Ce n’est pas uniquement ce que vous répondez aux questions qui comptent lors d’un entretien de recrutement, mais aussi la façon dont vous y répondez. L’interviewer va surveiller attentivement la façon dont vous réagissez à ses questions et la façon dont vous y répondez.
En général, au cours d’une interview, vous allez donner beaucoup plus d’informations que vous n’allez en recevoir. Personne bien sûr et encore moins ce livre ne peut vous dire quoi répondre exactement à telle ou telle question ; cela dépend de vous, de votre expérience, de votre personnalité… À vous d’adapter vos réponses à partir des exemples suivants. Toutefois, il y a certains principes qui vont vous permettre de répondre à votre interlocuteur en créant une impression favorable.
L’essentiel, au cours d’un entretien, est d’établir un bon rapport avec son interlocuteur. Vous pouvez obtenir ce résultat en l’écoutant attentivement. Essayez d’abord de comprendre pour ensuite être bien compris.
Faites savoir à votre interlocuteur que vous l’écoutez et le comprenez. Faites-lui face et maintenez le contact visuel, renforcez ceci par quelques approbations verbales ou gestuelles (hochements de tête). Cela vous permettra d’entendre la question (ou plutôt devrais-je dire de comprendre) de votre interlocuteur et, donc, vous évitera de répondre à côté comme le font souvent les candidats.
La question « Parlez-moi de votre dernier poste », par exemple, est très différente de la question « Quelles étaient les principales responsabilités dans votre dernier poste ? » La première question vous permet de mettre en avant les aspects de votre job qui vous semblent importants et les relier avec le poste pour lequel vous postulez. La deuxième nécessite une réponse plus factuelle et précise.
Selon l’interviewer, son expérience, son degré dans la hiérarchie, son emploi du temps… vous pouvez être confronté à tout type de question. Certains recruteurs peuvent poser des questions surprenantes d’entrée de jeu. Exemples vécus : « Quelle est votre idée du bonheur ? » « Quelle est la hauteur de la Seine sous le Pont-Neuf ? »
L’idée principale à avoir en tête, quand vous répondez à une question, est de savoir comment coller aux besoins de votre interlocuteur et aux spécificités du poste à pourvoir.
Par exemple :
En effet, plus les questions sont vagues ou générales, plus il est difficile d’y répondre. Donc, choisissez rapidement soit d’y répondre, soit de demander des précisions sur la question. Exemple : « Parlez-moi de votre passé. » Répondez : « Souhaitez-vous que je commence par mon éducation académique ou que je vous parle tout de suite de mon expérience professionnelle ? »
Les entreprises considèrent l’embauche de jeunes à potentiel comme une priorité. Elles deviennent donc de plus en plus rigoureuses et exigeantes dans leur processus d’embauche de jeunes diplômés.
Or ce type de recrutement est certainement le plus difficile. En effet, dans ce cas-là, on ne peut pas s’appuyer sur l’expérience du candidat pour porter un jugement. Votre interlocuteur va donc se concentrer sur vos résultats scolaires et universitaires, votre potentiel, votre dynamisme, votre adaptabilité, votre capacité/volonté à apprendre et à vous intégrer dans un nouvel environnement.
Durant cet entretien, votre but est de montrer que vous avez toutes les qualités et les compétences usuelles des jeunes diplômés mais que vous vous démarquez par quelques points originaux : les langues, voyages à l’étranger, les stages, les activités extraprofessionnelles, etc.
Comment avez-vous trouvé vos stages ou jobs de vacances ?
Il est clair que vos futurs employeurs préfèrent embaucher des gens qui ont déjà travaillé en entreprise même pour des travaux mineurs. Ils sont en général mieux organisés, plus matures. Votre interlocuteur recherche la créativité, l’ingéniosité et même le culot. Évitez de dire (même si c’est la vérité) : « J’ai fait tous mes stages dans la société de mon père », « J’ai trouvé un job par piston ! »
Parmi vos précédents jobs, lequel vous a le moins intéressé ?
Évitez d’insister trop sur le côté négatif d’un poste, cela dévalorisera votre courte expérience. De même, presque tous les postes ont une composante ennuyeuse et répétitive. Si vous insistez trop là-dessus, cela pourra dissuader votre interlocuteur de vous embaucher. Vous pouvez répondre par exemple : « Bien sûr, chaque poste a ses bons et ses mauvais côtés, toutefois, à chaque poste, j’ai appris des choses intéressantes : travailler en équipe, respecter la hiérarchie… » Vous pouvez aussi décrire un travail ennuyeux mais positivez en montrant ce que vous en avez retiré.
Quels sont vos plans d’avenir ?
Évitez le banal « Je souhaite manager », « Je souhaite devenir responsable d’un centre de profit. » La plupart des candidats que je rencontre me donnent cette réponse : ils pensent que cela prouve leur dynamisme et leur ambition. Une réponse possible : « Si je suis devant vous aujourd’hui, c’est que je suis passionné par votre secteur d’activité. J’ai conscience que j’ai beaucoup de chemin à accomplir avant de devenir un grand professionnel. J’espère dans cinq ans être un professionnel compétent, qui a fait progresser votre entreprise et qui a réussi à progresser avec elle. Je pense qu’à ce moment-là, j’aurai une vision plus claire des challenges possibles. »
Nous avons déjà embauché des gens de votre école, cela n’a pas marché. En quoi êtes-vous différent ?
C’est une question destinée à vous déstabiliser. Retournez la question : « Puis-je vous demander quels ont été les problèmes que vous avez pu rencontrer ? » Une fois que vous avez glané suffisamment d’informations, vous pouvez répondre efficacement.
Qu’avez-vous appris durant votre formation qui puisse être utile dans le poste ?
Si votre interlocuteur ne vous a pas donné d’indication sur le poste, c’est le moment de lui demander : « Peut-être avant que je vous réponde, pourriez-vous m’en dire un peu plus sur le poste ? » Si vous avez déjà parlé du poste, trouvez des compétences qui sont directement en rapport avec le poste : travail d’équipe, leadership, comptabilité, marketing…
Aimez-vous les tâches routinières, les horaires réguliers ?
C’est une question piège. Tous les recruteurs savent que les débutants détestent la routine et sont souvent impatients. Répondez que vous comprenez bien qu’il faudra que vous fassiez vos preuves avant que l’on vous confie des tâches intéressantes.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Une seule réponse : le désir d’agir et de construire, tant dans votre vie professionnelle que personnelle.
Pourriez-vous me donner un exemple où vous avez fait preuve d’initiative ?
Trouvez un exemple dans votre brève carrière ou scolarité où vous avez fait preuve d’anticipation ou d’initiative. S’il n’y en a aucun, vous êtes mal parti, changez d’orientation !
