518. WITTGENSTEIN À OGDEN

04.08.1922

Cher Ogden,

Je suis désolé de n’avoir pu vous retourner les épreuves qu’aujourd’hui. Elles avaient été réexpédiées à Vienne et ont dû ensuite m’être renvoyées à Hallein (près de Salzbourg) où je me trouve avec l’un de mes oncles. Ce n’est donc qu’avant-hier que je les ai reçues.

J’ai lu de très près toutes vos notes et fait des remarques lorsque cela était nécessaire. Mais, comme il n’y avait pas suffisamment de place dans les marges, je les ai notées sur des feuilles séparées que je joins à ce courrier.

J’ai également relu tout le texte allemand où j’ai évidemment trouvé quantité de fautes. Je les ai corrigées à même les épreuves, sans les répertorier sur une feuille séparée. J’espère que toutes mes corrections sont compréhensibles. Il y avait de nombreuses fautes au niveau des coupures, là où une partie d’un mot allemand se trouvait sur une ligne, et l’autre sur la ligne suivante.

Pour corriger l’allemand, j’ai rencontré une difficulté : je n’ai pas le manuscrit ici. Assez fréquemment, je n’ai pas vraiment su si ce qui était imprimé était ou non correct. Dans ces cas-là, j’ai noté le signe sur la ligne où je crains qu’il y ait une faute, ou dont je ne suis pas sûr. Cette flèche signifie toujours : « S’il vous plaît, vérifiez sur l’original si cette ligne est correcte ! » Très souvent, je ne suis pas sûr de la ponctuation [—]. Alors, j’ai noté le signe « P  » devant la ligne. Je vous demanderai de bien vouloir scrupuleusement vérifier sur l’original la ponctuation des lignes précédées de ce signe. Bien sûr, la flèche ne veut pas dire qu’il y ait une faute, mais seulement que je ne sais pas vraiment s’il y en a ou non une. Dans les cas où j’ai pu sans mal expliquer mes doutes, j’ai noté en marge mes requêtes que je vous prie d’examiner précisément.

Quant à votre note sur le monastère italien, etc., etc., faites comme vous le souhaitez ; mais je n’en vois pas du tout l’intérêt. Pourquoi le critique devrait-il connaître mon âge ? Ce serait comme si l’on disait : vous ne pouvez pas escompter mieux d’un type jeune, particulièrement lorsqu’il écrit un livre dans le vacarme qui doit avoir été celui du front de l’Est ? Si je savais que ce critique croit en l’astrologie, je suggérerais d’imprimer au début du livre la date et l’heure de ma naissance pour qu’il puisse établir mon horoscope (26 avril 1889, à 18 h).

J’attends avec beaucoup d’impatience de voir Russell après-demain, à Innsbruck. Mon adresse est, comme d’ordinaire : L. W., chez Mima Sjögren, XIII. St. Veitgasse, Vienne.

Ludwig Wittgenstein

REMARQUES II SUR DES FEUILLES SÉPARÉES

2.0123 — Conservez « connaît », si cela est possible en anglais. Le mot est ici employé au sens où l’on dit : « Je connais cet homme. » Si vous traduisez par « avoir accointance », la proposition doit être formulée ainsi : « Si j’ai accointance avec un objet, alors je connais aussi toutes ses {possibilités d’occurrence dans des états de choses} » — ce qui veut dire que « connaît » doit apparaître dans la seconde occurrence. « Connaître » veut dire à la fois kennen et wissen, et « être en accointance avec » ne correspond pas — je pense — à ce que je veux dire, car « être en accointance avec » implique, me semble-t-il, que l’on sache, d’une façon ou d’une autre, un certain nombre de choses de l’objet. Or, ici, « connaître » signifie simplement : je le connais, mais je n’ai pas besoin de savoir quoi que ce soit de lui.

2.01231 — Ici aussi, vous pouvez, dans la première occurrence, dire « avoir accointance » et dans la seconde, « connaître ».

