{1} Pierre Bourdieu, « Quelques propriétés des champs », Questions de sociologie, Paris, Minuit, 2002 [1984], p. 114. Sur le concept de champ, voir aussi « Théorie du champ », Actes de la recherche en sciences sociales, no 200, 2013/5.
{2} Ces classements peuvent être intériorisés sous la forme de schèmes de perception, ou objectivés sous la forme de langages, de conventions, de titres. Sur le rapport des écrivains avec les schèmes classificatoires qui fondent ce qu'on appelle généralement « l'idéologie », voir Gisèle Sapiro, « Pour une approche sociologique des relations entre littérature et idéologie », COnTEXTES [en ligne], no 2, 2007. URL : http://contextes.revues.org/165
{3} Sur le multipositionnement institutionnel en tant que combinaison de différentes espèces de capital et de pouvoir, voir Luc Boltanski, « L'espace positionnel : multiplicité des positions institutionnelles et habitus de classe », Revue française de sociologie, 1973, vol. 14, pp. 3-36.
{4} Sur la remise en cause des frontières entre les différents moyens d'expression artistique, voir notamment Anna Boschetti, La Poésie partout. Apollinaire, homme-époque (1898-1918), Paris, Seuil, 2001. Sur la figure de l'intellectuel total, voir Pierre Bourdieu, « L'intellectuel total et l'illusion de la toute-puissance de la pensée », in Les Règles de l'art, genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil, 1998 [1992], pp. 344-350.
{5} D'après le Rapport sur la construction des situations, rédigé en 1957 par Guy Debord et qui tient lieu de premier manifeste programmatique de l'Internationale situationniste, le mouvement situationniste se positionne à la suite du futurisme, du dadaïsme et du surréalisme.
{6} Renato Poggioli, The Theory of the avant-garde, trad. Gerard Fitzerald, Cambridge, President and Fellows of Harvard College, 1968 [1962]. Peter Bürger, Théorie de l'avant-garde, trad. Jean-Pierre Cometti, Paris, Questions théoriques, 2013 [1974]. Jean Weisgerber (dir.), Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, Budapest, Akadémiai Kiadó, 2 vol., 1984. Jean-Michel Palmier, « Avant-garde et avant-gardisme : deux faux concepts ? », Praxis International, no 2, 1982, pp. 191-203.
{7} Anna Boschetti, « Avant-garde », in Olivier Christin (dir.), Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines, Paris, Métailié, 2010, pp. 65-82.
{8} Voir Roland Mortier, L'Originalité. Une nouvelle catégorie esthétique au siècle des Lumières, Genève, Froz, 1982.
{9} Gisèle Sapiro, « La vocation artistique entre don et don de soi », Actes de la recherche en sciences sociales, no 168, 2007/3, p. 4-11.
{10} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art..., op. cit. Pour une synthèse du processus socio-historique d'autonomisation du champ littéraire, voir Gisèle Sapiro, « Autonomie esthétique, autonomisation littéraire », in Rose-Marie Lagrave et Pierre Encrevé (dir.), Travailler avec Bourdieu, Paris, Flammarion, 2003, pp. 289-296.
{11} Sur l'histoire des capitales littéraires et artistiques, voir notamment Christophe Charle, Paris fin de siècle. Culture et politique, Paris, Seuil, 1998 ; Pascale Casanova, La Républiques mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999 ; Christophe Charle, Daniel Roche (dir.), Capitales culturelles, capitales symboliques. Paris et les expériences européennes, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002 ; Christophe Charle (dir.), Capitales européennes et rayonnement culturel. XVIIIe-XXe siècle, Paris, Éd. Rue d'Ulm/Presses de l'École normale supérieure, 2004.
{12} Sur la position des poètes dans le champ littéraire du début du XXe siècle, voir notamment Anna Boschetti, La Poésie partout..., op. cit. ; et Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, 1924-1929, Paris, La Dispute, 1999, chap. 1.
{13} Pour un aperçu des rhétoriques de négation utilisées dans ce cadre, voir par exemple Jean Weisgerber, Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, op. cit., vol. 2, chap. 4.
{14} Christophe Charle, Naissance des « intellectuels », 1880-1900, Paris, Minuit, 1990. Sur les transformations sociales du public des « lecteurs » et leur incidence sur la réception des « avant-gardes » poétiques, voir Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme..., op. cit., chap. 3.
{15} Anna Boschetti, La Poésie partout, op. cit., p. 241.
{16} Il faut entendre par cette notion de « posture », empruntée à Alain Viala et Jérôme Meizoz, une présentation de soi qui accomplit une façon singulière d'occuper une position dans le champ littéraire. Voir Alain Viala, « Éléments de sociopoétique », in Georges Molinié et Alain Viala, Approches de la réception, sémiostylistique et sociopoétique de Le Clézio, Paris, PUF, 1993, pp. 216 ; et Jérôme Meizoz, Postures littéraires. Mises en scènes modernes de l'auteur, Genève, Slatkine, 2007. Du même auteur on pourra lire aussi « “Posture” et champ littéraire », in Anna Boschetti (dir.), L'Espace culturel transnational, Paris, Nouveau monde, 2010, pp. 267-283.
{17} On comprend ici le charisme comme ce qui fonde l'autorité et la puissance d'action spécifique d'un personnage reconnu comme sortant de l'ordinaire. Voir Max Weber, Économie et société, vol. 2, Paris, Plon, 1995 ; du même auteur, Sociologie de la religion, Trad. et présenté par Isabelle Kalinowski, Paris, Flammarion, 2006. Insistons sur le fait que le charisme n'est pas un principe d'explication du pouvoir et de l'obéissance, mais une caractéristique à expliquer. S'il est associé généralement à une grâce, une virtuosité, un don individuel, il n'est pas une propriété attachée à la nature d'un individu singulier, mais le produit de circonstances sociales et historiques particulières. Voir à ce propos Pierre Bourdieu, « Genèse et structure du champ religieux », Revue française de sociologie, 1971, vol. 12, no 3, pp. 295-334. On s'attache dans cette étude à restituer les mécanismes qui fondent ou menacent le charisme de certaines avant-gardes et/ou de leurs représentants, en travaillant les oppositions entre personnalisation du charisme et institution d'un mouvement collectif, entre prophétie et routinisation, entre aura et répétition, etc.
{18} Voir Charles Tilly, La France conteste. De 1600 à nos jours, Paris, Fayard, 1986.
{19} Voir par exemple Susan Rubin Suleiman, « Les avant-gardes et la répétition : l'Internationale situationniste et Tel Quel », Cahiers de l'IHTP, no 20, mars 1992, pp. 197-205.
{20} Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », Actes de la recherche en sciences sociales, no 89, 1991, pp. 3-46 (note 70).
{21} Voir Albert Cassagne, La Théorie de l'art pour l'art en France chez les derniers romantiques et les premiers réalistes, Paris, Champ Vallon, 1997 (1906) ; et Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit.
{22} Voir notamment Michel Offerlé (dir.), La Profession politique, XIXe-XXe siècles, Paris, Belin, 1999.
{23} Andrew Abbott, The System of Professions. An Essay on the Division of Expert Labor, Chicago, The University of Chicago Press, 1988.
{24} Sur le cas Aragon, voir Philippe Olivera « Le sens du jeu, Aragon entre littérature et politique (1958-1968) », Actes de la recherche en sciences sociales, no 111-112, mars 1996, pp. 76-84.
{25} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 216. Voir aussi Christophe Charle, Naissance des « intellectuels »..., op. cit.
{26} Pour une analyse des différentes formes d'engagement des intellectuels, voir notamment Gisèle Sapiro, « Modèles d'intervention politique des intellectuels », Actes de la recherche en sciences sociales, no 176-177, mars 2009, pp. 8-31. Sur l'engagement des écrivains, voir de la même auteure, « Forms of politicization in the French literary field », Theory and Society, 2003, vol. 32, pp. 633-652. Sur l'engagement d'autres catégories d'artistes comme les réalisateurs de cinéma et acteurs, voir notamment Violaine Roussel, Art vs War : les artistes américains contre la guerre en Irak, Paris, Presses de Sciences Po, 2011 ; Audrey Mariette, « “Engagement par les œuvres” et/ou par le nom », in Violaine Roussel (dir.), Les Artistes et la politique : Terrains franco-américains, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2010, pp. 189-218. Sur l'engagement des savants, voir notamment Frédérique Matonti, « La colombe et les mouches. Joliot-Curie et le pacifisme des savants », Politix, no 58, 2002, pp. 109-140.
{27} Sur l'importation des catégories politiques droite/gauche dans le champ littéraire, voir Gisèle Sapiro, « De l'usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le champ littéraire », Sociétés & Représentations, no 11, février 2011, pp. 19-53.
{28} À la suite de Lagroye, on entendra par politisation une requalification d'objets, de discours ou de pratiques les plus divers comme politiques, requalification qui « résulte d'un accord pratique entre des agents sociaux enclins, pour de multiples raisons, à transgresser ou à remettre en cause la différenciation des espaces d'activités ». Voir Jacques Lagroye (dir.), La Politisation, Paris, Belin, 2003, p. 361.
{29} Cette méconnaissance procède de plusieurs mécanismes combinés. L'oubli dans lequel est maintenue une grande partie des acteurs de ces univers « en marge » a pour conséquence d'obturer le travail scientifique car il s'accompagne d'une rareté des sources. La célébration posthume de ceux d'entre eux qui sont parvenus à se distinguer entretient aussi certaines formes d'obscurcissement, étant donné que les sources à leur propos, certes abondantes, sont bien souvent constituées en fonction du point d'arrivée de leur trajectoire sociale et dans la logique de la confirmation du mythe.
{30} Compte tenu du rôle prédominant de Debord, l'appellation de « mouvement situationniste » gagnerait sans doute à être remplacée par une autre, moins compromise par les mythes de la vie littéraire et intellectuelle. Nous l'avons adoptée pour des raisons de commodité, mais en nous attachant à mettre au jour les conditions et limites de l'appropriation du label situationniste par Guy Debord. Sur la constitution et la dissolution des « mouvements » littéraires ou artistiques, voir notamment Anna Boschetti, « Avant-garde », art. cité ; Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art..., p. 439 sq.
{31} Tout l'intérêt de l'article de Boris Donné à propos des sources surréalistes de plusieurs des animateurs de l'IL réside justement dans le fait de poser ce genre de questions et d'y apporter plusieurs éléments de réponses pris dans le parcours social et scolaire de ceux-ci. Voir Boris Donné, « Debord & Chtcheglov, bois & charbons : la dérive et ses sources surréalistes occultées », Mélusine, no 28, 2008, pp. 109-124.
{32} Voir à ce propos Frédérique Matonti, « Plaidoyer pour une histoire sociale des idées politiques », Revue d'histoire moderne et contemporaines, no 59-4bis, 2012, pp. 85-103.
{33} Cette « position » est alors définie en fonction de différents critères pertinents selon l'univers considéré, c'est-à-dire du capital spécifique au champ considéré. Voir notamment Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », Actes de la recherche en sciences sociales, no 89, 1991, pp. 3-46 (note 70).
{34} On paraphrase ici le texte de résumé de Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité. Voir aussi la définition de la « biographie sociologique » par Johan Heilbron in « Comment penser la genèse des sciences sociales ? », entretien avec Johan Heilbron in Revue d'histoire des sciences humaines, no 15, 2006/2, pp. 103-116.
{35} Dans cette optique, nous avons dépouillé différentes revues surréalistes des années 1950 (Medium, Bief, Le Surréalisme même...) ou surréalistes dissidentes (Bulletin international du surréalisme révolutionnaire, Les Lèvres nues...), ainsi que plusieurs revues lettristes ou para-lettristes (La Dictature lettriste, Ur, Enjeu, Grâmmes), le tout complété par la consultation de diverses déclarations collectives de ces groupes, entretiens de presse et livres de ses chefs de file. Nous avons aussi consulté plusieurs numéros d'Arguments, des écrits du groupe Socialisme ou Barbarie, d'Henri Lefebvre, Lucien Goldmann, Dyonis Mascolo, André Gorz, Roland Barthes, Jean-Paul Sartre, Alain Robbe-Grillet, Yves Klein...
{36} Dans le cas de Guy Debord, le chercheur dispose d'une documentation relativement importante : fiches de lecture, diverses notes restées longtemps inédites, ou encore bulletins scolaires, le tout déposé dans ses archives et parfois publié dans Guy Debord, Œuvres, Paris, Gallimard, 2006.
{37} Mirella Bandini, L'Esthétique, le politique, De Cobra à l'Internationale situationniste (1948-1957), trad. Claude Galli, Arles, Sulliver, 1998 [1977] ; Jean-François Martos, Histoire de l'Internationale situationniste, Paris, G. Lebovici, 1989 ; Pascal Dumontier, Les Situationnistes et mai 68 : théorie et pratique de la révolution (1966-1972), Paris, G. Lebovici, 1990.
{38} Fabien Danesi, Le Mythe brisé de l'Internationale situationniste. L'aventure d'une avant-garde au cœur de la culture de masse (1945-2008), Dijon, Les presses du réel, 2008. Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste. Une histoire intellectuelle, Montreuil, L'échappée, 2012.
{39} On peut voir à l'œuvre ce postulat à propos de Guy Debord in Vincent Kaufmann, Guy Debord, La Révolution au service de la poésie, Paris, Fayard, 2001.
{40} Sur la théorie sartrienne de la responsabilité, voir Gisèle Sapiro, La Responsabilité de l'écrivain, Littérature, droit et morale en France (XIXe-XXIe siècle), Seuil, 2011.
{41} Michel Dreyfus, Bruno Groppo, « Les Partis communistes français et italien », in Michel Dreyfus et al., Le Siècle des communismes, Paris, Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, 2004, pp. 423-438.
{42} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains..., op. cit., p. 566 sqq. Jeannine Verdès-Leroux, Au Service du Parti. Le Parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956), Paris, Fayard/Minuit, 1986.
{43} Rémy Ponton, « Programme esthétique et accumulation de capital symbolique. L'exemple du Parnasse », Revue française de sociologie, vol. 14, no 2, 1973, pp. 202-220.
{44} On doit cette expression à Boris Gobille, « Les mobilisations de l'avant-garde littéraire française en mai 68. Capital politique, capital littéraire et conjoncture de crise », Actes de la recherche en sciences sociales, no 158, 2005, pp. 30-53.
{45} Selon la thèse défendue par Anna Boschetti, Ismes, Du réalisme au postmodernisme, Paris, CNRS Éditions, 2014, chap. 2.
{46} Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, 1924-1929, Paris, La Dispute, 1999.
{47} Ibid., p. 246.
{48} Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, 1919-1969, Paris, CNRS Éditions, 2001 [1995].
{49} Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme..., op. cit., chap. 3.
{50} Gisèle Sapiro, « De l'usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le champ littéraire », art. cité, p. 32.
{51} Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, éd. aug. de Documents surréalistes, Paris, Seuil, 1964 [1948], p. 111.
{52} Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., p. 304.
{53} Selon le Répertoire bibliographique des thèses françaises : 1885-1975, concernant la littérature française des origines à nos jours, établi par Gernot U. Gabel (Köln, Éd. Gemini, 1984), la première thèse comportant dans son titre le terme de « surréalisme » est une thèse sur Paul Valéry « en face du symbolisme et du surréalisme », et est soutenue à la Faculté de lettres de Paris en 1953. Le nombre de thèses soutenues sur le surréalisme (ou un acteur important du surréalisme, tel que Breton, Artaud, Char, etc.) devient sensiblement plus important à partir des années 1970.
{54} Sur le champ littéraire des années de l'après-Seconde Guerre mondiale, voir Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, 1940-1953, Paris, Fayard, 1999 ; Anna Boschetti, Sartre et « Les Temps modernes », Paris, Minuit, 1985 ; Anne Simonin, « L'édition littéraire de 1945 à 1995 », in Pascal Fouché (dir.), L'Édition française depuis 1945, Paris, Éditions Cercle de la librairie, 1998, pp. 31-87.
{55} Sur l'Académie française et l'Académie Goncourt, voir Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains..., op. cit., chap. 4 et 5.
{56} Maurice Nadeau, « André Breton, le père du surréalisme, est de retour à Paris », Combat, 30 mai 1946, rubrique « Les Lettres ».
{57} Jean Paulhan, Lettre à M. Lemaître, 27 octobre 1954. Éditée in Maurice Lemaître, Correspondance Jean Paulhan- Maurice Lemaître sur le lettrisme, Paris, Centre de créativité, 1976.
{58} Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité.
{59} Voir à ce propos Claude Matricon, « Biographie de Jean-Louis Brau », in Jean-Louis Brau, du 6 novembre au 20 décembre 1997 à la Galerie 1900-2000, Catalogue d'exposition établi par François Letailleur, Paris, Galerie 1900-2000, 1997 ; Boris Donné, « Debord & Chtcheglov, bois & charbons : la dérive et ses sources surréalistes occultées », Mélusine, no 28, 2008, p. 112. On notera également qu'à plusieurs reprises, Guy Debord conseillera la lecture de ce livre à des compagnons situationnistes (étrangers ou plus jeunes). Voir Guy Debord, Lettre à G. Melanotte, 23 mai 1958 et Lettre à M. Khayati, 1er septembre 1965. Éditées in Correspondance, vol. 1, juin 1957-août 1960, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1999, p. 94 ; et vol. 3, janvier 1965-décembre 1968, 2002, p. 63.
{60} Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 10.
{61} Maurice Nadeau, « Les lettres », Combat du 14 juin 1946.
{62} Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne, t. 1 : Introduction, Paris, L'Arche, rééd. aug., 1958 [1947], p. 124.
{63} Charles Estienne, « Les arts », Combat du 31 mars-1er avril 1946.
{64} Charles Estienne, « Les arts », Combat du 13 juillet 1946.
{65} Lancée en 1953 et éditée par Éric Losfeld puis par Jean-Jacques Pauvert, elle compte parmi ses collaborateurs plusieurs anciens surréalistes et « pataphysiciens » adeptes de Jarry.
{66} Paul Chack est un écrivain d'extrême-droite, collaborateur durant la guerre, exécuté à la Libération.
{67} [IL], « L'insolite, comme d'habitude », Potlatch, no 22, 9 septembre 1955.
{68} Voir à ce propos également Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 2008 [1948], p. 296.
{69} Roger Vailland, Le Surréalisme contre la révolution, Paris, Éditions Delga, 2007, p. 51.
{70} Ibid., p. 51.
{71} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 187.
{72} André Breton, « Second manifeste du surréalisme », in Manifestes du surréalisme, Paris, Gallimard, 1963 [1929].
{73} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., pp. 189-193.
{74} Ibid., p. 304.
{75} Ibid., p. 229.
{76} Ibid., p. 239.
{77} Jean-Paul Sartre, La Responsabilité de l'écrivain, Paris, Verdier, 1998, p. 10 sq.
{78} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 304.
{79} Debord dira en 1960 de Dionys Mascolo qu'il est à compter (avec Nadeau, Sartre ou encore les surréalistes contemporains) et ce, malgré son rôle central à cette époque-là dans la mobilisation contre la guerre d'Algérie, parmi les « pires ennemis de toute recherche révolutionnaire » (Guy Debord, Lettre à P. Straram, 10 octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, sept. 1960-déc. 1964, Paris, Fayard, 2001, p. 21). En réalité, un tel jugement révèle surtout certaines des principales références du situationniste parisien. En effet, Guy Debord a trouvé un grand intérêt à la lecture de Le Communisme... au point d'en faire une fiche de lecture, à son usage personnel. Dans cette fiche, il relève notamment un passage où Mascolo présente les pratiques des sociétés archaïques (« les mœurs, usages, habitudes, jeux, chants, danses, rites, fêtes, cérémonies [...] ») et les villes italiennes du Moyen-âge et de la Renaissance, respectivement comme un « art sans nom » et comme un « socialisme de l'art ». Fiche sur Le Communisme, conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Marxisme ».
{80} Dionys Mascolo, Le Communisme, Révolution ou communication ou la dialectique des valeurs et des besoins, Paris, Gallimard, 1953, pp. 230-234.
{81} Voir Bernard Droz, « Mascolo (Dionys) », in Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français. Les personnes, les lieux, les moments, Seuil, Paris, 2009 [1996], pp. 924 sq. ; Boris Gobille, « Les mobilisations de l'avant-garde littéraire française en mai 1968... », art. cité.
{82} L'écrivain communiste italien Elio Vittorini s'oppose en 1947 à la nouvelle ligne communiste dans la littérature et le fait savoir dans une lettre envoyée au secrétaire général du PCI, Palmiro Togliatti. Cette lettre, qui revendique une « autonomie relative » de la culture vis-à-vis de la politique, est publiée en janvier 1948 dans la revue française Esprit. Voir Olivier Forlin, « Médiations culturelles, débats et affrontements idéologiques après 1945. La réception de l'œuvre d'Elio Vittorini par les intellectuels français », Revue d'histoire moderne et contemporaine, no 53-3, 2006/3, pp. 77-99.
{83} C'est ce que nous apprend Maurice Nadeau dans l'édition du 22 mars 1946 de Combat.
{84} [Déclaration collective], « À son gré », Medium, Communication surréaliste, no 4 (nouvelle série), janvier 1955.
{85} André Breton, Entretiens (1913-1952), Paris, Gallimard, 1969 [1952], p. 206. Sur le groupe surréaliste après 1945, voir notamment Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, vies parallèles, Paris, Éditions Dilecta, 2008, p. 23.
{86} Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes..., op. cit.
{87} Rupture inaugurale, Déclaration adoptée le 21 juin 1947 par le groupe en France pour définir son attitude préjudicielle à l'égard de toute politique partisane, Paris, juin 1947. Reproduit in José Pierre, Tracts surréalistes et déclarations collectives, t. 2, 1940-1969, Paris, Le Terrain vague, 1982, pp. 30-36.
{88} Jean-Louis Bédouin, « Le Rouge et le Blanc », Medium, Informations surréalistes, no 1, novembre 1952.
{89} Jean-Louis Bédouin, « Les civilisations mortelles », Medium, Informations surréalistes, no 2, décembre 1952.
{90} Michel Zimbacca, « Insémination artificieuse », Medium, Informations surréalistes, no 2, décembre 1952.
{91} Voir par exemple Gérard Roche, « Trois textes d'André Breton signalés par Gérard Roche », Champs des activités surréalistes, Bulletin de liaison, no 17 (nouvelle série), février 1983. Pour un aperçu général, voir Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit.
{92} Voir André Breton, « Interview de Francis Dumont (Combat, 16 mai 1950) » et « Interview de Jean Duché (Le Littéraire, 5 octobre 1946) », in Entretiens (1913-1952), op. cit., p. 276. Voir aussi Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit., p. 200. Notons également qu'en 1957, Gérard Legrand et Jean Schuster – deux des principaux animateurs du groupe à cette époque – prennent position en faveur de « l'idéalisme dialectique » de Hegel contre le « matérialisme dialectique » de Marx : « nous avons tout lieu de penser que la célèbre remise sur pied de la dialectique a surtout été sa mise à mort. » Gérard Legrand, Jean Schuster, « La philosophie et l'art devant leur destinée révolutionnaire », Le Surréalisme même, no 3, automne 1957, pp. 86-88.
{93} André Breton, « À la bonne heure », Medium, Communication surréaliste, no 3 (nouvelle série), novembre 1953.
{94} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., troisième partie.
{95} La guerre et la Libération, en tant qu'événements imposant une même temporalité à différents champs, en tant qu'événements de nature qui plus est à induire dans ceux-ci une « accélération de la dynamique sociale », suscitent en retour la cristallisation de générations, et notamment de générations littéraires différenciées selon les rapports entretenus à ces événements. Sur le concept de génération dans une approche sociologique, voir Karl Mannheim, Le Problème des générations, Paris, Nathan, 1990.
{96} Tristan Tzara, « Le surréalisme et l'après-guerre », 1947. Réédité in Œuvres complètes, t. 5, Texte établi, présenté et annoté par Henri Béhar, Paris, Flammarion, 1982, pp. 99 sq.
{97} Roger Vailland, Le Surréalisme contre la révolution, op. cit., p. 89 sqq. Rappelons que Roger Vailland obtient le prix Interallié en 1945 pour son roman Drôle de jeu inspiré de son expérience de la Résistance.
{98} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 198.
{99} L'ouvrage est très mal accueilli par les surréalistes : Albert Camus, cherchant à saisir les dérives de l'esprit de révolte, s'en prend en effet à plusieurs figures tutélaires du surréalisme dont Sade, Saint-Just ou encore Lautréamont (renvoyé à un nihilisme dandy et au conformisme).
{100} Gérard Roche, « Entre collaboration et intervention : les surréalistes à Combat et Arts (1950-1952) », Mélusine, no 25, 2005, pp. 87-99.
{101} Bibiane Fréché, Entre rupture et continuité. Le champ littéraire belge après la Seconde guerre mondiale (3 septembre 1944-8 octobre 1960), Th. de doctorat, sous la dir. de Paul Aron, ULB, Faculté de Philosophie et Lettres, 2006, p. 362.
{102} Paul Aron, « Radiographie de la catastrophe. Christian Dotremont et le surréalisme révolutionnaire », in Christian Dotremont. Les développements de l'œil, Paris, Hazan, 2004, pp. 59-68.
{103} Noël Arnaud, « Le surréalisme révolutionnaire dans la lutte idéologique. Vers un surréalisme scientifique », Bulletin international du surréalisme révolutionnaire, no 1, janvier 1948.
{104} Christian Dotremont, « Le surréalisme révolutionnaire », Les Deux Sœurs, mai 1947. Réédité in Cobraland, Bruxelles, La Pierre d'Alun, 1998, p. 24.
{105} Noël Arnaud, « Le surréalisme révolutionnaire dans la lutte idéologique... », art. cité.
{106} Déclaration Internationale, adoptée le 31 octobre 1947 à Bruxelles par le groupe surréaliste-révolutionnaire en Belgique, le groupe expérimental au Danemark, le groupe surréaliste-révolutionnaire en France, le groupe Ra de Tchécoslovaquie. Publiée in Bulletin international du surréalisme révolutionnaire, no 1, janvier 1948.
{107} Michel Pastoureau, Aide-mémoire relatif à l'affaire Carrouges, 1951. Édité in José Pierre, Tracts surréalistes et déclarations collectives, t. 2, op. cit., p. 53.
{108} Ibid., p. 62.
{109} André Breton, « Deux interviews d'André Parinaud (1, Opéra, 24 octobre 1951) », Entretiens 1913-1952, op. cit, p. 293.
{110} Gérard Roche, « Entre collaboration et intervention : les surréalistes à Combat et Arts (1950-1952) », art. cité, p. 89.
{111} Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes..., op. cit.
{112} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., p. 564.
{113} Anna Boschetti, Sartre et « Les Temps modernes », op. cit.
{114} Ibid., p. 153.
{115} Pierre Bourdieu, « L'intellectuel total et l'illusion de la toute-puissance de la pensée », in Les Règles de l'art, op. cit., p. 344.
{116} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., p. 614.
{117} Anne Simonin, « Le droit à l'innocence. Le discours littéraire face à l'épuration (1944-1953) », Sociétés & Représentations, no 11, février 2001, pp. 121-141.
{118} Alain Robbe-Grillet, « Sur quelques notions périmées », 1957. Réédité in Pour un nouveau roman, Paris, Minuit, 1963, p. 39.
{119} Voir Niilo Kauppi, Tel Quel : la constitution sociale d'une avant-garde, Helsinki, Finnish Society of Sciences and Letters (Societas Scientarum Fennica), 1990 ; et Philippe Forest, Histoire de `« Tel Quel » : 1960-1982, Paris, Seuil, 1985.
{120} Anna Boschetti, « Les Temps modernes dans le champ littéraire 1945-1970 », Revue des revues, no 7, printemps 1989, p. 8.
{121} Voir Philippe Mary, La Nouvelle Vague et le cinéma d'auteur, Socio-analyse d'une révolution artistique, Paris, Seuil, 2006, chap. 2.
{122} Gisèle Sapiro, « De l'usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le champ littéraire », art. cité.
{123} Alain Robbe-Grillet, « À quoi servent les théories ? », 1955 et 1963. Réédité in Pour un nouveau roman, op. cit., p. 12 sq.
{124} Alain Robbe-Grillet, « Sur quelques notions périmées ? » 1957, art. cité, p. 39.
{125} Alain Robbe-Grillet, « À quoi servent les théories ? », art. cité, p. 13.
{126} Alain Robbe-Grillet, « Une voie pour le roman futur », 1956. Réédité in Pour un nouveau roman, op. cit., p. 22-23.
{127} Alain Robbe-Grillet, « Nature, humanisme, tragédie », 1958. Réédité in Pour un nouveau roman, op. cit., p. 45-67.
{128} Lucien Goldmann, « Les deux avant-gardes », Médiations, Revue des expressions contemporaines, no 4, hiver 1961-1962, pp. 64-83.
{129} Anne Simonin, « La littérature saisie par l'histoire. Nouveau Roman et guerre d'Algérie aux Éditions de Minuit », Actes de la recherche en sciences sociales, no 111-112, mars 1996, pp. 59-76.
{130} Voir Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit., p. 149.
{131} Anne Simonin montre que « l'engagement » du « nouveau roman » passe en grande partie par le travail de l'éditeur. Voir « La littérature saisie par l'histoire... », art. cité.
{132} Isidore Isou, « Fleurs artificielles de Tarbes et leur candide Jean Paulhan », La Dictature lettriste, Cahiers d'un nouveau régime artistique, s. d. [1946].
{133} On observe depuis quelques années un regain d'intérêt pour le lettrisme chez les historiens d'art. Voir notamment Bernard Girard, Lettrisme. L'ultime avant-garde, Dijon, Presses du réel, 2010 ; et Fabrice Flahutez, Le Lettrisme historique était une avant-garde, Dijon, Presses du réel, 2011.
{134} Anna Boschetti, La Poésie partout..., op. cit., p. 242.
{135} Isidore Isou, « Lettre ouverte à Frédéric Lefèvre », La Dictature lettriste..., s. d. [1946]. Il s'agit sans doute d'une référence faite à la participation de Cocteau, durant la guerre, aux festivités du « Tout-Paris » collaborationniste et à la presse pro-allemande (et sans doute aussi à son homosexualité). Voir Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., p. 644.
{136} Les lettristes fréquentent également les lieux de sociabilité littéraires et artistiques situés dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés, ceux en particulier qui sont souvent associés à la nouvelle génération « existentialiste ». Gabriel Pomerand notamment est reconnu comme une figure du « Tabou », club de jazz devenu rapidement mythique et où l'on pouvait croiser Juliette Gréco, Boris Vian, etc. Les lettristes y présenteront d'ailleurs plusieurs récitals. Voir à ce propos notamment Boris Vian, Manuel de Saint-Germain-des-Prés, op. cit.
{137} Les lettristes interrompent la conférence de Michel Leiris sur Tzara, prennent alors la parole pour exposer leurs prises de position avant de réciter quelques poèmes lettristes.
{138} Sur l'usage des « manifestes » dans les mouvements qui se réclament de « l'avant-garde », on lira en particulier, outre le numéro spécial consacré aux « manifestes » par la revue Littérature (no 39, octobre 1980) : Anna Boschetti, « La notion de manifeste », Francofonia, no 59, automne 2010, pp. 13-29 ; Anne Tomiche, « “Manifeste artistique” et “avant-gardes” au XXe siècle », Revue Silène, mis en ligne le 12 juillet 2010 (URL : http://www.revue-silene.com/images/30/extrait_150.pdf).
{139} « Les préfaces, comme les manifestes ne cessent d'écrire l'histoire de la littérature, – sur le mode, du récit mythique. » Jean-Marie Gleize, « Manifestes, préfaces : sur quelques aspects du prescriptif », Littérature, no 39, octobre 1980, pp. 12-16.
{140} Paul Armandy et al., [Texte collectif du mouvement lettriste], « Principes poétiques et musicaux du mouvement lettriste », La Dictature lettriste, s. d. [1946].
{141} Jean-Marie Gleize parle à propos des manifestes et préfaces littéraires de « présence-absence » du savoir : « on en lit essentiellement dans les textes les effets, les formules terminales, l'essentiel relevant du présupposé. » Jean-Marie Gleize, « Manifestes, préfaces : sur quelques aspects du prescriptif », art. cité, p. 15.
{142} Isidore Isou, « Fleurs artificielles de Tarbes et leur candide Jean Paulhan », art. cité.
{143} Ce « culte » apparaît par exemple lorsque Pomerand écrit : « Après Baudelaire, le plus grand poète de la littérature française est Isidore Isou [...]. Moi, Gabriel Pomerand, je veux être le premier qui le dise, qui le crie, qui l'écrive. » Gabriel Pomerand, « Quelques vérités essentielles », La Dictature lettriste, s. d. [1946]. Il apparaît également dans plusieurs articles de Maurice Lemaître, par exemple in Maurice Lemaître, « Carnet d'un fanatique », Ur, Cahiers pour un dictat culturel, s. d. [décembre 1950].
{144} La construction de cette posture est en particulier l'objet d'un roman autobiographique significativement intitulé L'Agrégation d'un Nom et d'un Messie, publié chez Gallimard en 1947 (alors qu'il a vingt-deux ans).
{145} Paul Armandy et al., [Texte collectif du mouvement lettriste], « Principes poétiques et musicaux du mouvement lettriste », art. cité.
{146} Jean-Paul Curtay, La Poésie lettriste, Paris, Seghers, 1974, p. 13.
{147} Gabriel Pomerand, Conférence du 22 décembre 1947 en Salle des Sociétés savantes, Paris. Retranscrite et éditée in Le Cri et son archange, Paris, Fontaine, 1948.
{148} Voir Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., chap. 8.
{149} Gabriel Pomerand, Conférence du 22 décembre 1947, in Le Cri et son archange, op. cit.
{150} En France, à la Libération, le mouvement Dada est très peu connu, et souvent absorbé par le surréalisme. On notera ainsi que le livre de Nadeau, Histoire du surréalisme, présente Dada comme un simple antécédent du surréalisme, un antécédent défaillant qui plus est : basé sur un programme « purement destructeur », se cantonnant à remplacer « l'impasse de l'art officiel par le cul-de-sac de l'agitation stérile ». Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 34 sqq. À l'inverse, dans le texte « Principes poétiques et musicaux du mouvement lettriste » publié autour de 1946 et sans doute rédigé par Isou, les lettristes confèrent une place de premier ordre à Tzara. Ce texte tend même, dans certains passages, à faire du surréalisme de Breton un succédané du geste inaugural de destruction de la phrase attribué de Tzara (on lit par exemple « Tzara et ses disciples contemporains »). Voir Paul Armandy et al., [Texte collectif du mouvement lettriste], « Principes poétiques et musicaux du mouvement lettriste », art. cité.
{151} Ibid.
{152} Isidore Isou, « Fleurs artificielles de Tarbes et leur candide Jean Paulhan », art. cité.
{153} « Chaque novation exige une telle culture, un tel placement de l'œuvre dans le passé ou le présent, ainsi qu'une ligne de construction si compliquée que ce serait vraiment trop simple si la première dinde ou le premier agité venus pouvaient se muer en créateurs. » Isidore Isou, « L'Internationale situationniste, un degré plus bas que la jarrivisme et l'englobant », Poésie nouvelle, no 13, oct.-déc. 1960. Réédité in Contre l'Internationale situationniste, Paris, Éd. Hors Commerce, 2001, p. 97.
{154} Le scandale ne vaut selon eux que dans le cadre d'une « stratégie consciente » de publicité, comme moyen pour briser une « conspiration du silence ». *** [Jean-Louis Brau], CP-Matricon, « Vingt questions sur le lettrisme », Ur, Cahiers pour un dictat culturel, s. d. [décembre 1950], p. 8.
{155} Selon le lettriste Maurice Lemaître, ces « clichés » auraient été inventés par des « artistes qui démissionnent devant les exigences de l'intégration de leurs œuvres dans le circuit économique ». Tout en refusant de voir dans la valeur commerciale de l'œuvre sa valeur véritable, Lemaître présente comme naturelle et nécessaire la commercialisation des œuvres. Maurice Lemaître, « Salv'ador'Dali », Ur, Cahiers du mouvement isouien, s. d. [1953], pp. 43-45.
{156} Maurice Lemaître, « Présentation », Ur, Cahiers pour un dictat culturel, s. d. [décembre 1950], p. 4.
{157} Ibid., p. 4.
{158} Maurice Lemaître, « Colonnes pour un nouvel érotisme. Post-défense de la “Mécanique des femmes” », Ur, La Dictature lettriste, no 2, s. d. [1951 ou 1952], p. 1.
{159} Cité in Maurice Lemaître, « Salv'ador'Dali », art. cité, p. 45.
{160} Isidore Isou, « Lettre ouverte à Frédéric Lefèvre », art. cité.
{161} De telles formules sont notamment répétées de manière incessante dans ses textes polémiques du tournant des années 1960 dirigés contre des groupes d'avant-garde concurrents. Ainsi, L'IS selon Isou ne ferait que du « dilettantisme sous-sous-[...n]-dialectique » (Isidore Isou, « L'Internationale situationniste, un degré plus bas... », art. cité, p. 98), et du « sous-sous-sous-sous-[...n]-romantisme » (Ibid., p. 145), n'aboutirait qu'à des « succédanés sous-marxistes, sous-régissoraux » (Ibid., p. 191).
{162} *** [Jean-Louis Brau], CP-Matricon, « Vingt questions sur le lettrisme », art. cité, p. 12.