Acceptez-vous d’être commandé ?
Si vous vous braquez dès que l’on vous donne des instructions ou que l’on vous critique, de toute façon vous ne tiendrez pas longtemps dans une entreprise. Elles recherchent toutes aujourd’hui des individus souples et adaptables. Insistez sur ces deux qualités. Si elles ne vous sont pas naturelles, essayez de les acquérir.
Avez-vous déjà eu des difficultés à vous entendre avec d’autres personnes ?
C’est une question fermée. Répondez : « Non » (rien d’autre, attendez la prochaine question).
À votre avis, quel est le but d’une entreprise ?
C’est une question générale, ne faites pas une longue dissertation. Votre interlocuteur veut comprendre quelle est votre vision d’une entreprise et de la marche des affaires.
Que connaissez-vous de notre société ?
C’est là que tout votre effort de recherche sur la société va vous aider.
Parfois, votre interlocuteur évoquera une situation professionnelle et vous demandera comment vous réagiriez à une telle situation.
Réfléchissez. Si vous n’avez pas parfaitement saisi la question, faites-la préciser. N’oubliez pas en répondant à ce type de question que vous faites partie d’une équipe, d’une société. Donc, le but sera de montrer que vous avez des idées, que vous savez prendre des décisions et des initiatives mais que vous savez aussi travailler en équipe.
Si votre interlocuteur n’est pas d’accord avec vous sur votre façon de résoudre le problème, maintenez votre position en l’argumentant mieux, sauf si vous vous rendez compte que vous avez mal répondu. Vous ne voulez pas donner une image d’inflexibilité.
Personnellement, je n’emploie que très rarement l’entretien stressant. J’estime que l’on obtient beaucoup plus d’informations d’un candidat relaxé et confiant que d’un candidat stressé et sur la défensive. Toutefois, certains recruteurs psychopathes ou inexpérimentés aiment bien « torturer » le candidat et lui poser une série de questions stressantes.
Quels sont les parents qui ont eu le plus d’influence sur vous ? Pourquoi ?
Ce que vous pouvez dire : « Tous m’ont apporté quelque chose, à des degrés divers et d’ailleurs, je m’entends très bien avec eux. Par exemple, mon grand-père m’a appris à nager et à skier… »
Méfiez-vous encore de l’interviewer psychologue qui découvrira une trop grande influence de votre mère sur vous ou je ne sais quel syndrome vous éliminant d’office du processus de sélection.
Comment avez-vous choisi vos études ? Pourquoi ?
Il y a autant de réponses à cette question qu’il existe de cursus d’études. Faites toutefois preuve d’une certaine cohérence dans l’exposé de vos choix.
Regrettez-vous ce choix ?
Une seule réponse : « Non ». En effet, les recruteurs se défient toujours des gens amers qui ont pris une mauvaise direction.
Précisez que vos études vous ont beaucoup apporté et prévoyez la question suivante : « Pourquoi ? » Énumérez les trois ou quatre points forts de votre formation.
Avez-vous eu des activités extrascolaires ? Si oui, lesquelles ?
Cette question est beaucoup moins anodine qu’elle n’y paraît.
De nombreux recruteurs estiment qu’on peut juger du potentiel d’un individu en observant, dans sa jeunesse, comment il s’est démarqué des autres (de façon positive, bien sûr), s’il a exercé jeune des responsabilités. Il se peut que vous n’ayez jamais eu d’activité extrascolaire. Fouillez dans votre mémoire car il est essentiel de répondre affirmativement à cette question, même si vous n’avez été que capitaine de votre équipe de handball.
Avez-vous eu des emplois rémunérés durant vos études ?
Mêmes conseils que pour la question précédente.
Quels journaux lisez-vous ? Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
Répondez franchement en argumentant. Ne faites pas croire que vous lisez régulièrement la presse si vous n’avez pas ouvert Le Figaro, Le Monde ou Le Nouvel Économiste plus de deux fois en six mois. Si vous ne lisez pas, trouvez-vous une autre passion dévorante, sans quoi vous passerez pour une personne creuse, inculte et sans passion !
Quelle a été la chose la plus importante que vous avez apprise à l’école ? À l’université ?
Là encore, collez aux besoins de votre interlocuteur et aux spécificités du poste à pourvoir.
Comment avez-vous financé vos études ?
Cette question a pour but d’évaluer votre capacité d’autonomie et votre maturité. Même si vos parents sont riches et ont financé vos études, essayez de montrer que vous avez essayé de faire des stages pour payer vos études. Si vous êtes un vrai « fils à papa » et que vos parents vous ont toujours tout payé, alors priez pour que l’on ne vous pose pas cette question… !
Pour quelle(s) raison(s) avez-vous adressé votre candidature spontanée à notre entreprise ?
C’est là que les recherches que vous avez effectuées sur l’entreprise vont vous servir pleinement. Car vous détenez, avec cette question, l’occasion rêvée de vous démarquer d’autres candidats qui ont écrit à la société X sans trop savoir pourquoi ils le faisaient ou, plus simplement, parce qu’elle figurait sur un listing. Votre interlocuteur doit avoir en face de lui quelqu’un qui connaît l’entreprise et qui n’a pas écrit au hasard.
Ce que vous pouvez dire : « Je vous ai écrit parce que j’ai le sentiment de pouvoir réellement apporter quelque chose à votre entreprise (ce qui n’est pas le cas de toutes les entreprises). En premier lieu, j’ai compris que votre société était internationale. Je parle moi-même couramment l’anglais et l’allemand. Pour avoir vécu deux ans en Allemagne et six mois aux États-Unis, je m’adapte très vite à d’autres cultures. Enfin, votre société est réputée comme l’une des plus performantes dans le domaine marketing : c’est la voie que j’ai toujours privilégiée dans mes études et lors de ma première expérience ».
Qu’est-ce qui a retenu votre attention dans l’annonce à laquelle vous avez répondu ?
Soyez précis dans votre réponse.
Ce qu’il ne faut pas dire : « Je ne me rappelle plus très bien du texte de l’annonce » ou « Je ne sais pas très bien car l’annonce était vague… » N’oubliez pas que c’est votre interlocuteur qui a rédigé l’annonce.
Si vous avez suivi les conseils du chapitre 5, vous avez préparé quelques éléments de réponse (trois ou quatre) à cette question. Servez-vous de cette question pour aborder trois ou quatre points clés de l’annonce. Montrez, dès à présent, que vous correspondez bien au profil.
La personne recherchée doit parler couramment anglais
Ce que vous pouvez dire : « Ayant vécu deux ans aux États-Unis, je parle couramment cette langue. Mais puis-je me permettre de vous demander pourquoi l’anglais est important pour ce poste ? »
N’hésitez pas à renchérir en posant des questions. Sur ce sujet, voir notre section « L’entretien en langue étrangère », page 300.