2.02331 — Je ne crois pas que « sans mal » convienne {pour « ohneweiteres »}. Je pense que « d’emblée » a la signification correcte. Le passage dirait donc : « {Ou bien une chose possède des propriétés qu’aucune autre ne possède, et alors, on peut d’emblée la distinguer des autres par une description}. »

2.06 — Oui, cette proposition veut effectivement dire : « L’existence et la non-existence des faits atomiques est [la] réalité. » Mais ne pourrait-on pas conserver le « the » avant « reality » ? Je pense que cela s’accorderait mieux avec la prop[osition] précédente. Mais sur ce point, je vous laisse le choix.

2.181 — Mettez un « une » {in « Si la forme de représentation (Abbildung) est la forme logique, alors l’image est appelée une image logique »}.

3.203 — Si vous mettez un point après « signification », il en faut aussi un dans les parenthèses.

3.326 — Je pense que « signifiant » convient ici {in « Pour reconnaître le symbole dans le signe, il faut considérer son usage signifiant »}. Le sens de cette proposition est que, pour reconnaître le symbole dans un signe, nous devons considérer la façon dont il est employé de façon signifiante dans des propositions. Autrement dit, nous devons observer la façon dont le signe est employé en accord avec les lois de la syntaxe logique. « Signifiant » veut donc dire ici la même chose que « syntaxiquement correct ».

3.331 — Non, cela {le « sehen wir hinüber »} n’est pas entendu impérativement. {D’accord pour} remplacer « to » par « into »30.

3.34 — Ai-je souligné, en allemand, « welche allein » ? Si oui, il faut le souligner en anglais. Mais je ne sais plus ce que j’avais en tête lorsque je l’ai souligné en anglais. Pour le cas où je ne l’aurais pas fait en allemand, supprimez donc l’italique en anglais.

4.041 — Vous pourriez effectivement dire : « se placer en dehors d’elle », au lieu de « sortir »31.

4.0411 — À la troisième ligne, laissez les parenthèses pour « Gén. fx ». Ici, « détermine » veut vraiment dire quelque chose comme découvre. Nous ne pouvons pas distinguer les deux variables l’une de l’autre : nous ne pouvons pas découvrir laquelle est laquelle.

4.0621 — Les deux « ~ » dans « (~ ~ p = p) » ne pourraient-ils pas être imprimés plus près l’un de l’autre, comme en allemand ? Il devrait y avoir le même espace entre eux qu’entre un « ~ » et « p ». Il n’est aucunement nécessaire qu’il y ait plus d’espace entre « ~ » et « ~ » qu’entre « ~ » et « p ».

4.112 — Si « rendre {claires les propositions} » est meilleur, merci de le retenir. L’ensemble est évidemment un zeugma, et après « mais » il faut donc un substantif qui s’accorde avec « un nombre de… ». Mais je suppose que ce n’est pas faisable.

4.1273 — Voir les épreuves : « aRb », « (x) : aRx.xRb », « (x,y) : aRx.xRy.y.Rb » sont des symboles vraiment séparés entre lesquels il faut donc introduire des espaces un peu plus grands.

4.4 — Le « le » est à supprimer.

4.465 — « Essence » convient.

4. 466 — Il faut conserver « symboles ».

5.02 — Il faut vraiment « +c », et non « +c », car « c » est un suffixe.

5.101 — Écrire : « p. ~ q :  : q. ~ p ».

À la première ligne du schéma, il faut écrire la formule p p.q q entre crochets. Qu’elle ne le soit pas en allemand est sans importance. À la dernière ligne du schéma, il faut fermer la parenthèse, et l’espace entre elles et les crochets doit être plus grand — le même qu’à la première ligne. En allemand, pouvez-vous, s’il vous plaît, noter à la dernière ligne « (p . ~ p . q . ~ q) » à la place de « (p . ~ p . ~ q . q) » .

5.1361 — N’imprimez pas « superstition » en italique ! Mais laissez l’allemand {correspondant} « Aberglaube » souligné.

5.1362 — Ici, « connues » {in « La liberté de la volonté consiste en ceci que les actions futures ne peuvent être dès maintenant connues} convient.

