ». La première solution n’est-elle pas meilleure ?
2.011 — Ne pourrait-on pas dire, en anglais, « … une chose qui peut être une partie constituante… », au lieu de : « … une chose qui doit être capable … » ? Si la première formulation n’est pas maladroite, je vous saurais gré de la retenir.
2.0121 — « Gleichsam » ne signifie pas « également » (ce terme traduit « gleichfalls »). La proposition dirait quelque chose comme : « Il semblerait // en quelque sorte / pour ainsi dire {i. e. gleichsam} // que ce soit un accident… »5. « Verband » in fine veut dire « contexte » et non « connexion »6. J’espère que ces corrections conviennent.
2.02331 — Remplacez « sinon elle se distingue » par « sinon elle se serait distinguée ».
2.03 — Ici, au lieu de « s’accrochent les uns aux autres (hang on) », il faut dire : « sont solidaires les uns des autres (hang in) », à la manière dont le font les anneaux d’une chaîne7 ! Cela veut dire qu’il n’y a pas de troisième élément qui les relie, mais que ce sont les anneaux eux-mêmes qui se connectent les uns aux autres. Si donc « in » est ici correct en anglais, procédez, s’il vous plaît, à cette modification. Car si un anneau peut être accroché à un autre, il se peut aussi que des anneaux soient solidaires les uns des autres.
2.15 — Le « sa » de la dernière ligne fait référence au tableau. Si ce n’est pas clair, il faut écrire « la forme de représentation (Abbildung) du tableau » {au lieu de sa forme de représentation}.
2.1515 — Par « Fühler », j’entends la sorte de choses dont un papillon dispose. Si vous nommez cela « antennes (feelers) », c’est correct.
2.22 — « Falsehood » ne serait-il pas préférable à « falsity » ?
3.001 — « Wir können uns ein Bild von ihm machen8. » Je ne sais pas comment traduire cela. L’expression est usuelle en allemand. Je l’ai rendue par : « Nous pouvons l’imaginer », parce que, dans « imaginer », il y a « image » qui est proche de « tableau ». — L’expression allemande est figurative.
3.141 — Dans cette entrée, je propose « assemblage (mixture) » au lieu de « mélange (medley) ». L’idée est que la proposition ne consiste pas en mots au sens où la couleur qu’emploie le peintre consiste en différentes teintes. Autrement dit, une proposition n’est pas un mélange de mots, au sens où une couleur peut être un mélange d’autres couleurs. L’accent est mis, NON sur le fait que la proposition n’est pas une combinaison de mots qui serait un pêle-mêle désordonné, mais sur le fait qu’elle n’est aucunement un ASSEMBLAGE, mais une STRUCTURE.
À la fin de cette entrée, ne peut-on pas dire : « la proposition est une articulation », au lieu de « est articulée » ? Je n’ai pas voulu dire que la proposition est articuLÉE, mais j’ai employé le mot « artikuliert » au sens où l’on dit d’un homme qu’il articule ce qu’il dit, en entendant par là qu’il prononce les mots distinctement. À moins que dans ce cas également vous ne disiez « articulée ». S’il en est ainsi, ne modifiez rien, sinon dites « articulation ».
3.251 — Pour cette proposition, reportez-vous à ce que je viens de dire de 3.141.
ICI, IL FAUT INTERVERTIR DEUX PAGES
3.3 — Si cela convient en anglais, remplacez « connexion » par « contexte ».
3.317 — Il y a une omission in fine : « Wie die Beschreibung der Sätze geschieht, ist unwesentlich » (en début de ligne). Soit : « La façon dont nous décrivons la proposition est inessentielle. »
3.322 — Ne faudrait-il pas dire [in fine] : « … et où se trouverait alors ce qui, dans la symbolisation, est commun9 » ?
3.323 — Je préférerais écrire : « {nous parlons de quelque chose, mais aussi de} quelque chose qui se produit », plutôt que : « {…} du fait que quelque chose se produise ».
3.325 — « Symbolisme » ne serait-il pas préférable à « langue de signes »10 ?
3.327 — Je propose : « Le signe ne détermine une forme logique qu’avec son emploi logico-syntaxique… »
3.328 — Ici, j’ai fait en sorte que la traduction soit plus explicite que le texte allemand11. (La traduction de départ était fort mauvaise.)
3.3421 — « {Une méthode de} symbolisation » n’est-il pas maladroit ? « Symbolisante » ne serait-il pas meilleur12 ? Je n’en suis pas sûr.
3.42 — « L’échafaudage logique autour du tableau détermine l’espace logique » ne convient pas. Il faudrait plutôt : « … autour du tableau traverse (reaches through) tout l’espace logique », ce qui veut dire que l’échafaudage logique est aussi vaste que l’espace logique. Vous pourriez imaginer une maison entourée d’un grand échafaudage de ce genre qui remplirait l’intégralité de l’espace par sa longueur, sa largeur et sa profondeur. (Encore que « remplir » ne soit pas la bonne expression. Je pense que « traverser l’espace » rend ce que je veux dire.)
4.002 — « De là, est humainement impossible … » Ne faudrait-il pas plutôt : « De là, il est humainement … » ou : « Il est humainement impossible de saisir immédiatement à partir de là la logique {du langage} … ». À moins que « saisir {i. e. gather traduisant entnehmen} » ne soit pas anglais dans ce contexte ?
4.01 — « Telle que nous la pensons13 » n’est pas ce que je veux dire. Ce que je veux dire, c’est, en gros, qu’une proposition est un modèle de la réalité telle que nous l’imaginons (i. e. telle que nous imaginons la réalité).
4.011 — Cette proposition doit (je crois) se terminer ainsi : « Et cependant ces // langages de signes / symbolismes // se révèlent être des images — même au sens ordinaire du terme — // de ce qu’ils / des choses qu’ils // représentent {darstellen} ». (Je préfère les seconds membres de l’alternative.)
4.012 — « aRb », et non « a Rb ».
4.014 — Ne faudrait-il pas dire : « … tous {i. e. le disque de phonographe, la pensée et la notation musicales, les ondes sonores} entretiennent avec tous les autres cette relation pictoriale {interne14 que le langage entretient avec le monde} » ?
4.0141 — J’avais ici adjoint au manuscrit des compléments que j’avais transmis à Ostwald et qui contiennent des propositions dont je ne sais pas si je dois ou non les incorporer à mon travail. Ostwald a reproduit un seul de ces compléments (celui qui apparaissait sous le no 72) : « Daß es eine allgemeine Regel gibt, durch die der Musiker aus der Partitur die Symphonie entnehmen kann, durch welche man aus der Linie auf der Grammophonplatte die Symphonie und nach der ersten Regel wieder die Partitur ableiten kann, darin besteht eben die innere Ähnlichkeit dieser scheinbar so ganz verschiedenen Gebilde. Und jene Regel ist das Gesetz der Projektion, welche die Symphonie in die Notensprache projiziert. Sie ist die Regel der Übersetzung der Notensprache in die Sprache der Grammophonplatte » : « C’est dans l’existence d’une règle générale permettant au musicien de lire la symphonie à partir de la partition, mais aussi de reconstruire la symphonie à partir des sillons du gramophone et de construire à partir d’eux, au moyen de la première règle, la partition, que réside la similitude interne de ces choses à première vue totalement différentes. Et cette règle est la loi de projection qui permet de projeter la symphonie dans le langage de la partition musicale. Elle est la règle de traduction de ce langage dans le langage du gramophone. »
4.015 — Plutôt que « ressemblance », mieux vaudrait ici, je crois, « comparaisons » au pluriel {simile traduisant Gleichnisse}. En anglais, cette proposition me paraît très maladroite et obscure, mais je ne parviens pas à l’amender. Peut-être serait-il préférable de remplacer « nature pictoriale (Bildhaftigkeit) » par « imagerie de notre langage (imagery of our language) » ?
4.022 — 2e ligne. Il faudrait dire quelque chose comme : « La prop[osition] montre comment les choses se comportent quand elle est vraie. Et elle dit que c’est ainsi qu’elles se comportent. » L’allemand « wie es sich verhält, wenn … » est une expression très générale valant pour tout fait ; elle ne signifie pas que les choses sont connectées, etc.
4.023 — Je suis incapable de traduire cette prop[osition]. Mais la traduction actuelle est FAUTIVE. En voici la signification : une prop[osition] détermine la réalité d’une façon telle qu’en affirmant ou niant simplement cette proposition, on la met en accord avec la réalité. Une prop[osition] ne peut pas déterminer entièrement la réalité, car elle peut être vraie ou fausse ; mais elle NE peut QU’être vraie ou fausse. Ce qui veut dire que la proposition détermine la réalité dans la mesure où il suffit simplement de dire « oui » ou « non » pour la mettre en accord avec la réalité. Comme, par exemple, si l’on fixait sur un mur une étagère avec un clou, et que l’on dise : maintenant, elle est fixée d’une façon telle qu’il me suffit de la faire tourner dans ce sens-ci ou ou ce sens-là pour que ce soit correct. S’il n’y a pas de meilleure suggestion, on peut retenir ce que j’ai souligné ainsi : ou quelque chose d’équivalent.
