2. Sic pour « Baal Zebub », variation de « Belzébuth », un des noms du diable.
3. Lettre non datée [octobre 1891], BNF non coté.
6. Paru dans La NRF de février 1930, l’article est repris dans Jean Prévost, Paul Valéry, Marginalia, Rhumbs et autres, p. 99-106.
10. Voir t. 2 de cette édition, p. 241-260.
14. Très au-dessus d’une pensée secrète, p. 98.
16. Sur cette question, voir « Au sujet du Cimetière marin » (t. 2 de cette édition, p. 284).
18. Ancienne appellation de la place des Vosges.
19. Sis au 12, rue de Béarn, anciennement chaussée des Minimes, le couvent des Minimes fut construit en 1611 et désaffecté en 1790. Devenu caserne, il fut détruit en 1913.
20. L’expression reviendra souvent sous la plume de Valéry pour désigner, dans divers textes, le rôle que les intellectuels, dans le cadre d’une nouvelle République des lettres, ont à jouer au sein de la Société des Nations : voir à ce sujet l’Introduction à la quatrième section (t. 2 de cette édition, p. 14). Marin Mersenne (1588-1648), correspondant des grands savants de l’Europe, était d’abord un théoricien de la musique, mais s’intéressait à toutes les questions de science et de philosophie. C’est au couvent des Minimes qu’il fonda l’Academia parisiensis qui accueillait les grands esprits du temps (Pascal, Descartes, Roberval, etc.), sorte de préfiguration de l’Académie des sciences fondée en 1666.
21. La formule est un peu excessive car si les deux hommes ont fréquenté le collège de La Flèche, Mersenne, né en 1588, était de huit ans plus âgé que Descartes. C’est en 1614, à Paris, que se noua vraiment leur amitié.
22. Mélian, trésorier général, était un ami de Mersenne. Ici, comme plus loin, Valéry suit Baillet (t. II, p. 217).
23. Lorsqu’il avait quitté Paris pour la Hollande, Descartes avait chargé l’abbé Claude Picot de s’occuper de ses affaires personnelles et de ses revenus. Les Principes avaient été publiés en latin le 10 juillet 1644, et c’est la traduction française de Picot que Valéry évoque ici (Baillet, t. II, p. 323).
24. Mazarin. Par des lettres patentes du 6 septembre, le roi accordait à Descartes une pension de trois mille livres de rente (Baillet, t. II, p. 327).
25. Ainsi nommé parce que Descartes connaissait son père.
26. La citation (Baillet, t. II, p. 328) est assez inexacte, et la dernière phrase figure deux pages après les autres (p. 330) : « M. Descartes ravi de l’entretien de M. Pascal trouva que toutes ces expériences étaient assez conformes aux principes de sa philosophie », etc. Il y eut en fait deux rencontres, les 23 et 24 septembre 1647, avec le jeune Pascal de vingt-quatre ans qui, en octobre 1646, venait de réaliser l’expérience de Torricelli qui a trait à la question du vide. Ses Expériences nouvelles touchant le vide parurent en octobre 1647.
27. Après avoir écrit que M. Descartes « lui donna avis de faire d’autres expériences sur la masse de l’air », Baillet ajoute que M. Pascal « n’aurait peut-être pas eu grand égard à son avis, s’il n’eût été averti vers le même temps d’une pensée toute semblable qu’avait eue le sieur Torricelli » (t. II, p. 330). Puis Baillet (p. 378) cite une lettre où Descartes, le 11 juin 1649, demande à M. de Circavi de l’informer des nouvelles expériences de Pascal sur le vide et ajoute : « J’aurais droit d’attendre cela de lui plutôt que de vous, parce que c’est moi qui lui ai donné avis il y a deux ans de faire cette expérience, et qui l’ai assuré qu’encore que je ne l’eusse pas faite, je ne doutais point du succès. » On trouve ici encore la trace de cette prétendue jalousie de Pascal pour Descartes que Valéry évoque avec obstination (voir p. 792).
28. Le 16 octobre 1921, Valéry s’adressa à Paul Souday, qui venait d’écrire des articles sur ces questions, pour lui demander si l’on ne pourrait pas apposer une plaque sur le nouveau bâtiment (Paul Valéry vivant, p. 292-293).
29. En 1793, pourtant, sur un rapport de Marie-Joseph Chénier, la Convention avait décidé le transfert au Panthéon des cendres de Descartes, mais elles reposent encore aujourd’hui dans une chapelle de l’église Saint-Germain-des-Prés.
30. Souvenir possible de la lettre à l’abbé Picot qui sert de préface aux Principes et où Descartes écrit que la lecture des bons livres est « une espèce de conversation que nous avons avec leurs auteurs ».
31. Sur le Discours de la méthode, voir le « Descartes » de 1937 (t. 2 de cette édition, p. 775-780). Comme ici, Valéry y développera le thème de la voix, signe d’authenticité d’un homme qui s’engage dans son texte, thème qui sera encore présent en 1941 dans « Une vue de Descartes » (t. 3 de cette édition, p. 904).
32. Ce qui était le cas de Valéry. Descartes, de son côté, dit très clairement : « Et me résolvant de ne chercher plus d’autre science, que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager », etc. (Discours, I). Et si Baillet (t. II, p. 32 sq.) souligne qu’il témoigna toujours beaucoup de reconnaissance à ses maîtres jésuites de La Flèche, il note un peu plus loin (p. 34) : « Le déplaisir de se voir désabusé par lui-même de l’erreur dans laquelle il s’était flatté de pouvoir acquérir par ses études une connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie pensa le jeter dans le désespoir. »
33. La guerre de Trente Ans (1618-1648). Descartes porta les armes de 1617 à 1621, en Hollande d’abord (alors en paix après la trêve du 9 avril 1609 conclue avec les Espagnols pour douze ans), puis en Europe centrale, sans prétendre, nous dit Baillet (t. I, p. 58), « porter le mousquet pour avancer les affaires des uns, ni pour détruire celles des autres ».
34. Voir t. 2 de cette édition, p. 989-992.
35. C’est, bien sûr, la fameuse allégorie de la caverne (livre VII de La République).
36. La formule de Nietzsche figure au début d’Ecce Homo, « Pourquoi je suis si sage », § 1.
37. Durant son voyage, Valéry a visité à Amsterdam la maison de l’un et de l’autre, et prononcé à La Haye une conférence restée inédite, « Introduction à la méthode de Rembrandt ».
38. Valéry transpose assez librement à la troisième personne un extrait de la lettre que Descartes adresse à Guez de Balzac le 5 mai 1631.
39. Le 27 août 1631, Descartes confie à Huygens, qui écrit en néerlandais, qu’il n’est pas « fort savant en cette langue », puis ajoute : « Je me persuade pourtant que l’idiome ne m’a pas empêché d’entendre le sens de votre discours. » Cohen suppose que Descartes connaissait le haut allemand auquel s’apparente le néerlandais.
40. Cf. la fin des Réponses aux premières objections : « Ainsi, par exemple, entre le mouvement et la figure d’un même corps, il y a une distinction formelle, et je puis fort bien concevoir le mouvement sans la figure, et la figure sans le mouvement, et l’un et l’autre sans penser particulièrement au corps qui se meut ou qui est figuré. »
41. Cf. le dernier des préceptes énoncés dans la seconde partie du Discours de la méthode : « de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre ».
