Chapitre IX Conscience individuelle et inertie collective
587. Hino Ashihei, « Kanashiki heitai », Asahi shinbun, 11 et 13 septembre 1945, p. 2. En anglais, voir David Rosenfeld, Unhappy Soldier: Hino Ashihei and Japanese World War II literature, Lanham, Lexington Books, 2002, p. 66-68.
588. Cf. David Rosenfeld, op. cit., p. 113-114.
589. Takamura Kōtarō, Tenkei, Tōkyō, Chūō kōronsha, 1950, préface hors pagination.
590. Ibid., p. 78-79.
591. Miyamoto Yuriko, « Sensō wa watashitachi kara subete wo ubau », Gendai josei jūnikō, Tōkyō, Naukasha, 1950 ; MYZ, vol. 15, p. 329.
592. En anglais, Memorandum on the removal of restrictions on political, civil, and religious liberties ; cf. William P. Woodard, op. cit., p. 51-53.
593. Maruyama Masao, « Sengo hajimete no kōgi no kōgian », in Maruyama Masao techō, n° 35, Tōkyō, Maruyama Masao techō no kai, 2005, p. 4.
594. Voir la biographie de Nakai dans Banba Toshiaki, op. cit., p. 238-260 et 270-278.
595. Hani Gorō (1901-1983), historien et philosophe, introducteur de Benedetto Croce au Japon, lutta contre le fascisme et fut incarcéré à deux reprises, en 1933 et 1945. Taketani Mitsuo (1911-2000), physicien spécialiste du nucléaire et historien des sciences, fut lui aussi incarcéré à deux reprises durant la période 1933-1945.
596. Cf. Banba Toshiaki, op. cit., p. 261-270.
597. Sur ce thème, voir notamment Franziska Seraphim, War Memory and Social Politics in Japan, 1945-2005, Cambridge, Harvard University Asia Center, 2006, p. 159-188.
598. Recherche effectuée sur le site bibliographique du Kokuritsu jōhōgaku kenkyūjo (NII), webcat.nii.ac.jp.
599. En l’occurrence un ouvrage de Takagi Sōkichi intitulé Gendai no sensō (La guerre contemporaine).
600. NHKA, Shōgen, voir, dans l’ordre, les témoignages d’Asai Chōkō (6 novembre 2008), Ōkawa Sumiko (10 février 2010), Suda Hatsue (20 janvier 2009) et Takahashi Tomimatsu (24 juillet 2010).
601. Takeshita Noboru (1924-2000), Premier ministre de 1987 à 1989. Son père Takeshita Yūzō (1900-1984) était pendant la guerre un élu du département de Shimane et responsable local de l’Association de soutien au Trône. Il fut purgé pendant l’occupation. – Miyashita Kiichi (1919-2007), Premier ministre entre 1991 et 1993. Fils de Miyazawa Yutaka (1884-1963), député de 1928 à 1946, directeur adjoint du transport ferroviaire en 1940. Il fut purgé en 1946. – Hosokawa Morihiro (né en 1938), Premier ministre entre 1993 et 1994. Son grand-père maternel est Konoe Fumimaro, Premier ministre entre 1937 et 1939 et entre 1940 et 1941. Son grand-père paternel est Hosokawa Moritatsu (1883-1970), membre de la Chambre haute et figure du monde de la culture. – Hada Tsutomu (né en 1935), Premier ministre pendant deux mois en 1994. Son père, Hada Bujirō (1903-1979), député entre 1937 et 1946, fut purgé en 1946. – Hashimoto Ryūtarō (1937-2006), Premier ministre entre 1996 et 1998, est le petit-fils d’Ōno Rokuichirō (1887-1985), directeur général de la police de 1932 à 1936, gouverneur adjoint de la Corée de 1936 à 1942, député de 1942 à 1946. Il fut purgé en septembre de la même année. – Fukuda Yasuo (né en 1936), Premier ministre entre 2007 et 2008. Le grand-père de son épouse, Sakurauchi Yukio (1880-1947), fut ministre des Finances entre janvier et juillet 1940. – Asō Tarō (né en 1940), Premier ministre de 2008 à 2009, est le petit-fils de Yoshida Shigeru, Premier ministre de 1946 à 1947, puis de 1948 à 1954. Pendant la guerre, Yoshida était proche de Konoe et servit comme diplomate. – Hatoyama Yukio (né en 1947), Premier ministre de 2009 à 2010. Son grand-père est Hatoyama Ichirō (1883-1959), député de 1915 à 1946, purgé pendant l’occupation, Premier ministre de 1954 à 1956.
602. Military Medical Ethics, vol. 2, Falls Church, Office of the Surgeon General, 2003, p. 494.
603. Nihon kindai bungaku daijiten (kijōban), Tōkyō, Kōdansha, 1992 (1984), p. 1443.
604. Ibid., p. 852.
605. Ibid., p. 688.
606. Stephen Prince, « Doing his Part », The Most Beautiful, The First Films of Akira Kurosawa, Criterion, « Eclipse », 2010.
607. Se reporter aux articles et scénarios écrits par Kurosawa durant la guerre, dans Hamano Yasuki (éd.), TKA, vol. 1 et vol. hors série, Tōkyō, Kōdansha, 2009 et 2010.
608. Cf. Kurosawa Akira, Gama no abura : jiden no yō na mono, Tōkyō, Iwanami shoten, 1984 ; Hamano Yasuki (éd.), TKA, vol. 4, op. cit., p. 151. Traduit en français sous le titre Comme une autobiographie, Paris, Cahiers du cinéma, 1995.
609. Cf. Yoshikuni Igarashi, Bodies of Memory: narratives of war in postwar Japanese culture, 1945-1970, Princeton, Princeton University Press, 2000, p. 122-129 et 155-163.
610. Yoshikuni Igarashi, op. cit., p. 128.
611. Daimatsu Hirobumi, Ore ni tsuite koi, Tōkyō, Kōdansha, 1963 ; Daimatsu Hirobumi, Naseba naru, Tōkyō, Kōdansha, 1964.
