1694 | 24 novembre : naissance à Paris de François-Marie Arouet, qui prendra en 1718 le nom de Voltaire. |
1702 | Mai : guerre de Succession d’Espagne : Philippe V d’Espagne (petit-fils de Louis XIV) et Charles VI se disputent le trône. |
1704 | 13 août : défaite de l’armée française à Hochstadt (dans l’actuel land allemand de Rhénanie-Palatinat), qui marque un tournant dans la guerre de Succession d’Espagne. |
1711 | Août : Voltaire a achevé ses études au collège des jésuites. |
1712 | 24 juillet : victoire française à la bataille de Denain (près de Valenciennes), étape décisive vers la fin de la guerre de Succession d’Espagne. |
1713 | Voltaire compose une Ode sur les malheurs du temps. — 11 avril : traités de paix d’Utrecht, mettant fin à la guerre de Succession d’Espagne. — Septembre-décembre : Voltaire suit comme secrétaire l’ambassadeur de France à La Haye. |
1715 | 1er septembre : mort de Louis XIV. |
1717 | Voltaire aperçoit le czar Pierre Ier, qui visite Paris et Versailles. — 16 mai : Voltaire mis à la Bastille pour onze mois. |
1718 | Novembre : succès d’Œdipe. Görtz, un aventurier dans le monde diplomatique, lui propose une place de secrétaire d’ambassade : il a la prudence de refuser, mais reste intéressé par la diplomatie. |
Première édition de La Henriade (sous le titre de La Ligue). | |
1726 | Avril-mai : Voltaire est bastonné par les gens du chevalier de Rohan, embastillé, puis exilé en Angleterre ; il fréquente à Londres Bolingbroke, Peterborough, des hommes politiques whig, la veuve de Marlborough. — Le cardinal de Fleury devient premier ministre. |
1727 | Voltaire s’entretient avec Fabrice, qui était à Bender, auprès de Charles XII ; il commence son Histoire de Charles XII. |
1729 | Rentré en France, il prépare l’Histoire de Charles XII, Brutus, tragédie dans le goût anglais, les Lettres philosophiques. |
1731 | Janvier : première édition de l’Histoire de Charles XII, saisie par la police. — Rollin commence la publication de son Histoire ancienne. |
1732 | Mai : Voltaire a commencé Le Siècle de Louis XIV. — Août : Zaïre ; la préface de cette tragédie fait un éloge de Louis XIV désobligeant pour son successeur : « Tout semble ramener les Français à la barbarie dont Louis XIV et le cardinal de Richelieu les ont tirés. » — Décembre : au lieu de finir Le Siècle, Voltaire écrit Le Temple du goût. |
1733 | Juin : Voltaire se lie avec Mme du Châtelet. — Il rassemble des documents pour Le Siècle de Louis XIV. |
1734 | Mai : scandale des Lettres philosophiques ; Voltaire se réfugie à Cirey (actuelle Haute-Saône). — Le duc d’Holstein, héritier présomptif de Russie, propose à Voltaire de le prendre à son service. — Montesquieu : Considérations sur les Romains. |
1735 | Malgré Mme du Châtelet, qui craignait les conséquences d’une censure probable sinon certaine, Voltaire travaille à La Pucelle et au Siècle de Louis XIV. — 17 décembre : « Je suis à la bataille d’Hochstedt. » |
1736 | 8 août : début de sa correspondance avec Frédéric, prince royal de Prusse. |
1737 | Juin : Voltaire demande des « mémoires de Moscovie » à Frédéric. — Novembre : le prince lui envoie des mémoires de Suhm, ambassadeur de Prusse à Pétersbourg. |
1738 | Janvier-avril : Voltaire défend Pierre le Grand contre Frédéric : « C’est un barbare qui a créé des hommes. » — 31 octobre : lettre à l’abbé Dubos (voir en Annexes, ici). — Décembre : Mme de Grafigny à Cirey ; on lui fait lire des pages du Siècle. Mme du Châtelet tient le manuscrit sous clef, et s’oppose à sa publication. Voltaire révise l’Histoire de Charles XII. Lectures de la Bible ; Mme du Châtelet rédige un commentaire critique, ses Examens de la Bible. |
1739 | 24 novembre : un Recueil de pièces fugitives, contenant De la gloire, dialogue sur l’Histoire universelle de Bossuet, et le début du Siècle de Louis XIV, est saisi. Voltaire abandonne provisoirement la rédaction de son Siècle. |
1740 | Janvier-mars : en possession de nouveaux documents (mémoires de Schulenbourg, Adlerfeld, Poniatowski, Nordberg), Voltaire révise Charles XII. — 31 mai : avènement de Frédéric II au trône de Prusse. — Juin : lettre à milord Hervey sur Le Siècle de Louis XIV (voir en Annexes, ici). — 11 septembre : première rencontre de Voltaire et de Frédéric II près de Clèves, en Prusse (dans l’actuel land allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie). — Novembre : Voltaire à Berlin. — Frédéric II fait arrêter l’impression de son Anti-Machiavel, publié par Voltaire : il envahit la Silésie (décembre). |
1741 | Juin : Voltaire commence son Essai sur l’histoire générale (connu sous le titre d’Essai sur les mœurs). — La France s’engage dans la guerre de Succession d’Autriche. |
1742 | Voltaire travaille à son Histoire générale. — Septembre : il est à Aix-la-Chapelle, chargé de la mission officieuse de ramener Frédéric II dans la guerre aux côtés de la France. — Décembre : retraite française de Prague, mettant fin au siège qui durait depuis juin (guerre de Succession d’Autriche). |
1743 | 29 janvier : mort du cardinal de Fleury, principal ministre de Louis XV. Le comte d’Argenson, ancien condisciple de Voltaire, devient ministre de la Guerre. — Février : Voltaire offre à la cour de Russie quarante exemplaires d’une édition de ses œuvres. — Juin-août : en Hollande, chargé d’une mission secrète par le ministre des Affaires étrangères, il adresse des rapports chiffrés sur les préparatifs des États Généraux. — Septembre-octobre : en Prusse, nouveaux efforts pour persuader Frédéric II de reprendre les armes. |