La seconde partie : « Elle doit donc être complètement décrite… » est correcte.
À la fin de cette proposition, « la façon dont tout ce qui est logique est connecté » est fautif. « Es verhält sich so und so » ne signifie pas : « Les choses sont connectées de telle et telle façon » (voir les remarques à 4.022), mais c’est une expression générale, comme « ceci et cela est le cas » ! On peut librement traduire ce passage ainsi : « … et on peut donc effectivement voir dans la proposition, quand elle est vraie, tous les caractères logiques de la réalité. »
4.025 — « Et le dictionnaire ne traduit pas seulement… » ne serait-il pas préférable à : « Et le dictionnaire traduit non seulement… » ?
4.032 — Ici « articulé » convient !
4.04 — Cela ne me paraît pas tout à fait clair. Je pense que le sens serait mieux rendu par : « {dans la proposition,} autant de choses doivent pouvoir être distinguées que {dans la situation qu’elle représente (darstellt)} ». Cela donne le sens correct, mais c’est assez maladroit.
4.062 — Au lieu de « Ne pouvons-nous pas parvenir à une compréhension… », je propose : « Ne pouvons-nous pas nous faire comprendre au moyen de propositions fausses… » Il me semble que cela rend la signification plus correctement, mais je n’en suis pas certain. Ici, à nouveau, « wenn es sich so verhält… » ne signifie pas : « Les choses sont connectées de telle et telle façon ».
4.112 — « Clarification » n’est-il pas un mot très maladroit ? Particulièrement dans sa seconde occurrence. Ne pourrait-on pas dire : « … mais de rendre claires les propositions » ? Ou cela est-il plus maladroit encore ?
4.12 — À la seconde ligne, je laisserais tomber le « le » {avant reality}, mais comme Russell l’avait introduit, je n’avais pas osé le supprimer.
4.1211 — Au lieu de : « … que le même objet est mentionné dans les deux {propositions » fa « et » ga «} », je propose : « … qui portent toutes les deux sur le même objet ».
4.122 — « L’existence {the existence traduisant das Bestehen} d’une telle {relation interne} » me paraît erroné. Qu’une relation {interne} existe, cela ne peut en aucune façon être asserté. Ce que nous pouvons asserter, c’est qu’elle subsiste (holds) entre certains objets. Il convient donc de remplacer « existence » par « subsistance (holding) », ou par un synonyme15.
4.123 — Ne faudrait-il pas dire : « Ici, à l’usage incertain des mots “propriété” et “relation” correspond l’usage incertain {du mot “objet”} », plutôt que : « Ici, il correspond… » ?
4.1252 — Pour que ce soit plus clair, il faudrait imprimer les termes de la série « aRb », « (Ex) : aRb.xRb », etc., les uns sous les autres, de la manière suivante :
« aRb »
« (Ex) : aRb.xRb »
« (Ex,y) : aRx.xRy.yRb »
etc.
4.126 — Remplacez donc « chiffre » par « signe de nombre » ou « signe numérique ».
« Denn ihre Merkmale, die formalen Eigenschaften… [Car leurs caractéristiques, les propriétés formelles…] ». Le mot « Merkmal » est repris de la terminologie frégéenne qui appelle « Merkmal » d’un concept les propriétés qu’une chose doit posséder pour tomber sous ce concept à titre d’objet appartenant au concept. — Mais je ne sais si l’on peut traduire « Merkmal » par « caractéristique ». Russell connaît la traduction correcte de « Merkmal » en ce sens-là. La même remarque vaut pour la fin de cette proposition.
4.1272 — Ne pourrait-on pas traduire « Scheinbegriff » par « pseudo-concept » ?
Et plus loin, dans la même proposition, ne pourrait-on remplacer « propositions apparentes » par « pseudo-propositions » ? Ou cette formulation est-elle maladroite ?
Au lieu de « Il y a X objets », il faut écrire : « Il y a ﬡ0 objets » — les mathématiciens ajoutent à ﬡ — l’aleph hébreu — l’indice 0 pour désigner un nombre infini. Mais je ne suis pas sûr que ma notation soit correcte. Ce signe apparaît aussi dans les Principia Mathematica.
4.128 — Ici, l’expression « nombres spéciaux » ne rend pas, je crois, correctement la signification. Je veux dire qu’en Logique il n’y a pas de nombre d’une plus grande importance (en quelque sens que ce soit), ou possédant une signification plus grande (en un quelconque sens prééminent), que le reste des nombres. Bien des gens pensent que notamment le nombre 1 ou le nombre 3 possède une telle signification. S’il existait, par exemple, en Logique un nombre défini de propositions primitives ou d’idées primitives — le nombre 1 ou n’importe quel autre —, ce nombre devrait, en un sens, régner sur toute la logique, et donc aussi sur la philosophie. Il serait un nombre plus important que les autres, un « ausgezeichnete Zahl ». J’ai substitué prééminent à « spécial ». Si cela ne convient pas, modifiez-le. (Mais ne dites pas « spécial ».)
4.28 — « Falsehood » ne serait-il pas préférable à « falsity » ? Je ne sais pas. La même chose vaut pour 4.41 etc.
4.411 — « Von vornherein » ne signifie pas « a priori ». Il faut quelque chose comme : « D’emblée, il est probable que l’introduction… » ou bien : « Il semble probable, même à première vue, que… »
4.442 — Il faut remplacer « signe de la proposition » par « signe propositionnel » ou « signe d’une proposition ».
4.464 — Ici, comme dans la prop[osition] précédente, l’emploi de « la » {in « vérité de la tautologie … de la contradiction} est vraiment problématique. Je préférerais que le « la » soit supprimé avant « tautologie » et « contradiction ». Mais si cela n’est pas possible, mieux vaut dire « une » que « la ». 4.464 dirait donc : « La vérité d’une tautologie est certaine, celle des propositions possible, celle d’une contradiction impossible16. » Je mets délibérément « tautologie » et « contradiction » au SINGULIER, et « propositions » au pluriel, parce que en réalité il n’existe pas des contradictions, mais seulement une contradiction, puisque toutes les contradictions signifient la même chose, à savoir rien. Et il en va de même des tautologies.
4.5 — Remplacez « …qui tombe sous la description » par « …qui se conforme à la description », ou par « …qui satisfait la description », ou par quelque chose d’équivalent.
4.5 — Comme indiqué précédemment, le « Es verhält sich so und so » (à la fin de cette proposition) ne signifie pas « Les choses sont combinées de telle et telle façon », mais quelque chose du genre « Ceci et cela est le cas ». C’est la seule expression anglaise que je connaisse pour rendre cela. Peut-être est-il possible de dire « Les choses se comportent (stand) ainsi et ainsi ». L’expression doit être une expression que l’on emploie, dans le langage quotidien, pour exprimer qu’une chose ou une autre est le cas.
5.101 — Ici, les symboles qui sont du côté droit de la parenthèse (c’est-à-dire les symboles qui suivent les mots) doivent être imprimés conformément au symbolisme employé par Russell dans les Principia Mathematica. C’est parce qu’on ne peut pas écrire les symboles russelliens à la machine à écrire qu’il y en a d’autres dans mon M. S. Les propositions du symbolisme russellien doivent apparaître entre crochets. Ainsi :
« (VVVV) (p,q) Tautologie (p implique q, et q implique q) [p ⊃ p.q ⊃ q]
(FVVV) (p,q) En mots : pas p et q en même temps [~ (p.q)] »
Les expressions verbales ne sont pas entre parenthèses, sauf dans le cas d’une tautologie ou d’une contradiction où ils doivent apparaître entre parenthèses (comme ci-dessus).
5.12 — Votre correction, l’interversion de « première {s.-e. proposition} » et « seconde », est tout à fait juste. Y a-t-il aussi la même erreur dans l’allemand ? Si c’est le cas, pouvez-vous, s’il vous plaît, rectifier ? Sinon, laissez l’allemand en l’état.
5.1311 — Ici, comme dans tout le livre, les symboles pour « ne… pas » (~) et « ou » (∨) doivent être ceux de Russell (Principia Mathematica). Pouvez-vous, s’il vous plaît, employer p │q comme symbole pour « ni p ni q » ? Cette partie de la proposition devient donc : « Si nous écrivons par exemple “p │q . │. p │q” au lieu de “p∨q”, et “p │p” (p │q = ni p ni q) au lieu de “~ p”… ». Pour l’impression, n’employez pas de points d’exclamation, mais seulement des barres verticales « │ ». Si j’ai recouru aux « ! », c’est seulement parce que je ne disposais pas d’autres caractères.