612. Lee Griggs, « Rough creed: there’s no success without suffering », Life, « Special issue Japan », 11 septembre 1964, p. 42.
613. Yoshikuni Igarashi, op. cit., p. 159.
614. Sakaguchi Ango, « Dekadan bungakuron », Shinchō, n° 43-10, 1er octobre 1946 ; Sakaguchi Ango zenshū, vol. 4, Tōkyō, Chikuma shobō, 1998, p. 213.
615. Le plus mauvais score du PCJ aux élections législatives date de 1953, où il ne rassembla que 1,90 % des voix. Son plus haut score est de 13,08 % en 1996.
616. Le plus haut score du PSJ aux élections législatives est de 32,9 % en 1958. Le plus bas est de 15,43 % en 1993.
617. Murayama Tomiichi, Murayama naikaku sōri daijin enzetsu shū, Tōkyō, Nihon kōhō kyōkai, 1998, p. 317-321.
618. Voir le texte de la déclaration conjointe du gouvernement du Japon et du gouvernement de la République populaire de Chine (29 septembre 1972) sur le site du ministère japonais des Affaires étrangères http://www.mofa. go.jp/mofaj/area/china/nc_seimei.html (dernière consultation : septembre 2012).
619. Aux questions : « Soutenez-vous les visites du Premier ministre au sanctuaire du Yasukuni ? » ou « Le Premier ministre doit-il continuer à se rendre au Yasukuni ? », les personnes interrogées par l’Asahi shinbun entre 2004 et 2006 ont fourni les réponses suivantes : 19 avril 2004 : oui 42 %, non 39 % ; 29 novembre 2004 : oui 38 %, non 39 % ; 31 mai 2005 : oui 39 %, non 49 % ; 28 juin 2005 : oui 36 %, non 52 % ; 23 août 2006 : oui 49 %, non 37 %.
620. Voir Zhōngguó kàngrì zhànzhēng shǐ biānxiĕ zŭ (éd.), Zhōngguó kàngrì zhànzhēng shǐ, Beijing, Rénmín chūbǎnshè, 2011, p. 140-142 et 670-672.
621. Cf. Takahara Akio, « Nitchū kankei no kadai to tenbō », Gaikō, n° 1, septembre 2010, p. 69.
622. Pour les différents liens vers les sites gouvernementaux, se reporter à la page Wikipédia « Nihon no sensō shazai hatsugen ichiran ».
623. Peter Li (éd), Japanese War Crimes; the search for justice, New Brunswick, Transaction Publishers, 2003, p. ix.
624. « DDR - Erklärung der Volkskammer : Bekenntnis zu Verantwortung und Mitschuld für Vergangenheit und Zukunft », 12 avril 1990, Texte zur Deutschlandpolitik, Bonn, Deutscher Bundes-Verlag, 1990, p. 158-160.
625. Jane Yamazaki, Japanese Apologies for World War II, Oxon, Routledge, 2006, p. 19.
626. En japonais, nous faisons référence aux mots : hanzai (crime), gyakusatsu (massacre), satsugai (meurtre), gōkan (viol), kyōsei rōdō (travail forcé), seiteki dorei (esclavage sexuel), gōdatsu (pillage) et bōkō (acte de violence).
627. Cf. Yoshiko Nozaki, op. cit., p. 26-135.
628. Cf. Yoshida Takashi, « For the people or for the nation: history and memory of the Nanjing massacre in Japan », in Sven Saaler et Wolfgang Schwentker, op. cit. p. 23.
629. Cf. Naigai kyōiku, n° 5532 et 5620, Tōkyō, Jiji tsūshinsha, 2005, 2006, p. 8-10.
630. Shōsetsu Nihonshi (B), Tōkyō, Yamakawa shuppansha, 2003, p. 330. On notera que dans le volume d’accompagnement destiné aux enseignants, il est fait référence au « massacre de Nankin » avec un minimum de 42 000 victimes civiles et un maximum « qui paraît un peu exagéré » de 300 000 (Shōsetsu Nihonshi B : Kyōju shiryō, p. 691-692). La présentation de ces données est donc laissée au gré des enseignants. Ce drame peut être d’autant plus facilement éludé qu’aucune illustration ne le met en avant dans le manuel. Voir aussi Gendai no Nihonshi (A), Tōkyō, Yamakawa shuppansha, 2007, p. 124.
631. Gomi Fumihiko et al. (éd.), Shōsetsu Nihonshi kenkyū, Tōkyō, Yamakawa shuppansha, 1998, p. 441, note 2.
632. Atarashii rekishi kyōkasho, op. cit., p. 295. Ce manuel est très peu diffusé dans les collèges, mais la médiatisation qui lui a été donnée à sa sortie a en revanche été considérable ; voir Arnaud Nanta, « L’actualité du révisionnisme historique au Japon (avril-août 2001) », Ebisu, n° 27, 2001, p. 129-138.
633. Cf. Philip Seaton, op. cit., p. 113-114. Le reste des émissions aborde les questions proprement militaires et des sujets divers liés au conflit et à l’après-guerre.
634. Ce n’est qu’en 1999 que la loi a formellement reconnu le Hinomaru comme le drapeau et le Kimigayo comme l’hymne de la nation.
Chapitre X Mémoire et religion
635. Cf. Tsuitō, heiwa kinen no tame no kinenhi-tō shisetsu no arikata wo kangaeru kondankai, « Hōkokusho », 24 décembre 2002, www.kantei.go.jp/jp/singi/tuitou/dai10/10siryou1.pdf, p. 9 (dernière consultation : septembre 2012).
636. Le Kōmeitō (aujourd’hui Shin-Kōmeitō) fut fondé en 1964. Il s’agit d’un parti de centre droit lié à la secte bouddhique Sōka gakkai et créé sur le modèle des partis démocrates-chrétiens.
