{1} John V. Tolan, Les Sarrasins. L'islam dans l'imagination européenne au Moyen Âge, Flammarion, Paris, 2003, p. 18.
{2} A.M. Delcambre, « Le prophète de l'islam prisonnier de deux légendes », in Enquêtes sur l'islam, Desclée de Brouwer, Paris, 2004.
{3} Jacqueline Chabbi, Le Seigneur des tribus, CNRS Éditions, Paris, 2010, pp. 93 et 121.
{4} Alfred-Louis de Prémare, Les fondations de l'islam, Seuil, Paris, 2002, p. 30.
{5} J'en veux pour preuve la récente poursuite judiciaire pour blasphème dont j'ai fait l'objet en Turquie – État pourtant laïque – suite à la publication de mon roman Les filles d'Allah (Seuil, Paris, 2009).
{6} Cité par J.V. Tolan in Les Sarrasins, Flammarion, Paris, 2003, p. 93.
{7} Cité par A. M. Delcambre in Enquêtes sur l'islam, pp. 22-23.
{8} « Les analystes arabes renseignent abondamment sur les expéditions lancées par Mahomet : ils ne veulent y voir que la guerre sainte contre les ennemis d'Allah, même quand ce sont de simples razzias pour le butin. Ces expéditions, qui paraissent être des opérations de pur brigandage, sont si bien dans la tradition des Arabes préislamiques, qu'elles ont pour principale conséquence de hausser le prestige du Prophète et d'inciter à traiter avec lui » in Mahomet, Maurice Gaudefroy-Demombynes, Albin Michel, Paris 1957, p. 117. Quant à l'assassinat de Ka'b bin Ashraf mentionné dans beaucoup de biographies de Mahomet, on peut lire ces lignes dans l'ouvrage de Roger Caratini : « Il ne pouvait pas ordonner de mettre à mort le poète : le Coran le lui interdisait et ne permettait de combattre que si l'on était agressé ; mais il lui était possible de souhaiter la mort de son adversaire, ce qu'il fit un jour du mois de rabi'l, alors qu'il était parmi ses compagnons. “Qui me débarrassera de ce fils d'Ashraf ?”, s'écria-t-il ; un Ansar dit : “Je ferai cela pour toi, ô Apôtre de Dieu, je le tuerai.” Mahomet répondit : “Fais-le, si tu peux.” (...) Le premier meurtre politique de l'histoire de l'islam était accompli. » in Mahomet. Vie du prophète, Archipel, Paris 2002, pp. 479-481.
{9} Cité par Richard Fletcher in La croix et le croissant, Seuil, Points, Paris, 2010, p. 28.
{10} Cité par J.V. Tolan, op. cit., p. 134.
{11} Ibid., p. 143.
{12} Ibid., p. 201-202.
{13} Ibid., p. 163.
{14} Ibid., p. 175.
{15} Ibid., p. 179.
{16} Cité par Philippe Sénac in L'Image de l'autre. Histoire de l'Occident médiéval face à l'islam, Flammarion, Paris, 1983, p. 79.
{17} J.V. Tolan, op. cit., p. 184.
{18} Cité par Alain de Libera, « Comment l'Europe a découvert l'islam » in Connaissance de l'islam, Syros-Alternatives, Paris, 1992, p. 44.
{19} Pays d'islam et monde latin, Ph. Gourdin, G. Martinez-Gros (dir.), Atlande, Paris, 2001, p. 197.
{20} Récits français de la vie du Prophète, réunis par Philippe J. Salazar, Klincksieck, Paris, 2005, pp. 64-65.
{21} Cité par Norman Daniel in Islam et Occident, Cerf, Paris, 1993, p. 367.
{22} Le Livre de l'échelle de Mahomet, Le Livre de poche, Paris, 1991.
{23} Ibid., p. 237.
{24} Cf. Y.G. Lepage (éd.), Le Roman de Mahomet d'Alexandre du Pont, Peeters, Louvain, 1996, p. 47.
