Chapitre IX Conscience individuelle et inertie collective

587. Hino Ashihei, « Kanashiki heitai », Asahi shinbun, 11 et 13 septembre 1945, p. 2. En anglais, voir David Rosenfeld, Unhappy Soldier: Hino Ashihei and Japanese World War II literature, Lanham, Lexington Books, 2002, p. 66-68.

588. Cf. David Rosenfeld, op. cit., p. 113-114.

589. Takamura Kōtarō, Tenkei, Tōkyō, Chūō kōronsha, 1950, préface hors pagination.

590. Ibid., p. 78-79.

591. Miyamoto Yuriko, « Sensō wa watashitachi kara subete wo ubau », Gendai josei jūnikō, Tōkyō, Naukasha, 1950 ; MYZ, vol. 15, p. 329.

592. En anglais, Memorandum on the removal of restrictions on political, civil, and religious liberties ; cf. William P. Woodard, op. cit., p. 51-53.

593. Maruyama Masao, « Sengo hajimete no kōgi no kōgian », in Maruyama Masao techō, n° 35, Tōkyō, Maruyama Masao techō no kai, 2005, p. 4.

594. Voir la biographie de Nakai dans Banba Toshiaki, op. cit., p. 238-260 et 270-278.

595. Hani Gorō (1901-1983), historien et philosophe, introducteur de Benedetto Croce au Japon, lutta contre le fascisme et fut incarcéré à deux reprises, en 1933 et 1945. Taketani Mitsuo (1911-2000), physicien spécialiste du nucléaire et historien des sciences, fut lui aussi incarcéré à deux reprises durant la période 1933-1945.

596. Cf. Banba Toshiaki, op. cit., p. 261-270.

597. Sur ce thème, voir notamment Franziska Seraphim, War Memory and Social Politics in Japan, 1945-2005, Cambridge, Harvard University Asia Center, 2006, p. 159-188.

598. Recherche effectuée sur le site bibliographique du Kokuritsu jōhōgaku kenkyūjo (NII), webcat.nii.ac.jp.

599. En l’occurrence un ouvrage de Takagi Sōkichi intitulé Gendai no sensō (La guerre contemporaine).

600. NHKA, Shōgen, voir, dans l’ordre, les témoignages d’Asai Chōkō (6 novembre 2008), Ōkawa Sumiko (10 février 2010), Suda Hatsue (20 janvier 2009) et Takahashi Tomimatsu (24 juillet 2010).

601. Takeshita Noboru (1924-2000), Premier ministre de 1987 à 1989. Son père Takeshita Yūzō (1900-1984) était pendant la guerre un élu du département de Shimane et responsable local de l’Association de soutien au Trône. Il fut purgé pendant l’occupation. – Miyashita Kiichi (1919-2007), Premier ministre entre 1991 et 1993. Fils de Miyazawa Yutaka (1884-1963), député de 1928 à 1946, directeur adjoint du transport ferroviaire en 1940. Il fut purgé en 1946. – Hosokawa Morihiro (né en 1938), Premier ministre entre 1993 et 1994. Son grand-père maternel est Konoe Fumimaro, Premier ministre entre 1937 et 1939 et entre 1940 et 1941. Son grand-père paternel est Hosokawa Moritatsu (1883-1970), membre de la Chambre haute et figure du monde de la culture. – Hada Tsutomu (né en 1935), Premier ministre pendant deux mois en 1994. Son père, Hada Bujirō (1903-1979), député entre 1937 et 1946, fut purgé en 1946. – Hashimoto Ryūtarō (1937-2006), Premier ministre entre 1996 et 1998, est le petit-fils d’Ōno Rokuichirō (1887-1985), directeur général de la police de 1932 à 1936, gouverneur adjoint de la Corée de 1936 à 1942, député de 1942 à 1946. Il fut purgé en septembre de la même année. – Fukuda Yasuo (né en 1936), Premier ministre entre 2007 et 2008. Le grand-père de son épouse, Sakurauchi Yukio (1880-1947), fut ministre des Finances entre janvier et juillet 1940. – Asō Tarō (né en 1940), Premier ministre de 2008 à 2009, est le petit-fils de Yoshida Shigeru, Premier ministre de 1946 à 1947, puis de 1948 à 1954. Pendant la guerre, Yoshida était proche de Konoe et servit comme diplomate. – Hatoyama Yukio (né en 1947), Premier ministre de 2009 à 2010. Son grand-père est Hatoyama Ichirō (1883-1959), député de 1915 à 1946, purgé pendant l’occupation, Premier ministre de 1954 à 1956.