637. Sven Saaler, Politics, Memory and Public Opinion: the history textbook controversy and Japanese society, München, Iudicium, 2005, p. 119.
638. Chidorigafuchi senbotsusha boen : sōken gojūnen shi, Tōkyō, Chidorigafuchi senbotsusha boen hōshikai, 2009, p. 47.
639. Ibid., p. 46.
640. Ibid., p. 3, 48, 49.
641. L’architecte Taniguchi Yoshirō (1904-1979). Il réalisa, entre autres, le musée national d’Art moderne de Tōkyō (1969).
642. Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 5-6 et 51-56.
643. L’empereur Akihito ne s’est jamais rendu à Chidorigafuchi depuis qu’il est monté sur le trône, en 1989.
644. Plus récemment, on a l’exemple de Koizumi Jun.ichirō, qui est allé six fois au Yasukuni au cours de la période où il était Premier ministre, pour trois fois seulement à Chidorigafuchi.
645. Le refus d’une solution occidentale se manifeste par exemple dans la dénomination du lieu, qui devait s’appeler à l’origine « tombe du soldat inconnu » (mumei senshi no haka) ou « cimetière national » (kokuritsu boen). Mais ces deux propositions qui renvoyaient à des exemples occidentaux furent rejetées au profit d’un nom à consonance locale (Chidorigafuchi senbotsusha boen) ; cf. Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 3.
646. Sasaki Yūko, « Eirei no katagata to no yakusoku », Ima nani wo kataran. Heisei 20 nendo nenji katsudō hōkokusho, Tōkyō, JYMA Nihon seinen ikotsu shūshū dan, c. 2009, p. 73.
647. Ibid., p. 71.
648. C’est en 1952 que le bureau de l’Aide sociale du ministère de la Santé lança les « campagnes de collecte d’ossements » (jap. ikotsu shūshū jigyō). On peut découper ces campagnes en quatre périodes. Dans un premier temps, elles furent entreprises dans les zones sous contrôle américain, puis en Thaïlande, aux Philippines, en Indonésie, au fur et à mesure de la normalisation des relations diplomatiques. Moins de 12 000 corps furent retrouvés au cours de cette première phase qui se limita à vider les fosses communes et quelques cimetières. De 1967 à 1972, les recherches furent étendues à la Corée du Sud, aux îles Marshall et Gilbert, et les moyens engagés augmentèrent significativement, permettant la réalisation de fouilles sur les champs de bataille et autour des épaves. En l’espace de six ans, plus de 115 000 corps furent rapatriés. La troisième phase va de 1973 à 1975. Ce fut la période au cours de laquelle les recherches furent les plus efficaces. Tout en maintenant sa contribution à un niveau élevé, le gouvernement se coordonna avec les associations de familles de disparus. Près de 100 000 corps furent rapatriés en trois ans. Depuis 1976, le gouvernement a réduit ses crédits et se repose fortement sur le secteur associatif. Le seul effort important consenti dans les années récentes concerne les fouilles dans l’ex-URSS et en République de Mongolie, rendues possibles par la chute du système soviétique en 1991. Au cours de cette quatrième phase qui dure depuis trente-cinq ans, 87 000 cadavres ont été récupérés, soit un peu plus de 2 000 par an. Au total, ce sont donc quelque 310 000 dépouilles qui ont été rapportées au Japon depuis 1952, sur 1,5 million environ. Notons enfin que la Chine commence tout juste à accepter l’envoi de missions japonaises sur son sol. En revanche, en ce qui concerne la Corée du Nord, les discussions sont au point mort, Tōkyō n’ayant jamais reconnu le régime de Pyongyang. Cf. Kōseishō engo kyoku (éd.), Hikiage to engo : 30 nen no ayumi, Tōkyō, Kōseishō, 1977, p. 312-315 et 670 ; Chidorigafuchi senbotsusha boen, op. cit., p. 64. Pour les données récentes voir : http://www.mhlw.go.jp/bunya/engo/seido01/#jouhou (dernière consultation : septembre 2012).
649. Voir les éditoriaux du Mainichi et de l’Asahi : « Iōtō ikotsu shūshū : kuni no sekimu toshite suishin wo », Mainichi shinbun, 16 décembre 2010, p. 5, et « Ikotsu ga tou sengo », Asahi shinbun, 27 décembre 2010, p. 3.
650. Cf. Ima nani wo kataran. Heisei 21 nendo nenji katsudō hōkokusho, Tōkyō, JYMA Nihon seinen ikotsu shūshū dan, c. 2010, p. 12.
651. Kōseishō, « Kaigai senbotsusha no ikotsu shūshū jisshi yōryō ni tsuite », 6 juillet 1954, in Kōseishō engo kyoku (éd.), Hikiage to engo : 30 nen no ayumi, op. cit., p. 671.
652. Yamaori écrit : « Dans le cas du Japon, plutôt que d’avoir recours au schéma dualiste opposant l’esprit à la chair, une structure tripartite, tridimensionnelle “esprit, chair et os” est efficace, et peut-être nécessaire » (Yamaori Tetsuo, Wandering Spirits and Temporary Corpses, Kyōto, Nichibunken, 2004, p. 240).
653. Hitonari Tsuji, Le Bouddha blanc, trad. Corinne Atlan, Paris, Mercure de France, 1999, rééd. coll. « Folio », 2001, p. 262. Les plus célèbres bouddhas blancs se trouvent au temple Isshinji à Ōsaka.
654. Ima nani wo kataran. Heisei 21 nendo nenji katsudō hōkokusho, op. cit., p. 39-40.
655. Ibid., p. 133.
656. Ima nani wo kataran. Heisei 20 nendo nenji katsudō hōkokusho, op. cit. p. 113.
657. Ibid., p. 127.
658. La crémation s’est développée au Japon dans le cadre du bouddhisme. En revanche, le culte des ossements a une histoire plus complexe. On a longtemps pratiqué différentes formes de réinhumation ou de lavage d’ossements qui ont peu à voir avec le bouddhisme. Ces pratiques ont survécu dans certains endroits de l’archipel jusqu’au début du xxe siècle, notamment à Okinawa. Voir par exemple François Macé, La Mort et les funérailles dans le Japon ancien, Paris, POF, 1986, p. 232-234.