Que connaissez-vous de notre société ?
Ne vous lancez pas dans un exposé long et fastidieux sur la société, votre interlocuteur la connaît déjà et cela ne fera que l’agacer.
Montrez-lui que vous avez fait des recherches. Dites : « Je me suis procuré votre rapport annuel (s’il existe), je me suis fait envoyer votre brochure commerciale, j'ai visité votre site, j’ai consulté le site Societé.com pour avoir vos bilans. »
N’affabulez pas car vos affirmations en ce domaine appelleront d’autres questions plus pointues : « Qu’en pensez-vous ? Que pensez-vous de notre situation de trésorerie ? Que pensez-vous de nos produits ? » Vous êtes en terrain dangereux ! Esquivez en disant que vous ne disposez pas d’assez de matière pour vous faire une idée correcte sur le sujet et rappelez que vous êtes ici pour en savoir plus.
Que recherchez-vous dans votre prochain poste ?
Réaffirmez vos compétences techniques, vos qualités, vos motivations en les faisant concorder, bien évidemment, avec le poste proposé.
Pour quelles raisons souhaitez-vous travailler pour notre société ?
Ce qu’il ne faut pas dire : « Parce que votre société est numéro 1, parce qu’elle bénéficie d’une bonne réputation ou parce que vos locaux sont agréables » (histoire vécue !).
Tâchez plutôt d’articuler votre réponse autour de motivations saines et claires : la nature du poste, les membres de la société que vous avez déjà vus, les perspectives de l’entreprise, la qualité des produits, la direction…
Combien de temps pensez-vous rester dans notre société ?
En vous posant cette question, pas très habile et cousue de fil blanc, votre interlocuteur s’efforce de déceler vos projets secrets : ne considérez-vous pas le poste comme une expérience à court terme ? N’allez-vous pas seulement utiliser la réputation de l’entreprise pour la quitter peu de temps après ?
Répondez sans préciser de durée : faites plutôt valoir que vous attachez la plus grande importance à ce changement de poste et souhaitez tout naturellement l’exploiter au mieux.
Ce qu’il ne faut pas dire : « Trois ans et je pars… » ou « J’espère passer dix années dans votre entreprise… »
Vous avez travaillé dans une grande société, quels attraits présente pour vous une PME ?
Votre job et la société pour laquelle vous travaillez vous apportent beaucoup. Pourtant, la lenteur des prises de décision inhérente aux grandes entreprises vous pèse. Vous ressentez une frustration que vous pensez bien compenser en intégrant une PME. Autre argument, il est plus difficile d’envisager une évolution rapide dans une multinationale qu’au sein d’une PME où, compte tenu de votre expérience, on n’hésitera pas à vous confier davantage de responsabilités.
Vous avez travaillé dans une PME, quels attraits une multinationale présente-t-elle ?
Travailler dans une PME présente de nombreux avantages : forte autonomie, haut degré de responsabilités, prise de décisions rapide… Cependant, à ce stade de votre carrière, vous aspirez à diriger des équipes plus fournies, à gérer un centre de profits plus conséquent, deux prérogatives que ne vous offrent pas les PME.
Êtes-vous sensible aux avantages sociaux dont bénéficient nos salariés ?
Ce que vous pouvez dire : « Je ne les connais pas, mais vous allez sans doute pouvoir m’éclairer. »
Celui qui est en face de vous essaie de mettre au jour ce qui vous incite à entrer dans sa société. Si c’est la qualité de la nourriture à la cantine, passez votre chemin !
Que pensez-vous apporter de plus à l’entreprise ?
Si cette question vous est posée en début d’entretien, faites remarquer qu’il vous est difficile d’y répondre car vous ignorez encore presque tout du poste.
Si vous en savez plus, mettez alors l’accent sur vos capacités d’adaptation et proposez une stratégie concrète : « Je commencerai par observer et écouter, puis, en accord avec ma hiérarchie, je déciderai des actions à entreprendre. »
Autre option : choisissez deux ou trois actions que vous avez réalisées précédemment et transposez-les dans le contexte de l’entreprise où vous postulez.
Quelles sont les responsabilités inhérentes au poste ?
C’est pour vous l’occasion de savoir ce que recouvre exactement le poste espéré, de déterminer, en connaissance de cause, si vous possédez les aptitudes requises et, enfin, de décider si la nouvelle fonction que vous briguez vous attire vraiment. Dans le même temps, les réponses qu’on vous fera, en vous renseignant plus avant, vous permettront d’adapter au plus près votre discours à la situation.
Quels changements et/ou améliorations souhaiteriez-vous voir apporter à ce poste ?
En abordant cette question, le recruteur, bien souvent, vous expose ce que faisait votre prédécesseur. À vous d’utiliser au mieux ces précieuses informations.
Quelles sont les difficultés du poste ?
Une autre opportunité pour obtenir de plus amples informations sur la société, l’environnement du poste.
Qu’est devenue la personne qui occupait le poste ?
Démission, licenciement ou promotion, le dernier cas est généralement signe de bonnes perspectives d’évolution. Les deux autres sont peut-être à creuser afin d’éviter les erreurs.
Pouvez-vous me préciser à nouveau les qualités nécessaires pour réussir à ce poste ?
Cette question vous permettra encore une fois de mieux comprendre les attentes de votre interlocuteur et donc de lui vendre plus facilement ce pour quoi vous ressemblez au candidat modèle.
Pouvez-vous me montrer mon poste dans l’organigramme ? Qu’attendez-vous de moi ?
Certains employeurs ne se font pas une idée précise de ce qu’ils attendent de la personne qu’ils recrutent. Cette question les aidera à clarifier leur pensée et à lever toute ambiguïté sur les spécificités du job. Ces renseignements vous conféreront un avantage certain sur les autres.
Quel « plus » attendez-vous du candidat recruté à ce poste ?
Sachez faire la différence entre un patron qui répond : « Je veux quelqu’un qui parvienne à augmenter les ventes de 20 % » et un autre qui dit : « J’attends de l’énergie et de l’enthousiasme. » Les deux réponses vous éclairent sur la personnalité et le style du dirigeant.
Pourquoi le poste est-il vacant ?
Il est toujours instructif de connaître les raisons pour lesquelles le poste est vacant, notamment pour comprendre les mécanismes internes de la société. S’il y a eu des conflits de personnalité, vous pouvez en déduire que le management est difficile ou le patron caractériel !
Depuis combien de temps le poste est-il vacant ? Pourquoi ?
Cette question n’est pas sans conséquences. Méfiez-vous des postes vacants depuis trop longtemps d’autant que, si c’est le cas, votre interlocuteur est probablement sous pression car pressé de trouver quelqu’un. Profitez-en pour vendre votre disponibilité si vous êtes libre de tout engagement.