{163} Maurice Lemaître, « Du groupe lettriste au mouvement isouien », Ur, Cahiers du mouvement isouien, s. d. [1953], p. 2.
{164} Voir la bibliographie « à paraître » en ouverture de L'Agrégation d'un nom et d'un messie : elle annonce la publication d'ouvrages dans la peinture (« Éléments de la peinture lettriste »), le roman (« Les journaux des Dieux précédé de Construction du dernier roman possible »), le théâtre (« Fondement pour une transformation totale du théâtre »), la philosophie (« Les tables génésiques : unité de mesure pour un autre départ de la philosophie » ; « Schèmes d'une véritable philosophie de la culture »), l'esthétique en tant que branche de la philosophie (« Esthétique suivi de Bases pour la construction des arts nouveaux »), la politique (« Lettre au maréchal Staline sur la question palestinienne », sous-titré « notes pour la création d'un parti communiste sioniste » ; « Politique suivi de Principes des soulèvements futurs »). Isidore Isou, L'Agrégation d'un nom et d'un messie, Paris, Gallimard, 1947.
{165} Maurice Lemaître, « Du groupe lettriste au mouvement isouien », art. cité.
{166} Isidore Isou, Premier manifeste du soulèvement de la jeunesse, 1950. Réédité in Les Manifestes du soulèvement de la jeunesse (1950-1966), Paris, Centre de créativité, 1972.
{167} Isidore Isou, « Lettre ouverte à Frédéric Lefèvre », art. cité.
{168} Gabriel Pomerand, Conférence du 22 décembre 1947, in Le Cri et son archange, op. cit.
{169} Isidore Isou, Premier manifeste du soulèvement de la jeunesse, op. cit.
{170} Boris Vian, Manuel de Saint-Germain-des-Prés, Texte présenté et établi par Noël Arnaud, iconographie rassemblée par d'Dée, Paris, Chêne, 1974, p. 232.
{171} Rappelons également qu'Isou, dans sa bibliographie « à paraître » en ouverture de son Agrégation..., annonce la parution de « notes pour la création d'un parti communiste sioniste ».
{172} « Nous avons un programme politique précis », art. cité, p. 4. Ce texte évoque les prises de positions antérieures de la revue Front de la Jeunesse (en 1950) en faveur de la Libération des jeunes miliciens. Précisons que dans cette revue, l'auteur en appelait à l'union avec les Camelots du roi et les jeunes Croix de feu, sous prétexte qu'ils auraient été, comme les jeunes résistants, trompés et détournés de leurs vrais objectifs.
{173} « Nous avons un programme politique précis », Ur, La Dictature lettriste, no 2, s. d. [1951 ou 1952], p. 4.
{174} Maurice Nadeau, « Les “lettristes” chahutent une lecture de Tzara au Vieux colombier », Combat, 22 janvier 1946, p. 1.
{175} Sans prétendre à l'exhaustivité, on relève également la publication, toujours en 1946, d'un article sur le lettrisme dans Le Littéraire (par Paul Guth) et d'un article dans Combat intitulé « Naissance du lettrisme », par le journaliste et poète sympathisant du lettrisme Guy Marester (édition du 5 juillet 1946). Plaçant d'emblée le lettrisme sous les auspices d'Apollinaire, lorsque celui-ci demandait à la poésie d'inventer un « nouveau langage » « auquel le grammairien d'aucune langue n'aurait rien à dire », Marester présente également les deux fondateurs du mouvement, Gabriel Pomerand (« un barde chevelu ») et Isidore Isou (« l'autre fondateur, le grand théoricien, [...] poète roumain, toujours bien coiffé, très sûr de soi et portant beau »), introduit les principes théoriques du mouvement, raconte la première réunion publique des lettristes (« le monde des lettres n'avait pas jugé bon de se déplacer, malgré des invitations insolentes »), avant de noter l'existence d'une revue lettriste « au titre menaçant » (« La Dictature lettriste ») et la publication annoncée d'œuvres qui « fixeront l'orientation du mouvement et permettront de mieux juger son apport ». Guy Marester, « Naissance du lettrisme », Combat, 5 juillet 1946. Notons également la publication en octobre 1947, dans un numéro de la revue Fontaine intitulé « Instances de la poésie en 1947 », d'un texte d'Isou intitulé « Qu'est-ce que le lettrisme ? » et de plusieurs poèmes lettristes (dont ceux d'un jeune adepte, François Dufrêne).
{176} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 211.
{177} René Étiemble, « De la lettre au lettrisme », Les Temps modernes, no 43, mai 1949.
{178} On s'appuie ici sur l'analyse de Gisèle Sapiro in La Guerre des écrivains, op. cit., p. 593 sq.
{179} Voir Anne Simonin, Les Éditions de Minuit, 1942-1955, Le devoir d'insoumission, Paris, IMEC, 1994.
{180} Voir Anne Simonin, « La Lettres aux directeurs de la Résistance de Jean Paulhan : pour une rhétorique de l'engagement », in Antoine de Baecque (dir.), Les Écrivains face à l'histoire, actes du colloque organisé par la BPA le 22 mars 1997, Paris, la BPI en actes, 1998, pp. 45-69.
{181} André Breton, « Interview de Dominique Arban (Combat, 31 mai 1947) », Entretiens 1919-1952, op. cit., p. 258. À lire ce texte, la référence au lettrisme fait d'ailleurs figure de parenthèse, de pique rapide adressée aux lettristes, dans le cadre d'une discussion portant avant tout sur les rapports entre le surréalisme et l'existentialisme.
{182} André Breton, Du Surréalisme en ses heures vives, 1953. Réédité in Manifestes du surréalisme, Paris, Gallimard, 1994, p. 166.
{183} Dans le livre de Jean-Paul Curtay, la phrase de Breton devient même : « ... le surréalisme... a pris naissance dans une opération de grande envergure portant sur le langage... et par le déchaînement d'une “révolution du mot”... qui ne pouvait faire moins qu'aboutir au “lettrisme”. » Jean-Paul Curtay, La poésie lettriste, op. cit., p. 60. Voir aussi Robert Sabatier qui écrit : « Se référant à l'ensemble des expressions poétiques modernes enregistrées depuis Rimbaud et Picasso, les futuristes et Joyce, André Breton notait, en 1953, dans Du surréalisme en ses heures vives, que celles-ci “ne pouvaient faire moins qu'aboutir au lettrisme”. » Robert Sabatier, « Isidore Isou : la problématique du dépassement », Mélusine, no 28, 2008, p. 47.
{184} Voir Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord (1931-1994), Paris, Plon, 1999, p. 59.
{185} Sur son parcours, voir notamment Maurice Lemaître, Vies de MB, t. 1, Paris, Centre de créativité, 1985.
{186} Une lettre attribuée à Pauwels et publiée dans Ur no 2 reconnaît une valeur au projet isouien en tant que promesse : « ce qui compte c'est la certitude qu'Isou met le feu là où c'est nécessaire [...]. En ce sens je considère Isou comme l'une des seules forces dont il faille souhaiter l'épanouissement. » « Lettres aux lettristes », Ur, La dictature lettriste, no 2, s. d. [1951 ou 1952], p. 8. Une lettre attribuée à Aimé Patri dans le même numéro dit pour sa part : « Si je m'intéresse à ses idées, encore plus qu'à ses réalisations, c'est peut-être que les idées sont ici les virtuelles réalisations. » Ibid., p. 8. Dans le numéro suivant, Paulhan explique pour sa part qu'il ne serait pas surpris qu'Isou « fit quelque jour un bon romancier réaliste ». Réponse au questionnaire « Feuilles de température », Ur, Cahiers du mouvement isouien, s. d., [1953], p. 39.
{187} Voir notamment Maurice Lemaître, Vies de MB, t. 1, op. cit.
{188} Jean-Isidore Isou, Lettre à Jean Paulhan sur La NRF et le renouvellement des cadres, Paris, Arcanes, 1953.
{189} Ibid.
{190} Voir l'échange de lettres entre Lemaître et Paulhan in Maurice Lemaître, Correspondance Jean Paulhan-Maurice Lemaître sur le lettrisme, op. cit.
{191} Anna Boschetti, « Les Temps modernes dans le champ littéraire », art. cité, p. 8.
{192} Les lettristes sont très présents dans les deuxième (décembre 1954) et troisième numéros (février 1955) de cette revue, Maurice Lemaître étant alors « conseiller de rédaction » et Isou, en tant que « collaborateur », y publiant notamment une lettre à Maurice Arland, un article contre le « néo-lettrisme » (sont ainsi désignés ceux qui ont fondé contre Isou des groupes « lettristes ») et son manifeste pour le « mono-lettrisme ».
{193} Voir à ce propos Maurice Lemaître, « Les revues du groupe lettriste », Lettrisme, no 3, mars-avril 1965.
{194} Pour l'analyse de la transformation du champ littéraire autour de 1953, voir notamment Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., troisième partie ; Benoît Denis, « Les écrivains engagés et le réalisme socialiste (1944-1953) », Sociétés & Représentations, no 15, décembre 2002, pp. 247-259 ; Anna Boschetti, « Les Temps modernes dans le champ littéraire », art. cité.
{195} Bizarre, no 32-33 (nouvelle série), 1er trimestre 1964. Ce numéro est présenté par les « pataphysiciens » Noël Arnaud et François Caradec.
{196} Voir Pascale Casanova, Beckett l'abstracteur, Anatomie d'une révolution littéraire, Paris, Seuil, 1997.
{197} Anne Simonin, « La littérature saisie par l'histoire », art. cité.
{198} Anne Simonin, Les Éditions de Minuit..., op. cit.
{199} Voir Galia Yanoshevsky, Les Discours du Nouveau Roman. Éssais, entretiens, débats, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2006.
{200} Niilo Kauppi, Tel Quel : la constitution sociale d'une avant-garde, op. cit., chap. 1.
{201} « L'objet dans le roman », au Cercle ouvert, Paris, 12 novembre 1957. Éditée in Cercle ouvert : Conférence débat, Paris, Nef de Paris, no 10.
{202} Bernard Girard, Lettrisme, l'ultime avant-garde, op. cit.
{203} Notons à ce propos que le lettrisme s'est heurté très tôt à un ensemble de discours venant souligner le caractère peu inédit de sa prétendue innovation (en regard de la poésie expérimentale d'avant-guerre).
{204} Jean Paulhan, Lettre à M. Lemaître, 27 octobre 1954. Éditée in Correspondance Jean Paulhan- Maurice Lemaître sur le lettrisme, op. cit.
{205} Jean Paulhan, « Si le quai m'était Conti », cité in Anne Simonin, « L'édition littéraire de 1945 à 1995 », art. cité.
{206} Jean Isidore Isou, Lettre à Jean Paulhan sur la NRF et le renouvellement des cadres, op. cit.
{207} Jean Paulhan, Lettre à M. Lemaître, 4 août 1954. Éditée in Correspondance Jean Paulhan- Maurice Lemaître sur le lettrisme, op. cit.
{208} Jean Paulhan, Lettre à M. Lemaître, 27 octobre 1954. Ibid.
{209} Maurice Lemaître, Lettre à J. Paulhan, s. d. [entre août et octobre 1954]. Ibid.
{210} « Si Gallimard m'avait donné l'argent pour mes livres, je n'aurais pas été obligé de jouer les hommes d'affaire et j'aurais été heureux de continuer à publier de nouveaux ouvrages de création. [...] Les gens comme vous ne lèvent pas un doigt pour appuyer notre démarche et nous obligent, par leur indifférence, à nous prostituer pour pouvoir ensuite nous montrer du doigt. » Isidore Isou, « Épître à Marcel Arland », Enjeu, no 2, décembre 1954.
{211} Jean Nègre, « Petite sociologie du “nègre” littéraire », France-Observateur, 16 août 1956, pp. 8-9.
{212} Henri Peyre, « La saison littéraire 1947-1948 », The French Review, vol. 22, no 2, décembre 1948, p. 107.
{213} Henri Peyre, « La Littérature en France 1948-49 », The French Review, vol. 23, no 3, janvier 1950, p. 185.
{214} C.M., « Le rosier de madame Isou », Esprit, no 158, août 1949, p. 298.
{215} Daniel Grojnowski, « Une avant-garde sans avancée. Les “Arts incohérents”, 1882-1889 », Actes de la recherche en sciences sociales, no 40, novembre 1981, pp. 73-86.
{216} André Gide, 2 janvier 1907, note de journal intime, citée in Amotz Giladi, « Marginalisation de l'avant-garde littéraire italienne en France, 1900-1920 : Le cas de La Vraie Italie », Transeo [en ligne], no 1, janvier 2009. URL : http://www.transeo-review.eu/Marginalisation-de-l-avant-garde.html?lang=fr
{217} Isidore Isou, « Épître à Marcel Arland », art. cité.
{218} Sur les formes de reconnaissance des poètes contemporains, voir notamment Sébastien Dubois, « Mesurer la réputation. Reconnaissance et renommée des poètes contemporains », Histoire & Mesure, 2008/2, vol. 23, pp. 103-143.
{219} Voir à ce propos l'Introduction à l'étude de la stratégie littéraire, livre satirique publié en 1912 par Fernand Divoire, rédacteur en chef de L'Intransigeant. Citée in Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., p. 10 sq.
{220} Il faut attendre la seconde moitié des années 1950 pour qu'une partie d'entre eux délaissent finalement le label lettriste lui-même (au profit de la formation de l'Internationale situationniste, du Signisme, ou encore du ralliement au Nouveau réalisme).
{221} Les différents auteurs attachés au « nouveau roman » à partir de la fin des années 1950 sont généralement peu disposés à l'action de groupe. Partageant un refus commun de la littérature engagée et des codes qui régissent le roman, ils sont rassemblés sous une même étiquette, mais ne forment eux-mêmes aucun groupe organisé. Notons aussi qu'ils se définissent moins par rapport aux mouvements d'avant-garde (rares sont les nouveaux romanciers ayant pris parti au sujet du surréalisme), que par rapport aux représentants du genre romanesque, historiques (Balzac, Flaubert ou encore Kafka) et contemporains (Sartre, Camus).
{222} *** [Jean-Louis Brau], CP-Matricon, Gil J Wolman, « Pour une mort synthétique », Ur, Cahiers pour un dictat culturel, s. d. [décembre 1950], pp. 68-71.
{223} Gil J Wolman, « Autour de la mégapneumie » inédit publié in Gil Joseph Wolman, Défense de mourir, Éd. établie par Gérard Berréby, en collaboration avec Danielle Orhan, Paris, Allia, 2001, pp. 22-23.
{224} Gil J Wolman, « Le cinématochrone – nouvelle amplitude. Œuvre première : l'Anticoncept », Ur, La Dictature lettriste, no 2, s. d. [1951 ou 1952], p. 10.
{225} Ion, « Mise en garde », Ion, avril 1952, no 1. Réédité in Ion, Paris, Jean-Paul Rocher et Marc-Gilbert Guillaumin, 1999, p. 6.
{226} C'est nous qui soulignons. Ibid., p. 6.
{227} Monique Geoffroy, « D'Isou à Marc,O. », Ion, no 1, avril 1952, pp. 231-233. Marc,O., « Première manifestation d'un cinéma nucléaire », Ibid., pp. 235-285.
{228} Guy-Ernest Debord, « Prolégomènes à tout cinéma futur », Ion, no 1, avril 1952. Réédité in Guy Debord, Œuvres, Édition établie et annotée par Jean-Louis Rançon en collaboration avec Alice Debord, Paris, Gallimard, 2006, p. 46.
{229} Serge Berna, « Un nommé Berna Serge, né à », Ur, Cahiers pour un dictat culturel, s. d. [décembre 1950], pp. 63-67.
{230} Ibid., p. 64.
{231} Adresse de Notre-Dame, 9 avril 1950. Éditée in Jean-Michel Mension, La Tribu, Entretiens avec Gérard Berreby et Francesco Milo, Paris, Allia, 1998, p. 33.
{232} Tract appelant au « meeting des ratés », mars 1950. Reproduit in Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 88.
{233} Dans Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, Isou défend la capacité de sa poésie « lettrique » (vs la poésie qui recourt aux concepts et aux mots) à fonder une nouvelle « internationale poétique » : « Par Isou, la poésie devient internationale pour la premier fois dans son existence. Ainsi on abolit à jamais le traducteur, on relève les petites langues qui ne pouvaient s'évidencer [sic] et on crée une communion basée sur l'égalité. Le résultat est la création de la première internationale poétique : l'internationale lettrique. » Isidore Isou, Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, Paris, Gallimard, 1947, p. 180. Ce discours sur la vocation internationale de la poésie lettrique est repris ensuite dans plusieurs textes de membres du mouvement, par exemple en 1946 dans un texte d'Henri Joffe intitulé « La Langue et le lettrisme » et publié dans le premier numéro de La Dictature lettriste ; ou encore dans Ur en 1950, dans le texte de CP-Matricon et Jean-Louis Brau intitulé « Vingt questions sur le lettrisme ». Ceux-ci écrivent en effet : « Ne voulant que “dire pour dire”, le lettrisme ne peut être national. Le poète cesse d'écrire pour des hommes et s'adresse aujourd'hui à l'humanité entière (le métèque isou, plus grand poète français...) et pose la première pierre de l'Internationale lettriste. Pour la première fois, il brise le cadre étroit des langues nationales et enrichit son art. » *** [Jean-Louis Brau], CP-Matricon, « Vingt questions sur le lettrisme », art. cité, p. 8.
{234} Serge Berna, Jean-Louis Brau, Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Position de l'Internationale lettriste », Internationale lettriste, s. d. [novembre 1952]. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 85-86.
{235} La « tribu » formée par les jeunes membres de l'IL appréciait les quartiers et cafés fréquentés par une population nord-africaine. Sans doute éprouvaient-ils de cette façon leur rupture tout à la fois esthétique, éthique et politique à l'égard des conventions établies. Selon Jean-Michel Mension, membre de l'IL au début des années 1950, partager la vie des Maghrébins à cette époque était en effet une manière de prendre parti « contre la bourgeoisie, contre les cons, contre les Français ». Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 32.
{236} On ne sait malheureusement pas par quel biais ce groupe suisse est entré en contact avec le groupe parisien.
{237} « L'été dernier il n'y avait que Guy Debord, impuissant, et Gilles Ivain – c'est lui qui a jeté toutes les bases de la nouvelle internationale, et a obtenu la synthèse qui leur permet aujourd'hui de croire en eux. » Patrick Straram, Lettre à J. Blot, 29 août 1954. Citée in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, Paris, Allia, 2006, p. 58.
{238} [Patrick Straram, depuis Crescent Beach, Canada], Informations, juin 1954. Tract reproduit in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 68.
{239} On s'appuie ici sur Tim Cumming, « Mean Streets », The Guardian, Friday 8 august 2003.
{240} En février 1952, au ciné-club d'Avant-garde du musée de l'Homme, Wolman projette sur ballon-sonde son film sans images L'Anticoncept (il sera interdit par la censure en avril). En juin, toujours au ciné-club d'Avant-garde du musée de l'Homme, c'est cette fois Debord qui projette son film (sans images non plus) Hurlements en faveur de Sade, lequel aurait été rapidement interrompu par les protestations du public. En octobre de la même année, ce même film est finalement projeté intégralement au ciné-club du Quartier latin.
{241} Voir par exemple un article publié au sujet du boycott par l'IL du festival d'avant-garde à Marseille : « Les accordeurs à la rescousse », Le Figaro littéraire, 16 août 1956, p. 5.
{242} Sur le choix d'un nom d'auteur comme élément constitutif d'une « posture » au sens de mise en scène d'un personnage public, voir notamment Jérôme Meizoz, « “Posture” et champ littéraire », art. cité.
{243} Serge Berna, Jean-Louis Brau, Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, Document final de la Conférence d'Aubervilliers, Aubervilliers, 7 décembre 1952. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 88.
{244} Voir Henri Béhar, « Figures du chassé-croisé », Mélusine, no 27, 1997, pp. 9-31. Voir aussi le récit que Maurice Nadeau fait de l'organisation surréaliste. Il raconte par exemple que « les œuvres individuelles sont contrôlées par le groupe entier et ne voient le jour que si elles apportent quelque chose de nouveau au mouvement ». Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 73. Sur les modalités d'intervention du groupe surréaliste dans le champ littéraire, voir Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit.
{245} Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., pp. 129-134.
{246} Serge Berna, Jean-Louis Brau, Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Position de l'Internationale lettriste », art. cité, p. 85.
{247} Guy-Ernest Debord, « Mort d'un commis voyageur », Internationale lettriste, no 1, novembre 1952. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 87.
{248} Serge Berna, Jean-Louis Brau, Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, [l'IL], Finis les pieds plats, octobre 1952. Réédité in Internationale lettriste, no 1, novembre 1952. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 84 sq.
{249} Francis Ponge par exemple, injurié dans Potlatch en 1955, recevait ce bulletin après que le surréaliste belge Paul Nougé eut communiqué son adresse à l'IL. Voir Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., p. 53.
{250} Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 11 novembre 1955. Éditée in Correspondance, vol. 0, sept. 51-juillet 1957, complété des « lettres retrouvées » et de l'index général des noms cités, Paris, Fayard, 2010, p. 85.
{251} Enrico Baj, Lettre à l'IL, 16 novembre 1954. Éditée in Piet de Groof, Le Général situationniste, Entretiens avec Gérard Berreby & Danielle Orhan, Paris, Allia, 2007, p. 189.
{252} C'est le cas en particulier de Georges Goldfayn, qui travaille au Storyville, bar situé rue de la Huchette, et que Debord et ses amis fréquentent. Voir Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., p. 35. Ces relations sont attestées par une lettre de Debord à Georges Goldfayn, datée de la fin 1953, publiée in Guy Debord, Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 30.
{253} Voir notamment Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., pp. 51-82 ; Guy Debord, Correspondance, vol. 0, op. cit. ; et le reprint de la revue Les Lèvres nues par Allia.
{254} Robert Darnton, Bohème littéraire et révolution. Le monde des livres au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1983.
{255} Philippe Mary note que François Truffaut n'était pas en reste dans ce type d'attaques injurieuses, et qu'elle lui permettait de susciter l'attention en milieu mondain. Philippe Mary, La Nouvelle Vague et le cinéma d'auteur..., op. cit., chapitre 3.
{256} Nous utiliserons souvent l'expression « activisme d'avant-garde » afin de souligner l'analogie entre les activités menées par les situationnistes dans les arts et les activités « militantes » : production de manifestes programmatiques, organisation et animation de collectifs, luttes internes pour l'élaboration de sa « ligne », publications de tracts, etc.
{257} Norbert Bandier, « L'usage surréaliste des cafés (1924-1929) », Les Cahiers de l'IHTP, no 20, 1992, pp. 112-124.
{258} Voir le témoignage de Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 22 sq. Voir aussi la « prépostface » de Noël Arnaud à Boris Vian, Manuel de Saint-Germain-des-Prés, op. cit., p. 11.
{259} Norbert Bandier, « L'usage surréaliste des cafés... », art. cité, p. 116.
{260} Voir à ce propos Jean-Michel Lacroix, « “Un sujet profondément imprégné d'alcool”. Configuration éthylique, postures situationnistes et détournement éditorial : Les Bouteilles se couchent de Patrick Straram », COnTEXTES [en ligne], no 6, septembre 2009. URL : http://contextes.revues.org/4433.
{261} Pour un aperçu des quartiers de Paris privilégiés et de ceux évités par les lettristes-internationaux, voir l'article parodiant les guides touristiques « Panorama intelligent de l'avant-garde à la fin de 1955 : urbanisme », Potlatch, no 24, 24 novembre 1955. On peut aussi se référer au texte de Jacques Fillon, « Description raisonnée de Paris (Itinéraire pour une nouvelle agence de voyages) », publié dans Les Lèvres nues (no 7, décembre 1955). Ce texte présente le quartier Contrescarpes/Montagne Sainte-Geneviève comme le « centre de Paris », et met en avant le fait que ses habitants sont très pauvres et généralement d'origine nord-africaine. Il présente d'autres quartiers ou lieux (Aubervilliers, etc.), toujours plus ou moins sur le même type, c'est-à-dire en mettant en avant le fait que les habitants sont très pauvres et d'origine immigrée (espagnole pour Aubervilliers). Pour une présentation des quartiers « populaires » parisiens des années 1950, voir par exemple Éric Hazan, Paris sous tension, Paris, La Fabrique, 2011.
{262} Michèle-I. Bernstein, André-Frank Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Véra, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « ... une idée neuve en Europe », Potlatch, no 7, 3 août 1954.
{263} [IL], « La plate-forme d'Alba », Potlatch, no 27, 2 novembre 1956.
{264} [IL], « Échec des manifestations de Marseille », Potlatch, no 27, 2 novembre 1956.
{265} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le Lettrisme ? », Potlatch, no 22, 9 septembre 1955.
{266} « Le mot “avant-garde” [...], malgré son air d'impartialité, sert le plus souvent pour se débarrasser – comme d'un haussement d'épaules – de toute œuvre risquant de donner mauvaise conscience à la littérature de grande consommation. » Alain Robbe-Grillet, « Sur quelques notions périmées », 1957. Réédité in Pour un nouveau roman, op. cit., p. 25.
{267} Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationnistes. L'IS dans et contre la décomposition », Potlatch, no 29, 5 novembre 1957.
{268} Dans le Rapport sur la construction des situations rédigé par Debord et daté de juin 1957, il reproche à l'expression « d'avant-garde » de ne désigner généralement que des renouvellements partiels de l'art dans les structures stables du pouvoir bourgeois : « Les gens qui se sont fait remarquer dans ces tendances sont admis généralement à titre individuel, au prix des reniements qui s'imposent. [...]. C'est ce qui donne à ce terme même d'“avant-garde”, toujours manié en fin de compte par la bourgeoisie, quelque chose de suspect et de ridicule. » Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale, juin 1957. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 311. Notons que par la suite, nous renverrons toujours à cette édition du Rapport.
{269} « La notion même d'avant-garde collective, avec l'aspect militant qu'elle implique, est un produit récent des conditions historiques qui entraînent en même temps la nécessité de lutter contre les forces qui empêchent le développement de ce programme. De tels groupements sont conduits à transposer dans leur sphère d'activité quelques méthodes d'organisation créées par la politique révolutionnaire, et leur action ne peut plus désormais se concevoir sans liaison avec une critique de la politique. » Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations..., op. cit., p. 311.
{270} Dans les années 1950, les nouveaux arrivants dans le groupe surréaliste sont eux aussi travaillés par la nécessité de rajeunir le répertoire des mouvements d'avant-garde : ils en appellent au renouvellement des formes de protestation (contre la pratique habituelle du « scandale ») et cherchent à démarquer le surréalisme des notions d'« école » et de « chapelle », au profit de la notion « d'aventure ». Voir le tract Haute Fréquence (1951), cité in Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., pp. 20-25.
{271} On paraphrase ici librement Pierre Bourdieu analysant l'invention du style de vie artiste dans la bohème littéraire du XIXe siècle. Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art..., op. cit., p. 99.
{272} Entretien avec Michèle Bernstein [non enregistré à sa demande], septembre 2011.
{273} Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 136.
{274} « Le système scolaire définit la culture “libre” au moins négativement en circonscrivant à l'intérieur de la culture dominante le domaine de ce qu'il inscrit dans ses programmes et contrôle par ses examens. On sait qu'un objet culturel est d'autant plus “scolaire” qu'il est enseigné et exigé à un niveau plus bas du cursus scolaire [...]. » Pierre Bourdieu, La Distinction, Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979, p. 22, note 9.
{275} Voir Pierre Bourdieu, La Distinction..., op. cit., p. 71, lorsqu'il oppose deux idéal-types de détenteurs de la culture légitime, selon les conditions d'acquisition de celle-ci, les « doctes » et les « mondains ». Les seconds, dont l'apprentissage est un « apprentissage total, précoce et insensible, effectué dès la prime enfance au sein de la famille et prolongé par un apprentissage scolaire qui le présuppose et l'accomplit », se distinguent des premiers, dont l'apprentissage est à l'inverse « tardif, méthodique et accéléré » (scolaire). La certitude de détenir la légitimité culturelle, l'assurance dans l'ignorance (relative), la désinvolture dans la familiarité avec la culture, et la valorisation de l'expérience esthétique indéfinissable par opposition à la connaissance de l'histoire de l'art, sont tenues par Bourdieu comme des marques de l'ancienneté de l'accès de la famille à la classe dominante et, ce qui revient au même, de la précocité de l'apprentissage par l'enfant de la culture légitime.
{276} On s'appuie ici sur Raymond Hains, « L'œil photographique », in Figures de la négation. Avant-gardes du dépassement de l'art, Catalogue de l'exposition « Après la fin de l'art (1945-2003) » au MAM de Saint-Étienne Métropole, Paris, Éd. Paris-Musées, 2004, pp. 119-123 ; et François Dufrêne, Archi-Made, Présentation par Didier Semin, Paris, ENSBA, 2005.
{277} Voir Jacques Villeglé, Cheminements, 1943/1959, Saint-Julien-Molin-Molette, Jean-Pierre Huguet éd., 1999.
{278} Voir Yves Klein, Le Dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, éd. établie par Marie-Anne Sichère et Didier Semin, Paris, ENSBA, 2003.
{279} Lui-même est le fils d'un militant socialiste révolutionnaire russe qui s'est installé en France où il s'est occupé un temps de « copyrights » dans l'importation de musique russe puis a exercé comme journaliste, et d'une femme qui, chose rare pour l'époque, a fait des études de médecine (elle est elle-même issue d'une famille bourgeoise de Moscou).
{280} Entretien avec Michèle Bernstein, septembre 2011.
{281} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 101. Un même extrait, placé cette fois dans un passage qui souligne la faible codification du métier d'écrivain, se trouve in Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité, p. 15. Voir aussi Pierre Bourdieu, « L'invention de la vie d'artiste », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 1, no 2, mars 1975, pp. 67-93. Sur la construction de la figure sociale de la « bohème » autour des années 1830 et ses évolutions dans le siècle qui suit (dans le cadre d'une hypothèse selon laquelle l'opposition de la bohème à la bourgeoisie relève néanmoins d'une opposition ambiguë, interne, se constituant à partir des valeurs mêmes que la bourgeoisie proclame), voir notamment Jerrold Seigel, Paris bohème, 1830-1930, Culture et politique aux marges de la vie bourgeoise, trad. Odette Guitard, Paris, Gallimard, 1991.
{282} Sur l'organisation de l'enseignement secondaire entre les années 1930 et 1960, voir Antoine Prost, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation, t. 4 : l'école et la famille dans une société en mutation, depuis 1930, Paris, G.-V. Labat, 1981. Pour une analyse sociologique des effets politiques de cette organisation, voir Bernard Pudal, Prendre parti, Pour une sociologie historique du PCF, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, chap. 4, 1989 ; et du même auteur, « Ordre symbolique et système scolaire dans les années 1960 », in Dominique Damamme et al. (dir.), Mai-juin 68, Paris, Éd. de l'Atelier/Éd. ouvrières, 2008, pp. 62-74.
{283} Témoignage par écrit de Charlotte Wolman, avril 2007.
{284} Pour une définition sociologique de la « jeunesse », voir Gérard Mauger, « Unité et diversité de la jeunesse », in Gérard Mauger, René Bendit, Christian von Wolffersdorff (dir.), Jeunesses et Sociétés : perspectives de la recherche en France et en Allemagne, Paris, Armand Colin, 1994, pp. 21-49.
{285} Guy Debord, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps [film], Texte des voix reproduit in Œuvres, op. cit., p. 472.
{286} On s'appuie ici sur Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit. ; et Jean-Michel Mension [Alexis Violet], Le Temps gage, Aventures politiques et artistiques d'un irrégulier à Paris, Paris, Éd. Noesis, 2001.
{287} On s'appuie ici essentiellement sur Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit.
{288} Affiche reproduite in Ibid., p. 22.
{289} On s'appuie ici sur Jean-Marie Apostolidés, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit. ; Patrick Straram, La Veuve blanche et noire un peu détournée, Préface de Jean-Marie Apostolidès et Boris Donné, Paris, Sens & Tonka, 2006 ; Patrick Straram, « collages autobiographiques », édités in Ibid., pp. 75-92 ; Patrick Straram, Les Bouteilles se couchent, Paris, Allia, 2006 ; et Patrick Straram, Extraits autobiographiques de Patrick Straram le Bison Ravi, enveloppés par Ronald Mc Gregor [en ligne], URL : http://www.lucienfrancoeur.com/potestextes.html.
{290} Tract appelant au « Grand meeting des ratés », mars 1950. Reproduit in Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 88.
{291} Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 136. Voir aussi Jacques Villeglé, Cheminements, 1943/1959, op. cit., p. 79.
{292} Sur la bohème comme posture collective et mythe littéraire, voir notamment Pascal Brissette, Anthony Glinoer, Bohème sans frontière, Rennes, PUR, 2010.
{293} Guy Debord, Lettre à G. Wolman, juin 1953. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 27.
{294} Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 37.
{295} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, septembre 1953. Texte demeuré longtemps inédit, avant d'être édité partiellement in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 105.
{296} Voir aussi la lettre-manifeste que les jeunes Chtcheglov et Béarn adressent à leur aîné (admiré) Blaise Cendrars, en octobre 1950. Si elle est loin de révéler un abandon pur et simple de la littérature, elle laisse apparaître néanmoins les mythes qui accompagnent généralement un refus affiché de la carrière : l'alcool, l'aventure, l'inutilité sociale... Henry de Béarn, Yvan Chtchegloff, Lettre à B. Cendrars, 5 octobre 1950. Reproduite in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 40 sq.
{297} Sur la théorie selon laquelle les différences interindividuelles de « talents » (les « talents » sont alors définis sociologiquement comme des « grandeurs relatives qui expriment la rareté des capacités artistiques ou intellectuelles candidates à la reconnaissance publique et la rareté des consécrations glorieuses et durables »), sont révélées et amplifiées par la dynamique cumulative des « appariements », voir Pierre-Michel Menger, Le Travail créateur. S'accomplir dans l'incertain, Paris, Gallimard/Le Seuil, 2009. Pour une discussion de cette approche, voir Laurent Jeanpierre, « De l'origine des inégalités dans les arts », Revue française de sociologie, 2012/1, vol. 53, pp. 95-115.
{298} On s'appuie ici sur Claude Matricon, « Biographie de Jean-Louis Brau », art. cité.
{299} Informations, juin 1954. Tract reproduit in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 68.
{300} On trouve dans le premier texte publié par Debord dans Les Lèvres nues des emprunts importants au Formulaire pour un urbanisme nouveau de Chtcheglov, rédigé en 1953, en particulier sa référence aux tableaux de ports de mer peints par Claude Lorrain. Voir Guy-Ernest Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine », Les Lèvres nues, no 6, septembre 1955. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 207 sq. ; et Ivan Chtcheglov, Formulaire pour un urbanisme nouveau, octobre 1953, version originale éditée in Écrits retrouvés, Établis et présentés par Jean-Marie Apostolidès & Boris Donné, Paris, Allia, 2006, pp. 7-16.
{301} « Positivement, je suis inexistant », explique-t-il dans une lettre de 1958 qui illustre très bien une manière de rationaliser son échec en vertu. « Alexander von Raminagrobis », Lettre à P. Straram, 30 juin 1958. Éditée in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 85.
{302} Debord constitue Chtcheglov en figure mythique de l'histoire situationniste, publiant par exemple dans le premier numéro d'Internationale situationniste une version (un peu remaniée) du Formulaire... (en attribuant ce texte à Chtcheglov mais sans consulter celui-ci), puis publiant dans la revue situationniste, après avoir repris contact avec lui, quelques lettres de Chtcheglov (alors interné en hôpital psychiatrique), sous le titre « Lettres de loin ».
{303} Ivan Chtcheglov, Écrits retrouvés, op. cit., « Lettres de loin », pp. 89-115.
{304} Outre les références déjà citées sur Patrick Straram, voir sur ce point Lettre à Guy Debord, précédée d'une lettre à Ivan Chtcheglov, Préface de Jean-Marie Apostolidès et Boris Donné, Paris, Sens & Tonka, 2006.
{305} On s'appuie ici sur Dominique Meens, « Wolman avant après », in Gil Joseph Wolman, Défense de mourir, op. cit., pp. 337-341 ; Gil Wolman : Galerie de l'Ancienne Poste, Calais, du 21 mai au 26 juin 1983, Catalogue d'une exposition organisée par Michel Sohier et Pascaline Dron, Calais, Galerie de l'Ancienne Poste, 1983 ; et sur la biographie de Gil Wolman mise en ligne sur le site web de la galerie « Seconde modernité » (URL : http://www.secondemodernite.com/wolman_intro.html).
{306} Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., p. 57 sq.
{307} Ce numéro se réduit en effet à un papillon daté de juin 1954 et sur lequel on peut lire l'inscription « La guerre de la liberté doit être faite avec colère », signée des membres du groupe.
{308} Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, 1931-1994, Paris, Plon, 1999. Boris Donné, « Debord & Chtcheglov, bois & charbons : la dérive et ses sources surréalistes occultées », Mélusine, no 28, 2008, pp. 109-124.
{309} Voir notamment Pierre Bourdieu, « Un acte désintéressé est-il possible ? », in Raisons pratiques, Sur la théorie de l'action, Paris, Seuil, 1994, pp. 149-167.
{310} Guy Debord, Lettre à H. Falcou (HF), s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade a des yeux de fille, de beaux yeux pour faire sauter les ponts, Paris, Fayard, 2004, p. 67.