602. Military Medical Ethics, vol. 2, Falls Church, Office of the Surgeon General, 2003, p. 494.

603. Nihon kindai bungaku daijiten (kijōban), Tōkyō, Kōdansha, 1992 (1984), p. 1443.

604. Ibid., p. 852.

605. Ibid., p. 688.

606. Stephen Prince, « Doing his Part », The Most Beautiful, The First Films of Akira Kurosawa, Criterion, « Eclipse », 2010.

607. Se reporter aux articles et scénarios écrits par Kurosawa durant la guerre, dans Hamano Yasuki (éd.), TKA, vol. 1 et vol. hors série, Tōkyō, Kōdansha, 2009 et 2010.

608. Cf. Kurosawa Akira, Gama no abura : jiden no yō na mono, Tōkyō, Iwanami shoten, 1984 ; Hamano Yasuki (éd.), TKA, vol. 4, op. cit., p. 151. Traduit en français sous le titre Comme une autobiographie, Paris, Cahiers du cinéma, 1995.

609. Cf. Yoshikuni Igarashi, Bodies of Memory: narratives of war in postwar Japanese culture, 1945-1970, Princeton, Princeton University Press, 2000, p. 122-129 et 155-163.

610. Yoshikuni Igarashi, op. cit., p. 128.

611. Daimatsu Hirobumi, Ore ni tsuite koi, Tōkyō, Kōdansha, 1963 ; Daimatsu Hirobumi, Naseba naru, Tōkyō, Kōdansha, 1964.

612. Lee Griggs, « Rough creed: there’s no success without suffering », Life, « Special issue Japan », 11 septembre 1964, p. 42.

613. Yoshikuni Igarashi, op. cit., p. 159.

614. Sakaguchi Ango, « Dekadan bungakuron », Shinchō, n° 43-10, 1er octobre 1946 ; Sakaguchi Ango zenshū, vol. 4, Tōkyō, Chikuma shobō, 1998, p. 213.

616. Le plus haut score du PSJ aux élections législatives est de 32,9 % en 1958. Le plus bas est de 15,43 % en 1993.

617. Murayama Tomiichi, Murayama naikaku sōri daijin enzetsu shū, Tōkyō, Nihon kōhō kyōkai, 1998, p. 317-321.

618. Voir le texte de la déclaration conjointe du gouvernement du Japon et du gouvernement de la République populaire de Chine (29 septembre 1972) sur le site du ministère japonais des Affaires étrangères http://www.mofa. go.jp/mofaj/area/china/nc_seimei.html (dernière consultation : septembre 2012).

620. Voir Zhōngguó kàngrì zhànzhēng shǐ biānxiĕ zŭ (éd.), Zhōngguó kàngrì zhànzhēng shǐ, Beijing, Rénmín chūbǎnshè, 2011, p. 140-142 et 670-672.

621. Cf. Takahara Akio, « Nitchū kankei no kadai to tenbō », Gaikō, n° 1, septembre 2010, p. 69.

622. Pour les différents liens vers les sites gouvernementaux, se reporter à la page Wikipédia « Nihon no sensō shazai hatsugen ichiran ».

623. Peter Li (éd), Japanese War Crimes; the search for justice, New Brunswick, Transaction Publishers, 2003, p. ix.

624. « DDR - Erklärung der Volkskammer : Bekenntnis zu Verantwortung und Mitschuld für Vergangenheit und Zukunft », 12 avril 1990, Texte zur Deutschlandpolitik, Bonn, Deutscher Bundes-Verlag, 1990, p. 158-160.

625. Jane Yamazaki, Japanese Apologies for World War II, Oxon, Routledge, 2006, p. 19.

626. En japonais, nous faisons référence aux mots : hanzai (crime), gyakusatsu (massacre), satsugai (meurtre), gōkan (viol), kyōsei rōdō (travail forcé), seiteki dorei (esclavage sexuel), gōdatsu (pillage) et bōkō (acte de violence).

627. Cf. Yoshiko Nozaki, op. cit., p. 26-135.

628. Cf. Yoshida Takashi, « For the people or for the nation: history and memory of the Nanjing massacre in Japan », in Sven Saaler et Wolfgang Schwentker, op. cit. p. 23.

629. Cf. Naigai kyōiku, n° 5532 et 5620, Tōkyō, Jiji tsūshinsha, 2005, 2006, p. 8-10.

631. Gomi Fumihiko et al. (éd.), Shōsetsu Nihonshi kenkyū, Tōkyō, Yamakawa shuppansha, 1998, p. 441, note 2.

632. Atarashii rekishi kyōkasho, op. cit., p. 295. Ce manuel est très peu diffusé dans les collèges, mais la médiatisation qui lui a été donnée à sa sortie a en revanche été considérable ; voir Arnaud Nanta, « L’actualité du révisionnisme historique au Japon (avril-août 2001) », Ebisu, n° 27, 2001, p. 129-138.