1744 | 28 novembre : le marquis d’Argenson, ami de Voltaire, devient ministre des Affaires étrangères. |
1745 | 1er avril : Voltaire nommé historiographe du roi. — 10 mai : il rédige la réponse de Louis XV à la tsarine Élisabeth, qui offre sa médiation pour la paix. — 11 mai : victoire française à la bataille de Fontenoy (guerre de Succession d’Autriche), après le siège de Tournai (Pays-Bas autrichiens, actuelle Belgique). Voltaire : « Je suis fou de joie. » Il célèbre la victoire dans le Poème de Fontenoy. — 16 juin : Voltaire à l’ambassadeur de France en Russie : il envoie plusieurs de ses œuvres à la tsarine, demande à être de l’académie de Pétersbourg et annonce son intention d’écrire l’histoire de Pierre le Grand. — 17 août : il propose au marquis d’Argenson d’écrire l’Histoire de la guerre de 1741 (guerre de Succession d’Autriche). — 28 septembre : il rédige la protestation du gouvernement français contre la violation par la Hollande de la capitulation de Tournai. Il écrit la Guerre de 1741 d’après les dépêches du ministère de la Guerre. — 27 novembre : Le Temple de la Gloire : « Trajan est-il content ?… » — Il publie dans Le Mercure de France (avril 1745 - juin 1746) le début de l’Essai sur les mœurs, sous le titre : Nouveau plan d’une histoire de l’esprit humain. |
1746 | 18 mars : Voltaire soumet au roi le manuscrit de la Guerre de 1741. — 25 avril : élu à l’Académie française. — 28 juin : membre de l’académie de Pétersbourg ; lettre latine de remerciement. |
1747 | Voltaire continue d’écrire la Guerre de 1741. — Octobre : Mme du Châtelet au jeu de la reine ; Voltaire : « Vous jouez avec des filous » ; fuite précipitée. |
1748 | Février : Voltaire est à Lunéville, à la cour de Stanislas, roi de Pologne. — Octobre : paix d’Aix-la-Chapelle, qui met fin aux sept années de guerre de Succession d’Autriche. Voltaire surprend Mme du Châtelet dans les bras de Saint-Lambert. — Novembre : Montesquieu : L’Esprit des lois. — Décembre : Voltaire lit devant Stanislas l’épisode de Charles-Édouard ; émotion à la nouvelle de l’arrestation de celui-ci. — En 1748, Voltaire publie les Anecdotes sur Louis XIV (« pour préparer l’opinion »), les Anecdotes sur Pierre le Grand, un Panégyrique de Louis XV. |
1749 | Janvier : Voltaire travaille toujours à la Guerre de 1741 ; Frédéric II réclame la fin du Siècle de Louis XIV : « Vous n’achevez rien. » — 10 septembre : Mme du Châtelet meurt en couches. |
1750 | Juin : Voltaire part pour Berlin. Il ne reviendra à Paris qu’en 1778. En passant, il visite les champs de bataille de Fontenoy, Rocoux, Laufeld. |
1751 | Janvier : Voltaire veut achever Le Siècle de Louis XIV ; il lui reste à traiter les affaires ecclésiastiques. — Avril-mai : son secrétaire Longchamp a volé à Paris les manuscrits de l’Histoire générale, du Siècle de Louis XIV, de la Guerre de 1741 ; ils sont restitués. — Novembre : La Beaumelle arrive à Berlin. — Décembre : Le Siècle de Louis XIV est imprimé. |
1752 | Mai : La Beaumelle quitte Berlin, brouillé avec Voltaire et décidé à se venger. — Octobre : Voltaire a terminé l’Histoire de la guerre de 1741 ; Mme de Pompadour, le maréchal de Richelieu et le comte d’Argenson en reçoivent un manuscrit ; Voltaire ne veut pas que cette œuvre paraisse de son vivant. — Septembre-décembre : querelle avec Maupertuis, directeur de l’académie de Berlin. La Beaumelle, allié de Maupertuis, prépare une édition du Siècle accompagnée de notes « scandaleuses » ; Voltaire demande vainement à M. Roques, ami de La Beaumelle, d’empêcher celle-ci de paraître. |
1753 | Mars-avril : Voltaire écrit le Supplément au Siècle de Louis XIV, contre La Beaumelle et Maupertuis. — 27 mars : Voltaire quitte Berlin. — Mai : chez la duchesse de Saxe-Gotha ; il commence à sa demande les Annales de l’Empire. — Juin : l’avanie de Francfort : en essayant de quitter la Prusse, il est appréhendé et molesté par un agent de Frédéric II. — Octobre : il s’installe à Colmar. — Décembre : édition frauduleuse d’un Abrégé de l’histoire universelle (à l’instigation de Frédéric II, peut-être pour perdre Voltaire) ; Voltaire prépare une édition authentique, qu’il opposera à celle-ci. |
1754 | Voltaire travaille à son Histoire générale dans la bibliothèque du bénédictin dom Calmet (12 000 volumes), à l’abbaye de Sénones, dans les Vosges. — 12 décembre : Voltaire à Genève. — La Beaumelle publie une Réponse au Supplément au Siècle de Louis XIV, suivie d’une Lettre sur mes démêlés avec M. de Voltaire. |
1755 | Juillet-août : deux éditions de l’Histoire de la guerre de 1741 sont publiées, d’après un manuscrit volé. Voltaire proteste auprès des syndics de la librairie et auprès de l’Académie française. — 1er novembre : tremblement de terre de Lisbonne. |
1756 | Mars : les Cramer impriment l’Histoire générale depuis Charlemagne jusqu’à nos jours, dont Le Siècle de Louis XIV forme la dernière partie. — 18 mai : début de la guerre de Sept Ans. — Juin : après lecture des Mémoires de Mme de Maintenon, par La Beaumelle, Voltaire ajoute des notes à l’édition Cramer du Siècle de Louis XIV, pour relever « les mensonges qui déshonoreraient ce beau siècle ». — Août : il étudie les Annales politiques de l’abbé de Saint-Pierre (en manuscrit). — Novembre : il propose au ministère de la Guerre ses chars de combat « babyloniens ». — Décembre : il tente de sauver l’amiral anglais Byng, injustement condamné à mort pour n’avoir pu empêcher Minorque de tomber aux mains des Français au début de la guerre de Sept Ans (il sera exécuté en mars 1757 ; Voltaire y fait allusion au chapitre XXIII de Candide). Il écrit l’article « Histoire » de l’Encyclopédie. L’édition Cramer de l’Histoire générale paraît. |