{311} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 62 sq.
{312} Guy Debord, Lettre à HF, 12 juin 1951, Ibid., p. 96.
{313} Voir Jérôme Duwa, « Sur une lettre de Debord à Picasso », Archives & documents situationnistes, no 4, automne 2004, pp. 137-143.
{314} Vers 1950, à Antibes, Debord aurait assisté, en présence d'une trentaine de spectateurs dont, selon le récit qu'il en fait dans sa lettre, « Yves Montand (assez bête), Simone Signoret, encore Sadoul », à la projection de deux films d'Eisenstein : Le cuirassé Potemkine et Que viva Mexico. Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade..., op. cit., p. 58.
{315} Voir Guy Debord, Lettres à HF, [1950-1951]. Ibid., p. 75, p. 86 et p. 103.
{316} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1949]. Ibid., pp. 11-16.
{317} Ceci est une référence à Anicet ou le panorama, roman, d'Aragon, publié en 1921, dans lequel Breton apparaît sous le nom de Ajamais. Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 91.
{318} « [...] Il y a deux ans tu nous reçus presque poliment, tu n'étais pas encore propriétaire. Oui, tu as toujours été pour Franco et tu l'as bien prouvé aujourd'hui. Cadavre, nous t'aimions. » Guy Debord, Hervé Falcou, « Cadavre », s. d. [1951]. Édité in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 99.
{319} Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1949]. Ibid., p. 11.
{320} Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1949]. Ibid., p. 24.
{321} Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 52, 61, 63 et 72.
{322} Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 58.
{323} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1949]. Ibid., p. 23.
{324} Guy Debord, Lettre à HF, 17 décembre 1950. Ibid., p. 74.
{325} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 97.
{326} Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 86.
{327} Par exemple, il signe une lettre du nom de François Villon. Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 57.
{328} « J'ai relu ces jours-ci tout ce que j'ai de Michaux. Ce matin presque tout Calligrammes. Guillaume a beaucoup baissé à mes yeux. Pourtant sur certain point je l'ai trouvé en légère hausse. » Guy Debord, Lettre à HF, 5 mars 1951. Ibid., p. 85.
{329} Il signe une lettre : « Le futuriste Vladimir Maïakovski. » Guy Debord, Lettre à HF, 25 décembre 1950. Ibid., p. 77.
{330} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 52.
{331} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 91.
{332} Guy Debord, Lettre à HF, 12 juin 1951. Ibid., p. 92.
{333} Boris Donné, (Pour Mémoires), Un essai d'élucidation des Mémoires de Guy Debord, Paris, Allia, 2004, pp. 126-128. Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste. Une histoire intellectuelle, Montreuil, L'échappée, 2012.
{334} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 207.
{335} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 63.
{336} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 192.
{337} Guy Debord, Lettre à HF s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 88.
{338} Dans son Histoire du surréalisme, Nadeau écrit, à propos de l'existence menée par les surréalistes : « [...] Les spectacles les plus dérisoires sont les plus prisés car ils mettent en scène les sentiments et les émotions populaires qui n'ont pas encore été gâtés par la culture. » Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 67.
{339} Laurent Chollet, « Cours camarade... la séance a commencé. Cinéphiles, cinémaniaques et critiques de cinéma dans l'après-guerre », L'Homme et la société, no 142, 2001/4, pp. 45-63. Sur la position du cinéma dans le champ artistique des années 1950, voir notamment Philippe Mary, La Nouvelle Vague et le cinéma d'auteur, op. cit.
{340} La référence au « situationnisme » sera elle-même très présente au cours des années 1970 dans les milieux de la « contre-culture » associant produits culturels en cours de légitimation, thèmes libidinaux et subversion politique. Le lecteur pourra à ce propos consulter Laurent Chollet, L'Insurrection situationniste, Paris, Dagorno, 2000. Sur l'analyse de la « contre-culture » comme formation d'espaces culturels constitués à partir de principes alternatifs d'évaluation des biens culturels, et liée à l'apparition d'autodidactes d'un nouveau genre, voir Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit., chap. 1.
{341} Debord évoque dans une lettre à Falcou, qui ressemble à un premier essai de manifeste, Orphée et Les Enfants terribles. Voir Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 90.
{342} Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, s. d. [1953 ou 1954]. Ibid., p. 163. On trouve un même principe de jugement lorsque Debord témoigne de son enthousiasme pour un film d'aventures américain, Le prisonnier de Zenda, dans lequel il dit avoir reconnu Louis II de Bavière. Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, s. d. [1953 ou 1954]. Ibid., p. 156.
{343} Dans le numéro 24 de Potlatch, les lettristes-internationaux proposent de tirer parti du faible niveau général des productions cinématographiques, en subvertissant le mode de consommation habituel de ces productions par le jeu suivant : « [...] il faut s'arrêter un peu moins d'une heure [dans une salle de cinéma], et interpréter en se jouant le film d'aventures qui passe : reconnaître dans les héros quelques personnages plus ou moins historiques qui nous sont proches, relier les événements du scénario inepte aux vraies raisons d'agir que nous leur connaissons, et à la semaine que l'on est soi-même en train de passer, voilà un divertissement collectif acceptable [...]. » IL, « Panorama intelligent de l'avant-garde à la fin de 1955 : cinéma », Potlatch, no 24, 24 novembre 1955.
{344} Bernard Lahire, La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, Paris, La Découverte, 2006 [2004].
{345} On ne sait pas quand Debord lit ces classiques. Il en fait en tout cas un usage abondant dans ses Mémoires de 1958. C'est ce que montre Boris Donné : « Debord a alors engagé, en septembre-octobre [1957], une campagne de découpage dans un certain nombre de classiques qui lui tenaient à cœur : les tragédies de Shakespeare, les oraisons funèbres de Bossuet, les Pensées de Pascal, les œuvres en prose de Baudelaire... » Boris Donné, (Pour mémoires)..., op. cit., p. 150. Sur l'importance des auteurs classiques du XVIIe siècle dans l'œuvre de maturité de Guy Debord, voir aussi Jean-Marie Apostolidès, Les Tombeaux de Guy Debord, précédé de Portrait de Guy-Ernest en jeune libertin, Paris, Exils, 1999.
{346} « [...] un logement incroyable où il faudrait renverser un bar, oui, laid et encombrant, pour découvrir une cuisinière électrique dont je n'ai que faire ; où il faudrait renverser une bibliothèque – vide – pour en faire émerger un lit, si on consentait à le faire bouger aussi dérisoirement par rapport au mouvement de la rotation terrestre, et à nos propres mouvements. » Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, 30 avril 1963. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 206.
{347} À tort nous semble-t-il : pour Bourdieu, c'est bien dans les différentes manières (selon les groupes sociaux) de faire usage des différents biens culturels (et donc par extension dans les différentes manières selon ces groupes de faire usage des mêmes biens culturels) que se reconnaît le degré de légitimité de la pratique (voir à ce propos La Distinction, op. cit., p. I-VIII). Différentes manières, on doit entendre par là que des individus en mesure d'apprécier la « culture légitime » (en permanente reconfiguration) et/ou confrontés aux obligations statutaires du titre scolaire, s'ils peuvent apprécier aussi bien des objets culturels jugés généralement « mineurs », auront néanmoins tendance en ce cas à marquer une distance, à se démarquer des manières habituelles de faire usage de ces biens (« naïves » pourrait-on dire), en s'attachant par exemple à proclamer un renversement des critères culturels dominants. À défaut d'un tel effort de distinction, il est probable que ce « goût », de l'avis général, apparaîtra étonnant, sortant de l'ordinaire, et/ou sera le plus souvent tenu sous silence.
{348} Dans l'ouvrage de Maurice Nadeau Histoire du surréalisme, op. cit., p. 67, note 22, on peut lire : « Pour les membres du groupe, défense de travailler ! Aragon, Breton, Boiffard, Gérard abandonnent leurs études de médecine, d'autres la Sorbonne, tous, [sic] ce qui leur permettrait d'avoir une “situation” dans la vie. »
{349} Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 7, Papiers administratifs personnels.
{350} Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord..., op. cit., p. 61.
{351} « Le Divin Met et Guy-Ernest Debord... », Faire-part, s. d. [1951]. Ibid., p. 123.
{352} On trouve dans les archives de Debord déposées à la BNF, une carte d'étudiant à l'École nationale des langues orientales vivantes (INALCO) pour l'année scolaire 1954-1955. Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 7, Papiers administratifs personnels.
{353} Le report pour études se fait jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans. Le 22 septembre 1956, alors qu'il va sur ses vingt-cinq ans, il écrit à Marcel Marïen : « On m'a saisi l'autre jour, à l'improviste, en m'apprenant que j'étais dans une situation militaire irrégulière, et qui frisait même l'insoumission. Je fus donc sapeur du Génie. J'usai immédiatement de divers troubles mentaux et physiques (il se trouve que je suis asthmatique) qui me firent placer en observation dans un hôpital militaire dont je n'ai pu sortir qu'hier, réformé définitif [...]. » Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 22 septembre 1956. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 119.
{354} Dans l'échantillon analysé par Gisèle Sapiro, portant sur des écrivains français en activité entre 1940 et 1944 et ayant acquis une reconnaissance symbolique ou temporelle au niveau national, environ la moitié ont achevé des études supérieures. Voir Gisèle Sapiro, « “Je n'ai jamais appris à écrire”. Les conditions de formation de la vocation d'écrivain », Actes de la recherche en sciences sociales, no 168, 2007/3, p. 25. Ajoutons que Debord appartient à la génération suivante à celle étudiée par Gisèle Sapiro. Il a été scolarisé dans une configuration où l'accès à l'enseignement secondaire et au Baccalauréat a été relativement dévalué socialement suite à l'instauration de la gratuité de l'enseignement secondaire entre 1930 et 1933.
{355} Sur la notion de self-concept, ou « conception de soi », voir Neil Gross, Richard Rorty. The Making of an American Philosopher, Chicago, University of Chicago Press, 2008. Voir aussi Mathieu Hauchecorne, Étienne Ollion, « Qu'est-ce que la nouvelle sociologie des idées ? Un entretien avec Charles Camic et Neil Gross », Transeo [en ligne], no 1, janvier 2009. URL : http://www.transeo-review.eu/Qu-est-ce-que-la-nouvelle.html
{356} « Mais de qui peut-on se distinguer le mieux sinon de ceux qui nous entourent et qui, tout en partageant souvent des propriétés communes, se différencient de nous par une partie de leurs pratiques et de leurs préférences ? » note Bernard Lahire in La Culture des individus..., op. cit., p. 676 sq.
{357} Guy Debord, lettre à HF, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 72.
{358} Guy Debord, « Pour en finir avec le confort nihiliste », Internationale lettriste, no 3, août 1953. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 101.
{359} Guy Debord, Lettre à HF, 5 mars 1951. Ibid., p. 85.
{360} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 90.
{361} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 87.
{362} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 56.
{363} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 57. Il reprend ici l'expression de Baudelaire, « la bêtise au front de taureau ».
{364} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., pp. 54-56. Et Guy Debord, Lettre à HF, 25 décembre 1950. Ibid., p. 77.
{365} Selon Christophe Bourseiller (qui a recueilli le témoignage d'un demi-frère de Guy Debord) in Vie et mort de Guy Debord, op. cit.
{366} Sa famille déménage en 1939 à Nice, puis en 1942 à Pau, avant de s'installer à la Libération à Cannes.
{367} Cette analyse s'appuie sur le très bon travail de Boris Donné, exposé dans « Debord & Chtcheglov... », art. cité. Remarquons au passage une analogie avec la conception de l'histoire littéraire manifestée par André Breton dans ses essais critiques des années 1940, essais étudiés par Marie-Paul Béranger. Breton y apparaît en effet tributaire des manuels en usage dans les milieux scolaires, identifiant l'histoire de la littérature à une série de grands noms. Voir Marie-Paul Béranger, « L'histoire de la littérature vue par André Breton. Les “Balances illusoires” », in Intellectuel surréaliste (après 1945), études réunies par Maryse Vassevière, Paris, Association pour l'étude du surréalisme, 2008, pp. 51-76.
{368} Boris Donné, « Debord & Chtcheglov », art. cité, p. 111.
{369} Parmi ces facteurs de « déviation » de la trajectoire sociale probable, Gisèle Sapiro relève la perte d'un parent, une position familiale instable, une place particulière dans la fratrie, une indétermination de l'identité sexuelle, divers accidents biographiques tels que les problèmes de santé ou l'échec scolaire. Voir Gisèle Sapiro, « “Je n'ai jamais appris à écrire”... », art. cité, pp. 12-33.
{370} Pierre Bourdieu observe que les conditions d'existence caractéristiques des adolescents bourgeois, marquées par « une expérience du monde affranchie de l'urgence », c'est-à-dire par une « retraite hors de la nécessité économique » et par « la pratique d'activité ayant en elle-même leurs fins », sont au principe de la formation d'un rapport au monde distant, vécu sur le mode du jeu. C'est ce rapport au monde qui favorise alors l'acquisition de la disposition à se prendre au jeu des jeux de culture, et la disposition esthétique, manière légitime de consommer les œuvres d'art et plus largement de percevoir ou d'user des différents objets de la vie sociale, en mettant l'accent sur leur forme plutôt que sur leur fonction. Voir Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit., p. 56 sqq.
{371} Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, op. cit.
{372} D'autant que, ayant quelques années de retard scolaire, il est plus âgé que ses camarades lycéens (il a presque vingt ans lorsqu'il passe le Baccalauréat à l'été 1951).
{373} Voir Simon Borja, « Caractère de peintres (dé)peints », Regards sociologiques, no 33-34, 2007, pp. 129-150. Analysant la constitution de l'habitus artistique d'une artiste-peintre, il avance que l'enfance solitaire de celle-ci (liée dans son cas à une très grande précocité culturelle) favorise une « auto-dissection distinctive » qui, moyennant d'autres facteurs sociaux, trouve refuge dans la pratique d'écriture et du dessin.
{374} Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit., p. 61. Voir aussi du même « L'invention de la vie d'artiste », art. cité.
{375} À plusieurs reprises, le jeune Debord témoigne du fait qu'il pense parfois au suicide. Voir par exemple Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 61.
{376} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 56.
{377} Guy Debord souligne. Guy Debord, Lettre à HF, 11 février 1951. Ibid., p. 83.
{378} Ibid., p. 83.
{379} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 90.
{380} Guy Debord, Lettre à HF, 12 juin 1951. Ibid., p. 92.
{381} Neveu d'Oscar Wilde, boxeur et critique d'art, précurseur du mouvement Dada, Arthur Cravan est un personnage nimbé d'une aura de mystère, qui symbolise le refus de la carrière artistique au nom d'une vie passionnante et aventureuse. Il est une référence permanente de Guy Debord (comme du mouvement surréaliste). Parvenu au bout de sa trajectoire, ce dernier lui rendra hommage en ces termes : « Les gens que j'estimais plus que personne au monde étaient Arthur Cravan et Lautréamont, et je savais parfaitement que tous leurs amis, si j'avais consenti à poursuivre des études universitaires, m'auraient méprisé autant que si je m'étais résigné à exercer une activité artistique. » Guy Debord, Panégyrique, tome premier, Paris, Éd. Gérard Lebovici, 1989. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 1662.
{382} Voir Pierre Bourdieu, « L'invention de la vie d'artiste », art. cité.
{383} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 104.
{384} Guy Debord, Lettre à G. Wolman, juin 1953. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 29.
{385} Ibid., p. 28 sq.
{386} Le passage « qui s'abîme... » est rajouté en note dans la marge. On peut penser que Conord évoque ici Guy Debord. André-Franck Conord, Lettre à A. Jorn, double envoyé à G. Debord, 15 novembre 1954. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{387} Notons à ce propos que, tandis que Debord est souvent identifié (explicitement à partir des années 1960 surtout) à la figure d'André Breton, et de fait partage avec lui l'importance accordée au contrôle rigoureux des frontières du mouvement ainsi qu'un attachement à s'inscrire dans une histoire littéraire appréhendée comme une succession d'écoles et de mouvements, d'autres membres de l'IL comme Chtcheglov semblent se projeter plutôt dans des figures d'artistes « maudits » tels que Van Gogh ou Artaud. Voir Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 51 sqq.
{388} Guy Debord, Panégyrique, tome premier [1989], op. cit., p. 1664.
{389} Guy Debord, Lettre à HF, 5 mars 1951. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 84 sq.
{390} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1950]. Ibid., p. 73.
{391} Pierre Bourdieu, Homo academicus, Paris, Minuit, 1982, p. 202.
{392} Guy-Ernest Debord, « Pour en finir avec le confort nihiliste », Internationale lettriste, no 3, août 1953. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 101.
{393} Debord souligne. Guy Debord, Lettre à G. Wolman, juin 1953. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 27 sq.
{394} Voir notamment Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, s. d. [1953 ou 1954]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 138. Voir aussi [IL], « Les petits stupéfiants », Potlatch, no 6, 27 juillet 1954.
{395} [IL], « Contradictions de l'activité lettriste-internationaliste », Potlatch, no 25, 26 janvier 1956.
{396} Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 54.
{397} Il existe aujourd'hui une littérature importante sur les usages sociaux (et sexués) du temps. Pour les usages en situation scolaire, voir par exemple Stéphane Beaud, « Un temps élastique. Étudiants des “cités” et examens universitaires », Terrain, no 29, septembre 1997, pp. 43-58 ; et Muriel Darmon, Classes préparatoires, La fabrique d'une jeunesse dominante, Paris, La Découverte, 2013. Pour les usages en situation de pratique culturelle extra-scolaire, on pourra lire notamment Sylvia Faure, Marie-Carmen Garcia, Culture hip-hop, Jeunes des cités et politiques publiques, Paris, La Dispute, 2005, pp. 135-141.
{398} Entretien avec Michèle Bernstein, septembre 2011.
{399} Dans les périodes ultérieures aux années de l'IL, Debord évoquera lui-même une multiplication de ces moments qui, prenant la forme de temps de travail, apparaissent du même coup comme autant de « temps morts » du point de vue d'une utopie du « jeu permanent » : « Indéniable recul dans la vie quotidienne (beaucoup trop souvent des temps morts ; il faut tenir compte aussi de la dispersion géographique fâcheuse dans ce qu'est actuellement l'IS, et du passage de ce qui était jeu pur au “travail”, en un certain sens au moins du terme). » Guy Debord, Lettre à P. Straram, 25 août 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 378. Quelques années après, alors qu'il est engagé dans la rédaction de son livre La Société du spectacle, il écrit au situationniste Raoul Vaneigem (qui est pour sa part en passe de terminer le manuscrit de son Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations) : « Depuis un mois, quoique me trouvant assez heureusement occupé par ailleurs, j'ai subordonné beaucoup des charmes de la vie quotidienne et de l'errance à l'achèvement de la critique du spectacle. Je me suis arrêté de boire, jusqu'à ce que la dernière ligne soit écrite. [...] Je vois bien que ceci est en marge des lois exactes du Savoir-vivre, mais il s'agit justement de les promulguer. » Guy Debord, Lettre à R. Vaneigem, 8 mars 1965. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 21.
{400} Michèle Bernstein explique à ce propos que dans un premier temps les couples se faisaient et se défaisaient rapidement entre les différents habitués de Chez Moineau, mais que peu à peu, des couples relativement plus stables ont émergé, formés souvent de personnes issues de milieux sociaux équivalents. Elle-même, issue d'une bourgeoise à fort capital culturel, se met ainsi en couple avec Guy Debord en 1954. Sur la sociologie du couple, voir notamment Michel Bozon, François Héran, La Formation du couple, Textes essentiels pour la sociologie de la famille, Paris, La Découverte, 2006.
{401} En témoigne par exemple son Rapport sur la construction des situations de 1957, sur lequel on reviendra plus loin.
{402} Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., chap. 10.
{403} Voir Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit.
{404} Pour Dominique Meens, si Wolman s'éloigne de l'IL vers 1957, ce n'est pas étranger à sa situation familiale : « Il a une fille à nourrir », explique-t-il. Dominique Meens, « Wolman avant après », art. cité., p. 340.
{405} Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 44.
{406} Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, 1er décembre 1953. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 169 sq.
{407} Guy Debord, Lettre à G. J Wolman, s. d. [printemps 1954]. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 39.
{408} Pierre Bourdieu, « Les trois états du capital culturel », Actes de la recherche en sciences sociales, no 30, pp. 3-6. Voir aussi Delphine Serre, « Le capital culturel dans tous ses états », Actes de la recherche en sciences sociales, no 191-192, 2012/1-2.
{409} Notons à ce propos qu'on trouve dans ses archives personnelles des notes prises du cours de Jean Hyppolite au Collège de France sur Hegel, datées de 1967 (et prévues pour son livre La Société du Spectacle, paru cette année-là). Notes conservées in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Hegel ». Deux situationnistes anglais des années 1960 se remémorent d'ailleurs Debord assistant à ce cours. T.J. Clark, D. Nicholson-Smith, Pourquoi l'art ne peut pas tuer l'Internationale situationniste, Marseille, Égrégores éditions, 2006, p. 32 sq.
{410} Ce projet est évoqué dans le court article « Allez-y voir vous-mêmes », Internationale lettriste, no 3, août 1953. Reproduit in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 99.
{411} Pour une étude de ce livre, voir Boris Donné, (Pour Mémoires)..., op. cit. Il convient néanmoins de relativiser l'idée, véhiculée par Donné, que ce livre n'aurait été diffusé qu'à des amis avant sa réédition en 1993 par Jean-Jacques Pauvert aux Belles Lettres (thèse qui s'appuie sur la présentation faite par Debord au moment de cette réédition). En effet, dans une lettre que Debord adresse à Jorn le 11 juillet 1959, il lui demande des exemplaires de Mémoires pour un dénommé Wittenborn, distributeur et éditeur d'art à New York, et pour un libraire qui était désireux de le diffuser en Argentine. Dans une autre lettre à Asger Jorn, du 4 janvier 1960, Debord lui annonce qu'il a trouvé un diffuseur pour la revue et les livres situationnistes (Le Terrain vague, librairie d'Éric Losfeld), et demande alors qu'il lui fasse parvenir les cent exemplaires de Mémoires qui sont chez Augustinci, le directeur de la Galerie Rive Gauche. Tout laisse donc à penser que le livre s'adressait également à un public restreint de collectionneurs. Guy Debord, Lettres à A. Jorn du 11 juillet 1959 et du 4 janvier 1960. Éditées in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 245, p. 295.
{412} Voir notamment Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 26 janvier 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 302 sq.
{413} Ibid.
{414} Guy Debord, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps [film], Texte des voix reproduit in Œuvres, op. cit., p. 472 sq.
{415} Guy Debord, Mémoires, décembre 1958. Réédité in Œuvres, op. cit., pp. 375-426.
{416} Voir Guy Debord, In girum imus nocte et consumimur igni, 1978 [film]. Texte de la bande-son reproduit in Œuvres, op. cit., pp. 1334-1401.
{417} Voir Miklós Szabolcsi, « Le reflux : 1930-1960 », in Jean Weisgerber (dir.), Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, op. cit., pp. 562-573.
{418} Voir à ce propos Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., chap. 2.
{419} En 1956, le tiers des livres retenus pas les prix littéraires sont des premiers romans, selon Anne Simonin in « L'édition littéraire de 1945 à 1995 », art. cité.
{420} On pense ici aux hypothèses avancées par Delphine Naudier en conclusion de son article « L'écriture-femme, une innovation esthétique emblématique », Sociétés contemporaines, no 44, 2001/4, pp. 57-73 : « L'explosion du marché éditorial ; la professionnalisation de l'activité littéraire – liée à la mise en place d'instances [...] qui offrent des débouchés rémunérés lors de rencontres au sein du monde scolaire, des bibliothèques, dans l'univers carcéral ou encore auprès de populations précarisées – ; mais aussi les possibilités offertes par la littérature enfantine en cours de réhabilitation : tous ces éléments concourent [...] à l'atomisation des positions des auteurs, qui désormais, pour être visibles à un moment donné de leurs trajectoires, misent davantage sur l'individualisation de leurs carrières que sur la nécessité de faire groupe. » Sur la professionnalisation de l'activité littéraire, voir Gisèle Sapiro, Boris Gobille, « Propriétaires ou travailleurs intellectuels ? Les écrivains français en quête d'un statut », Le Mouvement social, no 214, 2006/1, pp. 113-139 ; et Gisèle Sapiro, « “Je n'ai jamais appris à écrire” », art. cité.
{421} Né en 1927, Robert Estivals rejoint le groupe lettriste dans la seconde moitié des années 1950, avant de rompre à son tour et de créer successivement l'Ultra-lettrisme, le Signisme puis le Schématisme. Il dialogue au début des années 1960 avec Guy Debord, discutant notamment ses prises de position politique (lui-même est marxiste et défend en art la perspective d'une « avant-garde socialiste »). Ayant soutenu une thèse en histoire (en 1962), puis une thèse en lettres (en 1971), il mène une carrière de chercheur et universitaire.
{422} Né en 1929, il est l'une des principales figures du mouvement surréaliste des années 1950-1960, et apparaît comme un acteur important de sa « politisation » ou « repolitisation » à partir des années de la guerre d'Algérie.
{423} Né en 1936, fils du critique d'art Robert Lebel, il participe au groupe surréaliste dans la seconde moitié des années 1950, puis se fait connaître dans les années 1960 comme l'un des principaux importateurs du Happening en Europe. Il fréquente parallèlement divers groupes politiques « révolutionnaires », comme Noir et Rouge ou encore Socialisme ou Barbarie.
{424} Né en 1937, membre du groupe surréaliste (qu'il quitte suite à un désaccord à propos de la guerre d'Algérie et du « Manifeste des 121 »), il participe ensuite, au début des années 1960, au groupe de l'ancien trotskiste Munis (« Fomento Obrero Revolutionario »), et lance la revue Front noir, puis devient un proche collaborateur de Maximilien Rubel et de ses Cahiers de discussion pour un socialisme de conseils. Voir Louis Janover, Le Surréalisme de jadis à naguère, Paris, Éd. Paris-Méditerranée, 2002. Notons la présence dans Front noir (il y publie quelques poèmes et dessins) d'un ancien compagnon de Debord à l'époque de l'Internationale lettriste : Gaëtan Langlais.
{425} Pour une appréhension des différentes manières d'« hériter » du surréalisme dans les années 1950-1960, on pourra consulter les contributions du numéro spécial de la revue Mélusine (Cahiers du centre de recherche sur le surréalisme), « Le surréalisme en héritage, les avant-gardes après 1945 », issu d'un colloque de Cerisy en 2006. Elles font ressortir un héritage d'abord « polémique », passant par des ruptures proclamées, suivi d'un héritage plutôt « désinvolte » et « volage » à travers des artistes comme Fernando Arrabal et Topor. Olivier Penot-Lacassagne, Emmanuel Rubio (dir.), Mélusine, no 28, 2008.
{426} IL, « Réponse à une enquête du groupe surréaliste Belge : quel sens donnez-vous au mot poésie ? » Potlatch, no 5, 20 juillet 1954. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 119.
{427} Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 10.
{428} Les auteurs soulignent. IL, « Réponse une enquête du groupe surréaliste Belge : quel sens donnez-vous au mot poésie ? », art. cité.
{429} Dans un article de la revue Front noir, la « poéticité », définie comme la « part mouvante et insaisissable du Désir Humain », est ainsi opposée à la « poésie » conçue comme genre littéraire. ***, « Notes sur le problème poétique », Front noir, no 2, octobre 1963.
{430} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, 1953, op. cit., p. 108.
{431} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 82.
{432} Jean Weisgerber (dir.), Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, op. cit.
{433} Harold Rosenberg, La Dé-définition de l'art, Trad. Christian Bounay, Nîmes, J. Chambon, 1992 [1972].
{434} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 86.
{435} Guy Debord, Lettre à HF, 12 juin 1951. Ibid., p. 92.
{436} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 86.
{437} Guy Debord, « Point du siècle », Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 116.
{438} Guy Debord, Lettre à HF, s. d. [1951]. Ibid., p. 104.
{439} Ce titre est sans doute une référence aux Prolégomènes à toute métaphysique future qui aura le droit de se présenter comme science, d'Emmanuel Kant.
{440} Guy-Ernest Debord, « Prolégomènes à tout cinéma futur », Ion, no 1, avril 1952. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 46.
{441} Guy-Ernest Debord, « Notice pour la fédération française des ciné-clubs. Éclaircissements sur le film Hurlements en faveur de Sade », novembre 1952, publiée in Internationale lettriste, no 2, s. d. [février 1953]. Rééditée in Œuvres, op. cit., p. 70.
{442} Guy Debord, Lettre à G. Wolman, juin 1953. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 28.
{443} La rédaction, Potlatch, no 1, 22 juin 1954.
{444} Henry de Béarn, André-Frank Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Patrick Straram, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « Sans commune mesure », Potlatch, no 2, 29 juin 1954.
{445} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », Potlatch, no 22, 9 septembre 1955.
{446} Isidore Isou, « Le Néo-lettrisme », Enjeu, no 2, décembre 1954. Dans ce texte, Isou refuse de citer les noms des groupes visés et de leurs membres, afin de ne pas leur faire de publicité gratuite. Mais on sait qu'il s'agit d'une part du groupe formé autour de Marc,O. et Dufrêne (et qui édite Le soulèvement de la jeunesse), et d'autre part de l'IL. Dans l'extrait que l'on vient de citer, c'est l'IL spécifiquement qui est visée.
{447} Isidore Isou, « L'Internationale situationniste, un degré plus bas... », art. cité, p. 125.
{448} Sur la sociologie de l'intermédiation dans les mondes de l'art, voir notamment Wenceslas Lizé, Delphine Naudier, Olivier Roueff (dir.), Intermédiaires du travail artistique. À la frontière de l'art et du commerce, Paris, La documentation française, 2011 ; et Olivier Roueff, Séverine Sofio (dir.), « Intermédiaires culturels, territoires professionnels et mobilisations collectives dans les mondes de l'art », Le Mouvement social, no 243, 2013/2.
{449} Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationnistes. L'IS dans et contre la décomposition », Potlatch, no 29, 5 novembre 1957.
{450} Guy Debord, Lettre à Constant, 3 mars 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 201.
{451} Guy Debord, Lettre à G. Wolman, s. d. [le numéro 32 des Lettres nouvelles est celui de novembre 1955, la pièce de Cage est interprétée pour la première fois en 1952]. Éditée in Gil Joseph Wolman, Défense de mourir, op. cit., p. 182.
{452} Voir en particulier les articles suivant : « L'absence et ses habilleurs » dans Internationale situationniste (ci-après IS), no 2 de décembre 1958 ; « Le sens du dépérissement de l'art » dans IS no 3 de décembre 1959 ; « Encore une fois, sur la décomposition » dans IS no 6 d'août 1961 ; « L'avant-garde de la présence » dans IS no 8 de janvier 1963 ; « L'absence et ses habilleurs (suite) » dans IS no 9 d'août 1964.
{453} Dans les années 1960, la diffusion de thèmes tels que « l'intégration des arts » ou la « participation des spectateurs » (dans les Happenings ou encore dans les actions du Groupe de recherche pour un art visuel, dit GRAV), sera interprétée comme une récupération des thèmes situationnistes sous une forme non seulement dégradée mais aussi dévoyée par rapport aux objectifs « révolutionnaires » de l'IS (l'intégration des individus au système du spectacle vs son renversement libérateur par l'IS). Voir Fabien Danesi, Le Mythe brisé de l'Internationale situationniste. L'aventure d'une avant-garde au cœur de la culture de masse (1945-2008), Dijon, Les presses du réel, 2008.
{454} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., pp. 105-112.
{455} L'accent mis, dans les lectures de Hegel en France, sur sa philosophie de l'histoire, se comprend également au regard des conditions d'importation de la « philosophie allemande » dans le champ philosophique français. Voir Louis Pinto, « (Re)traductions, Phénoménologie et “philosophie allemande” dans les années 1930 », Actes de la recherche en sciences sociales, no 145, décembre 2002, pp. 21-33.
{456} C'est en grande partie dans ce sens « prophétique » que Debord, à partir de la fin des années 1950, commence à citer Hegel, comme l'indique l'extrait suivant de la revue Internationale situationniste : « Bien sûr, le dépérissement des formes artistiques, s'il se traduit par l'impossibilité de leur renouvellement créatif, n'entraîne pas immédiatement leur véritable disparition pratique. Elles peuvent se répéter avec diverses nuances. Mais tout révèle “l'ébranlement de ce monde”, pour parler comme Hegel dans la préface de la Phénoménologie de l'Esprit : “La frivolité et l'ennui qui envahissent ce qui subsiste encore, le pressentiment vague d'un inconnu sont les signes annonciateurs de quelque chose d'autre qui est en marche.” » [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 7 sq. De la même façon, on retrouve un schéma très hégélien dans l'article « L'urbanisme unitaire à la fin des années 1950 » : « Le changement de l'environnement fait surgir de nouveaux états de sentiments, d'abord passivement ressentis, puis qui en viennent à réagir constructivement, avec l'accroissement de la conscience. » [IS], « L'urbanisme unitaire à la fin des années 1950 », IS, no 3, décembre 1959, p. 15.
{457} Voir Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité ; et Michèle Bernstein, Dahou, Debord, J. Fillon, Véra, Gil J Wolman [Pour l'IL], « Les distances à garder », Potlatch, no 19, 29 avril 1955. En 1956, on retrouve la même idée – exprimée cette fois clairement à partir d'un langage marxiste, en termes de « forces productives » et de « rapports de productions » – en introduction du texte « Mode d'emploi du détournement » de Debord et Wolman in Les Lèvres nues, no 8, mai 1956. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 225.
{458} [IS], « Définitions », IS, no 1, juin 1958, p. 14.
{459} [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 5.
{460} Guy-Ernest Debord, « Le grand sommeil et ses clients », Potlatch, no 16, 26 janvier 1955.
{461} Guy Debord, La Société du spectacle, Paris, Buchet-Chastel, 1967. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 845 sq. (thèse 187).
{462} [IS], Manifeste, 17 mai 1960. Édité in IS, no 4, juin 1960, pp. 36-38.
{463} Michèle-I. Bernstein, André-Frank Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Véra, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « ... une idée neuve en Europe », Potlatch, no 7, 3 août 1954.
{464} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Mode d'emploi du détournement », art. cité, p. 225. Debord précisera dans la même optique, peu avant la fondation de l'IS : « on comprend bien que nous tablons sur une possibilité de participation active dans un monde où les “esthètes” seront oubliés. » Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez êtres situationnistes. L'IS dans et contre la décomposition », art. cité.
{465} Ingrid Gilcher-Holtey, « Une révolution du regard : Bertolt Brecht à Paris, 1954-1955 », in Anna Boschetti (dir.), L'Espace culturel transnational, op. cit., pp. 427-468. On retrouve la même hypothèse, selon laquelle la diffusion en France des écrits de Brecht a été une source fondamentale de la constitution par Debord des prises de position situationnistes (et notamment du concept de « spectacle ») à la fin des années 1950, in Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste, op. cit., p. 116 sqq.
{466} [IL], « Les débats de ce temps », Potlatch, no 28, 22 mai 1957.
{467} Marcel Mariën, « Le prolétaire démaquillé », Les Lèvres nues, no 8, mai 1956, p. 20.
{468} Voir par exemple le texte d'André Breton, « Rapports du travail intellectuel et du capital », paru in Le Surréalisme au service de la révolution, no 2, octobre 1930 : « [...] il n'y a pas lieu de faire un sort aux doléances spécifiquement intellectuelles qui, dans la mesure où elles sont fondées, n'ont pas à se faire jour sous formes de vaines démarches corporatives mais bien plutôt doivent décider ceux qui ont ainsi à pâtir de l'ordre actuel des choses à servir sans réserves, comme étant la leur, la cause admirable du prolétariat. »
{469} Sur les résistances de certaines fractions du champ littéraire aux tentatives d'organisations professionnelles du « métier d'écrivain », voir Gisèle Sapiro, Boris Gobille, « Propriétaires ou travailleurs intellectuels ? Les écrivains français en quête d'un statut », art. cité.
{470} Sur ces débats, voir notamment Gisèle Sapiro, « Pierre Naville et Jean-Paul Sartre : une controverse sur le rôle social de l'intellectuel », in Françoise Blum (dir.), Les Vies de Pierre Naville, Villeneuve d'Asq, Presses universitaires du Septentrion, 2007, pp. 127-141.
{471} De telles prises de position sont à cette époque le fait notamment d'écrivains communistes, au premier rang desquels Louis Aragon, opposés à la tendance « ouvriériste » au sein du parti. Voir Gisèle Sapiro, « Formes et structures de l'engagement des écrivains communistes en France. De la “drôle de guerre” à la Guerre froide », Sociétés & Représentations, no 15, décembre 2002, pp. 115-176 ; et de la même auteure, « Modèles d'intervention politique des intellectuels », art. cité.
{472} Guy-Ernest Debord, « Thèses sur la révolution culturelle », IS, no 1, juin 1958, p. 21.
{473} [IS], Manifeste, 17 mai 1960. Édité in IS, no 4, juin 1960, p. 38.
{474} Guy Debord, L'avant-garde en 1963 et après, Lettre à R. Estivals, 15 mars 1963. Éditée in Œuvres, op. cit., p. 640.
{475} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale, juin 1957. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 325 sq.
{476} L'importance de cette phrase pour les avant-gardes issues du surréalisme semble confirmée par le fait que, dans les années 1960, on la retrouve aussi en épigraphe d'un article anonyme intitulé « Notes sur le problème poétique » et publié dans un article déjà cité de Front noir. ***, « Notes sur le problème poétique », Front noir, no 2, octobre 1963.