{25} Edward W. Saïd, L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, Seuil, Paris, 2005, p. 85.
{26} Dante, La Divine Comédie. L'Enfer, Flammarion, Paris, 1985, pp. 255-257.
{27} Heather Coffey, « Encoventing the Body of Muhammad » in Constructing The Image of Muhammed in Europe, De Gruyter, Berlin/Boston, 2013, pp. 70-73.
{28} Edward W. Saïd, op. cit., p. 87.
{29} François Boespflug, Le Prophète de l'Islam en images, Bayard, Paris 2013, p. 12.
{30} Heather Coffey, op. cit., pp. 43-45.
{31} Hichem Djaït, L'Europe et l'Islam, Seuil, Paris, 1987, p. 18.
{32} Cité par Norman Daniel in Islam et Occident, Cerf, Paris, 1993, p. 52.
{33} Ibid., p. 52.
{34} Ibid., p. 115.
{35} Le roman de Mahomet d'Alexandre du Pont, présenté par Yvan G. Lepage, Peeters, Louvain, 1996, p. 73.
{36} Ibid., p. 71.
{37} Ibid., p. 77.
{38} Ibid., p. 77.
{39} Ibid., p. 107.
{40} Ibid., p. 109.
{41} Ibid., p. 127.
{42} Ibid., p. 137.
{43} Ibid., p. 153.
{44} Ibid., p. 159.
{45} Norman Daniel, op. cit., p. 317.
{46} Devant le tollé général des autorités ecclésiastiques, Voltaire se verra contraint de retirer la pièce après la troisième représentation. Elle sera de nouveau mise en scène le 30 septembre 1751 et connaîtra un grand succès.
{47} La pièce qui devait être mise en scène par Loïc Loichemol dans la résidence même de Voltaire à Ferney fut interdite sur l'initiative des frères Ramadan, les petits-fils du fondateur des Frères musulmans, l'Égyptien Hassan-al Banna.
{48} Cité par Jean Goldzink (éd.) in Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète de Voltaire, G. Flammarion, Paris, 2004, p. 135.
{49} Cité par Raymond Trousson, Voltaire, Tallandier, Paris, 2008, p. 236-237.
{50} Djavâd Hadidi, Voltaire et l'islam, Publications Orientalistes de France, Paris, 1974, p. 41.
{51} Voltaire, Dictionnaire Philosophique, G. Flammarion, Paris, 1964, p. 41.
{52} Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète, Mille et une nuits, Paris, 2006, p. 83.
{53} Voltaire, Textes sur l'Orient (éd. J. P. Jackson), Coda, Paris, 2005, p. 67.
{54} Ibid., p. 67.
{55} Ibid., p. 67.
{56} Voltaire, Dictionnaire Philosophique, Garnier Flammarion, Paris, 1964, p. 190.
{57} Ibid., p. 190.
{58} Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète, op. cit., p. 83.
{59} Voltaire, Essai sur les mœurs, T.I, Bordas, Paris, 1990, p. 256.
{60} Voltaire, Textes sur l'Orient, op. cit., p. 156.
{61} Essai sur les mœurs T. I, op. cit., p. 256.
{62} Textes sur l'Orient, op. cit., p. 156.
{63} Essai sur les mœurs T. I, op. cit., p. 257.
{64} Ibid., p. 256.
{65} Ibid., p. 259.
{66} Voltaire, Textes sur l'Orient, op. cit., p. 228.
{67} Ibid., p. 271.
{68} Ibid., p. 8.
{69} Ibid., p. 9.
{70} Ibid., p. 8.
{71} Ibid., p. 9.
{72} Ibid., p. 12.
{73} « De quelque façon que nous voulions donner du courage, nous vivons tous en islam », « Il nous faut persister en islam », « Tôt ou tard, nous devons professer un islam raisonnable », « C'est dans l'islam que je trouve le mieux exprimées mes propres idées » ou encore « Nous vivons et mourons tous en islam », lettres de Goethe citées par G. H. Bousquet dans « Goethe et l'islam », Studia Islamica no 33, 1971, p. 151.