Avec quelles personnes vais-je travailler ? Puis-je les rencontrer ?
N’acceptez jamais un emploi en restant sur la bonne impression qu’a pu vous faire la personne chargée de vous recruter. Demandez à voir l’équipe avec laquelle vous aurez à travailler. Cette démarche permettra à votre futur patron de vous imaginer à l’intérieur de la société.
Quel type de formation donnez-vous à ce poste ?
La plupart des patrons vous laisseront le choix entre une formation formelle et une formation sur le terrain. La réaction de votre futur employeur à cette question vous donnera une idée de son degré d’accessibilité : pratique-t-il la politique de la porte ouverte ou serez-vous contraint de vous adresser à quelqu’un d’autre en cas de problème ou, plus simplement, pour être formé ?
Quelle est la culture de l’entreprise ?
Encore une fois, cette question vous fournira des informations particulièrement utiles sur la société et sur celui ou celle avec qui vous allez être amené à travailler.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans cette société ?
Mêmes remarques que pour la question précédente.
Ces questions ont l’intérêt de vous faire mieux comprendre les besoins de votre interlocuteur et sont autant d’atouts pour mieux adapter vos réponses.
Quel est votre style de management ?
Vous serez confronté à cette question si vous postulez à un poste de management. Expliquez que vous êtes doué d’une grande faculté d’adaptation et que vous parvenez à vous acclimater à tous types de personnes et de situations. Vous estimez que si certains collaborateurs doivent être managés avec fermeté, d’autres peuvent être autonomes alors que d’autres encore ont besoin d’encouragement et de considération.
Y a-t-il eu du turn-over dans votre département ?
Cette question annonce souvent une série de questions sur ce thème. Le turn-over est considéré comme l’une des plaies actuelles du management, donc vous serez de plus en plus interrogé sur votre capacité à gérer celui-ci.
Qu’est-ce qui était le plus fréquent dans le turn-over : les licenciements ou les démissions ?
Si le turn-over dans votre équipe était fréquent : soyez prêt à vous en expliquer. Était-ce parce que votre sélection des candidats n’était pas efficace ? À cause d’un mauvais management ? De conditions de travail exécrables ? Essayez de trouver des explications qui ne vous mettent pas trop en cause.
Quelle a été la raison la plus fréquente de licenciement ?
Attention, c’est une question très sensible : si vous répondez par exemple qu’il est très dur de trouver des personnes compétentes et que c’est une des raisons du turn-over, votre interlocuteur va en déduire que vous ne savez pas recruter vos équipes et donc que vous allez avoir du mal à développer le centre de profit qu’il souhaite vous confier.
Combien de personnes avez-vous dirigées ? Quelles étaient leurs qualifications ?
Votre interlocuteur vous demande des faits, répondez concrètement.
Avec quel type de personnes aimez-vous bien travailler ?
Partant du principe que nous aimons travailler avec des gens qui partagent nos valeurs, nos idées, attachez-vous à saisir ce qu’on attend de vous et, surtout, évoquez des facteurs positifs comme l’honnêteté, la rigueur, l’engagement et la motivation…
Avec quel type de personnes avez-vous des difficultés à travailler ?
C’est une question piège car votre interlocuteur a probablement en tête une ou deux personnes avec qui vous aurez à travailler au sein de l’entreprise. Aussi, ne prenez pas de risques et répondez que vous n’appréciez pas ceux qui ne partagent pas votre enthousiasme pour le travail bien fait.
Que pensez-vous de votre patron actuel ?
Ici, on cherche à évaluer votre rapport à la hiérarchie et à l’autorité. Ne vous y trompez pas, vous êtes en terrain glissant !
Soyez clair et concis : « J’ai beaucoup de respect pour mon patron, il m’a apporté beaucoup » (évoquez des faits précis). Si vous vous êtes heurté à lui, expliquez sereinement dans quelles circonstances cela est arrivé, sans porter de jugement de valeur et en écartant les remarques personnelles. Ne l’accusez surtout pas d’incompétence.
Souhaitez-vous prendre le poste de votre patron ?
Êtes-vous ambitieux ? loyal ? peut-on vous faire confiance ?
Cette question vous met en porte-à-faux car, d’une part, vous risquez de passer pour quelqu’un de peu d’ambition si vous répondez non et, d’autre part, vous serez considéré comme un « tueur » si vous répondez oui.
Ce que vous pouvez dire : « Je possède une certaine ambition et j’aime avoir de nouvelles responsabilités, j’aime aussi aller de l’avant. Toutefois, je ne me suis jamais penché sur cette question. »
Qu’est-ce qui vous paraît difficile dans votre emploi actuel ?
Question délicate ! Dites que vous ne rencontrez pas de difficultés particulières, tout en donnant des exemples de difficultés qui sont en dehors de votre contrôle et dont vous n’êtes pas la cause : « Le marché de l’automobile, actuellement en baisse, rend notre démarche marketing à la fois plus stratégique et difficile. » Sachez utiliser cette opportunité pour montrer que vous savez prendre des initiatives.
Pourquoi souhaitez-vous quitter votre poste ?
Il s’agit ici d’apprendre si l’on vous pousse dehors ou si c’est vous qui choisissez de partir. Votre réponse doit être courte et précise : vous souhaitez évoluer pour avoir des responsabilités supplémentaires, ce que vous ne trouvez malheureusement pas à ce jour.
Qu’est-ce qui vous déplaît dans votre société actuelle ?
Deux règles : ne jamais critiquer son employeur et ne pas apparaître comme une victime. A contrario, ne pas présenter un tableau idyllique de votre situation quand vous vous apprêtez à quitter votre employeur.
Qu’avez-vous appris chez AB & CO ?
Cette question vous permet de coller au plus près aux attentes de votre interlocuteur. Évoquez les compétences et expériences qu’il pourra directement utiliser.
Qu’avez-vous apporté à cette société ?
Mêmes réponses qu’auparavant. N’en faites pas trop quand même en vous attribuant tout le mérite d’une réussite. Parlez d’un succès d’équipe.
Quelle est la situation la plus difficile à laquelle vous ayez eu à faire face ?
Il s’agit ici de juger votre conception de la difficulté. Autrement dit, comment vous traitez les problèmes. Êtes-vous à même de décider ? De supporter la pression ? Illustrez vos propos en décrivant une situation difficile dont vous ne portez pas la responsabilité. Commentez votre gestion de la crise, vos options et justifiez vos choix en faisant valoir l’aspect bénéfique. Vous pouvez aussi évoquer le licenciement de collaborateurs, ce qui est toujours un événement douloureux.
Avec le recul, qu’auriez-vous fait autrement dans votre carrière ?