1757 | Février : de la part de Jean Schouvalow, favori de la tsarine Élisabeth, Veselovsky propose à Voltaire d’écrire l’histoire de Pierre le Grand ; Voltaire accepte. — Juin : il reçoit des cartes de Russie, envoyées par Jean Schouvalow. Il demande des mémoires sur la population, le commerce, la marine. — Août-septembre : Frédéric II, en mauvaise position, cherche à faire la paix avec la France ; Voltaire sert d’intermédiaire. Il exhorte le roi à ne pas se suicider, en cas de désastre militaire. — 5 novembre : Frédéric II anéantit l’armée française à Rossbach (dans l’actuel land allemand de Saxe-Anhalt). — Décembre : l’article « Genève » de l’Encyclopédie, inspiré par Voltaire, fait scandale à Genève. |
1758 | Juillet-août : Voltaire a reçu des mémoires russes ; il envoie un questionnaire à Schouvalow. — Octobre : achat de Ferney, dans le pays de Gex, à la frontière de la République de Genève ; affaire Saurin : on accuse Voltaire de prendre parti pour un protestant converti pour des raisons vénales au catholicisme ; l’affaire empoisonne les relations entre Voltaire et les pasteurs suisses. — 4 décembre : le duc de Choiseul, ami de Voltaire, devient ministre des Affaires étrangères. |
1759 | Janvier : Candide. — Février : le parlement condamne l’Encyclopédie dont la publication est suspendue. — Octobre : Voltaire entre en guerre contre L’Infâme : avec la Relation de la maladie… du jésuite Berthier, Voltaire trouve la formule du petit pamphlet satirique qui sait plaire à un public large. La première partie de l’Histoire de la Russie est terminée ; imprimée en 1759, elle ne paraîtra qu’en 1760, après avoir reçu l’approbation de Pétersbourg. |
1760 Voltaire à Ferney : fêtes, théâtre. Difficultés avec le Consistoire de Genève, le curé de Moens, les jésuites d’Ornex, le président de Brosses ; rupture avec Jean-Jacques Rousseau. — Septembre : Tancrède, tragédie historique, dédiée à Mme de Pompadour. — Décembre : Mlle Corneille à Ferney. | |
1761 | 14 mars : Épître à Mme Denis sur l’agriculture. — Voltaire commence le Commentaire sur Corneille. — Septembre : le parlement de Paris entame la procédure qui aboutira à l’expulsion des jésuites. — Intervention de Voltaire en faveur du pasteur Rochette, condamné à mort par le parlement de Toulouse, après avoir été pris pour un voleur ; l’incarcération du pasteur crée une grande agitation chez les protestants de la région (il sera exécuté le 18 février). |
1762 | 5 janvier : mort de l’impératrice de Russie Élisabeth. — 10 mars : exécution de Jean Calas à Toulouse, accusé d’avoir tué son fils qui s’était converti au catholicisme. — 4 avril : début de l’affaire Calas. — 9 juillet : l’impératrice de Russie Catherine II s’empare du pouvoir. — Décembre : Voltaire achève une nouvelle édition de l’Essai sur les mœurs, prolongé jusqu’en 1762 ; le t. II de l’Histoire de la Russie s’imprime. |
1763 | 10 février : traité de Paris, qui met fin à la guerre de Sept Ans. — Juillet : le tome II de l’Histoire de la Russie paraît. — Août : l’historien anglais Gibbon en visite à Ferney. |
1764 | Février : Voltaire intervient en faveur de galériens huguenots. — Mars : il propose d’établir une colonie de protestants français à la Guyane. — Juin : première édition du Dictionnaire philosophique. |
1765 | 9 mars : réhabilitation de Calas. — Mai : la Philosophie de l’histoire, qui deviendra l’Introduction à l’Essai sur les mœurs. — Août : Schouvalow à Ferney. — Novembre-décembre : Voltaire intervient dans les troubles de Genève. |
1766 | 1er juillet : le chevalier de La Barre, accusé d’impiété, est exécuté. Voltaire propose aux philosophes français d’émigrer à Clèves, en territoire prussien. |
1767 | Février : blocus de Genève ; Voltaire propose de créer un port sur le lac Léman à Versoix (alors en territoire français), pour concurrencer Genève. — Août : il prépare une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV « augmentée d’un grand tiers ». |
1768 | Février : L’Homme aux quarante écus. — Juin : les travaux de Versoix commencent. — Octobre : nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, suivi du Précis du Siècle de Louis XV. |
1769 | Mai : Voltaire soumet à Catherine II, en guerre avec la Turquie, son projet de chars de combat ; publication de l’Histoire du parlement de Paris. — Octobre : édition in-4° du Siècle de Louis XIV et du Précis du Siècle de Louis XV. |
1770 | Voltaire commence les Questions sur l’Encyclopédie (9 vol.). — Février : troubles à Genève, exode d’ouvriers « natifs » (dépouillés de leurs droits politiques) à Ferney, où s’installent des manufactures de montres et de bas de soie. — 7 septembre : des serfs des chanoines de Saint-Claude, battus par leurs maîtres, demandent protection à Voltaire. Campagne pour l’affranchissement des serfs du Mont-Jura. — 24 décembre : chute de Choiseul. |
1771 | Janvier : Voltaire soutient la réforme des parlements par Maupeou. — 25 novembre : acquittement définitif du protestant Sirven. |