{74} Katharina Mommsen, Goethe und der Islam, Insel, Frankfurt am Main, 2001, traduit en turc : Goethe ve Islam, Ötüken, Istanbul, 2012. C'est nous qui traduisons en français.
{75} Goethe, Poésie et vérité, souvenirs de ma vie, Aubier, Paris, 1941.
{76} Goethe, Œuvre Poétique, Gallimard, coll. Pléiade, Paris, 1988, pp. 183-188. Dans une note rédigée pour un autre volume de la prestigieuse collection de la Pléiade (Anthologie bilingue de la poésie allemande, Gallimard, Paris, 1993), Jean-Pierre Lefebvre écrit ceci : « Ce poème de l'hiver 1772-73 paraît d'abord en 1774 dans le Göttinger Musenalmanach où il était encore disposé sous sa forme primitive de dialogue entre Fatima, la femme de Mahomet et Ali son beau-père et prosélyte » (p.1503). Faut-il rappeler à M. Lefebvre que Fatima n'est pas la femme mais la fille du Prophète et Ali n'est pas son beau-père mais son cousin et gendre, c'est-à-dire le mari de Fatima. Cette erreur qu'il faut rapidement corriger montre à quel point les spécialistes de Goethe ignorent l'histoire de l'islam et la biographie de son prophète, ce qui n'était pas le cas de Goethe. Celui-ci s'était donné la peine de lire les biographies de Mahomet disponibles en son temps, notamment La vie de Mahomet de Jean Gagnier, et le Coran (cf. Goethe ve Islam, op. cit., p. 41).
{77} Katharina Mommsen se plaint de n'avoir rencontré nulle part ce poème dans l'édition allemande de l'œuvre poétique de Goethe alors qu'il se trouve bel et bien dans l'édition française (cf. Katharina Mommsen, op. cit., p. 51 et Goethe, op. cit., p. 183).
{78} Goethe, Poésie et Vérité, souvenirs de ma vie, Aubier, Paris, 1941.
{79} Al-sîra, Mahmoud Hussein, Grasset, Tome 1, Paris, 2005, pp. 206-207.
{80} Cf. notice de J.P. Lefebvre in Anthologie bilingue de la poésie allemande, op. cit., p. 1503. A propos de ce poème (troisième acte), « il n'est pas question explicitement du prophète de l'islam » écrit Lefebvre, pourtant Ali et Fatima parlent bel et bien de Mahomet même si le nom de ce dernier n'est pas mentionné.
{81} Goethe, Conversations avec Eckermann, op. cit.
{82} Cf. Franco Bernard, « Ambivalences du classicisme : Mahomet, de Voltaire à Goethe », in Études Germaniques, mars 2006, no 243, pp. 367-380.
{83} Cité par G. H. Bousquet, op. cit., p. 159.
{84} Cité par Claude David in « Préface », Goethe, Le Divan, Gallimard, 1984, p. 9.
{85} Claude David, op. cit., p. 9.
{86} Goethe, Le Divan, op. cit., p. 36.
{87} A. M. Baranoswki in Jean-Louis Bandet (dir.), West-Östlicher Divan, Temps, Nantes, 2003, p. 39.
{88} Julia Kristeva, Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969, p. 113.
{89} Goethe aurait vu ces deux versets en guise d'introduction dans le livre de l'orientaliste viennois Hammer-Purgstall, Les Trésors d'Orient.
{90} Goethe, Le Divan, op. cit., p. 31.
{91} Ibid., p. 46-47.
{92} Citons à titre d'exemple cette phrase : « Tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet » ou encore celle-ci à propos des Turcs : « ce peuple détruit tout ; c'est un véritable fléau », Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, édition de J.-C. Berchet, Gallimard-Folio, Paris, 2005, p. 250.
{93} Lamartine, Voyage en Orient, édition de S. Basch, Gallimard-Folio, Paris, 2011, p. 47.
{94} Cité par C. Grossir in L'islam des Romantiques I, Maisonneuve et Larose, Paris, 1984, p. 117.