5.1361 — « La croyance au nexus causal est superstition » ne convient pas. Il faut : « La superstition est la croyance au nexus causal. » Je ne veux pas dire que la croyance au nexus causal est une superstition parmi d’autres, mais que la superstitition n’est rien d’autre que la croyance au nexus causal. Cela s’exprime, en allemand, par la présence de l’article défini avant « Abergaube ».
5.143 — J’ai d’abord biffé, sur la première ligne, la note de Russell, mais je me suis ensuite rendu compte que je ne pouvais pas moi-même trouver de meilleure traduction.
Pour rendre correctement le sens de cette proposition, il convient, je crois, de supprimer l’article défini dans les seconde et troisième occurrences de « contradiction » et « tautologie ». On peut éventuellement aussi le supprimer dans la première.
5.252 — « Ainsi seulement… » n’est-il pas maladroit ? « C’est seulement ainsi que… » ou « C’est seulement de cette façon que… » ne serait-il pas meilleur ?
5.42 — Ici, comme précédemment, les symboles doivent être les symboles russelliens. La même chose vaut pour 5.43 où il faut écrire « ~ ~ p », au lieu de « // p », etc., etc.
5.43 — « Von vornherein » ne signifie pas « a priori », mais quelque chose comme « dès le tout début », mais ici vous feriez mieux de tout simplement omettre cette expression dans la traduction.
5.441 — Il faut ici les symboles suivants : « ~ (Ex). ~ fx » et « (Ex). fx .x = a ».
5.451 — Ma correction (la rature de « la même chose par » {in « Si la négation est introduite nous devons comprendre la même chose par elle, etc.}) semble fautive, mais elle est correcte ! Ce que disait la traduction est parfaitement vrai, mais ce n’est pas ce que je veux dire.
5.452 — Trois lignes avant la fin, est-il anglais de dire : « {Si l’introduction d’un nouvel expédient s’est elle-même prouvée nécessaire… » ? Ne faudrait-il pas dire : « … s’est prouvée nécessaire… » ou « … a été prouvée nécessaire… » ou « … s’est révélée nécessaire… » ?
5.453 — J’ai déjà fait les remarques que j’avais à faire sur la proposition : « Es gibt keine ausgezeichneten Zahlen ». Pouvez-vous, s’il vous plaît, la traduire de la même façon que dans la première occurrence (4.128) ? Je propose : « Il n’y a pas de nombre prééminent », mais peut-être y a-t-il une meilleure traduction.
5.461 — « … est pleine de signification. » Cela n’est-il pas fort maladroit ? Ne serait-il pas préférable de dire « … est d’une grande importance » ? ou quelque chose de ce genre ?
5.473 — L’avant-dernière ligne me semble fautive. Il faudrait — je pense — quelque chose comme : « … mais non parce que le symbole serait par lui-même inadmissible. » Car, en fait, le symbole n’est pas inadmissible. Mais la traduction donne l’impression qu’il l’est et que je veux simplement dire que l’absence de sens d’une proposition ne provient pas de l’emploi de ce symbole inadmissible. Ce que veut dire l’allemand est exprimé par l’emploi de « wäre » (subjonctif).
5.4731 — Je crois qu’à la fin il faudrait « illogiquement », au lieu de « non logiquement ». Mais je n’en suis pas sûr.
5.4733 — Je sais que remplacer « correctement » par « légitimement » semble très gauche, mais je crois qu’on ne peut pas l’éviter ici.
5.5 — Dans l’expression « (…T)(ζ…) », l’espace séparant les deux parenthèses ne doit pas être plus large que dans le symbole « (VVVV)(p,q) », etc., de la proposition 5.101. Cet espace est correct dans le texte allemand.
5.513 — Si « Ce qui est commun {à tous les symboles…} » n’est pas correct en anglais, écrivez « Cela qui est commun… », mais non : « l’élément commun… ».
5.514 — Dernière ligne : « est reflété » ne serait-il pas préférable à « se reflète » ?
5.5261 — Il serait plus clair de formuler ainsi la proposition entre parenthèses : « (Cela est montré par le fait que nous devons mentionner séparément “φ” et “x” dans la proposition “(Ex, φ). φx”) ». Pouvez-vous, s’il vous plaît, l’exprimer ainsi ?
5.535 — Je propose « pseudo-propositions » au lieu de « propositions apparentes ».
4.003 — La fin de cette proposition a été omise. Elle commence sur une nouvelle ligne ainsi : « Und es ist nicht verwunderlich, daß die tiefsten Probleme eigentlich keine Probleme sind. » Une fois traduite, elle donnerait quelque chose comme : « Et il n’est pas étonnant que les problèmes les plus profonds ne soient en vérité aucunement des problèmes. » Cela vient après : « {Le Bien est-il} plus ou moins identique que le Beau ? »
5.25 — « Seul son résultat le fait » ne serait-il pas préférable à « Seul son résultat fait cela » ?
5.542 — Je pense que « … via la coordination {de leurs objets} » est erroné. Il faudrait quelque chose comme : « … via la coordination des faits au moyen d’une coordination de leurs objets ».
5.5423 — « … que ses constituants soient combinés de telle façon que… » ne serait-il pas préférable à « … que ses constituants soient combinés les uns avec les autres de telle façon que… » ?
5.552 — « {La logique précède toute expérience —} que les choses sont combinées de telle et telle façon » est fautif (de même que dans les deux occurrences qui précèdent). Il faudrait quelque chose comme « que telle et telle chose soit le cas ».
5.551 — « Et si nous nous trouvons dans une situation où nous devons répondre… » Si cela est trop maladroit, dites : « Et s’il nous arrive de devoir répondre… »
5.553 — Ici, il faut remplacer « spécial » par le même terme qu’en 4.128 et 5.453.
5.5542 — « Ne pouvons-nous pas demander alors… » Je crois qu’il faut supprimer le « ne … pas », car la réponse correcte à la question est que nous NE le pouvons PAS ! Tandis que dans la formulation actuelle, la réponse attendue est : nous le pouvons.
5.61 — (Dernière ligne) « {nous ne pouvons} donc pas aussi dire » me semble n’être pas vraiment anglais. Si c’est effectivement le cas, supprimez-le tout simplement. À moins qu’il ne soit correct de dire : « Nous ne pouvons donc non plus dire ce que nous ne pouvons penser. » C’est ainsi que je le formulerais, mais je ne sais pas si c’est anglais.
5.62 — « Décider » {dans : « de la question de décider dans quelle mesure le solipsisme est une vérité} n’est-il pas maladroit ? Mais je n’ai pas de suggestion.
6 — Je pense que le « la » {dans « forme générale de la fonction de vérité » et « forme générale de la proposition »} doit être supprimé. Sinon, dites « {des }propositionS » et « {des} fonctionS », mais en tout cas laissez tomber le « la ».
6.111 — Les deux dernières lignes : Au lieu de : « … et c’est un signe certain du fait qu’elle {i. e. la proposition} a été conçue de manière fautive », je propose : « et c’est un symptôme // certain / assuré // indiquant qu’elle a été comprise de manière fautive ».
6.121 — « Cette méthode pourrait être nommée méthode nulle. » En allemand, « Nullmethode » est une expression employée en physique. On parle de Nullmethode lorsqu’on mesure, par exemple, une résistance électrique, en en réglant une autre jusqu’à ce que le galvanomètre revienne à 0. Il y a certainement un mot anglais pour dire cela. Mais est-ce « méthode nulle » ou « méthode zéro » ? Je ne sais pas.
6.2341 — Cette proposition commence désormais ainsi en allemand : « Das Wesentliche der mathematischen Methode ist es, mit Gleichungen zu arbeiten17. »
6.31 — Telle que je l’ai formulée18, la fin de cette proposition est-elle correcte en anglais ? Si ce n’est pas le cas, laissez tomber le « non plus ».
6.341 — « Quel que soit le type d’image qui apparaît, je peux… » Ce n’est pas clair. Il faudrait quelque chose comme : « Quel que soit le type d’image qu’elles (les taches) produisent… » ou bien « Quel que soit le type d’image qui apparaît ainsi sur la surface blanche… », ou quelque chose de ce genre.
6.342 — Au lieu de : « Mais cela est ce qui caractérise l’image, le fait… », j’aimerais traduire : « Mais cela caractérise vraiment l’image… » Cette dernière formulation a un sens quelque peu différent, et si elle est anglaise, retenez-la, s’il vous plaît.