42. Titre de l’une des Nouvelles Histoires extraordinaires de Poe. Baudelaire reprend l’expression lorsqu’il intitule la troisième partie du « Peintre de la vie moderne » « L’artiste, homme du monde, homme des foules et enfant ». C’est dans la même lettre du 5 mai 1631 à Guez de Balzac que Descartes écrit : « Le bruit même de leur tracas n’interrompt pas plus mes rêveries que ferait celui de quelque ruisseau. »
43. Cf. Baudelaire : l’« ivresse religieuse des grandes villes » (Fusées, II).
44. C’est en voyant tomber une pomme que Newton eut l’idée de la gravitation universelle. Il pensa que, de même, la Lune tomberait sur la Terre, si elle n’en était empêchée par son propre mouvement d’inertie.
45. Nouvelle pique contre Pascal : « Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! » (Pensées, éd. cit., p. 65).
46. Principale place d’Amsterdam.
47. « Au-dedans » et « au-dehors ».
48. Allusion au début de la seconde partie du Discours : « J’étais alors en Allemagne, […] je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle », c’est-à-dire dans une chambre chauffée par un poêle. Valéry décrit ici précisément Philosophe en méditation qui est toujours au Louvre.
49. Voir p. 882, dans l’Introduction de 1895, tout le long développement qui commence par : « L’observateur est pris dans une sphère qui ne se brise jamais », etc.
50. Allusion à la période où Valéry n’a presque plus rien fait paraître, de la fin du siècle à La Jeune Parque de 1917.
51. Valéry a dû faire se télescoper Rameau et Boileau. Il faut lire, bien sûr, « Jean-Philippe ».
52. « Bossuet et Paul Valéry », numéro du 15 mars 1930, t. XL, no 24.
53. Voir à ce sujet la rubrique « Classiques » de Tel Quel I (t. 3 de cette édition, p. 272).
54. Cf. « Le vrai classique renvoie l’étonnement du lecteur au moment de la lecture terminée. On s’émerveille à la réflexion. Il est fait pour cela. Les autres visent à étonner constamment » (C.XVIII.259).
55. Cupidon, fils de Vénus.
56. Après la mort de son époux, le duc d’Orléans, assassiné en 1407, Valentine Visconti (1368-1408) – mère du poète Charles d’Orléans – avait pris pour devise « Rien ne m’est plus. Plus ne m’est rien. » C’est dans les Mémoires de Bourrienne (t. III, 1829, p. 184) que se trouve rapportée la phrase que Bonaparte prononça à la Malmaison à l’adresse de Mme de Clermont-Tonnerre. Alexandre Dumas la reprend deux ans plus tard dans son drame, Napoléon Bonaparte, ou Trente ans de l’histoire de France (II, 6). Valéry citera de nouveau la phrase dans « Orient et Occident » (p. 1690) et dans L’Idée fixe (t. 2 de cette édition, p. 85).
57. Fille de Mme de La Sablière et dédicataire de la fable.
59. Dans l’édition de 1934 dont on suit le texte ici, les lettres (de A à Q) qui figuraient en tête de chaque paragraphe après l’ouverture en italique disparaissent.
60. Valéry a rencontré Régnier (1864-1936) pour la première fois le 20 octobre 1891 chez Mallarmé. Ils ont entretenu d’abord des relations amicales, puis Valéry s’est agacé de découvrir un certain arrivisme chez son ami qui, de son côté, n’a bientôt voulu voir en lui qu’un sec disciple de Mallarmé. Néanmoins, Régnier soutient Valéry à l’Académie où il est élu le 19 novembre 1925, et il sera son parrain le jour de la réception, le 23 juin 1927 : d’où la dédicace, qui disparaîtra au tome IV des Œuvres.
61. L’expression est récurrente chez Valéry qui écrira durant la Seconde Guerre : « J’ai ressenti et entretenu à partir de 1892 une haine et un mépris pour les Choses Vagues, et leur ai fait une guerre impitoyable en moi durant toute ma vie » (C.XXVII.356). Voir p. 1011, la « Préface à Monsieur Teste », et « Rhumbs » (t. 3 de cette édition, p. 466).
62. Il s’agit de Critias, l’un des Trente qui gouvernèrent Athènes en 404 av. J.-C. Valéry avait noté dans un de ses tout premiers Cahiers la phrase rapportée par Sextus Empiricus dans Adversus Physicos (Contre les physiciens) : « Les dieux sont des fictions du législateur inventées dans le but de prévenir les crimes secrets. / Critias tyran d’Athènes cité par Sextus Adv. Phys. I, 54 » (C.I.128).
63. Cf. « La crise de l’esprit » : « […] deux dangers ne cessent de menacer le monde : l’ordre et le désordre » (voir p. 702).
64. Après une « conversation charmante » avec la duchesse de Clermont-Tonnerre et Natalie Clifford Barney, Valéry écrit à sa femme le 7 août 1919 : « Le tout [était] tellement XVIIIe que je fais une apologie de 1760, heure selon mon cœur, comme tu sais » (lettre inédite, BNF non coté).
65. Les Messieurs de Port-Royal.
66. Émile de Rousseau date de 1762, René de Chateaubriand de 1802 et « Rolla », le poème de Musset dont Valéry juge la poésie trop facile et trop personnelle, de 1833. Les Lettres persanes, quant à elles, furent publiées en 1721.
67. C’est-à-dire ceux qui ont fait un traité avec le roi pour le recouvrement des impôts.
68. Voir l’éloge de ce loisir perdu dans « Le bilan de l’intelligence » (t. 2 de cette édition, p. 466).
69. Leibniz et Newton sont en effet les pères du calcul différentiel.
70. Venu à Paris avec Bougainville en 1769, le Tahitien Ahu-toru y séjourna huit mois ; en 1774, Omai, autre Polynésien originaire de Huahine, se rendit en Angleterre avec le capitaine Tobias Furneaux et y séjourna deux ans : s’ils incarnaient alors « l’homme naturel », ils furent aussi l’objet de satires dans les deux pays.
71. Leitmotiv de l’entre-deux-guerres : voir par exemple « Je disais quelquefois à Stéphane Mallarmé » (t. 2 de cette édition p. 243), ou bien encore Souvenirs et réflexions, p. 134.
72. La lettre LXXIII évoque l’Académie où on ne fait que « jaser sans cesse ». Visé dans la lettre CI, le cardinal Fleury s’opposa un moment à la candidature de Montesquieu, qui fut tout de même élu le 5 janvier 1728.
73. Montesquieu hérita en 1716 la charge de président à mortier du parlement de Bordeaux, léguée par son oncle, et la revendit en 1726.
74. Les guèbres sont en Iran (aujourd’hui encore) des adeptes de la religion zoroastrienne. Les Lettres persanes les évoquent.
76. Comme Régnier à qui est dédiée l’étude précédente, Jules Cambon (1845-1935) fut le parrain de Valéry lors de sa réception à l’Académie, après que Bergson, que sa santé empêchait de se déplacer, eut décliné la demande de l’impétrant : il s’agit donc ici d’un signe de reconnaissance. Mais, alors que la dédicace à Régnier disparaît quand la « Préface aux Lettres persanes » est reprise dans les Œuvres, celle-ci au contraire est maintenue. Dans l’édition Champion, le texte de Valéry portait en épigraphe : « “Dans tous les partis, plus un homme a d’esprit, moins il est de son parti.” Stendhal. » La phrase complète est : « […] moins il est de son parti, surtout si on l’interroge en tête-à-tête » (préface de la Vie de Napoléon, Calmann-Lévy, 1876, p. XVI).