1772 | Ode pour le deuxième centenaire de la Saint-Barthélemy. |
1773 | Voltaire reçoit un médaillon et deux baisers de la part de Mme du Barry. Il répond : « Deux ! C’est trop d’un ! Adorable Égérie ! / Je serais mort de plaisir au premier. » — Septembre : Fragments historiques sur l’Inde. |
1774 | 10 mai : mort de Louis XV. |
1775 | Mai : guerre des farines, excitée par les spéculateurs contre Turgot. Voltaire soutient chaleureusement Turgot. — Septembre : l’édition dite « encadrée » des Œuvres complètes paraît, la dernière revue par Voltaire de son vivant ; un exemplaire de cette édition, corrigé par Voltaire, sera à la base de l’édition de Kehl qui paraîtra à la mort de Voltaire, en 1784, grâce aux soins de Beaumarchais, de Condorcet et d’autres (c’est le texte que nous suivons dans notre édition). — Décembre : Voltaire obtient de Turgot un édit supprimant la frontière douanière entre le pays de Gex et Genève. |
1776 | La Bible enfin expliquée ; Lettres chinoises, indiennes, etc. |
1777 | Juillet : l’empereur Joseph II passe par Ferney sans s’arrêter chez Voltaire. — Commentaire sur l’Esprit des lois ; en préparation : l’Histoire de l’établissement du christianisme (posthume). |
1778 | Janvier : Voltaire corrige ses œuvres historiques pour l’édition que prépare Panckoucke. — 10 février : à Paris ; le lendemain, il reçoit trois cents visites. — Il veut réfuter Saint-Simon, dont les Mémoires encore inédits lui ont été communiqués. — 30 mars : apothéose : séance à l’Académie, représentation d’Irène. — 30 mai : mort de Voltaire. |
*
En résumé, Voltaire a développé son histoire de l’époque contemporaine dans deux directions. Il conçoit simultanément Charles XII et Le Siècle de Louis XIV, vers 1727. Il termine d’abord l’Histoire de Charles XII (1731). Mais il revient, en 1737 et 1738, sur le rival de son héros : Pierre le Grand. Il n’en résulte provisoirement que des additions à l’Histoire de Charles XII (1739). Dans l’intervalle, Le Siècle de Louis XIV a progressé, de sorte qu’à cette même date les premiers chapitres sont publiés. Mais la saisie de l’édition interrompt pour plusieurs années le travail de l’historien. Il entame alors la suite naturelle du Siècle : la Guerre de 1741. En même temps, il manifeste l’intention d’écrire l’histoire de Pierre le Grand (1745). Il publie parallèlement des Anecdotes sur le tsar et d’autres sur Louis XIV (1748). Lorsqu’il part pour Berlin, son œuvre historique, Charles XII mis à part, ne se compose encore que de projets. Ceux-ci s’exécutent dans les années suivantes : Le Siècle de Louis XIV paraît en 1751, tandis que s’achève la rédaction de la Guerre de 1741 ; l’Histoire de la Russie paraît en 1759 et 1763. D’une édition à l’autre, la part du XVIIIe siècle s’accroît dans Le Siècle de Louis XIV : un chapitre (1751), dix (1756), dix-huit (1763), trente-neuf enfin (1768), sous le titre Précis du Siècle de Louis XV. Voltaire continue d’apporter à ces ouvrages additions et corrections. À sa mort, l’ensemble couvre l’histoire de l’Europe classique de 1630 à 1775 environ.
Sur la vie de Voltaire, on pourra consulter René Pomeau, Voltaire en son temps, nouv. éd., 2 vol., Fayard-Voltaire Foundation, 1995.
L’édition de référence du Siècle de Louis XIV est celle de Diego Venturino, publiée dans les Œuvres complètes de Voltaire (Oxford, Voltaire Foundation, 2015-2016). Cette édition, fondée sur une analyse minutieuse des sources, étudie en profondeur les aspects novateurs de cette « histoire philosophique ».
L’édition établie par Jacqueline Hellegouarc’h et Sylvain Menant, avec la collaboration de Philippe Bonnichon et Anne-Sophie Barrovecchio (Livre de Poche, 2005), prend comme texte de base l’édition de 1753 ; elle a l’originalité de présenter la première mouture du texte en deux volumes, avant les nombreux ajouts et révisions ultérieurs.
Pour les autres œuvres historiques de Voltaire, on consultera le volume des Œuvres historiques établi par René Pomeau, paru dans la Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1957, ainsi que l’Essai sur les mœurs, 2 tomes, éd. René Pomeau, Garnier, 1963.
BESSIRE, François, « Premières critiques du Siècle de Louis XIV, de La Beaumelle à Mme de Genlis », dans Voltaire et le Grand Siècle, dir. J. Dagen et A.-S. Barrovecchio, SVEC 2006:10, Voltaire Foundation, 2006, p. 159-169.
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ROULIN, Jean-Marie, « Le Grand Siècle au futur : Voltaire, de la prophétie épique à l’écriture de l’Histoire », RHLF, no 96, 1996, p. 918-933.
SALAZAR, Philippe-Joseph, « Position et rhétorique de l’historien dans Le Siècle de Louis XIV », dans Voltaire et le Grand Siècle, op. cit., p. 65-77.
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1. Voltaire renvoie à l’Essai sur les mœurs, dont Le Siècle de Louis XIV forme la suite, à partir de 1756.
1. La date de 1637 est fausse : la ville de Corbie fut prise en 1636.
1. Voltaire pense à l’interprétation providentialiste de Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé : « Dieu donc lui avait donné cette indomptable valeur pour le salut de la France durant la minorité d’un roi de quatre ans. » Mais pour Voltaire : « L’art de la guerre semblait en lui un instinct naturel. » Et il cite Torstenson, Suédois et hérétique, qui comme Condé possédait à vingt ans « ce génie qui peut se passer de l’expérience ».