{477} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 327.
{478} [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 6.
{479} Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité, p. de la note 5.
{480} Maurice Blanchot évoque par exemple, à propos de Joseph Joubert et Stéphane Mallarmé, « [...] le sentiment que la littérature et la poésie sont le lieu d'un secret qu'il faut peut-être préférer à tout, même à la gloire de faire des livres ». Maurice Blanchot, « Joubert et l'espace », Le Livre à venir, Paris, Gallimard, 1959, p. 80.
{481} C'est semble-t-il par l'intermédiaire du livre de Huizinga que Debord prend connaissance du « potlatch » au début des années 1950. En effet, dans une fiche de lecture qu'il a réalisée à partir de ce livre, il relève la référence de l'article de Mauss, paru à l'époque dans la revue L'Année sociologique. BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Philosophie, sociologie ».
{482} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité. Avant eux, le surréaliste Pierre Naville exposait dans les années 1920 la nécessité de « décevoir un public tout prêt à applaudir à quelque nouvelle mode [et] en susciter un nouveau encore en gestation [...] ». Cité in Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., p. 138 sq.
{483} [IL], « Panorama intelligent de l'avant-garde à la fin de 1955 : littérature », Potlatch, no 24, 24 novembre 1955.
{484} Il convient de noter cependant qu'Isou lui-même ne s'avouait « arriviste » que pour défendre un projet « désintéressé ». Ainsi dans Réflexions sur André Breton, publié en 1948, Isou raconte sa rencontre avec Breton en ces termes : « Il me disait “vous êtes un arriviste”. Et j'ai dit : c'est vrai. Mais je pensais que je le suis dans le sens où Lénine l'était, ou Nietzsche ou Rousseau ; dans le sens où je veux bouleverser le monde ; autant que je veux arriver à imposer une propre conception à moi parmi d'autres, infectes, minimes. » Isidore Isou, Réflexions sur André Breton, Romainville, Al Dante, 2000 [1948], p. 19.
{485} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité.
{486} Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationniste. L'IS dans et contre la décomposition », art. cité.
{487} Ibid.
{488} Pierre Bourdieu, Esquisse d'une théorie de la pratique, Paris, Le Seuil, 2000 [1972], p. 339.
{489} Debord et Wolman soulignent. Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité.
{490} Ibid. Notons que le « Aron » ici évoqué est Robert Aron, salarié chez Gallimard et tant que responsable des cessions.
{491} On parle ici de « posture », et non de pratiques réelles. Pour relativiser les différences en termes de pratiques réelles entre Isou et Debord, il faut noter que suite à la première projection (interrompue) du film Hurlements en faveur de Sade (le 30 juin 1952 au ciné-club du musée de l'Homme), en réponse semble-t-il à quelques critiques formulées par Debord, Isou explique à son jeune compagnon que son film était « mal fait », et l'invite à être « plus patient et plus minutieux dans les réalisations futures ». En d'autres termes, il l'encourage à être moins pressé. Isidore Isou, Lettre à G. Debord, 8 juillet 1952. Reproduite in Emmanuel Guy, Laurence Le Bras (dir.), Guy Debord, Un art de la guerre, Paris, Bibliothèque nationale de France/Gallimard, 2013, p. 66.
{492} Debord évoque en 1956 « l'existence de quelques personnes attentives (elles ne forment évidemment pas ce qu'on appelle un public, mais nous connaissent assez directement), qui se trouveraient facilement rassurées – ou déçues – par tout ce qui pourrait être interprété comme une concession de notre part ». Guy Debord, Lettre à M. Marïen, 29 mai 1956. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 106.
{493} Cette logique est partiellement explicitée lorsque Michèle Bernstein écrit peu après la formation de l'IS que « ce serait risquer de se couper [des éléments nouveaux qui ont rejoint l'IS], et surtout de ceux que nous rencontrerons dans l'avenir, que d'accepter de poursuivre le moindre dialogue avec ceux qui ont manifesté [...] leur irrémédiable usure ». C'est nous qui soulignons. Michèle Bernstein, « Pas d'indulgence inutile », IS, no 1, juin 1958, p. 26.
{494} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité.
{495} [IL], « Échec des manifestations de Marseille », Potlatch, 2 novembre 1956, no 27. L'« ordre de boycott » en question disait pour sa part : « Les participants de cette parade, où rien ne manque de ce qui représentera dans vingt ans l'imbécillité des années 50, se trouveront définitivement marqués par une adhésion aussi indiscrète à la plus parfaite manifestation de l'esprit d'une époque. » Guy-Ernest Debord, Asger Jorn, Gil J Wolman, [Pour l'IL], Ordre de boycott, 31 juillet 1956. Reproduit in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 239.
{496} Sur l'usage fait par Debord de la figure du bandit, voir notamment l'essai de Jean-Marie Apostolidès (qui évoque néanmoins surtout son œuvre tardive), Les Tombeaux de Guy Debord..., op. cit. ; et Boris Donné, (Pour Mémoires), op. cit.
{497} Voir Jean-Louis Bédouin, Lettre à A. Dax, 6 novembre 1954 (éditée in Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., p. 141) ; Guy Debord, Lettre à R. Rumney, 15 novembre 1957 (éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 34) ; Robert Estivals, Le Signisme, L'histoire du schématisme 1, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 75.
{498} Sarah Abouaf, Serge Berna, P.J. Berlé, J.-L. Brau, Leibé, Midhou Dahou, Guy-Ernest Debord, Linda, Françoise Lejare, Jean-Michel Mension, Éliane Papaï, Gil J Wolman, « Manifeste », Internationale lettriste, no 2, s. d. [février 1953].
{499} IL, « Les gratte-ciel par la racine », Potlatch, no 5, 20 juillet 1954.
{500} Pour un aperçu rapide de l'histoire des grands ensembles en France, on pourra consulter par exemple le premier chapitre de Laurent Bonelli, La France à peur. Une histoire sociale de l'« insécurité », Paris, La Découverte, pp. 21-50 ; et Christine Mengin, « La solution des grands ensembles », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 64, octobre-décembre 1999, pp. 105-111. Sur la domination des conceptions « fonctionnalistes » issues de la Charte d'Athènes (1943) dans les premiers Congrès Internationaux d'Architecture Moderne (CIAM), et les tentatives à partir des années 1950 de révision de cette charte par de nouveaux architectes parfois proches des thèses situationnistes, voir Jean-Louis Violeau, Situations construites, « était situationniste celui qui s'employait à construire des situations », 1952-1968, Paris, Sens & Tonka, 1998, pp. 31-51 notamment.
{501} Ivan Chtcheglov, Formulaire pour un urbanisme nouveau, octobre 1953. Version originale éditée in Ivan Chtcheglov, Écrits retrouvés, op. cit., pp. 7-16.
{502} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 107 sq.
{503} [IL], « Prochaine planète », Potlatch, no 4, 13 juillet 1954.
{504} Jean-Michel Mension, La Tribu, op. cit., p. 111.
{505} Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, « Résumé 1954 », Potlatch, no 14, 30 novembre 1954.
{506} Guy Debord, Manifeste pour une construction des situations, op. cit., p. 110.
{507} Guy-Ernest Debord, « Théorie de la dérive », Les Lèvres nues, no 9, novembre 1956.
{508} Guy Debord, partie absente de la version du Manifeste pour une construction de situations (septembre 1953) éditée dans les Œuvres de Debord. Citée in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 63.
{509} Voir en particulier Guy-Ernest Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine », Les Lèvres nues, no 6, septembre 1955.
{510} Debord souligne. Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 109.
{511} « Parvenant alors à l'utilisation des autres arts [...], l'architecture redeviendra cette synthèse directrice des arts qui marquait les grandes époques de l'Esthétique. » Ibid., p. 109.
{512} L'expression « urbanisme unitaire » apparaît pour la première fois en 1956, dans le texte de l'intervention du délégué de l'Internationale lettriste au Congrès d'Alba, puis dans la Résolution finale du Congrès. Voir Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 243-246.
{513} Boris Donné, « Debord & Chtcheglov », art. cité.
{514} Guy Debord, Gil J Wolman [Pour l'IL], Lettre au Rédacteur en Chef de Combat, 21 octobre 1954. Éditée in Potlatch, no 13, 23 octobre 1954.
{515} Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité.
{516} Sur les « effets de corps » et les obstacles à leur fonctionnement dans le champ littéraire, voir Pierre Bourdieu, « Effet de champ et effet de corps », Actes de la recherche en sciences sociales, no 59, 1985, p. 73 ; Gisèle Sapiro, « Entre individualisme et corporatisme : les écrivains dans la première moitié du XXe siècle », in Steven Kaplan et Philippe Minard (dir.), La France malade du corporatisme ?, Paris, Belin, 2004, pp. 279-314 ; Gisèle Sapiro, Boris Gobille, « Propriétaires ou travailleurs intellectuels ? Les écrivains français en quête d'un statut », art. cité.
{517} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 104.
{518} Notons à ce titre que Debord fait l'éloge dans plusieurs courriers de 1953-1954 (à Chtcheglov) d'une conception purement arbitraire de l'histoire et se projette dans un personnage d'imposteur (avant de se faire, quelques années plus tard seulement, le chantre de la vérité révolutionnaire et de la transparence).
{519} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 108.
{520} Voir par exemple Guy-Ernest Debord, « Exercice de la psychogéographie », Potlatch, no 2, 29 juin 1954 et [IS], « Définitions », IS, no 1, juin 1958. Ces deux textes détournent respectivement le principe de la « liste » des figures tutélaires et le mode lexicographique de présentation des notions de groupe, utilisés par André Breton dans le premier Manifeste du surréalisme (1924).
{521} Les auteurs soulignent. Michèle-I. Bernstein, André-Franck Conord, Mohammed Dahou, G.-E. Debord, Jacques Fillon, Véra, Gil J Wolman, [Pour l'IL], Le bruit et la fureur, 22 juillet 1954. Édité in Potlatch, no 6, 27 juillet 1954.
{522} IL, « Vagabondage spécial », Internationale lettriste, août 1953, no 3. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 103.
{523} Boris Donné, « Debord & Chtcheglov », art. cité, p. 120. De son côté, Alexandre Trudel parle plutôt de « mésentente » entre deux démarches poétiques, une « poétique du rêve » et une « poétique de l'ivresse », la seconde « radicalisant » la première : « ce qui se joue ici », c'est alors selon lui « beaucoup plus qu'une simple stratégie de distinction et de singularisation au sein du champ littéraire parisien ». Alexandre Truel, « Des surréalistes aux situationnistes. Sur le passage entre le rêve et l'ivresse », COnTEXTES [en ligne], no 6, septembre 2009, URL : http://contextes.revues.org/index4421.html. On ne voit pas, néanmoins, comment expliquer ces conceptions différentes de la poésie sans prendre en compte la nécessité, pour Debord et ses compagnons, du fait de leurs dispositions sociales et par « effet de champ », de produire la croyance dans le fait de « radicaliser » et « dépasser » le surréalisme.
{524} Henry de Béarn, André Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Patrick Straram, Gil J Wolman, [Pour l'IL], Réponse de l'Internationale lettriste à la question « La pensée nous éclaire-t-elle, et nos actes, avec la même indifférence que le soleil, ou quel est notre espoir et quelle est sa valeur ? », in La Carte d'après nature, juin 1954. Rééditée in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 120 sq.
{525} Guy-Ernest Debord, « Le grand sommeil et ses clients », Potlatch, no 16, 26 janvier 1955.
{526} Par exemple, l'IL substitue le terme de « rationnel » au terme d'« irrationnel » en titrant un article de Potlatch « Projet d'embellissements rationnels de la ville de Paris », en référence aux « possibilités d'embellissement irrationnels d'une ville » publiés par les surréalistes en 1933 dans le numéro six de leur revue Le Surréalisme au service de la révolution.
{527} Voir Éric Brun, « Debord sociologue ? » in Emmanuel Guy, Laurence Le Bras (dir.), Guy Debord, Un art de la guerre, op. cit., pp. 148-155.
{528} Guy-Ernest Debord, « Théorie de la dérive », Les Lèvres nues, no 9, novembre 1956. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 251.
{529} Guy Debord, Sur le hasard, notes rédigées le 23 mai 1957. Restées inédites avant d'être éditées in Œuvres, op. cit., p. 296.
{530} Guy-Ernest Debord, « Théorie de la dérive », art. cité, p. 251.
{531} Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, op. cit., p. 66.
{532} Paul Aron, « Originalité du surréalisme belge » [entretien], Europe, no 912, avril 2005, p. 48.
{533} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 8 décembre 1954. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 48.
{534} [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 7.
{535} Guy-Ernest Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine », art. cité, p. 204.
{536} Walter Benjamin, « Le Surréalisme. Le dernier instantané de l'intelligentsia européenne », 1929. Cité in Alexandre Trudel, « Des surréalistes aux situationnistes... », art. cité.
{537} Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne, t. 1, op. cit., p. 122.
{538} Guy-Ernest Debord, « Le grand sommeil et ses clients », Potlatch, art. cité.
{539} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 312 sq.
{540} Ibid., p. 313.
{541} Voir Guy Debord, Intervention à la conférence « Le Surréalisme est-il mort ou vivant ? », Cercle ouvert (Paris), 18 novembre 1958. Éditée in Enregistrements magnétiques (1952-1961), Paris, Gallimard, 2010, p. 80. Voir aussi la confrontation en 1958 entre les situationnistes et Benjamin Péret : [IS], « Amère victoire du surréalisme », IS, no 1, juin 1958, p. 3 sq. ; Benjamin Péret, « La poésie au-dessus de tout », Bief, jonction surréaliste, no 1, 15 novembre 1958, p. 1 ; [IS], « Les souvenirs au-dessous de tout », IS, no 2, décembre 1958, p. 3 sq.
{542} Pour une analyse approfondie des rapports ambivalents qu'entretiennent les situationnistes à la question du progrès technique, voir Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste, op. cit., pp. 173-202.
{543} Frédérique Matonti, Gisèle Sapiro, « L'engagement des intellectuels : nouvelles perspectives », Actes de la recherche en sciences sociales, no 176-177, mars 2009, p. 5.
{544} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, 1940-1953, Paris, Fayard, 1999, p. 9.
{545} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit. ; Gisèle Sapiro, « Autonomie esthétique, autonomie littéraire », art. cité.
{546} Voir notamment Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit. ; et de la même auteure, « De l'usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le champ littéraire », art. cité.
{547} [IL], « L'avenir d'une illusion », Potlatch, no 13, 23 octobre 1954.
{548} Debord souligne. Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationnistes. L'IS dans et contre la décomposition », art. cité.
{549} Tous ces termes sont tirés des lettres à Hervé Falcou envoyées par Guy Debord entre 1949 à 1951. Éditées in Le Marquis de Sade, op. cit.
{550} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 62.
{551} Voir par exemple Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1950]. Ibid., p. 73.
{552} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1950]. Ibid., p. 56 sq.
{553} Voir par exemple Guy Debord, Châteaux en Espagne, poème édité in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 15 sqq.
{554} Dans une lettre adressée à Hervé Falcou datée du 12 juin 1951, Debord lui demande d'apporter les textes de Saint-Just. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 92.
{555} Henry de Béarn, André-Franck Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Gilles Ivain, Patrick Straram, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « La guerre de la liberté doit être faite avec colère », Internationale lettriste, no 4, juin 1954.
{556} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 104.
{557} Serge Berna et al., « Position de l'Internationale lettriste », Internationale lettriste, s. d. [novembre 1952]. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 85 sq.
{558} Michèle-I. Bernstein et al., [Pour l'IL], Le bruit et la fureur, 22 juillet 1954. Édité in Potlatch, no 6, 27 juillet 1954.
{559} Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, op. cit., p. 207.
{560} Dans ce livre, Isou explique en effet que le lettrisme, par une sorte de double rupture avec le mythe romantique du poète incompris et avec le langage traditionnel, permet à la poésie de retrouver des spectateurs égaux devant le sens, et inaugure ainsi un « communisme de la poésie ». Isidore Isou, Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, op. cit., pp. 131-134.
{561} Voir Christophe Charle, Naissance des « intellectuels », op. cit., chap. 3.
{562} Gisèle Sapiro, « De l'usage des catégories de “droite” et de “gauche” dans le champ littéraire », art. cité.
{563} Guy-Ernest Debord, « Pin Yin contre Vaché », Potlatch, no 3, 6 juillet 1954.
{564} Serge Berna et al., [l'IL], Finis les pieds plats, octobre 1952. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 84 sq.
{565} Guy-Ernest Debord, « Toute l'eau de la mer ne pourrait pas... », Potlatch, no 1, 22 juin 1954.
{566} Mohammed Dahou, « Notes pour un appel à l'orient », Potlatch, no 6, 27 juillet 1954.
{567} Sur la domination du PCF dans le « champ politique radical » des années 1950-1960, voir notamment Philippe Gottraux, « Socialisme ou Barbarie », Un engagement politique et intellectuel dans la France de l'après-guerre, Lausanne, Payot, 1997. Sur les intellectuels communistes, voir notamment Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, Essai sur l'obéissance politique. La Nouvelle Critique (1967-1980), Paris, La Découverte, 2005 ; et Jeannine Verdès-Leroux, Au Service du Parti..., op. cit.
{568} Parmi les nombreux articles publiés à propos de ce livre (qui fut d'ailleurs à l'origine d'un article de Sartre contre le communiste Jean Kanapa), voir notamment Colette Audry, « Le communisme », Les Temps modernes, no 96, novembre 1953, pp. 828-829 ; André Breton, « À la bonne heure », Médium, Communication surréaliste, no 1 (nouvelle série), novembre 1953 ; Dionys Mascolo, « Sur les intellectuels et le communisme. Réponse de Dionys Mascolo », Les Lettres nouvelles, no 11, janvier 1954, p. 137 ; Jean-Marie Domenach, « Les intellectuels et le communisme », Esprit, juillet 1955, p. 1201.
{569} Dionys Mascolo, Le Communisme..., op. cit., p. 550.
{570} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1949]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 42.
{571} Sur le rôle du Mouvement de la Paix et de diverses organisations professionnelles, durant la guerre froide, pour éviter l'isolement des intellectuels communistes en ralliant des « compagnons de route », voir Gisèle Sapiro, « Formes et structures de l'engagement des écrivains communistes en France... », art. cité. Sur le rôle du Mouvement de la Paix dans le cadre des engagements des scientifiques français (et chez Joliot-Curie en particulier, qui y trouve une « niche », un « refuge »), voir Frédérique Matonti, « La colombe et les mouches. Frédéric Joliot-Curie et le pacifisme des savants », art. cité.
{572} « Je t'envoie quelques appels des Partisans de la Paix [...]. Amuse-toi à les faire signer. Moi, pour passer le temps, je fais du scandale. Nous sommes revenus plus nombreux à la librairie catholique faire signer [...] l'appel pour la paix. Refus. On a proféré des menaces. Ils ont été cherché un flic. [...] Nous avons vidés [sic] les lieux in extremis et été acheter six boules puantes. Puis, revenant sur les éclés[iastiques], et profitant de l'imprudence qui leur avait fait laisser leur porte ouverte, nous sommes passés à la file devant la porte en grenadant le magasin qui était plein de clients. [...] » Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1950]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 54 sq.
{573} Guy Debord, Lettres à Hervé Falcou, s. d. [entre 1950 et 1951]. Éditées in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 58 et p. 90.
{574} Voir notamment Claude Matricon, « Biographie de Jean-Louis Brau », art. cité.
{575} Doyen des lettristes, Wolman a 24 ans, s. d. [1953]. Édité in Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste, éd. établie par Gérard Berreby, Paris, Allia, 1985, p. 281. Réédité in Défense de mourir, op. cit., p. 43.
{576} Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, op. cit.
{577} Guy Debord, Lettre à I. Chtcheglov, s. d. [novembre 1953]. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 161.
{578} IL, « Vagabondage spécial », Internationale lettriste, no 3, août 1953.
{579} Faisant le parallèle avec la situation de l'Espagne républicaine en 1936, l'IL en appelle à armer les ouvriers. Il faut selon elle répondre aux attaques de l'impérialisme américain par « la guerre civile portée dans les pays asservis d'Amérique centrale » et par « l'appel aux volontaires d'Europe », ceci étant une manière de dire : nous sommes prêts à vous rejoindre dans la lutte armée. André-Franck Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Patrick Straram, Gil J Wolman [Pour l'IL], Leur faire avaler leur chewing-gum, 16 juin 1954. Édité in Potlatch, no 1, 22 juin 1954. Après la chute du gouvernement, l'IL s'en prend à nouveau à « l'impérialisme » et déplore le fait que le gouvernement ait choisi de s'en remettre à l'armée régulière plutôt que d'en appeler aux « organisations populaires spontanées et à l'insurrection ». Michèle-I. Bernstein, André-Franck Conord, Mohamed Dahou, G.-E. Debord, Jacques Fillon, Gil J Wolman, « Le Guatemala perdu », Potlatch, no 3, 6 juillet 1954.
{580} IL, « Paix and liberté », Potlatch, no 12, 28 septembre 1954.
{581} Plus précisément, les surréalistes, dans un tract intitulé Familiers du grand truc, accusent l'IL de manque de loyauté envers les idées, et comparent les procédés de ce groupe aux procédés staliniens. C'est vraisemblablement dans un écho de ce tract paru dans Le Figaro littéraire (édition du 22 octobre 1954) que le terme de « moscoutaire » fait son apparition. Le tract surréaliste est reproduit dans Potlatch, no 14, 30 novembre 1954.
{582} IL, « Le “réseau Breton” et la chasse aux rouges », Potlatch, no 13, 23 octobre 1954.
{583} On doit donc relativiser l'idée selon laquelle Debord « n'a jamais manifesté la moindre complaisance envers le “camp socialiste” [...] », idée avancée par Guy Scarpetta dans « Un stratège de la subversion. Guy Debord l'irrécupérable » (Le Monde diplomatique, août 2006). Ce constat est exact si l'on entend par « complaisance envers le camp socialiste » le fait de mettre entre parenthèses la critique de l'URSS au profit d'une volonté d'alliance avec le PCF, ce à quoi Debord n'a jamais vraiment sacrifié. Il n'en reste pas moins que Debord, contrairement à ce que cette lecture apologétique suggère, est bel et bien pris dans son époque, et défend effectivement, dans les années 1950, le « camp socialiste » contre ses opposants.
{584} Pour ne parler que des années qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale, tandis que les surréalistes réunis autour d'André Breton contestent certaines idées marxistes, ceux qui forment en 1947-1948 le « surréalisme révolutionnaire » défendent celles-ci. De son côté, Isidore Isou entend dépasser le marxisme dans son Traité d'économie nucléaire (paru en 1949), qui substitue à la lutte des classes la dynamique de l'externité, et à la révolution prolétarienne le « soulèvement de la jeunesse ». Notons aussi le témoignage de Jacques Villeglé, selon lequel le poète François Dufrêne s'occupe vers 1954 de lire Marx. Jacques Villeglé, Cheminements, op. cit., p. 94.
{585} Isidore Isou, « Le Néo-lettrisme », Enjeu, no 2, décembre 1954.
{586} IL, Ça commence bien... Et ça finit mal. Un communiqué de l'Internationale lettriste, 7 octobre 1954. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 157-165.
{587} Michèle Bernstein, M. Dahou, Véra, Gil J Wolman, [Pour Potlatch], « La ligne générale », Potlatch, no 14, 30 novembre 1954.
{588} Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, « Résumé 1954 », Potlatch, no 14, 30 novembre 1954.
{589} Isidore Isou, « Fleurs artificielles de Tarbes et leur candide Jean Paulhan », art. cité.
{590} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le lettrisme ? », art. cité.
{591} Guy-Ernest Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine », art. cité, p. 204.
{592} Rappelons à ce titre qu'André Breton lit Lénine de Trotsky en 1925, ce qui l'amène alors à se rallier au bolchévisme. Voir Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., p. 258.
{593} C'est ce que laissent à penser les usages concrets du marxisme par Debord dans ses écrits (les premières citations des écrits « de jeunesse » par Debord peuvent être datées de 1957-1958, tandis que la première référence claire au marxisme est issue du livre de Lénine, Karl Marx et sa doctrine). On peut le déduire aussi d'une datation approximative des fiches de lecture réalisées par lui et conservées dans ses archives personnelles : à en juger par le type de papier utilisé et l'écriture, les fiches réalisées à partir de la lecture de ces classiques du marxisme sont des fiches plus « anciennes ». Par contre, lorsque Debord commence à lire les écrits du « jeune Marx », le moins qu'on puisse dire est qu'il les lit attentivement. On trouve ainsi dans ses archives personnelles un carnet de notes prises sur les écrits philosophiques de Marx, de Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure à L'Idéologie allemande en passant par les différents textes intermédiaires, tels que Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, ou encore Économie politique et philosophie (appelé souvent « Manuscrits de 1844 »). Pour réaliser ce carnet (malheureusement non daté), il s'appuie vraisemblablement sur l'édition des Œuvres philosophiques aux éditions A. Costes (traduites par Molitor), entamée à la fin des années 1920 et achevée seulement à la fin des années 1940. Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Marxisme ».
{594} Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 22.
{595} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 312.
{596} Voir sur ce point Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit., p. 36.
{597} Ibid., p. 36 et p. 64.
{598} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman [Pour l'IL], Lettre au Rédacteur en Chef de Combat, 21 octobre 1954. Éditée in Potlatch, no 13, 23 octobre 1954.
{599} Voir [IL], « Contradictions de l'activité lettriste internationaliste », Potlatch, no 25, 26 janvier 1956 ; et Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 314.
{600} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., pp. 309-328.
{601} Guy-Ernest Debord, « Pour en finir avec le confort nihiliste » [1953], art. cité, p. 100 sq.
{602} Guy Debord, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps [film], Texte des voix reproduit in Œuvres, op. cit., p. 477 sq.
{603} [IL], « Projet d'embellissements rationnels de la ville de Paris », Potlatch, no 23, 13 octobre 1955.
{604} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 111.
{605} Henry de Béarn, André Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Patrick Straram, Gil J Wolman, [Pour l'IL], Réponse de l'Internationale lettriste à la question « La pensée nous éclaire-t-elle, et nos actes, avec la même indifférence que le soleil, ou quel est notre espoir et quelle est sa valeur ? », in La Carte d'après nature, juin 1954. Rééditée in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 121.
{606} IL, Réponse à la question « Quel sens donnez-vous au mot poésie ? », in La Carte d'après nature, janvier 1954. Rééditée in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 119.
{607} Voir Boris Donné, (Pour Mémoires), op. cit., p. 30.
{608} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 327.
{609} Voir Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 324.
{610} [IL], « 36 rue des Morillons », Potlatch, no 8, 10 août 1954.
{611} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, 1953. Cité in Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan chtcheglov, profil perdu, op. cit., p. 63.
{612} Michèle Bernstein, « La dérive au kilomètre », Potlatch, no 9-10-11, 17-31 août 1954.
{613} [IL], « Projet d'embellissements rationnels de la ville de Paris », Potlatch, no 23, 13 octobre 1955.
{614} Debord a fait une fiche de lecture soignée de ce livre. À partir de lui, il pense la construction de situations comme un jeu. Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Philosophie, sociologie ».
{615} Voir Jerrold Seigel, Paris bohème, 1830-1930..., op. cit.
{616} On peut trouver dans les écrits surréalistes les mêmes thèmes du « jeu », du « dépaysement », du « désir », de la réinvention du « bonheur » – qui est « une idée neuve en Europe » disait Saint-Just, mot repris tant par l'IL que par le surréaliste Gérard Legrand dans un article de la revue Medium – ou encore de « l'aventure », comme autant de fondements de la « passion ». Rappelons par exemple que la définition du surréalisme dans le Premier manifeste du surréalisme le faisait reposer sur la croyance « au jeu désintéressé de la pensée ». Breton précède Debord aussi en ceci qu'il évoque dès février 1954 les travaux de Huizinga, perçu d'ailleurs d'une manière analogue : c'est en ce qu'il montre l'importance du jeu (cette « action libre par excellence » nous dit Breton) pour la situation de l'homme, que l'historien hollandais trouve grâce à ses yeux. André Breton, « L'un dans l'autre », Medium, Communication surréaliste, no 2 nouvelle série, février 1954. Gérard Legrand, « L'Europe après la pluie », Ibid.
{617} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 95 sqq.
{618} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 112.
{619} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 98.
{620} Guy Debord, Manifeste pour une construction de situations, op. cit., p. 111. Repris in Michèle-I. Bernstein, André-Frank Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Véra, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « ... une idée neuve en Europe », Potlatch, no 7, 3 août 1954.
{621} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 99.
{622} Henry de Béarn, André-Franck Conord, Mohamed Dahou, Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, Patrick Straram, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « Sans commune mesure », Potlatch, no 2, 29 juin 1954.
{623} Guy-Ernest Debord, « Pour en finir avec le confort nihiliste », art. cité, p. 101.
{624} Michèle-I. Bernstein, André-Franck Conord, Mohamed Dahou, G.-E. Debord, Jacques Fillon, Gil J Wolman, [Pour l'IL], « Le minimum de la vie », Potlatch, no 4, 13 juillet 1954.
{625} Guy Debord, lettre à I. Chtcheglov, 23 novembre 1953. Éditée in Le Marquis de Sade, op. cit., p. 142 sq. Il était question de publier ce « projet de statut économique du lettriste de base » dans la revue Internationale lettriste, mais il est resté finalement inédit. En revanche, dans « Le minimum de la vie » (Potlatch, no 4, 13 juillet 1954), l'IL évoque le rapport de la Commission supérieure des conventions collectives sur le budget-type des manœuvres et le qualifie d'« injure à tout ce que l'on peut encore attendre de l'homme ».
{626} Michèle-I. Bernstein et al., [Pour l'IL], « ... une idée neuve en Europe », art. cité.
{627} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 320.
{628} Ibid., p. 324.
{629} [IL], « Panorama intelligent de l'avant-garde à la fin de 1955 : politique », Potlatch, no 24, 24 novembre 1955.
{630} Voir Jeannine Verdès-Leroux, Au Service du Parti, op. cit., chap. 5 et 6 ; Frédérique Matonti, Intellectuels communistes..., op. cit., chap. 5 ; Gisèle Sapiro, « Formes et structures de l'engagement des écrivains communistes en France... », art. cité, p. 172 ; et Olivier Forlin, « Un débat intellectuel en période de Guerre froide », Nouvelles FondationS, no 5, 2007, pp. 156-160.
{631} Il faut en effet attendre la fin des années 1950 pour que les premiers signes d'une déstalinisation littéraire apparaissent au sein du PCF. Voir Frédérique Matonti, Intellectuels communistes..., op. cit., chap. 5.
{632} Voir notamment Lucie Fougeron, « Un exemple de mise en image : Le “réalisme socialiste” dans les arts plastiques en France (1947-1954) », Sociétés & Représentations, no 15, décembre 2002, pp. 195-214.
{633} Voir à ce propos Philippe Olivera, « Le sens du jeu, Aragon entre littérature et politique (1958-1968) », art. cité ; et Gisèle Sapiro, « Lettres françaises (Les) », in Jacques Julliard, Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français..., op. cit., pp. 849-851.
{634} Voir Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., pp. 664-668 ; et Marc Lazar, « Les “Batailles du livre” du parti communiste français (1950-1952) », Vingtième siècle, no 10, avril-juin 1986, pp. 37-50.
{635} M. Dahou, G.-E. Debord, J. Fillon, Véra, [pour la rédaction], « Sortie des artistes », Potlatch, no 9-10-11, 17-31 août 1954.
{636} Ceci rappelle fortement la prise de position d'André Pastoureau à l'égard de Breton au moment où il démissionne du mouvement surréaliste. Comme lui, les lettristes-internationaux refusent de se joindre à ce qu'ils perçoivent comme un concert d'attaques anticommunistes.
{637} M. Dahou, G.-E. Debord, J. Fillon, Véra, [pour la rédaction], « Sortie des artistes », art. cité.
{638} [IL], « Au vestiaire », Potlatch, no 25, 26 janvier 1956.
{639} Roland Barthes, « Écriture et révolution », Le Degré zéro de l'écriture, Paris, Seuil, 1972 [1953], p. 51. L'hypothèse d'une influence du Degré zéro de l'écriture sur les situationnistes est défendue par Tom McDonough in The Beautiful Language of My Century. Reinventing the Language of Contestation in Postwar France, 1945-1968, Cambridge and London, MIT Press, 2007.
{640} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 315. Pour une critique du « réalisme socialiste » reposant sur le statut conféré aux formes passées de la culture et sur le caractère dit « bourgeois » de ces formes, voir aussi Mohammed Dahou, Guy-Ernest Debord, « Les derniers jours de Pompéi », Potlatch no 21, 30 juin 1955 ; et [IL], « Panorama intelligent de l'avant-garde à la fin de 1955 : poésie », Potlatch, no 24, 24 novembre 1955.
{641} « C'est parce qu'il n'y a pas de pensée sans langage que la Forme est la première et la dernière instance de la responsabilité littéraire. » Roland Barthes, « L'écriture et la parole », Le Degré zéro de l'écriture, op. cit., p. 61.
{642} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit.
{643} Procès-verbal de l'assemblée du 5 octobre 1925, in Michel Leiris, Journal, 1922-1989, éd. établie, annotée et présentée par Jean Jamin, Paris, Gallimard, 1992, p. 113.
{644} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le Lettrisme ? », art. cité.
{645} Par exemple, le peintre danois Asger Jorn évoque cette analyse dans une de ses lettres envoyées à Constant à l'époque de Cobra. Pour une autre passe d'armes autour de cet extrait, voir Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, op. cit., p. 174 sq.
{646} Guy-Ernest Debord, Gil J Wolman, « Pourquoi le Lettrisme ? », art. cité.
{647} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 320.
{648} [IS], « La liberté pour quoi lire ? Des bêtises », IS, no 1, juin 1958, p. 6.
{649} Jean-Paul Sartre, « Les communistes et la paix », 1952. Réédité in Situations VI, Paris, Gallimard, 1964.
{650} Voir notamment Michèle-I. Bernstein et al., [Pour l'IL], « Le minimum de la vie », art. cité.
{651} Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 24 février 1955. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 59
{652} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 8 décembre 1954. Ibid., p. 48.
{653} Voir notamment Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie..., op. cit., p. 21 ; et Daniel Bensaïd, Les Trotskysmes, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2002.
{654} En 1955, Debord en appelle à s'opposer aux « désirs primaires qu'il ne faut pas s'étonner de voir remoudre sans fin dans l'industrie cinématographique ou les romans psychologiques [...] ». Il ajoute alors : « “Dans une société fondée sur la misère, les produits les plus misérables ont la prérogative fatale de servir à l'usage du plus grand nombre”, expliquait Marx au pauvre Proudhon. » Guy-Ernest Debord, « Introduction à une critique de la géographie urbaine », art. cité, p. 207.
{655} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 314.
{656} Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit., p. 464 sq.
{657} Ibid., pp. 466 et 494.
{658} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 328.
{659} Ibid., p. 325.
{660} Guy-Ernest Debord, Jacques Fillon, « Résumé 1954 », art. cité.
{661} Michèle Bernstein, M. Dahou, Véra, Gil J Wolman, [Pour Potlatch], « La ligne générale », art. cité.
{662} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 311.
{663} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit.
{664} Voir à ce sujet Anna Boschetti, « Avant-garde », art. cité. Notons ainsi que Nadeau, dans son Histoire du surréalisme, attribuait aux surréalistes l'intention de rompre avec le continuel renouvellement des modes esthétiques laissant le cadre artistique à l'identique : « Ne valait-il pas mieux [...] plutôt que de recommencer ce perpétuel tour de chevaux de bois, briser le manège ? C'est à quoi s'employait si bien Tzara [...]. C'est finalement à quoi s'emploieront Breton et ses amis. » Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 29.
{665} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 321.
{666} [IS], « L'absence et ses habilleurs », IS, no 2, décembre 1958, p. 6.
{667} « J'ai une méfiance désobligeante pour tout ce qui entend se situer aujourd'hui sur le plan de la poésie-à-poèmes. » Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 25 juillet 1955. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 69.
{668} Voir notamment Pierre Bourdieu, « Le champ littéraire », art. cité. Sur la postérité de ces transgressions dans ce qu'on a coutume aujourd'hui d'appeler « l'art contemporain », voir Nathalie Heinich, Le Triple jeu de l'art contemporain, Paris, Minuit, 1998.
{669} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 322.
{670} Sur l'émergence d'un art des signes, représenté à la fois par les peintures lettristes, la calligraphie ou encore la peinture de Georges Mathieu, voir Michel Ragon, Cinquante ans d'art vivant : Chronique vécue de la peinture et de la sculpture, 1950-2000, Paris, Fayard, 2001, pp. 300-303.
{671} Voir Sébastien Dubois, « Entrer au panthéon littéraire. Consécration des poètes contemporains », Revue française de sociologie, 2009/1, vol. 50, pp. 3-29.
{672} Voir Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris. Une histoire culturelle du marché de l'art, 1944-1970, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013.
{673} Pour les informations biographiques sur Jorn et notamment celles qui sont relatives à sa famille et à sa jeunesse, on s'appuie sur la plus importante biographie de Jorn publiée à ce jour, laquelle, malheureusement, n'est traduite qu'en Allemand : Troels Andersen, Asger Jorn 1914-1973. Eine Biographie, Köln, Verlag der Buchhandlung, Walther König, 2001.