659. Le mot dabi est un terme bouddhique qui vient du pali jhāpeti (qui provoque le feu, qui brûle).
660. Le japonais, qui utilise beaucoup de spécifiques numéraux (quand en français on compte le bétail en « têtes », « tête » est l’équivalent d’un spécifique numéral), possède plusieurs possibilités pour compter les morts. Dans le vocabulaire courant, on utilise -tai (corps), voire -nin (homme). Dans le shintō, on parle de -hashira (colonne, pilier, divinité).
661. François Macé, « Le shintō désenchanteur », Cipango, n° hors série « Mutations de la conscience dans le Japon moderne », Paris, Publications Langues O’, 2002, p. 60.
662. Il existe dans la ville de Fuchū un sanctuaire dédié spécialement aux soldats de la métropole de Tōkyō.
663. Le SCAP recensait 148 sanctuaires de type militaire ; voir William P. Woodard, op. cit., p. 157-158.
664. On parle en japonais de shintōgata boseki.
665. Les criminels dits de rang B et C, au nombre de 1 054, furent enregistrés au Yasukuni en 1959. Les 14 criminels de guerre de rang A, à savoir les plus importants responsables de la guerre, furent enregistrés en 1978.
666. On trouvait régulièrement des armes dans les sanctuaires shintō avant la Seconde Guerre mondiale, notamment des canons rapportés des guerres de 1894-1895 contre la Chine et de 1904-1905 contre la Russie.
667. Cf. Murakami Shigeyoshi, op. cit., p. 206-207.
668. Yasukuni jinja hyakunen-shi : jireki nenpyō, Tōkyō, Yasukuni jinja, 1987, p. 518.
669. Une mère à Kudan (Kudan no haha, 1939), chanson écrite par Ishimatsu Shūji dont le premier interprète fut Shio Masaru. Kudan est le nom du quartier de Tōkyō où se trouve le Yasukuni.
670. Je suis venu te voir, père (Ai ni kimashita otōsan, 1958), chanson interprétée par Miyake Kōichi, texte de Nomura Toshio.
671. Ces chiffres indicatifs recoupent des observations de terrain, les données du rapport Kingendai no sensō ni kan suru kinenhi (op. cit.) et les données de différents sites Internet à tendance nationaliste comme Junkoku no ishibumi (http://www.asahi-net.or.jp/~un3k-mn).
672. La statue de Kannon (skt. Avalokiteśvara) a été réalisée d’après une œuvre de Yamazaki Chōun (1867-1954).
673. Le Kōonji est situé à Komatsuchō, dans le département d’Ehime, sur l’île de Shikoku.
674. Jizō est le nom japonais du bodhisattva Ksitigarbha.
675. Le Fudō rouge (Aka fudō) est une œuvre du xiie siècle qui est l’un des principaux modèles iconographiques du Roi de Science Fudō (skt. Ācala) au Japon. Il se trouve dans le Myōō-in du mont Kōya, où il a pour fonction de veiller sur les morts.
676. Voir Michael Lucken, « Le sort des statues et monuments commémoratifs durant l’occupation américaine », op. cit., p. 144-145. Sur l’image négative que cette statue possédait après guerre, voir le reportage « Wasurerareta gakudō tachi », NHKA, Nippon nyūsu (2), n° 7, 28 février 1946.
677. Voir « Tōkyō no dōzō (12/13) : Nikudan sanyūshi to Nitta Tōtarō », Tōkyō shinbun, 14 et 15 novembre 1959.
678. Plus largement, on sait que plusieurs sectes bouddhiques se sont fort bien accommodées du shintō d’État et des sanctuaires militaires. Voir sur ce point Takahashi Tetsuya, Yasukuni mondai, Tōkyō, Chikuma shobō, coll. « Chikuma shinsho », 2005, p. 139-148 (traduit en français par A. Nanta sous le titre Morts pour l’empereur : la question du Yasukuni, Les Belles Lettres, 2012).
679. Constitution du Japon, art. 20c et art. 89 ; cf. Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 375 et 383.
680. Voir l’arrêt de la Cour suprême de 1987 : « H05.02.16 Saikōsai daisanshō hanketsu : Minoo-shi chūkonhi soshō jiken », Minshū, vol. 47-3, p. 1687.
681. Voir Aichikenka eireisha, chūkonhi-tō chōsa hōkokusho, vol. 1 et 2, Aichiken gokoku jinja, 1992 et 1998 ; Shigakennai chūkonhi, ireihi-tō chōsa-shū : shūsen gojisshūnen kinen, Shigaken gokoku jinja, 1997 ; Chibaken no chūkonhi, Chiba, Chibaken gokoku jinja, 1998, etc.
682. En 2001, la cour de Matsuyama a jugé que le financement sur fonds publics d’une statue de Kannon, divinité dont on sait à quel point elle est associée à l’idée de paix, était anticonstitutionnel, et a obligé les responsables locaux à rembourser les sommes engagées. Les stèles ont donc tendance à être perçues comme des lieux de commémoration publique mis par l’État à la disposition des religions, tandis que les représentations figurées du bouddhisme incarneraient une vraie religiosité ; cf. « Shingū-mura Kannon-zō soshō », Hanrei taimuzu, n° 1058, Tōkyō, 1er juillet 2001, p. 290-302.