6.3431 — Il faut remplacer « tout au long » par « à travers ». Le mot « durch » est ici employé dans le même sens que lorsque je dis : « Je parle à travers un tube », ou « J’entends sa voix à travers le mur », etc.
6.361 — « Seules des connexions uniformes sont pensables » : je pense que « uniformes » ne convient pas. Pour trouver l’expression correcte, pouvez-vous, s’il vous plaît, vous reporter à la traduction anglaise des Principes de la mécanique de Hertz. Dans le texte allemand, il s’agit de « gesetzmäßige Zusammenhänge »19.
6.362 — Ne vaudrait-il pas mieux : « Ce qui peut être décrit peut aussi se produire, et… » ?
6.372 — La traduction est erronée. Il faudrait dire quelque chose comme : « Ainsi les gens s’arrêtent-ils devant les lois naturelles comme devant quelque chose {d’inattaquable}… » L’idée est qu’ils ne cherchent pas plus loin, que leurs recherches S’ARRÊTENT en ce point, comme s’ils avaient ainsi tout expliqué.
6.41 — Au lieu de « … et s’il y en avait une {valeur dans le monde}, elle n’aurait pas de valeur », je propose : « … et s’il y en avait une, elle serait sans valeur aucune ». Cette formulation me paraît meilleure, et elle rend ce que j’ai voulu dire. De même, à la ligne suivante, il faut remplacer « {S’il y a une valeur} qui ait une valeur », par « qui en soit une de véritable ».
6.43 — À l’avant-dernière ligne, n’est-il pas possible de supprimer « homme » {in « Le monde de l’homme heureux »} ?
6.4311 — À la dernière ligne, je propose « sans limite » au lieu de « illimité ». L’allemand « grenzenlos » est une expression vraiment usuelle, ce qui n’est pas, je crois, le cas de « illimité (limitless) » en anglais.
6.4312 — Le passage de la traduction que j’ai raturé est certes du bien meilleur anglais que ce par quoi je l’ai remplacé. Expliquer où est ici la faute est très difficile. Ma traduction, elle non plus, n’est pas bonne, et si elle est trop maladroite, je vous prie de bien vouloir la modifier. Pour tenter d’expliquer le sens de l’expression allemande, je dirai ceci : pour prouver une proposition en physique, par exemple, on fait certaines assomptions dont on espère qu’elles feront l’affaire (c’est-à-dire prouveront le point en question). Autrement dit, on espère que nos propositions découleront de ces assomptions. Or ce que j’ai ici cherché à exprimer est précisément ce que nous dirions de nos assomptions si l’on découvrait que nos propositions n’en découlent pas — à savoir quelque chose du genre : « Ces assomptions ne feront pas notre affaire » ou : « Elles ne prouveront pas ce que nous essayons de prouver par leur moyen ». Or on ne dirait pas en ce cas : « Elles n’auront pas le résultat que nous voulions atteindre par elles. » Si ma traduction ne convient pas, peut-être faudrait-il rendre l’énoncé plus explicite et écrire : « … cette assomption … ne résoudra pas les problèmes que // nous essayons de / voulons / toujours résoudre par elle » // ou, // … que les hommes / essaient de / veulent… », ou quelque chose d’approchant.
Cette entrée pose un autre problème. « Rätsel » [énigme] a été traduit par « riddle ». Je ne sais pas si cela convient. Peut-être est-ce le cas. En allemand, « Rätsel » a deux sens. Nous nommons, par exemple, « Rätsel » la question : « Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à une écritoire ? » Mais nous parlons aussi de « l’énigme de la vie humaine » ou de « l’énigme de l’existence du monde », etc., et le mot « Rätsel » a alors une signification différente, qui est une signification plus élevée. Employez-vous également « riddle » en ce second sens ? SI C’EST LE CAS, D’ACCORD. Tout ce que je souhaite est qu’il n’y ait rien de ridicule, de profane ou de frivole dans ce terme, lorsqu’il apparaît dans l’expression « énigme de la vie », etc.
6.4321 — Ici, « tâche » convient parfaitement, mais je ne suis pas sûr que « solution » convienne. Lorsque, par exemple, vous demandez à quelqu’un de « creuser un trou » et qu’il le fait, nommez-vous « solution » de la tâche que vous lui avez donnée le fait qu’il l’ait fait ? Si c’est le cas, « solution » est le mot correct.
6.44 — Je n’aime pas « élément mystique ». Je présume qu’on ne peut pas tout simplement dire, en anglais, « le mystique ». Si cela était possible, ce serait mieux.
6.45 — Ici, « élément mystique » est erroné. S’il faut spécifier, il faut dire : « sentiment mystique », car dans cette phrase, « das mystiche » est un adjectif qui qualifie « Gefühl ».
6.5 — « L’énigme » : ici, il faut aussi mettre en italiques le « l’ ». Car il s’agit de « l’énigme par excellence20 ». Pour le mot « riddle », voir ci-dessus.
6.52 — Ne peut-on pas remplacer « sont » par « étaient » ou bien « soient » ? Bien que je n’aie pas employé le subjonctif en allemand, je pense que « soient » est plus proche du véritable sens21.
6.522 — « L’élément mystique » : le cas est le même qu’en 6.44, mais il n’est pas le même qu’en 6.45.
3, 4, 5, 6 — Ces nombres font référence à la traduction anglaise de la Préface. Son manuscrit (ou sa dactylographie) n’existent plus aujourd’hui. 3, 4, 5 correspond aux paragraphes 3, etc., de cette préface. Le nombre 6 est peut-être une erreur pour le nombre 8. Le texte imprimé suit les suggestions de Wittgenstein qui a également noté « vérité » en italique sur les épreuves, dans la phrase : « Néanmoins la vérité des pensées ici communiquées me paraît intangible et définitive. »
1.11 — La première des deux suggestions a été retenue.
2.011 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
2.0121 — Le « pour ainsi dire », et la correction de « connexion » par « contexte » ont été retenus. L’emploi, ici (et en d’autres passages), d’accolades et de soulignements est de Wittgenstein lui-même. Wittgenstein a noté, sous les variantes apparaissant ici : « Choisissez entre les deux », et en 2.02331 : « Je ne sais pas laquelle de ces formulations est correcte ».
Dans cette remarque, Wittgenstein a également introduit quelques autres modifications dans la traduction. La traduction initiale de la première phrase était : « Il semblerait également que ce soit un accident qu’une chose existant seule pour son propre compte puisse être ensuite ajustée dans (fitted into) un état de choses. » Wittgenstein l’a modifiée ainsi : « Il semblerait que ce soit pour ainsi dire un accident qu’une chose existant seule et par elle-même soit ensuite intégrable (be made to fit) à un état de choses. » Dans le second paragraphe de cette remarque, il a remplacé « Une entité logique ne peut pas être seulement possible » par « Une entité logique ne peut pas être simplement possible ». Dans le dernier paragraphe, il a substitué « le contexte de » à « en connexion avec » et, tout à la fin, « contexte » à « connexion ».
2.02331 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
2.03 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
2.15 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein.
2.22 — Ogden a fait imprimer « falsehood ».
3.001 — La traduction initiale était : « “Un fait atomique est pensable” signifie que nous pouvons nous en faire une image. » Pour l’impression, Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein.
3.141 — Les suggestions de Wittgenstein ont été retenues.
3.251 — Le « articulated » de départ a été corrigé en « articulate ».
ICI, IL FAUT INTERVERTIR DEUX PAGES. Nous ne savons pas à quoi cela fait référence. Probablement deux pages de la traduction anglaise reçue par Wittgenstein avaient-elles été interverties.
3.3 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
3.317 — Le dernier paragraphe de cette remarque est demeuré non traduit. Ogden a fait imprimer la remarque conformément aux suggestions de Wittgenstein, mais en modifiant « inessentiel » en « non essentiel ».
3.322 — Dans la traduction initiale, le mot « alors » apparaissait après « symbolisation ». Wittgenstein avait suggéré qu’il soit placé après « trouverait ». Mais Ogden l’a placé avant, comme l’exige l’anglais.
3.323 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein.
3.325 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein.
3.327 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein. La traduction « primairement en conjonction avec » {in « Le signe détermine une forme logique primairement en conjonction avec son application logico-syntaxique »} a été modifié en « seulement pris avec ».
3.328 — La remarque concerne le second paragraphe de 3.328 qui dit en allemand : « (Wenn sich alles so verhält als hätte ein Zeichen Bedeutung, dann hat es auch Bedeutung.) » Ce qui était rendu, dans la traduction initiale, par : « (Si tout est combiné de telle façon que le signe possède une signification, alors il en possède une.) » Wittgenstein l’avait modifiée ainsi : « (Si tout dans le symbolisme fonctionne comme si le signe possédait une signification, alors il en possède une.) » C’est cette dernière version qui a été imprimée.