{674} En 1934, le peintre abstrait danois Villhelm Bjerke-Petersen, formé initialement par le Bauhaus allemand, se tourne vers le surréalisme (dont le centre est à Paris) en fondant Linien avec Ejler Bille et Richard Mortensen (qui ont eux-mêmes fait un voyage à Berlin en 1931) puis, après des voyages à Paris, devient le représentant officiel du surréalisme au Danemark avec une nouvelle revue, Konkretion. Comme Jorn, la plupart des peintres qui rejoignent Linien ont fait un ou plusieurs voyages à Paris dans les années 1930.
{675} Rappelons avec Annie Verger que les politiques mises en place dans les années 1930 par l'Allemagne et l'URSS, deux pays qui, auparavant, rivalisaient en légitimité artistique avec la France, ne sont pas étrangères à l'attraction de Paris sur les artistes « modernes » durant l'entre-deux-guerres puis dans les années 1950. Annie Verger, « L'art d'estimer l'art », Actes de la recherche en sciences sociales, no 66-67, 1987, pp. 105-121. Sur la prédominance des galeries parisiennes dans le marché de l'art de l'après-Seconde Guerre mondiale, et leur crise à partir du début des années 1960, voir Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris..., op. cit. Sur l'histoire des capitales culturelles, voir les références citées en introduction.
{676} Asger Jorn, « Asger Jorn om sig selv », Kunst, 1953. Réédité et traduit in « Asger Jorn sur lui-même », Discours aux pingouins et autres écrits, Paris, ENSBA, 2001, p. 142.
{677} Willemijn Stokvis, Cobra, la conquête de la spontanéité, Paris, Gallimard, 2001, p. 148.
{678} Au Danemark, Jorn entretient d'abord des collaborations avec la revue Linien. Puis, il participe durant la guerre aux expositions collectives « Høst » et anime la revue Helhesten, avec des peintres comme Ejler Bille, Henry Heerup, Carl-Henning Pedersen ou encore Egill Jacobsen.
{679} Il en avait formé le projet avec deux critiques d'art français de la revue marseillaise Les Cahiers du sud, Claude Serbanne et René Renne. Dans l'esprit de Jorn, chaque numéro de cette revue internationale devait porter sur un pays différent (un numéro « espagnol oriental » et un numéro suédois sont d'abord prévus). À en juger par le contenu d'une lettre qu'il envoie en 1946 à Constant, il obtiendra à ce propos quelques conseils de la part de Picasso. Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1946]. Conservée in Archives Constant Anton Nieuwenhuis, déposées au Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD) à La Haye, Dossier 94 (comprenant une quarantaine de lettres envoyées par Jorn à Constant entre 1946 et 1964). Nous remercions Silja Behre qui a traduit pour nous cette lettre rédigée en allemand (la seule lettre rédigée dans cette langue – et sans doute la première envoyée à Constant – la suivante étant rédigée en anglais, puis toutes celles d'après en français).
{680} Dans une lettre que Jorn enverra en 1954 au membre de l'IL André-Franck Conord, Jorn expose sa trajectoire antérieure en racontant avoir tenté de s'allier dans les années d'après-guerre avec Sartre, puis avec Breton, avant de rejoindre le Surréalisme révolutionnaire, puis Cobra, etc. Asger Jorn, Lettre à A.-F. Conord, s. d. [novembre 1954]. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{681} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1948]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 4.
{682} Sur l'histoire générale du mouvement Cobra, voir Jean-Clarence Lambert, Cobra, un art libre, Paris, Éd. Galilée, 2008 [1983] ; et Willemijn Stokvis, Cobra, La Conquête de la spontanéité, op. cit.
{683} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1948]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 6.
{684} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 19.
{685} Serge Guilbaut, Comment New York vola l'idée d'art moderne, Expressionnisme abstrait, liberté et guerre froide, Nîmes, Éd. Jacqueline Chambon, 1996 [1983].
{686} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1948]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 5.
{687} Jorn souligne. Ibid. (*) Afin de ne pas perdre cette information sociologiquement pertinente qu'est l'incomplète maîtrise de la langue française par le Danois Asger Jorn, nous avons décidé de conserver les tournures initiales de ses lettres (à l'exception de quelques fautes d'orthographe).
{688} Voir par exemple Asger Jorn, « Ansigt til ansigt », 1944. Réédité et traduit sous le titre de « Face à face » in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., p. 29.
{689} Asger Jorn, « Intime banaliteter », Helhesten, 1941/1, no 2. Réédité et traduit sous le titre de « Banalités intimes » in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., p. 11 sq.
{690} Ibid., p. 17
{691} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 16.
{692} Ibid.
{693} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 22.
{694} Ibid.
{695} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 21. À noter que cette lettre est également citée par Laurent Gerverau in Critique de l'image quotidienne, Asger Jorn, Paris, Éd. Cercle d'Art, 2001. Ce dernier commet néanmoins l'erreur d'attribuer la phrase sur les communistes belges au peintre danois, quand en réalité, Jorn fait ici référence à des propos attribués à Dotremont.
{696} En avril 1951, Dotremont affirme par exemple à Joseph Noiret qu'il est « devenu impossible sans contradiction d'être communiste et artiste expérimental ». Lettre citée in Paul Aron, « Radiographie de la catastrophe... », art. cité.
{697} Paul Aron, « Radiographie de la catastrophe », art. cité.
{698} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 25.
{699} Asger Jorn, Critique de la politique économique, suivi de La Lutte finale, Paris, Sens&tonka, 2001, p. 39.
{700} Voir Robert Estivals, Le Signisme..., op. cit., p. 180.
{701} Ce sont les termes utilisés dans le manifeste du groupe danois auquel appartient Jorn à la Libération. On peut lire un extrait de ce manifeste (intitulé Pour un « nouveau réalisme », mais à ne pas confondre avec le mouvement éponyme français créé dans les années soixante par le critique d'art Pierre Restany) in Asger Jorn, Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., p. 72 sq.
{702} Asger Jorn, L'Enfant adulte et l'adulte enfantin, 1951. Resté inédit avant d'être édité in Lettres à plus jeunes, op. cit., pp. 99-104.
{703} Asger Jorn, « Nye tendenser i pariser kunsten », 1947. Réédité et traduit in « Nouvelles tendances de l'art parisien », Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., p. 85.
{704} Jorn souligne. Asger Jorn, L'Enfant adulte et l'adulte enfantin, 1951, op. cit., p. 103.
{705} Voir par exemple Asger Jorn, L'Évolution de l'art expérimental au Danemark de la fin de la guerre jusqu'en 1950, printemps 1951. Réédité in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 91.
{706} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 228. Sur les rapports entre peintres et écrivains, voir également Dario Gamboni, La Plume et le pinceau. Odile Redon et la littérature, Paris, Minuit, 1989 ; Ivanne Rialland, Dominique Vaugeois (dir.), L'Écrivain et le spécialiste : écrire sur les arts plastiques au XIXe et au XXe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2010 ; Pierre Bourdieu, Manet, une révolution symbolique, Paris, Seuil, 2013. Sur le rôle des productions textuelles dans l'expérience esthétique et dans la production de la valeur artistique, on pourra consulter en outre Jean-Louis Fabiani, « Célébration, dévoilement, abstention » et « Le jeu avec le feu », in Après la culture légitime. Objets, publics, autorités, Paris, L'Harmattan, 2007, pp. 51-68 et pp. 69-91.
{707} Selon ce qu'en dit Jorn lui-même, in Asger Jorn, « Origines et chemins de l'unité », Pour la forme, Ébauche d'une nouvelle méthodologie des arts, Paris, Allia, 2001 [1958], p. 154.
{708} Asger Jorn, « Le marchand d'art aux yeux de chien battu », 1947. Édité in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., p. 79.
{709} Voir notamment A Bibliography of Asger Jorn's writings, Compiled by Per Hofman Hansen [texte en danois et en anglais], Silkeborg, Silkeborg Kunstmuseum, 1988.
{710} À l'époque où il suit l'école de formation des maîtres, il écrit plusieurs articles dans le journal de l'école. Les appréciations qu'il obtient à la fin de cet enseignement font mention de son intérêt pour la littérature. Voir Troels Andersen, Asger Jorn 1914-1973. Eine Biographie, op. cit.
{711} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1949]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 13.
{712} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 21.
{713} Asger Jorn, Lettre à Constant, 8 mars 1950. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre non numérotée.
{714} Asger Jorn, Lettre à Constant, 8 mars 1950. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre non numérotée.
{715} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 21.
{716} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 19.
{717} Asger Jorn, Lettre à Constant, 8 mars 1950. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre non numérotée.
{718} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 27.
{719} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 21.
{720} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 24.
{721} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 21.
{722} Asger Jorn, L'évolution dans l'art expérimental au Danemark de la fin de la guerre jusqu'en 1950, printemps 1951. Réédité in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 96.
{723} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1951 ou 1952]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 29.
{724} Voir le témoignage de Pierre Soulages cité in Marie-Amélie zu Salm-Salm, Échanges artistiques franco-allemands et renaissance de la peinture abstraite dans les pays germaniques après 1945, Paris, L'Harmattan, 2003.
{725} On peut en juger par le classement réalisé par la revue Connaissance des arts en février 1955, établissant les dix peintres « les plus représentatifs » de la « jeune école contemporaine » (enquête réalisée auprès d'une centaine de personnalités du champ artistique français principalement : critiques d'art, artistes, conservateurs de musée, marchands d'art, collectionneurs, etc.) : les artistes consacrés par ce vote (Bernard Buffet, Alfred Mannessier, Nicolas de Staël, etc.) ont quasiment tous exposé au Salon d'Automne et/ou au Salon de Mai. Sur ce classement et son interprétation sociologique, voir Annie Verger, « L'art d'estimer l'art », op. cit.
{726} Jean-Clarence Lambert, Cobra, un art libre, op. cit., p. 216-217.
{727} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [fin 1953 ou début 1954]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre « Châlet perce-neige, Chésières, Vaud... ».
{728} Voir notamment Asger Jorn, Lettre à P. Alechinsky, s. d. [fin janvier 1954]. Éditée in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 45.
{729} Il écrit au début de l'année 1954 à Alechinsky : « Je viens de recevoir une lettre de René Renne et Claude Serbanne. Je ne sais si tu les connais. [...]. Ils ont accepté de être les rédacteurs en chef de nos publications. Je suis très content. » Ibid., p. 45.
{730} Voir notamment BAJ JORN, Lettres 1953-1961, Notes de Maurice Fréchuret, Saint-Étienne, Musée d'art moderne de Saint-Étienne, 1989, p. 24. Jorn écrit par exemple un article pour une exposition de peinture « nucléaire » qui a lieu en décembre 1953 à Turin. Il écrit aussi un texte de présentation élogieux pour Baj, en vue d'une exposition de celui-ci au Danemark. De son côté, Baj accompagne Jorn de diverses manières dans son projet de MIBI, l'associe au groupe des Nucléaires et à plusieurs expositions de ce groupe, et, chose non négligeable, lui apporte à plusieurs reprises un soutien financier. Les deux participent à de nombreuses expositions communes en Italie.
{731} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, novembre 1953. Éditée in BAJ JORN..., op. cit., p. 32.
{732} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, 7 mars 1954. Ibid., p. 53.
{733} Asger Jorn, Lettre à P. Alechinsky, s. d. [mi-mars 1954]. Éditée in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 63
{734} Asger Jorn, Lettres à P. Alechinsky, s. d. [février 1954] et 7 mars 1954. Ibid., p. 52, p. 60.
{735} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, 5 octobre 1954. Éditée in BAJ JORN, op. cit., p. 91.
{736} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, 8 octobre 1954. Ibid., p. 95
{737} Voir Asger Jorn, Lettre à P. Alechinsky, s. d. [février 1954]. Éditée in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 58. Asger Jorn, Lettre à E. Baj, s. d. [avril 1955]. Éditée in BAJ JORN, op. cit., p. 129. Asger Jorn, Lettre à P. et M. Alechinsky, 18 août 1955. Éditée in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 81. Sur les conflits entre Jorn et Jaguer à partir de 1955 et en 1956, on pourra également consulter le témoignage de Piet de Groof in Le Général situationniste, op. cit.
{738} « À cause de sa profession de pharmacien et de sa pratique assidue de la chimie végétale, de l'archéologie et de l'anthropologie régionale, [...] il est prédisposé à établir des passerelles nombreuses entre son art, les sciences et les techniques. » Laurent Jeanpierre, « Pinot-Gallizio et la caverne de l'antimatière dans l'antichambre de l'antimonde », Palais/, printemps 2007, magazine 2, p. 10.
{739} À cette occasion, Pinot-Gallizio intitulera ainsi son exposition à la galerie Drouin le 13 mai 1959 « la caverne de l'antimatière », pour laquelle il utilisera les différentes parois de la galerie afin de figurer cette rencontre entre matière et antimatière.
{740} On trouvait de nombreux peintres à cette époque dans cette ville de la côte ligure, dont Émilio Scanavino, Lucio Fontana, ou encore Wifredo Lam. Certains d'entre eux, comme Lam, sont des amis de Jorn et ne sont certainement pas visés par ce jugement péjoratif.
{741} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, 6 octobre 1955. Éditée in BAJ JORN, op. cit., p. 145 sq.
{742} Jorn souligne. Asger Jorn, Lettre à E. Baj, s. d. [octobre 1954]. Ibid., p. 104.
{743} Asger Jorn, « Une architecture de la vie », extraits d'Image et forme, Potlatch, no 15, 22 décembre 1954.
{744} Voir Asger Jorn, « Nyt Maleri – ni architektur, Fernand Léger og Le Corbusier », 1938. Réédité et traduit sous le titre de « Nouvelle peinture – nouvelle architecture, Fernand Léger et Le Corbusier » in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit.
{745} Voir Asger Jorn, « Ansigt til ansigt », 1944. Réédité et traduit sous le titre de « Face à face » in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit. Cet article est initialement publié dans une petite revue d'architectes danois, A5. Dans le numéro précédent de cette revue, plusieurs architectes s'en prenaient à Le Corbusier. À en juger par la réponse que leur fait Jorn, ces attaques devaient certainement relever de l'affirmation, contre Le Corbusier, d'une conception professionnelle et scientifique de l'architecture.
{746} Guy-Ernest Debord, « Le grand sommeil et ses clients », Potlatch, no 16, 26 janvier 1955.
{747} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations [1957], op. cit., p. 313.
{748} Asger Jorn, « Structure et changement. Sur le rôle de l'intelligence dans la création artistique », Pour la forme..., op. cit., p. 66.
{749} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 323.
{750} Asger Jorn, Lettre à A.-F. Conord, s. d. [novembre 1954]. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{751} Asger Jorn, Lettre à « Potlatch », s. d. [novembre 1954]. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{752} Guy Debord, Lettre à A. Trocchi, s. d. [fin janvier, début février 1956]. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 100.
{753} Voir à ce propos la lettre que Debord envoie à M. Dahou le 18 novembre 1957, éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 35.
{754} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, octobre 1954. Éditée in BAJ JORN, op. cit., p. 104.
{755} Asger Jorn, Lettre à G. Debord, s. d. [1956]. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28613, I, 5, Lettres reçues.
{756} Asger Jorn, Lettre à R. Estivals, s. d. [vers 1960]. Éditée in Robert Estivals, Le Signisme, op. cit., p. 180.
{757} Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit., p. 330.
{758} Guy Debord, Lettre à M. Dahou, 18 novembre 1957. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 35.
{759} Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit.
{760} Voir Troels Andersen, Asger Jorn 1914-1973. Eine Biographie, op. cit., p. 306.
{761} Michel Ragon, « Expositions », Cimaise, cinquième série, no 5, mai-juin 1958. On peut penser que, quand bien même Ragon accentue, pour assurer sa propre valeur de « découvreur » de « talents », la confidentialité de Jorn, cela révèle quelque chose de son public de l'époque, à savoir un public de pairs et spécialistes de la peinture d'avant-garde. Il s'agit en effet, en 1958, de la première exposition individuelle de Jorn à Paris depuis celle de 1948 à la galerie Breteau.
{762} Michel Ragon, « Asger Jorn », Cimaise, no 51, janvier-février 1961.
{763} Ibid.
{764} Connaissance des arts, no 112, juin 1961 ; Connaissance des arts, no 172, juin 1966 ; Connaissance des arts, no 232, juin 1971. Si Jorn est présent dans ces classements successifs, c'est que certains de ses principaux supporters sont régulièrement choisis comme « juges » par la revue. C'est le cas par exemple du magnat du textile, directeur du « Centro internazionale delle arti e del costume » et collectionneur italien Paolo Marinotti (organisateur avec Jorn en 1959 de « Vitalita nell'Arte »), qui est reconduit comme juge pour les classements de 1961, 1966 et 1971 (et sur les listes desquelles Jorn est à chaque fois présent, ainsi que Dubuffet et Sam Francis), du critique d'art Yvon Taillandier (qui avait préfacé l'exposition de Jorn à la Galerie Rive Gauche en 1960 et apporte une voix à Jorn en 1961), ou encore de Michel Ragon à partir de 1966 (il ne vote pas pour Jorn mais il précise dans le texte qui accompagne sa liste de dix noms que Jorn, parmi quelques autres, auraient bien pu figurer dans sa liste).
{765} Christian Dotremont, Lettre à Constant, s. d. [entre septembre et octobre 1963]. Archives Constant, RKD, Dossier 254.
{766} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1948]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 5.
{767} Asger Jorn, « Forme et signification », Pour la forme, op. cit., p. 137.
{768} Asger Jorn, Lettre à Constant, 20 mars 1954. Archives Constant, RKD, Dossier 94.
{769} Asger Jorn, Lettre à Constant, 25 octobre 1954. Archives Constant, RKD, Dossier 94.
{770} Il n'est pas dans notre propos en revanche de dire que Jorn, en pratique, se distinguerait parmi les peintres de sa génération par une plus grande conformité à la règle du désintéressement.
{771} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1949]. Archives Constant, RKD, Dossier 94.
{772} Asger Jorn, Lettre à P. Alechinsky, s. d. [janvier 1951]. Éditée in Lettres à plus jeune, op. cit., p. 25. Jorn expose aussi le principe des expositions permanentes à Constant en 1948.
{773} Ibid., p. 25.
{774} Ibid., p. 26.
{775} Asger Jorn, Lettre à E. Baj, 6 juin 1954. Éditée in BAJ JORN, op. cit., p. 72 sq.
{776} Asger Jorn, Lettre à G. Debord, 12 juillet 1960. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Éditée in Guy Debord, Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 353 sq.
{777} Voir Neil Gross, Richard Rorty..., op. cit. Voir aussi Mathieu Hauchecorne, Etienne Ollion, « Qu'est-ce que la nouvelle sociologie des idées ? Un entretien avec Charles Camic et Neil Gross », art. cité.
{778} Voir à ce propos le texte « Guy Debord et le problème du maudit », signé de Jorn en 1964 et édité dans la brochure de Guy Debord Contre le cinéma. Non content de présenter Debord comme « le grand inspirateur secret de l'art mondial », Jorn garantit dans ce texte la posture de bandit et d'intransigeant adoptée par lui en la démarquant de la figure usée de l'artiste maudit, du génie méconnu.
{779} Guy Debord, « De l'architecture sauvage », in Asger Jorn, Le Jardin d'Albisola, Turin, Fratelli Pozzo, 1974.
{780} [IS], Manifeste, 17 mai 1960, édité in IS, no 4, juin 1960, pp. 36-38. Il semble que Jorn ait notamment participé à la première moitié du texte, qui traite de l'automatisation, de la valeur marchande et du jeu, de la bureaucratisation de la culture. On peut en juger par le document « Manifeste situationniste, dactylographié avec corrections de la main de Debord », conservé in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{781} Asger Jorn, Lettre à G. Debord, conservées in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Rééditée in Guy Debord, Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 353 sq.
{782} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 322.
{783} Blaise Wilfert, « Cosmopolis et l'homme invisible. Les importateurs de littérature étrangère en France, 1885-1914 », Actes de la recherche en sciences sociales, no 144, septembre 2002, pp. 33-46.
{784} Sur la dynamique de la constitution et de la dissolution des rassemblements d'écrivains ou d'artistes, voir notamment Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 439 sq.
{785} Pour une analyse des modalités et des barrières à la circulation internationale des textes et des idées, voir notamment Pierre Bourdieu, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en sciences sociales, no 145, décembre 2002, pp. 3-8. Pour une analyse des vecteurs et limites d'une dénationalisation de la littérature dans le cas de l'importation du « modernisme » américain, voir Laurent Jeanpierre, « “Modernisme” américain et espace littéraire français : réseaux et raisons d'un rendez-vous différé » in Anna Boschetti (dir.), L'Espace culturel transnational, Paris, Nouveau Monde, 2010, pp. 385-426. L'espace des arts visuels est traditionnellement moins cloisonné nationalement, pouvant s'affranchir plus facilement de la langue. Dans les années 1950, il existe malgré tout plusieurs types de barrières, matérielles et symboliques, à la circulation internationale des œuvres et tendances artistiques. Sur les vecteurs et limites de l'internationalisation de la peinture voir notamment Annie Verger, « Le champ des avant-gardes », Actes de la recherche en sciences sociales, no 88, juin 1991, pp. 2-40 ; Béatrice Joyeux-Prunel, « Nul n'est prophète en son pays ». L'internationalisation de la peinture avant-gardiste parisienne (1855-1941), Paris, Musée d'Orsay, Nicolas Chaudun, 2009 ; Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris..., op. cit.
{786} « Il est clair [...] que le surréalisme n'est pas intéressé à tenir grand compte de ce qui se produit à côté de lui sous prétexte d'art, voire d'anti-art, de philosophie ou d'antiphilosophie [...] », écrivait André Breton in Second Manifeste du surréalisme, op. cit., p. 73.
{787} Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationniste. L'IS dans et contre la décomposition », Potlatch, no 29, 5 novembre 1957.
{788} Pour divers témoignages et documents sur le scandale, voir notamment Piet de Groof, Le Général situationniste, op. cit., p. 250 sq.
{789} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 16 juin 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 99
{790} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 27 avril 1958. Ibid., p. 89. Debord évoque ici l'effet d'une conférence réalisée en Italie par lui-même et Pinot-Gallizio. Cette conférence, comme les autres réalisées par Debord, était effectuée par magnétophone, technique qui avait pour but de rompre avec les voies traditionnelles de la communication et de susciter la « stupeur du public ».
{791} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 23 novembre 1957. Ibid., p. 37.
{792} Debord souligne. Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 8 janvier 1958. Ibid., p. 49 sq.
{793} Ibid., p. 49.
{794} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 9 septembre 1957. Ibid., p. 27. Voir aussi la lettre de Debord à Pinot-Gallizio datée du 23 novembre 1957 : « Asger pense réussir à tirer parti de l'exposition Cobra d'Amsterdam d'une façon décisive. » Ibid., p. 37. Voir également Guy Debord, Asger Jorn, Walter Korun, G. Pinot-Gallizio [pour l'IS], Lettre à W. Sandberg, 25 janvier 1958. Ibid., p. 55.
{795} Guy Debord, Lettre à W. Korun, 5 février 1958. Ibid., p. 59 sq.
{796} Guy Debord, Lettre à M. Dahou, 18 novembre 1957. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 35.
{797} Cette Adresse comme bon nombre d'autres documents ici étudiés sont reproduits dans plusieurs ouvrages, dont notamment ceux édités par les éditions Allia, par exemple in Textes et documents situationnistes, 1957-1960, éd. établie par Gérard Berréby, Paris, Allia, 2004, p. 50.
{798} Pierre Bourdieu, « Le capital social. Notes provisoires », Actes de la recherche en sciences sociales, no 31, 1980, pp. 2-3.
{799} Voir Ralph Rumney, Le Consul, Entretiens avec Gérard Berreby en collaboration avec Giulio Minghini et Chantal Osterreicher, Paris, Allia, 1999.
{800} Voir Piet de Groof, Le Général situationniste, op. cit.
{801} C'est ce qu'il met en avant pour défendre Sandberg des attaques de quelques situationnistes, dans Sur l'anti-situation d'Amsterdam, Manuscrit rédigé en français en 1960, publié in Discours aux pingouins et autres écrits, Paris, ENSBA, 2001, p. 268.
{802} Voir notamment Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 27 avril 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 90 ; et Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 14 mars 1958. Ibid., p. 74. L'affaire prenant du temps, c'est finalement Debord et sa compagne Michèle Bernstein qui semblent intervenir dans la finalisation de la négociation, mais bien après avoir obtenu l'accord de principe de Drouin. L'exposition de Pinot-Gallizio chez Drouin n'a finalement lieu que le 13 mai 1959.
{803} Le Carnegie Institute de Pittsburgh, fondé en 1895 par l'industriel et philanthrope Andrew Carnegie, occupe à cette époque une place importante dans l'espace artistique international. En particulier, il organise à partir de 1950 une exposition d'art triennale rassemblant plusieurs centaines d'œuvres issues de différents pays, et au cours de laquelle un jury international attribue un prix prestigieux accompagné d'une somme conséquente. Notons que la transaction ici évoquée par Debord n'a pas forcément aboutie. D'ailleurs, les collections du Carnegie Museum (mises en ligne) ne font pas mention de la possession d'une pièce de Giuseppe Gallizio.
{804} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 19 juillet 1958. Ibid., p. 125 sq.
{805} Jacqueline de Jong, salariée au Stedelijk Museum d'Amsterdam, est la fille d'un industriel collectionneur d'art. Voir à ce propos « Les temps situationnistes. Entretien avec Jacqueline de Jong », Archives & Documents situationnistes, no 1, automne 2001, pp. 13-35.
{806} Voir Hyacinthe Ravet, Philippe Coulangeon, « La division sexuelle du travail chez les musiciens français », Sociologie du travail, no 45, 2003, pp. 361-384 ; et Alain Quemin, « Modalités féminines d'entrée et d'insertion dans une profession d'élites : le cas des femmes commissaires-priseurs », Sociétés Contemporaines, no 29, 1998, pp. 87-106.
{807} On le sait grâce à plusieurs lettres envoyées par Vaneigem à Debord dans les années 1960, dont les photocopies sont conservées in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{808} C'est en tout cas ce qu'affirme l'IL dans « La plate-forme d'Alba », Potlatch, no 27, 2 novembre 1956.
{809} Asger Jorn, « Discours du premier congrès mondial des artistes libres », édité in « Contre le fonctionnalisme », Pour la forme, op. cit., p. 29.
{810} Voir notamment Guy Debord, Lettre à M. Dahou, 18 novembre 1957. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 35.
{811} Voir notamment Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 4 avril 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 81. Voir aussi [IS], « Éditions pour l'agitation situationniste », IS, no 1, juin 1958.
{812} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 7 juillet 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 116.
{813} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 23 novembre 1957. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 37.
{814} Guy Debord, Lettre à W. Korun, 16 juin 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 104.
{815} La première monographie à paraître est celle consacrée au situationniste hollandais Constant en 1959. En 1960, au moment de son exclusion du mouvement, paraît celle consacrée à Pinot-Gallizio. La même année est publiée dans cette collection une plaquette sur la tapisserie réalisée par Jorn et son vieil ami Pierre Wemaëre (rencontré à l'époque où ils étaient tous deux élèves de Fernand Léger). En 1964, alors que Jorn a quitté le mouvement, il publie deux nouveaux volumes dans cette collection (cette fois édités non plus par l'IS mais par l'Institut pour un vandalisme comparé, fondé par Jorn) : un consacré à l'œuvre cinématographique de Guy Debord, l'autre, une étude ethnologique de Jorn intitulée Signes gravés sur les églises de l'Eure et du Calvados. Le dernier volume de cette collection est publié en 1968, par les éditions J.-J. Pauvert, sous le titre de La Langue verte et la cuite. Précisons que pour Debord, cette collection bénéficiait d'un statut de relative indépendance à l'égard du mouvement lui-même. Guy Debord, Lettre à Constant, 21 juin 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 341.
{816} Ce sous-titre apparaît dans les huit premiers numéros de la revue, de juin 1958 à janvier 1963, puis disparaît, avant qu'un autre sous-titre apparaisse pour le douzième (et dernier) numéro : revue de la section française de l'IS (à cette époque en effet, le mouvement parvient à nouveau à s'internationaliser, et les autres groupes lancent leur propre revue).
{817} Voir par exemple sur la menace représentée par Michel Tapié au moment de l'exposition de Pinot-Gallizio chez Drouin : Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 16 février 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 64 ; et Michèle Bernstein, « Pas d'indulgences inutiles », IS, no 1, juin 1958, p. 26.
{818} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 4 avril 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 81.
{819} Voir Norbert Bandier, Sociologie du surréalisme, op. cit., chap. 8.
{820} Constant, une rétrospective, Catalogue d'exposition au musée Picasso à Antibes, du 30 juin au 15 octobre 2001, Paris, RMN, 2001.
{821} Constant Nieuwenhuis, « Manifest », Reflex, orgaan van der experimentele groep in Holland, s. d. [1948-1949]. Reproduit et traduit in Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste, op. cit., pp. 19-33.
{822} Voir à ce propos ses premiers écrits, reproduits et traduits in Documents relatifs à la fondation de l'internationale situationniste, op. cit., pp. 13-60.
{823} On s'appuie ici sur un texte composé en français et titré Pour un colorisme spatial (conservé in Archives Constant, RKD, Dossier 412). Voir aussi Constant, Aldo Van Eyck, « Voor een spatial colorisme », reproduit et traduit in Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste, op. cit., pp. 75-83.
{824} Nicolas Schöffer, Conférence à la Sorbonne, juin 1954, mise en ligne à l'URL : http://www.olats.org/schoffer/spatiody.htm.
{825} Ce groupe est fondé en 1951 par André Bloc, fondateur de la revue Architecture d'aujourd'hui. Le manifeste de ce groupe, issu de l'abstraction géométrique, est publié dans le catalogue du Salon des réalités nouvelles. Il se donne pour objectif « un Art non figuratif qui s'inscrit dans l'Espace réel, répond aux nécessités fonctionnelles et aux besoins de l'homme des plus simples aux plus élevés ».
{826} Constant, Manifeste spatiodynamique et néovision. Archives de Constant, RKD, Dossier 291.
{827} Constant, Lettre à N. Schöffer, s. d. [entre 1954 et 1956]. Archives Constant, RKD, Dossier 290.
{828} Constant, Demain la poésie logera la vie, Intervention au Congrès mondial des artistes libres, Alba, septembre 1956. Rééditée in Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste, 1948-1957, op. cit., 1985.
{829} Voir notamment Asger Jorn, « Ansigt til ansigt », art. cité.
{830} Constant, Art et Habitat, 1955. Archives Constant, RKD, Dossier 291.
{831} En novembre 1949, Constant, Appel et Corneille peignent dans le style Cobra les murs, portes, pièces et certains objets de la ferme d'Érik Nyholm au Danemark.
{832} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [fin 1953 ou début 1954]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre « Châlet perce-neige, Chésières, Vaud... ».
{833} Constant, Lettre à A. Jorn, 31 juillet 1956. Archives Constant, RKD, Dossier 94.
{834} Un abandon momentané, puisqu'il y reviendra plus tard.
{835} Guy Debord, Lettre à Constant, 26 juin 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 106.
{836} Constant, Lettre à G. Debord, septembre 1958. Archives Constant, RKD, Dossier 304. Repris in [IS], « Sur nos moyens et nos perspectives », IS, no 2, décembre 1958, pp. 23-26.
{837} Guy Debord, Lettre à Constant, 25 septembre 1958. Repris in [IS], « Sur nos moyens et nos perspectives », art. cité.
{838} Constant, Lettre à G. Debord, septembre-octobre 1958. Repris in [IS], « Sur nos moyens et nos perspectives », art. cité.
{839} « Je suis très content d'avoir reçu ta réponse finale pour la discussion. Je l'approuve entièrement. À partir de ces propositions, l'IS peut marcher de l'avant, malgré les hésitations de son “aile droite”. » Guy Debord, Lettre à Constant, 12 octobre 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 149 sq.
{840} « Constant est très bien : il a écrit un texte extrêmement juste pour la revue. » Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 14 octobre 1958. Ibid., p. 151.
{841} Guy Debord, Lettre à Constant, 30 mars 1960. Ibid., p. 326.
{842} Voir par exemple Guy Debord, Lettres à Constant du 12 octobre 1958 et du 20 mai 1959. Ibid., p. 150 et p. 231.
{843} Guy Debord, Lettre à G. Lebovici, 16 avril 1972. Éditée in Correspondance, vol. 4, janvier 1969-décembre 1972, Paris, Fayard, 2004, p. 541 sq. La première édition française du livre culte de Clausewitz, De la Guerre, date de 1955 (aux éditions de Minuit, avec une traduction de Denise Naville).
{844} Sur le goût de Guy Debord pour les traités de stratégie et l'histoire militaire, voir notamment Emmanuel Guy, « “Ludimus effigiem belli”, Guy Debord stratège et cartographe », Artl@s Bulletin [en ligne], no 1, automne 2012 (URL : http://www.artlas.ens.fr/bulletin/les-numeros-parus/artl-s-bulletin-no-1-automne-2012/) ; et du même auteur, « Où l'on fait le portrait de Guy Debord à travers les livres et son jeu de la guerre », in Emmanuel Guy et Laurence Le Bras (dir.), Guy Debord, Un art de la guerre, op. cit., pp. 172-184.
{845} Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, op. cit., p. 78.
{846} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations,op. cit., p. 322.
{847} Guy-Ernest Debord, « Un pas en arrière », Potlatch, no 28, 22 mai 1957.
{848} Ibid.
{849} [IS], « Réponse à Constant », in « Sur nos moyens et nos perspectives », IS, no 2, décembre 1958, p. 24.
{850} Guy-Ernest Debord, « Encore un effort si vous voulez être situationnistes. L'IS dans et contre la décomposition », art. cité.
{851} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 322.
{852} Voir en particulier Guy Debord, Programme de travaux concrets, 1956. Inédit édité pour la première fois in Œuvres, op. cit., p. 268. Et [IS], « Avec et contre le cinéma », IS, no 1, juin 1958, pp. 8-9.
{853} On peut relever une exception : un tableau de Jorn, issu de son cycle de Modifications, c'est-à-dire de détournements de vieux tableaux pompiers, est publié en illustration d'un article de Jorn dans le numéro 5 de la revue Internationale situationniste. À ce moment-là, Constant a depuis peu démissionné de l'IS, ce qui a sans doute favorisé la publication d'un tableau de Jorn. Par ailleurs, comme on le verra, Debord entend définir comme « signature » du mouvement la pratique du détournement. Ce tableau s'inscrit dans ce cadre.
{854} On tend souvent à associer la pratique du détournement de comics aux situationnistes. Sans trop sacrifier au jeu des historiens d'art, on peut au moins attester que les situationnistes n'ont pas tout inventé à ce niveau : on trouve dans le numéro 5 de la revue de Marcel Mariën Les Lèvres nues (juin 1955), sous le titre de « Défense et illustration de la langue française », un roman-photo détourné. Une des cases anticipe même clairement la pratique situationniste ultérieure du détournement de photos érotiques. On y voit en effet une femme nue, attachée à un poteau, à laquelle on fait dire par ajout de phylactère « Tout le pouvoir aux soviets ». Après la parution de ce numéro, Debord écrit à Marcel Mariën : « Votre no 5 est, je crois, le meilleur de la série. “Défense et illustration de la langue française”, qui nous a ravi, est très proche de l'idéal plastique que nous voulions faire arborer chez Dutilleul [propriétaire d'une galerie belge]. » Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 10 juillet 1955. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 67.
{855} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 26 janvier 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 302 sq.
{856} Guy Debord, Constant et la voie de l'urbanisme unitaire, 1959. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 445.
{857} Guy Debord, Lettre à Constant, 25 septembre 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 267. Malheureusement, nous n'avons pas trouvé la lettre de Constant à laquelle celle-ci répond.
{858} [IS], « Premières maquettes pour l'urbanisme nouveau », Potlatch, no 1 (nouvelle série), 15 juillet 1959. Réédité in Guy Debord [présente], Potlatch (1954-1957), Paris, Gallimard, éd. aug., 1996, p. 287.
{859} Les expositions successives de la peinture industrielle de Pinot-Gallizio, durant la période où celui-ci est membre de l'IS, sont évoquées dans la revue Internationale situationniste. On peut aussi lire dans le numéro trois de la même revue un texte signé de Pinot-Gallizio, traduit par Debord (« assez librement » avoue-t-il lui-même dans sa lettre à lettre à G. Pinot-Gallizio du 4 novembre 1959, éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 275) et intitulé « Discours sur la peinture industrielle et sur un art unitaire applicable ». Ce texte promeut la peinture industrielle comme un outil en vue de la réalisation de la prophétie situationniste.
{860} Debord insiste en revanche pour distinguer la construction d'une ambiance de la construction d'une situation. La première n'est pas encore la seconde parce qu'elle ne porte que sur le décor et, surtout, que ce décor, dans le cas du travail de Pinot-Gallizio, est construit « dans une galerie d'art, c'est-à-dire un endroit où nous pouvons faire un choc scandaleux, mais qui, foncièrement, nous est hostile, défavorable ». Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 17 février 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 191. Contrairement à une ambiance, une situation est aussi pour Debord « une unité de comportement dans le temps ». [IS], « Problèmes préliminaires à une construction de situations », IS, no 1, juin 1958, p. 11.