634. Ce n’est qu’en 1999 que la loi a formellement reconnu le Hinomaru comme le drapeau et le Kimigayo comme l’hymne de la nation.

Chapitre X Mémoire et religion

635. Cf. Tsuitō, heiwa kinen no tame no kinenhi-tō shisetsu no arikata wo kangaeru kondankai, « Hōkokusho », 24 décembre 2002, www.kantei.go.jp/jp/singi/tuitou/dai10/10siryou1.pdf, p. 9 (dernière consultation : septembre 2012).

636. Le Kōmeitō (aujourd’hui Shin-Kōmeitō) fut fondé en 1964. Il s’agit d’un parti de centre droit lié à la secte bouddhique Sōka gakkai et créé sur le modèle des partis démocrates-chrétiens.

637. Sven Saaler, Politics, Memory and Public Opinion: the history textbook controversy and Japanese society, München, Iudicium, 2005, p. 119.

638. Chidorigafuchi senbotsusha boen : sōken gojūnen shi, Tōkyō, Chidorigafuchi senbotsusha boen hōshikai, 2009, p. 47.

639. Ibid., p. 46.

640. Ibid., p. 3, 48, 49.

641. L’architecte Taniguchi Yoshirō (1904-1979). Il réalisa, entre autres, le musée national d’Art moderne de Tōkyō (1969).

642. Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 5-6 et 51-56.

643. L’empereur Akihito ne s’est jamais rendu à Chidorigafuchi depuis qu’il est monté sur le trône, en 1989.

644. Plus récemment, on a l’exemple de Koizumi Jun.ichirō, qui est allé six fois au Yasukuni au cours de la période où il était Premier ministre, pour trois fois seulement à Chidorigafuchi.

645. Le refus d’une solution occidentale se manifeste par exemple dans la dénomination du lieu, qui devait s’appeler à l’origine « tombe du soldat inconnu » (mumei senshi no haka) ou « cimetière national » (kokuritsu boen). Mais ces deux propositions qui renvoyaient à des exemples occidentaux furent rejetées au profit d’un nom à consonance locale (Chidorigafuchi senbotsusha boen) ; cf. Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 3.

646. Sasaki Yūko, « Eirei no katagata to no yakusoku », Ima nani wo kataran. Heisei 20 nendo nenji katsudō hōkokusho, Tōkyō, JYMA Nihon seinen ikotsu shūshū dan, c. 2009, p. 73.

647. Ibid., p. 71.

648. C’est en 1952 que le bureau de l’Aide sociale du ministère de la Santé lança les « campagnes de collecte d’ossements » (jap. ikotsu shūshū jigyō). On peut découper ces campagnes en quatre périodes. Dans un premier temps, elles furent entreprises dans les zones sous contrôle américain, puis en Thaïlande, aux Philippines, en Indonésie, au fur et à mesure de la normalisation des relations diplomatiques. Moins de 12 000 corps furent retrouvés au cours de cette première phase qui se limita à vider les fosses communes et quelques cimetières. De 1967 à 1972, les recherches furent étendues à la Corée du Sud, aux îles Marshall et Gilbert, et les moyens engagés augmentèrent significativement, permettant la réalisation de fouilles sur les champs de bataille et autour des épaves. En l’espace de six ans, plus de 115 000 corps furent rapatriés. La troisième phase va de 1973 à 1975. Ce fut la période au cours de laquelle les recherches furent les plus efficaces. Tout en maintenant sa contribution à un niveau élevé, le gouvernement se coordonna avec les associations de familles de disparus. Près de 100 000 corps furent rapatriés en trois ans. Depuis 1976, le gouvernement a réduit ses crédits et se repose fortement sur le secteur associatif. Le seul effort important consenti dans les années récentes concerne les fouilles dans l’ex-URSS et en République de Mongolie, rendues possibles par la chute du système soviétique en 1991. Au cours de cette quatrième phase qui dure depuis trente-cinq ans, 87 000 cadavres ont été récupérés, soit un peu plus de 2 000 par an. Au total, ce sont donc quelque 310 000 dépouilles qui ont été rapportées au Japon depuis 1952, sur 1,5 million environ. Notons enfin que la Chine commence tout juste à accepter l’envoi de missions japonaises sur son sol. En revanche, en ce qui concerne la Corée du Nord, les discussions sont au point mort, Tōkyō n’ayant jamais reconnu le régime de Pyongyang. Cf. Kōseishō engo kyoku (éd.), Hikiage to engo : 30 nen no ayumi, Tōkyō, Kōseishō, 1977, p. 312-315 et 670 ; Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 64. Pour les données récentes voir : http://www.mhlw.go.jp/bunya/engo/seido01/#jouhou (dernière consultation : septembre 2012).