Chapitre XI Du monument au musée : le difficile chemin de l’apaisement
683. Hachiya Michihiko (1903-1980), médecin et directeur de clinique, rédige fin 1945 un journal intitulé Hiroshima nikki (Asahi shinbunsha, 1955), traduit en français sous le titre Le Journal d’Hiroshima : 6 août-30 septembre 1945 (Albin Michel, 1956). Nagai Takashi (1908-1951), médecin radiologue, écrit en 1946 Nagasaki no kane, traduit et adapté en français sous le titre Cloches de Nagasaki (Casterman, 1953). Hara Tamiki (1905-1951), romancier, écrit en 1946 Natsu no hana : shōsetsushū (Nōgaku shorin, 1949), traduit en français sous le titre Fleurs d’été : récits (Dagorno, 1995) ; SSBZ, vol. 13, p. 1-199 et 239-253.
684. John Hersey, Hiroshima, New York, Alfred A. Knopf, 1946 ; traduit en français sous le titre Hiroshima, Paris, 10/18, 2005 (1946), p. 11.
685. Toyoshima Yoshio, « Hiroshima no koe », Toyoshima Yoshio chosakushū, vol. 6, op. cit., p. 419-420.
686. Nakamura Satoshi et al., Hiroshima tokuhō (7 août 1945), août 1980 ; cf. Hiroshima wa dō kiroku sareta ka, op. cit., p. 314-323.
687. Kobayashi Yoshinori, Sensōron, Tōkyō, Gentōsha, 1998, p. 334-337 (« Les scientifiques juifs qui avaient fui l’Allemagne avaient en tête qu’il fallait que l’Amérique développe la bombe atomique avant les nazis […], pourtant, finalement, il n’a jamais été question que l’Allemagne serve de cible au lancement d’une bombe atomique. Dès le départ, la cible était le Japon ! Avant tout il fallait vérifier son efficacité, et pour cela mener l’expérience sur des Jaunes : comme ils sont pareils à des singes, ça ne heurte pas la conscience ! »).
688. Lisa Yoneyama, Hiroshima Traces. Time, space, and the dialectics of Memory, Berkeley, University of California Press, 1999, p. 3.
689. D’après Maya Morioka Todeschini, « Hiroshima au présent », in Hiroshima 50 ans, Paris, Éditions Autrement, 1995, p. 35.
690. Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 2, op. cit., p. 171.
691. Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 5, op. cit., p. 159.
692. Maya Morioka Todeschini, « Hiroshima au présent », op. cit., p. 28.
693. Sur la vie des survivants après 1945, voir en priorité le livre de Robert J. Lifton, Death in Life: survivors of Hiroshima, University of North Carolina Press, 1991 (1968), 597 p.
694. RERF (éd.), A Brief Description, op. cit., p. 44.
695. Ibid., p. 44-45 et 58.
696. Ibid., p. 11 et 44.
697. « New Mexico’s Atomic Bomb Crater », Life, 24 septembre 1945, p. 27.
698. Ibid.
699. Komine Hidetaka, Jīchan sono ashi dongen shita to : aru hibakusha no sengoshi, Ōsaka, Shinpū shobō, 1997, p. 56.
700. Témoignage disponible en ligne sur la banque de données du musée mémorial de la Paix de Hiroshima (http:// pcf.city.hiroshima.jp ; enregistrement n° VS00965).
701. Ibuse Masuji, Kuroi ame, Tōkyō, Shinchōsha, 1965, 330 p. ; traduit en français par Takeko Tamura et Colette Yugué sous le titre Pluie noire, Paris, Gallimard, 1972, 307 p.
702. Loi n° 41-1954 sur le traitement médical des victimes des bombes atomiques (Genshi bakudan higaisha no iryō-tō ni kan suru hōritsu).
703. Sasaki Sadako (1943-1955). Voir Eleanor Coerr, Les Mille Oiseaux de Sadako, traduit de l’anglais par F. Fraisse, Toulouse, Milan, 2011, 79 p.
704. D’après Hiroshima genbaku sensai shi, vol. 1, op. cit., p. 240.
705. Cf. Chūgoku shinbunsha (éd.), Nenpyō Hiroshima 40 nen no kiroku, Hiroshima, Chūgoku shinbunsha, 1986, p. 55.
706. Kusunose Tsunei (1899-1988), haut fonctionnaire et homme politique. Nommé préfet en 1945, son poste fut soumis au suffrage des citoyens à partir de 1947 en vertu des nouvelles dispositions de la loi. Il se présenta sur une liste de droite et l’emporta face à Nakai Masakazu. En 1950, il fut élu à la Diète sous les couleurs du Jiyūtō, le parti de Yoshida Shigeru.
707. Kōra Tomiko (1896-1993), universitaire et femme politique. Après un doctorat de psychologie à l’université Johns Hopkins, elle devient professeur à l’Université des jeunes filles du Japon. Pendant la guerre, elle s’investit activement dans l’Association de soutien au Trône. Après-guerre, elle est élue à la Chambre des conseillers en 1947 sous l’étiquette du Parti démocrate (Minshu-tō) et milite pour le rapatriement des Japonais prisonniers en URSS.
708. Cf. Chūgoku shinbunsha (éd.), Nenpyō Hiroshima 40 nen no kiroku, op. cit., p. 237.
709. Cf. Ueda Kazuhiro et al. (éd.), Iwanami kōza : Toshi no saisei wo kangaeru, vol. 1, Tōkyō, Iwanami shoten, 2005, p. 83. En français, voir la thèse de Benoît Jacquet, Les Principes de monumentalité dans l’architecture moderne. Analyse du discours architectural dans les premières œuvres de Tange Kenzō (1936-1962), université Paris 8, 2007, p. 467-468.
710. Sur la construction du mémorial, voir Benoît Jacquet, op. cit., p. 464-476.
711. Inoue Shōichi, op. cit., p. 274.
712. Thomas Philip Terry, Terry’s Guide to the Japanese Empire, Boston/New York, Houghton Mifflin, 1920, p. 131.
713. Ibid., p. 137, 140, 148, 154-160, 168, 183, 198, 200, 217.
714. John Dower, « The Bombed: Hiroshimas and Nagasakis in Japanese Memory », in Michael J. Hogan (éd.), Hiroshima in History and Memory, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, p. 123.