{861} Cette lecture est réalisée notamment par Michèle Bernstein in Elogio di Pinot-Gallizio (1958), repris in Textes et documents situationnistes, op. cit., pp. 64-65.
{862} Asger Jorn, Lettre à Constant, s. d. [1950]. Archives Constant, RKD, Dossier 94, lettre 20.
{863} Ibid.
{864} « Cette exposition, qui se proposait de montrer que la nourriture préférée de “la peinture, c'est la peinture”, a été une forte illustration des thèses situationnistes sur le détournement [...]. » [IS], « Dans les galeries de Paris », Potlatch, no 1 (nouvelle série), 15 juillet 1959. Il faudrait peut-être ajouter comme réalisation de Jorn inscrite dans le mouvement situationniste, sa tapisserie Le Long voyage, réalisée en collaboration avec le non-situationniste Pierre Wemaëre. En effet, celle-ci est l'objet d'une plaquette de la Bibliothèque d'Alexandrie en 1960, dans laquelle on trouve un texte de la situationniste Michèle Bernstein évoquant la « contribution décisive [de Jorn] au nouvel urbanisme et à la création d'une topologie situationniste ». Mais à bien lire le texte, aucun lien véritable n'est fait entre la tapisserie en question et le programme de réalisation situationniste. Michèle Bernstein, Le Long voyage, 1960, mis en ligne à l'URL : http://www.ricaldone.org/jovoy.html. Par ailleurs, la bibliothèque d'Alexandrie, comme on l'a déjà dit, est pensée par Debord comme indépendante du mouvement situationniste.
{865} [IS], « Le détournement comme négation et comme prélude », IS, décembre 1959, p. 11, no 3.
{866} Nicole Zand, « Entretien avec un méchant voyou », France-Observateur, 29 septembre 1960. Edmond Buchet, dans son journal autobiographique publié en 1969 raconte ainsi l'émission : « Interview insolite de Michèle Bernstein par Pierre Dumayet à la TV. Il est d'usage de préparer l'interview, de ne pas l'apprendre par cœur certes, mais de convenir du plan, des questions et des réponses. Or, notre Michèle, dont l'apparition sur l'écran, avec son air de jeune garçon frondeur était déjà insolite, ne respecta pas le moins du monde cette convention. Elle s'échappa, se rebiffa, attaqua, avec autant d'esprit que d'agressivité et Dumayet, arroseur arrosé, bourreau torturé, ne sachant plus que répondre, finit par interrompre brusquement l'interview. Le lendemain, encore furieux, il me téléphona [...]. » Edmond Buchet, Les Auteurs de ma vie ou ma vie d'éditeur, Paris, Buchet/Chastel, p. 275.
{867} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 17 juillet 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 124.
{868} On en trouve quelques-unes dans Mirella Bandini, « Pinot Gallizio, de l'expérimentation à la situation », Figures de la négation..., op. cit., p. 94.
{869} Pierre Restany, « Caverne de l'anti-matière », Cimaise, 6e série, no 5, juin-juillet-août 1959 ; Georges Boudaille, « Caverne de l'anti-matière », Ibid.
{870} Guy Debord, Lettre à Constant, 20 mai 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 230.
{871} [IS], « Dans les galeries de Paris », Potlatch, no 1 (nouvelle série), 15 juillet 1959.
{872} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 7 juin 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 236.
{873} José Pierre, « Asger Jorn ou la peinture modifiée », France Observateur, 4 juin 1959.
{874} Voir Piet de Groof, Le Général situationniste, op. cit., pp. 227-229.
{875} Le 7 mars, les représentants de l'IS écrivaient au directeur du musée : « Nous tenons à vous remercier de l'intérêt que vous nous avez manifesté, et de votre offre d'ouvrir le Stedelijk Museum à une expérience de l'IS. Malheureusement, il nous est impossible d'envisager aucune sorte de restriction à la manifestation prévue. [...] notre rôle, comme vous le comprendrez certainement, est de sauvegarder la totalité de notre démarche ; non de nous substituer aux spécialistes dans la recherche d'aménagements économico-sociaux. » Guy Debord, Asger Jorn, Constant, [pour l'IS], Lettre à W. Sandberg, 7 mars 1960. Éditée in Guy Debord, Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 319 sq.
{876} Guy Debord, Lettre à Constant, 22 septembre 1959. Ibid., p. 264.
{877} [IS], « Die welt als labyrinth », IS, no 4, juin 1960, pp. 5-7.
{878} Asger Jorn, Sur l'antisituation d'Amsterdam, Manuscrit rédigé en français en 1960, publié in Discours aux pingouins et autres écrits, op. cit., pp. 268-273. Sur cette controverse interne au groupe situationniste, voire aussi le témoignage de Jacqueline de Jong, à l'époque salariée du Stedelijk Museum, et publié dans « The Times of the Situationists », in Stefan Zweifel, Juri Steiner, Heinz Stahlhut, In girum imus nocte et consumimur igni – The Situationist International (1957-1972), Basel, Museum Tinguely, 2007, pp. 239-241.
{879} Guy Debord, Lettre à P. Simondo, 3 août 1957. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 19.
{880} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 1er septembre 1970. Ibid., p. 24.
{881} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 24 septembre 1957. Ibid., p. 30.
{882} Voir notamment Guy Debord, Lettres à G. Pinot-Gallizio et G. Melanotte du 18 mai 1958, 3 novembre 1958, 9 décembre 1958 et s. d. [mars 1959], Ibid., p. 92, p. 155, p. 164 et p. 204.
{883} Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit., p. 321 sq. Voir aussi Michèle Bernstein, « Pas d'indulgences inutiles », IS, no 1, juin 1958, pp. 25-26.
{884} [IS], « La troisième conférence de l'IS à Munich », IS, no 3, décembre 1959, p. 20.
{885} [IS], « Le tournant obscur », IS, no 2, décembre 1959.
{886} Guy Debord, Lettre à Constant, 28 février 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 194-195. Voir aussi Guy Debord, Lettre à Constant, 24 avril 1959. Ibid., p. 221. En réalité, le groupe Spur sera toujours un problème pour Debord. Celui-ci sera exclu en 1962. Peu avant de l'exclure, la rédaction d'un « dictionnaire situationniste » était encore envisagée, une nouvelle « déviation » des membres de Spur étant encore imputée à leur mauvaise compréhension de la théorie de l'IS.
{887} Constant, Guy Debord, La déclaration d'Amsterdam, 10 novembre 1958. Éditée in IS, no 2, décembre 1958, p. 31.
{888} [IS], « La troisième conférence de l'IS à Munich », IS, no 3, décembre 1959, p. 20 et p. 27 sq.
{889} Ibid., p. 21.
{890} [IS], « La quatrième conférence de l'IS à Londres », IS, no 5, décembre 1960, p. 22.
{891} [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 8, janvier 1963, p. 67.
{892} [IS], « Définitions », IS, no 1, juin 1958, p. 14.
{893} Guy Debord, L'avant-garde en 1963 et après, Lettre à R. Estivals, 15 mars 1963. Éditée in Œuvres, op. cit., p. 639.
{894} L'expression est du critique Pierre Descargues dans Les Lettres françaises du 9 mai 1957, à propos du « Salon de mai ». Citée in Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit., p. 388.
{895} Yannick Bréhin, Minimal et pop art, Socio-esthétique des avant-gardes artistiques, Broissieux, Éd. du Croquant, 2013.
{896} Voir Raymonde Moulin, Le Marché de la peinture en France, Paris, Minuit, 1967 ; et Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit.
{897} Voir à ce propos les analyses consacrées aux galeries Iris Clert et J par Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit.
{898} Voir à ce propos Serge Guilbaut, Comment New York vola l'idée d'art moderne..., op. cit.
{899} Il y a un choc dans les milieux artistiques parisiens car c'est la première fois qu'un peintre qui n'a pas été préalablement reconnu dans ces milieux, et n'a du reste jamais séjourné dans la capitale française, est couronné à la Biennale de Venise. Tout ceci signifie la perte de valeur des jugements « parisiens » dans le processus de reconnaissance internationale.
{900} Voir à ce propos Nathalie Heinich, Le Triple jeu de l'art contemporain, Paris, Minuit, 1998 ; et de la même auteure, Le Paradigme de l'art contemporain, Structures d'une révolution artistique, Paris, Gallimard, 2014 ; Alain Quemin, Les Stars de l'art contemporain, Notoriété et consécration artistiques dans les arts visuels, Paris, CNRS Éditions, 2013.
{901} Yves Klein, Préparation et présentation de l'exposition du 28 avril 1958 chez Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, à Paris. Réédité in Le Dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, op. cit., p. 84.
{902} Mirella Bandini, Pour une histoire du lettrisme, Paris, Jean-Paul Rocher Éd., 2003, p. 28.
{903} On trouve un aperçu de quelques expérimentations d'artistes naviguant dans les mêmes eaux que l'IS in Fabien Danesi, Le Mythe brisé de l'Internationale situationniste..., op. cit., pp. 173-192.
{904} [IS], « L'absence et ses habilleurs », IS, no 2, décembre 1958, p. 7.
{905} [IS], « L'aventure », IS, no 5, décembre 1960.
{906} [IS], « L'avant-garde de la présence », IS, no 8, janvier 1963, p. 20.
{907} Debord souligne. Guy Debord, L'avant-garde en 1963 et après, Lettre à R. Estivals, 15 mars 1963. Éditée in Œuvres, op. cit., p. 640.
{908} Debord souligne. Ibid., p. 638 sq.
{909} [IS] « L'avant-garde de la présence », IS, no 8, janvier 1963, p. 22.
{910} On trouve une relecture des réalisations artistiques des années 1950-1960 (dont notamment celles des « nouveaux réalistes ») restituant leur dimension critique in Tom McDonough, `The Beautiful Language of My Century, op. cit.
{911} Constant, Lettre à G. Debord, 1er mars 1959. Archives Constant, RKD, Dossier 304.
{912} Guy Debord, Lettre à Constant, 28 février 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 196 sq. Voir aussi Guy Debord, Lettre à Constant, 3 mars 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 199 sq.
{913} Constant, Lettre à G. Debord, s. d. [début avril 1959]. Archives Constant, RKD, Dossier 304. Reprise in [IS], « La troisième conférence de l'IS à Munich : discussions sur un appel aux intellectuels et artistes révolutionnaires », IS, no 3, décembre 1959, p. 23.
{914} Guy Debord, Réponse à Alberts, Armando, Constant, Oudejans, in Lettre à Constant, 4 avril 1959. Reprise in [IS], « La troisième conférence de l'IS à Munich : discussions sur un appel aux intellectuels et artistes révolutionnaires », art. cité, p. 24.
{915} [IS], « L'urbanisme unitaire à la fin des années 1950 », IS, no 3, décembre 1959, p. 12.
{916} Constant, Lettre à G. Debord du 1er juin 1960. Archives Constant, RKD, Dossier 304.
{917} « Si la passion m'égare, l'indécision te perd ». Constant, Télégramme à G. Debord, 23 juin 1960. Archives Constant, RKD, Dossier 304.
{918} Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 29 mars 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 324.
{919} Guy Debord, Lettre à Constant, 2 juin 1960. Ibid., p. 338.
{920} Constant, Lettres à G. Debord, 6 juin 1960 et 26 août 1960. Archives Constant, RKD, Dossier 304.
{921} Voir notamment Asger Jorn, Sur l'antisituation d'Amsterdam, op. cit., p. 272 ; Asger Jorn, « La création ouverte et ses ennemis », IS, no 5, décembre 1960 ; Guy Debord, Lettres à A. Jorn du 6 et 16 juillet 1960 et lettre « à toute l'IS » du 18 juillet 1960, éditées in Correspondance, vol. 1, op. cit., pp. 350-355 ; et [IS], « la frontière situationniste », IS, no 5, décembre 1960, p. 8.
{922} Attila Kotányi, « Gangland et philosophie », IS, no 4, juin 1960, p. 35. Voir aussi Attila Kotányi, Raoul Vaneigem, « Programme élémentaires du bureau d'urbanisme unitaire », IS, no 6, août 1961, pp. 18-19.
{923} On s'appuie ici sur les informations obtenues (par courrier électronique) de Christophe Kotányi, le fils d'Attila ; sur la notice biographique qui lui est consacrée dans le catalogue d'une exposition de janvier 1958 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ; enfin sur les lettres adressées par Vaneigem à Debord, conservé in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 6, Dossiers de presse (1958) ; et, I, 5, Lettres reçues.
{924} Guy Debord, Lettre à Constant, 2 juin 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 338.
{925} Dans une lettre adressée à Debord, Vaneigem s'étonne du résumé que lui fait Kotányi des conclusions d'une réunion situationniste et demande confirmation : « Attila parle de changement d'orientation du mouvement qui rendrait la primauté aux attitudes mystiques et à la critique de ces attitudes... » Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Voir aussi IS, « Sur l'exclusion d'Attila Kotányi » [tract], décembre 1963. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 663.
{926} Raoul Vaneigem, « Commentaires contre l'urbanisme », IS, no 6, août 1961, pp. 33-37.
{927} Dans ses « Commentaires contre l'urbanisme », le situationniste Raoul Vaneigem s'en prend à Chombart de Lauwe accusé de vouloir pacifier l'espace social en améliorant l'intégration des hommes à la société grâce à l'urbanisme.
{928} [IS], « Critique de l'urbanisme », IS, no 6, août 1961, p. 7 sq.
{929} Ce projet aurait été mis en sommeil rapidement par l'IS. Elle le justifie par le refus de Marinotti de lui concéder le droit de destruction de l'ensemble des édifices d'Utopolis en cas d'obstacle apporté à sa gestion. On peut y voir aussi une conséquence de l'éloignement progressif de Jorn. Voir notamment [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 6, août 1961. Voir aussi le texte Projet Utopolis de janvier 1961, publié in Guy Debord, Correspondance, vol. 2, op. cit., pp. 70-71.
{930} Voir Raoul Vaneigem, « Richard Lucas ou la dialectique de l'objet-même », Aujourd'hui, no 25, février 1960 ; et du même auteur, « Tendances de la nouvelle peinture abstraite en Belgique », Aujourd'hui, no 27, juin 1960. Notons que ce second article évoque entre autres peintres, Maurice Wyckaert (membre de l'IS) ou encore Alechinsky (ancien Cobra).
{931} On s'appuie ici sur les réponses obtenues (par courrier électronique) de Raoul Vaneigem ; sur Laurent Six, Raoul Vaneigem, l'éloge de la vie affinée, Avin, Éd. Luce Wilquin, décembre 2004 ; et surtout sur Geneviève Michel, « Le Comte, le Vampire et la Dame : Vaneigem et Ducasse aux bons soins d'Émilie Noulet » [en ligne], Les Cahiers de Lautréamont. Mis en ligne sur Psychasoc, site de l'Institut européen psychanalyse et travail social (URL : http://www.psychasoc.com/Textes/Le-Comte-le-Vampire-et-la-Dame-Vaneigem-et-Ducasse-aux-bons-soins-d-Emilie-Noulet).
{932} On peut en juger par la première lettre qu'il envoie à Émilie Noulet et qui, selon Geneviève Michel, lui demande « d'être juge de ses tentatives poétiques d'alors ».
{933} Entretien avec Raoul Vaneigem (obtenu par écrit entre décembre 2008 et février 2009).
{934} Lettre citée in Geneviève Michel, « Le Comte, le Vampire et la Dame... », art. cité.
{935} Ibid.
{936} Guy Debord, Lettre à R. Vaneigem, 31 janvier 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2., op. cit., p. 56.
{937} Entretien avec Raoul Vaneigem (obtenu par écrit entre décembre 2008 et février 2009)
{938} Il faudrait une investigation approfondie afin de dégager les conditions sociales de cette réussite scolaire. Notons que, selon son témoignage, son père le « fournissait abondamment en livre, qu'il achetait au kiosque à journaux de la petite gare où il travaillait ». Entretien avec Raoul Vaneigem, obtenu par écrit entre décembre 2008 et février 2009. Cela laisse envisager un rapport parental à la culture écrite de nature à créer certaines des conditions favorables à une première accumulation de capitaux scolaires. Sur les rapports entre école et familles populaires, voir notamment Bernard Lahire, Tableaux de familles : heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Paris, Le Seuil/Gallimard, 1995. Voir aussi Bernard Pudal, Prendre parti..., op. cit., chapitre 4.
{939} Laurent Six raconte également que, lorsque l'adolescent Vaneigem lit Germinal, il s'identifie alors à Souvarine, « l'anarchiste terroriste qui inonde les galeries de la mine où les ouvriers ont repris le travail, après l'échec de leur grève ». Laurent Six, Raoul Vaneigem, l'éloge de la vie affinée, op. cit., p. 18.
{940} Entretien avec Raoul Vaneigem, obtenu par écrit entre décembre 2008 et février 2009.
{941} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, 25 octobre 1961. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{942} Raoul Vaneigem, Lettres à G. Debord, s. d. [entre 1962 et 1963]. Photocopies conservées in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{943} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. [entre 1962 et 1963]. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{944} Lettre citée in Geneviève Michel, « Le Comte, le Vampire et la Dame », art. cité.
{945} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. [fin 1962-1963]. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{946} Guy Debord, Lettre à D. Blanchard, 13 juin 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 93.
{947} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. [automne 1961]. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{948} Guy Debord « Les thèses de Hambourg en septembre 1961 (notes pour servir à l'histoire de l'Internationale situationniste) », novembre 1989. Éditées dans les annexes de l'édition intégrale, par Fayard, de la revue Internationale situationniste, en 1997. Vaneigem parle de son côté, de manière proche, d'une discussion qui aurait eu lieu avec Debord et Kotányi en se rendant à Göteborg, et qui avait « pour thème » « le dépassement de l'art et de la philosophie dans la perspective de la réalisation de la vie ». Entretien avec Raoul Vaneigem, obtenu par écrit entre décembre 2008 et février 2009.
{949} Guy Debord, Thèses de (la route de) Hambourg, 23 août 1961. Version dactylographiée conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, II, CV, 68, 4.
{950} C'est le cas par exemple, semble-t-il, du belge Maurice Wyckaert. Dans un entretien réalisé en 1983 avec Sandro Ricaldone, le peintre et ex-membre de l'IS justifiera a posteriori son départ de l'IS en racontant que lui-même « [se] sentai[t] lié très profondément à la peinture. Rien ne pouvait prévaloir sur cela. » « Les peintres sont des personnes particulières. Entretien avec Maurice Wyckaert », Archives & Documents situationnistes, no 5, automne 2005, p. 25.
{951} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 6 juillet 1960. Ibid., vol. 1, p. 350.
{952} Voir Guy Debord, Correspondance, vol. 2, op. cit. ; [IS], « Critique de l'urbanisme », IS, no 6, août 1961, p. 4 ; [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 6, août 1961, p. 41 ; et [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 7, avril 1962, p. 53.
{953} Voir Patrick Marcolini, « Le Gruppe Spur et le nouage esthético-politique aux origines de la révolte des étudiants allemands », Intervention au séminaire GRM 3e année, « Mouvements étudiants et lutte sociale depuis l'après-guerre », 19 décembre 2009. Version manuscrite mise en ligne (URL : http://www.europhilosophie.eu/recherche/IMG/pdf/GRM_12.12.10_Marcolini_SPUR.pdf). Dans cet article qui retrace le parcours de Spur et de certains de ses membres ou amis (Dieter Kunzelmann, Rodolphe Gasché...) de l'art vers les groupes d'agitation sociale (Subvertive Aktion, Kommune I...), Marcolini montre que la controverse entre le Gruppe Spur et Debord réside non pas tant sur la question de la légitimité d'une action politique, que sur la question des rôles respectifs du prolétariat et des artistes et intellectuels dans la révolution.
{954} Voir [IS], « La Cinquième Conférence de l'IS à Göteborg », IS, no 7, avril 1962, pp. 25-31.
{955} On reproche à Spur de ne pas avoir suivi la décision de la précédente conférence, en sortant un numéro de sa revue à l'insu d'Attila Kotányi et Jacqueline de Jong. On leur reproche aussi d'avoir collaboré avec des personnes dont l'IS avait prononcé auparavant le caractère infréquentable. Voir [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 7, avril 1962, p. 49. Voir aussi [IS], Nicht Hinauslehnen, tract sans lieu ni date [février 1962]. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 593.
{956} [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 6, août 1961, p. 40.
{957} De fait, Jorn collabore au début de l'année 1962 avec Debord sur le projet d'une revue dont le titre devait être Mutant. L'idée était d'en faire une revue dans laquelle l'IS avancerait masquée, ouverte donc à des personnalités extérieures. Le premier et seul aboutissement de ce projet fut une déclaration de janvier 1962 sur les programmes de défense militaire étasuniens (dénonçant en particulier la prolifération des abris antiatomiques). Voir le dossier sur le projet de revue Mutant dans les archives de Debord in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, II, CV, 40. On trouve la déclaration en anglais et en français dans la revue de Jacqueline de Jong : Mutant, « Critique européenne des Corps Académiques des Universités, Collèges et Instituts de recherche de la métropole de New York et de l'aire de Cambridge-Boston ; à propos du programme inadéquat que les susdits vienne de soumettre au président Kennedy et au gouverneur Rockefeller, dans le but de renverser l'absurde processus de la “défense civile” aux États-Unis », The Situationist Times, no 1, 1962. Réédité dans Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 588-590.
{958} « Jorn n'est pas officiellement membre de l'IS depuis avril 1961. Il a choisi cette démission justement parce qu'il y avait trop de spectateurs qui disaient qu'il était un chef de l'IS, et qui demandaient l'avis de Jorn avant de demander l'avis de la majorité » (Guy Debord, Lettre à J.V. Martin, 28 mars 1962. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 134).
{959} Guy Debord, Lettre à J.V. Martin, 9 septembre 1962. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 162.
{960} Voir notamment Troels Andersen, Asger Jorn 1914-1973. Eine Biographie, op. cit. On trouve la confirmation de cette collaboration temporaire dans une lettre envoyée par le Bauhaus situationniste à Constant : Jörgen Nash, Jens Jörgen Thorsen, Hardy Strid, Lettre à Constant, s. d. [1963 ?]. Archives Constant, RKD, Dossier 317.
{961} Voir Jakob Jakobsen, Howard Slater, Scandinavian Situationism, chronologie, textes et documents [en ligne], 2001 (URL : http://www.infopool.org.uk/situpool.htm).
{962} Voir à ce propos Éric Brun, « L'internationalisation des avant-gardes littéraires et artistiques. Le cas de “l'Internationale situationniste” ». Regards sociologiques, no 37-38, 2009, pp. 123-135.
{963} Asger Jorn, Sur l'antisituation d'Amsterdam, op. cit., p. 268.
{964} Asger Jorn, Signes gravés sur les églises de l'Eure et du Calvados, Copenhague, Paris, Borgen, Lib. Le Minotaure, 1964, p. 294. Notons aussi que, dans une lettre de la même époque, Jorn fait part à Debord qu'il le considère comme « la tête pensante et critique le plus forte qui est sortie après la guerre ». On peut voir un extrait de cette lettre de Jorn à Debord datant du 7 janvier 1964 in Guy Debord, Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 78.
{965} Asger Jorn, Signes gravés sur les églises de l'Eure et du Calvados, op. cit., p. 286.
{966} Guy Debord, Attila Kotányi, Raoul Vaneigem, Sur la Commune, 18 mars 1962. Notes éditées in IS, Aux poubelles de l'histoire !, 21 février 1963. Tract réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 628-634.
{967} Pour plus d'informations, le lecteur pourra se reporter à la biographie réalisée par Lise Jeppesen et mise en ligne à l'URL : http://www.museetfordanskkunst.dk/JV_Martin/Index_W_DK.htm).
{968} J.V. Martin, J. Strijbosch, R. Vaneigem, R. Viénet, [Pour l'IS], Réponse à une enquête du centre d'art socio-expérimental, 6 décembre 1963. Éditée in IS, no 9, août 1964, p. 44.
{969} Guy Debord, Les Situationnistes et les nouvelles formes d'action dans la politique ou l'art, édité in Destruktion af RSG 6, Galerie EXI, Odense (Danemark), juin 1963. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 647.
{970} Debord transmet en mars 1962 à l'allemand Uwe Lausen les directives suivantes : « Résoudre les problèmes économiques immédiats, et donc d'emploi de la vie q[uotidienne], par l'exploitation de l'art, en se transformant en faux artistes plus forts que les vrais... » (Guy Debord souligne, lettre à U. Lausen, 13 mars 1962. Ibid., p. 130). Voir aussi ses Instructions secrètes pour un putsch dans la culture, s. d., Fonds Guy Debord, BNF, 28603, II, CV, 68, 2 (chemise « Thèses de Hambourg et documents annexes »).
{971} Sur la crise du marché de l'art français à partir de 1962, voir Julie Verlaine, Les Galeries d'art contemporain à Paris, op. cit., partie 3.
{972} Voir à ce propos la Correspondance de Guy Debord, vol. 2, pp. 155-156 et p. 162.
{973} [IS], « Le questionnaire », IS, no 9, août 1964, p. 24 sq.
{974} Voir par exemple [IS], « Communication prioritaire », IS, no 7, avril 1962 ; et [IS], « All the king's men », IS, no 8, janvier 1963. On trouve un aperçu assez complet des thèmes qui mobilisent les situationnistes cette époque in Raoul Vaneigem, « De quelques questions théoriques sans questionnement ni problématique », IS, no 10, mars 1966, pp. 41-42.
{975} Jean-Jacques Raspaud, Jean-Pierre Voyer, L'Internationale situationniste : chronologie, bibliographie, protagonistes, avec un index des noms insultés, Paris, Champ libre, 1972.
{976} La liste de noms établie par Raspaud et Voyer comprend environ 940 noms propres, sigles, dénominations d'institutions ou d'organisations et quelques dates importantes. Nous avons pour notre part réduit la liste à environ 300 noms en ne retenant que ceux qui sont cités dans au moins deux livraisons d'Internationale situationniste ou dans deux pages non jointes de la même livraison. Lorsqu'un nom est cité une ou plusieurs fois dans un numéro, il rapporte un point à la catégorie dans laquelle nous l'avons affecté.
{977} Jacques Lagroye, « Les processus de politisation », in Jacques Lagroye (dir.), La Politisation, op. cit., pp. 359-372.
{978} Voir Fanny Schulmann, « Exposer Guy Debord, exposer l'IS », in Emmanuel Guy, Laurence Le Bras (dir.), Guy Debord, Un Art de la guerre, op. cit., pp. 112-119.
{979} Voir Laurent Jeanpierre, « Portrait de Guy Debord en archiviste », Art press, Cahiers spécial « Guy Debord, Un art de la guerre », avril 2013.
{980} En référence au titre d'un texte rédigé dans les années 2000 par Raoul Vaneigem, en réaction au « vacarme de la récupération mondaine » de l'histoire de l'Internationale situationniste.
{981} Au sens positif du terme.
{982} Guy Debord, Lettre à Constant, 21 mars 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 208.
{983} Bernard Pudal, Un Monde défait. Les communistes français de 1956 à nos jours, Broissieux, Éd. du Croquant, 2009, chapitre 1.
{984} Sur les effets de cette crise sur les intellectuels communistes, voir notamment Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, op. cit. ; Philippe Olivera, Bernard Pudal, « Les enjeux d'Argenteuil (11-13 mars 1966) au miroir d'Aragon », in Aragon et le Comité central d'Argenteuil, Annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet, no 2, 2000, pp. 257-272 ; Jeaninne Verdès-Leroux, Au Service du Parti, op. cit., chap. 9.
{985} André Breton, « À la bonne heure », Medium, Communication surréaliste, no 3 (nouvelle série), novembre 1953.
{986} Voir Dionys Mascolo, « Misère des intellectuels français », Les Lettres nouvelles, no 53, octobre 1957 ; et du même auteur, Lettre polonaise sur la misère intellectuelle en France, Paris, Minuit, 1957, rééditée in À la recherche d'un communisme de pensée : entêtements, Paris, Fourbis, 1993, pp. 65-122. Voir aussi [Rédaction du Surréalisme même], « Les événements des derniers mois... », Le Surréalisme même, no 2, printemps 1957 ; Maurice Nadeau, « En Marge » [rubrique], Les Lettres nouvelles, no 51, juillet-août 1957, p. 192 ; et du même auteur, « En Marge » [rubrique], Les Lettres nouvelles, no 57, février 1958.
{987} Sur l'activité de ce cercle, on pourra consulter Kostas Axelos, Arguments d'une recherche, Paris, Minuit, 1969. Voir aussi Lignes, no 33, (« avec Dionys Mascolo »), mars 1998, pp. 74-78 ; et Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 291 sqq.
{988} À la date du 26 février 1957, auront signé l'Appel en faveur d'un Cercle international des intellectuels révolutionnaires (paru in Les Lettres nouvelles, no 49, mai 1957) : Robert Antelme, Kostas Axelos, André Breton, Aimé Césaire, Jacques Charpier, Pierre Chaulieu [alias Castoriadis], Robert Chéramy, Hubert Damisch, Jean Duvignaud, Édouard Glissant, Claude Lefort, Gérard Legrand, Michel Leiris, Dionys Mascolo, Albert Memmi, Edgar Morin, Maurice Nadeau, Beanjamin Péret, Jacques-Francis Rolland, Benno Sarel, Jean Schuster, Joseph Tubiana et Elio Vittorini. Les plus actifs dans ce cercle ne sont pas les plus âgés et renommés parmi ces signataires (comme Leiris, Bataille ou Breton) mais au contraire, des intellectuels encore relativement jeunes et souvent en début de carrière, bref des « prétendants » dans le champ intellectuel (Morin, Axelos, Duvignaud, Mascolo, Lefort).
{989} Frédérique Matonti, Bernard Pudal, « L'UEC ou l'autonomie confisquée (1956-1968) », in Dominique Dammame et al. (dir.), Mai-Juin 1968, Paris, Éd. de l'Atelier/Éd. ouvrières, Paris, 2008, p. 133.
{990} Voir notamment l'Appel en faveur d'un cercle international des intellectuels révolutionnaires, réédité in Kostas Axelos, Arguments d'une recherche, op. cit., pp. 156-158 ; Marcel Péju, « Retour de Pologne », Les Temps modernes, no 137-138, juillet-août 1957, pp. 37-56.
{991} « Trois revues marxistes », France-Observateur, 21 novembre 1957, p. 20.
{992} Jean-Marie Domenach, « Marxisme et philosophie », Esprit, juillet-août 1959, p. 124 sq.
{993} Les Manuscrits de 1844 ne sont publiés en allemand qu'en 1932. Ils ne sont traduits en français, et intégrés aux Œuvres philosophiques de Marx chez Costes (traduits par Molitor), qu'à partir de 1937. Pendant longtemps, les seuls écrits du penseur allemand disponibles sont ainsi Le Capital et surtout Le Manifeste du Parti communiste. Comme le montre Jeannine Verdès-Leroux, l'initiation de nombreux intellectuels communistes au marxisme est passée avant tout par les écrits de Lénine et de Staline.
{994} À propos des controverses autour de l'usage des œuvres « de jeunesse » de Marx, opposant par exemple dans les années d'après-guerre les néo-hégéliens (Jean Hippolyte, Alexandre Kojève...) et les philosophes communistes de La Nouvelle critique, on pourra consulter notamment : Mark Poster, Existential Marxism in Postwar France, From Sartre to Althusser, Princeton, Princeton University Press, 1975 ; Jeannine Verdès-Leroux, Au service du Parti, op. cit, p. 163 sq ; Isabelle Garo, « Louis Althusser : l'idéologie, entre philosophie et politique », intervention au séminaire « Marx au XXIe siècle. L'esprit & la lettre », Paris, 10 novembre 2007, mise en ligne (URL : http://www.marxau21.fr/) ; Daniel Guérin, « Du jeune Marx à Marx », Arguments, no 12-13, mars 1959, pp. 51-59.
{995} Sur la reprise du thème révisionniste à la fin des années 1950, appliqué aux développements récents de la philosophie marxiste, voir par exemple Lucien Goldmann, Recherches dialectiques, Paris, Gallimard, 1959 ; Jean-Marie Domenach, « Marxisme et philosophie », Esprit, juillet-août 1959, p. 124 sq. Pour une synthèse des courants intellectuels situés « à gauche » du communisme officiel, le lecteur pourra se reporter à Richard Gombin, Les Origines du gauchisme, Paris, Seuil, 1971.
{996} Par exemple, Edgar Morin, mettant en scène en 1959 son évolution personnelle dans le sens d'un progressif éloignement à l'égard du marxisme, explique : « je suis d'une génération politique qui a été hantée par l'exemple fameux d'Henri de Man, qui “dépassant le marxisme”, en est venu sous l'occupation à collaborer au nazisme. » Edgar Morin, « Le révisionnisme généralisé », Arguments, no 14, 2e trimestre 1959, p. 9.
{997} Cette publication dans Arguments et la polémique qu'elle suscite avec le philosophe hongrois (qui a renié ce texte depuis et entend en interdire la publication) est évoquée par exemple dans France-Observateur (no 97, 19 décembre 1957) par un article du germaniste Émile Bottigelli dans un écho intitulé « Le “livre maudit” du marxisme ». Membre du PCF, Bottigelli fait partie de ceux qui sont exclus ou s'éloignent de la revue La Nouvelle critique à la fin des années 1950. Il est connu pour avoir réalisé en 1962 la première édition, par les Éditions sociales, des Manuscrits de 1844 de Marx.
{998} C'est le situationniste belge André Frankin qui se charge d'introduire les thèses de Reich dans la revue Arguments – par un article intitulé « Wilhelm Reich et l'économie sexuelle », intégré dans un dossier autour de la psychanalyse (no 18, 2o trimestre 1960) – sans qu'il soit fait mention de son appartenance à l'IS. Le travail de diffusion d'écrits et d'auteurs marxistes « hétérodoxes » est un travail collectif : en l'occurrence, Reich a déjà été présenté auparavant par Daniel Guérin dans un article intitulé « Un psychanalyste marxiste : Wilhelm Reich », et publié dans l'édition du 21 novembre 1957 de France-Observateur (c'est-à-dire peu après la mort du psychanalyste d'origine autrichienne, aux États-Unis).
{999} Laurent Jeanpierre, « Axelos Kostas », in Claude Pennetier (dir.), Le Maitron, Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : de la seconde guerre mondiale à mai 68, t. 1, Paris, Éd. de l'Atelier, 2006. Pierre Bourdieu, L'Ontologie politique de Martin Heidegger, Paris, Minuit, 1988. On trouve un autre exemple de réhabilitation « à gauche » de la pensée du philosophe allemand dans l'article « Karl Marx et Heidegger. Un débat entre Henri Lefebvre, Jean Baufret, Kostas Axelos et François Châtelet », France-Observateur, 28 mai 1959, p. 16 sq.
{1000} Voir notamment l'Appel du comité d'action contre la poursuite de la guerre en Afrique du nord, 1955, réédité in Lignes, no 33, mars 1998, pp. 65-67. Voir aussi Jean-François Sirinelli, « Guerre d'Algérie, guerre des pétitions ? », in Jean-Pierre Rioux, Jean-François Sirinelli (dir.), La Guerre d'Algérie et les intellectuels français, Bruxelles, Éd. Complexes, 1991, pp. 265-306.
{1001} Les premières informations à propos de la torture pratiquée par les militaires français sur les insurgés ont filtré dès les premières semaines de la guerre. Mais elles n'obtiennent un écho important qu'après 1957. Renforçant dès lors la dimension « morale » des interventions politiques des intellectuels, elles favorisent certainement l'engagement de plusieurs d'entre eux, à travers un idéal-type d'engagement que Vidal-Naquet a qualifié de dreyfusard. Pierre Vidal-Naquet, « Une fidélité têtue », Vingtième siècle, Revue d'histoire, no 10, avril-juin 1986, pp. 3-18.
{1002} Le texte de la pétition est rédigé par Mascolo et Schuster et révisé par Blanchot ; Nadeau joue un rôle important dans l'obtention des signatures des écrivains ; le texte est signé d'emblée par Mascolo, Schuster, Blanchot et Nadeau ainsi que par leurs amis Robert Antelme, Marguerite Duras, et par une grande partie du groupe surréaliste.
{1003} Sur le rôle de la guerre d'Algérie et de la torture dans la mobilisation des écrivains du « nouveau roman », voir Anne Simonin, « La littérature saisie par l'histoire », art. cité.
{1004} Voir [IL], « La plate-forme d'Alba », Potlatch, no 27, 2 novembre 1956 ; Guy-Ernest Debord, Rapport sur la construction des situations, op. cit.
{1005} Marcel Mariën, Quand l'acier fut rompu, variations sur quelques questions périssables, Bruxelles, Les Lèvres nues, 1957. Sur la fabrication de ce livre et sa diffusion à Paris, voir Guy Debord, Lettres à M. Mariën du 21 janvier 1957 et 19 mars 1957. Éditées in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 148 et pp. 166-170.
{1006} Guy Debord, Lettre à P. Straram, 3 octobre 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 143 sq.
{1007} Guy Debord, Lettre à Pistoi, 23 mai 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 94. Guy Debord, Lettre à G. Melanotte, 23 mai 1958. Ibid., p. 94.
{1008} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 28 mai 1958. Ibid., p. 97.
{1009} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 28 décembre 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 169.
{1010} [IS], Une guerre civile en France, 8 juin 1958. Publié in IS, no 1, juin 1958, p. 32.
{1011} Guy Debord, Lettre à G. Pinot-Gallizio, 16 juin 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 99.