Tout le monde a droit à l’erreur ! Choisissez de préférence des impairs de jeunesse, imputables au manque d’expérience, survenus il y a longtemps.
Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon… ?
En clair, l’interviewer vous demande si vous partagez ses conceptions des qualités et des compétences techniques requises pour ce poste. Si vous maîtrisez bien votre fonction. Cette question ne doit pas vous perturber, d’autant plus si vous y avez pensé avant.
Avez-vous ces qualités ?
Vous ne pouvez faire autrement que répondre oui. Toutefois, il ne suffit pas de le dire. Prouvez-le en revendiquant vos succès, vos qualités, votre savoir-faire technique.
Combien d’heures par semaine travaillez-vous ?
Autre question difficile car si certains recruteurs considèrent que travailler beaucoup reflète une attitude positive, d’autres en déduiront que vous êtes mal organisé et par conséquent inefficace. Répondez que cela dépend : vous travaillez pour atteindre des objectifs et remplir vos responsabilités, non pas pour faire acte de présence.
Décrivez votre journée type
On teste ici votre gestion du temps, votre organisation, votre assiduité et donc votre efficacité. Préparez-vous à l’avance.
Qu’avez-vous fait aujourd’hui ?
Prévoyez ces questions car il se peut que votre journée ait été banale et insipide.
Que pensez-vous de votre charge de travail ? Comment divisez-vous votre temps de travail entre vos différentes responsabilités ?
Ces deux questions ont pour but d’analyser la façon dont vous structurez votre temps de travail et votre attitude par rapport à votre charge de travail. Évitez de vous plaindre d’une surcharge permanente.
Avec quels autres départements de la société et quels échelons hiérarchiques avez-vous des contacts ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
Ces questions ont pour but d’évaluer l’importance que revêt pour vous la communication avec les autres départements. Si vous avez des difficultés, choisissez celles qui ne sont pas de votre fait.
Comment organisez-vous vos journées ?
Là encore, le but est de démontrer que vous êtes rigoureux, bien organisé mais aussi flexible et adaptable en fonction des événements extérieurs.
En général, l’interviewer sera favorable et impressionné par le candidat qui sait organiser ses journées et qui établit une liste de priorités journalières. De même, il donnera l’avantage à celui qui analyse le résultat de son activité journalière afin de modifier son planning pour le jour suivant.
Parlez-moi de votre méthode de travail
C’est une question importante. Vous y répondrez d’autant mieux que vous avez déjà une première vision des méthodes employées dans l’entreprise pour laquelle vous postulez.
La réponse possible : « J’ai des objectifs à court, moyen et long terme :
Si vous managez une équipe, parlez de vos méthodes de travail avec celle-ci : délégation, mise en place d’objectifs, contrôle…
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre travail actuel ?
Le responsable du recrutement s’efforce d’analyser précisément les facteurs qui vous motivent. Calquez vos motivations sur les besoins du poste et ne cessez pas d’être positif sur votre job actuel, sans en faire trop quand même. N’oubliez pas que vous voulez changer !
Ce que vous pouvez dire : « Dans une grande société, la prise de décision est très longue et très frustrante… » ; « Dans une PME, on est souvent privé des ressources nécessaires pour un développement rapide. » Ayez l’air serein.
Quels types de décisions trouvez-vous difficiles à prendre ?
Cette question piège a pour objet de vous contraindre à dévoiler vos faiblesses. Parlez du licenciement d’un collaborateur, c’est un acte de management que personne n’aime faire.
Faites comprendre que, quelles que soient la situation et la difficulté, vous prenez les décisions et assurez vos responsabilités. Précisez aussi que vous savez vous montrer ferme tout en restant humain. Si vous ne vous occupez pas de management, avancez que la décision vous paraît difficile à prendre lorsque vous manquez d’informations suffisantes. Objectez qu’il est dangereux d’arbitrer au seul ressenti.
Quelles ont été vos plus importantes réalisations à ce jour ?
Sélectionnez des réalisations qui coïncident le mieux avec le poste proposé. Ne manquez jamais non plus de spécifier quels en ont été les bénéfices pour votre entreprise.
Ce que vous pouvez dire : « J’ai lancé un nouveau produit qui complète parfaitement notre gamme de produits frais vendus en GMS. Cela représente après deux ans 25 % du chiffre d’affaires et 15 % des profits de la société. »
Êtes-vous satisfait de la progression de votre carrière jusqu’à présent ?
C’est votre confiance en vous, votre ambition qui sont éprouvées ici, de même que la perception que vous avez de vous-même.
N’êtes-vous pas aigri et insatisfait ?
Soyez, dans la mesure du possible, positif. Si cependant vous jugez que vous avez eu un début de carrière difficile ou encore, si vous êtes actuellement dans une phase plateau, soyez franc : « J’ai eu du mal à démarrer ma carrière parce que je n’avais pas trouvé ma voie. Aujourd’hui, je me suis concentré sur la comptabilité et je suis parfaitement heureux de l’évolution de ma situation, tout en souhaitant une progression à terme. »
Où espérez-vous être dans cinq ans ?
Votre interlocuteur se demande si vous contrôlez votre carrière et si vous vous projetez, à moyen terme, dans l’avenir. Restez évasif et ne parlez jamais d’un poste précis. Aujourd’hui, le cours d’une carrière est amené à se modifier très vite, dans un sens comme dans l’autre.
En étant trop déterminé, vous paraîtrez irréaliste, trop ambitieux ou pas assez. Arguez que votre souhait est de vous améliorer, notamment sur le plan technique, tout en consolidant vos atouts. Vous pouvez dire, pour conclure avec cette question : « Naturellement, cela m’intéresserait beaucoup de connaître votre point de vue sur les évolutions possibles du poste. »
Atteignez-vous toujours vos objectifs ?
Même si vous êtes tenté de répondre positivement, dites à votre interlocuteur qu’en matière de business, la réussite dépend de beaucoup de facteurs, notamment extérieurs. Il est donc difficile d’atteindre toujours ses objectifs.
Combien de temps vous faudra-t-il pour apporter une réelle contribution à notre entreprise ?
Deux solutions se présentent :
Quel a été le rapport le plus complexe que vous ayez eu à rédiger ?
Là encore, c’est une question dangereuse car elle donne une indication sur les choses qui vous semblent complexes. Il faut expliquer pour quelle raison ce rapport vous a semblé complexe et les leçons que vous en avez tirées.
Avez-vous déjà eu à prendre une décision impopulaire ?
Cette question est importante, elle permet à votre interlocuteur de situer plus précisément votre niveau de responsabilité et votre niveau d’activité. Plus votre niveau de responsabilité est élevé, plus il est probable que vous ayez eu à prendre ce genre de décision.