3.42 — Wittgenstein a raturé la remarque qu’il avait faite sur la dernière phrase de 3.42, probablement parce qu’il s’est aperçu que la façon dont elle avait été traduite prenait en compte le point qu’il soulignait.
3.3421 — C’est « symbolisante » qui a été imprimé.
4.002 — Ogden a imprimé : « Il est humainement impossible de reconnaître immédiatement à partir de là la logique de notre langage. » La traduction initiale parlait de « comprendre », et non de « reconnaître ».
4.01 — Le passage discuté avait été traduit : « La proposition est un modèle de la réalité, telle que nous la pensons. » Wittgenstein l’a modifié ainsi : « La proposition est un modèle de la réalité, telle que nous pensons qu’elle est. » Ogden a retenu cette modification.
4.011 — Des alternatives proposées, Ogden a choisi « symbolisme » et « ce que ».
4.014 — La traduction initiale disait « les uns les autres », qui a été modifié en « les uns avec les autres ».
4.0141 — Dans la dactylographie, la mention : « (Voir complément no 72) » apparaît à côté du numéro de cette remarque. Ce qui évidemment traduit le « Siehe Ergänzung no 72 » qui se trouve à la même place, dans l’édition d’Ostwald, et semble aussi indiquer que la traduction anglaise a été faite sur la base du tirage d’Ostwald, et non de la dactylographie qui lui avait été confiée. Sur cette dactylographie, Wittgenstein avait noté, à la main, à la suite de la remarque 4.014 : « 4.0141 (Siehe Ergänzung no 72) » et dactylographié sur deux feuilles de petit format ce complément qu’il avait agraphé à la fin. En revanche, dans la dactylographie qu’il a réexpédiée à Ogden, le complément est écrit à la main sur une feuille séparée et inséré à la page à laquelle il se rapporte. Dans les épreuves de l’édition bilingue qui ont été ensuite soumises à Wittgenstein, la version allemande de 4.0141 est imprimée, mais la version anglaise est dactylographiée sur une feuille séparée, jointe aux épreuves. Ce qui est quelque peu surprenant. En tout cas, la traduction de cette remarque est entièrement due à Wittgenstein même. En outre, ce que Wittgenstein dit ici des autres compléments (il en existait une centaine) suggère que ceux-ci étaient initialement joints à la dactylographie allemande (celle d’Engelmann)22. Or, sous la forme où elle nous est parvenue, cette dactylographie ne comporte que le complément no 72. On peut donc raisonnablement conjecturer qu’avant de l’offrir à Engelmann Wittgenstein a détruit tous les autres compléments.
4.015 — Les suggestions de Wittgenstein ont été retenues. La remarque avait été rendue, au départ, ainsi : « La possibilité de toute ressemblance, la possibilité de l’intégralité de la nature pictoriale {Bildhaftigkeit} de notre mode d’expression, repose sur la logique de la représentation (Logik der Abbildung). »
4.022 — Le second paragraphe de cette remarque avait été traduit ainsi : « La proposition montre (shews) comment les choses sont connectées, si elle est vraie. Et elle dit que les choses sont connectées de la sorte. » Elle est imprimée sous la forme suivante : « La proposition montre (shows) comment les choses se comportent, si elle est vraie. Et elle dit que les choses se comportent de la sorte. » Il n’est pas sans intérêt de noter qu’au départ le traducteur avait utilisé la forme shew, et non show. Le fait que « shew » n’ait pas été corrigé en « show » sur la dactylographie mais sur les épreuves indique que la correction a été faite par l’imprimeur, ou bien que les épreuves ont été établies sur la base d’une autre dactylographie que celle réexpédiée par Wittgenstein. Mais aucune autre dactylographie n’a été retrouvée.
4.023 — La traduction du passage soumis à la discussion disait ceci : « La réalité doit être déterminée par la proposition : affirmativement ou négativement. » Mais le passage imprimé est : « La proposition détermine la réalité dans la mesure où il suffit que l’on dise “oui” ou “non” pour la mettre en accord avec la réalité. » La citation que donne ici Wittgenstein de la dactylographie qu’il a reçue montre clairement qu’Ogden a lui-même modifié la traduction initiale avant de la soumettre à Wittgenstein.
Au départ, on lisait, dans la traduction de la fin de cette remarque : « On peut en effet voir dans la proposition, si elle est vraie, comment tout ce qui est logique est connecté. » Dans la version imprimée, on lit : « On peut en effet voir dans la proposition, si elle est vraie, tous les caractères logiques que possède la réalité. »
4.025 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
4.032 — Voir supra les commentaires à 3.141.
4.04 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue. La traduction initiale disait : « Il doit y avoir exactement autant de choses à distinguer. »
4.062 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
4.112 — Ogden, qui avait proposé « mais ces propositions deviennent claires », a finalement imprimé « mais pour rendre claires les propositions » — ce qui correspond à la traduction proposée par Russell dans son Introduction.
4.12 — En fin de compte, le « le » a été supprimé. Notons que Wittgenstein affirme qu’il avait été introduit par Russell, information qu’il ne pouvait tenir que d’Ogden lui-même. Dans la dactylographie, rien n’indique les modifications dues à Russell. Mais il est certain que le « le » (écrit à la main dans une encre différente) est une insertion de Russell. (Voir également, infra, les notes de 5.143).
4.1211 — La proposition de Wittgenstein a été retenue.
4.122 — Ogden a imprimé la suggestion de Wittgenstein : la « subsistance » (holding).
4.123 — L’ordre des termes a été modifié conformément aux indications de Wittgenstein.
4.1252 — Sur l’emploi du symbole E, voir infra, la lettre 515.
4.126 — « Signe numérique » a été adopté. La traduction de « Merkmal » par « caractéristique » est usuelle.
4.1272 — Ogden a suivi les consignes de Wittgenstein et imprimé « pseudo-concept » et « pseudo-propositions ».
4.128 — Ogden a substitué « prééminent » à « spécial ».
4.28 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein et parlé, d’un bout à l’autre, de « falsehood ».
4.411 — Le passage avait été initialement traduit ainsi : « Il est a priori probable que l’importation (the importation) des propositions élémentaires… » En suivant, en partie, les indications de Wittgenstein, Ogden l’avait d’abord modifié ainsi : « Il semble probable, même à première vue, que l’apport (the bringing) des propositions élémentaires… » Mais, dans les épreuves, il a corrigé « apport » en « introduction ».
4.442 — Ogden a imprimé « signe propositionnel ».
4.464 — Ce passage a été imprimé selon les suggestions de Wittgenstein.
4.5 — Wittgenstein a raturé le premier commentaire qu’il avait fait sur cette remarque. « Les choses sont combinées de telle et telle façon » a été modifié en : « Ceci et cela est le cas. »
5.101 — Les symboles en question sont ceux de l’implication matérielle et de la négation. Dans le manuscrit (c’est-à-dire la dactylographie du texte allemand), l’implication avait été notée « C » (et non « ⊃ »), et la négation « / » (et non « ~ »). Ostwald avait imprimé ces symboles tels qu’ils apparaissaient dans le texte qui lui avait été confié. Et ces mêmes symboles barbares avaient été reproduits dans la dactylographie de la traduction anglaise.
5.12 — Wittgenstein a biffé les trois dernières phrases de cette remarque. Ce qui montre qu’il n’avait pas encore reçu la dactylographie d’Engelmann et le tirage de l’impression d’Ostwald quand il l’a rédigée.
5.1311 — Voir supra les commentaires de 5.101.
5.1361 — D. Pears et B. McGuinness ont, dans leur traduction plus tardive, commis la même erreur que celle qui avait été faite dans le premier jet de traduction et qui avait été corrigée par Wittgenstein.
5.143 — L’expression « les notes de Russell » est quelque peu surprenante. Dans la dactylographie se trouvent des corrections de la main d’Ogden et de Wittgenstein, mais aussi de celle d’une troisième personne qui pourrait être Russell. La début de cette remarque était, au départ, traduit ainsi : « La contradiction est ce qui est commun à ces propositions… » Il semble qu’Ogden l’ait d’abord modifié ainsi : « Une contradiction est un élément commun à ces propositions… », puis Russell, de la manière suivante : « Une contradiction est quelque chose que partagent toutes ces propositions… » Les articles définis que Wittgenstein souhaitait supprimer l’ont effectivement été.
5.252 — Ogden a imprimé : « C’est seulement de cette façon. »
5.42 — Cf. le commentaire de 5.101.
5.43 — « Von vornherein » n’a pas été traduit.
5.451 — Le passage soumis à la discussion avait été, au départ, traduit ainsi : « Si, par exemple, la négation est introduite, nous devons comprendre la même chose par elle dans les propositions de la forme “~ p” et dans des propositions comme “~ (p ∨ q)”, “(∃ x).~ fx” et autres. » Wittgenstein a supprimé les mots « la même chose » — ce qui donne à la phrase un autre sens. Il a aussi inséré un « seulement » avant « ~ p »23.