1. Dans cette narration, Voltaire a suivi H. de Bessé, Relation des campagnes de Rocroi et de Fribourg, Paris, 1673.
2. Les Mémoires de La Porte, contenant plusieurs particularités des règnes de Louis XIII et Louis XIV, ont paru à Genève, en 1755.
3. Cette compagnie : le parlement. Le développement qui suit sur les pouvoirs du parlement est esquissé dans un des carnets de travail de Voltaire (Voltaire’s Notebooks, éd. Thomas Besterman, Genève, 1952, p. 94) ; l’auteur y exprime son sentiment avec plus de netteté : « Il est ridicule de dire que [le parlement] représente la nation. »
4. Mme de Motteville fait son devoir en défendant la reine ; mais on sait aujourd’hui que les Parisiens ne se trompaient guère sur la nature des liens qui unissaient Anne d’Autriche à Mazarin.
5. 9 février 1649 : en fait le 30 janvier 1649. « Cette erreur de date peut s’expliquer de la façon suivante. On sait que l’Angleterre conservait le calendrier julien qui, au XVIIe siècle, retardait de dix jours sur le calendrier grégorien. Le lecteur français ajoutait donc, automatiquement, dix jours aux dates anglaises, et il est très possible que, par habitude, Voltaire ait fait cette correction alors qu’il utilisait un texte français, ou même une note personnelle où la correction se trouvait déjà faite. » (Le Siècle de Louis XIV, éd. R. Groos, Garnier, 1930.)
6. Vers extraits de la tragédie Alcyonée de Duryer.
7. La Véritable Vie de la duchesse de Longueville est de Villefore (Amsterdam, 1739).
1. Voltaire lui-même se trompe : Condé était à Augerville et le courrier se rendit à Angerville.
2. Orondate : personnage du roman de Mlle de Scudéri, Le Grand Cyrus.
1. Isabelle : il s’agit en fait d’Élisabeth de France (1602-1644).
1. « Le dépôt du Louvre était, au temps de Voltaire, ce que sont aujourd’hui les archives du ministère des Affaires étrangères. Le 9 mars 1710, le ministre Torci mit, avec la permission du roi, dans un des pavillons du vieux Louvre, au-dessus de la chapelle, une collection de dépêches d’ambassadeurs et d’instructions depuis 1662, que son père, Colbert de Croissi, et lui avaient formée. Ce dépôt, destiné à l’instruction des jeunes diplomates, s’enrichit sous ses successeurs, mais il resta au Louvre jusqu’en mai 1763, date à laquelle le duc de Choiseul le fit transporter à Versailles, dans l’hôtel qu’il avait fait construire pour le ministère des Affaires étrangères (aujourd’hui Bibliothèque municipale, rue Gambetta). » (Le Siècle de Louis XIV, éd. É. Bourgeois, Hachette, 1910.)
1. Nec pluribus impar : au-dessus de tous.
2. Dans ce paragraphe, Voltaire réfute un libelle intitulé Mémoires pour servir à l’histoire de F.-M. Le Tellier, marquis de Louvois (Amsterdam, 1740).
3. Pellisson raconte le passage du Rhin dans la XIXe de ses Lettres historiques (Paris, 1729).
1. Lucain (La Pharsale, II, 657) avait dit de César : « Nil actum credens, dum quid superesset agendum » (Il compte n’avoir rien fait tant qu’il lui reste à faire).
2. Cette édition : il s’agit de l’édition de 1768. — Colini, secrétaire de Voltaire avant de passer au service de l’électeur palatin, avait publié en 1767 une Dissertation historique et critique sur le prétendu cartel envoyé par Charles-Louis, électeur palatin, au vicomte de Turenne. — Sur Courtilz de Sandras. — Ramsay est l’auteur d’une Histoire du vicomte de Turenne (Paris, 1735) ; après l’avoir lue, Voltaire écrivait (25 juin 1735) : « Je ne sais trop si ce Turenne était un si grand homme, mais il me paraît que Ramsay ne l’est pas. » — Depuis lors, la lettre authentique de l’électeur Charles-Louis a été publiée, dans la Correspondance de l’électrice Sophie de Hanovre et de son frère l’électeur palatin (Paris, 1886).
4. Voltaire ne croyait pas que la conversion de Turenne, profitable et tardive, fût sincère : « J’en reviens toujours à dire qu’il a changé de religion ou par faiblesse ou par intérêt. Car je ne crois pas à un changement par conviction. Il a eu jusqu’à la mort des maîtresses qui se sont moquées de lui ; il a trahi le roi à la tête des armées ; il a dit le secret de l’État à une jeune femme ; il a été battu cinq ou six fois ; avec tout cela, je crois que c’est un des grands hommes que nous ayons eus. Maximus ille qui minimis urgetur. » (« Le meilleur est celui qui a le moins [de fautes] » ; citation d’Horace.) (Voltaire à Caumont, 24 août 1735.)
5. Condé, protecteur des libertins, se convertit en avril 1685. C’est à quoi Voltaire fait allusion quand il parle de l’affaiblissement de son esprit. Bossuet au contraire consacrait à la fin édifiante du prince le dernier point de son Oraison funèbre, afin de prouver que « la piété est le tout de l’homme ».
1. La source de la narration qui va suivre est principalement Pellisson, Lettres historiques.
2. On dit le grand Corneille pour le distinguer de son frère : « non seulement pour le distinguer de son frère, mais du reste des hommes », dira Voltaire dans son Commentaire sur Corneille (examen d’Horace).