Expliquez pourquoi elle était impopulaire et comment vous avez réussi à limiter son impact. Enfin montrez que si vous savez être humain, vous savez aussi prendre des décisions impopulaires mais qui sont bonnes pour l’intérêt de la société.
Traitez-vous des problèmes complexes ? Lesquels ?
Votre interlocuteur va essayer d’identifier les choses que vous trouvez complexes et donc qui peuvent vous poser des problèmes.
Réfléchissez à la complexité de votre métier et montrez comment vous faites face à cette complexité au travers de deux exemples.
Parlez-moi d’un de vos objectifs actuels. Que faites-vous pour les atteindre ?
En répondant, vous allez donner des informations à l’interviewer sur vos priorités, votre degré de volonté pour réaliser des choses. Choisissez des objectifs qui vont pouvoir correspondre avec ceux du poste pour lequel vous postulez.
Pourriez-vous me citer un exemple où, dans des circonstances difficiles, vous avez réussi à souder votre équipe ?
Cette question a pour but de vérifier si vous êtes un leader ou un suiveur. Montrez comment vous avez réussi à prendre des responsabilités concernant le bien-être de votre équipe.
Aimez-vous travailler seul ou en équipe ?
Vous allez à la catastrophe si vous répondez sans avoir une connaissance suffisante de l’emploi sollicité. D’où l’importance des questions que vous aurez posées précédemment.
Ce que vous pouvez dire : « Je m’adapte à toutes les circonstances. Je suis capable aussi bien de m’isoler pour réfléchir que de m’épanouir au sein d’un groupe. D’ailleurs, dans mon job actuel… »
Comment s’est passée la première rencontre avec votre équipe ? Comment vous sentiez-vous ?
Il est important d’avoir réfléchi à cette question : la nouveauté vous déstabilise-t-elle ? Vous faut-il un temps d’adaptation ? Si oui, expliquez et argumentez car cela peut faire peur à votre futur employeur.
Que ferez-vous si vous êtes en désaccord avec votre supérieur hiérarchique ?
Autrement dit, comment réagissez-vous à une tension ou à un conflit ?
Ce que vous pouvez dire : « Au cours d’une conversation ou d’une réunion, si mon patron me demande mon avis, je le lui donnerai, même si je ne suis pas d’accord avec lui. Si au contraire il ne me demande pas mon avis, je me manifesterai après et lui exposerai alors mes craintes. »
Ainsi, vous montrez que vous êtes capable d’assumer vos différences tout en faisant preuve de tact.
Comment réagissez-vous si votre supérieur vous reproche une erreur imputable à l’un de vos collaborateurs ?
En règle générale, vous soutenez vos collaborateurs tout en veillant à ce que cela ne se reproduise plus. Si la même erreur réapparaît, vous vous expliquez avec le collaborateur.
Que détestez-vous chez les autres ?
En vous posant cette question, votre interlocuteur peut avoir deux idées en tête :
Avec prudence, citez des défauts sur lesquels votre interlocuteur sera forcément d’accord avec vous : « l’incompétence, le mensonge… ».
Êtes-vous capable de travailler sous pression ?
Faites-vous préciser le degré de pression auquel il est fait allusion : très forte pression ? faible ? autre ? En effet, votre interlocuteur n’en a peut-être pas la même définition que vous. Respectez donc la règle qui fait que vous ne devez jamais répondre à une question que vous n’avez pas parfaitement comprise. Si vous aimez travailler sous pression, répondez : « Oui, et je trouve cela stimulant. Toutefois à chaque fois que cela est possible j’essaye de planifier mon travail et d’éviter ainsi un stress inutile généré par le travail fait à la dernière minute ».
Quelles sont vos faiblesses ?
Question standard destinée à évaluer la part de risque que l’on prend en vous engageant. Ne prétendez surtout pas n’avoir aucune faiblesse. Vous feriez sourire et seriez immédiatement éliminé.
Première option : exploiter une lacune professionnelle. Ce peut être un manque d’expérience sans gravité dans la fonction que vous convoitez.
Ce que vous pouvez dire : « Je maîtrise mal la prise de parole en public. Je sais que cela est dû à un manque de pratique. » N’admettez pas de défauts personnels comme un mauvais caractère ou une difficulté à vous lever le matin. Dans ce dernier cas, vous serez soupçonné d’arriver en retard un jour sur deux, de n’être pas productif avant midi…
Seconde option : décrire une faiblesse personnelle ou professionnelle qui puisse être considérée comme une qualité.
Ce que vous pouvez dire : « Je sais que mon entourage me reproche ma trop grande exigence. Il est vrai que je demande beaucoup parfois. L’absence de résultat m’insupporte et me frustre. Pourtant, je pense avoir fait des progrès en la matière. Enfin, je parviens très bien à motiver mes collaborateurs. »
Comment réagissez-vous aux critiques ? Reconnaissez-vous vos erreurs ?
Prenez un cas sans conséquence pour l’entreprise, notamment sur le plan financier : une fausse bonne idée, par exemple, sur laquelle vous avez su revenir après réflexion et discussion avec la hiérarchie. Montrez que vous mettez à profit les critiques.
Si vous alliez voir votre patron pour une augmentation, comment le justifieriez-vous ?
Évitez la réponse : « Parce que je le mérite. » Ce que vous devez plutôt montrer, c’est la valeur ajoutée, la contribution que vous amenez à votre entreprise. Cela prouvera que vous prenez les intérêts de votre société à cœur. Cette question en général en amène une autre : « Avez-vous discuté avec votre patron de votre désir de partir ? »
Qu’est-ce que votre patron va dire quand vous allez lui annoncer votre décision ?
Cette question permet à votre interlocuteur de tester votre détermination à partir. Si vous comptez utiliser son offre pour en négocier une meilleure dans votre entreprise actuelle, ne le faites pas sentir, car vous auriez vite fait de tout perdre.
Pourriez-vous me parler d’un de vos projets qui a été rejeté ? Comment avez-vous réagi ?
Votre interlocuteur est à la recherche d’une éventuelle amertume. Même si vous pensez que l’on ne reconnaît pas votre génie ou vos compétences à leur juste valeur, faites attention à ne pas laisser échapper de façon trop évidente votre aigreur sur le refus de certains de vos projets.
Pourriez-vous me donner un exemple où votre performance n’était pas à la hauteur de vos ambitions ?
Cette question est délicate : soyez franc, trouvez une situation qui ne fasse pas douter votre interlocuteur sur vos capacités à tenir le poste pour lequel vous postulez. N’oubliez pas de dire à votre interlocuteur les leçons tirées de cette expérience.
Décrivez-moi un projet qui vous a demandé un degré d’implication élevé et prolongé
Cette question cherche à évaluer votre motivation et votre ténacité.