649. Voir les éditoriaux du Mainichi et de l’Asahi : « Iōtō ikotsu shūshū : kuni no sekimu toshite suishin wo », Mainichi shinbun, 16 décembre 2010, p. 5, et « Ikotsu ga tou sengo », Asahi shinbun, 27 décembre 2010, p. 3.

650. Cf. Ima nani wo kataran. Heisei 21 nendo nenji katsudō hōkokusho, Tōkyō, JYMA Nihon seinen ikotsu shūshū dan, c. 2010, p. 12.

651. Kōseishō, « Kaigai senbotsusha no ikotsu shūshū jisshi yōryō ni tsuite », 6 juillet 1954, in Kōseishō engo kyoku (éd.), Hikiage to engo : 30 nen no ayumi, op. cit., p. 671.

652. Yamaori écrit : « Dans le cas du Japon, plutôt que d’avoir recours au schéma dualiste opposant l’esprit à la chair, une structure tripartite, tridimensionnelle “esprit, chair et os” est efficace, et peut-être nécessaire » (Yamaori Tetsuo, Wandering Spirits and Temporary Corpses, Kyōto, Nichibunken, 2004, p. 240).

653. Hitonari Tsuji, Le Bouddha blanc, trad. Corinne Atlan, Paris, Mercure de France, 1999, rééd. coll. « Folio », 2001, p. 262. Les plus célèbres bouddhas blancs se trouvent au temple Isshinji à Ōsaka.

654. Ima nani wo kataran. Heisei 21 nendo nenji katsudō hōkokusho, op. cit., p. 39-40.

655. Ibid., p. 133.

656. Ima nani wo kataran. Heisei 20 nendo nenji katsudō hōkokusho, op. cit. p. 113.

657. Ibid., p. 127.

658. La crémation s’est développée au Japon dans le cadre du bouddhisme. En revanche, le culte des ossements a une histoire plus complexe. On a longtemps pratiqué différentes formes de réinhumation ou de lavage d’ossements qui ont peu à voir avec le bouddhisme. Ces pratiques ont survécu dans certains endroits de l’archipel jusqu’au début du xxe siècle, notamment à Okinawa. Voir par exemple François Macé, La Mort et les funérailles dans le Japon ancien, Paris, POF, 1986, p. 232-234.

659. Le mot dabi est un terme bouddhique qui vient du pali jhāpeti (qui provoque le feu, qui brûle).

660. Le japonais, qui utilise beaucoup de spécifiques numéraux (quand en français on compte le bétail en « têtes », « tête » est l’équivalent d’un spécifique numéral), possède plusieurs possibilités pour compter les morts. Dans le vocabulaire courant, on utilise -tai (corps), voire -nin (homme). Dans le shintō, on parle de -hashira (colonne, pilier, divinité).

661. François Macé, « Le shintō désenchanteur », Cipango, n° hors série « Mutations de la conscience dans le Japon moderne », Paris, Publications Langues O’, 2002, p. 60.

662. Il existe dans la ville de Fuchū un sanctuaire dédié spécialement aux soldats de la métropole de Tōkyō.

664. On parle en japonais de shintōgata boseki.

666. On trouvait régulièrement des armes dans les sanctuaires shintō avant la Seconde Guerre mondiale, notamment des canons rapportés des guerres de 1894-1895 contre la Chine et de 1904-1905 contre la Russie.

667. Cf. Murakami Shigeyoshi, op. cit., p. 206-207.

668. Yasukuni jinja hyakunen-shi : jireki nenpyō, Tōkyō, Yasukuni jinja, 1987, p. 518.

669. Une mère à Kudan (Kudan no haha, 1939), chanson écrite par Ishimatsu Shūji dont le premier interprète fut Shio Masaru. Kudan est le nom du quartier de Tōkyō où se trouve le Yasukuni.

670. Je suis venu te voir, père (Ai ni kimashita otōsan, 1958), chanson interprétée par Miyake Kōichi, texte de Nomura Toshio.