1. Un Journal de l’ambassade siamoise, par l’abbé de Choisy, avait paru en 1687. C’est la source de Voltaire. Mais il écrit à M. Roques (octobre 1752 ?) : « Je me souviens bien que je n’ai pas toujours suivi l’abbé de Choisy, dans sa Relation de Siam ; c’est un de mes parents nommé Beauregard, qui avait défendu la citadelle de Bangkok, sous M. de Fargue, autant qu’il m’en souvient, de qui je tiens l’aventure de la veuve de Constance. »
1. L’Histoire des dernières révolutions d’Angleterre, par Burnet, traduite par F. de La Pillonnière (La Haye, 1735).
2. Despotiques : Voltaire revient longuement sur ce mot dans son Supplément au Siècle de Louis XIV (voir Œuvres historiques, Bibl. de la Pléiade, p. 1246-1247) :
Je ne sais pourquoi ce terme, qui dans son origine n’était que l’expression du pouvoir très faible et très limité d’un petit vassal de Constantinople, signifie aujourd’hui un pouvoir absolu et même tyrannique. On est venu au point de distinguer, parmi les formes des gouvernements ordinaires, ce gouvernement despotique dans le sens le plus affreux, le plus humiliant pour les hommes qui le souffrent, et le plus détestable dans ceux qui l’exercent. On s’était contenté auparavant de reconnaître deux espèces de gouvernements, et de ranger les unes et les autres sous différentes divisions. On est parvenu à imaginer une troisième forme d’administration naturelle à laquelle on a donné le nom d’État despotique, dans laquelle il n’y a d’autre loi, d’autre justice que le caprice d’un seul homme. On ne s’est pas aperçu que le despotisme, dans ce sens abominable, n’est autre chose que l’abus de la monarchie, de même que dans les États libres l’anarchie est l’abus de la république. […] Voilà comme on s’est formé un fantôme hideux pour le combattre ; et en faisant la satire de ce gouvernement despotique qui n’est que le droit des brigands, on a fait celle du monarchique qui est celui des pères de famille. Je ne veux point entrer dans un détail délicat qui me mènerait trop loin ; mais je dois dire que j’ai entendu par le despotisme de Louis XIV l’usage toujours ferme et quelquefois trop grand qu’il fit de son pouvoir légitime. Si dans des occasions il a fait plier sous ce pouvoir les lois de l’État, qu’il devait respecter, la postérité le condamnera en ce point ; ce n’était pas à moi de prononcer. Mais je défie qu’on me montre aucune monarchie sur la terre dans laquelle les lois, la justice distributive, les droits de l’humanité, aient été moins foulés aux pieds et où l’on ait fait de plus grandes choses pour le bien public que pendant les cinquante-cinq années que Louis XIV régna lui-même.
1. Dans sa lettre du 12 décembre 1738, Mme de Grafigny envoie à son ami Devaux ce portrait de Catinat, copié sur le manuscrit de Voltaire.
1. On a cru longtemps : cet on est Voltaire lui-même.
2. La première édition des Mémoires de Torci parut à La Haye en 1756.
3. Ce paragraphe et le suivant se lisent, sans variante notable, dans la lettre de Mme de Grafigny à Devaux, 12 décembre 1738. Cette page fut écrite sous l’impression de l’accueil que Voltaire, persécuté en France, avait reçu à la cour de Lunéville. Il mandait à Thiriot (15 mai 1735) : « Il y a ici un excellent physicien nommé M. de Varinge, qui de garçon serrurier est devenu un philosophe estimable, grâce à la nature et aux encouragements qu’il a reçus de feu M. le duc de Lorraine qui déterrait et qui protégeait tous les talents. Il y a aussi un Duval, bibliothécaire, qui de paysan est devenu un savant homme, et que le même duc de Lorraine Léopold rencontra un jour gardant les moutons et étudiant la géographie. Vous croyez bien que ce sont là les grands de ce monde à qui je ferai ma cour. Joignez-y un ou deux Anglais pensants qui sont ici, et qui, dit-on, s’humanisent jusqu’à parler. »
4. Mémoires de madame de Maintenon : de La Beaumelle.
5. Voltaire avait fréquenté le marquis de Torci, dont les Mémoires devaient lui être communiqués en 1752. C’est l’un de ses entretiens avec cet ancien ministre qui lui fit connaître ce qui s’était dit à ce conseil extraordinaire (lettre de Voltaire à Frédéric de Prusse, 5 août 1738).
1. En rase campagne : à Poltava (ou Pultava), alors dans l’empire russe, et dans l’actuelle Ukraine. Allusion à la bataille de Poltava qui, le 8 juillet 1709, opposa l’armée suédoise de Charles XII de Suède, forte de 19 000 hommes, à l’armée russe du tsar Pierre le Grand et ses 49 000 soldats. La victoire écrasante des Russes — la plus grande victoire militaire de Pierre le Grand — marqua la fin des ambitions suédoises en Russie.
2. Sur Rapin de Thoyras. Son continuateur, David Durand, ajouta trois volumes (1735-1736) aux dix de l’Histoire d’Angleterre.
1. Dans les Notebooks, Voltaire a consigné un autre mot attribué au roi : « J’ai ouï dire au duc de Brancas que Louis XIV, après la bataille de Ramillies, avait dit : Est-ce que Dieu aurait oublié ce que j’ai fait pour lui ? »
1. De nos jours : en 1746.
2. « Ce que Voltaire dit d’Oudenarde est bien mauvais et bien léger », note Stendhal sur son exemplaire des Mémoires de Saint-Simon. Voltaire ménage trop le duc de Bourgogne, qui ordonna, contre l’avis du duc de Vendôme, une retraite qui n’était pas nécessaire.
3. La Motte a intitulé son ouvrage Histoire de la vie et du règne de Louis XIV, rédigée sur les Mémoires de feu M. le comte de… Voltaire avait eu des démêlés avec le libraire hollandais Van Duren, qui devient dans Candide M. Vanderdendur.
1. « Le résultat de cette campagne, racontée trop rapidement par l’historien, fut regardé presque comme un succès en France. Jamais les alliés n’avaient encore réuni une armée aussi formidable, et cent quarante mille hommes commandés par le prince Eugène et Marlborough pouvaient espérer les plus heureux succès. Ils prirent quatre villes en huit mois, et, suivant la remarque du maréchal de Villars, ils perdirent plus de monde que n’en comptait la garnison de ces places. Cette résistance héroïque, venant après la défaite glorieuse de Malplaquet, annonçait le terme des succès de la coalition. » (É. Bourgeois, op. cit.)