715. Benoît Jacquet, op. cit., p. 470.
716. Cf. Tange Kenzō, « Hiroshima keikaku 1946-1953 : toku ni sono heiwa kaikan no kenchiku keika », Shinkenchiku, Tōkyō, janvier 1954, p. 7.
717. Ian L. McQueen, Japan. A Travel Survival Kit, Victoria, Lonely Planet, 1989, p. 518.
718. Pour des informations biographiques complémentaires sur Kitamura Seibō, voir Michael Lucken, « La Statue pour la Paix de Nagasaki », dans Michael Lucken et al., Le Japon après la guerre, op. cit., p. 226-232.
719. Voir « Kaigun hikō yobi gakusei no zō kansei », Asahi shinbun, Tōkyō, 27 mai 1976.
720. Cf. http://www1.city.nagasaki.nagasaki.jp/peace/japanese/appeal/history/1949. html (dernière consultation : septembre 2012).
721. Kitamura Seibō, Hyakusai no katatsumuri, Tōkyō, Nihon keizai shinbun-sha, 1983, p. 147.
722. Ibid., p. 151.
723. Ibid., p. 148.
724. Ibid., p. 149.
725. Ce réceptacle funéraire se trouve dans la maison d’enfance de Kitamura Seibō, à côté de Shimabara, aujourd’hui transformée en musée (Seibō kinenkan).
726. René Guénon, Le Symbolisme de la croix, Paris, Éditions Véga, 1984, p. 70.
727. Cf. Lisa Yoneyama, Hiroshima Traces: Time, Space, and the Dialectics of Memory, op. cit., p. 20.
728. L’article 1 des statuts du Centre d’exposition et de documentation en faveur de la paix (Heiwa kinen tenji shiryōkan) précise que l’objectif est d’« approfondir la connaissance parmi les citoyens des souffrances endurées par tous ceux qu’on appelle les oubliés de l’après-guerre (laissés-pour-compte, internés de force après la fin de la guerre, rapatriés) ». Voir panneaux sur place ou sur le site officiel du gouvernement : Tokubetsu kikin jigyō suishin-shitsu, « Heiwa kinen tenji shiryōkan ni tsuite », www.kantei.go.jp/jp/singi/tuitou, 1er févr. 2002, p. 1 (dernière consultation : septembre 2012).
729. Cf. Tsuitō, heiwa kinen no tame no kinenhi-tō shisetsu no arikata wo kangaeru kondankai, « Hōkokusho », op. cit., p. 9.
730. Ibid., p. 4.
731. Voir Antoine Prost, « Les monuments aux morts. Culte républicain ? Culte civique ? Culte patriotique ? », in Pierre Nora (dir.), Les Lieux de mémoire, tome 1, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997, p. 199.
732. L’expression « devoir de mémoire » n’a pas d’équivalent en japonais. On trouve parfois une traduction littérale, kioku no gimu, mais elle n’est pas passée dans le langage courant. On rappellera par la même occasion qu’elle n’existe pas davantage en anglais.
733. L’idée selon laquelle la culture japonaise serait une culture des « âmes vengeresses » a été remise au goût du jour dans les années 1990. Elle sert naturellement les intérêts de ceux qui militent pour le maintien en l’état du système commémoratif, avec le Yasukuni jinja pour centre. Voir par exemple : Izawa Motohiko, Nihon-shi sai-kentō : rekishi taidan-shū, vol. 1, Tōkyō, Sekai bunka-sha, 1995. Voir chap. 1, « C’est la croyance en les âmes vengeresses qui nous rappelle les vérités de l’histoire » (Onryō shinkō ga rekishi no shinjitsu wo ukabiagaraseru), et chap. 5, « La religion des Japonais est celle des âmes vengeresses » (Nihonjin no shūkyō wa onryō shūkyō de aru).
734. Le Pavillon de Kannon pour l’essor de l’Asie (Kōa Kannon dō) fut édifié sur les ordres de Matsui Iwane en 1938-1939, afin d’y prier pour les âmes des victimes japonaises et chinoises du conflit ; voir Michael Lucken, « Autour de quelques os : la mémorialisation des criminels de guerre de catégorie A », Cipango, n° 15, Publications des Langues O’, 2007, p. 104-107.
735. Plus d’une quinzaine de recueils de lettres et autres textes d’anciens dirigeants inculpés furent publiés entre avril 1952 et fin 1953, parmi lesquels : Shi shite sokoku ni ikin : yon senpan shikeishū no isho, Tōkyō, Sōju-sha, 1952 ; Asu no asa no ‘kuji’ : Daitōa sensō de sensō hanzaisha toshite shokei sareta hitobito no isho-shū, Tōkyō, Nihon shūhō-sha, 1952 ; Okada Tasuku, Sugamo no jūsan kaidan : senpan shokeisha no kiroku, Tōkyō, Atō shobō, 1952 ; Ware shinu beshi ya : BC-kyū senpansha no kiroku, Tōkyō, Atō shobō, 1952 ; Sokoku e no isho : senpan shikeishū no shuki, Tōkyō, Mainichi shinbun-sha, 1952 ; Are kara shichinen : gakuto senpan no gokuchū kara no tegami, Tōkyō, Kōbunsha, 1953 ; Seiki no isho, Tōkyō, Sugamo isho hensankai kankō jimusho, 1953.
736. Cette statue fut commanditée par l’Association pour la compilation des lettres des victimes de Sugamo (Sugamo isho hensankai), dont le recueil, mentionné ci-dessus, Seiki no isho (Les testaments du siècle), fut un important succès (cf. « Tōkyō no dōzō [16] : Senpan no Ai no zō to Yokoe Yoshizumi », Tōkyō shinbun, 19 novembre 1959). Cette statue a été retirée en 2009 dans le cadre des travaux d’aménagement du parvis de la gare.