671. Ces chiffres indicatifs recoupent des observations de terrain, les données du rapport Kingendai no sensō ni kan suru kinenhi (op. cit.) et les données de différents sites Internet à tendance nationaliste comme Junkoku no ishibumi (http://www.asahi-net.or.jp/~un3k-mn).

673. Le Kōonji est situé à Komatsuchō, dans le département d’Ehime, sur l’île de Shikoku.

674. Jizō est le nom japonais du bodhisattva Ksitigarbha.

675. Le Fudō rouge (Aka fudō) est une œuvre du xiie siècle qui est l’un des principaux modèles iconographiques du Roi de Science Fudō (skt. Ācala) au Japon. Il se trouve dans le Myōō-in du mont Kōya, où il a pour fonction de veiller sur les morts.

676. Voir Michael Lucken, « Le sort des statues et monuments commémoratifs durant l’occupation américaine », op. cit., p. 144-145. Sur l’image négative que cette statue possédait après guerre, voir le reportage « Wasurerareta gakudō tachi », NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 7, 28 février 1946.

677. Voir « Tōkyō no dōzō (12/13) : Nikudan sanyūshi to Nitta Tōtarō », Tōkyō shinbun, 14 et 15 novembre 1959.

678. Plus largement, on sait que plusieurs sectes bouddhiques se sont fort bien accommodées du shintō d’État et des sanctuaires militaires. Voir sur ce point Takahashi Tetsuya, Yasukuni mondai, Tōkyō, Chikuma shobō, coll. « Chikuma shinsho », 2005, p. 139-148 (traduit en français par A. Nanta sous le titre Morts pour l’empereur : la question du Yasukuni, Les Belles Lettres, 2012).

679. Constitution du Japon, art. 20c et art. 89 ; cf. Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 375 et 383.

680. Voir l’arrêt de la Cour suprême de 1987 : « H05.02.16 Saikōsai daisanshō hanketsu : Minoo-shi chūkonhi soshō jiken », Minshū, vol. 47-3, p. 1687.

681. Voir Aichikenka eireisha, chūkonhi-tō chōsa hōkokusho, vol. 1 et 2, Aichiken gokoku jinja, 1992 et 1998 ; Shigakennai chūkonhi, ireihi-tō chōsa-shū : shūsen gojisshūnen kinen, Shigaken gokoku jinja, 1997 ; Chibaken no chūkonhi, Chiba, Chibaken gokoku jinja, 1998, etc.

Chapitre XI Du monument au musée : le difficile chemin de l’apaisement

683. Hachiya Michihiko (1903-1980), médecin et directeur de clinique, rédige fin 1945 un journal intitulé Hiroshima nikki (Asahi shinbunsha, 1955), traduit en français sous le titre Le Journal d’Hiroshima : 6 août-30 septembre 1945 (Albin Michel, 1956). Nagai Takashi (1908-1951), médecin radiologue, écrit en 1946 Nagasaki no kane, traduit et adapté en français sous le titre Cloches de Nagasaki (Casterman, 1953). Hara Tamiki (1905-1951), romancier, écrit en 1946 Natsu no hana : shōsetsushū (Nōgaku shorin, 1949), traduit en français sous le titre Fleurs d’été : récits (Dagorno, 1995) ; SSBZ, vol. 13, p. 1-199 et 239-253.

684. John Hersey, Hiroshima, New York, Alfred A. Knopf, 1946 ; traduit en français sous le titre Hiroshima, Paris, 10/18, 2005 (1946), p. 11.

685. Toyoshima Yoshio, « Hiroshima no koe », Toyoshima Yoshio chosakushū, vol. 6, op. cit., p. 419-420.

686. Nakamura Satoshi et al., Hiroshima tokuhō (7 août 1945), août 1980 ; cf. Hiroshima wa dō kiroku sareta ka, op. cit., p. 314-323.

688. Lisa Yoneyama, Hiroshima Traces. Time, space, and the dialectics of Memory, Berkeley, University of California Press, 1999, p. 3.

689. D’après Maya Morioka Todeschini, « Hiroshima au présent », in Hiroshima 50 ans, Paris, Éditions Autrement, 1995, p. 35.

690. Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 2, op. cit., p. 171.

691. Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 5, op. cit., p. 159.

692. Maya Morioka Todeschini, « Hiroshima au présent », op. cit., p. 28.

693. Sur la vie des survivants après 1945, voir en priorité le livre de Robert J. Lifton, Death in Life: survivors of Hiroshima, University of North Carolina Press, 1991 (1968), 597 p.

694. RERF (éd.), A Brief Description, op. cit., p. 44.

695. Ibid., p. 44-45 et 58.

696. Ibid., p. 11 et 44.

697. « New Mexico’s Atomic Bomb Crater », Life, 24 septembre 1945, p. 27.