5.155 — Mettez « unité {de la proposition de probabilité} ». Ne faudrait-il pas deux points, à la première ligne de cette proposition, avant le « Le » (fin de ligne), comme avant « Die Umstände », en allemand ?

5.3 — Il faut supprimer le « le ».

5.42 — La fin de cette prop[osition] doit être : « Et il est manifeste que le “” que nous définissons au moyen de “~” et de “” est identique à celui par lequel nous définissons “” à l’aide de “~”, et que ce “” est le même que le premier, etc. » La correction que vous avez apportée à l’allemand est donc pertinente, à ceci près qu’à la fin il faut en allemand et en anglais un «  », et non un « ~ ».

5.473 — Je crois qu’ici il faut « certaine ». On pourrait dire, en un sens analogue : « La prop[osition] est dénuée de sens, parce qu’il y a UNE CERTAINE détermination arbitraire que nous n’avons pas donnée. » J’espère que vous pourrez dire cela ainsi.

5.511 — Je pense qu’il faut dire « connecté [entre eux] en »32. Je n’ai pas voulu dire « connecté avec », mais : connecté entre eux de façon à former un réseau infiniment fin. Peut-on dire : « Je connecte ces morceaux de ficelle en un réseau », en entendant par là que je les connecte en sorte qu’ils forment un réseau ?

5.521 — Je veux dire « sépare », et non « dérive »33. Ils étaient reliés, et je les sépare.

5.5261 — « (x, φ) etc. », et non « (x. φ) etc. » La parenthèse doit se trouver à la fin de la prop[osition]. Dites, ainsi que vous le suggérez : « Une caractéristique d’un symbole composé… »

5.5303 — Oui, il faut dire : « Sommairement dit : ».

5.532 — En allemand, ce doit être : « … ; und nicht… ».

5.5563« Image » signifie ici « comparaison ». Vous pouvez donc dire « comparaison ».

6.121 — « into [en] » est correct34.

6.36111 — La figure doit être dessinée ainsi :

image

C’est-à-dire la petite croix et le cercle ne doivent pas être séparés des lignes image , et ils doivent être de petite taille, car ils indiquent simplement que la fin de chacune des lignes est différente.

4.1272 — Voyez ma correction. Ici, les virgules et les guillemets sont imprimés de façon fautive ! Ce ne doit pas être « “Complexe,” “Fait,” etc., etc. », mais : « “Complexe”, “Fait”, “Fonction”, “Nombre”, etc. ». Vous retrouvez le même non-sens, plus loin dans cette proposition, ainsi que dans l’allemand. Tenez-en compte, s’il vous plaît, lorsque vous revérifierez le manuscrit.

4.1273 — À la 8e ligne à partir du début de cette proposition : la virgule est-elle nécessaire après « series », et doit-elle se trouver entre le mot et le guillemet fermant ?

4.24 — En allemand, comme en anglais :

« “fx”, “φ(x,y)”, etc. », en anglais

« “fx”, “φ(x,y)”, etc. », en allemand

4.241 — Je me demande ce qui est passé par la tête de l’imprimeur !

4.1252 — Mêmes fautes. En allemand, c’est correct.

4.0411 —   »    »    »

4.441 —    »    »    »

4.442 —    »    »    »  Si possible, ne séparez pas (VVFV) de (p, q). Ils doivent se trouver sur la même ligne. Entre eux, l’espace ne doit pas être plus grand qu’en allemand.

5.02 — Même faute (première ligne). Il y a une erreur, dans la traduction de cette proposition, qui est peut-être due à une faute d’impression en allemand. Il ne faut pas dire : « L’indice fait toujours partie de la description de l’objet auquel nous accrochons les noms… », mais « … de l’objet au nom duquel nous l’accrochons… ». Nous n’accrochons pas les noms de l’objet à l’indice, mais l’indice au nom de l’objet !

5.242 — « , »       »   »,

     Incorrect      Correct

5.31 — Même faute.