{1012} La constitution de ce comité avait été annoncée en juillet 1958 dans le premier numéro du Quatorze juillet (revue publiée sous la direction de Mascolo et du surréaliste Schuster), ainsi que le lieu, le jour et l'horaire de ses réunions, in Jean-Jacques Lebel « Les poings serrés », Le 14 Juillet, no 1, 14 juillet 1958.
{1013} Selon le témoignage de Rob Wyckaert – l'épouse du situationniste belge Maurice Wyckaert – recueilli par Christophe Bourseiller, Debord lui aurait demandé de convoyer les bobines d'un film sur la torture en Algérie en septembre 1960. Voir Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, op. cit., p. 217 sq. Notons aussi qu'au moment où l'on découvre l'existence du réseau de soutien au FLN dit « réseau Jeanson », l'IS se situe d'emblée du côté de ceux qui apportent leur soutien aux personnes inculpées, contre ceux qui le condamnent. Voir à ce propos [IS], « La chute de Paris », IS, no 4, juin 1960, p. 9.
{1014} Lorsque les organisateurs du Manifeste des 121 décident, dans le cadre du bras de fer engagé avec le pouvoir politique et de la répression déclenchée par celui-ci, d'étendre le nombre de signataires, Debord et Bernstein sont sollicités (le 29 septembre 1960), et signent. Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 1er octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 17. Selon le témoignage de Michèle Bernstein, ce sont des membres du groupe surréaliste qui ont invité les deux situationnistes à signer. Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord, op. cit., p. 207.
{1015} Voir Guy Debord, Lettre à P. Straram, 10 octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 21.
{1016} Ibid., p. 21
{1017} Ibid., p. 21 sq.
{1018} Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 1er octobre 1960. Ibid., p. 17.
{1019} Debord explique en effet : « comme je suis un des rares à avoir précisé, et aussi sur l'exemplaire signé, que j'avais reçu et approuvé ce texte exactement le lendemain des fameuses ordonnances (et de l'aggravation notable des sanctions pénales), je ne puis prétendre aussi avoir participé à la rédaction. » Guy Debord, Lettre à P. Straram, 22 novembre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 50 sq.
{1020} Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 21 novembre 1960. Ibid., p. 49.
{1021} Ibid., p. 50 sq. « L'épopée » de l'interrogatoire de Debord devant la police judiciaire est aussi relatée dans la rubrique « Renseignement situationniste » du numéro 5 d'IS (décembre 1960, p. 12).
{1022} Nous avons développé cet argument dans le cas des usages du marxisme par Debord, in Éric Brun, « Le marxisme sous le prisme des “avant-gardes” artistiques. Le cas de Guy Debord dans les années 1950-1960 », Le Portique. Revue de philosophie et des sciences humaines, no 32, 2014, pp. 93-108.
{1023} Sur l'histoire de la revue Arguments, on pourra consulter également : Olivier Corpet, « Arguments pour une ré-édition d'Arguments », Arguments : 1956-1962, Édition intégrale, Toulouse, Privat, pp. 19-24 ; Gil Delannoi, « Arguments, 1956-1962, ou la parenthèse de l'ouverture », Revue française de science politique, vol. 34, no 1, 1984, pp. 127-145 ; Rémy Rieffel, Les Intellectuels sous la Ve République, t. 2, op. cit., pp. 75-89 ; Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., deuxième partie, chap. 3.
{1024} Selon un souvenir d'Edgar Morin, la revue parvient à vendre certains numéros jusqu'à 5 000 exemplaires et peut compter, au moment où elle se saborde, sur 2 000 abonnés (voir Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 289). Dans un des derniers numéros d'Arguments, le chiffre de tirage annoncé est de 3 000 exemplaires (sans qu'il soit précisé si les abonnés sont comptabilisés ou non), mais la revue annonce que de nombreux numéros sont épuisés, de sorte qu'on ne peut exclure que certains numéros aient connu un second tirage.
{1025} Johan Heilbron, « Pionniers par défaut ? Les débuts de la recherche au Centre d'études sociologiques (1946-1960) », Revue française de sociologie, 1991, vol. 32, no 3, pp. 365-379.
{1026} Cela se comprend selon Frédérique Matonti dans le cadre des réticences de la direction du PCF à appliquer la nouvelle ligne du PCUS (le secrétaire général Maurice Thorez parie sur une parenthèse Khrouchtchev et s'allie à Moscou avec les concurrents de celui-ci). Il faut attendre la publication, en décembre 1963, d'un numéro de La Nouvelle critique intitulé « Réflexions sur le culte de la personnalité » pour voir une première entorse à cet interdit. Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, op. cit., p. 64 sqq.
{1027} Voir « Trois manifestes d'Arguments », présentés par Olivier Corpet, in Arguments : 1956-1962..., op. cit., pp. 29-31. Pour saisir les prémices de cette identité, voir Kostas Axelos, « Des “Intellectuels révolutionnaires” à “Arguments” », Praxis, no 3-4, 1968, réédité in Arguments d'une recherche, Paris, Minuit, 1969, pp. 150-167 ; Jean Duvignaud, « Marxisme : idéologie ou philosophie ? », Arguments, no 2, février 1957-mars 1957, pp. 6-8 ; Edgar Morin, « Révisons le révisionnisme », Arguments, no 2, février 1957-mars 1957, pp. 8-10 ; et du même auteur, « Interprétations marxistes de l'histoire », Conférence-débat au Cercle ouvert, Paris, 11 décembre 1956, éditée in Cercle ouvert : Conférence débats, Paris, Nef de Paris, no 3.
{1028} Dionys Mascolo, Jean Schuster, « Résistance », Le Quatorze juillet, no 1, 14 juillet 1958.
{1029} Arguments, no 8, juin 1958, numéro spécial sur « la crise française ».
{1030} Ibid.
{1031} Edgar Morin, Itinérance, Entretien avec Marie-Christine Navarro, Paris, Arléa, 2000.
{1032} En témoigne par exemple la publication par Pierre de Massot (qui sera un signataire du Manifeste des 121), dans le numéro 2 du Surréalisme même (printemps 1957), d'un texte en honneur à Messali Hadj, intitulé « Le prisonnier de la mer ». Notons aussi que Breton et Péret condamnent publiquement les exécutions de messalistes par des membres du FLN. Voir à ce propos Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit., p. 182 sqq.
{1033} Dans le texte « La trahison permanente » (publié dans la revue Sédition), quelques surréalistes dont Louis Janover critiquent le Manifeste de 121. En cause notamment la question du nationalisme du FLN. Voir le dossier « La déclaration des 121, “Sédition” et les surréalistes », La Brèche, no 2, mai 1962 ; Louis Janover, Le Surréalisme de jadis à naguère, Paris, Éd. Paris Méditerranée, 2002, p. 53 sqq.
{1034} Voir Éric Haviland, Kostas Axelos, Une vie pensée, une pensée vécue, Paris, L'Harmattan, p. 40.
{1035} Voir Asger Jorn, « Les situationnistes et l'automation », art. cité ; [IS], « L'effondrement des intellectuels révolutionnaires », IS, no 2, décembre 1958 ; Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 2 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 242 sq.
{1036} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 15 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 246.
{1037} [IS], « La chute de Paris », IS, no 4, juin 1960, p. 8.
{1038} [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 5, décembre 1960, p. 13.
{1039} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », IS, no 8, janvier 1963, p. 7.
{1040} « Qu'est-ce que la classe ouvrière française ? », Arguments, no 12-13, premier trimestre 1959.
{1041} Voir Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 295 sqq.
{1042} C'est ce qu'indique sa réaction lors de la publication de l'article du peintre Georges Mathieu dans Arguments : « Alors Morin [...] m'a fait dire, à moi, par un tiers, qu'il était désireux de me rencontrer ; qu'il n'approuvait pas [Georges] Mathieu, ni sa collaboration à Arguments (dont il est directeur !) [...]. » Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 1er octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 16.
{1043} [IS], Une guerre civile en France, 8 juin 1958. Publié in IS, no 1, juin 1958.
{1044} Voir notamment Guy Debord, Réponse à Alberts, Armando, Constant, Oudejans, Lettre à Constant, 4 avril 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 213.
{1045} [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 5.
{1046} [IS], « Sur l'emploi du temps libre », IS, no 4, juin 1960, p. 3.
{1047} Debord écrit à un situationniste en octobre 1960 : « Le boycott d'Arguments vient à son heure. Nous avons appris que plusieurs personnes sollicitées avaient spontanément refusé de participer au no 19, à cause de [Georges] Mathieu. » Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 1er octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 16).
{1048} Guy Debord a fait une fiche de lecture sur ce numéro d'Arguments. Il note que l'article de Duvignaud « aperçoit timidement un dépassement en acte de la poésie », que celui d'Octavio Paz (« La consécration de l'instant ») est un « bon discours sur le poème », que celui de Roger Munier (« Prolégomènes à une poétique future ») a bien vu que la poésie se termine avec le lettrisme et qu'il fait un parallèle intéressant entre Mallarmé et Hegel. Il dit enfin de l'article d'Adorno qu'il est « très bon sur tout l'art moderne ». Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Philosophie, sociologie ». Notons aussi que Debord demandera plus tard à Raoul Vaneigem s'il peut se procurer l'adresse d'Adorno (et celle de Marcuse) afin de lui faire parvenir la revue situationniste. C'est ce qu'on apprend à la lecture de plusieurs lettres envoyées par Vaneigem à Debord et qu'on peut dater de l'année 1961. Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{1049} [IS], « La Minute de vérité », IS, no 5, décembre 1960, p. 6.
{1050} C'est ce que laisse à penser une lettre de Debord évoquant des « louches manœuvres » contre l'IS dans le passé. Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 1er octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., pp. 16-17. Voir aussi [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 5, décembre 1960, p. 13 ; et Conseil central de l'IS, Aux poubelles de l'histoire !, 21 février 1963. Il est impossible pour l'heure de déterminer si ces « obstructions » ont réellement existé ou bien ont été imaginées par Debord, voire inventées par lui pour donner de l'importance à l'IS et mettre en scène son extériorité à l'intelligentsia.
{1051} Sur le parcours d'Henri Lefebvre, le lecteur pourra consulter notamment Rémi Hess, Henri Lefebvre et l'aventure du siècle, Paris, Métaillé, 1988 ; Michel Trebitsch « Henri Lefebvre et la critique radicale », Les années 68 : événements, cultures politiques et modes de vie, Lettre d'information no 23, mise en ligne à l'URL : http://irice.cnrs.fr/IMG/pdf_Lettre_23_Trebitsch.pdf ; du même auteur, « Le Temps de la critique radicale », Préface à Henri Lefebvre, Critique of Everyday Life. Volume II. Foundations for a Sociology of Everyday [en ligne], 6 mai 2004 (URL : http://www.ihtp.cnrs.fr/Trebitsch/pref_lefebvre2_MT.html) ; et Nicole Racine, « LEFEBVRE Henri, François », in Jean Maîtron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 4e partie, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, Paris, Éd. ouvrières, 1989, pp. 113-115.
{1052} Johan Heilbron, « Pionniers par défaut ? Les débuts de la recherche au Centre d'études sociologiques (1946-1960) », art. cité. Voir aussi du même auteur French Sociology, à paraître.
{1053} Michel Trebitsch, « Les mésaventures du groupe Philosophies (1924-1933) », La Revue des revues, no 3, printemps 1987, pp. 6-9.
{1054} Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne, t. 1, op. cit., p. 234.
{1055} Ibid., p. 255.
{1056} Henri Lefebvre, « Vers un romantisme révolutionnaire », La Nouvelle nouvelle revue française, no 58, 1er octobre 1957, pp. 644-672. Voir aussi Patrick Marcolini, « L'Internationale situationniste et la querelle du romantisme révolutionnaire », Noesis [en ligne], no 11, 2007 (URL : http://noesis.revues.org/723).
{1057} Guy Debord, « Thèses sur la révolution culturelle », IS, no 1, juin 1958, p. 21.
{1058} Ibid., p. 21.
{1059} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 2 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 242.
{1060} [IS], « Le sens du dépérissement de l'art », IS, no 3, décembre 1959, p. 6.
{1061} C'est ce qu'on comprend en filigrane de la lettre déjà citée de Debord adressée à Frankin, datée du 2 juillet 1959 : « Je n'ai pas encore lu La Somme et le Reste, mais je suis intéressé par la critique que tu fais de la théorie des “moments”. » Debord invite alors Frankin à développer cette critique sur plusieurs pages, en vue sans doute de la publier dans la revue situationniste.
{1062} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 14 février 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 313.
{1063} [IS], « Théorie des moments et construction des situations », IS, no 4, juin 1960, pp. 10-11. De même, Guy Debord réalise une fiche de lecture sur La Somme et le reste qui relève en premier lieu les passages concernant cette théorie. Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 3, Fiches de lecture « Marxisme ».
{1064} Henri Lefebvre, La Somme et le reste, Paris, Belibaste, 1973, p. 312.
{1065} Henri Lefebvre, Lettre à G. Debord, 3 janvier 1960. Éditée in Guy Debord, Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 313.
{1066} Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Lefebvre présentera plus tard, dans Le Temps des méprises, son histoire avec Debord sous les traits d'une « histoire d'amour qui n'a pas bien fini ».
{1067} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 10 octobre 1955. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 82.
{1068} Lucien Goldmann, « La réification », Les Temps modernes, no 156, 1959. Réédité in Recherches dialectiques, op. cit., pp. 64-106.
{1069} Guy Debord, Lettre à A. Jorn, 11 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 244.
{1070} ***, Thèses de (la route de) Hambourg, 23 août 1961. Version dactylographiée conservée in Fonds Guy Debord, BNF, 28603, II, CV, 68, 4.
{1071} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 2 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 242.
{1072} Dans « Le sens du dépérissement de l'art », l'IS cite la conclusion de l'article de Goldmann « Le matérialisme dialectique est-il une philosophie ? », rédigée en 1947 et publiée dans Recherches dialectiques en 1959. Dans cet article, Goldmann s'arrête sur la conception de l'esthétique selon le matérialisme dialectique. Il explique que « comme le droit, l'économie ou la religion, l'art en tant que phénomène autonome, séparé des autres domaines de la vie sociale, sera amené à disparaître dans une société sans classes », et qu'il « n'y aura probablement plus d'art séparé de la vie parce que la vie aura elle-même un style, une forme dans laquelle elle trouvera son expression adéquate. » Lucien Goldmann, Recherches dialectiques, Paris, Gallimard, 1959, p. 24.
{1073} Lucien Goldmann, « Les deux avant-gardes », Médiations, Revue des expressions contemporaines, no 4, hiver 1961-1962, pp. 64-83.
{1074} Guy Debord, Lettre à M. Wyckaert, 4 février 1961. Ibid., p. 70.
{1075} Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne, t. 2 : Fondements d'une sociologie de la quotidienneté, Paris, L'Arche, 1961.
{1076} Voir à ce propos Guy Debord, Lettre à H. Lefebvre, 5 mai 1960. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 331 sq.
{1077} Henri Lefebvre, Introduction à la modernité, Préludes, Paris, Minuit, 1962.
{1078} Henri Lefebvre, Introduction à la modernité, op. cit., p. 270.
{1079} Voir par exemple l'article « Critique de l'urbanisme » publié dans le numéro 6 d'Internationale situationniste.
{1080} [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 8, janvier 1963, p. 61.
{1081} Il s'agit du groupe de « La ligne générale », qu'Henri Lefebvre connaît par l'intermédiaire de Jean Duvignaud. Sur les liens entre Georges Perec (du groupe de « La Ligne générale »), Jean Duvignaud et Henri Lefebvre, voir notamment David Bellos, Georges Perec, Une vie dans les mots : biographie, version française établie à partir de l'anglais par Françoise Cartano et l'auteur, Paris, Seuil, 1994 ; et Georges Perec, L.G., Une aventure des années soixante, Paris, Seuil, 1992.
{1082} Guy Debord, Lettre à B. Tlili, 14 mai 1963. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 230
{1083} Pierre-André Taguieff (entretien avec), « Le pianiste furtif de l'IS », Archives & Documents situationnistes, no 1, automne 2001, p. 94 sq.
{1084} René Lourau, « Le poète devant les institutions », La Tour de feu, no 82, juin 1964.
{1085} Voir à ce propos Guy Debord, Lettre à F. Lung, 15 décembre 1962. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 177 ; [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », IS, no 8, janvier 1963, p. 7 ; Jacques Ellul, Autopsie de la révolution, Paris, Calmann-Lévy, 1969.
{1086} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 12. Précisons que Gottraux désigne ce microcosme « champ politique radical ». Néanmoins, en raison d'une part du fait que l'extrême-gauche révolutionnaire, quoique formant un espace relativement autonome, luttant pour des enjeux spécifiques, nous semble aussi partie prenante du champ politique au sens d'un espace de lutte pour la représentation politique des citoyens ; compte tenu d'autre part de la centralité de la marque révolutionnaire dans l'espace en question au cours des années 1950-1960, nous lui préférerons ici la désignation de sous-champ politique révolutionnaire.
{1087} Subvertir ou bien au moins mettre au jour les représentations sociales du bonheur semble être une préoccupation diffuse parmi les artistes et intellectuels à cette époque. En témoigne par exemple le film-documentaire de Chris Marker, Le Joli Mai, sorti en 1963.
{1088} Asger Jorn, « Les situationnistes et l'automation », IS, no 1, juin 1958, pp. 22-23.
{1089} Ainsi, on notera par exemple que Daniel Blanchard, né en 1934 et qui a fait des études d'histoire à la Sorbonne, publie dans Socialisme ou Barbarie (no 24, mai-juin 1958) un compte-rendu d'une pièce de théâtre d'Arthur Adamov.
{1090} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit.
{1091} Voir par exemple Pierre Fougeyrollas, « Comment peut-on être marxiste ? », France-Observateur, 3 avril 1958.
{1092} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 104.
{1093} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 8 août 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 130 sq.
{1094} Jean-Paul Sartre, « Réponse à Claude Lefort », Les Temps modernes, no 89, avril 1953. Rééditée in Situations, VII, Problèmes du marxisme, 2, Paris, Gallimard, 1965, pp. 7-93.
{1095} Voir Guy Debord, Lettre à André Frankin, 8 août 1958. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 130 sq ; et [IS], « L'effondrement des intellectuels révolutionnaires », IS, no 2, décembre 1958, p. 9 sq.
{1096} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 104.
{1097} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 15 juillet 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 246. Sur le conflit opposant au sein de SouB, ceux favorables à « l'organisation » (autour de Castoriadis) et les « spontanéistes » (autour de Lefort), voir Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit. Notons que les numéros évoqués par Debord sont aussi ceux où SouB s'en prend aux thèses sur « l'intégration des ouvriers » développées dans Arguments.
{1098} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 19 février 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 73.
{1099} Pour être tout à fait précis, il faut noter que l'IS condamnera à partir de 1964 cette ligne, en ce qu'elle dégénérerait vers « l'antimarxisme grossièrement falsificateur des professeurs de philosophie de 1910 ». Voir [IS], « La contestation en miette », IS, no 9, août 1964, p. 18. Pour une synthèse des rapports successivement entretenus entre l'IS et SouB, voir Bernard Quiriny, « Socialisme ou Barbarie et l'Internationale situationniste : notes sur une “méprise” », Archives & Documents situationnistes, no 3, automne 2003, pp. 29-65.
{1100} Une première version de ce texte d'orientation intitulé « Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne » est publiée sous le pseudonyme de Cardan dans le bulletin intérieur de SouB en octobre 1959 (no 12), soit peu avant que Debord n'entre en contact avec ce groupe. On s'appuie ici sur une version révisée et rééditée : Cornelius Castoriadis, « Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne », in Capitalisme moderne et révolution, t. 2, Le Mouvement révolutionnaire dans le capitalisme moderne, Paris, UGE, 1979, pp. 47-203.
{1101} P. Canjuers, Guy Debord, Préliminaires pour une définition de l'unité du programme révolutionnaire, 20 juillet 1960. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 518.
{1102} Les Préliminaires... sont évoqués dans IS comme un « protocole d'accord entre l'avant-garde de la culture et l'avant-garde de la révolution prolétarienne ». [IS], « Renseignements situationnistes », IS, no 5, décembre 1960, p. 10.
{1103} Sur les objectifs et la réception des Préliminaires dans l'IS et dans SouB, voir Guy Debord, Lettre à J.-L. Jollivet, 8 décembre 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., pp. 112-115.
{1104} Voir Guy Debord, Lettre à P. Straram, 31 octobre 1960. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 38 ; et sa lettre à A. Frankin du 31 octobre 1960. Ibid., p. 45.
{1105} Notons à ce propos que les petits groupes militants se trouvent souvent confrontés à des cas de figures (à des « manières d'adhérer ») dont les statuts (distinguant « adhérent » et « non adhérent ») peinent à rendre compte. Voir à ce propos Guy Debord, Lettre à J.-L. Jollivet, 8 décembre 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., pp. 112-115.
{1106} Voir à ce propos le texte écrit par Debord en réaction à la publication dans SouB d'un article positif sur le film À bout de souffle de Jean-Luc Godard : Guy Debord, Pour un jugement révolutionnaire de l'art, février 1961. Édité in Notes critiques, bulletin de recherche et d'orientation révolutionnaires, no 3 (2e trimestre 1962). Réédité à partir de l'original in Œuvres, op. cit., p. 561.
{1107} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 4 février 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 68 sq.
{1108} Voir à ce propos sa lettre de démission à Pouvoir Ouvrier : Guy Debord, Aux participants à la conférence nationale de Pouvoir ouvrier, Paris, 5 mai 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 88.
{1109} Guy Debord, Lettre à A. Frankin, 19 février 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 73.
{1110} Au sein de l'IS, tous ne sont d'ailleurs pas acquis à cette idée : Constant, puis les Allemands de Spur, contestent tour à tour les conceptions debordiennes du prolétariat.
{1111} Guy-Ernest Debord, « Thèses sur la révolution culturelle », IS, no 1, juin 1958, p. 21.
{1112} [IS], « Action en Belgique contre l'assemblée des critiques d'art internationaux », IS, no 1, juin 1958, p. 29.
{1113} Guy Debord, Lettre à Constant, 11 mars 1959. Éditée in Correspondance, vol. 1, op. cit., p. 202 sq.
{1114} Guy Debord, Aux participants à la conférence nationale de Pouvoir ouvrier, Paris, 5 mai 1961. Édité in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 88.
{1115} Dans une lettre du 8 décembre 1961 adressée à un animateur d'une revue d'étudiants bordelais proche d'Arguments et de Socialisme ou Barbarie, Debord écrit en effet : « [...] je vous signale que la première note éditoriale du no 6 d'IS doit être lue comme une critique des positions de PO. C'est-à-dire d'une insuffisance notoire dans la praxis, qui ne va pas sans une grave insuffisance théorique à un certain niveau (j'entends par là que, comme critiques de la politique traditionnelle établis dans l'extrême-gauche de celle-ci, en gros ils ont raison). » Guy Debord, Lettre à J.-L. Jollivet, 8 décembre 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 113.
{1116} [IS], « Instructions pour une prise d'armes », IS, no 6, août 1961, p. 3.
{1117} Sur ce groupe, voir Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 249 sqq.
{1118} Il s'agit d'une revue éphémère à laquelle participe Raoul Vaneigem, liée à Pouvoir Ouvrier Belge et à l'un de ses principaux animateurs, Robert Dehoux.
{1119} [IS], « Les mauvais jours finiront », IS, no 7, avril 1962, p. 12.
{1120} Ibid., p. 12.
{1121} [IS], « L'opération contre-situationniste dans divers pays », IS, no 8, janvier 1963, p. 27.
{1122} On s'inspire ici d'Olivier Roueff, « Bohème militante, radicalité musicale : un “air de famille”. La sensibilité des musiques improvisées au militantisme radical », Sociétés & Représentations, no 11, février 2011, pp. 407-432.
{1123} André Breton, « Second manifeste du surréalisme », in Manifestes du surréalisme, Paris, Gallimard, 1963 [1929].
{1124} Carole Reynaud-Paligot, Parcours politique des surréalistes, op. cit., p. 65 sq.
{1125} « Il y avait des gens comme Vega qui avait jamais pu blairer Debord : il trouvait que c'était un fumiste, un amuseur public. » Entretien avec Daniel Blanchard (avril 2008).
{1126} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 224.
{1127} Entretien avec André Girard, ex-membre de SouB (avril 2008).
{1128} Olivier Roueff, « Bohème militante, radicalité musicale : un “air de famille” », art. cité.
{1129} Pour une analyse sociologique de l'attitude des dirigeants du PCF de l'entre-deux-guerres à l'égard des intellectuels, voir Bernard Pudal, Prendre parti, op. cit., chap. 4.
{1130} Daniel Blanchard raconte par exemple que Socialisme ou Barbarie était avant tout un « cercle de discussion ». Debord lui-même, dans une lettre adressée à Blanchard en juin 1961, évoque la difficulté de PO à « passer au stade supérieur de l'action qu'il a définie, à se transformer en organisation révolutionnaire effective [...] en rompant avec cette allure “cercle de discussions intellectuelles spécialisées” qui correspond à un travail maintenant dépassé, mais a laissé de pesantes habitudes ». Guy Debord, Lettre à D. Blanchard, 13 juin 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2., op. cit., p. 93 sq.
{1131} Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit., p. 15.
{1132} Il en est de même d'ailleurs pour d'autres membres de l'IS à ce moment-là, comme J.V. Martin (1930-1993), qui a milité aux Jeunesses communistes du Danemark jusqu'en 1956 ; ou encore Raoul Vaneigem, dont le père était socialiste et qui a lui-même fréquenté des organisations de jeunesse de gauche. Notons au passage que, dans une lettre du 25 octobre 1961 adressée à Guy Debord qui fait l'état des lieux de l'organisation Pouvoir ouvrier Belge et de sa revue Alternative, il dépeint une manifestation organisée par les Jeunes gardes socialistes (alors d'obédience trotskiste), et précise que la revue en question a été diffusée à cette occasion à 125 exemplaires environs. C'est rappeler que Vaneigem est à ce moment-là investit d'assez près dans les activités de POB. Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, 25 octobre 1961. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, 28603, I, 5, Lettres reçues.
{1133} Sur la notion de rupture biographique appliquée à l'analyse des engagements militants et définie comme un « point de bifurcation dans la carrière d'un acteur social [...] qui, de manière plus ou moins totale et plus ou moins institutionnalisée, constitue un moment décisif, révélé par un incident, dans la conception de soi », voir Michaël Voegtli, « Du Jeu dans le Je : ruptures biographiques et travail de mise en cohérence », Lien social et politiques-RIAC, no 51, 2004, pp. 145-158.
{1134} Sur les dispositions à l'insertion dans un activisme contestataire, voir Lilian Mathieu, L'Espace des mouvements sociaux, Broissieux, Éd. du Croquant, 2012, chap. 6. Dans une optique proche, on pourrait aussi parler de taux de reconversion relativement favorables des dispositions intellectuelles de Debord en capital militant. Sur la notion de capital militant, voir Frédérique Matonti, Franck Poupeau « Le capital militant. Essai de définition », Actes de la recherche en sciences sociales, no 155, 2004/5, pp. 5-11.
{1135} Guy Debord, Lettre à A. Kotányi, 12 juillet 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 102.
{1136} L'interprétation par Debord de l'invasion soviétique de la Hongrie à la fin 1956 s'apparente d'ailleurs davantage à la ligne « trotskiste » préalable de l'IL qu'à la ligne « conseilliste » adoptée à partir de 1960-1961. Voir [IL], « La plate-forme d'Alba », Potlatch, no 27, 2 novembre 1956 ; Guy Debord, Lettre à M. Mariën, 12 novembre 1956. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 128.
{1137} Guy Debord, Les Situationnistes et les nouvelles formes d'action dans la politique ou l'art, édité in Destruktion af RSG 6, Galerie EXI, Odense (Danemark), juin 1963. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 647.
{1138} Le champ de production idéologique est défini par Bourdieu dans La Distinction (p. 465) comme un méta-champ, c'est-à-dire un espace qui englobe et confronte des catégories d'agents issus eux-mêmes de différents champs relativement autonomes, où sont élaborés les instruments de pensée du monde social et où se trouve délimité ce qui est pensable politiquement. Voir aussi Gisèle Sapiro, « Pour une approche sociologique des relations entre littérature et idéologie », art. cité.
{1139} IS, « Maintenant l'IS », IS, no 9, août 1964.
{1140} Les lettres que Vaneigem adresse à Debord dans les années 1960 évoquent fréquemment l'état de son livre. « Je vois le fond du tunnel. Il faut encore en sortir », explique-t-il par exemple vers 1964. Une fois le manuscrit terminé (et avant son acceptation par Gallimard, dans une période où les refus d'éditeurs se succèdent), Vaneigem exprime alors un sentiment de vide : « Ce poids de 300 pages qui m'est ôté sans que j'en sois débarrassé tout à fait me laisse comme un vide dans la tête et dans l'estomac. C'est drôle et pas marrant. On dirait qu'une dimension manque et que tout va de travers ». C'est dire l'investissement mis par l'écrivain situationniste dans la réalisation de son Traité, généralement considéré, aujourd'hui encore, comme son œuvre majeure. Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. [1965]. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{1141} On trouve une première liste de mots établie en 1962 par Debord (en vue d'être complétée et amendée par les autres situationnistes) faisant environ 10 pages. Éditée in Guy Debord, Correspondance, vol. 0, op. cit., pp. 212-222.
{1142} Voir à ce propos Dominique Damamme, « La “question étudiante” », in Dominique Damamme et al. (dir.), Mai-juin 68, op. cit., pp. 114-129.
{1143} Gérard Mauger « La volonté de savoir d'une documentaliste autodidacte et d'un ouvrier “philosophe” », in Claude Poliak et al., Histoires de lecteurs, Broissieux, Éd. du Croquant, 2010, p. 145 sq.
{1144} Par exemple, Debord explique à Alexander Trocchi qu'un dénommé Jean-Charles Calixte, « quoique sympathique et certainement intelligent, a seulement le statut de sympathisant et ne saurait être admis dans l'IS avant un temps de perfectionnement sans doute long (pour être plus capable de cohérence et d'activité personnelle), faute de quoi il resterait un simple disciple, espèce que nous voulons garder à l'extérieur de l'IS ». Guy Debord, Lettre à A. Trocchi, 22 avril 1963. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 213. De même, Raoul Vaneigem, dans une lettre à Guy Debord, estime que le situationniste allemand Uwe Lausen, entre « beatnik » et « situationniste », n'est pas assez « préparé et équipé pour ne pas être un disciple ». Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, 15 mars [1963]. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Dans plusieurs lettres, il se fait également évaluateur d'un dénommé Pierre Rouxel.
{1145} En 1964, Debord demande à Mustapha Khayati, alors aspirant situationniste, de réaliser avant toute chose « une critique, soit personnellement faite soit collectivement faite, de quelques-unes des thèses de l'IS ». Guy Debord, Lettre à M. Khayati, 1er décembre 1964. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 309.
{1146} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{1147} Guy Debord, Lettre à Lansard (résumé), fin 1964. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 314 sq.
{1148} Raoul Vaneigem, Lettre à G. Debord, s. d. Photocopie conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues.
{1149} [IS], « Domination de la nature, idéologie et classes », IS, no 8, janvier 1963, p. 10.
{1150} Voir à ce propos Philippe Gottraux, Socialisme ou Barbarie, op. cit.
{1151} Guy Debord, Lettre à M. Khayati, 29 novembre 1965. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 92.
{1152} Frédérique Matonti, « Structuralisme et prophétisme », in Dominique Damamme et al. (dir.), Mai-Juin 1968, op. cit, p. 173 sq.
{1153} Voir Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, op. cit., chap. 1.
{1154} André Gorz, Avant-propos au dossier « Données et problèmes de la lutte ouvrière », Les Temps modernes, no 196-197, septembre-octobre 1962, pp. 389-401.
{1155} Sur la construction d'une représentation de la Ve République comme régime politique des « techniciens » et des « experts », voir Brigitte Gaïti, « “Syndicat des anciens” contre “forces vives” de la Nation. Le renouvellement politique de 1958 », in Michel Offerlé (dir.), La Profession politique, XIXe-XXe siècles, op. cit., pp. 279-306. Voir aussi Delphine Dulong, « portrait d'un technocrate » in La Construction du champ politique, Rennes, PUR, 2010, p. 260 sq.
{1156} Cornelius Castoriadis, « Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne », in Capitalisme moderne et révolution, t. 2, op. cit. Dans ce texte, Castoriadis semble fortement marqué par l'expérience de l'échec de la gauche en 1958, face à l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir.
{1157} Castoriadis se lance d'ailleurs à cette époque dans une controverse avec le sociologue Alain Touraine sur le sens de la « bureaucratie » chez Max Weber. Voir J. Delvaux [Cornelius Castoriadis], « Les Classes sociales et M. Touraine », Socialisme ou Barbarie, no 27, avril-mai 1959. Réédité in Capitalisme moderne et révolution, t. 2, op. cit., pp. 11-39.
{1158} Castoriadis souligne. Cornelius Castoriadis, « Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne », art. cité, p. 54.
{1159} Guy-Ernest Debord, « Perspectives de modifications conscientes de la vie quotidienne », IS, no 6, août 1961, p. 22.
{1160} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », IS, no 8, janvier 1963, p. 13.
{1161} Lucien Goldmann, « La réification », Les Temps modernes, no 156, 1959. Réédité in Recherches dialectiques, op. cit., p. 70 sq.
{1162} P. Canjuers, Guy Debord, Préliminaires pour une définition de l'unité du programme révolutionnaire, 20 juillet 1960. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 514.
{1163} Guy Debord, La Société du spectacle, op. cit., thèse 114, p. 816.
{1164} [IS], « Les mauvais jours finiront », IS, no 7, avril 1962.
{1165} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », art. cité, p. 4.
{1166} Ibid., p. 3.
{1167} Voir par exemple l'article « Communication prioritaire » publié dans IS no 7 en avril 1962, qui fait référence implicitement aux écrits contemporains de Fougeyrollas, Cohen-Séat, Duvignaud et Edgar Morin, portant sur la « culture de masse » et les moyens de communication « de masse ». À peu près au même moment, ces écrits seront mis en cause par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron in « Sociologue des mythologies et mythologies de sociologues », Les Temps modernes, no 211, décembre 1963.
{1168} [IS], « Les mauvais jours finiront », IS, no 7, avril 1962.
{1169} Sur le rôle des utopies, pré-visions performatives, dans la subversion hérétique, voir notamment Pierre Bourdieu, « Décrire et prescrire. Note sur les conditions de possibilité et les limites de l'efficacité politique », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 38, mai 1981, p. 69.
{1170} Ce thème devient à la mode vers la fin des années 1950, avec les films de la « nouvelle vague » et les articles de presse sur les violences commises par les « blousons noirs » en marge de concerts de musique rock. Il est bientôt investi par les sciences sociales. Anne-Marie Sohn, « Les “jeunes”, la “jeunesse” et les sciences sociales (1950-1970), in Jean-Michel Chapoulie et al. (dir.), Sociologues et sociologies, La France des années 1960, Paris, L'Harmattan, 2005, partie 2 (« Les jeunes »), pp. 123-134. Sur les controverses relatives aux pratiques « présumées politiques » des « bandes », et pour une tentative de sortir de leur impasse, voir notamment Claude Fossé-Poliak et Gérard Mauger, « La politique des bandes », Politix, vol. 4, no 14, deuxième trimestre 1981, pp. 27-43.
{1171} [IS], « Défense inconditionnelle », IS, no 6, août 1961, p. 14 sq.
{1172} Maxime Szczepanski-Huillery, « “L'idéologie tiers-mondiste”. Constructions et usages d'une catégorie intellectuelle en “crise” », Raisons politiques, no 18, 2005/2, pp. 27-48.
{1173} [IS], « Les mauvais jours finiront », IS, no 7, avril 1962, p. 13.
{1174} Voir Théo Frey, « Perspectives pour une génération » et Jean Garnault, « Les structures élémentaires de la réification », IS, no 10, mars 1966. Notons que dans le même numéro, Raoul Vaneigem intègre « les structuralistes » à la liste des questions théoriques à aborder.
{1175} IS, « Domenach contre l'aliénation », IS, no 10, mars 1966, pp. 81-82.
{1176} À l'inverse, Lorsque Henri Lefebvre, dans la foulée des situationnistes, répond en mai 1966 à Jean-Marie Domenach, il ne manque pas d'évoquer également Louis Althusser et le débat sur « l'humanisme ». Bien plus installé dans le champ intellectuel que ne le sont les situationnistes, Henri Lefebvre se doit d'englober dans ses prises de position un ensemble plus étendu de positions concurrentes. Voir son article dans le dossier « En finir avec l'aliénation ? », in Esprit, mai 1966.
{1177} Voir Frédérique Matonti, « La politisation du structuralisme. Une crise dans la théorie », Raisons politiques, no 18, 2005/2, pp. 49-71. Voir aussi de la même auteure, Intellectuels communistes, op. cit., chap. 5 ; et Niilo Kauppi, Tel Quel : la constitution sociale d'une avant-garde, op. cit.
{1178} Voir par exemple la critique effectuée par Claude Lefort de Claude Lévi-Strauss au début des années 1950. François Dosse, Histoire du structuralisme, 1. Le champ du signe, 1945-1966, Paris, La Découverte, 1992.
{1179} [IS], « Les mauvais jours finiront », IS, no 7, avril 1962, p. 16.
{1180} Ibid., p. 16.