77. Face à l’énorme manuscrit inachevé de Lucien Leuwen, les éditeurs successifs ont pris des partis différents : on lira à ce sujet la préface de Michel Crouzet à son édition du Livre de Poche. L’édition Champion de 1927 était procurée par Henry Debraye, un chartiste archiviste de la ville de Grenoble.
78. Il semble qu’il ait été un peu mythomane.
79. Mitty donna en 1897 une édition du Napoléon de Stendhal.
80. Alors que les éditions plus récentes écrivent « Henry Brulard », Casimir Stryenski comme Debraye dans son édition de 1913 pour Champion écrivent « Henri ».
81. Épais (500 pages), le volume était publié en petit format (in-12).
82. En fait, de Chasteller. Elle se prénomme Bathilde, comme Bathilde Monsimier, une écuyère de cirque aimée de Valéry vers le temps de sa première lecture du roman. En 1940, Valéry usera d’une formule jumelle lorsqu’il se rappellera « la délicatesse extrême de la peinture des amours Leuwen-Chasteller » (C.XXIII.589).
83. En 1931, Valéry notera : « Les histoires d’amour des autres – m’ennuient », avant d’ajouter : « Exception : Leuwen » (C.XV.521).
84. Dans la Nouvelle Revue de Paris du 1er mars 1864, Taine a consacré au Rouge et le Noir un important article qui est repris dans ses Nouveaux Essais de critique et d’histoire (1865). Nietzsche évoque plusieurs fois Stendhal, « dernier grand psychologue » (Par-delà le bien et le mal, II, § 39), et fait l’éloge du romancier, « un des plus beaux hasards de ma vie », dans Ecce Homo (« Pourquoi je suis si avisé », § 3).
85. En fait « Babouc ». Le Monde comme il va, conte philosophique de Voltaire (1748), est sous-titré « Vision de Babouc, écrite par lui-même ».
86. Ranuce-Ernest IV, puis son fils, Ranuce-Ernest V, sont les souverains de Parme dans La Chartreuse. Le docteur Du Poirier (et non Dupoirrier) est un personnage de Lucien Leuwen.
87. Stendhal est né en 1783, et Valéry se plaît toujours à le situer dans la lignée de ce XVIIIe siècle qu’il préfère entre tous (voir p. 1125 note 1, la « Préface aux Lettres persanes »).
89. Dans la Vie de Henry Brulard, Stendhal évoque à plusieurs reprises ses relations difficiles avec son père, « homme extrêmement peu aimable » : d’où, dit-il, sa « passion pour quitter Grenoble, c’est-à-dire lui » (Le Livre de Poche, 2013, p. 128 sq.).
90. Stendhal fut nommé auditeur au Conseil d’État le 1er août 1810. La chute de l’Empire mit fin à cette première carrière.
91. Son Histoire de la peinture en Italie paraît en 1817.
92. Dans sa jeunesse, Stendhal a ébauché de nombreuses pièces qu’Henri Martineau publiera en 1931, quatre ans après cette préface de Valéry, dans trois volumes de Théâtre. En 1804, il s’était inscrit au cours de déclamation du tragédien Jean Mauduit de Larive (1747-1827).
93. C’est Stendhal qui a lancé en français l’expression italienne far fiasco (échouer). De l’amour comprend un chapitre qui s’intitule « Des fiasco ».
94. Louis-Philippe. L’expression figure par exemple au chapitre I de Brulard (éd. citée, p. 56).
95. De manière voisine, Valéry écrira en 1937 : « Le Cogito me fait l’effet d’un appel sonné par Descartes à ses puissances égotistes. Il le répète et le reprend en plusieurs endroits de son œuvre, comme le thème de son Moi, le réveil sonné à l’orgueil et au courage de l’esprit » (t. 2 de cette édition, p. 777).
96. La formule est placée dans la bouche de Lucien Leuwen au chapitre II du roman – « Eh bien, je serai lancier ; quand je saurai le métier, j’aurai rempli mon but, et alors comme alors » –, mais elle figure aussi dans la Vie de Napoléon. Je remplace « égotisme » par « héroïsme », que donne la dactylographie.
97. « Tu tends tes filets trop haut », dit le père Leuwen à son fils au chapitre VI, mais la formule que Stendhal, à tort, dit être une citation de Thucydide, apparaît aussi dans Brulard (éd. citée, p. 200) et également dans le Journal (4 juin 1837). On lit aussi dans une lettre à Romain Colomb du 4 novembre 1834 : « Je tends mes filets trop haut. »
98. « Que Rome n’a-t-elle qu’une seule tête pour pouvoir l’abattre d’un coup ! » Le mot est cité par Suétone dans sa « Vie de Caligula », 26.
99. « Tous les hommes sont mortels (majeure) ; or Socrate est un homme (mineure) ; donc Socrate est mortel (conclusion). »
100. En latin, « parties honteuses ».
101. Dans un article de 1923 sur « Le Montpellier de 1890 » (voir p. 937), Valéry cite cette phrase de Stendhal : « Au fond, le grand mérite de Montpellier est de n’avoir pas l’air stupide, comme les autres grandes villes de l’intérieur de la France : Bourges, Rennes, etc. » (Voyage en France, 9 septembre 1837).
102. Projection autobiographique de Valéry qui évoque volontiers son insularité et son « robinsonisme ». En 1907, par exemple, il note : « N’es-tu le Robinson intellectuel ? » (C.IV.135), et puis en 1924, en référence à ses origines corses : « Insulaire que tu es » (C.IX.896). Voir aussi L’Idée fixe (t. 2 de cette édition, p. 118 et la note 1).
103. Morte lorsqu’il avait sept ans.
104. « J’ai écrit sur la ceinture en dedans : 16 octobre 1831, je vais avoir la cinquantaine, ainsi abrégé pour n’être pas compris : J. vaisa voirla 5 » (Brulard, chap. I, éd. citée, p. 53). Il n’aura cinquante ans que le 23 janvier 1833.
105. « Je ne forge pas d’hypothèses. » La formule se trouve à la fin des Principes mathématiques de philosophie naturelle de Newton, publiés en latin en 1687.
106. Ces deux formules se trouvent notées dans un exemplaire des Promenades dans Rome, dit exemplaire Serge André, du nom de son propriétaire, et figurent dans les Marginalia et Mélanges intimes (t. 2, p. 108 et 110) publiés par Henri Martineau en 1936, dix ans, donc, après la rédaction de cette préface. Mais Valéry les a découvertes dans un petit volume paru en 1926 au Divan, Candidature au Stendhal-Club, dont il connaissait bien l’auteur, Jacques Boulenger (1870-1944), un chartiste devenu écrivain et directeur du journal L’Opinion. Dans son petit livre, Boulenger avait en effet transcrit les notes marginales de l’exemplaire Serge André, mais de manière assez infidèle. La première formule est en réalité « Lettre de the author of the Cenci ». Et la seconde, datée du 23 janvier 1830 : « C’est at forty seven que enfin Dom. s’aperçoit du brillant qu’il possède. » « Dominique » est un des surnoms que se donne Stendhal.