5.2523 —    »    »    »  qu’en 5.534

5.42 —       »    »    »  qu’en 5.535

5.44 —       »    »    »  qu’en 5.5352

5.451 —     »    »    »  qu’en 5.541

5.46 —       »    »    »  qu’en 5.542

5.47 —       »    »    »  qu’en 5.631

5.473 —     »    »    »  qu’en 5.641

5.501 —     »    »    »  qu’en 6.1201

5.502 —     »    »    »  qu’en 6.1203

5.512 —     »    »    »  qu’en 6.1221

5.513 —     »    »    »  qu’en 6.232

5.515 —     »    »    »  qu’en 6.36

5.525 —     »    »    »  qu’en 3.312

5.5301 —   »    »    »  qu’en 3.333

5.531 —     »    »    »

5.532 —     »    »    »

5.512 — À la 5e ligne après le début, « p » a été omis après « ~ ». Il faut écrire : « Ce qui nie dans “~ p”… ».

5.5321 — Dans cette proposition, je crains que quelque chose ne soit à modifier (c’est ma faute). Au lieu de ce que j’ai biffé, il faut : « (x).fx. .fa : ~ (x,y).fx.fy ».

NOTES DE G. H. VON WRIGHT

2.0123 — Ogden avait mis un point d’interrogation à côté de « connaître » et noté en marge : « Pensez-vous qu’ici nous devrions parler d’« avoir accointance avec » ?

2.01231 — Ogden avait aussi mis un point d’interrogation à côté des deux occurrences de « connaître » dans cette remarque, mais il n’en a modifié aucune en « avoir accointance avec ».

2.02331 — La traduction initiale disait : « directement ». Ogden avait suggéré « sans mal », mais il a adopté la contre-proposition de Wittgenstein et imprimé : « d’emblée ». Il avait aussi modifié quelque peu la traduction de la dactylographie, et ces modifications furent acceptées par Wittgenstein.

2.06 — Ogden avait noté un point d’interrogation à côté du dernier « the [la] », dans « L’existence et la non-existence des faits atomiques est la réalité » — en renvoyant à 5.1361 où l’anglais « superstition » sans article traduit l’allemand « Der Aberglaube ». Mais il a suivi la suggestion de Wittgenstein et conservé l’article.

2.181 — La traduction originale parlait de « l’image logique ». Elle a été modifiée en « une image logique ».

3.261 — La dernière phrase de cette remarque était initialement traduite ainsi : « Les noms ne peuvent être mis en pièces par la définition. (Aucun signe ayant une signification isolément et indépendamment). » Ogden a suggéré de remplacer « aucun signe » par « ni aucun autre signe qui », ou par « aucun signe, c’est-à-dire aucun signe qui ». Dans les épreuves, il a remplacé « définition » au singulier par « définitions » au pluriel, ajouté un point après « que », et une majuscule au premier mot de la phrase entre parenthèses (« ni ») — Ce qui correspond mieux à l’original allemand.

3.326 — La version imprimée correspond à la traduction initiale. Mais, dans les épreuves, Ogden avait noté un point d’interrogation à côté de l’expression « usage signifiant » et suggéré comme alternative « emploi symbolique ».

3.331 — Il s’agit là d’une réponse à la remarque suivante, notée par Ogden en marge des épreuves : « Nous supposons que vous n’entendez pas “sehen wir hinüber” comme un impératif. “Tournons-nous vers Russell, etc.” Si c’est le cas, peut-être vaut-il mieux into ou of que in. » Dans les épreuves, comme dans la traduction initiale, il y avait : to.

3.34 — Il n’y a pas d’italique dans le texte imprimé. Et dans l’édition d’Ostwald, le mot allemand correspondant n’est pas souligné.

4.041 — Sur les épreuves, Ogden a noté un point d’interrogation à « faire sortir d’elle » et suggéré : « se placer en dehors d’elle » — ce que Wittgenstein a approuvé.

4.0411 — En marge des épreuves, Ogden avait noté : « “détermine” doit pouvoir signifier découvre ».