{95} Cité par A. Takahashi in L'islam selon Vigny.
{96} Chateaubriand, op. cit., p. 908.
{97} Lamartine, La Vie de Mahomet, L'Harmattan, Paris, 2005, p. 62.
{98} Ibid., p. 56.
{99} Ibid., p. 58.
{100} Ibid., p. 73.
{101} Ibid., p. 209.
{102} Ibid., pp. 104-105.
{103} Ibid., pp. 112-113.
{104} Ibid., p. 125.
{105} Ibid., p. 126.
{106} Ibid., p. 210.
{107} Victor Hugo, Les Orientales, Gallimard-Folio, Paris, 1966, p. 101.
{108} Edward W. Saïd, op. cit., p. 15.
{109} Victor Hugo, Les Orientales, op. cit., p. 22.
{110} Ibid., p. 23.
{111} Victor Hugo, La Légende des siècles, Gallimard, Pléiade, 1950, p. 3.
{112} Ibid., p. 21.
{113} Aragon, Avez-vous lu Victor Hugo ?, Messidor/Temps Actuels, Paris, 1985, Orléans, 1997, p. 187.
{114} La Légende des siècles, op. cit., p. 127.
{115} Ibid., p. 127.
{116} Lamartine dépeint le portrait de Mahomet en homme pauvre et modeste : « Ses vêtements étaient ceux du pauvre : les grossières étoffes de laine de mouton, les ceintures de cordes tressées de poil de chameau ; il rejetait, comme un luxe et comme un orgueil, les turbans de coton blanc des Indes portés par ses guerriers. Il vivait de dattes et du lait de ses brebis, qu'il ne dédaignait pas de traire lui-même (...) assis à terre, sur une natte de paille, il raccommodait lui-même ses sandales et cousait ses vêtements usés. », in La Vie de Mahomet, op. cit., p. 205.
{117} La Légende des siècles, op. cit., p. 128.
{118} Ibid., p. 129.
{119} Ibid., p. 130
{120} Ibid., p. 131.
{121} Ibid., p. 291.
{122} Ibid., p. 955.
{123} Pierre Laforgue, Victor Hugo et la Légende des siècles, Paradigme, Orléans, 1997, p. 133.
{124} Repris dans Ernest Renan, Études d'histoire religieuse, Gallimard, Paris, 1992, pp. 176-190.
{125} Ibid., p. 176.
{126} Olivier Hanne, Mahomet, Belin, Paris, 2013, p. 15.
{127} Renan, op. cit., pp. 179-180.
{128} « La seule fois que Mahomet voulut se permettre une imitation des fantaisies transcendantes des autres religions, dans son voyage nocturne à Jérusalem sur un animal fantastique, la chose tourna au plus mal : ce récit fut accueilli par une tempête de plaisanteries ; plusieurs de ses disciples abjurèrent, et le prophète se hâta de retirer sa fâcheuse idée, en déclarant que ce merveilleux voyage, donné d'abord comme réel, n'avait été qu'un rêve », ibid., p. 177.
{129} Ibid., p. 173.
{130} Ibid., pp. 180-181.
{131} Ibid., p. 187.
{132} Ibid., p. 188.
{133} Ibid., p. 188.
{134} Ibid., p. 190.
{135} Ibid., p. 187.
{136} Ernest Renan, L'islamisme et la science, Calmann Lévy, Paris, 1887, p. 394.
{137} Gérald Stieg, in Rainer Maria Rilke, Œuvres poétiques et théâtrales, Pléiade, Gallimard, Paris, 1997, p. 1534.
{138} Ibid., p. 481.