107. Une des réflexions centrales de Valéry sur le langage est que parler consiste à utiliser les mots des autres : « Dès que le langage intervient, la “Société” s’interpose entre nous-même et nous (mais ce nous en est modifié) » (C.XXVIII.240).
108. Les Cahiers de Valéry lui-même regorgent d’exemples de ce langage secret, jusqu’aux formules cryptées, comme chez Stendhal.
109. À la fin du siècle précédent, Valéry a beaucoup fréquenté Léautaud, « ce pipelet stendhalisé, et qui l’a été par moi ». Son Stendhal paru au Mercure en 1908 comprenait un appendice consacré aux « Pseudonymes de Beyle », qui avait d’abord été publié dans L’Ermitage du 15 mai 1906. Mais Léautaud en dénombrait 171, non 129 ; en septembre 1910, Martineau en signala 30 autres dans un article du Mercure. On en est aujourd’hui à environ 350… Au chapitre IV des Souvenirs d’égotisme, Stendhal écrit : « Je porterais un masque avec plaisir ; je changerais de nom avec délices. »
110. Le second volume de l’Histoire de la peinture en Italie (1817) porte cette dédicace : « To the happy few », qui disparaît dès la seconde édition. La formule réapparaît à la fin de La Chartreuse. Elle vient de Shakespeare : « We few, we happy few » (Henri V, IV, 3).
111. Il y a en effet, dans les premiers livres, beaucoup de plagiats qui ont donné lieu à de nombreuses études. Giuseppe Carpani, auteur d’un livre sur Haydn, s’est plaint par exemple d’avoir été pillé dans les Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase parues sous le pseudonyme de Bombet (1814). C’est sans doute Arbelet – auteur de L’« Histoire de la peinture en Italie » et les plagiats de Stendhal (1913) – qui a attiré l’attention de Valéry sur cette question.
112. Le 19 avril 1897, Valéry écrit à Gide : « J’aime Monsieur de Stendhal parce qu’il écrit comme on se parle – c’est-à-dire comme je me parle souvent. »
113. En latin, « en soi ».
114. Comme saint François dilapidait au profit de l’Église les marchandises de son père, un riche commerçant, celui-ci le fit convoquer par le tribunal épiscopal d’Assise pour le déchoir de ses droits d’héritage : saint François se dévêtit devant l’évêque. Ce « Renoncement aux biens » a été peint par Giotto dans une fresque de la basilique San Francesco d’Assise, et le dévêtement est un thème franciscain majeur.
115. Afin de favoriser sa carrière d’auditeur au Conseil d’État, Stendhal demande à prendre part à la campagne de Russie : il est chargé de l’approvisionnement.
116. Trois pseudonymes.
117. Dans les Mémoires d’un touriste, le narrateur est un marchand de fer (au singulier).
118. Allusion au culte de l’Être suprême adopté par la Convention le 7 mai 1794 sur proposition de Robespierre.
119. C’est la fameuse formule de Guizot : « Enrichissez-vous, par le travail et par l’épargne », mais elle semble apocryphe. Néanmoins, les deux mots « enrichissez-vous » figurent bien dans un discours prononcé à la Chambre le 1er mars 1843.
120. Charte constitutionnelle signée le 4 juin 1814 par Louis XVIII.
121. Valéry réécrit ici une réflexion de Fabrice dans La Chartreuse de Parme : « Un certain nombre d’imbéciles et de gens adroits conviennent entre eux qu’ils savent le mexicain, par exemple ; ils s’imposent en cette qualité à la société qui les respecte et aux gouvernements qui les paient. On les accable de faveurs précisément parce qu’ils n’ont point d’esprit, et que le pouvoir n’a pas à craindre qu’ils soulèvent les peuples et fassent du pathos à l’aide des sentiments généreux ! » (Le Livre de Poche, 2008, p. 218). Mais en même temps, Valéry semble songer au Fortunio de Gautier où Arabelle et Musidora rendent visite à deux professeurs du Collège de France pour leur soumettre des papiers écrits en une langue étrangère qu’ils s’avèrent ne point connaître : « Ces deux messieurs étaient du reste deux très honnêtes gens qui avaient eu la précieuse idée d’inventer une langue pour la professer aux frais du gouvernement » (chap. VII).
123. Le mathématicien Joseph Louis de Lagrange (1736-1813) est évoqué dans Brulard.
124. Le Rouge et le Noir, chap. XVIII.
125. Voir par exemple Rome, Naples et Florence (30 décembre 1816) : « On ne parle ici que de la niaiserie profonde unie à la parfaite honnêteté de monsignor Pandolfi, vice-légat du voisinage. »
126. Dans La Chartreuse, où il adore Fabrice.
127. Valéry écrit à Henri Ghéon : « Je vous avoue, d’ailleurs, que bien qu’environné de foi, je ne comprends rien à la foi. Croire me semble, en toute manière, un pis-aller psychologique. C’est un état essentiellement provisoire ; et je ne puis pas du tout imaginer ce qui peut se passer dans un esprit qui croit, et qui se connaît croire, – qui peut se dire : Je crois, – et cela consiste en tels et tels effets intérieurs. Avoir conscience de croire, ceci passe mon imagination. Si d’ailleurs on observe que la plupart des dogmes sont inimaginables ou inconcevables en eux-mêmes, on se demande à quoi ils se réduisent quand l’esprit veut les penser, pour pouvoir les croire, – et qu’il les dépouille de leur forme verbale. Là, j’avoue encore que je ne comprends rien de rien. Tout m’échappe… » (Lettre non datée [automne 1919], citée in Correspondance Ghéon-Gide, Gallimard, 1976, t. 2, p. 966.
128. Le physicien britannique Michael Faraday (1791-1867) appartenait à la secte protestante des sandemaniens (du nom du prédicateur écossais Robert Sandeman, 1718-1771) qui croient que la mort du Christ suffit à l’expiation et au salut.
129. « Il vécut, écrivit, et aima ». Au chapitre VI des Souvenirs d’égotisme, ces mots (où il faut une virgule à la place du « e ») font partie de l’inscription que Stendhal avait souhaité, à Milan, en 1820, que l’on mît sur sa tombe. Une épitaphe voisine figurait dans son testament et a été gravée au cimetière Montmartre.
130. En 1802.
131. Stendhal mentionne dans Brulard le mathématicien Alexis Claude Clairaut (1713-1765), cet « homme de génie » (éd. citée, p. 351) ainsi que Jean Le Rond d’Alembert (1717-1783), mathématicien et philosophe. Dans Brulard toujours, Stendhal confie que son père et son grand-père possédaient l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Sur Lagrange, voir Variété II, note 123.
132. Les capucins sont un ordre religieux, mais c’est aussi le nom que, familièrement et par dérision, on donnait au XVIIIe siècle aux dévots. Les capucinades sont donc des écrits étroitement religieux et moralisateurs.
133. Pascal poursuit : « en faisant dire des messes, etc. Naturellement même cela vous fera croire et vous abêtira », c’est-à-dire, commente G. Ferreyrolles, vous conduira à « utiliser ce qui est commun à l’homme et à l’animal, à savoir “la machine” du corps, pour incliner par la coutume “l’automate” à la croyance » (Pensées, éd. citée, p. 465 sq.).