698. Ibid.

699. Komine Hidetaka, Jīchan sono ashi dongen shita to : aru hibakusha no sengoshi, Ōsaka, Shinpū shobō, 1997, p. 56.

700. Témoignage disponible en ligne sur la banque de données du musée mémorial de la Paix de Hiroshima (http:// pcf.city.hiroshima.jp ; enregistrement n° VS00965).

701. Ibuse Masuji, Kuroi ame, Tōkyō, Shinchōsha, 1965, 330 p. ; traduit en français par Takeko Tamura et Colette Yugué sous le titre Pluie noire, Paris, Gallimard, 1972, 307 p.

702. Loi n° 41-1954 sur le traitement médical des victimes des bombes atomiques (Genshi bakudan higaisha no iryō-tō ni kan suru hōritsu).

703. Sasaki Sadako (1943-1955). Voir Eleanor Coerr, Les Mille Oiseaux de Sadako, traduit de l’anglais par F. Fraisse, Toulouse, Milan, 2011, 79 p.

704. D’après Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 1, op. cit., p. 240.

705. Cf. Chūgoku shinbunsha (éd.), Nenpyō Hiroshima 40 nen no kiroku, Hiroshima, Chūgoku shinbunsha, 1986, p. 55.

706. Kusunose Tsunei (1899-1988), haut fonctionnaire et homme politique. Nommé préfet en 1945, son poste fut soumis au suffrage des citoyens à partir de 1947 en vertu des nouvelles dispositions de la loi. Il se présenta sur une liste de droite et l’emporta face à Nakai Masakazu. En 1950, il fut élu à la Diète sous les couleurs du Jiyūtō, le parti de Yoshida Shigeru.

707. Kōra Tomiko (1896-1993), universitaire et femme politique. Après un doctorat de psychologie à l’université Johns Hopkins, elle devient professeur à l’Université des jeunes filles du Japon. Pendant la guerre, elle s’investit activement dans l’Association de soutien au Trône. Après-guerre, elle est élue à la Chambre des conseillers en 1947 sous l’étiquette du Parti démocrate (Minshu-tō) et milite pour le rapatriement des Japonais prisonniers en URSS.

708. Cf. Chūgoku shinbunsha (éd.), Nenpyō Hiroshima 40 nen no kiroku, op. cit., p. 237.

709. Cf. Ueda Kazuhiro et al. (éd.), Iwanami kōza : Toshi no saisei wo kangaeru, vol. 1, Tōkyō, Iwanami shoten, 2005, p. 83. En français, voir la thèse de Benoît Jacquet, Les Principes de monumentalité dans l’architecture moderne. Analyse du discours architectural dans les premières œuvres de Tange Kenzō (1936-1962), université Paris 8, 2007, p. 467-468.

710. Sur la construction du mémorial, voir Benoît Jacquet, op. cit., p. 464-476.

711. Inoue Shōichi, op. cit., p. 274.

712. Thomas Philip Terry, Terry’s Guide to the Japanese Empire, Boston/New York, Houghton Mifflin, 1920, p. 131.

713. Ibid., p. 137, 140, 148, 154-160, 168, 183, 198, 200, 217.

714. John Dower, « The Bombed: Hiroshimas and Nagasakis in Japanese Memory », in Michael J. Hogan (éd.), Hiroshima in History and Memory, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, p. 123.

715. Benoît Jacquet, op. cit., p. 470.

716. Cf. Tange Kenzō, « Hiroshima keikaku 1946-1953 : toku ni sono heiwa kaikan no kenchiku keika », Shinkenchiku, Tōkyō, janvier 1954, p. 7.

717. Ian L. McQueen, Japan. A Travel Survival Kit, Victoria, Lonely Planet, 1989, p. 518.

718. Pour des informations biographiques complémentaires sur Kitamura Seibō, voir Michael Lucken, « La Statue pour la Paix de Nagasaki », dans Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 226-232.

719. Voir « Kaigun hikō yobi gakusei no zō kansei », Asahi shinbun, Tōkyō, 27 mai 1976.

720. Cf. http://www1.city.nagasaki.nagasaki.jp/peace/japanese/appeal/history/1949. html (dernière consultation : septembre 2012).

721. Kitamura Seibō, Hyakusai no katatsumuri, Tōkyō, Nihon keizai shinbun-sha, 1983, p. 147.

722. Ibid., p. 151.

723. Ibid., p. 148.

724. Ibid., p. 149.

725. Ce réceptacle funéraire se trouve dans la maison d’enfance de Kitamura Seibō, à côté de Shimabara, aujourd’hui transformée en musée (Seibō kinenkan).