Le business est une véritable course de fond, les entreprises recherchent plutôt des marathoniens que des sprinteurs. L’interviewer veut aussi savoir d’où vient votre énergie, ce qui vous fait avancer. Cette question est souvent complétée par une autre : « Comment faites-vous pour maintenir votre enthousiasme intact ? »
Essayez de montrer, à l’aide d’exemples choisis, votre ténacité tout en faisant valoir que vous savez aussi prendre du recul : attention, ne confondez pas ténacité et obstination.
« Quel est votre degré de flexibilité ? Êtes-vous rigide ou adaptable ? » Tel est le sens caché de cette question. « Savez-vous changer vos habitudes sans problème ? »
Citez un cas où vous avez dû modifier votre emploi du temps en raison d’un problème urgent à régler
Là encore, l’interviewer teste votre flexibilité et votre sens de l’organisation.
Êtes-vous plutôt une personne d’action ou de réflexion ?
C’est une question difficile, la direction que vous souhaitez donner à votre réponse dépend de plusieurs choses :
Même si votre choix est simple – vous êtes un commercial, vous souhaitez un poste de commercial et vous postulez à un poste de commercial –, faites valoir que vous êtes un homme/une femme d’action (car c’est ce qu’attend votre interlocuteur) mais argumentez votre réponse (parlez de quelques actions réussies), tout en faisant comprendre à votre interlocuteur que vous savez réfléchir. Bien sûr, vous ne vous lancez pas à corps perdu dans une action avant d’y avoir réfléchi.
Concluez en disant qu’en aucun cas vos actions ne sont retardées par votre réflexion.
Que faites-vous pendant vos loisirs ?
Le recruteur ne fait pas preuve d’indiscrétion. Il souhaite simplement mieux vous connaître, cerner votre personnalité. Vous imaginez bien que vous n’avez aucun intérêt à lui rétorquer que vous passez tout votre temps libre devant la télé. Encore une fois, mettez l’accent sur des qualités que vous développez dans vos hobbies et qui vous servent dans l’exercice de votre métier.
Peut-être n’avez-vous aucun passe-temps. Dans ce cas, faites valoir que vous vous consacrez pleinement à votre travail et donnez tous vos loisirs à la vie de famille. Retenez en tout cas que l’essentiel est de démontrer que vous avez une vie équilibrée.
D’autres questions possibles
Toutes ces questions, de même que celles concernant vos loisirs, sont l’occasion de mieux vous faire connaître et, toujours, de valoriser vos qualités personnelles et professionnelles. D’autre part, elles contribuent à détendre l’atmosphère dans le cours de l’entretien.
Encore une fois, il s’agit pour vous de rassurer en donnant la preuve que vous menez une vie équilibrée et que vous êtes aussi bien capable de prendre du recul que de vous relaxer. Au passage, essayez de vous faire une idée de ce qui intéresse celui à qui vous vous adressez.
Si vous vous découvrez un hobby en commun, cela peut très certainement vous servir.
Si je prends des références auprès de vos anciens employeurs, que vont-ils me dire ?
L’interviewer va certainement prendre des références. Il teste donc votre franchise et vous donne la possibilité, a priori, de l’éclairer sur d’éventuels problèmes. Mettez l’accent sur les meilleurs aspects de la collaboration avec votre ancien boss et ne lui cachez pas les mauvaises expériences. Justifiez-les sereinement.
Questions interdites (religion, race, santé, sexualité, opinions politiques…)
On ne peut vous interroger sur votre vie privée. Vous éviterez un affrontement trop direct en demandant en quoi la question a un rapport avec le poste proposé. Il est possible que la réponse vous détourne définitivement de l’entreprise.
Pourquoi avez-vous quitté votre précédent emploi ?
Vous ne gagnerez rien à passer pour une victime en imputant toute la faute à votre patron. Plus simplement, dites que vous ne parveniez pas à communiquer et, qu’avec le recul, vous auriez peut-être agi autrement. Vous démontrerez ainsi votre aptitude à tirer activement parti de vos erreurs. Le plus simple est d’invoquer l’absence de perspectives d’avenir que confirmera une éventuelle prise de référence.
Pourquoi êtes-vous resté aussi longtemps au même poste dans une même société ?
Les mentalités ont évolué. Ce qui passait avant pour de la loyauté, du fait de la complexification des structures et de l’accélération des changements de carrières, dénote aujourd’hui une certaine inertie, une timidité face aux changements. Vous aurez sans doute à vous justifier sur ce point si vous êtes resté plus de cinq ans au même poste, dans la même société. Cela ne compte pas dans le cas où, au sein d’une entreprise, vous avez régulièrement évolué.
Si vous n’avez bénéficié d’aucune promotion et exercé les mêmes fonctions, rétorquez que vous avez changé au même rythme que l’entreprise qui s’est elle-même modifiée au cours des années : sont apparus de nouveaux produits, de nouveaux marchés, des changements de taille, de structure… Votre job a forcément suivi ces mutations. Enfin, si aucune transformation d’aucune sorte n’est intervenue, plaidez en faveur de la loyauté et de la stabilité qui sont des valeurs que vous défendez. Vous aimez vous engager pleinement et à long terme dans un projet professionnel auquel vous croyez et l’on peut compter sur votre fidélité et votre force : vous n’attendez pas la promotion à n’importe quel prix. Autrement dit, vous n’avez pas les dents qui rayent le parquet.
Pourquoi êtes-vous resté aussi longtemps au chômage ?
On peut formuler la question différemment : qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Pourquoi devrais-je prendre un risque en vous embauchant ?
Ce que vous pouvez répondre : « Vous savez comme moi que la situation de l’emploi n’est pas brillante. Les postes que l’on m’a offerts ne correspondaient pas à ce que je recherche. Or je pense qu’il est préjudiciable d’accepter n’importe quoi. Il me semble être en phase avec vos attentes. C’est la raison pour laquelle je suis aujourd’hui en face de vous. »
Avez-vous d’autres pistes ?
Oui, vous en avez ! Mais restez vague sur les entreprises tout en étant précis sur la fonction. Il est normal de ne pas citer de nom. Si vous n’avez pas d’autres pistes, inventez-en car le vide inquiétera votre interlocuteur. Concluez en confiant que les autres opportunités vous intéressent moins que celle qui vous est donnée ici et ce, en précisant pourquoi.
Pourquoi avez-vous changé quatre fois d’entreprise en cinq ans ?
Ou plus clairement, n’êtes-vous pas un instable ? Ne vous laissez pas prendre au piège ! Répliquez en démontrant la cohérence de votre progression et en mettant l’accent sur les augmentations de salaire que vous en avez retirées à chaque fois. Enfin, faites apparaître les enrichissements qu’ont apportés à la connaissance de votre métier ces renouvellements et ces remises en question.