135. C’est la définition de la foi dans l’épître de Paul aux Hébreux (11, 1) : « La foi est la substance », etc.
136. Titre d’un conte de Vivant Denon (1777 et 1812).
137. Cf. Teste à l’Opéra : « Sa face enflammée où soufflaient la chaleur et la couleur, ses larges épaules, son être noir mordoré par les lumières, la forme de tout son bloc vêtu, étayé par la grosse colonne, me reprirent. Il ne perdait pas un atome de tout ce qui devenait sensible, à chaque instant, dans cette grandeur rouge et or » (voir p. 1022).
138. Après avoir tardivement reçu (il est à Civita-Vecchia) le numéro de la Revue parisienne du 25 septembre 1840 qui contient le grand article de Balzac sur la Chartreuse, Stendhal, le 30 octobre, lui écrit une longue lettre où il lui confie : « Je pensais n’être pas lu avant 1880. »
139. Valéry a beaucoup lu dans sa jeunesse Joseph de Maistre (1753-1821) qu’il cite parfois, mais non Louis de Bonald (1754-1840) ; l’un et l’autre sont des écrivains monarchistes qui attestent une pensée politique profonde, et ils témoignent à la Révolution ainsi qu’aux idées des Lumières la même hostilité ; mais alors que Bonald croit au progrès de la civilisation, de Maistre est plus sombre.
141. L’expression revient plusieurs fois sous la plume de Nietzsche, par exemple dans Humain, trop humain (I, § 475) : « On ne doit pas craindre de se donner seulement pour bon Européen et de travailler par l’action à la fusion des nations. » Valéry a lu le livre au tournant du siècle. Sur Taine, voir Variété II, note 84. L’article que Bourget consacre, dans Le Gaulois du 5 janvier 1893, aux Souvenirs d’égotisme tout récemment parus, « La personne de Stendhal : l’homme », est repris en 1899 dans l’édition définitive de ses Essais de psychologie contemporaine.
142. Commis voyageur campé par Balzac dans L’Illustre Gaudissart (1833).
143. Au moment de La Jeune Parque, Valéry et Louÿs ont eu de grands débats sur la prose : le premier, comme on le voit ici, goûtait celle de Stendhal, et le second la détestait. Sur l’amitié entre les deux hommes, voir p. 936-948.
144. Edmond Jaloux, « Le centenaire de Baudelaire », La Revue hebdomadaire, 2 juillet 1921, p. 70.
145. C.VI.140-141.
147. Valéry n’a pas connu Swinburne (1837-1909) qui, à Londres, consacra aux Fleurs du Mal un très élogieux article dans The Spectator du 6 septembre 1862, ce dont l’auteur le remercia par l’envoi de son « Richard Wagner et Tannhäuser à Paris » ; mais il a rencontré chez Mallarmé le poète allemand Stefan George (1868-1933) qui était en train de traduire une centaine de poèmes des Fleurs du Mal ; et il va rencontrer en Italie, deux mois après cette conférence, les 12 et 13 avril 1924, Gabriele D’Annunzio (1863-1938) chez qui ses contemporains ont très tôt noté l’influence de Baudelaire.
148. « Il a introduit l’intelligence dans la poésie pure », dit une note de 1906 qui contient plusieurs des idées centrales ici développées (C.VI.140-141).
149. Il y a là une évidente projection autobiographique : c’est ce que Valéry, autour de 1892, ressentit à l’égard de Mallarmé et de Rimbaud.
150. Valéry retrouve ici l’argument de défense que Sainte-Beuve avait suggéré à Baudelaire au moment du procès des Fleurs du Mal : « Tout était pris dans le domaine de la poésie » : « Ce que Baudelaire a pris. / Il y a été comme forcé » (Baudelaire, Œuvres posthumes, Quantin, 1887, p. 285).
151. Projet de préface pour l’édition de 1861. Les derniers mots, en caractères romains, sont naturellement de Valéry. Baudelaire, pour sa part, poursuit ainsi : « Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal. »
152. En 1929, Valéry écrira dans Littérature : « Un romantique qui a appris son art devient un classique. Voilà pourquoi le romantisme – a fini par le Parnasse » (t. 3 de cette édition, p. 274).
153. Même si Sainte-Beuve s’éloigne assez vite du romantisme, la référence demeure étrange si l’on songe que son œuvre proprement littéraire s’achève dès 1837 avec les poèmes de Pensées d’août.
154. D’autant plus que, outre des lignes assez dures dans le Salon de 1846 (IV), Baudelaire a consacré à son devancier deux études : « Victor Hugo » et « Les Misérables, par Victor Hugo » (Écrits sur la littérature, Le Livre de Poche, 2005, p. 315-331 et p. 467-478). Dans le second texte, il reprend une affirmation du premier où il disait que « la morale n’entre pas dans cet art à titre de but », et il la corrige, « car dans Les Misérables la morale entre directement à titre de but » (p. 468) – et c’est un point de divergence majeure entre les deux hommes.
155. Voir « Victor Hugo créateur par la forme » (t. 2 de cette édition, p. 889-905).
156. Article essentiel de la poétique de Valéry qui dira, durant le débat qui suit sa conférence de 1935, « Réflexions sur l’art » (voir t. 2 de cette édition, p. 871-893) : « Le beau vers, s’il est trop beau et le reste pas assez beau, devient une faute contre l’œuvre, qu’il déprécie. Au contraire, la recherche de la continuité me paraît de valeur supérieure » (Bulletin de la Société française de philosophie, Colin, t. XXXV, p. 83).
157. 1859 et 1857.
158. C’est un point sur lequel Valéry a insisté le 16 octobre 1923, à l’Institut français de Londres, à l’occasion d’une conférence sur Hugo qu’il n’a pas publiée, mais dont il reprend ici, sans doute, quelques éléments.
159. Une section de Toute la lyre (1888 et 1893). Mais en fait ce recueil posthume a été construit par Paul Meurice qui y a placé des pièces de toutes époques. Quant à Dieu (1891) et La Fin de Satan (1886), ils datent de la maturité, non de la vieillesse de Hugo.
160. « À Théophile Gautier » (Toute la lyre, IV, 36). Valéry admirait ce poème (voir p. 1676) dont il dira en 1935, dans « Victor Hugo créateur par la forme », qu’il contient « sans doute les plus beaux vers qu’il ait faits » (t. 2 de cette édition, p. 905).
161. Voir à ce sujet Tel Quel I (t. 3 de cette édition, p. 273 sq.).
163. Un peu oublié aujourd’hui, Émile Gaboriau (1832-1873) est considéré comme le principal héritier de Poe, et L’Affaire Lerouge (1866) comme le premier roman policier français.
164. C’est à l’auteur des Contes cruels que le tout jeune Valéry de vingt ans consacre sa toute première conférence à Montpellier, le 30 janvier 1892 (voir p. 318 sqq.).
165. « Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave » (« Le flambeau vivant ») est la traduction d’un vers de « À Hélène » ; la fin de « L’héautontimorouménos » est plus discrètement démarquée du « Palais hanté ».
166. Il s’agit des « Notes nouvelles sur Edgar Poe » qui, en 1857, servirent de préface, en fait, aux Nouvelles histoires extraordinaires.