726. René Guénon, Le Symbolisme de la croix, Paris, Éditions Véga, 1984, p. 70.

727. Cf. Lisa Yoneyama, Hiroshima Traces: Time, Space, and the Dialectics of Memory, op. cit., p. 20.

728. L’article 1 des statuts du Centre d’exposition et de documentation en faveur de la paix (Heiwa kinen tenji shiryōkan) précise que l’objectif est d’« approfondir la connaissance parmi les citoyens des souffrances endurées par tous ceux qu’on appelle les oubliés de l’après-guerre (laissés-pour-compte, internés de force après la fin de la guerre, rapatriés) ». Voir panneaux sur place ou sur le site officiel du gouvernement : Tokubetsu kikin jigyō suishin-shitsu, « Heiwa kinen tenji shiryōkan ni tsuite », www.kantei.go.jp/jp/singi/tuitou, 1er févr. 2002, p. 1 (dernière consultation : septembre 2012).

729. Cf. Tsuitō, heiwa kinen no tame no kinenhi-tō shisetsu no arikata wo kangaeru kondankai, « Hōkokusho », op. cit., p. 9.

730. Ibid., p. 4.

731. Voir Antoine Prost, « Les monuments aux morts. Culte républicain ? Culte civique ? Culte patriotique ? », in Pierre Nora (dir.), Les Lieux de mémoire, tome 1, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997, p. 199.

732. L’expression « devoir de mémoire » n’a pas d’équivalent en japonais. On trouve parfois une traduction littérale, kioku no gimu, mais elle n’est pas passée dans le langage courant. On rappellera par la même occasion qu’elle n’existe pas davantage en anglais.

735. Plus d’une quinzaine de recueils de lettres et autres textes d’anciens dirigeants inculpés furent publiés entre avril 1952 et fin 1953, parmi lesquels : Shi shite sokoku ni ikin : yon senpan shikeishū no isho, Tōkyō, Sōju-sha, 1952 ; Asu no asa no ‘kuji’ : Daitōa sensō de sensō hanzaisha toshite shokei sareta hitobito no isho-shū, Tōkyō, Nihon shūhō-sha, 1952 ; Okada Tasuku, Sugamo no jūsan kaidan : senpan shokeisha no kiroku, Tōkyō, Atō shobō, 1952 ; Ware shinu beshi ya : BC-kyū senpansha no kiroku, Tōkyō, Atō shobō, 1952 ; Sokoku e no isho : senpan shikeishū no shuki, Tōkyō, Mainichi shinbun-sha, 1952 ; Are kara shichinen : gakuto senpan no gokuchū kara no tegami, Tōkyō, Kōbunsha, 1953 ; Seiki no isho, Tōkyō, Sugamo isho hensankai kankō jimusho, 1953.

736. Cette statue fut commanditée par l’Association pour la compilation des lettres des victimes de Sugamo (Sugamo isho hensankai), dont le recueil, mentionné ci-dessus, Seiki no isho (Les testaments du siècle), fut un important succès (cf. « Tōkyō no dōzō [16] : Senpan no Ai no zō to Yokoe Yoshizumi », Tōkyō shinbun, 19 novembre 1959). Cette statue a été retirée en 2009 dans le cadre des travaux d’aménagement du parvis de la gare.

737. Sur la construction du monument, voir Miura Shigeo, Mikawa-wan kokutei kōen Sangane-san to junkoku nanashi no haka, Gamagōri, Junkoku nanashi byō hōsankai, 1966. Voir aussi Katō Nobuyuki, « Senpan no bohi wo sasaeru hitobito : Kōa Kannon – Junkoku nanashi no hi wo megutte », Shūkyō kenkyū, Nihon shūkyō gakkai, mars 2007, p. 159-160.

740. Cf. Wakasa Kazutomo, Nihonjin ga shitte wa naranai rekishi, vol. 3, Tōkyō, Shuchōsha, 2009, p. 21-22.

741. Cf. Michael Lucken, « Autour de quelques os : la mémorialisation des criminels de guerre de catégorie A », op. cit., p. 112, 116.

742. Cf. Takahashi Tetsuya, Yasukuni mondai, op. cit., p. 73-74.

744. Pierre Lavelle, « La Société pour la rédaction de nouveaux manuels d’histoire. Renouveau ou déclin du nationalisme ? », Cipango, n° 10, 2003, p. 23.