4.112 — Voir supra le commentaire de la p. 707. « Zeugma » est un terme de la grammaire allemande désignant une sorte d’asymétrie ou de non-congruence, exemplifiée dans la traduction anglaise de 4.112. Mais, dans le texte allemand, il n’y a pas de zeugma : l’expression « philosophische Sätze [propositions philosophiques] » répond symétriquement à « das Klarwerden von Sätzen [élucidation de propositions] ».

4.465 — La traduction initiale était « ce qui est essentiel au symbole ». Ogden lui a substitué « l’essence du symbole ».

4.466 — Ogden avait demandé à Wittgenstein si « combinaisons de signes » ne serait pas mieux que « combinaisons de symboles ».

5.155 — Au départ, la traduction parlait d’« unité » [de la proposition de probabilité]. En outre, les deux points que Wittgenstein souhaitait introduire furent ajoutés.

5.42 — Dans l’édition d’Ostwald, cette remarque comportait une erreur qui semble avoir échappé à l’attention de Wittgenstein avant qu’Ogden ne l’ait corrigée.

5.473 — La traduction initiale disait « une détermination arbitraire ». Dans la dactylographie, Wittgenstein avait modifié le « une » en « une certaine » ; dans la marge des épreuves Ogden lui a demandé s’il ne vaudrait pas mieux dire « une », mais, lors de l’impression, il a retenu la modification de Wittgenstein.

5.511 — Wittgenstein manifeste ici son accord à Ogden qui proposait de substiuer « into » à « to ».

5.521 — Le passage soumis à la discussion disait : « Je sépare le concept tous de la fonction de vérité. » Ogden avait demandé à Wittgenstein s’il était possible de remplacer « sépare » par « dérive ».

5.5261 — Ogden avait suggéré de substituer « une caractéristique du symbole composé » à « une caractéristique des symboles composés ». Wittgenstein a accepté sa suggestion. Mais cette modification n’est pas portée sur les épreuves. — On a là une indication supplémentaire du fait que l’impression a probablement été faite sur la base d’un autre jeu d’épreuves auquel Ogden a incorporé l’ensemble des corrections. Mais ce jeu d’épreuves n’existe plus.

5.5303« Beiläufig gesprochen » avait été traduit, comme en 2.0232, par « Entre parenthèses ». Dans la dactylographie, Wittgenstein l’avait corrigé en 2.0232 par « Sommairement dit ». Ogden lui avait ensuite demandé s’il fallait aussi corriger 5.5303 de la même façon. Wittgenstein lui a répondu affirmativement.

5.5563 — La traduction initiale était « image de la vérité », et la suggestion d’Ogden, acceptée par Wittgenstein, proposait de substituer « comparaison » à « image ».

4.1273 — La virgule a été supprimée dans l’impression finale, mais il n’y a pas d’instruction en ce sens-là dans les épreuves. Ce qui est aussi une indication du fait que l’ouvrage a vraisemblablement été imprimé à partir d’un autre jeu d’épreuves que celui que Wittgenstein a retourné à Ogden.

4.241 sq. — L’éditeur avait coutume d’imprimer une virgule ou un point final avant de fermer les guillemets (par exemple : « a, » au lieu de « a », ). Wittgenstein demande que cela soit corrigé.

5.02 — « Première ligne » désigne la première ligne du second paragraphe.

5.5321 — La formule était au départ : « fa : ~ (x,y).fx.fy ». Wittgenstein demande qu’elle soit corrigée en allemand et en anglais.

521. WITTGENSTEIN À OGDEN

525. WITTGENSTEIN À OGDEN

— Une esquisse de la réponse faite par Wittgenstein le 27 mai aux éditeurs a été conservée. Voir infra l’item 562. Mais cette lettre est restée sans réponse, ce dont Wittgenstein prit ombrage.