167. Baudelaire écrit « surtout pour éviter » après une virgule (Écrits sur la littérature, éd. citée, p. 228).
168. C’est le mot même que Valéry utilisera devant Frédéric Lefèvre, le 18 octobre 1924, pour définir la poésie pure comme « la poésie qui résulterait, par une sorte d’exhaustion, de la suppression progressive des éléments prosaïques d’un poème » (Très au-dessus d’une pensée secrète, p. 68). Voir p. 689-691, la Notice de Variété.
169. Il s’agit sans doute d’un propos que Valéry entendit rapporter ; mais Leconte de Lisle déclara dans Le Journal du 30 septembre 1892 que « Baudelaire n’était pas… poète » et qu’il y avait dans ses vers « une absence de souffle, de veine poétique ».
170. De Leconte de Lisle (1852 et 1862).
171. Valéry a fait la même remarque le 22 janvier dans sa conférence de Montpellier, et Victoria Ocampo, dans son livre Drieu la Rochelle (Bartillat, 2007, p. 62), se souviendra du jugement très élogieux que Valéry portait sur le premier quatrain, et très sévère sur le second.
172. Leitmotiv valéryen. Cf. « le poème – cette hésitation prolongée entre le son et le sens », et « l’illusion d’une composition indissoluble de son et de sens » (t. 3 de cette édition, p. 485 et p. 1411).
173. Il s’agit en fait d’un article paru dans la Revue européenne du 1er avril 1861, « Richard Wagner et Tannhäuser à Paris », où Baudelaire évoque en effet aussi Lohengrin, et qui fut augmenté d’une sorte de post-scriptum, « Encore quelques mots », lorsque Baudelaire le reprit en plaquette à la fin du mois.
174. Valéry reprend, écourtée, une phrase de son « Avant-propos » à Connaissance de la déesse de Fabre (voir p. 759).
175. Delacroix.
176. Valéry notera en 1943 : « Le don (très cultivé) de Rimbaud est de saisir dans l’à peu près initial des produits verbaux d’une impression – ou du souvenir d’impressions – les termes qui forment un accord dissonant de “sens” et une bonne consonance musicale. Le remarquable pouvoir excitant d’une certaine “incohérence” » (C.XXVI.872).
177. Voir p. 1087 sq., la Notice de Variété II, et p. 45, l’Introduction de la première section de cette édition.
178. « Le François Ier », qui se trouvait au croisement de la rue Royer-Collard et du boulevard Saint-Michel, à deux pas, donc, de la rue Gay-Lussac où habitait Valéry. On voit la grotte sur la fameuse photographie de Verlaine prise par Dornac (1858-1941) dans le cadre de sa série « Nos contemporains chez eux ».
179. Sur cette expression de Hugo souvent reprise par Valéry, voir p. Pièces sur l’art, note 100. Le 27 février 1926, lors d’une conférence où, à Monaco, il évoque ses souvenirs littéraires et qui est restée inédite, Valéry parle plus brutalement d’une « répulsion invincible » (BNF, Naf 19049, f° 44).
180. Cf. Hugo : « Je lui dis : “Vis ! et sois béni, pauvre maudit !” » (Les Contemplations, V, XXII).
181. Allusion à la mort accidentelle de Pierre Curie, le 19 avril 1906.
182. Poincaré habitait 63, rue Claude-Bernard, à deux pas de Polytechnique qui se trouvait alors rue Descartes. Valéry l’a beaucoup lu et admiré, et lui a même écrit au moment de l’Introduction (voir p. 877).
183. Bibliothécaire au Sénat, Leconte de Lisle habitait 64, boulevard Saint-Michel, dans l’hôtel de Vendôme qui abritait aussi l’École des mines. Il mourut le 17 juillet 1894, quatre mois après l’installation rue Gay-Lussac de Valéry, qui l’a donc peu vu. Mais l’année précédente, du 26 novembre 1892 au 23 octobre 1893, il avait fait, rue Gay-Lussac déjà, un long séjour avec sa mère. Pour le reste, comme on le devine ici, il n’estimait guère le poète parnassien, et le 20 mars 1892, insatisfait de ses propres vers, il écrivit à Louÿs : « Je crois aussi que le monde n’a pas besoin d’un… Dierx, d’un Leconte de Lisle même, de plus. »
184. C’est ce que Valéry lui-même éprouva, et c’est le sentiment qu’il prêtera à Baudelaire dans sa conférence de 1926. Voir p. 1171.
188. Alors que les souvenirs de Valéry sont souvent incertains, celui-ci est exact. C’est le vendredi 9, en rentrant chez lui assez tard, que Valéry trouva le télégramme de Geneviève : « Père est mort. »
189. Et de parler : invité à prendre la parole devant la tombe de Mallarmé « au nom des jeunes », Valéry, saisi d’une sorte d’étouffement pareil à celui qui venait d’être fatal au maître, fut incapable du moindre mot.
190. Corps ressuscités et dotés de qualités que le corps mortel n’avait pas. Selon saint Paul (Ire Épître aux Corinthiens), ils sont spirituels, incorruptibles, éclatants de gloire et remplis de vertu.
191. L’idée se trouve formulée deux fois en termes voisins par Mallarmé. D’abord à la fin de l’entretien avec Jules Huret en 1891 : « Le monde est fait pour aboutir à un beau livre », et puis, quatre ans plus tard, au début de « Le Livre, instrument spirituel » : « Tout, au monde, existe pour aboutir à un livre », Œuvres complètes, t. II, 2003, p. 702 et 224. Une phrase très proche se retrouvera dans « Léonard et les philosophes » (t. 2 de cette édition, p. 390).
192. Ce sous-titre n’apparaît que dans les Écrits divers sur Stéphane Mallarmé. Voir à ce sujet la fin de la Notice.
193. Il lui rend hommage après sa mort dans « Nécessité de la poésie » (t. 2 de cette édition, p. 1003 sqq.).
196. L’allusion à la poésie de Jean-Baptiste Rousseau (1671-1741) reste obscure. Bien des ennemis de Valéry le compareront à lui dans les journaux après cet article, mais Lavaud fait peut-être aussi allusion à une épigramme de Rousseau (I, 6) où un exécuteur testamentaire spolie le légataire désigné.
197. On imputa à Rousseau des couplets calomnieux contre ceux qu’il jugeait responsables de son insuccès au théâtre. Un édit du Parlement l’exila en 1712. Au moment de sa mort, à Bruxelles, il protesta de son innocence.
198. L’article de Lavaud était seulement signé « G. L. ».
199. Il s’agit des notes destinées au Livre que Mallarmé n’écrivit pas. Après avoir été pris d’un spasme du larynx qui devait se reproduire et le tuer le lendemain, Mallarmé, le 7 septembre 1898, rédigea une note testamentaire où il demandait à sa femme et à sa fille de les détruire : « Brûlez, par conséquent : il n’y a pas là d’héritage littéraire. » Le 25 septembre, à Valvins, les deux femmes montrèrent ces lignes à Valéry et lui demandèrent conseil. Les papiers ne furent sans doute pas détruits puisqu’une partie d’entre eux ont été plus tard publiés, et peut-être ceux qui manquent ont-ils été plutôt perdus ou endommagés durant la Seconde Guerre à Valvins, où ils étaient restés.
200. La Voix identifie l’Être, et, au début de 1941, Valéry dira de cette voix de source, et de cette voix aphone : « Rien n’est plus étonnant que cette parole “intérieure”, qui s’entend sans aucun bruit et s’articule sans mouvement. Comme en circuit fermé » (C.XXIV. 99). D’où l’éloge de Stendhal qui écrit « comme on se parle » (voir p. 1150).