{139} Ces biographes attribuent à Mahomet le récit suivant qui semble dépourvu de toute réalité historique, car en dépit de ce que rapporte le Coran nous ne savons rien de ce qu'il a pu se passer entre Jibril et le Prophète : « Je m'étais endormi dans la grotte de Hira, lorsque l'ange Djebraïl m'apparut, et, déployant devant mes yeux une longue étoffe de soie brodée avec des caractères d'écriture : – Lis, me dit-il. - Je ne suis pas de ceux qui lisent, répondis-je. Il me saisit aussitôt, enserra mes membres, ma bouche et mes narines dans les replis de cette étoffe, avec une telle violence que ma respiration fut suspendue et que je crus arrivé pour moi l'instant de la mort. Puis, m'ayant relâché, il répéta : – Lis ! », cité par Philippe Aziz in L'Homme du Coran, Ramsay, Paris, 2001, pp. 60-61.
{140} Rainer Maria Rilke, Les Élégies de Duino, trad. Lorand Gaspar et Armel Guerre, Seuil, coll. Points, Paris, 1972, p. 19.
{141} Ibid., p. 19.
{142} Ibid.
{143} Citée in Rainer Maria Rilke, Élégies de Duino, trad. Rainer Biemel et Jean Rounault, Allia, Paris, 2015, p. 71.
{144} Gérald Stieg, op. cit., p. 1572.
{145} Ralph Freedman, Rilke, la vie d'un poète, Solin-Actes Sud, Arles, 1998, p. 450.
{146} J. Y. Masson in Rainer Maria Rilke, Élégies duinésiennes, Imprimerie nationale, Paris, 1996, pp. 37-38.
{147} Rainer Maria Rilke, Élégies de Duino, Allia, op. cit., p. 71.
{148} Ibid., p. 71.
{149} Hichem Djaït, La vie de Muhammad, Révélation et Prophétie, T. I, Fayard, Paris, 2007, p. 47.
{150} Cité par Gérald Stieg, op. cit., pp. XI-XII.
{151} Cité par Gerald Stieg, op. cit., p. XIV.
{152} Jacques Meunier in Klabund, Mohammed, Max Milo, Paris, 2012, p. 10.
{153} Klabund, Mohammed, Max Milo, Paris, 2012, p. 11.
{154} Ibid., p. 18.
{155} Ibid., pp. 20-21.
{156} Ibid., p. 26.
{157} Ibid., pp. 38-39.
{158} Ibid., pp. 39-40.
{159} Ibid., p. 50.
{160} Ibid., p. 59.
{161} Jean Barois, Mahomet, le Napoléon du ciel, Colbert, Paris, 1943.
{162} Ibid., p. 119.
{163} Ibid., p. 24.
{164} Ibid., p. 224.
{165} Ibid., p. 57.
{166} Ibid., p. 132.
{167} Ibid., p. 104.
{168} Ibid., p. 184.
{169} Ibid., p. 112.
{170} Les analystes racontent cette affaire avec des variantes que Maurice Gaudefroy-Demombynes résume ainsi : « Le sort avait désigné Aïcha pour être la compagne du Prophète durant l'expédition : au retour, à une étape de Médine, il fit reposer sa troupe ; au moment du départ, Aïcha s'écarte du campement pour s'isoler ; en y revenant, elle s'aperçoit qu'elle a perdu son collier de coquillages de Zofar ; elle va vite le chercher. Mais quand elle revient, tout le monde est parti : plus âme qui vive. Ses gens ont cru qu'elle était dans son palanquin clos d'étoffes ; elle était de poids léger, comme toutes les jeunes femmes de son temps, et ils n'ont point senti son absence en rechargeant le palanquin. Aïcha prend son parti d'attendre qu'on la cherche, s'assied et s'endort. Elle est réveillée par un retardataire de la caravane, Sawfan, qui l'a vue avant l'obligation du voile et qui la reconnaît. Elle ne lui parle pas ; il la fait monter, avec toutes sortes d'égards, sur son chameau qu'il mène à la bride ; mais ils ne rejoignent pas la colonne, et leur arrivée à Médine fait jaser » (Op. cit., p. 149).
{171} Jean Barois, op. cit., p. 182-183.
{172} Ibid., p. 133.
{173} Ibid., p. 164.
{174} Ibid., p. 153.
{175} Ibid., p. 32-33.