{1181} [IS], « Le questionnaire », IS, no 9, août 1964, p. 25.
{1182} La formule est utilisée par Guy Debord in « Perspectives de modifications conscientes dans la vie quotidienne », IS, no 6, août 1961, p. 26.
{1183} Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit., p. 495.
{1184} [IS], « Les mauvais jours finiront », art. cité, p. 16
{1185} Guy Debord, Aux participants à la conférence nationale de Pouvoir ouvrier, Paris, 5 mai 1961. Édité in Correspondance, vol. 2, op. cit., pp. 82-88.
{1186} Guy Debord, Lettre à J.-L. Jollivet, 8 décembre 1961. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 114.
{1187} [IS], « Lire ICO », IS, no 11, octobre 1967, p. 64.
{1188} On trouve cette formule in J.V. Martin, J. Strijbosch, R. Vaneigem, R. Viénet, [Pour l'IS], Réponse à une enquête du centre d'art socio-expérimental, 6 décembre 1963. Éditée in IS, no 9, août 1964, p. 43.
{1189} L'IS souligne. [IS], « L'opération contre-situationniste dans divers pays », IS, no 8, janvier 1963, p. 27.
{1190} [IS], « L'opération contre-situationniste dans divers pays », IS, no 8, janvier 1963, p. 27.
{1191} Voir notamment Raoul Vaneigem, « Avoir pour but la vérité pratique », IS no 11, octobre 1967. Debord, qui semble se démarquer, sur quelques points, des conceptions « vaneigemiennes » de la pratique révolutionnaire, partage en tout cas ce modèle de la « propagande par le fait ». Voir par exemple Guy Debord, Lettre à E. Taubé, 17 octobre 1964 [résumé]. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 302.
{1192} [IS], « Le questionnaire », IS, no 9, août 1964, p. 24.
{1193} [IS], « Maintenant l'IS », IS, no 9, août 1964, p. 4.
{1194} Il s'agit des « minoritaires » qui ont suivi Claude Lefort pour lancer le bulletin « Information et liaison ouvrières », avant de le rebaptiser, au départ de Lefort, « Informations correspondance ouvrières ».
{1195} L'IS pointe du doigt Maximilien Rubel, spécialiste de l'œuvre de Marx, qui anime les Cahiers de discussion pour le socialisme des conseils ; Paul Mattick, qui a milité dans plusieurs organisations communistes anti-bochéviques, et est à l'époque reconnu comme un important théoricien du communisme des conseils avec Korsch et Pannekoek ; enfin Chris Pallis, introducteur des thèses de Castoriadis en Angleterre, actif au sein du groupe anglais Solidarity.
{1196} [IS], « Lire ICO », IS, no 11, octobre 1967, p. 63 sq. Un aperçu plus complet des controverses entre les deux groupes est effectué dans la brochure rédigée par un ancien animateur d'ICO : Henri Simon, ICO et l'IS, Retour sur les relations entre Informations correspondance ouvrières et l'Internationale situationniste, Paris, Échanges et Mouvement, octobre 2006.
{1197} [IS], Définition minimum des organisations révolutionnaires, adoptée par la 7e conférence de l'IS, Paris, 5-11 juillet 1966. Publiée in IS, no 11, octobre 1967, p. 54 sq.
{1198} [IS], « Du rôle de l'IS », IS, no 7, avril 1962, pp. 17-19.
{1199} [IS], « Du rôle de l'IS », art. cité, p. 19.
{1200} « Un des rares individus capables de comprendre la plus récente image scientifique de l'univers va devenir stupide, et peser longuement les théories artistiques d'Alain Robbe-Grillet, ou bien envoyer des pétitions au Président de la République dans le dessein d'infléchir sa politique. » Guy Debord « Perspectives de modifications conscientes dans la vie quotidienne », IS, no 6, août 1961, p. 23.
{1201} En 1961, dans « Instructions pour une prise d'armes », l'IS en appelle à refuser « le masochisme post-chrétien propre à tant d'intellectuels sur [le terrain de la politique spécialisée] ». Art. cité, p. 5. Ce thème revient à plusieurs reprises, et on peut y voir, à l'origine, une référence critique aux prises de position de Sartre sur l'URSS. En 1962, dans « Les mauvais jours finiront », les situationnistes lancent d'ailleurs une pique contre le Sartre de la « liberté critique totale en URSS ». Art. cité, p. 17. Peu après, le thème du masochisme est employé pour discréditer la mode « pro-chinoise » qui se développe dans les milieux intellectuels. Ainsi, on peut lire en 1964 : « Toute une génération en déroute de penseurs de la gauche ne sait plus que s'exposer comme image caricaturale de la soumission : ou bien s'offrant à quelque renouveau prometteur du stalinisme, chinois principalement, pour continuer d'y assouvir le même masochisme religieux du martyr délicieusement bafoué et repoussé par ce qu'il vénère et qu'il n'a pas à comprendre ; ou bien s'émerveillant de la réussite technocratique qui lui est offerte [...]. » [IS], « La contestation en miette », IS, no 9, août 1964, p. 17 sq.
{1202} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », IS, no 8, janvier 1963, p. 10 sq.
{1203} Guy Debord, Lettre à M. Khayati, 1er décembre 1965. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 96.
{1204} Voir Gisèle Sapiro, « Pierre Naville et Jean-Paul Sartre : une controverse sur le rôle social de l'intellectuel », in Françoise Blum (dir.), Les Vies de Pierre Naville, Villeneuve d'Asq, Presses universitaires du Septentrion, 2007, pp. 127-141.
{1205} Ces tâches sont selon eux, en résumé : « [...] chercher la vérité et la dire publiquement sans tenir compte d'aucun interdit, soumettre les événements contemporains à un examen critique rigoureux, dénoncer les falsifications d'où qu'elles viennent, les mystifications où qu'elles soient, mettre en question le présent dans la perspective d'un changement radical des conditions existantes [...]. » Appel en faveur d'un cercle international des intellectuels révolutionnaires, paru in Les Lettres nouvelles, no 49, mai 1957 et réédité in Kostas Axelos, Arguments d'une recherche, Paris, Minuit, 1969, p. 156-157. Voir aussi Dionys Mascolo, Jean Schuster, « Résistance », Le 14 Juillet, no 1, 14 juillet 1958.
{1206} Kostas Axelos, « Thèses sur Marx », Arguments, no 7, avril-mai 1958, pp. 17-19.
{1207} Edgar Morin, « Intellectuels : critique du mythe et mythe de la critique », Arguments, no 20, 4e trimestre 1960, p. 38.
{1208} Maurice Nadeau, « Vers un “parti intellectuel” ? », Les Lettres nouvelles, no 11 (nouvelle série), février 1961, pp. 3-11.
{1209} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », art. cité, p. 10 sqq.
{1210} Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne, t. 1, op. cit., p. 184.
{1211} Guy Debord souligne. Guy Debord, Lettre à B. Tlili, 14 mai 1963. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 230.
{1212} Voir notamment Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., pp. 456-462.
{1213} Anna Boschetti, Sartre et « Les Temps modernes », op. cit., chap. 10 ; Michael Pollak, « La planification des sciences sociales », Actes de la recherche en sciences sociales, juin 1976, vol. 2, no 2-3, pp. 105-121 ; Johan Heilbron, « Pionniers par défaut ? », art. cité ; Alain Chenu, « Une institution sans intention. La sociologie en France depuis l'après-guerre », Actes de la recherche en sciences sociales, no 141-142, 2002/1, pp. 46-61.
{1214} [IS], « Maintenant l'IS », IS, no 9, août 1964, p. 4.
{1215} [IS], « Du rôle de l'IS », IS, no 7, avril 1962, p. 19.
{1216} [IS], « L'effondrement des intellectuels révolutionnaires », IS, no 2, décembre 1958, p. 10.
{1217} Guy Debord, « Perspectives de modifications conscientes dans la vie quotidienne », IS, no 6, août 1961, p. 20.
{1218} [IS], « Du rôle de l'IS », art. cité, p. 17 sq.
{1219} Ibid., p. 18.
{1220} Voir à ce propos Éric Brun, « Debord sociologue ? » in Emmanuel Guy, Laurence Le Bras (dir.), Guy Debord, Un art de la guerre, op. cit., pp. 148-155.
{1221} Luc Boltanski, Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999.
{1222} Ibid., p. 246.
{1223} [IS], « Domination de la nature, idéologies et classes », Internationale situationniste, no 8, p. 3.
{1224} Ibid., p. 13.
{1225} Voir Ronald Inglehart, The Silent Revolution, Princeton, Princeton University Press, 1977 ; Alberto Melucci, « The New Social Movement : A Theoretical Approach », Social Science Information, vol. 19, no 2, 1980, pp. 199-226 ; Alain Touraine, La Voix et le regard, Seuil, Paris, 1978.
{1226} Jacques Ion, La Fin des militants ?, Éditions de l'Atelier, Paris, 1997.
{1227} Annie Collovald, « Pour une sociologie des carrières morales des dévouements militants », in Annie Collovald (dir.), L'Humanitaire ou le management des dévouements, Rennes, Presses universitaires de Rennes, pp. 177-229.
{1228} Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, Les Héritiers, Les étudiants et la culture, 1964, Paris, Minuit, 1985, notamment p. 48 sqq., et p. 58 sqq.
{1229} Voir Pierre Bourdieu, « Genèse et structure du champ religieux », art. cité, p. 331 sq.
{1230} Gérard Mauger, « Unité et diversité de la jeunesse », art. cité.
{1231} On pourra consulter en particulier Pierre Bourdieu, Homo academicus, op. cit., chapitres 5 ; du même auteur, « Classement, déclassement, reclassement », Actes de la recherche en sciences sociales, no 24, novembre 1978, pp. 2-22 ; Gérard Mauger, « Gauchisme, contre-culture : pour une histoire de la “génération de mai 68” », in CURAPP, L'Identité politique, Paris, PUF, 1994, pp. 206-226 ; Bernard Pudal, « Ordre symbolique et système scolaire dans les années 1960 », in Dominique Damamme et al. (dir.), Mai-juin 68, op. cit., pp. 62-74 ; Boris Gobille, Mai 68, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2008.
{1232} Bernard Pudal, « Ordre symbolique et système scolaire dans les années 1960 », art. cité, p. 67.
{1233} Ibid., p. 70.
{1234} Boris Gobille, « La vocation d'hétérodoxie », in Dominique Damamme et al. (dir.), Mai-juin 68, op. cit., p. 285.
{1235} Ibid. Sur les ferments sociaux de la contestation des années 1960-1970, voir aussi, dans le même ouvrage, les analyses stimulantes de Dominique Memmi (« Mai 68 ou la crise de la domination rapprochée », pp. 35-46), Hervé Serry (« Église catholique, autorité ecclésiale et politique dans les années 1960 », pp. 47-61) et Muriel Darmon (« Les transformations de la discipline dans un lycée de province, 1940-1970 », pp. 75-88).
{1236} Boris Gobille, « La créativité comme arme révolutionnaire ? L'émergence d'un cadrage artiste de la révolution en Mai 68 », in Justyne Balasinski, Lilian Mathieu (dir.), Art et contestation, Rennes, PUR, pp. 153-168.
{1237} On trouvera quelques informations sur plusieurs d'entre eux et leurs groupes respectifs (l'Internationale anarchiste, le groupe Sisyphe, les Enragés de Nanterre...) in Miguel Amorós, Les Situationnistes et l'anarchie, Paris, Éditions de la roue, 2012.
{1238} Sur l'importation des thèses situationnistes dans le monde anglo-saxon, on pourra consulter Ken Knabb, Secrets publics, Escarmouches choisies, trad. de l'américain par l'auteur et des amis français, Cabris, Éd. Sulliver, 2007 ; Fabrice de San Mateo, Préface aux Écrits de la Section américaine de l'Internationale situationniste, Toulouse, Éd. CMDE, 2012 ; Franklin Rosemont & Charles Radcliffe (Introduction by), Dancin' in the streets ! Anarchists, IWWs, Surrealists, Situationists & Provos in the 1960s, as recorded in the pages of The Rebel Worker and Heatwave, Chicago, Charles H. Kerr, 2005.
{1239} Voir par exemple Dominique Frager, « Le temps des certitudes », Archives & Documents situationnistes, no 4, 2004, pp. 171-176. Notons aussi la publication dans Le Monde Libertaire (no 128, janvier 1967, pp. 8-9), par les pro-situationnistes Pierre et Nicole Lepetit, d'un texte titré « L'urbanisme au service du pouvoir ».
{1240} Max Weber, Sociologie de la religion, op. cit., p. 176.
{1241} [Par des membres de l'Internationale situationniste et des étudiants de Strasbourg], De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économique, politique, psychologique, sexuel et notamment intellectuel et de quelques moyens pour y remédier, réédité in Zanzara, 2011 [1966], mis en ligne à l'URL : https://infokiosques.net/zanzara
{1242} Voir par exemple Dédé, « Les antécédents de mon colonel », in Daniel Joubert, Le fantôme de l'opéré, Petit Joubert illustré, Montreuil, L'Insomniaque, p. 85.
{1243} Daniel Joubert, « ça beau, ça botte, sabotage », art. cité, p. 23.
{1244} Ibid., p. 24 sq.
{1245} Voir par exemple René Viénet, Interview par Hélène Hazera, in A Voix Nue [émission radiodiffusée sur France culture], 22 mars 2004 ; Hervé Kempf, « René Riesel, un enragé non modifié », Le Monde, 4 décembre 2003 ; Pierre-André Taguieff (entretien avec), « Le pianiste furtif de l'IS », Archives & Documents situationnistes, no 1, automne 2001, pp. 79-117 ; Jean-Pierre George, « Moi qui fut situ », Globe, no 34, février 1989, pp. 94-96.
{1246} Jean-Pierre George écrira à propos de son bref passage dans les cercles situationnistes : « Je m'honorais d'appartenir à ce happy few. » Jean-Pierre George, Le Diable et la licorne, Métaphysique d'un strip-tease, Paris, La Table Ronde, 2004, p. 27.
{1247} Sur la thèse selon laquelle la guerre d'Algérie, la répression policière des indépendantistes algériens, et les actions de l'OAS, ont joué un rôle important dans la politisation et la radicalisation à gauche d'une fraction de la jeunesse française, voir Kristin Ross, Mai 68 et ses vies ultérieures, trad. de l'anglais par Anne-Laure Vignaux, Marseille, Agone, 2010, chap. 1.
{1248} Tony Verlaan, Lettre à G. Debord, 28 juillet 1970. Conservée in International Situationist Archives (1967-1971), International Institute of Social History (IISH), Amsterdam.
{1249} Ce document est reproduit in Emmanuel Guy, Laurence Le Bras, Guy Debord, Un art de la guerre, op. cit., p. 152.
{1250} Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, Les Héritiers..., op. cit.
{1251} Sur la transformation de l'espace des revues littéraires et intellectuelles à la faveur de l'explosion du nombre de diplômés, voir notamment Frédérique Matonti, « Structuralisme et prophétisme », art. cité.
{1252} Dominique Dammame, « La “question étudiante” », art. cité.
{1253} C'est en tout cas ce que pense Guy Debord. Voir à ce propos sa lettre à R. Vaneigem du 1er avril 1963. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 224.
{1254} Hervé Falcou, « Aux yeux de l'histoire », L'Express, 28 mars 1963, p. 35 sq.
{1255} J.M., « La révolution par les génies », France-Observateur, rubrique « En bref », 1er octobre 1964. L'IS profite sans doute ici de ses quelques relations dans la presse (Walter Lewino, un ami de Michèle Bernstein, est à cette époque au comité de rédaction de France-Observateur).
{1256} Guy Le Clec'h, « Selon le “Times” de Londres, L'avant-garde doit son nom aux militaires et son succès aux bourgeois », Le Figaro littéraire, 3-9 septembre 1964, p. 4.
{1257} Bernard Lambert, « George : un prénom qui n'est pas encore un nom », Arts, 9-15 juin 1965.
{1258} Ibid.
{1259} Voir Guy Debord, Lettre à S. Bricianier, 27 avril 1962. Éditée in Correspondance, vol. 2, op. cit., p. 138 sq. Né en 1923, issu d'un milieu bourgeois déclassé, d'abord proche des communistes dans les années 1940, Bricianer s'inscrit après la guerre dans les courants situés entre le marxisme et l'anarchisme. Proche de plusieurs théoriciens du communisme des conseils, il écrit lui-même de nombreux textes d'analyse politique, d'abord dans Internationalismes (revue communiste de gauche de Marc Chirik). Il participe ensuite aux activités militantes et théoriciennes de plusieurs groupes se réclamant du pouvoir des conseils ouvriers, d'abord ILO (issu de SouB) et, à partir de sa naissance en 1962, ICO (tout en écrivant parfois dans Socialisme ou Barbarie). Vers la fin des années 1960 et surtout dans les années 1970, il devient l'un des principaux traducteurs de théoriciens conseillistes tels que Pannekoek et Korsch.
{1260} Joseph Gabel, Lettre à G. Debord, 1964. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 5, Lettres reçues. Penseur d'origine hongroise, élève du psychiatre Eugène Minkowski, introducteur de la pensée de Karl Mannheim en France, il s'intéresse notamment à la question de la réification et dialogue à ce propos avec des auteurs comme Lefebvre et Goldmann. Il se fait connaître en 1962 par la parution, dans la collection « Arguments » des éditions de Minuit, d'un livre intitulé La Fausse conscience : essai sur la réification.
{1261} Guy Debord, Lettre à D. Guérin, 3 mai 1966. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 240 sqq. Guérin continue d'écrire ensuite à l'IS comme l'atteste une nouvelle lettre de Guy Debord en janvier 1967 (Guy Debord, Lettre à A. Bertrand et D. Joubert, 22 janvier 1967. Ibid., p. 247).
{1262} Guy Debord, Lettre à Y. Bourdet, 28 avril 1966. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 139.
{1263} Guy Debord, Lettre à Noir et Rouge, 28 avril 1966. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 140 sq.
{1264} Voir Guy Debord, Lettre à R. Vaneigem, 1er avril 1963. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 225.
{1265} Nicolas Pas, « Images d'une révolte ludique. Le mouvement néerlandais Provo en France dans les années soixante », Revue historique, no 632, 2005/2, pp. 343-373.
{1266} Alain Monchablon, Histoire de l'UNEF de 1956 à 1968, Paris, PUF, 1983.
{1267} Pour un aperçu plus complet du scandale, et de ses échos dans la presse, voir Pascal Dumontier, Les Situationnistes et Mai 68 : théorie et pratique de la révolution, Paris, G. Lebovici, 1990.
{1268} Jean Duvignaud, « Les nouveaux prolétaires. Un spectre hante aujourd'hui le monde : celui de la jeunesse », Le Nouvel Observateur, 28 décembre 1967-3 janvier 1968.
{1269} Dominique Dammame, « La “question étudiante” », in Mai-juin 1968, art. cité. Voir aussi Christelle Dormoy-Rajramanan, « Mai-juin 1968 : acmé d'un contexte de crise universitaire », in Charles Soulié (dir.), Un Mythe à détruire ? Origine et destin du centre universitaire expérimental de Vincennes, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 2012, pp. 61-81.
{1270} Voir Guy Debord, Lettre aux situationnistes strasbourgeois, 23 décembre 1966. Éditée in Correspondance, vol. 3, op. cit., p. 181. Voir aussi sa lettre à Mario Perniola du 26 décembre 1966. Ibid., p. 186.
{1271} [IS], « L'or de l'IS (suite et fin) », IS, no 12, septembre 1969, p. 663.
{1272} Raoul Vaneigem, « Préface à la deuxième édition », Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Paris, Gallimard, 1992, p. 10.
{1273} Guy Debord, Notice pour La Société du spectacle, in Activités des éditions Buchet-Chastel, no 35, automne 1967. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 7, Documents éditoriaux et comptables. Réédité in Œuvres, op. cit., p. 873.
{1274} Guy Buchet, Lettre à G. Debord, 13 février 1968. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 7, Documents éditoriaux et comptables.
{1275} Claude Lefort, « Le Parti situationniste », in La Quinzaine littéraire, 1-15 février 1968, rubrique « Le livre de La Quinzaine ». François Châtelet, « La dernière internationale. On espérait un “manifeste situationniste”. Voici deux “bibles” terroristes qui échappent à l'analyse », Le Nouvel Observateur, 3-9 janvier 1968.
{1276} Guy Debord, Lettres à G. Buchet ou aux Éd. Buchet-Chastel, datées du 21 février 1969, 13 mai 1971 et 1er juin 1971. Éditées in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 31, 373, 382.
{1277} Rappelons ici les chiffres de vente du « best-seller » de l'époque en matière de « sciences humaines », à savoir Les Mots et les choses de Foucault : tiré modestement à 3 500 exemplaires par Gallimard en 1966, l'éditeur doit procéder à quatre nouvelles impressions dans les huit mois qui suivent. Ainsi, lors de la première année de sa parution, l'ouvrage a été vendu à plus de 20 000 exemplaires.
{1278} Né en 1934, René Fugler milite à la Fédération anarchiste depuis sa reconstitution en 1953 autour de Maurice Joyeux (contre la Fédération communiste libertaire). Dans les années 1960, il est aussi un animateur de plusieurs cercles libertaires comme la « Tribune d'action culturelle » qui publie Recherches libertaires. Il a auparavant été actif dans le syndicalisme étudiant. Ses chroniques dans Le Monde libertaire témoignent de manière générale d'un intérêt pour la poésie et l'art modernes (il évoque par exemple la revue de poésie La Tour de feu dans le numéro 48 de mars 1959). Résident strasbourgeois, il fréquente par ailleurs plusieurs jeunes anarchistes favorables à l'IS. « René Fugler, “René Furth” », Notice in Dictionnaire international des militants anarchistes, mis en ligne à l'URL : http://militants-anarchistes.info/spip.php?article1878 ; « Souvenirs d'un militant [René Futh] », R.A. Forum, mis en ligne à l'URL : http://raforum.info/article.php3?id_article=4342.
{1279} René Fugler, « À travers les revues », Le Monde libertaire, no 41-42, août-septembre 1958.
{1280} René Fugler, « À travers les revues », Le Monde libertaire, no 48, mars 1959
{1281} René Forain [René Fugler], « À travers les revues », Le Monde libertaire, no 76, janvier 1962
{1282} R.F. [René Fugler], « À travers les revues », Le Monde libertaire, no 107, décembre 1964.
{1283} Sur les balisages effectués par les agents qui forment « l'espace des mouvements sociaux » voir Lilian Mathieu, L'Espace des mouvements sociaux, op. cit., chap. 5.
{1284} [IS], « Pour ne pas comprendre l'IS », IS, no 10, mars 1966, p. 67.
{1285} Guy Antoine [Guy Bodson], « Qu'est-ce que le “situationnisme” ? », Le Monde libertaire, no 127, décembre 1966. Réédité in « Correspondance entre Guy Debord et Guy Bodson – augmentée », Jura libertaire, mis en ligne à l'URL : http://juralibertaire.over-blog.com/article-19653374.html ; Guy Bodson, Lettre à G. Debord, s. d. [1966]. Ibid.
{1286} Le Père peinard [Maurice Joyeux], « Des gros durs ! », Le Monde libertaire, no 128, janvier 1967. Réédité in « Correspondance entre Guy Debord et Guy Bodson – augmentée », URL citée.
{1287} Ibid.
{1288} Charles-Auguste Bontemps, « Lettre ouverte à Guy Antoine sur le situationnisme », Le Monde libertaire, no 128, janvier 1967. Réédité in « Correspondance entre Guy Debord et Guy Bodson – augmentée », URL citée.
{1289} Voir par exemple Frédérique Matonti, Bernard Pudal, « L'UEC ou l'autonomie confisquée (1956-1968) », art. cité.
{1290} Sur le rôle de l'Association pour l'étude et la diffusion des philosophies rationalistes, fondée par Joyeux et ses amis, voir Cédric Guérin, Anarchisme français de 1950 à 1970, Mém. Maîtrise en Histoire contemporaine, sous la direction de Mr Vandenbussche, Université Lille 3, 2000.
{1291} Ibid. Voir aussi Noir et rouge, « Contre la confusion », Noir et rouge no 38, juin-juillet 1967. Réédité in Noir et rouge, Anthologie, 1956-1970, Peyrehorade, Paris, Éd. Acratie/Les amis de Spartacus, 1982, pp. 33-42.
{1292} Noir et rouge, « Contre la confusion », art. cité.
{1293} [Par des membres de l'Internationale situationniste et des étudiants de Strasbourg], De la misère en milieu étudiant..., op. cit.
{1294} C'est rappeler au passage que le référent ouvrier demeure central dans le sous-champ politique révolutionnaire des années 1960.
{1295} [ICO], « Notes sur De la misère en milieu étudiant », Informations correspondance ouvrières, no 56, janvier 1967, p. 25.
{1296} Henri Simon, ICO et l'IS..., op. cit.
{1297} On notera au passage la mise entre guillemets du terme situationniste, ce qui indique qu'il s'agit pour l'auteur de l'article d'un objet bizarre. « Cours suspendus jusqu'à lundi à la Faculté des Lettres de Nanterre. 12 000 étudiants victimes de la carence gouvernementale... », L'Humanité, 29 mars 1968. Conservé in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 6, Dossiers de presse (1968).
{1298} Philippe Olivera, « Le sens du jeu, Aragon entre littérature et politique (1958-1968) », Actes de la recherche en sciences sociales, art. cité. Sur l'analyse des crises et moment critiques comme désectorisation, voir Michel Dobry, Sociologie des crises politiques : la dynamique des mobilisations multisectorielles, Paris, Presses de Science Po, 1986 ; et Pierre Bourdieu, Homo Academicus, Paris, Minuit, 1984.
{1299} Boris Gobille, « Les mobilisations de l'avant-garde littéraire française en mai 1968 », art. cité.
{1300} René Viénet, Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, Paris, Gallimard, 1998 [1968]. [IS], « Le commencement d'une époque », IS, no 12, septembre 1969, pp. 3-34.
{1301} Voir Boris Gobille, « La créativité comme arme révolutionnaire ? L'émergence d'un cadrage artiste de la révolution en Mai 68 », art. cité.
{1302} Philippe Bénéton, Jean Touchard, « Les interprétations de la crise de mai-juin 1968 », Revue française de science politique, no 3, 1970, pp. 504-516.
{1303} Sauf mention contraire les citations dans ce paragraphe sont tirées de [IS], « Le commencement d'une époque », art. cité, pp. 3-34.
{1304} René Viénet, Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, op. cit., p. 153.
{1305} Voir Roger Chartier, Les Origines culturelles de la Révolution française, Paris, Seuil, 2000 [1990] ; et Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Paris, Albin Michel, 1997.
{1306} Publié en décembre 1968 aux éditions Debresse par une ancienne fréquentation de Debord (de la bande de Chez Moineau dans les premières années de l'IL), l'ouvrage se vend semble-t-il mieux que Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations. Voir à ce propos René Viénet, « Notes pour la réunion du 28 avril 1970 ». Conservée in International Situationist Archives (1967-1971), IISH, Amsterdam.
{1307} En novembre 1968, Guy Buchet écrit à Debord pour lui faire part qu'« il a été quelque peu question de [son] livre dans les discussions préliminaires » pour l'obtention de ce prix, et lui demande s'il serait d'accord pour obtenir un prix littéraire (Guy Buchet, Lettre à G. Debord, 28 novembre 1968. Conservée in Fonds Guy Debord, BNF, NAF 28603, I, 7, Documents éditoriaux et comptables). Peu après, un article de Bernard Pivot dans le Figaro littéraire (article accompagné d'ailleurs d'une grande photo de Guy Debord sous-titrée : « Une des rares photos de Guy Debord, pape occulte du situationnisme »), évoque ces discussions préliminaires et le refus des situationnistes (Bernard Pivot, « Cette semaine... Prix Sainte Beuve sans bévue », Le Figaro littéraire, 16 décembre 1968).
{1308} François Bott, « Les situationnistes et l'économie cannibale », Les Temps modernes, no 299-300, juin-juillet 1971, pp. 2175-2181.
{1309} Le lecteur pourra trouver des éléments sur les « héritages » situationnistes in Laurent Chollet, L'Insurrection situationniste, Paris, Dagorno, 2000 ; et Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste, op. cit.
{1310} [IS], « Le commencement d'une époque », art. cité, p. 34.
{1311} Ibid., p. 19. Notons à ce propos que le livre Des tracts en mai 68, basé sur une étude lexicographique d'un corpus de tracts publiés durant les événements de mai-juin, du fait sans doute qu'il dégage la singularité des tracts situationnistes – autant dans leur forme (en termes de « richesse » de vocabulaire par exemple, ou encore de lexique privilégié : « conscience », « vie », etc.), que dans leur contenu (en termes d'extrémisme) – sera réédité en 1978 par Champ libre, maison d'édition proche des situationnistes.
{1312} Guy Debord, Lettre aux membres de l'IS, 21 octobre 1969. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 133.
{1313} Guy Debord, Lettre à Juvénal Guillet, 14 décembre 1971. Ibid., p. 460.
{1314} Guy Debord, Lettre aux membres de la section française de l'IS, 28 juillet 1969. Ibid., p. 103.
{1315} René Riesel, « Propositions pour l'organisation de nos futures publications », 26 août 1969. Notes mises en ligne à l'URL : http://debord-encore.blogspot.fr/2010/02/documents-situationnistes-peu-connus.html
{1316} Guy Debord, « Notes sur les propositions de René Riesel concernant nos publications », 1er septembre 1969. Éditées in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 112.
{1317} René-Donatien [alias René Viénet], « Note pour la réunion du 12 mai 1970 ». Conservée in International Situationist Archives (1967-1971), IISH, Amsterdam.
{1318} Guy Debord, Lettre aux membres de la section française de l'IS, 28 juillet 1969. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 103.
{1319} Il est à ce propos intéressant de constater, dans l'échange de lettres concernant la nécessaire répartition plus « démocratique » de la rédaction de la revue, que la demande de « démocratisation » est formulée initialement par celui qui domine au sein du collectif, et sert ses intérêts (puisqu'en l'occurrence Debord entend se décharger de ces tâches pour des raisons qui ne tiennent pas qu'à la « démocratisation » de l'IS). On voit ici toutes les contradictions générées par les appels à la répartition égalitaire des tâches au sein de groupes formés autour d'un leader charismatique mais dont le leadership est collectivement dénié.
{1320} Guy Debord, Lettre à R. Viénet, 27 octobre 1969. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 137.
{1321} Guy Debord, Lettre à E. Rothe, 6 janvier 1970. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 206.
{1322} Max Weber, Sociologie de la religion, op. cit., p. 178.
{1323} Guy Debord, « Rapport de Guy Debord à la XVIIe Conférence de l'IS à Paris (extraits) », juillet 1966. Édité in IS, La Véritable scission dans l'internationale, Paris, Champ libre, 1972. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., pp. 1162-1169.
{1324} Guy Debord, « La question de l'organisation pour l'IS », avril 1968. Édité in IS, no 12, septembre 1969, pp. 112-114.
{1325} Ibid., p. 112.
{1326} Guy Debord, « L'IS après Venise », 21 octobre 1969. Édité in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 132 sqq.
{1327} [IS], « Les luttes des classes en Algérie », IS, no 10, mars 1966, p. 21.
{1328} [IS], « Le commencement d'une époque », art. cité, p. 4
{1329} Angéline Neveu, Entretien avec Éric Letourneau pour l'émission Le Navire « Night » sur Radio Canada, 31 mai 2000. Mis en ligne à l'URL : http://www.radio-canada.ca/radio/navire/rencontres_neveu.html
{1330} Guy Debord, Lettre à Jonathan Horelick et Tony Verlaan, 14 septembre 1970. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 287.
{1331} « Tout le monde est bien d'accord pour la rencontre historique avec les ouvriers ; et ce moment commence. Avant de choisir les tactiques, rappelons notre voie stratégique : n'allons pas aux ouvriers. Faisons en sorte que les ouvriers viennent à nous – et restent autonomes ! » Guy Debord, « Pour le débat d'orientation du printemps 1970. Note sur la première série de textes », 27 avril 1970. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 229.
{1332} René Riesel, Lettre à la section française, mars-avril 1970. Conservée in International Situationist Archives (1967-1971), IISH, Amsterdam.
{1333} Guy Debord, « Remarques sur l'IS aujourd'hui », 27 juillet 1970. Éditées in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 261.
{1334} Voir à ce propos le témoignage d'Angéline Neveu à propos de Christian Sebastiani : « De toute façon, Sébastiani, à chaque réunion, avant d'y aller, il était mort de trouille », in « Une utopie qui était en train de se vivre », Entretien avec Angéline Neveu, 30 novembre 2002, Montréal, Inter : art actuel, no 85, 2003, pp. 70-71.
{1335} Guy Debord, Lettre aux situationnistes, 28 janvier 1971. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 345.
{1336} Debord, il est vrai, n'élude pas entièrement cette question lorsqu'il réfléchit aux « conseils ouvriers ». Pour lui en effet, « là où elles s'organisent comme la forme même de la société en révolution, les assemblées prolétariennes sont égalitaires, non parce que tous les individus s'y retrouveraient au même degré d'intelligence historique, mais parce qu'ensemble ils ont effectivement tout à faire, et parce qu'ils en ont ensemble tous les moyens. La stratégie totale de chaque moment est leur expérience directe : ils ont à y engager toutes leurs forces et à en supporter immédiatement tous les risques ». Guy Debord, Gianfranco Sanguinetti, « Thèses sur l'IS et son temps » (no 48), in La Véritable scission dans l'internationale, Paris, Champ libre, 1972. Réédité in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 1128.
{1337} Guy Debord, Gianfranco Sanguinetti, « Thèses sur l'IS et son temps » (no 41), in La Véritable scission dans l'internationale, op. cit., p. 1123.
{1338} Ibid., p. 1123.
{1339} Debord souligne. Guy Debord, Lettre à Jean-Marc Loiseau, 2 octobre 1971. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 416.
{1340} Guy Debord, Lettre à l'IS, 28 janvier 1971. Éditée in Correpondance, vol. 4, op. cit., p. 345.
{1341} Guy Debord, Lettre à J.-P. Voyer, copie à G. Lebovici, 9 août 1972. Éditée in Correpondance, vol. 4, op. cit., p. 583.
{1342} Debord emploie ce terme de « marsupiaux » pour désigner un certain type de femmes qu'il apprécie.
{1343} Guy Debord, Lettre G. Sanguinetti, 6 septembre 1972. Éditée in Correspondance, vol. 4, op. cit., p. 589.
{1344} Guy Debord, Gianfranco Sanguinetti, « Thèses sur l'IS et son temps » (no 53), in La Véritable scission dans l'internationale, op. cit., p. 1130.
{1345} Pierre Bourdieu, Les Règles de l'art, op. cit., p. 230.
{1346} Guy Debord, Lettre à H. Falcou, s. d. [1951]. Éditée in Le Marquis de Sade..., op. cit., p. 86.
{1347} Réponse à la question de La Carte d'après nature « Quel sens donnez-vous au mot poésie ? », 1953, publiée in La Carte d'après nature en janvier 1954. Rééditée in Guy Debord, Œuvres, op. cit., p. 119.
{1348} Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains, op. cit., p. 197.
{1349} Debord souligne. Guy Debord, Lettre à G. Wolman, juin 1953. Éditée in Correspondance, vol. 0, op. cit., p. 27 sq.
{1350} Jean-Yves Jouannais, Artistes sans œuvres, I would prefer not to, Paris, Hazan, 1996.
{1351} Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, op. cit.
{1352} Voir à ce propos la conclusion du livre de Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste, op. cit., pp. 309-330.
{1353} Voir Stéphane Beaud, Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière, Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, Paris, La Découverte, 2012.
{1354} Voir à ce propos Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le Nouvel esprit du capitalisme, op. cit., chap. 7, « À l'épreuve de la critique artiste », pp. 501-576.
{1355} Patrick Marcolini, Le Mouvement situationniste, op. cit., p. 310 sq.
{1356} Voir par exemple [IS], « Instructions pour une prise d'armes », IS, no 6, août 1961, p. 4 ; [IS], « Lire ICO », IS, no 11, octobre 1967, pp. 63-64 ; Raoul Vaneigem, « Quelques précisions », 21 avril 1970, URL : http://www.lnalhooq.net/LNALHOOQ/SiteDebord/Dadocumentsitus/document14.html
{1357} Voir par exemple Jean-Marie Apostolidès, Michel Mazeron et Bertrand Renaudineau, Buvons, buvons et moquons-nous du reste, un livre, un film, Paris, L'Harmattan, 2012.
{1358} L'analyse de Boltanski et Chiapello à propos du « désamorçage » de la critique « artiste » par sa récupération nous semble elle-même présenter, de ce point de vue, quelques limites. Du fait des partis pris théoriques des auteurs du livre, celui-ci met entre parenthèses la question des propriétés sociales des agents sociaux qui se sont fait les supports des discours critiques adressés au capitalisme et celle des processus de transformation de ces discours critiques qui découlent de leur circulation dans des espaces sociaux différents.
{1359} Edmond Buchet, Les Auteurs de ma vie ou ma vie d'éditeur, Paris, Buchet-Chastel, 1969, p. 334.
{1360} C'est le titre de l'article dans lequel les situationnistes portent à la connaissance de leur public – révélant ainsi l'ambivalence de leur désintéressement – le refus du prix Sainte-Beuve par Debord. [IS], « Est récupéré qui veut bien », IS, no 12, septembre 1969, p. 97.