5.452 — Ogden a imprimé « a été prouvée nécessaire ».
5.453 — Voir supra le commentaire de 4.128.
5.461 — Ogden a imprimé « est d’une grande importance ».
5.473 — Le commentaire se rapporte à la dernière ligne du premier paragraphe. Ogden n’a pas accepté la suggestion de Wittgenstein et a noté, en marge : « Suffisamment clair. Votre suggestion n’est pas une amélioration » — ce qui prouve que la dactylographie a été réexpédiée à Wittgenstein.
5.4731 — Ogden a imprimé « illogiquement ».
5.4733 — Le passage avait été au départ traduit par : « Frege dit : toute proposition correctement construite… » Et, dans la version imprimée : « Frege dit : toute proposition légitimement construite… »
5.5 — Il semble que la dernière phrase : « Le texte allemand est correct », ait été ajoutée plus tard. Cf. les commentaires de 5.12 supra et 4.003 infra.
5.513 — Dans la traduction initiale, la seconde phrase de cette remarque commence par : « L’élément commun à tous les symboles… » La suggestion de Wittgenstein a été retenue : « Ce qui est commun à tous les symboles… »
5.514 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue.
5.5261 — On lisait, dans la traduction initiale : « Cela se montre de soi-même dans le fait… »
5.535 — Ici, comme en 4.1272, Ogden a suivi la suggestion faite par Wittgenstein.
4.003 — Le passage a été imprimé ainsi : « Et il n’est donc pas étonnant que les problèmes les plus profonds ne soient en réalité aucunement des problèmes. » La place de cette remarque et la référence de Wittgenstein à l’original allemand semblent indiquer qu’il avait alors reçu le texte allemand dont il ne disposait pas encore quand il a commenté 5.12.
5.25 — Le « cela » a été supprimé.
5.542 — Au départ, cette remarque avait été traduite ainsi : « Il est cependant clair que “A croit que p”, “A pense que p”, “A dit p” sont de la forme “‘p’ dit p”, et la question porte, non sur la coordination d’un fait et d’un objet, mais sur la coordination des faits via la coordination de leurs objets. » C’est, semble-t-il, Ogden qui a substitué « Mais il est » à « Il est cependant ». Toutes les autres modifications sont de Wittgenstein.
5.5423 — Le « les uns avec les autres » a été supprimé.
5.552 — La même correction qu’en 4.023 et 4.5 (supra) a été introduite.
5.551 — La traduction initiale disait : « Et si nous nous trouvons dans un état tel que nous devons répondre… » La version imprimée dit, conformément à la suggestion de Wittgenstein : « Et si nous nous trouvons dans une situation telle que nous avons besoin de répondre… »
5.553 — C’est-à-dire « prééminent ».
5.5542 — Le « ne … pas » a été supprimé.
5.61 — Ogden a imprimé : « Nous ne pouvons donc pas dire ce que nous ne pouvons pas penser. »
5.62 — Le passage avait été initialement traduit ainsi : « Cette remarque donne la clé pour décider de la question de savoir dans quelle mesure le solipsisme est une vérité. » Ogden n’a pas réagi à la suggestion de Wittgenstein. Voir infra p. 730 et p. 733 deux autres commentaires sur la même remarque.
6 — Au départ, la traduction disait : « La forme générale de la fonction de vérité est : … » Le second « la » a été supprimé dans la traduction24.
6.111 — Ogden a imprimé : « … et c’est un symptôme certain du fait qu’elle a été faussement comprise. »
6.121 — « Méthode nulle » a été remplacé par « méthode zéro ». La modification semble être de la main de Ramsey.
6.2341 — Dans la traduction initiale, la proposition commence ainsi : « Russell, Whitehead et Frege n’ont pas compris l’essentiel de la méthode mathématique, à savoir qu’elle travaille avec des équations. » Ce qui était la traduction littérale de la dactylographie allemande et du texte imprimé par Ostwald. Mais, dans l’édition de 1922, Wittgenstein a fait modifier l’allemand conformément à ses remarques. Et la version anglaise est devenue : « L’essentiel de la méthode mathématique consiste à travailler avec des équations. » Selon toute vraisemblance, au moment où il a commenté 6.2341, Wittgenstein disposait donc de la dactylographie de l’original allemand.
6.31 — La suggestion de Wittgenstein a été retenue. Et : « Et elle aussi {la loi d’induction} n’est donc pas une loi a priori » a été remplacé par : « Et elle ne peut donc pas non plus être une loi a priori. »
6.341 — La proposition imprimée commence ainsi : « Quel que soit le type d’images que celles-ci {i. e. les taches} produisent, je peux… »
6.342 — Ogden a retenu la nouvelle formulation de ce passage proposée par Wittgenstein ; il a mis « cela » en italique, mais non, comme le souhaitait également Wittgenstein, « vraiment ».
6.3431 — La modification suggérée par Wittgenstein a été retenue.
6.361 — Le texte imprimé est celui de la traduction initiale : « Seules des connexions uniformes sont pensables. »
6.362 — Les suggestions de Wittgenstein ont été retenues. Le « aussi » qui était au départ absent de la traduction a été rétabli ensuite dans : « Ce qui peut être décrit peut aussi se produire… »
6.372 — Le passage avait été, au départ, traduit ainsi : « Ainsi les hommes se raccrochent-ils aux lois naturelles comme à quelque chose d’inattaquable… » Mais on lit, dans la traduction imprimée : « Ainsi les hommes s’arrêtent-ils devant les lois naturelles comme devant quelque chose d’inattaquable… »
6.41 — Ogden a suivi les suggestions de Wittgenstein.
6.43 — La traduction initiale disait : « Le monde de l’homme heureux est tout autre que celui de l’homme malheureux. » Conformément à la suggestion de Wittgenstein, « homme » a été supprimé.
6.4311 — La proposition de Wittgenstein a été acceptée.
6.4312 — Le passage discuté était au départ traduit par : « L’immortalité temporelle de l’âme de l’homme, c’est-à-dire sa survie éternelle après la mort, non seulement n’est en aucune façon garantie, mais encore et surtout, cette assomption n’effectue pas ce que les hommes ont toujours voulu atteindre par elle. » Sur la dactylographie, Wittgenstein en avait corrigé la fin ainsi : « … mais encore et surtout, elle n’accomplit aucunement pour nous ce dont nous voudrions toujours qu’elle s’acquitte. » Ce passage a été imprimé ainsi : « …mais encore et surtout, elle n’accomplit aucunement pour nous ce que nous avons toujours tenté de lui faire accomplir. » Ogden a maintenu « riddle » pour énigme.
6.4321 — Ogden a substitué « résultat » à « solution » {in « Les faits n’appartiennent tous qu’au problème, non à son résultat »}.
6.44 — « Élément » a été supprimé.
6.45 — Conformément à la suggestion de Wittgenstein, Ogden a remplacé « élément » par « sentiment ».
6.52 — Ogden a suivi la suggestion de Wittgenstein et remplacé « est » par « étaient ».
6.522 — « Élément » a été supprimé.
[Trattenbach] 05.05.1922
Cher Ogden,
Je suis vraiment désolé de ne pouvoir vous envoyer les suppléments. Mais il n’est pas envisageable de les imprimer. Voici ce en quoi ils consistent : une fois la rédaction de l’ouvrage achevée pour l’essentiel, il m’est resté un certain nombre de propositions — une centaine environ — dont je me suis demandé si je devais ou non les y incorporer. Ces propositions sont, pour une part, des versions différentes de celles du livre. J’en ai souvent écrit certaines sous différentes formes, car pendant la longue période où j’ai travaillé toutes ces questions, la même pensée m’est venue de différentes manières. Quant aux autres suppléments, ce sont simplement des esquisses de propositions dont j’avais estimé qu’il me faudrait les réélaborer, si toutefois leurs pensées redevenaient vivantes en moi. Cela veut dire que les suppléments sont justement ce qu’il ne faut pas imprimer. En outre, LOIN D’ÉLUCIDER QUOI QUE CE SOIT, ils sont moins clairs encore que mes prop[ositions]. Je suis vraiment navré que le livre soit si peu volumineux ; mais que puis-je y faire ?! Même si vous me pressiez comme un citron, vous ne pourriez tirer de moi rien de plus. Et vous autoriser à publier les Ergänzungen [suppléments] ne remédierait à rien. Ce serait comme si vous aviez commandé une table à un menuisier, qu’il l’ait faite trop basse et qu’il vous vende les copeaux, la sciure et d’autres déchets avec la table pour en compenser la hauteur. (Plutôt que d’étoffer l’ouvrage en les imprimant, laissez donc une douzaine de pages blanches pour que le lecteur puisse y écrire quelques jurons parce qu’il a acheté un livre qu’il ne parvient pas à comprendre !)