{176} Ibid., p. 18-19.
{177} Ibid., p. 44.
{178} Driss Chraïbi, La Mère du Printemps, Seuil, Paris, 1982. Naissance à l'Aube, Seuil, Paris, 1986. L'Homme du Livre, Denoël, Paris, 2011.
{179} Après avoir fréquenté l'école coranique puis renié l'islam, Driss Chraïbi y reviendra des années plus tard pour y chercher sa source d'inspiration. Sur le Coran il dira : « nous avons quelque chose de phénoménal, je dis nous, le monde musulman, qui est notre source, qui n'a pas changé du tout : c'est le Coran. (...) L'islam est resté en l'état ; c`est-à-dire que pour nous, de culture arabo-musulmane, c'est l'état naissant, c'est la source. Et pour moi, c'est une force, c'est ma force » cité par Carine Bourget in Coran et tradition islamique dans la littérature maghrébine, Karthala, Paris, 2002, p. 124. « Chraïbi semble citer le Coran de mémoire, ce qui expliquerait les citations approximatives, qui, bien qu'inexactes, ne changent pas fondamentalement de sens » idem, p. 124.
{180} Naissance à l'Aube, op. cit., pp. 11-12.
{181} La Mère du Printemps, op. cit., pp. 146-147.
{182} Naissance à l'Aube, op. cit., p. 115.
{183} La Mère du Printemps, op. cit., p.145.
{184} Naissance à l'Aube, op. cit., p. 54.
{185} Certains exégètes affirment qu'il s'agit d'une formule de jurement alors que pour d'autres c'est la contraction de « Yâ Seyyid ». A part Yâsîn, les six autres noms du Prophète sont Mohammed, Ahmed, Tâhâ, Muddessir, Muzemmil et Abdallah.
{186} L'Homme du Livre, op. cit., p. 15.
{187} Ibid., pp. 18-19. Que faut-il entendre au juste par « un amas de sons confus » ? Selon un hadith rapporté par Aïcha, il s'agirait d'un son de cloches « extraordinairement violent » ou des paroles d'un ange qui viendrait sous la forme d'un homme (cf. Norman Daniel, op. cit., p. 51).
{188} Ibid., p. 54.
{189} Ibid., p. 15.
{190} Ibid., p. 33.
{191} Loin de Médine, Assia Djebar, Albin Michel, Paris, 1991, p. 7.
{192} Omar aurait prononcé ces mots : « Je trancherai la tête de celui qui dira que le Prophète est mort ».
{193} Loin de Médine, op. cit., pp. 13-14.
{194} « Il est clair que le successeur du Prophète doit hériter de son pouvoir mais aussi de ses immenses possessions. Comme le calife Abû Bakr n'est pas sur la liste des héritiers légaux, il prend, au lendemain de son arrivée au pouvoir, une décision radicale et ferme pour garder la main sur la fortune de son ami : il déshérite les gens de la maison et attribue les biens du Prophète à la communauté » in Les derniers jours de Muhammed, Hela Ouardi, Albin Michel, Paris, 2016, pp. 90-91. Et pour Aïcha : « La petite rougeaude, devenue veuve à l'âge de dix-huit ans, avouera en effet sur son lit de mort qu'elle ne veut pas être enterrée aux côtés de Muhammad, car elle a connu d'autres hommes après lui, malgré l'interdiction expresse faite aux veuves du Prophète de se remarier » in op. cit., p. 123.
{195} Les deux années du califat d'Abû Bakr avaient été presque entièrement consacrées à vaincre les mouvements politiques concurrents, les oppositions, les résistances et les sécessions qui s'étaient organisées en Arabie contre le nouveau pouvoir.