201. Valéry désigne ainsi, non le poème de Baudelaire, mais le poème sans titre de Mallarmé qui commence par « Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui » et que l’on appelle couramment « Le sonnet du cygne ».
202. Souvenir, peut-être, d’« Alchimie du verbe » d’Une saison en enfer : « J’écrivais des silences, des nuits […]. »
203. Valéry, qui évoque un peu plus loin le mois de juillet, fait se télescoper deux visites à Valvins : celle du dimanche 14 et du lundi 15 août 1897 (il travaille au ministère de la Guerre, et profite de l’Assomption), « un peu plus tard », par conséquent, que ce 30 mars, et celle du 14 juillet 1898, qui fut sa « dernière visite à Mallarmé » (voir p. 1210-1214). Mais c’est durant l’été 1897 que Mallarmé corrige plusieurs jeux d’épreuves du Coup de dés qui doit paraître (et ne paraîtra pas) chez Vollard, imprimé par Firmin-Didot, et non chez Lahure. Il ne fut publié qu’en 1914, aux Éditions de La NRF dans une version (contestable) établie par Bonniot.
204. Souvenir de Virgile : « Ibant obscuri sola sub nocte per umbram » (Énéide, VI, v. 268) : « Ils allaient obscurs, à travers la nuit solitaire, à travers l’ombre. »
205. Cette page recèle plusieurs allusions à Pascal. Outre, bien sûr, le « silence éternel » commenté dans la « Variation sur une “pensée” » (voir p. 785-806), le tragique fait écho « aux effroyables espaces de l’univers qui m’enferment » (éd. citée, p. 472). Quant à l’univers « qui écrase cet animal témoin », il inverse le fragment où Pascal écrit : « Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui. L’univers n’en sait rien » (p. 171). Enfin, l’univers qui parle et proclame Dieu renvoie au psaume que Valéry cite dans sa « Variation » : « Les cieux énoncent la gloire de Dieu » (voir p. 791).
207. « Ajouter que de cet emploi à nu de la pensée avec retraits, prolongements, fuites, ou son dessin même, résulte, pour qui veut lire à haute voix, une partition » (« Observation » parue dans Cosmopolis en 1897 in Poésies et autres textes, Le Livre de Poche, 2008, p. 391 sq.).
208. Cf. « Le Livre, instrument spirituel », sous-chapitre des Divagations.
209. Terme d’optique, où l’on parle, par exemple, de différences de marche entre les ondes lumineuses.
210. Le texte y était composé sur une seule page, non sur deux, ce qui déformait le poème dont la dimension verticale se trouvait accrue.
211. « Verlaine et Mallarmé », conférence prononcée le 22 novembre 1913. La lettre à Gide (dont je ne signale pas les erreurs de ponctuation) a été écrite le 14 mai 1897, juste après la parution du poème dans Cosmopolis. Quand Mallarmé dit que « le poème s’imprime », il évoque les épreuves de l’édition à paraître chez Vollard.
212. Mallarmé a écrit « domine ».
213. Trois points qui correspondent à une coupure : « d’où cela peut vous suivre autre part ».
214. Mallarmé a écrit « repris par les Lettres ».
215. Mallarmé a écrit « en doit rendre ».
216. Jean Royère (1871-1956) était en effet avec Fernand Divoire (1883-1951), épigone, comme lui, de Mallarmé, à l’origine du projet de représentation au théâtre de la Renaissance : treize exécutants étaient chargés de donner au poème une voix polyphonique. Quant à la conférence de Royère, « La Poésie de Mallarmé », elle fut prononcée le 14 novembre 1919, au même théâtre de la Renaissance, et publiée chez Émile-Paul. Valéry ne tint pas rigueur à Royère de son malencontreux projet, puisqu’il accepta de préfacer en 1927 son second livre sur le maître (voir p. 1215-1227).
217. « Le hasard vaincu mot par mot » (« Le Mystère dans les Lettres », in Poésies et autres textes, éd. citée, p. 371).
218. Ambroise Thomas (1811-1896), compositeur bien académique, est entre autres l’auteur du Songe d’une nuit d’été (1850), opéra-comique, et son opéra Hamlet (1868) connut un grand succès.
219. Sur les réserves de Valéry à l’égard du cinéma, voir Souvenirs et réflexions, p. 181-186.
220. Cf. Pascal : « Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé », et : « Je pensais à toi dans mon agonie, j’ai versé telles gouttes de sang pour toi », in Pensées, éd. citée, p. 579.
221. Valéry, le 29 mai 1912, a assisté, au théâtre du Châtelet, à la première de L’Après-midi d’un faune. Le spectacle fit jaser, et une partie du public se scandalisa de voir, à la fin du ballet, le faune se coucher sur le voile d’une des nymphes pour mimer un acte sexuel. En dépit de son admiration pour les Ballets russes et pour Nijinski, à la fois chorégraphe et auteur du forfait, Valéry écrivit à sa femme : « Quelle infamie de spectacle ! » (lettre inédite, BNF non coté).
223. Valéry brouille ici un peu la chronologie. Au moment de ses toutes premières visites, les 10, 13 et 20 octobre 1891, il commence en effet à entrer dans une longue période d’incertitude et de tentation du silence, et le 10 septembre, dans une lettre à Gide, après avoir évoqué Poe, Mallarmé et Rimbaud, il confie : « Où trouverai-je une magie plus neuve ? Un secret d’être et de créer qui me surprenne ? » Il continue cependant à faire paraître des vers l’année suivante (sur la « Crise de Gênes », voir p. 15 sq., la Préface). Mais lorsqu’il fréquentera Mallarmé de manière régulière après son installation définitive à Paris, en 1894, la fin de cette année marquera un nouveau départ.
224. Sur ces années qui furent celles d’un certain marasme, voir « Earlier visits to England » (voir p. 977) : « Je sentais trop que je n’étais rien », etc.
225. Telle est en effet l’essentielle différence : alors que Mallarmé a tout sacrifié à son œuvre, le jeune Valéry se soucie davantage de renforcer son pouvoir que de le traduire en des livres, et préfère l’exercice de l’œuvre à son accomplissement. Voir p. 20, la Notice.
226. La formule est sans doute excessive.
227. Professeur d’anglais au lycée.
228. Firmin-Didot, en fait, et non Lahure. Voir Variété II, note 204, « Le Coup de dés ». Ce 14 juillet, Mallarmé lui montra le manuscrit d’Hérodiade auquel il s’était remis à travailler.
229. Valéry avait noté dans ses Cahiers : « Mallarmé me dit hier (14 juillet 98) à Valvins : le blé – c’est comme le 1er coup de cymbale de l’automne sur la terre » (C.I.253).
231. C’est oublier le projet de 1897 (voir l’annexe du tome 2 des Cahiers 1894-1914 ). Durant la Seconde Guerre, Valéry commencera par ailleurs de rédiger un livre sur Mallarmé : voir l’Introduction à la dernière section de cette édition (t. 3, p. 11).
232. Orthographe ancienne.
233. De même, dans ses entretiens avec Frédéric Lefèvre, Valéry voit une des causes de l’obscurité dans « le nombre des conditions indépendantes que s’impose le poète » (Très au-dessus d’une pensée secrète, p. 64).