737. Sur la construction du monument, voir Miura Shigeo, Mikawa-wan kokutei kōen Sangane-san to junkoku nanashi no haka, Gamagōri, Junkoku nanashi byō hōsankai, 1966. Voir aussi Katō Nobuyuki, « Senpan no bohi wo sasaeru hitobito : Kōa Kannon – Junkoku nanashi no hi wo megutte », Shūkyō kenkyū, Nihon shūkyō gakkai, mars 2007, p. 159-160.
738. La stèle expliquant sur place l’origine et la destination du monument précise que le lieu choisi correspond au « centre du Japon » (Nihon no chūshinchi).
739. La découverte en 2006 des carnets de Tomita Tomohiko (1944-2003), ancien secrétaire de l’Agence impériale, a confirmé le mécontentement de Hirohito suite à la décision d’inclure les criminels de guerre de rang A au Yasukuni. À la date du 28 avril 1988, y est en effet consignée la remarque suivante, attribuée à l’empereur : « Alors que Tsukuba [Fujimaro, ancien supérieur du Yasukuni entre 1946 et 1978] a agi, m’a-t-on dit, avec discernement, qu’est-ce qui a pris au fils Matsudaira, qui est le supérieur actuel, d’inclure [au sein du Yasukuni] les [criminels de] rang A – et par-dessus le marché même Matsuoka [Yōsuke] et Shiratori [Toshio] ? Alors que Matsudaira [Yoshitami, qui fut le dernier ministre de la Maison impériale] était sans conteste un vif partisan de la paix, je crois que son fils n’a pas compris la pensée de son père. C’est pourquoi depuis je ne vais plus en visite [au sanctuaire]. C’est mon cœur qui a parlé. » Cf. « Shōwa tennō, A-kyū senpan Yasukuni gōshi ni fukaikan », Nihon Keizai shinbun, Tōkyō, 20 juillet 2006, p. 1.
740. Cf. Wakasa Kazutomo, Nihonjin ga shitte wa naranai rekishi, vol. 3, Tōkyō, Shuchōsha, 2009, p. 21-22.
741. Cf. Michael Lucken, « Autour de quelques os : la mémorialisation des criminels de guerre de catégorie A », op. cit., p. 112, 116.
742. Cf. Takahashi Tetsuya, Yasukuni mondai, op. cit., p. 73-74.
743. Le 12 décembre 1971, un attentat à l’explosif fut perpétré par les membres du futur Front armé antijaponais de l’Asie orientale (Higashi-Ajia hannichi busō sensen) à l’encontre du Pavillon de Kannon pour l’essor de l’Asie, à Atami. Toutefois, ce mouvement étant encore inconnu (la dénomination même du Front armé ne fut décidée qu’en février 1972), l’affaire fit relativement peu de bruit. Finalement, il semblerait même qu’elle ait surtout contribué, du fait de l’indignation soulevée, à normaliser l’existence du lieu.
744. Pierre Lavelle, « La Société pour la rédaction de nouveaux manuels d’histoire. Renouveau ou déclin du nationalisme ? », Cipango, n° 10, 2003, p. 23.
745. Tanaka Masaaki, « Kōa Kannon kaiki 60-nen », Kōa Kannon kaihō, n° 12, 18 octobre 2000.
746. Makime Manabu, Purinsesu Toyotomi, Tōkyō, Bungei shunjū, 2009 ; adapté au cinéma par Suzuki Masayuki (2011).
747. La Ligue nationale des villes sinistrées, fondée en 1947, annonça en 1952 la construction à Himeji d’une grande tour commémorative. La Tour aux âmes des victimes des bombardements aériens sur les villes du pays pendant la guerre du Pacifique (Taiheiyōsen zenkoku sensai toshi kūshū giseisha ireitō) fut inaugurée en 1956 sur les hauteurs du parc central de Tegarayama. Dans la crypte sont conservées quelques reliques. Le monument est entouré de dalles sur lesquelles sont inscrits, pour chacune des 113 villes associées au projet, le jour du premier bombardement, le nombre des morts ainsi que celui des sinistrés. Au total, sont répertoriés 504 734 morts et 9 551 006 sinistrés. Sur la construction du monument, voir Sensai fukkō to zenkoku sensai toshi renmei no ayumi, Himeji, Zenkoku sensai toshi renmei, 1962.
748. Un projet de loi visant à faire indemniser par l’État les victimes civiles des bombardements (Senji saigai engo hōan) a été déposé à la Diète en 1973. Il fut discuté quatorze fois jusqu’en 1989, date à laquelle il fut retiré sans avoir été adopté.
749. Outre les ouvrages précités sur les bombardements de Tōkyō, Hiroshima et Nagasaki, voir, entre autres : Kōchi-shi sensai fukkō shi, Kōchi, Kōchi-shi, 1969 ; Kawasaki kūshū sensai no kiroku, Kawasaki, Kawasaki-shi, 1974 ; Yokohama no kūshū to sensai : henshū kiroku, Yokohama, Yokohama-shi, 1977 ; Sendai-shi sensai fukkō shi, Sendai, Sendai-shi kaihatsu-kyoku, 1981 ; Kagoshima-shi sensai fukkō shi, Kagoshima, Kagoshima-shi, 1982 ; Kumamoto-shi sensai fukkō shi, Kumamoto, Kumamoto-shi, 1985.