Je crois que le titre doit être imprimé à deux reprises : une première fois au tout début, et une seconde fois, avant ma préface (ainsi que vous l’avez suggéré). L’ordre serait le suivant :
Titre (en anglais seulement)
Introduction de Russell
Titre (à nouveau) Dédicace, épigraphe | } | (en anglais25 et dans la traduction) |
Préface | Ceci est la partie dont je suis responsable | |
N° 1 etc. | et doit donc être mis ensemble |
J’ai appris avec beaucoup d’intérêt que Johnson avait publié son livre (j’aime beaucoup Johnson). J’aimerais voir son livre. Peut-être cela sera-t-il possible un jour. — Ne soyez donc pas fâché que je sois dans l’impossibilité de rendre mon livre plus volumineux. Si je le pouvais, je le ferais.
L. Wittgenstein
— L’ordre des premières pages : Le titre latin, la dédicace et l’épigraphe ont été imprimés juste après l’introduction de Russell. Le titre allemand (Logisch-philosophische Abhandlung) l’a été juste avant le début de la version allemande de la préface, et le titre latin avant le début de sa version anglaise. En réalité, le titre a donc été imprimé trois fois.
— Le livre de Johnson : La première partie de la Logique de Johnson fut publiée en 1921, la seconde en 1922 (la troisième le sera en 1924). Rien n’indique que Wittgenstein ait lu cet ouvrage.
Trattenbach près de Kirchberg am Wechsel
Basse-Autriche
10.05.1922
Cher Ogden,
J’espère que ma réponse à votre lettre non recommandée vous est parvenue, et je suppose que vous m’avez maudit pour ne pas vous avoir envoyé les Ergänzungen. — En fait, si l’on imprimait l’original allemand de ma préface, cela étofferait un peu le livre et éviterait aussi aux gens de croire que j’ai eu l’audace d’écrire une préface en anglais. En outre, cela rendrait plus accessible le sens de la préface et du livre lui-même.
Au sujet des guillemets et de l’italique, faites comme vous voulez.
La première remarque de F. P. Ramsey m’intrigue. Ce que j’ai écrit est PRÉCISÉMENT ce que dit Ramsey, à ceci près que je l’ai écrit dans une notation quelque peu différente de la sienne, QUI EST NÉANMOINS TRÈS USUELLE. signifie EXACTEMENT la même chose que . Mais je n’ai pas écrit , car le ν doit être imprimé en caractères un peu plus petits, et en ce cas veut simplement dire que ν vaut pour toutes les valeurs de 0 à n. La même chose s’applique à la seconde formule où veut dire la même chose que. J’ai écrit ,26 et NON , ce qui serait évidemment faux. Mais, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, vous pouvez aussi imprimer les formules à la façon de Ramsey.
Sa seconde remarque, celle qui concerne « E », est pertinente. J’avais oublié que Russell employait ∃ là où j’écrivais E. C’est donc ∃ partout dans le livre. Si vous pouvez, corrigez-le. Russell se conformait simplement à mon texte.
Dans les cas où je suis d’accord avec votre traduction, j’ai noté +, et lorsque cela m’est apparu nécessaire, j’ai fait une marque en marge. Sur les points pour lesquels une remarque plus substantielle était nécessaire, j’ai noté un —.
Préface — « …s’il y avait une personne… » rend bien le sens, car par « Einen », j’ai vraiment voulu dire une seule personne. Mais en anglais cela a une résonance très bizarre et me paraît plutôt maladroit. Mais s’il n’est pas possible de l’amender, laissez-le en l’état.
3.24 — Si j’ai écrit « symbolisme », et non « symbole », c’est parce qu’il n’y a pas un, mais tout un ensemble de symboles pour la généralité — par exemple dans « (∃x).f(x) ». Peut-être le terme de « notation » conviendrait-il aussi. En tout cas, je le crois. La proposition deviendrait donc : « La notation pour la généralité contient… », ou « La notation de la généralité », mais cela serait, je suppose, du mauvais anglais.
4.112 — Ce qui est dit ici me paraît maintenant erroné. Je pense que le RÉSULTAT de la philosophie ne peut pas être de « rendre claires les propositions », mais que c’est là seulement sa TÂCHE. Son résultat est que les propositions se sont clarifiées — qu’elles SONT claires. À moins que votre traduction ne puisse aussi être comprise ainsi. Si c’est le cas, c’est bon. Sinon, gardez plutôt « clarification ». Je suppose que l’on ne peut pas parler ici d’« éclaircissement ». Ce terme possède-t-il une signification quelque peu différente ?
4.27, 4.42 — Voir supra.
4.4611 — Si l’on ne peut pas dire « similairement à », on pourrait peut-être dire ceci : « …. cependant pas dénuées de signification ; elles font partie du symbolisme de la même façon que “0” // fait partie du / appartient au // symbolisme… » Si elle est correcte en anglais, retenez, s’il vous plaît, cette formulation, ou bien dites quelque chose qui ait la même signification.
5.523 — Ici, je souhaite employer symbole, et non symbolisme, car je fais référence à la variable x ou y, etc., dans (∃ x, y)…, et non, comme précédemment, à l’ensemble du complexe de symboles. Je concède que cela est fort obscur, mais dites ici, s’il vous plaît, « symbole », et n’homogénéisez pas avec 3.24. Il se peut que quelqu’un me comprenne, et sinon, tant pis !
5.535 — « … Cela résout tous les problèmes {dont l’axiome d’Infinité est responsable} » Ce n’est pas ce que je veux dire ! Je dis que tous les problèmes soulevés par l’axiome d’Infinité de Russell doivent être résolus en ce point-là. Autrement dit, que si l’on veut les résoudre, c’est en ce point de la recherche qu’il faut les affronter, car c’est là qu’ils résident tous in nuce // s’enracinent tous //. Je propose : « {Cela résout} tous les problèmes qui // proviennent de / se posent à partir de // « l’Axiome d’Infinité » de Russell… », au lieu de « … est responsable ».
5.5563 — « {Toutes les propositions de notre langage usuel sont en réalité, telles qu’elles sont,} complètement en ordre, du point de vue logique ». Je veux dire que toutes les propositions de notre langage ordinaire ne sont pas, en quelque façon que ce soit, moins correctes, moins exactes ou plus confuses du point de vue logique que les propositions écrites, disons, dans le symbolisme russellien ou dans une autre « Begriffschrift ». (Simplement, il nous est plus facile de reconnaître la forme logique de ces propositions lorsqu’elles sont exprimées dans un symbolisme approprié.)
5.5563 — Pour ce qui est de l’expression « {la chose} la plus simple… » : je l’emploie dans le sens où l’on dit : le « bien le plus haut » ou « le bien et le beau ». Si cela n’est pas possible en anglais, laissez « chose », bien que je ne l’aime pas du tout28.
5.62 — Vous n’avez rien dit de cette proposition. Pourrait-on dire : « {Cette remarque} fournit // la / une // clé pour trancher la question {de savoir dans quelle mesure le solipsisme est une vérité} » ? Ou : « Au moyen de cette remarque, on peut trancher la question… » Peut-être cela est-il meilleur ?
6.342 — « En question »29 me semble erroné. Il semble y avoir là une méprise : par « comme c’est effectivement le cas », je voulais dire « tel qu’il est effectivement décrit ». On pourrait l’exprimer ainsi : « … qu’il peut être décrit de la façon particulière dont il est effectivement décrit ». Si « comme c’est effectivement le cas » ne rend pas le sens, modifiez-le, s’il vous plaît, dans le sens de ma suggestion, ou en un sens analogue.
6.3431 — Je pense qu’au lieu de « néanmoins » j’aurais dû dire « encore », et cela au sens où l’on pourrait dire : bien que la cloison soit très épaisse, vous pouvez encore entendre sa voix à travers elle. « {À travers tout leur appareil logique,} les lois physiques parlent encore {des objets du monde} » conviendrait-il ? (Sinon, laissez tomber le « encore ».)
6.54 — Ici, vous n’avez pas du tout compris ce que je veux dire. Mon intention n’est pas d’employer « élucider » intransitivement. Je veux dire ceci : « Mes propositions élucident — quoi que ce soit qu’elles élucident — de cette manière, etc. »
J’aurais pu dire aussi : « Mes propositions clarifient de cette manière… », en entendant par là : « Mes propositions clarifient — quoi que ce soit qu’elles clarifient — disons, les prop[ositions] des sciences de la nature — de cette manière… » Ici, bien que l’objet ne soit pas mentionné, « clarifier » n’est pas employé intransitivement.