1. Après avoir vu des lettres de Louis XIV, Voltaire mandait au prince royal de Prusse, le futur Frédéric II (vers le 1er janvier 1737) : « Il ne savait pas l’orthographe de sa langue » ; et au même (vers le 1er mars 1737) : « Un prince doit en tout avoir reçu la meilleure éducation, et de ce que Louis XIV ne savait rien, de ce qu’il ne savait pas même la langue de sa patrie, je conclus qu’il fut mal élevé. Il était né avec un esprit juste et sage, mais on ne lui apprit qu’à danser et à jouer de la guitare. Il ne lut jamais, et s’il avait lu, s’il avait su l’histoire, vous auriez moins de Français à Berlin, votre royaume ne se serait pas enrichi en 1686 des dépouilles du sien, il aurait moins écouté le jésuite Le Tellier ; il aurait, etc. »
2. Toutes les éditions parues du vivant de Voltaire portent la date de 1704. On lit à l’article Anecdotes du Dictionnaire philosophique : « On avait trompé [l’auteur du Siècle de Louis XIV] sur la date de la mort de cet inconnu si singulièrement infortuné. Il fut enterré à Saint-Paul le 3 mars 1703, et non en 1704. »
3. Écrit en 1750 : non, puisque l’histoire du pêcheur fut ajoutée dans l’édition de Leipzig (1752). L’article Anecdotes du Dictionnaire philosophique discute les diverses hypothèses sur l’identité du masque de fer. Voltaire a noté dans ses Notebooks (p. 124) que le mystérieux prisonnier était « soupçonné d’être un frère aîné de Louis XIV ».
4. On sait que Voltaire applaudira à la réforme de Maupeou qui abolira la vénalité des charges parlementaires (1771).
5. Son oraison funèbre : par Bossuet.
6. Voltaire avait dit dans l’édition de Berlin (1751) que Fouquet était mort dans la terre de sa femme.
7. Comme on l’a déjà dit ailleurs : Voltaire, dans sa Vie de Molière.
8. Légat a latere (« dans l’entourage » en latin) : cardinal envoyé par le Pape pour le représenter dans une mission.
9. « Ces profusions faites avec l’argent du peuple étaient une véritable injustice, et certes un beaucoup plus grand péché, excepté aux yeux des jésuites, que ceux qu’il pouvait commettre avec ses maîtresses. Cette foule de charges inutiles, d’abus de tout genre, a fait un mal plus durable. Une grande partie de ces abus a subsisté longtemps, et subsiste même encore, quoiqu’aucun des princes qui lui ont succédé n’ait hérité de son goût pour le faste. » Cette note fut ajoutée par les éditeurs de Kehl, après la mort de Voltaire. C’est Condorcet qui prépara Le Siècle de Louis XIV pour la presse, il semble donc probable qu’il en soit l’auteur.
1. Causes célèbres et intéressantes, avec les jugements qui les ont décidées, recueillies par M…, par François Gayot de Pitaval (Paris, 1734-1743).
1. Cette lettre de Mme de Maintenon, que Voltaire cite d’après le recueil de La Beaumelle, est apocryphe (voir plus loin la note *5).
2. Anecdotes ou mémoires secrets sur la Constitution Unigenitus, par Villefore (1730).
3. Histoire de la vie de Louis de Bourbon, prince de Condé (Cologne, 1693), ouvrage attribué à J. de La Brune.
4. L’écrivain qui a composé l’Histoire de Louis XIV : Reboulet.
5. L’impératrice de Russie, Catherine : Catherine Ire, épouse de Pierre le Grand.
6. Une note de Voltaire sur Mme de Maintenon (Notebooks, p. 108) contient un détail qui n’a pas été repris dans Le Siècle de Louis XIV : « ses amours avec Villarceaux dont elle eut un fils ». Il est vrai que Voltaire ajoute : « particularités inutiles pour les sages, mais dont le peuple est avide ».
7. La seule œuvre connue de l’abbé de Châteauneuf, parrain de Voltaire, est un Dialogue sur la musique des anciens (Paris, 1725), où Ninon de Lenclos tient le rôle principal.
8. Sur ces Lettres de Mme de Maintenon, publiées par La Beaumelle (Francfort, 1752), Voltaire écrivait à d’Argental (22 novembre 1752) : « C’est l’histoire de sa vie, depuis l’âge de quinze ans jusqu’à sa mort. C’est un monument bien précieux pour les gens qui aiment les petites choses dans les grands personnages. Heureusement ces lettres confirment tout ce que j’ai dit d’elle. » Mais il est prouvé aujourd’hui que ces lettres ont été falsifiées par La Beaumelle. Certaines même sont forgées de toutes pièces.
9. Elle eut la faiblesse d’en nommer l’auteur : la faiblesse ou la perfidie ? L’affaire est plus compliquée que ne le dit Voltaire. Voir Jean Pommier, Aspects de Racine, Nizet, 1954, p. 136-162 : Racine conserva jusqu’à sa mort la faveur royale, mais il semble que Mme de Maintenon, mécontente de lui, ait voulu lui donner un avertissement.
10. On lit dans les Notebooks, p. 108 : « Louis XIV a fait plus de bien que tous ses prédécesseurs, mais pas la centième [sic] de ce qu’il pouvait faire, par la longueur de son règne et par des vues de suite. »
11. Son fils : Louis XV.
12. Celui qui semblait devoir hériter bientôt du royaume : le duc d’Orléans, futur régent, héritier de la couronne de France si l’unique arrière-petit-fils de Louis XIV était mort.
1. J’ai remarqué ailleurs : dans les Anecdotes sur Louis XIV (1748).
2. Dans une lettre de juillet 1742 à Frédéric II, Voltaire dit que ce fut sur le conseil de Boileau que le roi fit effacer ces inscriptions.