750. Le Centre international d’Ōsaka pour la paix (Ōsaka kokusai heiwa sentā) a ouvert en 1991, le musée de la Paix de Kawasaki (Kawasaki-shi heiwa-kan) et le musée pour la Paix dans le monde de l’université de Ritsumeikan (Ritsumeikan daigaku kokusai heiwa myūjiamu), en 1992, le Centre de documentation pour la paix du département de Saitama (Saitama-ken heiwa shiryōkan), en 1993, le Centre de documentation municipal de Sakai pour la paix et les droits de l’homme (Sakai shiritsu heiwa to jinken shiryōkan), en 1994, le Centre de documentation pour la paix de Himeji (Himeji heiwa shiryōkan), en 1996, le Mémorial national de l’ère Shōwa (Shōwa-kan), en 1999…
751. Yamane Kazuyo, op. cit., p. 6.
752. Philip Seaton, op. cit., p. 176.
753. Ibid., p. 180-185.
754. Sur Nankin, le panneau précise : « Le grand massacre de Nankin. L’armée japonaise, qui avait été confrontée à de violents combats à Shanghai, pénétra dans la cité de Nankin le 13 décembre 1937, où elle tua un nombre immense de Chinois. Il y eut des fusillades, des enterrements vivants, des tortures, des décapitations, des noyades… On dit que le nombre de civils et de prisonniers tués en l’espace de quelques semaines fut de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers. Ces événements ont été largement médiatisés à travers le monde sous le nom d’“atrocités de Nankin”, mais le peuple japonais n’en a pas été informé avant la fin de la guerre » (Ōsaka kokusai heiwa sentā, octobre 2011).
755. Cf. Yamane Kazuyo, « Heiwa hakubutsukan, heiwa hakubutsukan kensetsu undō no genjō to kadai », Ritsumeikan heiwa kenkyū, n° 4, Kyōto, Ritsumeikan daigaku kokusai heiwa myūjiamu, 2003, p. 6.
756. Philippe Boulanger, La France devant la conscription : géographie historique d’une institution républicaine, 1914-1922, Paris, Economica, 2001, p. 240-252.
757. http://www.tripadvisor.jp/pages/MuseumArtmuseum.html (dernière consultation : septembre 2012).
758. Ogawa Hitomi, Sendai Shōichirō, « Hiroshima kinen kōen no keikan keisei », Nihon kenchiku gakkai Kinki shibu kenkyū hōkokusho, n° 48, mai 2008, p. 417-420.
759. Les visiteurs étrangers ne sont pas autorisés dans le port de Lüshun, sauf autorisation spéciale. Des délégations japonaises s’y rendent parfois pour rendre hommage aux morts des guerres de 1894-1895 et 1904-1905.
760. Cf. Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan sōgō annai, Itoman, Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan, 2001, p. 2.
761. Cf. Lori Watt, When Empire Comes Home: repatriation and reintegration in Postwar Japan, Cambridge, Harvard University Asia Center, 2009, p. 193-194.
762. Sur l’évolution du statut juridique de l’occupation américaine des Ryūkyū, voir en français Pierre-Michel Eisemann, « Le statut juridique d’Okinawa : de la souveraineté résiduelle à la restitution au Japon », Annuaire français de droit international, n° 17, 1971, p. 255-278.
763. Nombre établi d’après les données fournies dans Okinawa no ireitō hi, Naha, Okinawa-ken seikatsu fukushi-bu engo-ka, 1998, p. 163-188.
764. Cité dans Kanda Kōji, « Okinawa imēji no hen.yō to kankō no kankeisei », Kankōgaku, n° 4, Wakayama daigaku, 2010, p. 26.
765. Ibid., p. 31.
766. Ibid., p. 27.
767. Cf. Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan nenpō, n° 8, Itoman, Okinawa-ken heiwa kinen shiryōkan, 2008, p. 45.
768. Dans son édition de 1998, le guide Kagoshima-ken no rekishi sanpo (Promenades historiques dans le département de Kagoshima, Yamakawa shuppansha, 1998) mentionne le musée, mais ne propose pas d’entrée à son nom dans l’index.
769. Kike Wadatsumi no koe : Nihon senbotsu gakusei no shuki (Ces voix qui nous viennent de la mer : les écrits des étudiants japonais morts à la guerre), Tōkyō, Tōdai kyōdō kumiai shuppanbu, 1949. Sur les lettres des kamikazes, voir chap. 4 ; Kumo nagaruru hate ni : senbotsu hikō yobi gakusei no shuki (Au bout du long nuage : les écrits des élèves pilotes morts à la guerre), Tōkyō, Nihon shuppan kyōdō kabushiki gaisha, 1952. Sur ces ouvrages, voir Hosaka Masayasu, Kike Wadatsumi no koe no sengoshi, Tōkyō, Bungei shunjū, 1999 ; Franziska Seraphim, op. cit., p. 135-158.
770. Ian Buruma, The Wages of Guilt, London, Jonathan Cape, 1994, p. 227.
771. « Itatsu jīchan ni kiite miyō », juillet 2002, http://www.itatsutadamasa.jp/ int/int_itatsu.html (dernière consultation : septembre 2012).
Conclusion
772. Cf. « Yume seisaku nisshi », 1990 ; TKA, vol. 4, p. 795.
773. Voir Jean-Marie Bouissou (éd.), L’Envers du consensus : les conflits et leur gestion dans le Japon contemporain, Paris, Presses de Sciences Po, 1997, p. 214.
774. Cf. Kamata Satoshi, Nihon no genpatsu chitai, Tōkyō, Ushio shuppansha, 1982. Réédité en 2011 dans une version augmentée sous le titre Nihon no genpatsu kiken chitai (Seishisha).
775. Arnaud Nanta, « Pour réintégrer le Japon au sein de l’histoire mondiale : histoire de la colonisation et guerres de mémoire », Cipango, n° 15, Paris, Publications Langues O’, 2008, p. 63.
776. Voir la polémique qui a suivi l’attribution du prix Augustin Thierry au livre de Jean-Louis Margolin, L’Armée de l’empereur (Armand Colin, 2007), notamment : Arnaud Nanta, « Le succès de L’Armée de l’empereur : un symptôme », Cipango, n° 15, Paris, Publications Langues O’, 2008, p. 27-30.
777. « Ce tremblement de terre, le tsunami et ce qui se passe à la centrale nucléaire constituent la crise la plus sévère que le Japon ait connue depuis les soixante-cinq ans qui se sont écoulés depuis la guerre. » Kan Naoto, déclaration du 13 mars 2011. Texte intégral consultable en ligne sur le site des services du Premier ministre (www.kantei.go.jp).