{196} « La menace fut si grande pour l'existence de la oumma que “l'islam n'existait plus qu'à Médine” diront les récits, selon une formule emphatique qui fut peut-être originellement utilisée en des circonstances plus tardives, à l'époque omeyyade. Les guerres dites de la Ridda menées par les généraux d'Abû Bakr furent donc un ensemble d'opérations répressives féroces lancées contre ceux qui étaient réfractaires à la fiscalité de la oumma, et dans le même temps la guerre déclarée contre les mouvements politiques concurrents, jointe à de nouvelles conquêtes à l'intérieur de la Péninsule arabe » in Les Fondations de l'islam, Alfred-Louis de Prémare, ed. du Seuil, Paris, 2002, p. 121.
{197} Assia Djebar, Loin de Médine, op. cit., p. 31.
{198} Ibid., p. 47.
{199} Dans plusieurs livres d'Assia Djebar, le Prophète est considéré par les personnages comme intercesseur et protecteur, ce qui est conforme à la foi musulmane. « Ce Prophète, protecteur des femmes en péril et dans le malheur – invoqué quelquefois, mais très rarement, par des hommes compatissants envers une femme dans le malheur, comme dans le dernier chapitre d'Ombre Sultane – est le Prophète aimé, objet d'amour et pas seulement de révérence. Aimé pour sa douceur et parce qu'il est proche du cœur et de l'âme des croyants en péril ou dans le désarroi » écrit Fatma Haddat-Chamakh dans « Les figures de Mohammed, Prophète de l'islam dans l'œuvre littéraire d'Assia Djebar » in Assia Djebar, Littérature et transmission, Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 2010, p. 313.
{200} « Il ne pleura pas ; non. Il laissa couler de lui une poésie ample, lyrique, qui cherchait à consoler : “Ô Messager de Dieu, accepte mon salut et celui de ta fille !/ Elle qui descend dans ton voisinage !/ Elle qui se précipite pour te rejoindre” » in Assia Djebar, Loin de Médine, op. cit., p. 88.
{201} Ibid., pp. 88-89.
{202} Ibid., pp.88-89
{203} Ibid., pp. 146-147.
{204} Ibid., p. 146.
{205} Ibid., p. 41.
{206} Ibid., p. 39.
{207} Salim Bachi, Le silence de Mahomet, Gallimard-Folio, Paris, 2010, p. 393.
{208} Ibid., p. 34.
{209} Ibid., p. 366.
{210} Cette bataille où s'affrontèrent les partisans d'Ali qui venait d'être élu le quatrième calife et les fidèles d'Aïcha menés par az-Zubayr et Talha, proches compagnons du Prophète fut la première guerre civile en terre d'Islam. Elle est connue sous le nom de la bataille du « chameau » par référence à Aïcha qui était présente sur le champ de bataille montée sur un chameau (658). Cet événement survenu après l'assassinat du troisième calife Othman est à l'origine d'une profonde fracture historique entre les chiites et les sunnites.
{211} Salim Bachi, Le Silence de Mahomet, op. cit., p. 324.
{212} Ibid., pp. 342-343.
{213} Ibid., pp. 177-178
{214} Op. cit., pp. 219-220.
{215} Op. cit., p. 19.
{216} Marek Halter, Khadija, Robert Laffont, Paris, 2014, p. 9.
{217} Ibid., p. 21.
{218} Ibid., p. 32.
{219} Ibid., p. 39.
{220} Ibid., pp. 127 et 123.
{221} Marek Halter, Fatima, la fille du Mahomet, Robert Laffont, coll. J'ai lu, Paris, 2015, p. 19.
{222} Ibid., p. 131.
{223} Ibid., p. 24.
{224} Il faut dire que la description de ce marché est un vrai exploit narratif : « La fête annuelle d'Hobal, le dieu de Mekka, approchait. Dans deux jours, le grand marché regorgerait de nourriture, de tissus rares, de laines colorées, d'objets d'argent, d'or ou d'acier, de cuirs fins provenant de riches royaumes de Ghassan, de Bosra, de Damas ou de Palmyre, ou des pays du Sud, de Saba, de Tarib ou de Manab ou encore d'Axoum, de l'autre côté de la mer d'al Qolzum. Le bétail, petit ou grand, pullulerait dans les enclos, et toutes ces richesses allaient changer de main, se troquer, se vendre et s'acheter ».