— Épreuves corrigées : Les éditeurs écrivirent à Ogden, le 27 juin 1933, pour lui faire savoir que Wittgenstein leur avait retourné les épreuves (qui avaient donc dû lui être envoyées entre-temps) et qu’elles comportaient « un grand nombre de corrections supplémentaires » de sa main. Wittgenstein a donc vérifié ces épreuves entre le 21 et le 27 juin. Et il se peut que ces « corrections supplémentaires » soient celles dont Lewy remarque qu’elles n’apparaissent pas dans la copie de la première édition que possédait Ramsey. En fait, elles sont aisément repérables, car la technique d’impression employée produit une impression plus claire dans les passages modifiés.

— Les corrections de Ramsey : Peut-être celles faites au cours des discussions de Ramsey avec Wittgenstein en Autriche, en 1923 (voir les notes des lettres 252 et 254). Ramsey les avait reportées sur son propre exemplaire de l’ouvrage (qui existe toujours). Dans les années 1960, Casimir Lewy les a analysées dans une note de Mind (« A Note on the Text of the Tractatus », Mind, vol. 76 [1967], p. 416-423). Ces corrections qui sont, le plus souvent, de la main de Wittgenstein ont, pour la plupart (mais non intégralement), été incorporées à la réimpression de 1933. Lewy a établi que seules quatre modifications significatives n’apparaissent pas sur l’exemplaire de Ramsey. Il se pourrait donc que lorsque l’éditeur parle d’« un grand nombre de corrections supplémentaires », il fasse référence à ces quatre corrections.

1. Ces affirmations sont pour le moins surprenantes, puisque Russell avait averti Wittgenstein, dès le 24 décembre 1921, que l’ouvrage était déjà imprimé. Voir la lettre 73. (É. R.)

2. Pour permettre au lecteur de lire les remarques I et II de Wittgenstein sans avoir besoin de se reporter constamment au texte du Tractatus logico-philosophicus, j’ai soit indiqué en note, soit complété entre { } la phrase ou le fragment de phrase soumis à la discussion, lorsque cela m’est apparu indispensable. Tous les soulignements : (          ) sont de Wittgenstein même. (É. R.)

3. Littéralement, dans la traduction imprimée par Ogden : « Le livre tracera donc une limite à la pensée… » (N.d.T.)

4. Littéralement, la traduction imprimée par Ogden dit : « La limite ne peut donc être tracée que dans le langage… » (N.d.T.)

5. Les quelques variantes proposées par Wittgenstein sont indiquées par des slashs, de la façon suivante : // première suggestion / deuxième suggestion //. (N.d.T.)

6. Littéralement, dans la traduction imprimée par Ogden : « Si je puis penser un objet dans le contexte d’un fait atomique, je ne puis le penser indépendamment de la possibilité de ce contexte. » (N.d.T.)

7. Notons que Gilles-Gaston Granger a judicieusement traduit l’entrée 2.03 ainsi : « Dans l’état de choses, les objets sont engagés les uns dans les autres comme les anneaux pendants d’une chaîne. » (N.d.T.)

8. Littéralement : « Nous pouvons nous en faire un tableau. » (N.d.T.)

9. Notons que l’original allemand ne parle pas de symbolisation, mais de Bezeichnung — dénotation ou désignation. (N.d.T.)

10. L’original allemand, quant à lui, parle de « Zeichensprache » — littéralement : langue de signes — rendu par « langue symbolique », dans la traduction de G.-G. Granger. (N.d.T.)

11. Cette explicitation, il faut le souligner, est tout à fait essentielle du point de vue de l’interprétation, car là où la version allemande disait simplement : « Si un signe n’est pas employé (Wird ein Zeichen nicht gebraucht), alors il est dénué de signification », la version anglaise dit : « Si un signe n’est pas nécessaire, alors il est dénué de signification. » (É. R.)

12. Dans l’original allemand : « Bezeichnungsweise », dans la traduction anglaise imprimée : « method of symbolization ». (N.d.T.)

13. Dans la traduction de G.-G. Granger : « La proposition est un modèle de la réalité telle que nous nous la figurons. » (N.d.T.)