Vous pouvez formuler cela ainsi : « Mes propositions clarifient les questions philosophiques de cette manière : … » C’est ce qui s’approche du sens correct. Ou : « Mes propositions sont des élucidations de cette manière : … », mais cette dernière formulation est, je crois, mauvaise. S’il n’y a pas de meilleure suggestion et que ma première formulation ne convienne pas, ajoutez « questions philosophiques » (comme précédemment).
J’espère avoir été clair.
Keynes est-il toujours à King’s College ? Si c’est le cas, transmettez-lui mon meilleur souvenir.
Ludwig Wittgenstein
Ogden avait évidemment demandé à F. P. Ramsey de vérifier la dactylographie de la traduction anglaise que Wittgenstein lui avait retournée. Les seuls commentaires de Ramsey qui ont été conservés sont les deux « remarques » auxquelles la lettre 515 fait référence.
La première se rapporte aux formules de 4.27 et de 4.42. Il semble que Ramsey se soit mépris sur la notation initialement employée par Wittgenstein. (Sur la nature de cette méprise, voir supra la note 26 de la page 728.) Les formules ont été finalement imprimées à la façon suggérée par Ramsey et approuvée par Wittgenstein. 4.27 a été modifié par Wittgenstein même, en marge de la dactylographie. Ce qui montre que la dactylographie lui a été réexpédiée en même temps que le questionnaire d’Ogden. Dans le questionnaire, la première de ces remarques a été notée par Ramsey, et la seconde par Ogden — et cela sur deux feuilles volantes.
La seconde dit ceci : « S’agissant du Symbolisme russellien, Ramsey remarque que E s’écrit toujours ∃ lorsqu’il apparaît entre parenthèses, et E seulement lorsqu’il est accompagné d’un point d’exclamation. J’ai écrit à Russell à ce sujet, car j’ai remarqué qu’il écrivait E comme vous, dans son introduction (mais il se peut qu’il se soit simplement conformé à votre texte). »
La suggestion faite par Wittgenstein de substituer ∃ aux E a été adoptée lors de l’impression.
3.24 — Wittgenstein avait suggéré (suggestion retenue dans le texte dactylographié du questionnaire) de remplacer le « symbolisation » (de la traduction initiale) par « symbolisme ». Dans son questionnaire, Ogden lui expliquait que cette modification n’était « pas naturelle en anglais », et il suggérait : « symbole ». Mais, lors de l’impression, il suivit la nouvelle suggestion faite par Wittgenstein : « (La notation pour la généralité contient un prototype.) »
4.112 — Au départ, le passage était traduit ainsi : « Le résultat de la philosophie, ce ne sont pas des “propositions philosophiques”, mais la clarification de propositions. » Lors du premier échange, Wittgenstein avait proposé « {ce n’est pas} un certain nombre de {propositions} ». Ogden lui a ensuite suggéré, dans son questionnaire, de remplacer « la clarification de propositions » par « rendre claires des propositions ». Et il a imprimé : « Le résultat de la philosophie, ce ne sont pas des “propositions philosophiques”, mais le fait de rendre claires des propositions. » Comme le montre une note en marge des épreuves, Ogden a ici suivi la façon dont Russell, dans son Introduction, a rendu ce passage.
4.27, 4.42 — Ces remarques contiennent les formules corrigées par Ramsey.
4.4611 — Dans la première dactylographie qui lui avait été envoyée, Wittgenstein avait modifié « tout comme » en « similairement à ».
5.523 — Au départ, la traduction disait : « La désignation de la généralité apparaît comme argument. » Wittgenstein inséra un « un » après le « comme », et substitua « symbole » à « désignation ». Mais avant de noter « symbole », il avait écrit « symbolisme ». Le texte imprimé dit : « Le symbole de la généralité apparaît comme un argument. »
5.535 — Ici, Ogden a suivi les suggestions de Wittgenstein. Au départ, la traduction disait : « Tous les problèmes que suscite l’“Axiome d’Infinité” de Russell doivent être résolus ici. »
5.5563 — « … logiquement ordonnées » est, en réalité, la traduction initiale du passage. Ogden a ensuite suggéré que « ordonnées » soit remplacé par « en ordre ». Le passage fut imprimé sous cette dernière forme — ce qui est en accord avec l’explication de son sens proposée par Wittgenstein.
5.62 — Voir supra, p. 723 et 730. Ici, Ogden n’a pas suivi les suggestions de Wittgenstein. La remarque a été imprimée sous la forme suivante : « Cette remarque fournit une clé pour la question de savoir dans quelle mesure le solipsisme est une vérité. »
6.342 — La traduction du passage ici soumis à la discussion semble avoir soulevé des difficultés. La traduction initiale disait : « Ainsi également le fait qu’il [c’est-à-dire le monde] peut être décrit par la mécanique newtonnienne ne dit rien du monde ; ou plutôt, il asserte qu’il peut être ainsi décrit, comme c’est effectivement le cas. » Dans la dactylographie qu’il avait réexpédiée, Wittgenstein avait modifié la seconde partie de la phrase de la façon suivante : « … mais cela asserte quelque chose, à savoir qu’il peut être décrit de cette manière particulière, comme c’est effectivement le cas. » Ogden a estimé cette suggestion-ci de Wittgenstein plus claire.
6.3431 — La suggestion de Wittgenstein — substituer « encore » à « néanmoins » — a été retenue par Ogden.
6.54 — Au départ, la traduction de ce passage disait : « Mes propositions sont expliquées en ceci que celui qui me comprend… » Dans la dactylographie qu’il a retournée, Wittgenstein avait modifié ainsi le passage : « Mes propositions élucident en ceci que celui qui me comprend… » Dans le questionnaire, Ogden suggère : « Mes propositions sont élucidées de la manière suivante : celui qui me comprend… » Mais Wittgenstein lui ayant expliqué qu’il s’agissait là d’une méprise, il a fait imprimer « sont des élucidations (are elucidatory) » au lieu de « sont élucidées ».
23.06.1922
Cher Ogden,
Veuillez trouver ci-joint ma déclaration telle que vous la souhaitiez.
L’idée que vous adressiez à quiconque des exemplaires gratuits à vos frais ne me plaît pas du tout ; mais je souhaiterais m’en procurer deux ou trois à mes propres frais, si j’en ai les moyens (indiquez-m’en, s’il vous plaît, le prix). Sinon, je demanderai peut-être à Russell de me faire un prêt et rembourserai plus tard.
Si vous voulez vraiment me faire une faveur, ayez la gentillesse d’essayer de trouver l’adresse de Mme Fan[ny] Pinsent, à Birmingham. C’est la mère de David Pinsent à qui j’ai dédicacé le livre, et je dois lui en offrir un exemplaire. J’espère vraiment que vous trouverez son adresse et me la transmettrez. Par ailleurs : si je cède à M. Kegan Paul tous les droits de publication, il faut aussi qu’ils impriment ma préface en allemand !!! Car la préface fait partie du livre.
Si vous voyez Johnson, Keynes ou Bond, rappelez-leur, s’il vous plaît, mon bon souvenir. J’aimerais avoir des nouvelles de Johnson.
L. Wittgenstein
— Déclaration : Elle est datée de Trattenbach, le 22 juin 1922, et dit ceci : « Je donne par la présente à M. Kegan Paul tous les droits de ma Logisch-philosophische Abhandlung pour sa publication, en allemand et en anglais, dans l’International Library of Psychology and Philosophy sous le titre Tractatus logico-philosophicus. Ludwig Wittgenstein. »
— Le contrat d’édition a été passé entre Kegan Paul, Trench, Trubner et Cie Ltd, et C. K. Ogden, le 11 juillet 1922.
[Vienne] 17.07.1922
Cher Ogden,
Merci pour votre lettre du 6 courant et pour les bonnes nouvelles que vous me donnez du livre. J’ai maintenant quitté Trattenbach. Mon adresse actuelle est : L. W., chez Mme Mima Sjögren, XIII St. Veitgasse 17, Vienne. Mais les lettres envoyées à Trattenbach me sont réexpédiées. J’aimerais voir Sprott et discuter avec lui des gens de Cambridge, et j’aimerais aussi avoir de nouvelles de Ritchie — après si longtemps !
J’espère voir Russell pendant les vacances.
Ludwig Wittgenstein
— Sprott : W. J. G. Sprott, né en 1897, travaillait au laboratoire de psychologie de Cambridge. Il devint ensuite professeur de philosophie et psychologie à l’université de Nottingham.
— Ritchie : A. D. Ritchie (1891-1967), physiologiste et philosophe, fut fellow à Trinity College, puis professeur de logique et de métaphysique à Édimbourg.
— Russell : Voir la lettre 76 de Wittgenstein à Russell.