3. Ces instructions avaient été communiquées à l’auteur du Siècle par le maréchal de Noailles. Voltaire n’a pas publié tout le manuscrit. Comme il l’annonçait dans sa lettre de remerciement (28 juillet 1752), il a retranché le début, qui « n’est rempli que de conseils vagues et de maximes d’un grand-père plutôt que d’un grand roi ». « L’esprit philosophique qui règne aujourd’hui, ajoute-t-il, remarquerait peut-être un trop étrange contraste entre le conseil d’honorer Dieu, de ne manquer à aucun de ses devoirs envers Dieu, d’aimer sa femme, d’en demander une à Dieu qui convienne, etc., et la conduite d’un prince qui, entouré de ses maîtresses, avait mis le Palatinat en cendres, et désolé la Hollande, plutôt par fierté que par intérêt. »
4. Un officier général : le comte de Marivaux, lieutenant-général.
5. « Il faisait un jour un conte à quelques-uns de ses courtisans, et même il avait promis que le conte serait plaisant ; cependant il le fut si peu que l’on ne rit point, quoique le conte fût du roi. M. le prince d’Armagnac, qu’on appelait M. le Grand, sortit alors de la chambre, et le roi dit à ceux qui restaient : “Messieurs, vous avez trouvé mon conte fort insipide, et vous avez eu raison ; mais je me suis aperçu qu’il y avait un trait qui regarde de loin M. le Grand, et qui aurait pu l’embarrasser ; j’ai mieux aimé le supprimer que de hasarder de lui déplaire : à présent qu’il est sorti, voici mon conte” ; il l’acheva, et on rit. » (Voltaire, Anecdotes sur Louis XIV.)
6. Nous avons aussi rapporté ailleurs : dans les Anecdotes sur Louis XIV (1748).
7. Deus nobis hœc otia fecit : « Un dieu nous a procuré ces loisirs » (Virgile).
1. En 1714 Voltaire séjourna chez M. de Caumartin, au château de Saint-Ange, près de Moret.
2. Des secousses singulières : le « système » de Law.
3. Les Annales politiques de l’abbé de Saint-Pierre parurent en 1757.
4. L’intérêt au denier vingt : un denier d’intérêt pour vingt prêtés, soit cinq pour cent.
5. « Il se connaissait très bien… en peinture. Dans ce dernier art, il n’aimait que les sujets nobles. Les Téniers et les autres petits peintres flamands ne trouvaient point grâce devant ses yeux : “Otez-moi ces magots-là”, dit-il un jour qu’on avait mis un Téniers dans un de ses appartements. » (Anecdotes sur Louis XIV.)
6. L’établissement […] que Louis XV vient de former pour élever cinq cents gentilshommes : l’École militaire, fondée en 1751.
7. Une jurisprudence nouvelle établie en faveur des nègres de nos colonies : ce « code noir » réglementait l’esclavage : on ne peut pas dire que ses assujettis soient entrés en possession des « droits de l’humanité ».
8. La plupart des mémoires qu’on a donnés : Voltaire a consulté ces mémoires ; voir ici : « Pour le dedans du royaume, j’examine les mémoires des intendants. » Il s’agit probablement des extraits publiés par Boulainvilliers sous le titre État de la France (Londres, 1727, 2 vol. in folio).
9. Voltaire distingue ici entre l’égalité et l’uniformité.
10. Don Ustariz, Théorie et pratique du commerce et de la marine, traduit par Forbonnais (1753).
1. Bois-Guillebert, Détail de la France sous le règne de Louis XIV (1695).
2. Voltaire répond aux physiocrates, qui reprochaient à Colbert d’avoir « négligé les campagnes ». Comme on verra, ce chapitre d’histoire économique a reçu des additions importantes en 1756, 1761 et 1768.
3. Un contrôleur général plus éclairé : Laverdy, sous le ministère de Choiseul. Le libre commerce des grains sera à nouveau suspendu en 1770, et rétabli en 1776 par Turgot, chaleureusement approuvé par Voltaire.
4. Ce paragraphe et les cinq suivants sont encore une réponse aux physiocrates.
5. Ceux à qui leur profession permet de déclamer en public… : les prédicateurs, en particulier les prédicateurs jansénistes. Voltaire a fait l’éloge du « luxe » dans de nombreux textes : le plus connu est le Mondain (1736).
1. Un chanoine de Thorn : Copernic.
2. P. Lebrun, Histoire des pratiques superstitieuses (Rouen, 1702). — Dom Calmet, Dissertations sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie (Paris, 1746).
3. Bayle, Pensées sur la comète (Rotterdam, 1683).
4. On a dit que les peuples seraient heureux quand ils auraient des philosophes pour rois : Platon, La République, livre V.
1. Les Entretiens sur la pluralité des mondes, de Fontenelle (1686).
2. Bayle, Dictionnaire historique et critique (Rotterdam, 1697).
3. Voltaire consigne dans les Notebooks (p. 99) cette même réflexion ; mais il exprime en outre une des arrière-pensées du Siècle de Louis XIV : « Quelle cour, où l’on a à la fois Condé, Turenne, Louvois, Colbert, Racine, Despréaux, Mansard, Bossuet ; que voit-on aujourd’hui ? »
4. Dans l’art d’écrire, on peut être encore quelque chose au second rang : Boileau avait dit à l’inverse (Art poétique, chant IV) :
Il est dans tout autre art des degrés différents ;
On peut avec honneur remplir les seconds rangs :
Mais dans l’art dangereux de rimer et d’écrire,
Il n’est point de degré du médiocre au pire.
1. Le président Turgot : père de Turgot, ministre de Louis XVI. — La place « si petite et si irrégulière » est la place de Grève. Voltaire s’est plaint à plusieurs reprises de la malpropreté et de la vétusté de Paris : Ce qu’on ne fait pas et ce qu’on pourrait faire (1742), Des Embellissements de Paris (1749), Des Embellissements de la ville de Cachemire (1756).
2. Chez un grand roi : chez Frédéric II, au château de Potsdam.