Qu’est-ce qui vous irrite dans la vie ? Quelles sont vos « bêtes noires » ?
Ce que vous pouvez dire : « Je m’efforce de ne pas réagir à chaud et de contrôler activement les événements. Toutefois, pour répondre à votre question, j’avoue que je n’aime pas les gens étroits d’esprit et qui ne font preuve d’aucune flexibilité. » Là encore, profitez-en pour donner l’image d’une personne souple et ouverte. Sauf si ce n’est pas votre vraie personnalité !
Qu’avez-vous à répondre si l’on vous dit que votre prestation a été mauvaise ?
Question rare dont le seul but est de vous déstabiliser. Soyez prêt à l’affronter ! Et surtout, ne perdez pas de vue qu’on vous parle au conditionnel. En fait, on teste votre répondant face à la critique, aussi agressive et désagréable soit-elle.
Ce que vous pouvez dire : « Je m’appliquerai à analyser les raisons de cette impression négative. »
Ne pensez-vous pas être un peu trop jeune pour ce poste ?
Une seule réponse : les succès que vous avez obtenus dans vos précédents postes. Vous montrerez ainsi qu’on peut exercer des responsabilités à tout âge.
Ne pensez-vous pas être un peu trop âgé pour ce poste ?
On peut être vieux à 25 ans. Votre enthousiasme et votre potentiel physique sont intacts. De plus, votre maturité professionnelle, aussi bien que votre connaissance de la vie, sont des atouts majeurs.
Avez-vous connu des échecs dans votre carrière professionnelle ?
Répondez par l’affirmative en analysant ces échecs et en en tirant les enseignements.
Pourquoi vous contentez-vous d’un salaire si bas à votre âge ?
Autre question vouée à vous déstabiliser davantage.
Ce que vous pouvez dire : « J’ai toujours pensé qu’il fallait d’abord s’employer à acquérir un savoir-faire et des compétences. Le salaire suivra. »
Pour finir, retournez la question : « À combien estimez-vous mon salaire actuellement ? »
Que feriez-vous si vous étiez licencié dans deux ans ?
Votre interlocuteur parle au conditionnel. Il veut tester votre réaction. Répondez sereinement : même si vous n’envisagez pas cette option, si cela devait arriver, vous espérez qu’après deux ans dans leur entreprise, vous aurez valorisé votre expérience et amélioré vos compétences dans les domaines X, Y, Z et que vous pourrez vous repositionner sur le marché du travail.
Pourquoi ne gagnez-vous pas plus à votre âge ?
Quelques réponses possibles :
C’est une question destinée à vous déstabiliser. Si votre interlocuteur est de mauvaise foi, posez-lui la question suivante : « Combien pensez-vous que je devrais gagner aujourd’hui ? » S’il vous cite un chiffre, n’oubliez pas de l’utiliser à votre avantage dans une négociation de salaire.
Quelles sont les raisons de votre succès dans cette profession ?
Attention, inutile de donner des exemples de succès, votre interlocuteur veut comprendre pourquoi vous réussissez. « Je pense réussir pour trois raisons [trouvez trois ou quatre raisons qui sont en relation avec les qualités recherchées par votre interlocuteur]. »
Êtes-vous satisfait à ce jour de la progression de votre carrière ?
Soyez positif sur vos résultats, tout en faisant comprendre à votre interlocuteur que vous avez encore du potentiel et des choses à apprendre.
Ce que vous pouvez répondre : « Par rapport à mes camarades de promotion, j’ai très bien progressé. Compte tenu de mon expérience et de mes compétences, je peux contribuer à l’essor de votre entreprise. »
Combien de temps allez-vous rester dans notre société ?
Ce que vous pouvez répondre : « Tout ce que vous m’avez dit sur le poste et l’entreprise m’intéresse fortement. J’aime progresser, j’aime apprendre. Du moment que je continue à apprendre et à progresser, il n’y a aucune raison pour moi de quitter votre entreprise. À votre avis, combien de temps pensez-vous que je serais heureux dans votre entreprise ? »
Comment réagissez-vous à un management très directif ?
Deux questions dans cette phrase : acceptez-vous d’être managé ? Acceptez-vous la critique ?
Ce que vous pouvez répondre : « Selon moi, il y a deux types de management : le management participatif où le manager prend le temps de m’expliquer les choses ; un management plus directif où le manager n’a pas toujours le temps de m’expliquer sur l’instant le pourquoi de sa demande. Les deux me conviennent ; je préfère le premier mais je comprends qu’il y ait parfois des priorités. »
Vous avez mis trois semaines à obtenir ce rendez-vous chez le médecin. À la dernière minute, vous avez une réunion urgente. Que faites-vous ?
C’est une technique d’entretien de situation : on pose un problème et l’on voit comment répond le candidat.
Dans ce cas-là, essayez de vous mettre à la place de votre manager. Si j’étais le manager obligé de planifier une réunion de façon urgente, quelle serait ma réaction si l’un de mes collaborateurs m’annonçait qu’il devait se rendre chez le médecin. Bien évidemment, c’est une question de nuance. Si le rendez-vous est pour une maladie grave, la question est vite réglée.
Ce que vous pouvez répondre : « Cela dépend du degré d’urgence de mon rendez-vous avec le médecin. Si cela peut attendre, j’annule mon rendez-vous et je me prépare pour le meeting dans mon entreprise. »
Comment faites-vous pour assister à des entretiens alors que vous êtes en poste ?
Surtout ne dites pas que vous vous inventez des rendez-vous bidon chez le médecin ! Expliquez simplement qu’il vous reste quelques jours de vacances à prendre. Montrez bien que vous cherchez à changer mais vous ne souhaitez pas porter préjudice à votre employeur.
Qu’est-ce que vous n’avez pas aimé dans votre dernière société ?
Ne critiquez pas la société dans son ensemble, prenez des exemples isolés. « Certains collaborateurs n’avaient pas le même niveau d’exigence en matière de service aux clients »…
Je ne pense pas que vous ayez le profil du poste !
Cette question est une façon de tester votre résistance au stress, votre détermination, votre écoute, votre combativité. En fait, votre interlocuteur vous déstabilise et vous donne une chance de vous en sortir mieux que la plupart des candidats mal préparés à cette question.
Stratégie de réponse possible : « Pourriez-vous me dire pourquoi vous me dites ceci ? » (Restez calme !) Vous devez gagner du temps et essayez d’en savoir plus sur cette objection avant de répondre : écoutez !
Vous ne m’avez pas convaincu de votre intérêt pour le poste !
Ce que vous pouvez répondre : « C’est intéressant que vous me disiez cela. » Redites-lui tout le bien que vous pensez du poste, de sa société et de la contribution que vous pouvez apporter… Validez à nouveau : « Êtes-vous plus convaincu ? »