234. Le 10 et le 13 octobre 1891, lors des deux premières visites de Valéry rue de Rome, Mallarmé parla de Villiers : il expliqua en particulier le désir que l’auteur des Contes cruels avait, à vingt ans, de concilier Hegel et le christianisme, et évoqua les derniers jours de son ami, mort deux ans plus tôt, qui avait eu, « sa vie durant, la foi du curé de campagne unie à l’hégélianisme ».
236. Ses souvenirs trompent ici un peu Valéry. La grande année de l’influence de Mallarmé sur lui est 1890 et la « profonde transformation » ne commença que l’année suivante.
237. Autre approximation : si ces idoles furent Poe, et Huysmans un peu moins, Valéry ne s’en détacha pas lorsqu’il découvrit Mallarmé. Il se détacha (un peu) de Baudelaire et (beaucoup) de Heredia, mais avaient-ils été des idoles ?
238. « Qu’il mourût, / Ou qu’un beau désespoir alors le secourût » (III, 6).
239. Critique de la modernité déjà exprimée dans « Au sujet d’Adonis » (voir p. 732) et qu’on retrouve ailleurs encore.
240. La même idée est formulée en termes très voisins devant Frédéric Lefèvre (Très au-dessus d’une pensée secrète, p. 112).
241. Le 22 septembre 1890, Pierre Louÿs fit parvenir à Valéry une trentaine de vers d’Hérodiade parmi ceux qui lui paraissaient les plus beaux.
242. Ce qui était la démarche de l’Introduction, en 1895.
243. Valéry reprend cette phrase, abrégée, dans « Fragments des mémoires d’un poème » (t. 3 de cette édition, p. 799). Ce refus de l’inspiration qui dépossède l’auteur est une constante chez lui ; il récuse par exemple dans Tel Quel I les « agents de transmission » et ajoute : « C’est une conception humiliante » (t. 3 de cette édition, p. 531). En 1641, dans la préface d’Ibrahim, ou l’Illustre Bassa, Scudéry écrivait de manière voisine : « J’aimerais presque mieux que l’on m’accusât d’avoir failli par connaissance que d’avoir bien fait sans y songer. »
244. Mot vieilli : « examinées de nouveau ».
245. C’est à Caligula déjà que se référait Valéry, le 10 mars 1913, à l’adresse d’Albert Thibaudet : « J’ai adoré cet homme extraordinaire dans le temps même que j’y voyais la seule tête, – hors de prix ! – à couper, pour décapiter toute Rome » (Lettres à quelques-uns, p. 95, où la lettre est datée par erreur de 1912).
246. Leitmotiv valéryen. Cf. la dédicace de La Jeune Parque à Gide : « […] j’ai fait cet exercice », etc. (voir p. 400).
247. Voir p. 222-236, et la Notice pour les relations entre les deux hommes. Ces pages sont assez proches des souvenirs sur Huysmans que Valéry confie au même moment à Frédéric Lefèvre (Très au-dessus d’une pensée secrète, p. 51-55).
248. Le livre paraît en janvier 1898, mais ce n’est qu’en août que Huysmans séjourne au monastère de Ligugé, et décide de faire construire une maison non loin de l’abbaye.
249. C’est Huysmans qui suggéra à Valéry de devenir rédacteur dans un ministère, comme lui-même l’était au ministère de l’Intérieur et, au moment du concours ouvert par le ministère de la Guerre en 1895, il le mit en relation avec Alexis Orsat, un ami qui était l’un des correcteurs, puis l’informa des résultats.
250. Soit entre 1891 et 1899.
251. La formule, qui désigne les trois romans où apparaît Durtal : Là-bas (1891), En route (1895) et La Cathédrale (1898), revient à exclure bizarrement À rebours (1884) qui a cependant tellement compté pour Valéry.
252. Voir t. 2 de cette édition, p. 1036-1079, et sur la question du poème en prose, la Notice de Tel Quel II (t. 3, p. 431 sqq.).
254. Valéry s’est toujours défié de la psychanalyse, mais il a rencontré Marie Bonaparte en 1926 à Paris, puis à Vienne où elle avait entrepris une analyse avec Freud. En 1932, lors d’un nouveau séjour à Vienne, il eût aimé rencontrer Freud ; cette année-là, en revanche, il fit la connaissance de Jung, en Suisse, le 28 mai.
255. Dans « Stendhal », voir note 102, mais aussi L’Idée fixe et le « Robinson » des Histoires brisées (t. 2 de cette édition, p. 118 et t. 3, p. 1336-1348). Et de manière plus large, voir p. 7-31, ma préface.
256. Puisqu’il s’agit ici de mythes, il n’est pas impossible que Valéry s’amuse à féminiser ici l’ethnologue James Frazer rencontré à Londres quelques mois plus tôt et dont il écrivit à Edmée de La Rochefoucauld, avec un soupçon d’agacement : « Frazer me suit à la piste avec un rameau de questions avant et après mes harangues » (lettre inédite du 15 octobre 1927, Médiathèque de Sète).
257. L’aquarium du Musée océanographique, créé en 1903. Valéry s’est rendu à Monaco à deux reprises pour des conférences, en février 1924 et en février 1926.
258. C’est le sens du grec muthos, « parole ».
261. Valéry semble faire allusion de manière très approximative à la première page du tome 3 du Traité de mécanique céleste (1802) où Laplace, dans sa dédicace au Premier Consul, désigne la physique comme « la plus sublime des sciences naturelles ». La formule sera de nouveau citée dans « L’Homme et la coquille » (voir t. 3 de cette édition, p. 747).
264. Par rapport à celle de 1909, cette version de 1926 n’offrait que d’infimes variantes de ponctuation ou de soulignement par l’usage des italiques. Ces « Études » sont davantage remaniées pour Variété II.
265. En latin, « être éveillé, attentif ».
266. Souvenir authentique : « Rêve bizarre et scientifique. / Je lisais un article métallurgico-mathématique, “Le Mellus du Mellus” ! ! dans la Revue des Sciences… », etc. (C.I.216).
*1. La maison de Descartes a été identifiée grâce aux travaux de M. Gustave Cohen, dont les recherches ont singulièrement enrichi et précisé notre connaissance de l’histoire littéraire de la France. [Cf. Écrivains français en Hollande dans la première moitié du XVIIe siècle, 1920. Sur Gustave Cohen que Valéry a rencontré à Strasbourg au début de 1925, voir t. 2 de cette édition, p. 277].
*2. Stendhal fut dragon et non pas hussard. D’ailleurs quand il a passé les Alpes, il n’était pas encore incorporé. (Remarque de M. Arbelet.)
*3. M. Paul Arbelet me fait observer que l’abbé Chélan, dans le « Rouge », et l’abbé Pirard [dans le même roman] doivent se ranger avec Blanès parmi les prêtres de Stendhal qui ne manquent ni de foi ni d’esprit.
*4. Je te donne ces vers afin que si mon nom / Aborde heureusement aux époques lointaines… [Début d’un poème sans titre (XXXIX) des Fleurs du Mal.]
*5. Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change… [« Le Tombeau d’Edgar Poe ».]
*6. Recueilli dans l’Art Romantique.
*7. C’est par quoi l’influence se distingue assez de l’imitation. [Pierre naturellement jetée dans le jardin de ceux, nombreux depuis dix ans, qui veulent faire de Valéry le pâle imitateur de Mallarmé.]