14. C’est-à-dire : abbildenen internen Beziehung.

15. Ogden a maintenu « the existence » pour « das Bestehen ». D. F. Pears & B. F. McGuinness feront de même, dans leur traduction du Tractatus (Londres, Routledge & Kegan Paul, 1961). (N.d.T.)

16. En anglais : « The truth of tautology is certain, of propositions possible, of contradiction impossible. » (N.d.T.)

17. Dans la traduction de G.-G. Granger : « L’essentiel de la méthode mathématique, c’est que l’on travaille avec des équations. » (N.d.T.)

18. En 6.31, Wittgenstein explique que la « prétendue loi d’induction n’est pas une loi logique », mais une « loi pourvue de sens ». Et il propose de formuler sa remarque conclusive ainsi : « Et elle ne peut par conséquent pas non plus être une loi a priori. » (N.d.T.)

19. Littéralement : « connexions soumises à des lois ». Dans la traduction de G.-G. Granger : « interdépendances légales ». (N.d.T.)

20. En français dans le texte. (N.d.T.)

21. Cette suggestion vise à remplacer : « Nous sentons que, même si tous les problèmes scientifiques possibles sont résolus, les problèmes de la vie ne sont pas encore du tout abordés », par : « … que, même si tous les problèmes scientifiques possibles étaient résolus… », ou bien par « … que, à supposer même que tous les problèmes scientifiques possibles soient résolus… ». (N.d.T.)

22. Dans le catalogue des papiers de Wittgenstein établi par G. H. von Wright, la dactylographie Engelmann est répertoriée sous le numéro TS 202. (N.d.T.)

23. Littéralement, dans la traduction imprimée : « Si, par exemple, la négation est introduite, nous devons la comprendre aussi bien dans les propositions de la forme “~ p” que dans des propositions comme “~ (p q)”, “( x). ~ fx” et autres ». (N.d.T.)

24. Et il a été remplacé par « une ». (N.d.T.)

25. Vraisemblablement un lapsus pour : « en allemand ». (Éd.)

26. Wittgenstein a noté dans l’interligne : « Ceci n’est pas un produit logique de κ et image. » (N.d.É.)

27. Ogden avait adressé à Wittgenstein un questionnaire de huit pages portant sur des points précis de traduction ; il avait dactylographié les passages concernés, et noté à la main certaines questions, objections et remarques. Wittgenstein a répondu (en rouge) sur son questionnaire même, et justifié ou précisé certaines de ses réponses dans les « Remarques » qui suivent. (Éd.)

28. Littéralement traduit en français, l’original allemand dit ceci : « Cela même qui est le plus simple (Jenes Einfachste) et que nous devons offrir ici n’est pas une métaphore (ein Gleichnis) de la vérité, mais la vérité même dans son intégralité. » (É. R.)

29. Dans cette entrée du Tractatus, Wittgenstein explique que la description du monde par la mécanique newtonienne ne dit rien du monde lui-même, mais « asserte quelque chose, à savoir qu’il peut être décrit » et cela, précise la dactylographie, « de cette manière particulière, comme c’est effectivement le cas ». (É. R.)

30. La version imprimée du passage en question dit littéralement ceci : « À partir de cette observation, nous avons une vue plus pénétrante (get a further view into) de la théorie des types de Russell ». (N.d.T.)

31. Ce qui donnerait (littéralement) : « Cette multiplicité mathématique ne peut évidemment pas être, à son tour, représentée (abbilden). On ne peut pas se placer en dehors d’elle par la représentation. » (N.d.T.)

32. Cette proposition affirme que, si la logique peut avoir « recours à des manipulations et des instruments très particuliers, c’est seulement parce qu’ils sont connectés entre eux en un réseau infiniment fin, dans le grand miroir ». (N.d.T.)

33. Cf. « Je sépare le concept “tous” de la fonction de vérité. » (N.d.T.)

34. Pour dire que les propositions de la logique montrent les propriétés logiques des propositions en se « combinant en des propositions qui ne disent rien ». (N.d.T.)

35. En allemand, dans l’original. (N.d.T.)