745. Tanaka Masaaki, « Kōa Kannon kaiki 60-nen », Kōa Kannon kaihō, n° 12, 18 octobre 2000.

746. Makime Manabu, Purinsesu Toyotomi, Tōkyō, Bungei shunjū, 2009 ; adapté au cinéma par Suzuki Masayuki (2011).

748. Un projet de loi visant à faire indemniser par l’État les victimes civiles des bombardements (Senji saigai engo hōan) a été déposé à la Diète en 1973. Il fut discuté quatorze fois jusqu’en 1989, date à laquelle il fut retiré sans avoir été adopté.

751. Yamane Kazuyo, op. cit., p. 6.

752. Philip Seaton, op. cit., p. 176.

753. Ibid., p. 180-185.

755. Cf. Yamane Kazuyo, « Heiwa hakubutsukan, heiwa hakubutsukan kensetsu undō no genjō to kadai », Ritsumeikan heiwa kenkyū, n° 4, Kyōto, Ritsumeikan daigaku kokusai heiwa myūjiamu, 2003, p. 6.

756. Philippe Boulanger, La France devant la conscription : géographie historique d’une institution républicaine, 1914-1922, Paris, Economica, 2001, p. 240-252.

757. http://www.tripadvisor.jp/pages/MuseumArtmuseum.html (dernière consultation : septembre 2012).

758. Ogawa Hitomi, Sendai Shōichirō, « Hiroshima kinen kōen no keikan keisei », Nihon kenchiku gakkai Kinki shibu kenkyū hōkokusho, n° 48, mai 2008, p. 417-420.

759. Les visiteurs étrangers ne sont pas autorisés dans le port de Lüshun, sauf autorisation spéciale. Des délégations japonaises s’y rendent parfois pour rendre hommage aux morts des guerres de 1894-1895 et 1904-1905.

760. Cf. Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan sōgō annai, Itoman, Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan, 2001, p. 2.

761. Cf. Lori Watt, When Empire Comes Home: repatriation and reintegration in Postwar Japan, Cambridge, Harvard University Asia Center, 2009, p. 193-194.

763. Nombre établi d’après les données fournies dans Okinawa no ireitō hi, Naha, Okinawa-ken seikatsu fukushi-bu engo-ka, 1998, p. 163-188.

764. Cité dans Kanda Kōji, « Okinawa imēji no hen.yō to kankō no kankeisei », Kankōgaku, n° 4, Wakayama daigaku, 2010, p. 26.

765. Ibid., p. 31.

766. Ibid., p. 27.

767. Cf. Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan nenpō, n° 8, Itoman, Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan, 2008, p. 45.

768. Dans son édition de 1998, le guide Kagoshima-ken no rekishi sanpo (Promenades historiques dans le département de Kagoshima, Yamakawa shuppansha, 1998) mentionne le musée, mais ne propose pas d’entrée à son nom dans l’index.

770. Ian Buruma, The Wages of Guilt, London, Jonathan Cape, 1994, p. 227.

771. « Itatsu jīchan ni kiite miyō », juillet 2002, http://www.itatsutadamasa.jp/ int/int_itatsu.html (dernière consultation : septembre 2012).

Conclusion

772. Cf. « Yume seisaku nisshi », 1990 ; TKA, vol. 4, p. 795.

773. Voir Jean-Marie Bouissou (éd.), L’Envers du consensus : les conflits et leur gestion dans le Japon contemporain, Paris, Presses de Sciences Po, 1997, p. 214.

774. Cf. Kamata Satoshi, Nihon no genpatsu chitai, Tōkyō, Ushio shuppansha, 1982. Réédité en 2011 dans une version augmentée sous le titre Nihon no genpatsu kiken chitai (Seishisha).

775. Arnaud Nanta, « Pour réintégrer le Japon au sein de l’histoire mondiale : histoire de la colonisation et guerres de mémoire », Cipango, n° 15, Paris, Publications Langues O’, 2008, p. 63.

776. Voir la polémique qui a suivi l’attribution du prix Augustin Thierry au livre de Jean-Louis Margolin, L’Armée de l’empereur (Armand Colin, 2007), notamment : Arnaud Nanta, « Le succès de L’Armée de l’empereur : un symptôme », Cipango, n° 15, Paris, Publications Langues O’, 2008, p. 27-30.

777. « Ce tremblement de terre, le tsunami et ce qui se passe à la centrale nucléaire constituent la crise la plus sévère que le Japon ait connue depuis les soixante-cinq ans qui se sont écoulés depuis la guerre. » Kan Naoto, déclaration du 13 mars 2011. Texte intégral consultable en ligne sur le site des services du Premier ministre (www.kantei.go.jp).