{225} Mahomet essaie de convaincre en vain son oncle Abû Tâlib en lui disant ces paroles rapportées par la tradition : « Oncle Abû Tâlib, la peur t'égare. Hobal et Al'lat n'existent pas. Ils ne sont que pierre et bois. Ils ne sont que le ricanement des démons dans le cœur des hommes. Il n'en est qu'Un qui décidera de l'enfer ou des cieux cléments. Il n'est de dieu qu'Allah le Grand et Miséricordieux », in Fatima, la fille de Mahomet, op. cit., p. 96.
{226} Ibid., pp. 214-215.
{227} Ibid., p. 254.
{228} Aïcha, la plume du Prophète, Robert Laffont, Paris, 2015, pp. 29-30.
{229} Ibid., p. 85.
{230} Ibid., p. 37.
{231} Ibid., p. 298.
{232} Ibid., p. 224.
{233} Houria Abdelouahed, Les Femmes du Prophète, Seuil, Paris, 2016.
{234} Ibid., pp. 235-236.
{235} Ibid., p. 237.
{236} Salman Rushdie, Les Versets Sataniques, Christian Bourgois, Paris, 1989.
{237} Suite aux manifestations des musulmans qui eurent lieu en Angleterre d'abord, puis en France, en Inde, au Pakistan, en Iran et au Maghreb contre le roman de Salman Rushdie, l'imam Khomeini promulgua une fatwa pour condamner l'auteur à la peine de mort : « L'auteur des Versets Sataniques, texte écrit, édité et publié contre l'islam, contre le prophète de l'islam et contre le Coran, ainsi que tous les éditeurs au fait de son contenu sont condamnés à la peine capitale. Je demande à tous les vaillants musulmans qu'en quelque endroit du monde où ils les trouvent, ils les exécutent sans tarder, afin que nul désormais n'ose insulter les croyances sacrées des musulmans. » in Pour Rushdie, La Découverte, Paris, 1993, p. 144.
{238} Salman Rushdie, Joseph Anton, une autobiographie, Gallimard, Folio, Paris, 2012.
{239} Salman Rushdie, Les versets sataniques, op. cit., p. 61.
{240} Joseph Anton, op. cit., p. 46.
{241} Fethi Benslama, Une fiction troublante, L'Aube, 1994, p. 25.
{242} Les versets sataniques, op. cit., p. 34.
{243} Ibid., p. 36.
{244} Ibid., p. 42.
{245} Ibid., p. 116.
{246} « Al-Barrâ Ibn Azib relate : “L'Envoyé de Dieu était un homme de taille moyenne, aux épaules larges. Il avait une chevelure importante retombant jusqu'au lobe de l'oreille. (...) Il n'était ni très grand ni très petit.” Ali Ibn Abî Tâlib relate : “Le Prophète n'était ni très grand, ni très petit. Il avait les paumes des mains et les pieds larges. Sa tête et ses articulations étaient de grande taille. (...). Lorsqu'il marchait, il se penchait en avant, comme s'il descendait une pente. Je n'ai jamais vu d'homme pareil, ni avant lui, ni après lui.” », in Les Nobles traits du Prophète, l'imam Al-Tirmidhî, Albouraq, Beyrouth, 2015, pp. 85-86.
{247} Les versets sataniques, op. cit., p. 109.
{248} Ibid., p. 109.
{249} Ibid., p. 345.
{250} Ibid., p. 301.
{251} Fethi Benslama, Une fiction troublante, op. cit., p. 16.
{252} Tabarî, Histoire des prophètes et des rois, volume III, Actes Sud / Sindbad, Paris, 1983, p. 91.
{253} Les versets sataniques, op. cit., p. 124.
{254} Ibid., p. 129.
{255} Ibid., p. 132.
{256} Salman Rushdie, « Mille jours en ballon », Libération, 13 février 1992.
{257} Jacqueline Chabbi, Le seigneur des tribus, CNRS Éditions, Paris, 2010, p. 272.